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词典释义:
dieu
时间: 2023-06-21 18:43:07
TEF/TCF常用TEF/TCF
[djø]

上帝,天主

词典释义
pl.~x

n.m.
1. Dieu (基督教的)上帝, (天主教的)天主
homme de Dieu 献身给上帝的人, 教士;虔敬的人
Dieu le veuille! Plût à Dieu! 但愿如此!要是这样那就好了!
Dieu m'en garde! À Dieu ne plaise!但愿要这样才好!
Dieu sait... ①老天爷, 确确实实 [用来加强语气];②天晓得, 谁也 [表示确定]
entre Dieu et soi 秘密地
grâce à Dieu , Dieu merci, Dieu soit loué 幸亏, 幸好, 谢天谢地 [表示满意]
recevoir le bon Dieu 【宗教】领圣体
On lui donnerait le bon Dieu sans confession.〈转义〉〈讽刺语〉他用忏悔, 人家就会给他领圣体。 [形容一个伪善的人]
ne croire ni à Dieu , ni à diable 信鬼神, 信宗教
pour l'amour de Dieu ①看在上帝面上 [表示恳求];②〈转义〉无偿地, 无报酬地
À la grâce de Dieu! 愿上帝保佑!

2. 神
les dieux de la Grèce 希腊诸神
dieu de la guerre 战神
un dieu tutélaire〈转义〉保护者
C'est un homme aimé des dieux. 这是个得到神宠爱的人。 [喻有才能或运气好]
être beau comme un dieu (grec) 非常漂亮
jurer ses grands dieux 起誓保证

3. 神像, 偶像
4. 〈转义〉神化了的人或物, 极度崇拜的人或物
les dieux du stade 田径名将
faire de qch. son dieu 把某物作为崇拜的对象

— interj.
1. Dieu ! Bon [Mon, Grand] Dieu ! Dieu du ciel! 天啊!上帝啊! [表示惊讶、赞叹、耐烦、痛苦、安等]
2. Nom de Dieu ! Bon Dieu ! Bon Dieu de bon Dieu ! 他妈的! [诅咒语]


常见用法
les dieux grecs 希腊诸神
Dieu 上帝
Mon Dieu! 天哪!
croire en Dieu 信上帝
la croyance en Dieu 信奉上帝
à la grâce de Dieu 承蒙上帝恩典
dieux immortels 死的神

近义、反义、派生词
词源:
该词源自拉丁语单词deus(上帝,天主;神,神灵;上天)

词根:
devin, di, jour(n) 神,天,白天

派生:
  • adieu   interj., n.m. 再见!永别了!

联想:
  • crèche   n.f. 马槽(指耶稣诞生的马槽或其);托托儿所

近义词:
ciel,  divinité,  père,  éternel,  tout,  être,  créateur,  idole,  providence,  génie,  déité,  esprit,  être suprême,  grand architecte,  notre-seigneur,  seigneur,  tout-puissant,  très-haut
反义词:
créature,  diable,  homme
联想词
divinité 神性,神力; déesse 女神; divin 神的,上帝的,天主的; temple 庙宇,寺院; prophète ; pharaon 法老; culte 崇拜; serviteur 服务者; guerrier 战争的,作战的; Dionysos 专有名词狄俄尼索斯; démon 守护神,精灵;
当代法汉科技词典

bête à bon dieu 瓢虫

hôtel Dieu m. 主宫医院

maçonne bon dieu m. 钙质凝灰岩

à Dieu vat 愿上帝保佑! 同义词:A la grâce de Dieu !

bon dieu n. m.  上帝

pour l'amour de dieu 看在主的份上

tutoyeur de Dieu n. m.  新教徒

短语搭配

vivre en Dieu, être tout en Dieu过神秘的生活

jurer par tous les dieux对天发誓

sacrifier aux dieux祭神

paraître devant Dieu死亡,去世

bénir les dieux庆幸:

être devant Dieu见上帝, 死去

crier à Dieu抱怨命不好

croire en dieu信上帝

maçonne bon dieu钙质凝灰岩

figure de dieu神像

原声例句

Que faire, grand Dieu ! que faire ?

怎样办,伟大的上帝!怎样办?

[悲惨世界 Les Misérables 第一部]

Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit.

神称光为昼,称暗为夜。

[创世纪 La Genèse]

Oh, mon dieu! je n'ai pas d'argent pour payer l'addition.

噢,上帝!我没钱买单。

[慢慢从头学法语]

Une douzaine de ces sectateurs du dieu Tingou se couchèrent sur le dos, et leurs camarades vinrent s’ébattre sur leurs nez, dressés comme des paratonnerres, sautant, voltigeant de celui-ci à celui-là, et exécutant les tours les plus invraisemblables.

首先是有十二三个这种“天狗神派”的演员仰卧在台上,接着又来了另一些长鼻子伙伴跳到他们那些象避雷针一样竖立着的鼻子上,他们在这些鼻子尖上蹦跳,飞跃,从这个鼻子到那个鼻子来回表演着各种令人难以相信的绝技。

[八十天环游地球 Le Tour du monde en quatre-vingts jours]

Mon dieu, le moine va être plumé par l'hélice!

上帝啊!大嘴海鸭要被螺旋桨绞到了!

[巴巴爸爸 Barbapapa]

Quand on commet une faute pareille, on est puni par les dieux.

当人们犯了一个这样的错误,就会受到的惩罚。

[北外法语 Le français 第四册]

" Dieu, votre homard il bouge son oeil. Ô ciel ce n'est pas son œil, c'est un asticot, je vais m'évanouir" .

天哪,你的龙虾在转眼睛。哦,天啊,这不是眼睛,而是蛆,我要晕了。

[Natoo]

Le bon Dieu, fit l’homme avec autorité. Pour les philosophes, le Père éternel ; pour les jacobins, l’Être suprême.

“慈悲的天主,”那人严肃地说,“按照哲学家的称呼,是永恒之父,按照雅各派修士的称呼,是上帝。”

[悲惨世界 Les Misérables 第二部]

Le seul dieu vivant qu’on acclame !

孤独的上帝活了,在你们欢呼的时候!

[《狮子王》精选]

Dieu vous bénisse, mon jeune monsieur !

上帝保佑您,少爷!”

[莫泊桑短篇小说精选集]

例句库

Quels flots, grand Dieu, dans ce ruisseau ! Que le courant y était fort !

天哪,这条小河里居然波浪汹涌!水流得多么湍急啊!

Ces Longs-Nez forment une corporation particulière placée sous l'invocation directe du dieu Tingou.

这些“长鼻子”是在天狗神直接佑护之下组成的一个特别的“长鼻子”班。

Que Dieu vous protège!

上帝保佑您!

Dieu invisible a créé le monde visible.

不可见的上帝创造了可见的世界。

Vous souhaite la bienvenue au lac Fairy îles, un total de produits de beauté sur la terre de Dieu!

竭诚欢迎您到仙岛湖,共品人间神仙美景!

Y a plusieurs dieux, mais y’ a qu’un seul soleil.

即使有很多上帝,但是世界上也只有一个太阳。

Il a éveillé les Européens, depuis longtemps accablés par Dieu, d"un sommeil profond du Moyen Age pour qu"ils reviennent à eux-mêmes.

它促使欧洲人从以神为中心过渡到以人为中心,从中世纪的沉睡中醒来。

Lassés, ils finirent par aller voir le bon Dieu pour lui demander son aide.

由于厌倦了这种生活,他们去找上帝,希望得到上帝的帮助。

Mais je doute pourquoi dieu a plutôt que d’autres moses?

但我有点疑惑,为啥天主选中了摩西而不是其他人?

Le jeu vous êtes un monopole, et donc je suis Dieu, la seule tolérance.

这场比赛你是一个垄断,所以,我的上帝,只有宽容。

Ce monde naît des rêves crées par les dieux. On a déjà perdu le droit de choisir.

这个世界起源于神造的混沌梦境,我们早已被剥夺一切。

Il faudrait des dieux pour donner des lois aux hommes.

要为人类制订法律,简直是需要神明

Les Grecs aiment la beaute du corps humain et la beaute des dieux, l'elegence, la saintete et la vivacite.

而且希腊人喜欢表达人体的美,的美,优雅、健康、高贵、有活力。

3 Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la faisant.

3 神赐福给第七日,定为圣日,因为在这日神歇了他一切创造的工,就安息了。

Dieu sait si je dis la vérité.

我说的确确实实都是事实。

Mon dieu, il me reste quatre-vingt-un mots à traduire!

我的天呐,还有八十一个单词要翻译!

Dieu est de cinq alcool marché de détail prix de 48 yuans.

五神酒现市场零售价为48元。

Faust, Act III: Seigneur Dieu, que vois-je?

歌剧《浮士德》第三幕中的“上帝,我看见什么了?”

Pourquoi le diable et le bon Dieu?

为什么有上帝又会有魔鬼

14 Que le Dieu tout puissant vous fasse trouver grâce devant cet homme, et qu'il laisse revenir avec vous votre autre frère et Benjamin!

14 但愿全能的神使你们在那人面前蒙怜悯,释放你们的那弟兄和便雅悯回来。

法语百科

William Blake, L'Ancien des Jours (Urizen mesurant le Monde), gravure à l'eau-forte et aquarelle, 23,4 × 16,9 cm, 1794, Londres, British Museum.

Dieu () est un concept philosophique ou religieux décrivant un être ou une force suprême dirigeant l'univers. Principe fondateur dans les religions monothéistes, Dieu est l'être suprême, unique, transcendant, universel, créateur de toutes choses, doté d'une perfection absolue, constituant le principe de salut pour l'humanité et qui se révèle dans le déroulement de l'histoire. Comme entité philosophique, Dieu est le principe d'explication et d'unité de l'univers.

L'existence réelle d'un être suprême et les implications politiques, philosophiques, scientifiques, sociales et psychologiques qui en découlent font l'objet de nombreux débats à travers l'Histoire, les croyants monothéistes appelant à la foi, tandis qu'elle est contestée sur les terrains philosophiques et religieux par les libres-penseurs, agnostiques, athées ou croyants sans Dieu.

La notion de Dieu revêt un considérable impact culturel, notamment dans la musique, la littérature, le cinéma, la peinture, et plus généralement dans les arts. La représentation de Dieu et la façon de nommer Dieu varient en fonction des époques et systèmes de croyances.

Étymologies et désignations

Le mot « dieu » vient du latin deus, lui-même issu de la racine indo-européenne dei- « briller » qui, élargie en deiwo- et 'en dyew-, sert à désigner le ciel lumineux en tant que divinité ainsi que les êtres célestes par opposition aux êtres terrestres, les hommes. Étroitement liée à cette notion de lumière, c'est la plus ancienne dénomination indo-européenne de la divinité qui se retrouve dans le nom du dieu grec Zeus dont le génitif est Dios. De la même racine est issue la désignation de la lumière du jour (diurne) et du jour, lui-même (dies en latin).

Dans la langue française, le mot est attesté dès le tout premier texte français, les Serments de Strasbourg, en 842 sous les formes Deo au cas régime et Deus au cas sujet. Dans ce texte, le terme désigne avec une majuscule la divinité du monothéisme chrétien. On trouve ensuite Deu et Dieu aux XIetXII siècles. Il indique également une divinité du polythéisme à partir du XII siècle. Considéré comme un nom propre, le nom « Dieu » prend alors une majuscule ainsi que les métonymies ou les pronoms qui s'y substituent.

Les termes qui désignent Dieu dans les langues germaniques (𐌲𐌿𐌸 Guþ en gotique, Gott en allemand, God en anglais et en néerlandais, Gud dans les langues scandinaves, Guð en islandais), ont une autre origine, elle aussi indo-européenne, liée à la notion d'« appel » ou d'« invocation ». Sa plus ancienne mention écrite se trouve dans le Codex Argenteus, au VI siècle. Ce Codex est une copie de la traduction de la Bible effectuée selon l'alphabet inventé par l'évêque Wulfila deux siècles plus tôt.

Les termes qui désignent Dieu dans les langues slaves (Бог en biélorusse, bulgare, macédonien russe, serbe, ukrainien, Bog en croate, Bóg en polonais, Bůh en tchèque) sont issus du proto-slave bogъ lui-même issu de l'indo-européen bhag-.

Dans le Tanakh (la Bible hébraïque), le Nom sacré par excellence s'écrit YHWH et ne se prononce pas.

Le nom de « Dieu » en arabe est « Allah » (الله) issu de l'arabe préislamique ʾilāh-.

Dans le calendrier, le nom dimanche vient du titre « Seigneur » donné dans la plupart des religions chrétiennes aussi bien à Dieu qu'à Jésus. Il est aussi donné indirectement, dans plusieurs langues romanes, au jeudi, jadis consacré à Jupiter.

Difficulté de définition

Le concept de Dieu possède des aspects religieux et métaphysiques très divers, ce qui rend particulièrement difficile sa définition. Certains auteurs estiment même que Dieu est si grand qu'il échappe à toute tentative de définition par des mots humains. C'est en particulier le cas de ceux qui s'inscrivent dans une approche apophatique. Ainsi, par exemple, Jean Scot Erigène a pu écrire :

« Nous ne savons pas ce qu'est Dieu. Dieu lui-même ignore ce qu'il est parce qu'il n'est pas quelque chose. Littéralement Dieu n'est pas, parce qu'il transcende l'être. »

Et le Pseudo-Denys l'Aréopagite :

« Là, dans la théologie affirmative, notre discours descendait du supérieur à l'inférieur puis il allait s'élargissant au fur et à mesure de sa descente; mais maintenant que nous remontons de l'inférieur jusqu'au Transcendant, notre discours se réduit à proportion de notre montée. Arrivés au terme nous serons totalement muets et entièrement unis à l'Indicible. »

 Pseudo-Denys l'Aréopagite, De la théologie mystique.

Élaboration de Dieu

Fresque de Michel-Ange sur la voûte de la chapelle Sixtine du Vatican à Rome (qui représente Dieu et la création d'Adam).

Naissance des dieux

Fait religieux

Abordée au XIX siècle, l'étude de l'évolution religieuse de l'humanité est un champ de recherches longtemps délaissé, victime d'une part de conceptions souvent « évolutionnistes » sous-tendant la démarche — présupposant un « sens » de l'histoire jalonné d'étapes précises, ou fondé sur l'idée de l'accomplissement d’une rationalité immanente — et, paradoxalement, victime de la spécialisation de la recherche au fil de l'accroissement de la connaissance des religions elles-mêmes. Certains grands noms de la sociologie des religions, parmi lesquels Émile Durkheim, Marcel Mauss, Georg Simmel et Max Weber, ont cependant jeté les bases de cette étude. Le sociologue des religions Yves Lambert, développant une grille d'analyse avancée par Karl Jaspers, a proposé la poursuite de cette approche par la sociologie historique et comparée des religions afin de présenter des clefs d'analyse pour l'appréhension du « fait » religieux, sans éluder la singularité de chacun des grands ensembles religieux. Jaspers a souligné la contemporanéité de changements radicaux intervenus à travers de grandes aires civilisationnelles — en Iran, en Palestine, en Grèce, en Inde ou en Chine — entre le VIIIet leIII siècle av. J.-C. — particulièrement au VI siècle av. J.-C. —, permettant l'apparition d'innovations culturelles fondamentales — parmi lesquelles l'unicité et l'universalité de Dieu — dans un processus qualifié par Jaspers de « période axiale ».

Suivant Yves Lambert, une religion est à considérer comme une « organisation supposant l'existence d'une réalité supra-empirique avec laquelle il est possible de communiquer par des moyens symboliques (prière, rites, méditations, etc.) afin de procurer une maîtrise et un accomplissement dépassant les limites de la réalité objective ». Cinq types de religions peuvent être distingués, qui correspondent à autant de moments « nouveaux » de l'histoire humaine, sans qu'il faille y voir pour autant une forme « évolutive », les modèles émergents n'étant pas exclusifs des précédents : aux premières religions connues — celles des peuples de chasseurs-cueilleurs — succèdent les religions orales agraires corrélatives à la sédentarisation, au développement de l'agriculture et de l'élevage. L'apparition des grandes civilisations antiques s'accompagne de l'émergence des polythéismes après lesquels apparaissent les religions du salut et enfin la transformation de celles-ci à partir de l'époque moderne, au XVI siècle. L'apparition du concept de « Dieu » s'opère à l'époque de l'« âge axial » qui, suivant Jaspers correspond à « la naissance spirituelle de l'homme ».

Apparition des dieux

La religion mésopotamienne se distingue des religions orales agraires par différentes caractéristiques telles que l'apparition d'un panthéon, d'épopées, d'une caste sacerdotale nombreuse et hiérarchisée, de grands édifices religieux, de théodicée, etc. La plus ancienne liste de dieux connue figure sur des tablettes datant du XXVII siècle av. J.-C. et compte les noms de 560 dieux.

Les dieux locaux perdent peu à peu de leur prestige au fil de la domination étrangère pour constituer progressivement un « polythéisme au seuil du monothéisme ». C'est à cette époque, vers le VI siècle av. J.-C. qu'apparaît au sein du peuple hébreu la mutation d'une monolâtrie — caractérisée par un aniconisme inédit — au monothéisme et qu'émergent « l'Unicité et la Transcendance absolues de Dieu ».

Vers le(s) monothéisme(s)

Bas-relief représentant (de droite à gauche) Akhénaton, Néfertiti et deux de leurs filles célébrant le culte d'Aton représenté sous la forme d'un disque solaire coiffé de l'uræus et d'où s'échappent des rayons solaires terminés par des mains, Amarna, XIV siècle av. J.-C..

Dès le XIV siècle av. J.-C., le règne d'Akhénaton est le cadre d'une brève révolution monothéiste fondée sur le culte d'Aton dont la portée réelle est discutée. L'archéologue Alain Zivie souligne que les changements radicaux n'ont peut-être atteint que les élites, la cour royale et les grands temples, « avec de nettes limites géographiques aussi bien que thématiques et conceptuelles ». Ce culte s'effondre dès la disparition de ce pharaon. On a longtemps voulu y puiser l'origine du monothéisme biblique, ce qui est contesté par les historiens actuels : le monothéisme juif n'apparaît que huit siècles plus tard et ne revêt sa forme « exclusive » actuelle qu'au cours du VI siècle av. J.-C., au retour du peuple juif de l'exil de Babylone.

Pour Mireille Hadas-Lebel, l'idée du Dieu unique, à la fois créateur, miséricordieux et tout-puissant, s'est faite au terme d'une lente évolution dans le cas du monothéisme juif, qui était au contact de cultures et d'empires polythéistes. Citant à ce propos Marcel Gauchet, l'historienne souligne la nécessité d'une « extraterritorialité » religieuse pour le peuple juif : celui-ci peut alors s'affranchir du pouvoir impérial et du « culte de souverains puissants aisément divinisés par leurs sujets ».

Le monothéisme judaïque s'élabore dans un contexte plus propice à de telles idées : le roi babylonien Nabonide tente de faire du dieu lunaire Sîn le dieu unique de son empire, en Grèce, les présocratiques défendent l'unicité de la divinité contre le panthéon et les successeurs achéménides de Cyrus II le Grand — considéré lui-même comme un messie de YHWH — influencent le monothéisme judéen en faisant d'Ahura Mazdâ le dieu officiel de l'empire.

Zoroastrisme

Le zoroastrisme est la première religion attestée proposant un salut éternel. Également appelé « mazdéisme », elle doit son nom à Zoroastre ou Zarathustra, apparaissant probablement à une époque que les spécialistes contemporains situent - malgré le silence des textes sacrés à ce sujet - vers le IX siècle, avant qu'elle devienne la religion officielle du royaume de Darius I, vers 520 av. J.C.. La minceur des sources conservées, composées à peine d'une vingtaine de Gathâs, des hymnes en vieil-avestique longtemps transmis oralement, pose des problèmes d'interprétations considérables qui partagent les chercheurs entre deux types d'interprétations.

La première fait du zoroastrisme la première religion monothéiste faisant état d'un salut dans un autre monde. Ce point de vue se fonde sur deux observations, d'une part le rejet des daivas, les dieux traditionnels, et d'autre part l'omniprésence d'un seul dieu dans ces textes, une divinité unique dument nommée, Ahura Mazdâ, le Maitre attentif. Celui-ci, dont dérive le terme mazdéisme, est le dieu unique et créateur qui se révèle à Zoroastre et dont le règne doit s'établir à l'issue de la lutte dualiste entre le Bien et le Mal, personnifiés par deux agents divins jumeaux créés par Ahura Mazda qui est assisté par six « Immortels bienfaisants », six Entités qu'il a suscitées pour aider l'homme à faire le bien.

La seconde y voit le fruit de l'évolution religieuse d'un culte assez proche du védisme, en réformant les dérives ritualistes et sacrificielles mais conservant sa nature polythéiste ; toutefois, cette dernière position peut admettre un processus de monothéisation allant de pair avec un processus de théogenèse qui continue de peupler le panthéon de divinités nouvelles.

Si Zoroastre a pu être monothéiste — ou monolâtre —, il apparaît que ses héritiers inclinent vers une re-polythéisation, divinisant les Entités et réintroduisant des divinités antérieures dans une évolution qui peut faire penser à l'Égypte et diverge radicalement de celle du yahwisme judaïque. Cette tendance s'accentue au sein de l'empire perse, dans un processus de re-mythologisation qui conserve et accentue le dualisme. L'influence du zoroastrisme est débattue mais il est possible qu'elle ait existé dans une certaine mesure sur le judaïsme à partir de la libération des Israélites de Babylone par Cyrus II en 539 av. J.C., à une époque où apparaissent les notions de résurrection, de jugement et de royaume de Dieu, sans qu'on puisse toutefois prouver formellement ces possibles emprunts.

Du Dieu national au Dieu exclusif

Quand un monothéisme accepte la coexistence avec le polythéisme ou conçoit sa divinité « nationale » comme simplement « supérieure » à d'autres, on parle plutôt de « monolâtrie » ou d'« hénothéisme », termes de création récente.

Dans le judaïsme antique, si un premier yahvisme monôlatrique remonte probablement à la sortie d'Égypte, on ignore comment le dieu Yahvé devient précisément le dieu national des deux royaumes de Juda et d'Israël. Yahvé revêt alors de multiples formes, fonctions et attributs : il est vénéré comme une divinité de l'orage à travers une statue bovine dans les temples de Béthel et de Samarie alors qu'à Jérusalem, il est plutôt vénéré comme un dieu de type solaire.

Le Deutéronome — proposant toujours une formulation monolâtrique qui ne nie pas encore les autres dieux — semble avoir été écrit vers 622 av. J.-C. quand le roi Josias entend faire de YHWH le seul Dieu de Juda et empêcher qu'il ne soit vénéré sous différentes manifestations comme cela semble être le cas à Samarie ou à Teman, dans l'idée de faire de Jérusalem le seul lieu saint légitime de la divinité nationale.

L'émergence du monothéisme judaïque « exclusif » est liée à la crise de l'Exil. En 597 av. J.-C., l'armée babylonienne défait le royaume de Juda, l'occupe et déporte en exil à Babylone la famille royale et les classes supérieures. Dix ans plus tard, les Babyloniens ruinent Jérusalem et détruisent son Temple ; s'ensuit alors une deuxième déportation. C'est au sein de cette élite déportée et de sa descendance que l'on trouve la plupart des rédacteurs des textes vétérotestamentaires qui vont apporter la réponse du monothéisme au terrible choc et la profonde remise en question de la religion officielle engendrés par cette succession de catastrophes.

Non seulement la défaite n'est pas due à l'abandon par YHWH, mais c'est au contraire l'occasion de le présenter comme seul et unique Dieu : dans les récits que les intellectuels judéens écrivent alors, la destruction de Jérusalem, loin d'être un signe de faiblesse de YHWH, montre la puissance de celui qui a instrumentalisé les Babyloniens pour punir ses rois et son peuple qui n'ont pas respecté ses commandements. YHWH devient dès lors, au-delà de son peuple, le maître des ennemis de Juda.

Ainsi les rédacteurs du Deutéronome articulent leur réflexion théologique sur le thème de l’« élection » qui permet de répondre à la question que pose la conception d'un dieu unique de l'univers entier et de sa relation spéciale avec le peuple d'Israël : c'est alors tout le peuple — se substituant au roi — qui devient l'élu de Dieu sur un mode d'exclusion, interdisant parfois le contact avec les peuples idolâtres. Le concept de « communauté d'Israël » apparait alors et le culte de YHWH devient le ciment de l'identité judéenne.

Dieu premier des philosophes grecs

Suivant Wilfred Monod, « le Dieu des philosophes grecs ne prétend pas rendre raison de l'origine de l'Univers, mais seulement de l'ordre et de la hiérarchie qui s'y découvrent, au-dessus des choses soumises à la génération et à la corruption ».

La philosophie antique, si elle a largement influencé les réflexions classiques et modernes sur Dieu, ne s'est paradoxalement qu'assez peu intéressée aux questions divines, considérant que le nombre important de dieux — les Grecs nourrissent le sentiment d'un monde tout entier habité par le divin — ne méritait pas un chapitre singulier de la philosophie. Par exemple, dans l'œuvre d'Aristote, qui alimente de manière considérable les réflexions théologiques tant juives que chrétiennes ou musulmanes, seule une portion ténue est consacrée à la question du divin. Ainsi, contrairement à la plupart des lectures rétrospectives qui en seront faites, lorsque Aristote évoque le divin (to théon), il s'agit d'un « universel abstrait », un être primordial, autosuffisant mais qui n'est nullement un « Dieu » unique et transcendant au monde.

Ce n'est qu'au III siècle, avec le néoplatonisme, lorsqu'une concurrence intellectuelle et morale se produit avec le christianisme émergent, que des philosophes comme Plotin, Porphyre ou Proclus font des questions théologiques l'objet principal de leur réflexion intellectuelle. Plotin (207-270) promeut l'idée du « Un » (en grec : to en), un principe premier transcendant qui domine la réalité et qui n'est connaissable qu'au travers de ses attributs.

Dieu unique

Les religions abrahamiques voient Dieu comme le principe créateur, selon l'analyse de Mireille Hadas-Lebel : « Chez les Grecs, l’idée d’un principe unique qui anime le monde relevait de la philosophie. Chez les Juifs, il n’y avait peut-être pas de philosophes, mais cette idée de principe unique, cette intuition que l’on appelle monothéisme, était commune à tous, du plus grand au plus humble, et s’accompagnait de l’interdit de la représentation de la divinité, ce qui, dans un environnement idolâtre, paraissait la chose la plus étrange du monde. Ce Dieu n’était cependant pas un principe abstrait, mais une force tutélaire : roi, père, juge qui veillait sur les Hommes et exigeait d’eux un comportement moral dont aucune divinité de l’Olympe ni de l’Orient antique ne pouvait donner l’exemple. Tel est le Dieu que prient encore aujourd’hui les Juifs. »

Dieu d'Israël

Il se peut que le culte de YHWH ait été prédominant parmi les Hébreux dès le X siècle av. J.-C., opposé à un polythéisme dès lors minoritaire. Cette hypothèse se fonde notamment sur l'étude statistique des occurrences des noms yahvistes. Toutefois, suivant une partie de l'exégèse moderne du début du XXI siècle, l'idée de YHWH comme étant le Dieu unique apparaît pendant la période perse à la suite d'une réflexion monothéiste qui aboutit à l'affirmation — dans une polémique anti-idolâtrique — de cette unicité que l'on retrouve dans le Livre d'Isaïe rédigé dans une période comprise entre la moitié du VIet le début duV siècle av. J.-C., le seul parmi les livres prophétiques bibliques à affirmer cette unicité. Probablement influencée par les conceptions religieuses des Achéménides, cette conception devrait également beaucoup à l'approfondissement de la tradition aniconique, le rejet des images étant un trait fondamental du judaïsme qui semble remonter aux origines de celui-ci.

Dieu dans les religions monothéistes

Judaïsme

La Mishnah Torah.

Au Moyen Âge, sous l'impulsion de la pensée arabe et grecque, la pensée juive élabore une théologie d'où ressort, entre autres, un principe énoncé par Saadia Gaon : « la pensée humaine, don de Dieu, est valide et source de vérité à l'égal de la Révélation ». Dès lors, la rationalité pour appréhender Dieu est légitimée comme devoir religieux, ce qui trouve un meilleur accueil, à l'époque, que la seule foi. Toutefois des désaccords apparaissent sur la question de savoir si la réflexion rationnelle concernant Dieu constitue ou non une forme suprême d'expérience religieuse. Juda Halevi apporte une réponse négative, affirmant que les preuves logiques ne permettent pas d'aboutir au Dieu d'Abraham, seule une « communication immédiate », une « Révélation divine » le permet.

Dans la Bible, Dieu est décrit en termes psychologiques : coléreux, content, triste, déçu, ayant de la pitié, aimant ou haïssant. Depuis Maimonïde, la tradition théologique hébraïque insiste sur la distinction entre le sens littéral des expressions parlant de Dieu et ses qualités : une manière d'en parler convenablement serait de lui attribuer des œuvres et des actions, et non des intentions ou des émotions car l'essence de Dieu est inconnaissable et dépasse l'entendement humain. Toutefois il parait assuré que Dieu et ses « attributs essentiels » ne forment qu'un.

La théologie judaïque s'attache à « fonder la croyance qu'il [Dieu] agit dans la nature et dans l'histoire, ce qui le met en relation avec l'homme de telle sorte que celui-ci se sente tenu de répondre ».

La Kabbale distingue le « Dieu en soi, caché dans la profondeur de son être » et le Dieu révélé qui se manifeste à travers sa création et de qui, seulement, on peut dire quelque chose, tout en mettant l'accent sur l'unité de ces deux aspects. Dans cette tradition, on insiste sur la présence de Dieu dans l'ensemble de sa création, disant que la Torah est l'incarnation vivante de la sagesse divine. La question « comment le monde peut-il exister si Dieu est partout ? » s'est alors posée. Pour y répondre, Isaac Louria a développé la doctrine du tsimtsoum.

À la suite des œuvres de David Hume et de Kant, les théologies judaïques se sont tournées vers la raison pratique et l'idéalisme moral pour parler de Dieu. Au XX siècle, ont été développées des problématiques déistes modernes : Samson Raphaël Hirsch, Mordecai Kaplan, Franz Rosenzweig, Abraham Joshua Heschel, etc.

Christianisme

Dieu un

La conception chrétienne de Dieu s'élabore dans les premiers siècles du christianisme par une hybridation entre la pensée biblique et la pensée grecque notamment le néoplatonisme. Elle est l'œuvre des Pères de l'Èglise, notamment Augustin d'Hippone. À la différence du Dieu impersonnel des néo-platoniciens, le Dieu chrétien est incarné, c'est un Dieu lumière intérieure qui « travaille » les humains au plus intime de leur être. Augustin d'Hippone insiste sur ce point dans Les Confessions III.6, 11 : « Tu autem eras interior intimo meo et superior sumno meo (Mais Toi, tu étais plus profond que le tréfonds de moi et plus haut que le tréhaut de moi) ». Dans le christianisme deux conceptions de Dieu, celle de la religion et celle de la philosophie, tantôt cohabitent comme c'est le cas chez Augustin d'Hippone, tantôt sont séparées. Pour Goulven Madec, Blaise Pascal dans son Memorial instaure une césure quasi définitive entre le Dieu des philosophes et le Dieu de la Bible en opposant nettement les deux: « Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes et des savants ». La conception de Dieu dans le christianisme doit faire face à un certain nombre de questionnements.

Tout d'abord il faut répondre à la question du mal. Cela donnera lieu à un certain nombre de théodicées. Pour Augustin, et le christianisme après lui avec des variations, Dieu ne crée pas nos vices mais en prend acte, et traite les pécheurs comme il convient.Il écrit à ce propos : « Dieu étant Créateur et Gouverneur de l'univers, toutes choses sont belles ; et la beauté de l'ensemble est irréprochable, tant par la condamnation des pécheurs, que par l'épreuve des justes et la perfection des bienheureux ». La providence divine « en partie naturelle, en partie volontaire... gère la création, les mouvements des astres, la naissance, la croissance, le vieillissement des végétaux et des animaux... mais aussi les actions des hommes "qui échangent des signes, enseignent et s'instruisent, cultivent les champs, administrent les sociétés, s'adonnent aux arts," etc. »

Ils vont aussi devoir se situer face à la transcendance divine. Sur ce point, il existe des divergences. Pour Augustin d'Hippone et les pères cappadociens tels que Grégoire de Nysse ou Grégoire de Nazianze Dieu est très transcendant c'est-à-dire bien au-dessus des hommes. Les théologiens de l'Église d'Occident - à l'exception d'Augustin d'Hippone- ont une optique différente et tentent selon l'expression de Lucien Jerphagnon de « donner de Dieu et de ses volontés l'idée claire et distincte s'imposant à tout le monde », bref les desseins de Dieu sont relativement accessibles à la pensée humaine. Au contraire, Augustin insiste sur le mystère de Dieu, sur la part insondable pour les hommes de la dimension divine, une pensée résumée dans son Dialogue philosophique sur "l'Ordre" par la formule « Dieu tout-puissant, qui est mieux connu en ne l'étant pas ».

le thème du péché et du salut. Selon Augustin, c'est pour sauver l'homme du péché que le Christ est descendu sur terre. Dieu a également mis en place la « Dispensio temporalis », que Goulven Madec traduit par « l'économie du salut ». Chez Augustin, la rédemption n'est pas purement mécanique car elle est déterminée par le mystère de la Grâce. Reprenant le thème paulinien selon lequel les hommes sont le temple de Dieu, il écrit que Dieu construit « sa Maison, régit sa Famille, rassemble son Peuple, prépare son Royaume, pour l'avènement de la Paix définitive en sa Cité, par laquelle s'accomplira sa promesse : "je serai leur Dieu et ils seront mon peuple (Lv 26,12) " ». Toutefois Augustin développe une vision du salut par la grâce et la prédestination qu'usuellement, le christianisme n'adopte pas strictement.

Dieu trinitaire

Retable de la Trinté Bartolo di Fredi 1397

Le christianisme va devoir faire face à des questions soulevées par le fait que Jésus-Christ, fils de Dieu s'est fait homme. Au II et au III siècle plusieurs conceptions vont s'affronter : certains considèrent que Jésus est un homme adopté par Dieu, d'autres que Jésus n'a pas réellement souffert, les ariens considèrent que seul le Père est vraiment ancré et que Jésus ne lui est que subordonné, enfin d'autres, les nicéens, considèrent comme cela sera affirmé dans le Credo adopté lors du concile de Nicée de 325 que « Jésus Christ est le Fils unique de Dieu », « Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, engendrée et non pas créée, consubstantiel au Père » (ce terme consubstantiel vient d'un mot grec qui veut dire essence ou substance). Néanmoins la querelle continue ce qui amène les pères cappadociens Basile de Césarée, Grégoire de Nysse et Grégoire de Naziance à élaborer la théologie de la Trinité qui veut qu'il y ait un Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit pour reprendre la traduction qu'Augustin d'Hippone a fait du grec. Cette théologie sera adoptée par le concile de Constantinople en 381 Actuellement le Credo de Nicée-Constatinople est considéré par les catholiques, une majorité de protestants et les orthodoxes (avec des réserves sur le Saint-Esprit) comme un des fondements du christianisme.

Quelques années plus tard, entre 400 et 418, Augustin d'Hippone écrit un livre intitulé De la Trinité qui marque le christianisme latin et qui insiste sur l'unité de la trinité « Unitas Trinitas, Deus Trinitas, Deus Trinitatis ». Par ailleurs, pour Augustin, le mystère de la Trinité est au-de là de ce qu'on peut en dire.. Malgré tout la position nicéenne a du mal à s'imposer. Vers 500, à la suite notamment des invasions menées par des peuples professant l'arianisme, seul le royaume franc de Clovis et de Clotilde (465-545) professe le christianisme nicéen. C'est à partir de cette base que le Credo de Nicée-Constantinople gagne l'Europe occidentale au Moyen Âge.

Dans l'iconographie chrétienne ou la peinture d'inspiration chrétienne, il arrive qu'une Colombe représentant le Saint-Esprit fasse le pont entre le Dieu le Père et Dieu le Fils. D'une façon générale, François Bœspflug distingue « six grandes périodes dans l'histoire iconique de Dieu et de la Trinité dans l'art ». La première période, celle du christianisme des deux premiers siècles semble se refuser à la représentation de Dieu. Durant la seconde qui court jusqu'à à la fin du VIII siècle, le mystère trinitaire est peu représenté. La troisième période (du IX siècle au XI siècle est dominée par l'image « d'un Dieu-Christ siégeant en majesté ». La quatrième période voit l'apparition à côté du Dieu-Christ de gloire d'un « Christ de pitié ». Durant la cinquième période, des motifs nouveaux apparaissent tels que la « compassion du Père ou [le] couronnement de la Vierge » La sixième période voit le déclin de la représentation trinitaire qui disparait pratiquement au XX siècle au profit du Christ seul.

À partir des années 1930, Robert Eisler développe la thèse selon laquelle « Jésus aurait été un révolutionnaire politique d'empreinte apocalytique ». Cette thése sera complétée en 1967 par celle de Samuel Brandon qui voit Jésus comme un zélote, c'est-à-dire comme un membre d'un mouvement à la fois opposé à la culture hellénistique (grecque) et recourant à la violence politique. Ces thèses seront reprises à la fin des années 1960 et au début des années 1970 par des mouvements que le théologien Joseph Ratzinger qualifie de théologies de la révolution, peut-être pense-t-il à la théologie de la libération. Pour Joseph Ratzinger (théologien, cardinal, puis pape émérite), cette thèse est erronée. En effet, pour lui, Jésus n'était pas un zélote car d'une part, il ne prêchait pas la violence et « a transformé en zèle de la Croix le "zèle" qui voulait servir Dieu par la violence » et d'autre part, sa pensée universaliste ne s'opposait pas à la culture gréco-latine.

Islam

Calligraphie du nom d'Allah en arabe. Se lit de droite à gauche.

Dans l'islam, Dieu porte le nom d'Allah et constitue le cœur de la foi et de la pratique des croyants musulmans dont chaque aspect de la vie lui est ainsi relié à travers la religion. Traditionnellement dépourvu de genre, c'est un créateur omnipotent, omniscient et omniprésent qui transcende toute sa création. Divinité centrale d'un monothéisme intégral et intransigeant, un et unique, maître des mondes et des destinées, juge du Jugement dernier, il s'est révélé à chaque prophète depuis Adam jusqu'à Mahomet. La sourate 112 — al-ikhlas — rassemble l'essentiel de la conception musulmane de Dieu : « Lui est Allah un, Allah l'impénétrable, Il n'engendre pas, il n'est pas engendré, et nul n'est égal à Lui ». Le Coran affirme également le caractère absolument transcendant de Dieu qui est pourtant tout à la fois d'une grande proximité avec l'homme et sa création dans et par laquelle il se manifeste.

De nature indivisible, insécable, irréductible à une interprétation en termes de trinité à l'instar du christianisme trinitaire, Allah constitue une monade, seule vérité et seule réalité. L'islam insiste très fortement sur la foi en l'unicité d'Allah — le tawhid — et condamne vivement toute atteinte à cette unicité en lui adjoignant des associés. Ainsi, dans l'islam, l'associationnisme (shirk) est la seule faute catégoriquement impardonnable.

Allah mène les hommes dans une destinée dont ils ignorent et le sens et l'issue ; il peut à la fois les guider et les égarer, les punir et les pardonner. Connaissant leurs moindres pensées, c'est le juge du Jugement dernier qui châtie les pécheurs et les incrédules et récompense les fidèles. Si sa fureur est régulièrement affirmée — il est parfois surnommé « le Terrible » ou « le Redoutable » — sa dimension la plus importante est la miséricorde dont il fait preuve, un trait caractéristique d'une grande intensité et universelle qui est rappelée au début de chaque sourate du Coran.

Le texte coranique donne 99 noms différents à Dieu qui sont parfois répartis en deux catégories par la tradition entre ceux qui décrivent un Dieu proche de l'homme ou de la création et, d'autre part, ceux qui soulignent sa transcendance et son incompatibilité avec cette création.

Le Coran rapporte en outre des descriptions ou attributs anthropomorphiques de Dieu dont la portée sera disputée dès le début de l'islam : le Coran mentionne sa face, ses yeux, ses mains ou encore le trône sur lequel il siège. Pour la révélation du texte sacré de l'islam, Dieu s'exprime à travers l'ange Gabriel et le prophète Mahomet qui entend la parole divine mais pas sa voix. Dès le X siècle, le théologien sunnite Al Ash'ari considère qu'avec la puissance, la science, la vie, la volonté, la vue, l'ouïe et la durée, cette parole fait partie des éléments anthropomorphiques attributs de l'essence divine là où les premiers mutazilites ne voyaient que des métaphores. À la fois proche et lointain, humain et impénétrable, le Dieu de l'islam est — suivant le texte coranique — essentiellement un « mystère » (« ghayb ») qui ne saurait être ramené ou comparé à rien de semblable dans la création. C'est la « matrice exclusive de tous les univers » qui enjoint aux croyants, à travers Mahomet, de concentrer sur l'unicité de Dieu dans une affirmation qui devient le dogme fondamental de l’islam.

Dieu en Asie

Bouddhisme

Gautama Bouddha a rejeté l'existence d'un dieu créateur, a refusé d'approuver de nombreux points de vue sur la création, et a déclaré que les questions sur l'origine du monde ne sont pas en fin de compte utiles pour mettre fin à la souffrance.

Sikhisme

La Mul Mantra, en écriture gurmukhî

Inspirée entre autres des traditions religieuses hindoue et islamique, le sikhisme connaît lui aussi un Dieu « strictement monothéiste ». Pour cette religion, le Dieu unique est créateur du monde, tout puissant, transcendant et immanent, infini et éternel, sans forme, juste et plein d'amour. Être personnel, il est inconnaissable dans son essence.

La Mul Mantra, qui débute le Livre saint du sikhisme, le Guru Granth Sahib, énumère en une formule les attributs de la Divinité. Cette prière commence ainsi: « Une, Énergie créatrice, Manifestée, Vérité est son nom... ».

Dieu et les attitudes spirituelles

Dieu des mystiques

Le mysticisme - qui dérive du grec mystikos signifiant « caché » - postule que l'on peut acquérir une connaissance de réalités qui ne sont pas accessibles à la perception sensorielle ou à la pensée rationnelle. C'est un phénomène que l'on retrouve dans de nombreuses cultures, généralement associé à une tradition religieuse, caractérisé par une recherche de l'invisible et le témoignage de la présence de l'Absolu - Dieu ou divinité -, dont la révélation finale se fait au terme de dévoilements successifs. L'expérience mystique - caractérisée par le profond impact émotionnel éprouvé par celui qui l'expérimente - est généralement le résultat d'un entraînement spirituel impliquant une combinaison de prières, de méditation, de jeûne, de discipline corporelle et de renoncement aux préoccupations terrestres.

Dans les monothéismes abrahamistes - à la différence du bouddhisme et certaines variétés de l'hindouisme où il n'y a pas à proprement parler de figure divine personnifiée - les mystiques décrivent l'expérience mystique comme accordée par Dieu lui-même dont ils affirment souvent ressentir la proximité au cours de celle-ci. Mais l'extase peut également révéler des éléments théologiques plus précis, comme chez certains mystiques chrétiens, une vision de la Trinité. La mystique propose une lecture intériorisée de l'indicible et exprime souvent Dieu en termes de négation : Dieu n'est pas dans le sens où les créatures sont et le seul moyen de s'approcher de son infinie transcendance est, dans un premier temps, d'éprouver ce qu'il n'est pas. La révélation du Dieu invisible nécessite le recours aux images, à un langage métaphorique souvent proche de la poésie, éloigné des spéculations théologiques, et dont la lumière est un élément récurrent. On la retrouve par exemple dans le Sefer HaBahir - le Livre de la Clarté - un texte de la Kabbale du XII siècle mais aussi, vers la même époque, chez le grand maître du soufisme Ibn Arabi, dans Tardjumân al-ashwâq - L’interprète des désirs ardents .

Pour les mystiques juifs, voir notamment Gershom Scholem, Les grands courants de la mystique juive, éd. Payot, 2002

Pour les mystiques chrétiens, voir notamment Charles André Bernard, Le Dieu des mystiques : Mystique et action.

Dieu du déisme

Le déisme — forgé sur le terme latin deus — désigne l'affirmation rationnelle de l'existence de Dieu, proposant une forme religieuse conforme à la raison, exclusive des religions révélées, proposant d'arriver à Dieu par des voies exclusivement humaines, sans pour autant pouvoir en déterminer les attributs. C'est un Dieu du raisonnement plutôt qu'un Dieu de foi ou de culte, bien que Kant ait proposé « culte de Dieu » ramené à la pratique morale « en esprit et en vérité ». Le concept se développe essentiellement en Angleterre et en France à partir du XVII siècle, mais est difficile d'accès et ambigu, car il réfère à plusieurs systèmes distincts. On ne l'utilise plus guère en dehors de ses applications historiques.

À l'instar du terme « théisme » dont il est assez proche, le mot apparaît en France dans les violentes luttes théologiques et religieuses du XVI siècle dans un usage péjoratif cherchant à discréditer l'adversaire. Il apparait en relation avec les antitrinitaires sociniens et est attesté pour la première fois sous la plume du pasteur Pierre Viret en 1534 qui y voit des blasphémateurs, des « athéistes » qui s'ignorent. À partir du XVII siècle, lorsque, sous l'influence de la science nouvelle et de l'émergence de nouvelles manières de penser, la perception du concept de nature — fondamentale en théologie et en philosophie — se modifie, le déisme évolue vers une forme de religion naturelle.

Pour leurs critiques apologètes chrétiens, les déistes, prétendant arriver à Dieu sans l'aide de Dieu, en se passant de la Révélation, sont impies et pécheurs. Les déistes ne forment cependant pas un groupe homogène et il existe une grande variété de positions, suivant les auteurs déistes, par rapport à ce qui a trait tant à la nature de Dieu, qu'à la providence ou encore à l'immortalité de l'âme. John Locke développe ainsi un « christianisme raisonnable », tandis que Spinoza est classé ou non, selon les époques, dans leurs rangs. La question centrale est, plutôt que celle de l'existence de Dieu, celle de sa Révélation que les déistes rejettent avec l'immortalité de l'âme, à la différence des théistes.

Le XVIII siècle voit l'apparition d'une nouvelle logique des questions philosophiques, qui amène à l'effacement de Dieu comme le personnage central autour duquel s'articule la métaphysique : la question de son existence et de sa nature est désormais disputée, passant du stade de vérité première à celui d'hypothèse bientôt dispensable. Rousseau, suivant lequel la nature est plus éloquente sur Dieu que les subtilités scolastiques, propose le Dieu de la foi déiste comme volontaire et intelligent, mouvant l'univers et animant la nature, tandis que l'homme est libre dans ses actions et doté d'une âme immatérielle. À la différence de Kant, il associe la nature à l'ordre divin, tandis que ce dernier établit une différence ontologique entre les deux. Pour Kant, le déisme envisage Dieu comme la « cause du monde », un principe régulateur qui ne peut satisfaire complètement les attentes de l'homme ; pour le philosophe, le déisme « recourt à Dieu pour penser la science en tant qu'elle progresse ». Plus tôt, Voltaire, admirateur de Newton et de sa mécanique rationnelle du monde, voit en Dieu l'« horloger de l'Univers » et tourne la providence en dérision.

La difficulté de donner des contours clairs au concept de Dieu et la fragilité et l’ambiguïté de celui-ci dans le déisme ont empêché ce dernier d'avoir une postérité réellement significative en tant que courant religieux. « Effort pour penser sans préjugé et sans dogmatisme le concept de Dieu », des éléments du déisme peuvent cependant être reconnus dans le cadre du renouveau de la théologie naturelle depuis la fin du XX siècle. Certaines enquêtes montrent d'ailleurs qu'en France, la religion naturelle est une option philosophique — souvent inconsciente — de certains croyants non pratiquants qui envisagent Dieu comme le créateur et le gouverneur du monde, jugeant les individus sur leur conduite morale et rétribuant les mérites, dans une attitude assez proche du déisme.

Théisme

Athéisme

En grec ancien, l’adjectif atheos (ἄθεος) composé du mot θεός (dieu) précédé d'un « ἀ- » privatif, signifie « sans-dieu ». La constitution étymologique des mots « athéisme » et « athée » n'est pas sans poser de problème chez les auteurs qui traitent de ce sujet : le « a- » privatif peut être compris de différentes manières, exprimant parfois la négation  l'affirmation que Dieu n'existe pas  parfois la privation — l'accusation de méconnaitre la divinité ou les divinités comme il le faudrait, ainsi que dans l'antiquité gréco-romaine, les Romains en faisaient le reproche aux chrétiens, puis, au Moyen Âge, les courants orthodoxes contre les christianismes hétérodoxes. Ainsi, cette terminologie relativement pauvre pour définir un phénomène complexe est restée longtemps négative, les termes même enfermant les athées « dans la catégorie négative des négatifs négateurs ». Il existe ainsi différents athéismes, variés « dans leurs expressions et dans leurs fondements ».

Dans l'antiquité grecque, le préfixe « a » indique une absence de dieu revendiquée dès le V siècle av. J.-C. et prend le sens de « rompre la relation avec les dieux » ou « nier les dieux » à la place de l’ancien sens asebēs (en grec : ἀσεβής), « impie ». Cette notion — qui suppose l'idée de divinité donc probablement postérieure aux religions, mais antérieure aux trois monothéismes — est présente chez les atomistes grecs — au rang desquels on compte Démocrite et Épicure — mais aussi chez les Indiens dès le VI siècle av. J.-C. avec les Charvakas. Mais il s'agit souvent davantage d'un type d'agnosticisme, voire de laïcité dont la portée est débattue par les chercheurs. On peut identifier un penseur réellement irréligieux avec le poète et philosophe romain Lucrèce qui, prolongeant Épicure, explique au I siècle av. J.-C. que l'homme invente des dieux pour expliquer ce qu'il ne comprend pas.

On peut distinguer l’« athéisme pratique » consistant à vivre comme s'il n'y avait pas de dieu  ce qui n'empêche pas par ailleurs de se déclarer croyant, indifférent ou incroyant  et l'« athéisme théorique » qui se fonde sur des spéculations philosophiques, morales ou scientifiques.

Ce dernier processus a pris du temps et les bases de l'athéisme moderne puis contemporain se posent au cours des XVIetXVII siècle. On trouve notamment chez Baruch Spinoza (1632-1677) — qui ne se dit pas athée — une résurgence de l'inspiration critique et rationaliste de l'Antiquité : celui-ci identifie Dieu et la nature (Deus sive natura, « Dieu ou la nature ») ce d'où découle un naturalisme (la nature est tout, le surnaturel n'existant pas) ou un panthéisme (Dieu est tout), qui sera d'ailleurs longtemps confondu avec l'athéisme. À partir du XVIII siècle, l'athéisme — même très minoritaire — se structure autour du refus radical de toute transcendance, de tout surnaturel et même de toute foi. D'Holbach (1723-1789) est ainsi l'auteur d'une œuvre philosophique profondément anticléricale et athée que précède une œuvre radicale mais longtemps peu connue, celle du curé Jean Meslier (16**-1729). Les arguments relèvent essentiellement de la notion de nature — qui n'obéirait qu'à ses propres lois et non à un créateur imaginaire — et à celle de matière, présentée comme éternelle dotée de son énergie propre. La réflexion porte également sur la notion de mal qui contredit l'existence d'un Dieu bon et omnipotent, un Dieu dont par ailleurs l'adoration et le service s'opposent à la liberté et à la dignité humaines.

Cette base humaniste de l'athéisme s'épanouit au cours du XIX siècle — essentiellement dans le monde germanique — et celui-ci cesse d'être une exception philosophique, dans le sillage du philosophe hégélien Ludwig Feuerbach (1804-1872) qui publie en 1841 l’Essence du christianisme. Selon lui, le divin n'est que l'essence de l'homme objectivée et hypostasiée ; « l'homme a créé Dieu à son image » et en toute religion, c'est donc l'homme qu'on adore. L'athéisme devient une « religion de l'homme », postulant Homo homini deus (« L'homme est un dieu pour l'homme »). Karl Marx poursuit la démarche humaniste de Feuerbach mais en conteste bientôt la dimension religieuse en soulignant sa dimension politique, arguant que « l'essence humaine (…) dans sa réalité effective, (…) est l'ensemble des rapports sociaux » et non « une abstraction inhérente à l'individu isolé », ajoutant que tout élément poussant au mysticisme devrait trouver « [sa] solution rationnelle dans la pratique humaine ». Chez Marx, pour lequel critique de la religion et de la société vont de pair, il ne convient plus d'interpréter différemment le monde mais de le changer.

Un peu plus tard, Friedrich Nietzsche (1844-1900) — qui déteste le socialisme dont il considère qu'il prolonge le christianisme — confère une radicalité nouvelle à l'athéisme en développant le thème de la « mort de Dieu ». Il explique que l'homme cherche un principe au nom duquel mépriser l'homme, et s'invente un monde imaginaire qui lui permet de calomnier ce monde-ci, ne saisissant qu'un néant dont il fait un Dieu, dans lequel la religion projette toutes les valeurs, dévalorisant de ce fait le monde réel.

L'athéisme trouve une dimension supplémentaire avec les travaux de Sigmund Freud (1856-1939), notamment dans son ouvrage L'avenir d'une illusion, publié en 1927. Celui qui considère la foi comme un symptôme exprimant la détresse, voit en Dieu un « père transfiguré » — meilleur et plus puissant que l'autre — et en la religion une « névrose obsessionnelle universelle », qui, si elle est souvent utile tant pour l'humanité que pour l'individu, n'en demeure pas moins une illusion : croire en Dieu, c'est prendre ses désirs pour des réalités.

New Age

Un trait commun aux divers courants du New Age est le rejet du dualisme au profit d'une recherche de l'harmonie. Ainsi les adeptes n'opposent pas la matière à l'esprit ou le visible à l'invisible et considèrent que l'ensemble de l'univers est constitué de la même essence divine. Selon ce mouvement, il n'y a pas de véritable séparation entre la Création et son Créateur, dans une approche qui ne correspond pas avec celle du Dieu personnel et transcendant des monothéismes : au contraire, cette vision immanente de la divinité se rapproche des conceptions panthéistes. Ainsi, pour certaines franges du New Age « Dieu est en tout et tout est en Dieu » ; Dieu s'apparente alors à un « Grand Être universel » qui n'appartient à aucune religion et qui vibre au plus profond des êtres, le salut passant essentiellement par la transformation de soi.

Philosophie

Points de vue

Les représentations des dieux, sinon leur existence, ont été très tôt critiquées par les philosophes : « Les Éthiopiens disent que leurs dieux ont le nez camus et le teint foncé, les Thraces voient leurs dieux avec des yeux clairs et une chevelure rousse » ; « C'est d'abord sur terre la crainte qui a créé les dieux ». Les thèses chrétiennes pour critiquer les « faux dieux » païens (sont-ils des personnifications de phénomènes naturels, des grands hommes divinisés, ont-ils des origines linguistiques, etc. ?) se sont appliquées au monothéisme à partir du XVIII siècle.

Les philosophes ont conçu la divinité de manières très diverses. Chez certains, le polythéisme n'exclut pas un principe divin suprême à l'instar du logos ou « raison immanente de l'univers » chez les stoïciens, mais il s'agit davantage de principe premier plutôt que de principe unique dans un monde pour lequel, comme le rappelle Platon, « tout est plein de dieux ». Platon voyait une divinité « bonne » et unique comme une cause première, créatrice ou démiurgeassistée de dieux subalternes, ordonnateur d'une matière qu'il n'a pas créée, et Aristote comme la fin de toutes choses. Descartes le voit comme transcendant infiniment le monde qu'il a créé, Spinoza le pense immanent, une tradition néo-platonicienne avance que Dieu n'est pas car il est au-delà de l’Être (théologie négative), etc..

Dans le Vocabulaire technique et critique de la philosophie, sous la direction d'André Lalande, Dieu est analysé suivant deux axes principaux :

Dieu considéré comme un principe explicatif : Au point de vue ontologique : principe unique et suprême de l'existence et de l'activité universelle, résumé par la phrase « Dieu est l'être des êtres, la cause des causes, la Fin des fins : voilà comment il est le véritable absolu ». Au point de vue logique : principe suprême de l'ordre dans le monde, de la raison dans l'homme et de la correspondance entre la pensée et les choses.

Au point de vue ontologique : principe unique et suprême de l'existence et de l'activité universelle, résumé par la phrase « Dieu est l'être des êtres, la cause des causes, la Fin des fins : voilà comment il est le véritable absolu ».

Au point de vue logique : principe suprême de l'ordre dans le monde, de la raison dans l'homme et de la correspondance entre la pensée et les choses.

Dieu considéré comme un être actif : Au point de vue physique : être personnel, supérieur à l'humanité, qui donne des ordres et fait des promesses, auquel on adresse des prières et qui les exauce s'il le juge bon. Généralement allié et protecteur d'un groupe social, il peut être un dieu parmi d'autres avec lesquels il entre en conflit, dans la mythologie. Au point de vue moral : être personnel tel qu'il soit, par son intelligence et sa volonté, le principe suprême et la garantie de la moralité.

Au point de vue physique : être personnel, supérieur à l'humanité, qui donne des ordres et fait des promesses, auquel on adresse des prières et qui les exauce s'il le juge bon. Généralement allié et protecteur d'un groupe social, il peut être un dieu parmi d'autres avec lesquels il entre en conflit, dans la mythologie.

Au point de vue moral : être personnel tel qu'il soit, par son intelligence et sa volonté, le principe suprême et la garantie de la moralité.

Kant est alors un exemple d'une vision de Dieu principalement comme principe explicatif : Dieu existe comme « Idéal de la Raison pure ». La définition de Dieu par Descartes, « Dieu est l'être parfait », malgré son équivoque peut être comprise comme une identification de l'ordre ontologique et de l'ordre moral. La monadologie de Leibnitz est un effort de synthèse de toutes ces facettes.

Arguments sur l'existence de Dieu

Au cours de l'histoire de la philosophie de nombreux arguments ont été fournis en faveur et en défaveur de l'existence de Dieu ou de la croyance en cette existence. Les arguments sur l'existence même de Dieu peuvent être des arguments métaphysiques ou empiriques, ceux portant sur la croyance en Dieu sont dits arguments épistémiques.

De nombreuses positions existent aussi bien chez les défenseurs de l'existence de Dieu que chez leurs adversaires. On peut les regrouper et distinguer schématiquement les grandes positions suivantes :

L'athéisme fort « Dieu n'existe pas »

L'athéisme faible « Il est presque certain que Dieu n'existe pas »

L'agnosticisme « on ne peut pas savoir si Dieu existe »

Le théisme faible « Dieu existe, mais cela ne peut être prouvé ni réfuté » (L'« existence » qui suppose une insertion dans l'immanence n'appartient pas aux attributs de Dieu.)

Le théisme fort « Dieu existe, et cela peut être prouvé »

Une discussion détaillée des arguments soutenant ces différentes positions se trouve dans l'article arguments sur l'existence de Dieu. Voici une présentation volontairement limitée des principaux arguments en faveur de l'existence de Dieu et de leur réfutation par Emmanuel Kant.

Arguments classiques en faveur de l'existence de Dieu

Trois arguments classiques sont a posteriori : partant de l'expérience prise comme conséquence pour remonter à son principe.

L'argument ontologique a notamment été formulé par Saint Anselme, Descartes, et réécrit par Gödel, il se présente sous la forme générale du syllogisme suivant : Dieu est un être parfait. L'existence est une perfection. Dieu a pour propriété l'existence

Dieu est un être parfait.

L'existence est une perfection.

Dieu a pour propriété l'existence

L'argument cosmologique. Proposé par Aristote, et surtout réutilisé par les théologiens chrétiens, il peut se présenter ainsi : Si l'univers est compréhensible, alors tout a une cause, la cause a elle-même une cause et ainsi de suite. Or, si la suite est infinie alors l'univers n'est pas compréhensible (ce qui viole la première prémisse) Donc la suite n'est pas infinie. Il existe une cause ultime ou cause première qui n'est causée par rien et que l'on peut appeler Dieu.

Si l'univers est compréhensible, alors tout a une cause, la cause a elle-même une cause et ainsi de suite.

Or, si la suite est infinie alors l'univers n'est pas compréhensible (ce qui viole la première prémisse)

Donc la suite n'est pas infinie. Il existe une cause ultime ou cause première qui n'est causée par rien et que l'on peut appeler Dieu.

L'argument téléologique peut se formuler sous la forme du syllogisme suivant : Il existe de l'ordre dans la nature Or la matière ne produit pas spontanément de l'ordre Donc la cause de l'ordre de la nature est intentionnelle

Il existe de l'ordre dans la nature

Or la matière ne produit pas spontanément de l'ordre

Donc la cause de l'ordre de la nature est intentionnelle

Ces trois arguments sont, comme tous les autres, l'objet d'une vive controverse depuis leur premier énoncé, et de l'avis de la majeure partie des commentateurs aucun ne peut emporter l'adhésion à lui seul. Pascal qui n'acceptait comme arguments en faveur de l'existence de Dieu que les prophéties et les miracles (le pari pascalien n'étant pas présenté comme une preuve), en parle en ces termes : « Les preuves de Dieu métaphysiques sont si éloignées du raisonnement des hommes et si compliquées, qu’elles frappent peu, et quand cela servirait à quelques-uns, cela ne servirait que pendant l’instant qu’ils voient cette démonstration, mais une heure après, ils craignent de s’être trompés ».

Anselme de Cantorbéry, le premier proposa un argument a priori : l'idée de Dieu, et ses conséquences, rend nécessaire l'existence de Dieu sans qui il ne saurait y avoir d'idée de Dieu. Cet argument se retrouve aussi chez Descartes et Leibniz.

Kant (dans Critique de la raison pratique) et Nédoncelle ont développé des preuves, dites morales, où l'existence de Dieu est seule capable d'expliquer la conscience morale, chez le premier, ou l'ordre des personnes humaines, chez le second.

Position des grandes religions

L'Église catholique depuis l'encyclique Æterni Patris (1879) réaffirme la validité des Quinquae viae, les Cinq preuves de Thomas d'Aquin qui utilisent l'argument cosmologique et l'appel au dessein. Ce point de doctrine a été rappelé par le pape Jean-Paul II dans l'encyclique Fides et Ratio et plusieurs déclarations.

Dans le judaïsme, la question ne se pose pas, non par tabou mais du fait même de la conception de la transcendance : Dieu dépasse totalement l'entendement humain. Vouloir cerner son concept de manière analytique est voué à l'échec par sa nature même. Certains auteurs juifs n'hésitent pas à nier toute possibilité de « parler » de Dieu.

Critique de Kant

Au livre II de la Critique de la raison pure, Emmanuel Kant montre que l'argument cosmologique et l'argument téléologique (qu'il nomme argument physico-théologique) se fondent sur l'argument ontologique. En effet, après avoir observé la contingence du monde, l'argument cosmologique doit poser l'existence d'un être nécessaire ; il est alors obligé de recourir à l'argument ontologique, qui déduit du concept de Dieu qu'il existe. Quant à l'argument physico-théologique, à partir de l'observation de fins dans la nature, il en conclut qu'il a fallu un créateur pour que le monde existe (argument cosmologique), et que ce créateur doit exister nécessairement (argument ontologique).

Si l'argument ontologique est réfuté, l'argument cosmologique et l'argument téléologique tombent avec d'après Kant. Kant propose donc une réfutation de l'argument ontologique dans l'espoir de ruiner toutes preuves de l'existence de Dieu. Pour Kant, l'existence n'est pas une propriété intrinsèque, on ne peut pas légitimement dire que l'existence appartienne au concept de Dieu : c'est confondre le contenu conceptuel et le prédicat existentiel d'une chose. Ainsi, pour Kant, le concept de Dieu demeure le même, qu'il existe ou pas : ce « concept de Dieu » ne prouve rien, n'indiquant qu'une possibilité. Afin de l'illustrer, Kant prend l'exemple suivant : « Cent thalers réels ne contiennent rien de plus que cent thalers possibles. Car, comme les thalers possibles expriment le concept et les thalers réels, l'objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n'en serait pas le concept adéquat. Mais je suis plus riche avec cent thalers réels qu'avec leur simple concept (c'est-à-dire avec leur possibilité). »

En bref : la conséquence du raisonnement ontologique est que l'« idée de Dieu » existe, mais l'existence elle-même de Dieu n'est pas une idée.

Question repensée à nouveaux frais

La philosophie des religions, et la question des preuves de l'existence de Dieu, ont connu un grand renouveau dans le sillage de la tradition analytique. Des auteurs tels que Peter Geach, Richard Swinburne, Alvin Plantinga, Antony Flew, John Leslie Mackie, et Jordan Howard Sobel se demandent quelles raisons nous avons d'affirmer ou de contester l'existence d'un être surnaturel dont dépendrait l'existence du monde.

Tandis que les autres philosophes sont soit catholiques, soit protestants, soit anglicans, la caractéristique d'Antony Flew, qui lui a assuré un surcroit de notoriété ces cinq dernières années, consiste à avoir été, des années durant, un éminent philosophe des religions et d'avoir revendiqué son athéisme. Il a fini par considérer, autour de sa 81 année, que non seulement la question de l'existence de Dieu était importante mais encore que l'existence de Dieu était possible selon une variante de l'argument téléologique, que les anglo-saxons nomment fine tuning, en quelque sorte, l'argument du meilleur des mondes possibles. Il considère que, plus la complexité du monde apparaît dans les connaissances humaines, plus cet argument est puissant pour fonder le théisme. Quelques militants de la cause de l'athéisme s'en sont trouvés gênés et ont déclaré pour les uns, que cette conversion était un vœu pieux des croyants, en dépit de la lettre de Flew à Philosophy Now et pour les autres que l'auteur était déjà âgé.

Philosophies contemporaines

Maîtres du soupçon et « mort de Dieu »

Depuis Paul Ricœur, on nomme habituellement « maîtres du soupçon » les penseurs Marx, Nietzsche et Freud.

En Occident, à partir de René Descartes, Blaise Pascal et Grotius notamment, l'existence de Dieu est devenue sujette à la démonstration, et de plus en plus exposée à la critique, concomitante à la crise de la religion chrétienne et l'apparition du protestantisme. Les philosophes du XVIII siècle sont critiques mais pas athées.

On doit à Friedrich Nietzsche la formule célèbre « Dieu est mort », mais c'est Feuerbach qui ouvre le feu. Les théologies de la mort de Dieu le prendront au mot. Ce courant de pensée n'est, d'ailleurs, étranger ni à l'islam ni au judaïsme.

Feuerbach, l'essence du christianisme, 1841

Ludwig Feuerbach fait écho aux mutations de la société occidentale moderne que sont le scientisme, la théorie de l'évolution de Darwin, le socialisme, partageant, entre autres, une critique des dogmes religieux, qui ouvre la voie à l'athéisme en considérant la notion de Dieu comme un construct social étranger à la réalité. Le concept principalement développé dans l'Essence du christianisme peut se résumer en deux points, à savoir, d'une part, Dieu comme aliénation et, d'autre part, l'athéisme comme religion de l'homme.

Ce n'est plus l'homme qui dépend du divin mais le divin qui dépend de l'homme : « le progrès historique des religions consiste en ceci : ce qui dans la religion plus ancienne valait comme objectif, est reconnu comme subjectif, c'est-à-dire, ce qui était contemplé et adoré comme Dieu, est à présent reconnu comme humain [...]. Ce que l'homme affirme de Dieu, il l'affirme en vérité de lui-même ». Feuerbach voit ainsi la théologie comme une anthropologie renversée et Dieu comme une sorte de surmoi social, relevant de la sociologie des religions ou de la psychologie individuelle ou collective, en aucun cas de la philosophie ;

Friedrich Nietzsche

« Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »

 Friedrich Nietzsche,Le Gai Savoir

Philosophie et théologies du process

La théologie du process est le nom sous lequel on rassemble les œuvres de cette métaphysique sur la nature de Dieu. Cette métaphysique, au contraire des précédentes, transcende les frontières des dénominations religieuses. Même si les penseurs chrétiens (protestants avec John B. Cobb ou catholiques avec, d'une certaine façon, Pierre Teilhard de Chardin et Jean-Luc Marion, ou encore laïcs avec Henri Bergson) ont publié plus d'ouvrages, on trouve aussi des penseurs du Process dans le judaïsme, dans l'hindouisme et dans une moindre mesure dans l'islam. Elle s'est développée autour de deux pôles :

la critique du cataphatisme par une distinction entre la représentation du Dieu et sa nature ontologique. Ainsi Paul Tillich invite à penser la distance entre les représentations de Dieu (transcendant, donc au-delà des possibilités d'expressions humaines) et la réalité de Dieu. La maxime qui résumerait cet aspect de la pensée de Tillich serait « Dieu est autre chose que ce qu'on en dit ». Dans Dieu au-delà de Dieu, il invite donc à une extrême prudence dans l'affirmation que telle doctrine serait la vérité ultime et, par là, poursuit une réflexion déjà entamée par Maïmonide dans son Guide des Égarés, et dans une moindre mesure sous certains aspects par Ibn Arabi.

la critique du thomisme des sept attributs, en particulier l'omnipotence, l'omniscience, l'immuabilité, l'ubiquité qui a fait la célébrité dans le monde anglo-saxon du livre de Charles Hartrshorne Omnipotence and other theological mistakes. Quoique ce livre date des années 1980, la version anglaise n'a pas été traduite en français ; on trouve des échos à cette critique chez un théologien français bien antérieur Wilfred Monod, dans ses conférences Aux croyants et aux athées données autour de 1926.

Toutefois, le chef de file de cette théologie est le mathématicien Alfred North Whitehead dont le livre Procès et réalité semble constituer la théologie systématique qui demeure peu connue en Europe faute de traduction de son œuvre théologique alors que, aux États-Unis, ses textes sont au programme des études secondaires.

Si la théologie du process est plus particulièrement développée aux États-Unis, elle trouve néanmoins un certain écho en Europe grâce aux travaux d’André Gounelle qui a donné une introduction aux diverses théologies du process sous le titre Le Dynamisme créateur de Dieu.

Whitehead ne donne aucune définition de Dieu. Il en décrit les trois fonctionnalités :

injecter du possible dans le réel et, par là, lui ouvrir des potentialités, du devenir,

trier entre le potentiel et le possible et, par là, permettre efficacement le libre arbitre,

à défaut de donner un sens, donner une direction au possible. En cela les philosophes du process apportent une relecture de la prédestination chère à Augustin d'Hippone puis aux théologiens protestants. Cette direction est proposée (et non imposée) en sorte de favoriser la meilleure réalisation de chaque entité actuelle et de tendre vers un monde harmonieux.

Phénoménologie chrétienne

Pour le philosophe chrétien Michel Henry, Dieu n’est rien d’autre que la vie phénoménologique absolue qui donne en permanence chaque ego à lui-même et qui se révèle à nous dans la souffrance comme dans la jouissance de soi :

« Dieu est Vie, il est l’essence de la Vie, ou, si l’on préfère, l’essence de la vie est Dieu. Disant cela, nous savons déjà ce qu’est Dieu, nous ne le savons pas par l’effet d’un savoir ou d’une connaissance quelconque, nous ne le savons pas par la pensée, sur le fond de la vérité du monde ; nous le savons et ne pouvons le savoir que dans et par la Vie elle-même. Nous ne pouvons le savoir qu’en Dieu. »

Psychanalyse

Sigmund Freud

Freud considère que la foi est un symptôme qui exprime un besoin d'être protégé et la détresse qui prolonge celle de l'enfant : Dieu représente un père transfiguré, supérieur au vrai père et meilleur que lui : Dieu a été inventé par l'homme comme « substitut [psychotique] de la protection parentale qu[e l'homme] perçoit comme défaillante », inventant un Dieu bon ainsi que la croyance en la vie éternelle. Même s'il considère que la religion a rendu de grands services à la civilisation, Freud ne pense pas qu'il faille croire à ce qu'il estime être une « névrose obsessionnelle universelle », croire en Dieu revenant par ailleurs à prendre ses désirs pour des réalités. En 1927, dans L'Avenir d'une illusion, Freud écrit :« Il serait certes très beau qu'il y eût un Dieu créateur du monde et une providence pleine de bonté, un ordre moral de l'univers et une vie après la mort; mais il est cependant très curieux que tout cela soit exactement ce que nous pourrions nous souhaiter à nous-même ».

Carl Gustav Jung

Carl Gustav Jung, pour qui un symbole est quelque chose qui « renvoie toujours à un contenu plus vaste que son sens immédiat et évident », dit de Dieu qu'il est « le symbole des symboles ». C'est une expression qui ne se veut pas révolutionnaire, mais au contraire dans la continuité des diverses expressions du divin. Les recherches de Jung, dans l'alchimie ou la philosophie chinoise, tentent de relier ce qui est universel dans le ressenti de Dieu. Ces archétypes communs (qui constituent l'inconscient collectif), seraient exprimés par chaque religion de façon différente, mais toujours pour exprimer cette même symbolisation.

Analyse scientifique

Incompatibilité avec la science

L'impossibilité d'associer Dieu et la science est développée par l'agnostique Stephen Jay Gould dans son concept de non-recouvrement des magistères. Des théologiens, tels qu'Alister Edgar McGrath, font également valoir que l'existence de Dieu ne peut être statuée sur le pour ou le contre à l'aide de la méthode scientifique.

Association avec la science

Selon le biologiste athée Richard Dawkins, un scientifique peut porter un regard scientifique sur l'éventuelle gouvernance d'un dieu sur la nature en ce sens qu'un astronome est plus qualifié qu'un théologien à propos des questions cosmologiques. À l'argument qu'on lui oppose de n'être pas suffisamment formé dans les matières qu'il critique, il explique qu'il n'est pas besoin d'étudier la théologie pastafarienne pour ne pas croire au Monstre en Spaghettis volant ni d'être dépositaire d'une particulière érudition pour désavouer les contes de fée ou l'astrologie. Son ouvrage a suscité une controverse nourrissant des critiques souvent issues de milieux confessionnels chrétiens tandis que certains estiment que les publications de Dawkins ouvrent l'ère d'un fondamentalisme athée.

Exposant son approche de l'argument cosmologique au cours d'un débat sur la science et Dieu avec John Lennox au Musée d'histoire naturelle de l'université d'Oxford en octobre 2008, Dawkins explique que, selon lui, il existe un aspect « inconnaissable » à la création de l'univers que l'on pourrait attribuer à un dieu si on entend par là une « singularité qui aurait donné naissance à son existence ». Selon lui, s'opposant à la vision théiste des miracles auxquels croit John Lennox, un plaidoyer sérieux pourrait être élaboré en faveur d’une explication déiste de l'univers, auquel lui-même ne souscrirait cependant pas. Explicitant Stephen Hawking et la notion d'« esprit de Dieu » qu'il rapproche de la conception d'Albert Einstein, Dawkins voit le terme comme une métaphore, une manière poétique d'exprimer un état ou un moment où les physiciens auraient unifié leurs théories et auraient l'explication et la compréhension de tout. Dieu est ainsi une manière de désigner « ce que nous ne comprenons pas ». Néanmoins, pas plus Hawking qu'Einstein n'ont foi en un Dieu personnel : suivant Dawkins qui partage le même point de vue, ce qu'Einstein appelle « Dieu » correspond aux lois de la nature dont le mystère inspire un sentiment de révérence, que Dawkins se refuse pour sa part à nommer de la sorte.

À côté du renouveau de la philosophie thomiste (le néothomisme) il s'est développé au tout début du XX siècle une métaphysique contemporaine qui tient compte du progrès scientifique tel que le représentent la physique quantique, les théories de l'évolution, la psychanalyse.

Théologies

Sexe

Sur les attributs féminins du Dieu judaïque, voir Thomas Römer, Dieu obscur : le sexe, la cruauté et la violence dans l'Ancien Testament

Si Dieu est souvent représenté comme un homme, cette question est objet de débats, notamment chez les philosophes, voir, par exemple, sous la direction de Jacques Maître, Religion et sexualité.

Noms de Dieu

C'est une difficulté si le Dieu dont on parle relève de la transcendance et si l'on souhaite dépasser le cadre confessionnel.

Selon John Hick : « Au premier cercle, nous rencontrons un problème de terminologie auquel aucune solution satisfaisante ne peut être proposée. Comment devons-nous nommer cette réalité transcendante à laquelle nous supposons que la religion constitue la réponse humaine ? On peut pencher initialement pour le rejet de « Dieu », parce que trop théiste - si l'on retient que l'éventail des religions inclut les plus grandes traditions non-théistes comme les théistes - et considérer des alternatives telles que « Le Transcendant », « Le Divin », « Le Dharma », « l'Absolu », « Le Tao », « L'Être en soi-même », « Brahman », « L'ultime réalité divine ». Le fait est que nous ne disposons pas d'un terme parfaitement libre vis-à-vis d'une quelconque tradition ou susceptible de les transcender. C'est pourquoi on en vient à utiliser le terme fourni par l'une de ces traditions, toutefois l'utilisant (ou ayant conscience de mal l'utiliser) d'une façon qui force ses frontières. Comme chrétien, je serais assez d'accord pour utiliser « Dieu » mais je ne l'utiliserais pas dans son sens absolument théiste. C'est donc un danger pour l'auteur comme pour le lecteur de passer sans l'avoir remarqué et de régresser au sens strict et standard de ce terme ; tous deux doivent demeurer vigilants contre cela. Je parlerai donc de Dieu dans ce qui suit, avec cette restriction importante que c'est une question ouverte de savoir, à ce moment du propos, si Dieu est personnel. Nous serons conduits, je le présume, à distinguer Dieu de « Dieu comme il est conçu et perçu par les hommes ». Dieu n'est ni une personne ni un objet mais la réalité transcendante telle qu'elle est conçue et expérimentée par diverses mentalités humaines, notamment soit de façon personnelle, soit de façon non-personnelle »

Dieu peut avoir un nom défini, comme YHWH ou Allah, nom que les croyants énoncent souvent avec réserve et déférence, préférant l'usage de ses surnoms ou attributs, qui tendent à approximer son ineffabilité foncière. Certaines religions demandent ou édictent qu'on ne prononce jamais son nom hors d'un contexte rituel et sacré.

André Chouraqui décrit Moïse au Buisson Ardent en face à face avec « Celui qui n’a pas de nom », également appelé El ou Allah.

Lieux

Médias

Art

Lors de la mutation du monolâtrisme — ou de l'hénotéisme — yahviste vers le début du VI siècle, le Dieu unique, transcendant, devient « un souverain invisible plus puissant encore » et par là frôle l'idolâtrie. On en vient donc à ne pas le représenter, même au moyen d'un objet ou d'un symbole.

Ainsi, les trois monothéismes dits abrahamiques s'accordent pour déclarer Dieu irreprésentable, qu'il ne peut exister aucune représentation qui lui ressemble, de par sa nature transcendante. Cependant, la foi en l'Incarnation du Verbe de Dieu en Jésus de Nazareth a singularisé sur ce plan le christianisme : croire que Jésus est Dieu fait homme permet d'affirmer la représentativité de Dieu en Jésus-Christ. Le christianisme, particulièrement latin - est ainsi le seul des trois monothéismes abrahamiques « qui ait toléré, puis accepté, légitimé, suscité et pratiqué une formidable galerie de portraits du Dieu unique ».

Littérature

Essais

Jean d'Ormesson, Dieu, sa vie, son œuvre, Gallimard, 1986 ; rééd. Folio

Alain Michel et Arlette Michel, La Littérature française et la connaissance de Dieu : 1800-2000, éd. Cerf, 2008

Thomas De Koninck, Aristote, l'intelligence et Dieu, Paris, PUF, Chaire Étienne Gilson, 2008.

Romans / nouvelles

G. K. Chesterton, Le Nommé Jeudi, Folio

Pierre Daninos, Les Carnets du Bon Dieu, Livre de poche

Fiodor Dostoïevski, Le Grand Inquisiteur

Franco Ferrucci, La Création, Autobiographie de Dieu, rééd. Pocket

Théâtre

Éric-Emmanuel Schmitt, Le Visiteur

Musique

Cinéma et télévision

La série télévisée Code Quantum (1993), 5 saison, épisode 22 (« Le grand voyage »)

中文百科

在一神教中,神(英语:God)被认为是至高无上的力量的存在,通常是信仰的主要目标。一神教的神学家们从不同的神的概念中得出多种神的属性。比较常见的属性有:全知(无所不知),全能(无所不能),全在(无所不在),全善(完美),单纯 、不朽且必然的存在。在一神论中,神被认为有人格的存在,是虚体(非物质的)、所有道德责任的源头以及是“最可想象的存在” 。

神的存在性

一神教中的神的存在性是一个广受关注的话题,从古至今,许多知名的哲学家、科学家对神的存在性提出过疑问或反对。迈蒙尼德、圣奥古斯丁、牛顿等人认为神是存在的,同时也有许多科学家、哲学家否认神的存在。近代的不可知论者的代表人物伯特兰·罗素,则相信上帝是否存在是无法证明的,但无法否认其它众人感知的存在,这涉及了哲学上“实存”的争议。 费尔巴哈(Ludwig Andreas Feuerbach)对神的观点,他认为 : 在各个方面神与人类本能的一般特性和需求是一致的,「若人类想要找出神的意涵,他就要在神(的意涵) 找出他自己」。 神就是人: 可以这样说,「神是人类的内在本性向外的投射」。 费尔巴哈提出唯物价值观(materialism)的自然神论的观点---这引导人们由另一个角度思考「神和人的关系」: 是神创造了人还是人创造了神?

神的特征

神的名称 对于一神教诸宗教中的“神”的称呼有不同的汉语译名,例如犹太教和基督教中的神常被翻译为为“上帝”或“上主”,伊斯兰教中的神则被翻译为“真主”或音译为“安拉”,巴哈伊教中神被音译为“巴哈伊”。 神的性别 神的性别是一个文学的或寓言的议题,超越了身体的形式。在多神教中,神祇一般是有性别的,因此可以以男性或女性的身份和其他神祇或人类交互。在大部份一神教中,神是无形的灵体,神的性别是模拟神和人类之间的关系,一般会用宗教典籍中的描述来说明神的性别。 在新旧约圣经中,一般会将神描述为男性,不过也有描述为女性的部份,例如创世记1章26-27节、诗篇123篇2-3节,在何西阿书11章3-4节、以赛亚书66章13节中则是以母亲的角色出现。

信仰分布

2005年在欧洲国家开展的一项调查中回答"相信神存在"者的比例。罗马天主教(如波兰、葡萄牙)、东正教(希腊、罗马尼亚、塞浦路斯)或伊斯兰教(土耳其)信众占人口多数的国家在调查中结果最高。 截至2000年,全世界大约53%的人口信仰三大亚伯拉罕诸教中的一种(33%为基督教 ,20%为伊斯兰教,不到1%为犹太教),6%信仰佛教 ,13%信仰印度教,6%信仰中国传统宗教,7%信仰其他多种宗教,不到15%的人为无宗教信仰者。大多数宗教信仰存在一神或多神。

法法词典

Dieu nom propre - masculin ; singulier

  • 1. religion l'être suprême, éternel et omnipotent, créateur du monde et juge des hommes, dans les religions monothéistes [Remarque d'usage: sans article défini]

    croire en Dieu • homme de Dieu

  • 2. religion l'être suprême, considéré d'un point de vue particulier [Remarque d'usage: précédé de l'article défini]

    le Dieu des juifs

Dieu ait son âme! locution interjective

  • 1. exprime le souhait d'une paix éternelle pour une personne qui vient de mourir ou est morte depuis longtemps

    il vient de s'éteindre, Dieu ait son âme

Dieu reconnaîtra les siens locution proverbiale

  • 1. la justice divine saura distinguer les bons et les méchants

    dans cette pénible affaire, Dieu reconnaîtra les siens

Dieu soit loué! locution interjective

  • 1. exprime un intense soulagement (soutenu)

    Dieu soit loué, tu es saine et sauve!

à Dieu ne plaise locution interjective

  • 1. on ne saurait souhaiter ou penser

    à Dieu ne plaise que je veuille vous décevoir!

bon Dieu! locution interjective

  • 1. exprime une violente colère (familier)

    bon Dieu, ça ne se passera pas comme ça!

le bon Dieu locution nominale - masculin ; singulier

  • 1. religion l'être suprême, objet de croyance des chrétiens (familier)

    c'est le bon Dieu qui l'a voulu

  • 2. religion l'hostie de la communion dans la religion chrétienne (familier) [Remarque d'usage: souvent péjoratif]

    manger le bon Dieu

c'est la maison du bon Dieu locution verbale

  • 1. c'est une demeure hospitalière qui reçoit qui veut y venir [Remarque d'usage: peut être péjoratif]

    chez elle, c'est la maison du bon Dieu

chaque jour que Dieu fait locution adverbiale

  • 1. tous les jours sans exception (soutenu)

    chaque jour que Dieu fait, je me lève à l'aube

chacun pour soi et Dieu pour tous locution proverbiale

  • 1. que chacun s'occupe de ses propres intérêts puisque la bienveillance divine veille sur les hommes

    dispersons-nous pour chercher du secours, chacun pour soi et Dieu pour tous

l'homme propose et Dieu dispose locution proverbiale

  • 1. la Providence seule régit la destinée des hommes (soutenu)

    il a bien cru qu'il allait réussir, mais l'homme propose et Dieu dispose

il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints locution proverbiale

  • 1. il est préférable de consulter directement un supérieur plutôt que de s'en remettre à ses subordonnés

    écris plutôt au président, il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints

mon Dieu! locution interjective

  • 1. exprime une vive surprise ou une intense émotion

    mon Dieu, ils risquent de se noyer!

ne craindre ni Dieu ni diable locution verbale

  • 1. n'avoir peur de rien

    une intrépide qui ne craint ni Dieu ni diable

ne croire ni en Dieu ni au diable locution verbale

  • 1. être parfaitement incroyant

    un incrédule qui ne croit ni en Dieu ni au diable

ni Dieu ni maître locution nominale - masculin ; singulier

  • 1. devise de ceux qui refusent toute forme de pouvoir ou d'autorité

    ni Dieu, ni maître: vive l'anarchie!

pour l'amour de Dieu locution interjective

  • 1. exprime une supplication émue

    épargnez-la, pour l'amour de Dieu!

qui donne aux pauvres prête à Dieu locution proverbiale

  • 1. la charité sera récompensée dans l'au-delà

    soyez généreux, qui donne aux pauvres prête à Dieu

se prendre pour Dieu le père locution verbale

  • 1. penser pouvoir dicter sa loi à tout le monde (familier; ironique)

    un patron qui se prend pour Dieu le père

si Dieu le veut locution verbale

  • 1. si le destin ou la Providence ne sont pas défavorables

    si Dieu le veut, nous nous reverrons bientôt

dieu nom commun - masculin, féminin ( (déesse, dieux, déesses) )

  • 1. religion puissance surnaturelle dans les religions polythéistes, dotée d'attributs et de fonctions spécifiques et pouvant influencer la vie des hommes Synonyme: divinité

    les dieux agraires

  • 2. personne ou chose qui font l'objet d'un véritable culte (de la part de quelqu'un) Synonyme: idole

    il est vraiment le dieu des jeunes

  • 3. arts image d'une divinité

    une déesse en bronze

  • 4. personne douée d'un immense talent (dans un domaine)

    sur le terrain, c'est un dieu

comme un dieu locution adverbiale

  • 1. d'une façon admirable [Remarque d'usage: après un verbe]

    il joue comme un dieu

  • 2. au plus haut degré [Remarque d'usage: après un adjectif] Synonyme: extrêmement

    il est beau comme un dieu

être dans le secret des dieux locution verbale

  • 1. être au courant d'une information confidentielle

    un journaliste qui est dans le secret des dieux

jurer ses grands dieux locution verbale

  • 1. affirmer catégoriquement

    elle jure ses grands dieux qu'elle ne l'a jamais trahi

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