Flacon d'encre noire.
L'encre est un liquide fortement teinté qui sert à marquer le support, papier, textile. Les encres sont utilisées pour l'écriture, le dessin, l'impression ou la décoration.
Les encres peuvent être constituées de colorants dissous qui imprègnent ou mordent le support, comme les teintures, ou de dispersions de pigments dans un liant, comme les peintures.
L'encre est généralement conditionnée en cartouches, flacons, bouteilles ou bidons pour son transport. Certains de ces flacons peuvent servir d’encrier. Elle était autrefois, et encore aujourd'hui plus rarement, distribuée sous forme sèche, de pastilles à diluer dans l'eau ou de « bâton ».
Encre pour l'écriture
Trois encriers et une plume en verre
Ce sont des substances liquides résultant de la mise en solution de colorants d'origine végétale, minérale ou chimique, dans un solvant.
Pendant très longtemps, la recette de l'encre à écrire reposait sur l'action de l'acide gallique extrait de la noix de galle sur un acétate ou un sulfate de fer. Le gallate ferreux incolore, en s'oxydant à l'air, devenait noir bleuté. Pour permettre la visibilité immédiate de l'encre, on lui mélangeait une matière colorante bleue. Quand on avait employé un sulfate de fer, l'encre contenait de l'acide sulfurique, pouvant causer des dommages au papier avec le temps. On employait pour l'écriture des plumes d'oiseau taillées, pour lesquelles l'acidité de l'encre n'avait pas d'inconvénient.
On peut employer l'encre de Chine pour l'écriture. Sèche, elle a l'avantage d'être indélébile ; mais pour cette même raison elle encrasse les plumes.
Au milieu du XIX siècle, on a commencé à utiliser des plumes d'acier, que l'acidité de l'encre classique corrodait. L'encre violette préparée avec l'aniline introduite dans le dernier quart du siècle n'avait pas cet inconvénient et est devenue la plus courante, notamment dans l'enseignement.
Actuellement, les encres pour l'écriture sont toutes basées sur des colorants chimiques, sauf certaines fabriquées pour les usages particuliers de la calligraphie, qui peuvent suivre des recettes traditionnelles.
L'encre de stylo à bille est à l'origine une encre d'imprimerie typographique, insoluble dans l'eau.
Le Stylo-feutre utilise un colorant dissous dans un solvant non aqueux, comme les encres d'imprimerie héliogravure.
L'encre invisible ou encre sympathique est une substance incolore qui ne devient visible que par une action ultérieure sur le support d'écriture (chauffage ou vaporisation d'un produit chimique).
Encres pour le dessin
Une encre de qualité se mesure par sa fluidité et sa fixité. Aussi, elle doit marquer le papier, soit en s’y imprégnant, soit en y laissant une trace qui sèche rapidement à la surface. Ce qui attire le dessinateur vers une encre noire est sa densité et sa facilité à être diluée.
L’encre de noix de galle apparaît au XII siècle ; elle fut initialement employée en écriture. C’est une encre d’une excellente qualité et fabriquée en grande quantité, la seule adaptée à l'écriture avec des plumes d'oiseau fines.
L’encre de Chine offre une qualité optimale sur le plan de la durabilité et de l’éclat de sa couleur. L’encre de Chine est d’un noir pur et brillant. Elle est introduite en Europe dès le Moyen Âge, et est parfois utilisée dans les manuscrits antérieurs au XIII siècle. Elle est obtenue par la dispersion de noir de carbone dans une solution aqueuse additionnée de gélatine et de gomme que l'on a mêlées pour l'empêcher de coaguler et doit être diluée. On la coupe dans une certaine quantité d'eau, en variant le pourcentage dans des coupelles pour des noirs et des gris différents.
Le bistre est utilisé par les miniaturistes qui cherchent à créer des effets de transparence. En raison de sa coloration moins intense, il ne rend pas la profondeur avec conviction et n’autorise pas des traits d’une grande force de caractère.
Les encres de couleur sont utilisées dans l’illustration de livres ou dans le dessin décoratif. La plupart des encres de couleur sont constituées, comme les couleurs de l'aquarelle, d'une dispersion de pigments dans une solution de gomme arabique. Plus rarement, les encres de couleur peuvent être indélébiles. Dans ce cas, elles sont constituées de pigments dans une base de gomme laque solubilisée, avec un aspect brillant caractéristique.
Encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine.
Bâton et pierre à encre.
L'encre en bâton est très différente de l'encre de Chine en flacon, dans sa composition comme dans les possibilités qu'elle offre d'une densité variable, ajustée par l'artiste calligraphe ou peintre. L'encre vendue en flacon résiste mal au marouflage et ne présente pas les nuances de couleur que donnent les encres en bâton de qualité. Les bâtons d'encre de qualité se bonifient avec l'âge. Un bâton de 50 ans présente des subtilités et une luminosité pour un artiste qui sait en révéler le potentiel. Une encre de 100 ans a une valeur de collection. À propos des encres âgées, « une fois fixées sur le papier, le temps n'a plus de prise sur elles : leurs nuances et leur éclat défient les siècles, voire les millénaires ». Dans ces cas le papier doit bien sûr être lui aussi de grande qualité artisanale...
Pour l'art de l'écriture ou de la peinture à base d'encre, en Chine ou au Japon, l'artiste utilise une encre obtenue en diluant un bâton, composé de suie fine, recueillie après combustion de certaines essences de bois ou d'huiles végétales, et mélangée à de la colle animale (nikawa, 膠). Ce mélange est ensuite moulé, séché et décoré à la main. La meilleure qualité est la qualité artisanale, qui suppose notamment un temps de séchage naturel très long. Le bâton est usé par mouvement circulaire sur une pierre à encre avec de l'eau. On peut ainsi régler la densité de l'encre en matière colorante en fonction de son projet. Un bonne pierre doit se repérer à sa finesse et à la régularité de son grain. Lorsqu'elle est sèche, cette encre ne craint pas d'être à nouveau mouillée, on peut donc mouiller une feuille gondolée, puis la laisser sécher pour reconstituer le plan de la feuille. Les encres à base de suie de pin sont les meilleures, et elles sont devenues rares aujourd'hui. Elles se transmettent comme les toiles de grands maîtres, et ne se trouvent quasiment plus en vente dans les magasins spécialisés.
La photo ci-jointe montre une pierre à encre pour débutant et un bâton à encre chinois. Les bâtons d'encre japonais sont différents.
Encre pour l'imprimerie
Présentation
La composition de l’encre d’imprimerie dépend de la technique d’impression et de la nature physique de la forme imprimante. En typographie, l’encre doit adhérer aux caractères en plomb. C’est Johannes Gutenberg qui mit au point l’encre typographique dont le principe de base a peu évolué.
Les encres pour l'imprimerie, bien qu'homogènes, sont un mélange de constituants. Certaines formules d'encre peuvent contenir jusqu'à vingt constituants différents. Cependant, quel que soit le procédé d'impression, on peut diviser ces composants comme suit :
la matière colorante (de 5 à 25 % du poids selon le type d'encre) : on utilise généralement des pigments très finement divisés et maintenus en suspension dans le véhicule ;
le véhicule (environ 70 %) : il est la phase fluide de l'encre. Il est constitué d'un mélange de polymères, de diluants et/ou de solvants. Son rôle est double : transporter le pigment ou colorant sur le support et le fixer à celui-ci. Le choix du véhicule détermine non seulement le mode de séchage mais aussi les principales caractéristiques du film d'encre (résistance, adhésion…) ;
les additifs (environ 10 %) : ils permettent d'optimiser les caractéristiques de l'encre pendant et après l'impression. Ils sont aussi utilisés pour faciliter la mise en œuvre de l'encre (agents dispersants, antimousse, etc.)
Selon le procédé d'impression, l'encre peut avoir un aspect très différent. Par exemple la taille-douce ou l'offset requièrent une encre visqueuse (ou pâteuse) alors que l'héliogravure, la flexographie, la sérigraphie et le jet d'encre exigent une encre très liquide.
Les différents types de séchage
Le principe de l'impression est de déposer une fine couche d'encre sur le support (qu'il soit papier, film plastique ou autre). Cette couche d'encre doit avoir une bonne cohésion et une bonne adhésion au support.
On peut considérer deux types de séchages : le séchage physique et le séchage chimique. Ils peuvent survenir simultanément, le but étant de réduire le temps de séchage et la consommation d'énergie.
Le séchage physique
Le véhicule de l'encre ou au moins une partie de ce véhicule, généralement les espèces de bas poids moléculaire comme les solvants, l'eau dans le cas des encres aqueuses, va pénétrer par capillarité dans le support. Les pigments et certains autres constituants de la formule restent en surface. L'encre ne sèche pas à proprement parler, mais sa viscosité augmente à un tel point qu'elle peut apparaître sèche au toucher.
Ce séchage à froid est principalement utilisé sur les presses rotatives de presse (papiers journaux) et toujours avec des supports poreux. C'est pour cette raison que l'on peut avoir de l'encre sur les doigts en frottant un papier journal.
Le séchage chimique
L'encre, au contact de l'air, subit une oxydo-polymérisation qui conduit à un film d'encre sec.
Les éléments susceptibles de polymériser sont des huiles végétales (lin, colza, tung…) et de nombreux dérivés de ces huiles végétales comme les alkydes (polyesters modifiés avec des huiles végétales). Ces espèces ont en commun la présence de doubles liaisons insaturées carbone-carbone susceptibles de réagir avec l'oxygène de l'air, en présence de catalyseurs métalliques (sels de cobalt ou de manganèse, par exemple). La polymérisation peut être très longue (de 8 à 24 heures, parfois plus) et on peut éventuellement l'accélérer à l'aide de sécheurs à infra-rouges (apport de chaleur).
Les produits dégagés par l'oxydo-polymérisation (aldéhydes, cétones et acides carboxyliques, entre autres) occasionnent souvent des odeurs désagréables et empêchent l'utilisation du séchage chimique pour l'emballage alimentaire.
Le séchage mixte
Il associe le séchage physique (par pénétration) et le séchage chimique (par oxydo-polymérisation).
Une partie du véhicule, essentiellement les solvants, est d'abord absorbée par le substrat poreux, ce qui laisse un film d'encre frais en surface. Celui-ci va, dans un deuxième temps, sécher par oxydo-polymérisation, en quelques heures généralement.
L'ajout de sécheurs à infra-rouge accélère la réaction mais occasionne une assez forte consommation d'énergie.
Un séchage hybride du même type associe l'évaporation du solvant (séchage heat-set) et oxydo-polymérisation.
Le séchage thermique
Il combine à la fois le séchage par infiltration et le séchage par évaporation. Une partie du véhicule de l'encre est absorbée par le support (10 à 20 %) et l'autre partie évaporée dans des fours chauffés de 100 à 200 °C. Les fours sont alimentés par gaz (butane, propane, GPL…) ou fioul.
Les produits évaporés doivent alors être récupérés pour ne pas être rejetés dans l'atmosphère.
Le séchage par rayonnement ultra-violet (UV) ou par faisceau d'électrons
La polymérisation des encres à séchage UV est provoquée par la lumière UV qui active un photo-initiateur donnant ainsi naissance à des espèces très réactives (électrons ou cations). Ceux-ci induisent immédiatement une réaction de polymérisation des monomères et oligomères réactifs contenus dans l'encre. La polymérisation a généralement lieu par voie radicalaire et plus rarement par voie cationique.
La polymérisation des encres peut être provoquée par un faisceau d'électrons. De par l'énergie mise en jeu, ces encres peuvent être formulées sans photo-initiateur. En dehors de ce composé, la formule est assez similaire à celle d'une encre à séchage UV radicalaire. Le séchage par faisceau d'électrons se fait sous atmosphère d'azote pour éviter que la réaction de polymérisation ne soit inhibée par l'oxygène de l'air ambiant.
L'avantage de ces systèmes est de sécher l'encre quasi instantanément sans dépenser beaucoup d'énergie. De plus, le film d'encre est très résistant à l'abrasion, au vieillissement, à toutes sortes d'agents chimiques, ainsi qu'à l'humidité.
En contrepartie, ces systèmes ne sont pas compatibles avec tous les pigments, sont moins stables au stockage, et contiennent souvent des ingrédients irritants, ce qui nécessite des précautions supplémentaires lors de la manipulation des encres, et peut poser des problèmes au désencrage.
Ces encres permettent l'impression sur des supports peu poreux (PVC, papier couché, etc.) et sont très utilisées dans l'emballage.
Offset
En offset : l'encre est grasse car le procédé repose sur l'antagonisme existant entre l'eau et l'encre. Elle est très visqueuse (ne coule pas). Les différents modes de séchage de l'encre vont influer sur sa composition : séchage UV, hot-melt… Elles ont une viscosité en conséquence : 2 à 40 Pa⋅s
Composition
Les pigments
Le procédé offset permet le dépôt d'un film d'encre très fin. De ce fait, les pigments doivent avoir un très bon pouvoir colorant. De plus, ils doivent être compatibles avec la solution de mouillage qui permet de créer une émulsion entre l'eau et l'encre.
La nature de l'imprimé, de par son utilisation, peut également influencer le choix des pigments (transparence ou opacité, tenue à la lumière, humidité, résistance à des agents chimiques, contraintes toxicologiques).
Le véhicule
Il s'agit du cœur de l'encre, c'est ce qui va lier les pigments entre eux et également au support. Généralement, on utilise un mélange composé d'une ou plusieurs résines dures cuites (température inférieure à 230 °C) dans des matériaux plus fluides comme des huiles végétales ou distillats pétroliers (ces derniers tendent à être réduits pour des raisons environnementales évidentes).
Les huiles végétales sont les composantes historiques des encres, peintures ou vernis. L'huile de lin est l'huile végétale la plus utilisée. Elle est extraite mécaniquement ou par action d'un solvant. Elle est produite aux É.-U., en Russie, en Argentine et en Inde. Selon sa provenance, elle a des propriétés différentes. Il est nécessaire de la purifier avant son utilisation car elle contient des impuretés (tanins, etc.) qui peuvent nuire à l'encre. L'huile de tung est extraite des amandes des fruits du bois de tung. Elle a la propriété de bien convenir pour des encres à séchage rapide. L'huile de soja est, avec l'huile de lin, l'huile la plus utilisée dans le domaine de l'imprimerie. Elle est obtenue à partir des graines. C'est l'huile la plus abondamment produite aux É.-U.. Elle peut être utilisée sans purification et est appréciée pour l'amélioration qu'elle apporte au mouillage des pigments. Elle est majoritairement produite à partir de soja OGM. L'huile de tournesol est principalement utilisée pour préparer des résines alkydes. L'huile de colza est fabriquée pour ces applications essentiellement à partir de colza dit érucique (impropre à la consommation humaine). Le tall oil est un sous produit de la délignification des résineux. Lors de la fabrication de la pâte à papier kraft ou au bisulfite, les résines et corps gras contenus dans le bois forment des acides gras et des sels résiniques. Après traitement, il peut être utilisé dans la fabrication des encres.
L'huile de lin est l'huile végétale la plus utilisée. Elle est extraite mécaniquement ou par action d'un solvant. Elle est produite aux É.-U., en Russie, en Argentine et en Inde. Selon sa provenance, elle a des propriétés différentes. Il est nécessaire de la purifier avant son utilisation car elle contient des impuretés (tanins, etc.) qui peuvent nuire à l'encre.
L'huile de tung est extraite des amandes des fruits du bois de tung. Elle a la propriété de bien convenir pour des encres à séchage rapide.
L'huile de soja est, avec l'huile de lin, l'huile la plus utilisée dans le domaine de l'imprimerie. Elle est obtenue à partir des graines. C'est l'huile la plus abondamment produite aux É.-U.. Elle peut être utilisée sans purification et est appréciée pour l'amélioration qu'elle apporte au mouillage des pigments. Elle est majoritairement produite à partir de soja OGM.
L'huile de tournesol est principalement utilisée pour préparer des résines alkydes.
L'huile de colza est fabriquée pour ces applications essentiellement à partir de colza dit érucique (impropre à la consommation humaine).
Le tall oil est un sous produit de la délignification des résineux. Lors de la fabrication de la pâte à papier kraft ou au bisulfite, les résines et corps gras contenus dans le bois forment des acides gras et des sels résiniques. Après traitement, il peut être utilisé dans la fabrication des encres.
Les distillats pétroliers ont connu un grand essor à partir de la Seconde Guerre mondiale et sont largement utilisés à cause de leur faible coût. On les retrouve notamment dans l'impression des journaux. Cependant, le choc pétrolier de 1973 et les fortes pressions écologiques font apparaître de nouveaux produits à base d'huiles végétales. Bien que toujours utilisées, ces encres sont soumises à une réglementation sévère.
Les additifs
La simple combinaison d'un véhicule et de pigments ne donne que des encres de piètre qualité. Pour améliorer celles-ci, on a recours aux additifs (moins de 5 % de la masse). Ceux-ci ont des rôles divers : accélération du séchage, amélioration du brillant, meilleur résistance du film d'encre…
On trouve parmi ces additifs :
Les cires (animales, végétales ou minérales) qui étaient à l'origine incorporées dans les encres pour en réduire le tack. Actuellement, les cires synthétiques dominent le marché et ont pour but d'améliorer l'état de surface des encres (résistance à l'abrasion, coefficient de glissement du film d'encre…).
Les siccatifs sont des catalyseurs de l'oxydopolymérisation des encres. Ils permettent d'améliorer grandement le temps de séchage des encres de type quick set. Ce sont généralement des sels de métaux tels que le cobalt et le manganèse.
Les antioxydants permettent de contrôler l'oxydopolymérisation des encres offset. Ils tendent à réduire la formation de peau à la surface de l'encre sans toutefois gêner le séchage de celle-ci.
Les composés anti-maculants sont des particules de silice ou d'amidon dont l'épaisseur est légèrement plus élevée que celle du film d'encre. Leur utilisation permet de réduire le maculage (report d'encre humide du verso sur le recto de la page suivante).
Encres à solvants : Héliogravure et flexographie
En héliogravure, une encre à faible viscosité (5 à 50 mPa.s) et au séchage très rapide est requise. L'évaporation d'un ou plusieurs solvants assez volatils est donc la méthode de séchage la plus rapide et la plus économique actuellement. Cependant, l'utilisation de ces solvants n'est pas sans risque : ils sont généralement très inflammables et parfois toxiques. Leur utilisation requiert de grandes précautions, et ils font l'objet d'une réglementation très sévère. Des recherches pour développer des encres à eau sont en cours, mais les résultats ne sont pas encore satisfaisants.
La flexographie est un procédé en relief sur lequel la forme imprimante est un photopolymère flexible. La taille du relief est de l'ordre du millimètre. La flexographie est principalement utilisée dans l'emballage, spécification venant des avantages que peut avoir un procédé d'impression dont la forme imprimante est souple (carton ondulé, sacs plastiques…). Elle est également utilisée pour l'impression des quotidiens (en Italie par exemple). Contrairement à l'héliogravure, la flexographie a réussi à adopter les encres à eau.
Mode de séchage
Le séchage des encres héliogravure ou flexographie se fait par évaporation forcée de ou des solvants lors du passage de l'imprimé dans un four à air chaud. Le four doit être dimensionné en fonction de l'encre (température d'évaporation du liquide, sa pression de vapeur saturante, sa chaleur latente de vaporisation…) et de la machine (laize, vitesse, etc.)
En pratique, on accélère l'évaporation par les moyens suivants :
Par conduction : la bobine passe sur des cylindres chauffés,
Par convection : la bobine passe au travers de sécheurs à air chaud,
Par radiation : rayonnement infra-rouge ou micro-onde. Il y a alors apport calorique ; à ne pas confondre avec le séchage ultra-violet qui, lui, implique des changements chimiques de l'encre.
Le séchage physique (par absorption de l'encre par le support) nécessite un support poreux (papier ou carton) et ne peut pas être utilisé sur d'autres supports.
Solvants utilisés
Les solvants contenus dans ces encres ne sont que temporaires car ils sont éliminés par évaporation et/ou infiltration lors du séchage de l'imprimé. De ce fait, ils ne participent théoriquement pas aux propriétés finales du film d'encre. Cependant, il arrive que du solvant résiduel soit prisonnier et il en résulte des problèmes d'odeur, de toxicité, etc.
Les solvants les plus utilisés en hélio emballage sont : alcools acétone acétates éthers de glycol hydrocarbures aliphatiques
alcools
acétone
acétates
éthers de glycol
hydrocarbures aliphatiques
En hélio édition, on utilise presque exclusivement du toluène.
En flexographie, on utilise : alcools acétates éthers de glycol
alcools
acétates
éthers de glycol
Polymères utilisés
L'ajout de polymères permet d'améliorer les propriétés du film d'encre, notamment son adhérence au support, sa solubilité avec le solvant choisi, son brillant, sa résistance et son mouillage des pigments.
On utilise entre autres :
la Nitrocellulose
l’éthyl-cellulose
Additifs
Les cires changent l'état de surface du film d'encre. Elles permettent notamment d'augmenter la résistance au frottement, d'améliorer le glissant, etc.
Les charges minérales pour corriger la viscosité
Les plastifiants pour donner de la souplesse au film d'encre.
Les agents de surface augmentent le mouillage des pigments
Jet d'encre
Le procédé jet d'encre peut se diviser en deux catégories : le jet continu (Continuous Ink Jet CIJ) ou la goutte à la demande (Drop On Demand). Ceux-ci ayant également différentes méthodes d'éjection (voir jet d'encre). De ce fait les encres doivent être différentes.
Le CIJ requiert une très bonne qualité de l'encre, au risque de boucher les buses d'éjection. Il faut généralement trouver un compromis entre les performances de l'imprimante et la qualité d'impression. Une encre est toujours constituée de solvant, de matière colorante, d'un liant et d'additifs.
Le solvant, appelé aussi véhicule sert à transporter l'encre du réservoir jusqu'au média. Il contribue également grandement au séchage. La volatilité du solvant est déterminante dans le séchage de l'encre : un solvant peu volatil peut entraîner des problèmes de séchage et un trop volatil risque de créer une peau à la surface de la goutte ce qui limitera le séchage en profondeur. Afin de bien déterminer le temps de séchage, on utilise généralement du méthyléthylcétone (MEK), des acétates, de l'éther glycol et des alcools. L'utilisation de ces solvants pose des problèmes environnementaux évidents. La recherche développe actuellement des encres à base d'eau ou d'encre UV.
La matière colorante est la substance ou les particules qui donnent la couleur d'une encre. Au début on utilisait principalement des colorants qui devaient être très solubles dans le solvant afin d'éviter tout séchage à l'intérieur du capillaire. Ils doivent avoir une bonne tenue à la lumière et ne pas utiliser de métaux lourds. La nouvelle tendance est d'utiliser des pigments très fins (<1 µm). Mais ceux-ci posent des problèmes car ils arrivent à boucher les buses.
Le liant a pour but d'assurer la cohésion de l'encre et contrôler sa viscosité. Il assure l'adhésion de la matière colorante au support. Il s'agit d'un des composants les plus difficiles à doser dans la formulation. On utilisait autrefois des résines phénoliques mais celles-ci ne vieillissaient pas bien et bouchaient les têtes d'impression. Actuellement on se dirige plus vers l'utilisation de copolymères.
Les additifs sont aussi déterminants dans la qualité de l'encre. Ils sont pourtant en quantité infime (moins de 1 %). Ils cherchent à améliorer la fluidité, l'adhésion, la rhéologie du liant ou la conductivité de l'encre. La conductivité est un élément déterminant dans le jet d'encre CIJ. Il est alors nécessaire de bien maîtriser ce paramètre.
Les encres à l'eau
Les pressions législatives et environnementales ont poussé à développer des encres à base d'eau et non plus à base de solvant. En effet les encres à base d'eau offrent un bon moyen de satisfaire les exigences légales et améliorent les conditions de travail. De plus, elles permettent de réduire les coûts du retraitement des solvants.
Elles se sont tout d'abord largement répandues en flexographie et commencent à se développer en héliogravure. Les supports ont tout d'abord été des supports poreux tel que le papier et le carton et ils se limitaient donc à l'emballage et à la presse quotidienne. Mais aujourd'hui, ces encres permettent d'imprimer sur des supports variés tels que les films polyester.
Remarque : Des systèmes hybrides commencent à apparaître qui combinent les encres à eau et les encres UV (voir plus loin). Ils ont alors l'avantage des encres UV tout en étant nettoyables à l'eau. Ces encres sont applicables en fines couches pour la flexographie et l'héliogravure ou en couche épaisse comme pour la sérigraphie.
Caractéristiques
Composition : Eau : 45 à 75 % Pigment : 10 à 20 % Résine : 10 à 15 % Additifs : 1 à 7 % Solvant : 0 à 10 %
Eau : 45 à 75 %
Pigment : 10 à 20 %
Résine : 10 à 15 %
Additifs : 1 à 7 %
Solvant : 0 à 10 %
Polymères : deux types de polymères sont présents dans ces types d'encre ; des hydrosolubles qui améliorent les propriétés d'imprimabilité de l'encre et des polymères en émulsion qui améliorent les propriétés du film d'encre sur l'imprimé.
Pigments : ils dépendent du type de véhicule, du pH de l'encre… Ils sont généralement de base organique.
Additifs : Cires : changent l'état de surface du film d'encre. Elles permettent notamment d'augmenter la résistance au frottement, d'améliorer le glissant, etc. Antimousse : empêche la formation de mousse et donc améliore l'impression.
Cires : changent l'état de surface du film d'encre. Elles permettent notamment d'augmenter la résistance au frottement, d'améliorer le glissant, etc.
Antimousse : empêche la formation de mousse et donc améliore l'impression.
Inconvénients
Les encres à l'eau posent des problèmes pour le recyclage des papiers. En effet l'élimination de l'encre se fait par flottation et nécessite que l'encre soit hydrophobe. L'encre à l'eau (hydrophile) n'est pas éliminée et s'accumule dans les circuits.
Les encres UV (Ultra-violet) et EB (à faisceau d'électrons)
La législation sur les rejets de solvants dans l'environnement est de plus en plus contraignante. De plus, le séchage doit toujours être de plus en plus rapide pour répondre aux impératifs toujours plus pressants de production. Les fabricants d'encre ont donc dû développer de nouvelles encres.
Les encres à séchage aux rayons ultraviolet ou par faisceau d'électrons répondent à cette nouvelle demande. Le véhicule de ces encres, bien que proche des encres classiques, a une composition bien différente : elles contiennent des prépolymères, des monomères et un photoamorceur. Les photoamorceurs sont excités par les rayons ultra-violets et déclenchent une réaction de polymérisation en chaîne des prépolymères et des monomères. La réaction est complète et quasi instantanée. Le film d'encre n'a dès lors, normalement, aucune odeur résiduelle, ce qui est très appréciable pour les emballages alimentaires par exemple. Le film d'encre est aussi d'une grande solidité, ce qui pose des problèmes au désencrage. Toutefois, les encres à séchage sous rayonnement ultra-violet coûtent plus cher que leurs grandes sœurs.
Le procédé est le même pour les encres à séchage par faisceau d'électrons, sauf à changer les photoamorceurs.
Électrophotographie et Xérographie
L'encre est stockée dans un toner liquide ou solide. À l'origine, l'encre était solide (sous forme de poudre) mais l'utilisation de toner liquide tend à s'étendre car il permet une meilleure qualité.
Les encres thermochromiques
Elles ont la particularité d'avoir une couleur variable. Celle-ci varie de façon réversible ou irréversible en fonction de la température. Ces encres passent de l'état coloré à incolore lorsque la température s'élève.
Le développement de ces encres a commencé dans les années 1970. Au début ces encres n'étaient formulées que pour la sérigraphie, ce procédé offrant un contraste de couleurs plus intense. Vers les années 1980-1985 leur formulation s'est étendue au système flexographique. Avec les nouvelles applications le marché s'est accru et l'on utilise maintenant ces encres en offset conventionnel et UV, ainsi qu'en impression jet d'encre.
Encrier
Un encrier et un stylo-plume.
C'est traditionnellement un petit récipient qui contient de l'encre et dans lequel on trempe la plume pour écrire sur le papyrus, le parchemin ou le papier. On l'utilise depuis l'Antiquité ; au Moyen Âge, il pouvait être constitué d'une corne d'animal. Il peut être inclus dans un meuble ou être portatif. Il en existe dans une variété infinie de matières (argent, corne, faïence, porcelaine, verre, cristal, bakélite, plastique, etc.) et de formes.
C'est aussi le nom donné au réservoir qui approvisionne en encre les rouleaux d'une machine à imprimer (presse, rotative).
« Effet encrier »
On ne met qu’une seule couleur dans l’encrier : pour imprimer des couleurs différentes il faut donc refaire un passage en machine pour chacune d’entre elles. Cependant, si on met deux couleurs différentes de chaque côté de l’encrier, le mouvement latéral des rouleaux qui uniformisent le débit de l’encre permet d’obtenir, en un seul passage, une couleur dégradée par le mélange des deux. Ce procédé est relativement aléatoire.
Encre et santé
Les encres colorées modernes (et plus encore certaines recettes anciennes) font appel à des pigments toxiques et d'additifs stabilisants qui peuvent être de puissants allergènes (isocyanates dans certaines encres « techniques » modernes) notamment lorsqu'ils sont respirés (ce qui est fréquent lors de l'utilisation d'un aérographe). Certains solvants des encres sont toxiques quand ils sont respirés, avalés ou par contact avec la peau.
Les encres autres que celles composées d'eau et de pigments naturels non toxiques ne devraient pas être vidées dans les éviers. Il est recommandé de ne pas les laisser à portée des enfants, d'autant plus que la nature des pigments, liants et additifs n'est que rarement mentionnée sur les étiquettes. En France, les centres anti-poison disposent de données et peuvent en rechercher en cas de problème.
Autres sens du mot « encre »
La substance d'origine animale
L'encre est également une substance, appelée aussi sépia, produite par les céphalopodes, la seiche, le calamar, le poulpe…, qu'ils projettent dans l'eau sous forme d'un nuage, qui surprend l'agresseur et masque sa fuite en cas d'agression.
La maladie de l'encre
L'encre est aussi une maladie très grave du châtaignier provoquée par un champignon, nommée ainsi à cause de la coloration noire que prennent les racines.