Si le diamètre du cercle est 1, sa circonférence est π.
Pi est un nombre, que l’on représente par la lettre grecque du même nom : π. C’est le rapport constant de la circonférence d’un cercle à son diamètre dans un plan euclidien. On peut également le définir comme le rapport de la superficie d’un cercle au carré de son rayon.
Sa valeur approchée par défaut à moins de 0,5×10 près est 3,141 592 653 589 793 en écriture décimale.
De nombreuses formules, de physique, d’ingénierie et bien sûr de mathématiques, impliquent π, qui est une des constantes les plus importantes des mathématiques.
Le nombre π est irrationnel, c’est-à-dire qu’on ne peut pas l’exprimer comme un rapport de deux nombres entiers ; ceci entraîne que son écriture décimale n’est ni finie, ni périodique. C’est même un nombre transcendant, ce qui signifie qu’il n’existe pas de polynôme non nul à coefficients entiers dont π soit une racine.
La détermination d’une valeur approchée suffisamment précise de π, et la compréhension de sa nature sont des enjeux qui ont traversé l’histoire des mathématiques ; la fascination exercée par ce nombre l’a même fait entrer dans la culture populaire.
L’usage de la lettre grecque π, première lettre de « περίμετρος » — périmètre en grec —, n’est apparu qu’au XVIII siècle. Auparavant, sa valeur était désignée par diverses périphrases comme la « constante du cercle » ou son équivalent dans diverses langues.
Définition et premières propriétés
Définition
On déduit d’une propriété analogue pour les polygones réguliers que l’aire d’un disque égale son demi-périmètre multiplié par son rayon.
Dans les dictionnaires et ouvrages généralistes, π est défini comme le rapport, constant dans le plan usuel qu'est le plan euclidien, entre la circonférence d’un cercle et son diamètre. Ce rapport ne dépend pas du cercle choisi, en particulier de sa taille. En effet, tous les cercles sont semblables et pour passer d’un cercle à un autre il suffit de connaître le rapport de la similitude. Par suite, pour tout réel positif k, si un cercle possède un rayon r (ou un diamètre d = 2r) k fois plus grand qu’un autre, alors son périmètre P sera aussi k fois plus grand, ce qui prouve la constance du rapport
- π = P/(2r) = P/d.
Par ailleurs, cette même similitude multipliera l’aire A par le carré de k, ce qui prouve maintenant que le rapport A/r est constant
- π = A/r.
On peut montrer que cette constante vaut également π. Le dessin ci-contre illustre ce phénomène : le périmètre du polygone vaut à peu près 2πr alors qu’en redistribuant les triangles formés on remarque que son aire vaut à peu près πr. Pour formaliser le « à peu près », il faudrait faire tendre le nombre de côtés du polygone vers l’infini, ce qui illustre déjà la nature « analytique » de π.
Il s’avère que cette définition géométrique, historiquement la première et très intuitive, n’est pas la plus directe pour les mathématiciens quand ils veulent définir π en toute rigueur. Les ouvrages plus spécialisés définissent π par l’analyse réelle à l’aide des fonctions trigonométriques elles-mêmes introduites sans référence à la géométrie (voir plus bas).
Autres définitions
Un choix fréquent est de définir π comme le double du plus petit nombre positif x tel que cos(x) = 0, où cos est définie comme la partie réelle de l’exponentielle complexe.
Une autre définition est envisageable en considérant les propriétés exp(z + w) = exp(z).exp(w) et exp(0) = 1 qui découlent de la définition analytique de l’exponentielle et qui font que l’application t ↦ exp(it) est un morphisme de groupes continu du groupe (ℝ, +) vers le groupe ( U , × ) {\displaystyle \scriptstyle (\mathbb {U} ,\times )} (où U {\displaystyle \scriptstyle \mathbb {U} } est l’ensemble des complexes de module égal à 1). On démontre alors que l’ensemble des nombres réels t tels que exp(it) = 1 est de la forme aℤ où a est un réel strictement positif. On pose alors π = a/2. Le calcul intégral permet ensuite de vérifier que cette définition abstraite correspond bien à celle de la géométrie euclidienne.
Le groupe Bourbaki propose une autre définition très voisine en démontrant l’existence d’un morphisme de groupe f continu de (ℝ, +) vers ( U , × ) {\displaystyle \scriptstyle (\mathbb {U} ,\times )} tel que f(1/4) = i. Il démontre que ce morphisme est périodique de période 1, dérivable et qu’il existe un réel a tel que, pour tout réel x, f' (x) = 2ia f(x). Il définit π comme le réel ainsi trouvé.
Les deux méthodes précédentes consistent en réalité à calculer le périmètre du cercle, qu’on a défini par la fonction t ↦ exp(it), ou la fonction t ↦ exp(2iπt).
Mais on peut aussi définir π grâce au calcul intégral en posant : π 4 = ∫ 0 1 1 − x 2 d x {\displaystyle {\pi \over 4}=\int _{0}^{1}{\sqrt {1-x^{2}}}\ {\rm {d}}x} ce qui revient à calculer (par exemple comme limite de sommes de Riemann) l’aire d’un quart de disque de rayon 1.
Ou bien à l’aide du dénombrement, en appelant φ ( n ) {\displaystyle \scriptstyle \varphi (n)} le nombre de couples d’entiers naturels (k, p) tels que k + p ≤ n et en définissant : π 4 = lim n → ∞ φ ( n ) n 2 , {\displaystyle {\frac {\pi }{4}}=\lim _{n\to \infty }{\frac {\varphi (n)}{n^{2}}},} ce qui est une autre méthode pour calculer la surface du quart de disque.
Irrationalité
Le nombre π est irrationnel, ce qui signifie qu’on ne peut pas écrire π = p/q où p et q seraient des nombres entiers. Al-Khawarizmi, au IX siècle, est persuadé que π est irrationnel. Moïse Maïmonide fait également état de cette idée durant le XII siècle. Ce n’est cependant qu’au XVIII siècle que Johann Heinrich Lambert prouve ce résultat.
Ce dernier expose en 1761, dans son ouvrage Mémoires sur quelques propriétés remarquables des quantités transcendantes, circulaires et logarithmiques, un développement en fraction continue généralisée de la fonction tangente. Il en déduit qu'un développement de tan(m/n), avec m et n des nombres entiers non nuls, s’écrit : tan ( m n ) = m ∣ ∣ n − m 2 ∣ ∣ 3 n − m 2 ∣ ∣ 5 n − m 2 ∣ ∣ 7 n + ⋯ {\displaystyle \tan \left({\frac {m}{n}}\right)={\frac {m\mid }{\mid n}}\frac {m^{2}\mid }{\mid 3n}}\frac {m^{2}\mid }{\mid 5n}}\frac {m^{2}\mid }{\mid 7n}}+\cdots }
Avec la notation d'Alfred Pringsheim où :
-
désigne la fraction continue:
-
Or, on sait que sous certaines hypothèses — vérifiées ici — un développement en fraction continue généralisée représente un irrationnel, donc quand x est un rationnel non nul, tan(x) est irrationnel. Or, tan(π) vaut 0 ; c’est un rationnel. Par contraposition, cela prouve que π n’est pas rationnel.
Au cours du XX siècle, d’autres démonstrations furent trouvées, celles-ci ne demandant pas de connaissances plus avancées que celle du calcul intégral. L’une d’entre elles, due à Ivan Niven, est très largement connue. Une preuve similaire, version simplifiée de celle de Charles Hermite, avait été trouvée quelque temps auparavant par Mary Cartwright.
Transcendance
Le nombre π est même transcendant, c'est-à-dire non algébrique : il n'existe pas de polynôme à coefficients rationnels dont π soit une racine.
C'est au XIX siècle que ce résultat est démontré. En 1873, Hermite prouve que la base du logarithme népérien, le nombre e, est transcendant. En 1882, Ferdinand von Lindemann généralise son raisonnement en un théorème (le théorème d'Hermite-Lindemann) qui stipule que, si x est algébrique et différent de zéro, alors e est transcendant. Or e est algébrique (puisqu'il est égal à -1). Par contraposition, iπ est transcendant, donc comme i est algébrique, π est transcendant.
Une conséquence importante de la transcendance de π est que celui-ci n'est pas constructible. En effet, le théorème de Wantzel énonce en particulier que tout nombre constructible est algébrique. En raison du fait que les coordonnées de tous les points pouvant se construire à la règle et au compas sont des nombres constructibles, la quadrature du cercle est impossible ; autrement dit, il est impossible de construire, uniquement à la règle et au compas, un carré dont la superficie serait égale à celle d'un cercle donné.
Représentation décimale
Les 16 premiers chiffres de l’écriture décimale de π sont 3,141 592 653 589 793 (voir les liens externes pour davantage de décimales).
Alors qu’en 2007, on connaissait déjà plus de 10 décimales de π, de nombreuses applications concrètes, comme l’estimation de la circonférence d’un cercle, n’ont besoin que d’une dizaine de chiffres. Par exemple, la représentation décimale de π tronquée à 39 décimales est suffisante pour estimer la circonférence d’un cercle dont les dimensions sont celles de l’univers observable avec une précision comparable à celle du rayon d’un atome d’hydrogène.
Étant donné que π est un nombre irrationnel, sa représentation décimale n’est pas périodique et ne prend pas fin. La séquence des décimales de π a toujours fasciné les mathématiciens professionnels et amateurs, et beaucoup d’efforts ont été mis en œuvre afin d’obtenir de plus en plus de décimales et d’en rechercher certaines propriétés, comme l'occurrence de nombres premiers dans les concaténations de ses décimales (voir la section d'article Nombre premier issu de troncature de constante.)
Malgré les importants travaux d’analyse effectués et les calculs qui ont réussi à déterminer plus de 200 milliards de décimales de π, aucun modèle simple n’a été trouvé pour décrire la séquence de ces chiffres. Les chiffres de la représentation décimale de π sont disponibles sur de nombreuses pages web, et il existe des logiciels de calcul des décimales de π qui peuvent en générer des milliards et qu’on peut installer sur un ordinateur personnel.
Par ailleurs, le développement décimal de π ouvre le champ à d’autres questions, notamment celle de savoir si π est un nombre normal, c’est-à-dire que ses chiffres en écriture décimale sont équirépartis. On peut aussi se demander si π est un nombre univers, ce qui signifie qu’on pourrait trouver dans son développement décimal n’importe quelle suite finie de chiffres. En 2006, il n’existait pas de réponse à ces questions.
Représentation fractionnaire
Les fractions de nombres entiers suivantes sont utilisées pour mémoriser ou approcher pi dans des calculs (nombre de chiffres significatifs exacts entre parenthèses) :
Voir ci-dessous pour d’autres approches fractionnaires (Histoire, Approximation numérique, fractions continues et Mémorisation de π).
Approximation de π
On peut trouver une valeur approchée de π de façon empirique, en traçant un cercle, puis en mesurant son diamètre et sa circonférence, puis en divisant la circonférence par le diamètre. Une autre approche géométrique, attribuée à Archimède, consiste à calculer le périmètre Pn d’un polygone régulier à n côtés et à mesurer le diamètre d de son cercle circonscrit, ou celui de son cercle inscrit. Plus le nombre de côtés du polygone est grand, meilleure est la précision obtenue pour la valeur de π.
Archimède a utilisé cette approche en comparant les résultats obtenus par la formule en utilisant deux polygones réguliers ayant le même nombre de côtés, pour lesquels le cercle est pour l’un circonscrit et pour l’autre inscrit. Il a réussi, avec un polygone à 96 côtés, à déterminer que 3 + 10/71 < π < 3 + 1/7.
On peut également obtenir des valeurs approchées de π en mettant en œuvre des méthodes plus modernes. La plupart des formules utilisées pour calculer π se basent sur la trigonométrie et le calcul intégral. Cependant, certaines sont particulièrement simples, comme la formule de Leibniz : π = 4 ∑ k = 0 ∞ ( − 1 ) k 2 k + 1 = 4 1 − 4 3 + 4 5 − 4 7 + 4 9 − 4 11 ⋯ . {\displaystyle \pi =4\sum _{k=0}^{\infty }{\frac {(-1)^{k}}{2k+1}}={\frac {4}{1}}\frac {4}{3}}+{\frac {4}{5}}\frac {4}{7}}+{\frac {4}{9}}\frac {4}{11}}\cdots .\!}
Cette série converge si lentement que près de 200 termes sont nécessaires pour calculer π avec deux décimales exactes. Cependant, il est possible de définir une suite similaire qui converge vers π beaucoup plus rapidement, en posant : π 0 , 1 = 4 1 , π 0 , 2 = 4 1 − 4 3 , π 0 , 3 = 4 1 − 4 3 + 4 5 , π 0 , 4 = 4 1 − 4 3 + 4 5 − 4 7 , ⋯ {\displaystyle \pi _{0,1}={\frac {4}{1}},\ \pi _{0,2}={\frac {4}{1}}\frac {4}{3}},\ \pi _{0,3}={\frac {4}{1}}1}}\right)} où k est un nombre impair, et a, b, c sont des nombres rationnels.
En août 2010, le record est à nouveau battu par deux informaticiens (un japonais et un américain) avec 5 000 milliards de décimales.
Le 8 octobre 2014, le nouveau record est 13 300 milliards de décimales.
Utilisation en mathématiques et en sciences
Géométrie
π apparaît dans de nombreuses formules de géométrie impliquant les cercles et les sphères :
Forme géométrique Formule Circonférence d’un cercle de rayon r et de diamètre d C = 2 π r = π d {\displaystyle C=2\pi r=\pi d\,\!} Aire d’un disque de rayon r A = π r 2 = π d 2 4 {\displaystyle A=\pi r^{2}={\frac {\pi d^{2}}{4}}\,\!} Aire d’une ellipse de demi-axes a et b A = π a b {\displaystyle A=\pi ab\,\!} Volume d’une boule de rayon r V = 4 3 π r 3 = π d 3 6 {\displaystyle V={\frac {4}{3}}\pi r^{3}={\frac {\pi d^{3}}{6}}\,\!} Aire surfacique d’une sphère de rayon r A = 4 π r 2 = π d 2 {\displaystyle A=4\pi r^{2}=\pi d^{2}\,\!} Volume d’un cylindre de hauteur h et de rayon r V = π r 2 h {\displaystyle V=\pi r^{2}h\,\!} Aire surfacique d’un cylindre de hauteur h et de rayon r A = 2 ( π r 2 ) + ( 2 π r ) h = 2 π r ( r + h ) {\displaystyle A=2(\pi r^{2})+(2\pi r)h=2\pi r(r+h)\,\!} Volume d’un cône de hauteur h et de rayon r V = 1 3 π r 2 h {\displaystyle V={\frac {1}{3}}\pi r^{2}h\,\!} Aire surfacique d’un cône de hauteur h et de rayon r A = π r r 2 + h 2 + π r 2 = π r ( r + r 2 + h 2 ) {\displaystyle A=\pi r{\sqrt {r^{2}+h^{2}}}+\pi r^{2}=\pi r(r+{\sqrt {r^{2}+h^{2}}})\,\!}
π se retrouve aussi dans le calcul des surfaces et volumes des hypersphères (à plus de trois dimensions).
Nombres complexes
La formule d’Euler illustrée dans le plan complexe. Une augmentation de l’angle φ de π radians (180°) donne l’identité d’Euler.
Un nombre complexe z peut s’exprimer en coordonnées polaires de la façon suivante : z = r ⋅ ( cos φ + i sin φ ) {\displaystyle z=r\cdot (\cos \varphi +{\rm {i}}\sin \varphi )}
L’apparition fréquente de π en analyse complexe a pour origine le comportement de la fonction exponentielle complexe, décrite par la formule d’Euler : e i φ = cos φ + i sin φ {\displaystyle {\rm {e}}^{{\rm {i}}\varphi }=\cos \varphi +{\rm {i}}\sin \varphi } où i est l’unité imaginaire satisfaisant la relation i = −1 et e ≈ 2.71828 est la constante de Néper. Cette formule implique que les puissances imaginaires de e décrivent des rotations sur le cercle unité du plan complexe ; ces rotations ont une période de 360° = 2π rad. En particulier, une rotation de 180° = π rad donne l’identité d'Euler e i π = − 1 et donc e i π + 1 = 0. {\displaystyle {\rm {e}}^{{\rm {i}}\pi }=-1{\text{ et donc }}{\rm {e}}^{{\rm {i}}\pi }+1=0.}
Cette formule a été qualifiée de « formule la plus remarquable des mathématiques » par Richard Feynman, car elle réunit en seulement 7 caractères l’addition, la multiplication, l’exponentiation, l’égalité et les constantes remarquables 0, 1, e, i et π.
Suites et séries
De nombreuses suites ou séries convergent vers π ou un multiple rationnel de π et sont même à l’origine de calculs de valeurs approchées de ce nombre.
Méthode d’Archimède
Les deux suites définies par sn = n sin(π/n) et tn = n tan(π/n), n ≥ 3, représentent les demi-périmètres des polygones réguliers à n côtés, inscrit dans le cercle trigonométrique pour sn, exinscrit pour tn. On les exploite par des suites extraites dont l’indice (le nombre de côtés du polygone) double à chaque itération, pour obtenir π par passage à la limite d’expressions utilisant les opérations arithmétiques élémentaires et la racine carrée. Ainsi, on peut s’inspirer de la méthode utilisée par Archimède — voir historique du calcul de π — pour donner une définition par récurrence des suites extraites de termes s2 et t2 ou encore s3.2 et t3.2, à l’aide des identités trigonométriques usuelles : t 2 n = 2 s n ⋅ t n s n + t n t 3 = 3 3 t 4 = 4 s 2 n = s n ⋅ t 2 n s 3 = 3 3 2 s 4 = 2 2 . {\displaystyle {\begin{array}{lll}t_{2n}=2{s_{n}\cdot t_{n} \over s_{n}+t_{n}}&t_{3}=3{\sqrt {3}}&t_{4}=4\\s_{2n}={\sqrt {s_{n}\cdot t_{2n}}}&s_{3}={3{\sqrt {3}} \over 2}&s_{4}={2{\sqrt {2}}}\,.\end{array}}} (voir pour t2n identité trigonométrique#Formules d'angle moitié -- seconde formule, et pour s2n, 2sin α/2 = sin α tan α/2 qui se déduit de identité trigonométrique#Formules d'angle double -- première formule).
En utilisant directement les identités trigonométriques 2sin(x/2) = √2 – 2cos(x) et 2cos(x/2) = √2 + 2cos(x) (x ∈ [0, π]), on peut exprimer s2 et s3×2 (pour k ≥ 1), puis π (par passage à la limite) sous forme de formules où s’emboîtent des racines carrées : π = lim k → ∞ ( 2 k ⋅ 2 − 2 + 2 + 2 + ⋯ 2 + 2 ) {\displaystyle \pi =\lim _{k\to \infty }\left(2^{k}\cdot {\sqrt {2\sqrt {2+{\sqrt {2+{\sqrt {2+\cdots {\sqrt {2+{\sqrt {2}}}}}}}}}}}}\right)} (k est le nombre de racines carrées) ou encore : π = lim k → ∞ ( 3 ⋅ 2 k − 1 ⋅ 2 − 2 + 2 + ⋯ 2 + 2 + 3 ) {\displaystyle \pi =\lim _{k\to \infty }\left(3\cdot 2^{k-1}\cdot {\sqrt {2\sqrt {2+{\sqrt {2+\cdots {\sqrt {2+{\sqrt {2+{\sqrt {3}}}}}}}}}}}}\right)} Les deux formules trigonométriques se démontrent simplement géométriquement par le théorème de Pythagore, aussi le même raisonnement peut-il se faire directement sur les suites sn et tn vues comme demi-périmètres de polygones réguliers, sans référence à la trigonométrie.
Une autre expression de s2, qui peut se déduire simplement de la première de ces deux égalités (multiplier par √2+√…), conduit au produit infini suivant (formule de François Viète, 1593) : π 2 = 2 2 ⋅ 2 2 + 2 ⋅ 2 2 + 2 + 2 ⋅ ⋯ {\displaystyle {\frac {\pi }{2}}={\frac {2}{\sqrt {2}}}\cdot {\frac {2}{\sqrt {2+{\sqrt {2}}}}}\cdot {\frac {2}{\sqrt {2+{\sqrt {2+{\sqrt {2}}}}}}}\cdot \cdots }
Sommes et produits infinis
1 1 − 1 3 + 1 5 − 1 7 + ⋯ + ( − 1 ) k 2 k + 1 + ⋯ = ∑ k = 0 ∞ ( − 1 ) k 2 k + 1 = π 4 {\displaystyle {\frac {1}{1}}B_{n} \over 2}\right)^{2}\end{array}}} ; on a : π = lim n → ∞ ( A n + B n ) 2 4 ⋅ C n {\displaystyle \pi =\lim _{n\to \infty }{\left(A_{n}+B_{n}\right)^{2} \over 4\cdot C_{n}}} Le nombre de décimales correctes (en base 10) double presque à chaque itération. Fonction zêta de Riemann ζ ( 2 ) = 1 1 2 + 1 2 2 + 1 3 2 + 1 4 2 + ⋯ + 1 k 2 + ⋯ = π 2 6 {\displaystyle \zeta (2)={\frac {1}{1^{2}}}+{\frac {1}{2^{2}}}+{\frac {1}{3^{2}}}+{\frac {1}{4^{2}}}+\cdots +{\frac {1}{k^{2}}}+\cdots ={\frac {\pi ^{2}}{6}}} (Euler) ζ ( 4 ) = 1 1 4 + 1 2 4 + 1 3 4 + 1 4 4 + ⋯ + 1 k 4 + ⋯ = π 4 90 {\displaystyle \zeta (4)={\frac {1}{1^{4}}}+{\frac {1}{2^{4}}}+{\frac {1}{3^{4}}}+{\frac {1}{4^{4}}}+\cdots +{\frac {1}{k^{4}}}+\cdots ={\frac {\pi ^{4}}{90}}} , Plus généralement, Euler démontra que ζ(2n) est un multiple rationnel de π pour tout entier positif n. Suite logistique Soit (xn) la suite des itérés de la fonction logistique de paramètre μ = 4 appliquée à un réel x0 choisi dans l’intervalle [0, 1] (c’est-à-dire qu’on définit, pour tout n ≥ 0, x n + 1 = 4 x n ( 1 − x n ) {\displaystyle x_{n+1}=4x_{n}(1-x_{n})} ). La suite (xn) quitte l’intervalle [0, 1] et diverge pour quasiment toutes les valeurs initiales. On a lim n → ∞ 1 n ∑ i = 0 n x i = 2 π {\displaystyle \lim _{n\to \infty }{\frac {1}{n}}\sum _{i=0}^{n}{\sqrt {x_{i}}}={\frac {2}{\pi }}\quad } pour presque toutes les valeurs initiales x0. Intégrale Le nombre π apparait également comme étant le double de la limite du sinus intégral à l’infini : 2 ∫ 0 ∞ sin x x d x = π . {\displaystyle \int _{0}^{\infty }{\frac {\sin x}{x}}\,\mathrm {d} x=\pi .} Probabilités et statistiques En probabilités et en statistiques, il existe de nombreuses lois qui utilisent la constante π, dont : la loi normale d’espérance μ et d’écart type σ, dont la densité de probabilité s’écrit : f ( x ) = 1 σ 2 π e − ( x − μ ) 2 / ( 2 σ 2 ) {\displaystyle f(x)={1 \over \sigma {\sqrt {2\pi }}}\,{\rm {e}}^{-(x-\mu )^{2}/(2\sigma ^{2})}} la loi de Cauchy, dont la densité de probabilité est : f ( x ) = 1 π ( 1 + x 2 ) . {\displaystyle f(x)={\frac {1}{\pi (1+x^{2})}}.} Les deux formules suivantes, tirées de l’analyse, trouvent des applications pratiques en probabilités. L’une permet de montrer la convergence de la loi binomiale vers la loi de Gauss et l’autre permet de calculer la densité d’une loi de Gauss. n ! = Γ ( n + 1 ) ≈ 2 π n ( n e ) n {\displaystyle n!=\Gamma (n+1)\approx {\sqrt {2\pi n}}\left({\frac {n}{\rm {e}}}\right)^{n}} (formule de Stirling) ∫ − ∞ ∞ e − x 2 d x = π . {\displaystyle \int _{-\infty }^{\infty }{\rm {e}}^{-x^{2}}{\rm {d}}x={\sqrt {\pi }}.} D’autre part, il existe diverses expériences probabilistes où π intervient dans la probabilité théorique. Elles peuvent donc servir, en effectuant un grand nombre d’épreuves, à déterminer une approximation de π. L’aiguille de Buffon est une expérience de probabilité proposée par Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon et consistant à calculer la probabilité qu’une aiguille de longueur a, lancée sur une parquet fait de lattes de largeur L, soit à cheval sur deux lattes, cette probabilité p est : p = 2 a π × L , {\displaystyle p={\frac {2a}{\pi \times L}},} même si l'aiguille est courbe. Cette formule peut être utilisée pour déterminer une valeur approchée de π : π ≈ 2 n a x L . {\displaystyle \pi \approx {\frac {2na}{xL}}.} où n est le nombre d’aiguilles lancées, et x celui d’aiguilles qui sont sur deux lattes à la fois. Cette méthode présente rapidement ses limites ; bien que le résultat soit mathématiquement correct, il ne peut pas être utilisé pour déterminer plus que quelques décimales de π expérimentalement. Pour obtenir seulement une valeur approchée de 3,14, il est nécessaire d’effectuer des millions de lancers, et le nombre de lancers nécessaires croît exponentiellement avec le nombre de décimales voulu. De plus, une très faible erreur dans la mesure des longueurs L et a va se répercuter de façon importante sur la valeur trouvée de π. Par exemple, une différence de mesure d’un seul atome sur une aiguille de longueur de 10 centimètres va se retrouver dès la neuvième décimale de π. En pratique, les cas où l’aiguille semble toucher exactement la limite entre deux lattes va accroître l’imprécision de l’expérience, de sorte que les erreurs apparaîtront bien avant la neuvième décimale. Évaluation de π par la méthode de Monte Carlo. La méthode de Monte Carlo est une autre expérience probabiliste qui consiste à prendre au hasard un point dans un carré de côté 1, la probabilité que ce point soit dans le quart de disque de rayon 1 étant de π/4 ; ceci peut facilement se comprendre étant donné que la superficie de ce quart de cercle est π/4 alors que la superficie du carré est 1.
ζ ( 2 ) = 1 1 2 + 1 2 2 + 1 3 2 + 1 4 2 + ⋯ + 1 k 2 + ⋯ = π 2 6 {\displaystyle \zeta (2)={\frac {1}{1^{2}}}+{\frac {1}{2^{2}}}+{\frac {1}{3^{2}}}+{\frac {1}{4^{2}}}+\cdots +{\frac {1}{k^{2}}}+\cdots ={\frac {\pi ^{2}}{6}}} (Euler)
ζ ( 4 ) = 1 1 4 + 1 2 4 + 1 3 4 + 1 4 4 + ⋯ + 1 k 4 + ⋯ = π 4 90 {\displaystyle \zeta (4)={\frac {1}{1^{4}}}+{\frac {1}{2^{4}}}+{\frac {1}{3^{4}}}+{\frac {1}{4^{4}}}+\cdots +{\frac {1}{k^{4}}}+\cdots ={\frac {\pi ^{4}}{90}}} ,
la loi normale d’espérance μ et d’écart type σ, dont la densité de probabilité s’écrit : f ( x ) = 1 σ 2 π e − ( x − μ ) 2 / ( 2 σ 2 ) {\displaystyle f(x)={1 \over \sigma {\sqrt {2\pi }}}\,{\rm {e}}^{-(x-\mu )^{2}/(2\sigma ^{2})}}
la loi de Cauchy, dont la densité de probabilité est : f ( x ) = 1 π ( 1 + x 2 ) . {\displaystyle f(x)={\frac {1}{\pi (1+x^{2})}}.}
n ! = Γ ( n + 1 ) ≈ 2 π n ( n e ) n {\displaystyle n!=\Gamma (n+1)\approx {\sqrt {2\pi n}}\left({\frac {n}{\rm {e}}}\right)^{n}} (formule de Stirling)
∫ − ∞ ∞ e − x 2 d x = π . {\displaystyle \int _{-\infty }^{\infty }{\rm {e}}^{-x^{2}}{\rm {d}}x={\sqrt {\pi }}.}
Propriétés avancées
Approximations numériques
Comme π est transcendant, il n’existe pas d’expression de ce nombre qui fasse uniquement appel à des nombres et des fonctions algébriques. Les formules de calcul de π utilisant l’arithmétique élémentaire impliquent généralement les sommes infinies. Ces formules permettent d’approcher π avec une erreur aussi petite que ce que l’on désire, sachant que plus on rajoute de termes dans le calcul, plus le résultat sera proche de π.
Par conséquent, les calculs numériques doivent utiliser des approximations de π.
La première approximation numérique de π fut certainement 3. Dans les cas où une situation ne demande que peu de précision, cette valeur peut servir d’approximation convenable. Si 3 est une estimation par défaut, c’est parce qu’il est le rapport entre le périmètre d’un hexagone régulier inscrit dans un cercle et le diamètre de ce cercle.
Dans de nombreux cas, les approximations 3,14 ou 22/7 suffisent, bien que les ingénieurs aient longtemps utilisé 3,1416 (5 chiffres significatifs) ou 3,14159 (6 chiffres significatifs) pour plus de précision. Les approximations 22/7 et 355/113, avec respectivement 3 et 7 chiffres significatifs, sont obtenues à partir de l’écriture en fraction continue de π. Cependant c’est le mathématicien chinois Zu Chongzhi (祖冲之 en sinogrammes traditionnels, 祖冲之 en sinogrammes simplifiés, Zǔ Chōngzhī en piyin) (429–500) qui a découvert la fraction 355/113 en utilisant la méthode d’Archimède pour calculer le périmètre du polygone régulier à 12 288 côtés inscrit dans un cercle. Aujourd'hui, les approximations numériques le plus souvent utilisées par les ingénieurs sont celles de constantes informatiques prédéfinies.
L’approximation de π en 355/113 est la meilleure qui puisse être exprimée avec uniquement 3 chiffres au numérateur et au dénominateur. L’approximation 103 993 / 33 102 (qui fournit 10 chiffres significatifs) en exige un nombre beaucoup plus important : ceci venant de l’apparition du nombre élevé 292 dans le développement en fraction continue de π.
Srinivasa Ramanujan propose également une approximation de π avec cette formule: 2143 22 {\displaystyle {\sqrt {\sqrt {\frac {2143}{22}}}}} , qui approche π avec tout de même 8 décimales.
Constantes approchées prédéfinies en informatique
Dans les calculs numériques usuels sur ordinateur, on utilise plutôt une constante correctement arrondie mais prédéfinie avec une précision d’au moins 16 chiffres significatifs (c’est la meilleure précision représentable par un nombre en virgule flottante au format standard IEEE 754 sur ** bits, un type généralement désigné « double précision ») et choisie afin que le calcul de son sinus retourne 0 exactement par une fonction définie dans cette même précision. Ainsi le fichier d’entête standard utilisé en langage C ou C++ définit la constante M_PI en double précision (le type flottant utilisé par défaut dans de nombreuses fonctions des bibliothèques mathématiques standards) à la valeur de 3,141 592 653 589 793 (parfois avec des chiffres supplémentaires si la plateforme supporte une précision plus étendue pour le type long double). La même valeur est utilisée en langage Java, qui s’appuie sur la même norme IEEE 754, avec la constante standard java.lang.Math.PI). On retrouve cette constante définie ainsi dans de nombreux langages de programmation, avec la meilleure précision possible dans les formats de nombres en virgule flottante supportés, puisque le type « double précision » de la norme IEEE 754 s'est imposé comme une référence de précision minimale nécessaire dans de nombreux langages pour d’innombrables applications.
Sur des microprocesseurs de la famille x86, les unités de calcul matérielles (FPU) sont capables de représenter des nombres flottants sur 80 bits (utilisables avec cette précision en langage C ou C++ avec le type long double mais sans garantie de support matériel), ce qui porte la précision de π à 19 chiffres significatifs. La dernière révision publiée en 2008 de la norme IEEE 754 comporte aussi la définition de nombres en virgule flottante en « quadruple précision » (ou quad) codés sur 128 bits, ce qui permettrait de définir une approximation de la constante π avec une précision de 34 chiffres significatifs (toutefois cette précision n’est pas encore prise en charge nativement par de nombreux langages de programmation car peu de processeurs permettent cette précision directement au niveau matériel sans un support logiciel supplémentaire).
Pour les plateformes ou langages ne supportant nativement que les nombres en « simple précision », codés dans la norme IEEE 754 sur 32 bits utiles, pourront être pris en charge 7 chiffres significatifs (le minimum de précision supporté en langage C par le type float
), c’est-à-dire la constante correctement arrondie à 3,141593 et équivalente en précision à celle donnée par la fraction 355/113 (cette fraction permet aussi des calculs rapides dans des logiciels pour des systèmes légers ne comportant pas d’unité matérielle de calcul en virgule flottante).
Fractions continues
La suite des dénominateurs partiels du développement en fraction continue de π ne fait apparaître aucun schéma évident : π = 3 + 1 7 + 1 15 + 1 1 + 1 292 + 1 1 + 1 1 + 1 1 + 1 2 + 1 1 + 1 3 + 1 1 + 1 14 + ⋯ {\displaystyle \pi =3+\textstyle {\frac {1}{7+\textstyle {\frac {1}{15+\textstyle {\frac {1}{1+\textstyle {\frac {1}{292+\textstyle {\frac {1}{1+\textstyle {\frac {1}{1+\textstyle {\frac {1}{1+\textstyle {\frac {1}{2+\textstyle {\frac {1}{1+\textstyle {\frac {1}{3+\textstyle {\frac {1}{1+\textstyle {\frac {1}{14+\cdots }}}}}}}}}}}}}}}}}}}}}}}}}
Cependant, il existe des fractions continues généralisées représentant π dont la structure est régulière : π = 4 1 + 1 2 2 + 3 2 2 + 5 2 2 + 7 2 2 + 9 2 2 + ⋯ {\displaystyle \pi =\textstyle {\frac {4}{1+\textstyle {\frac {1^{2}}{2+\textstyle {\frac {3^{2}}{2+\textstyle {\frac {5^{2}}{2+\textstyle {\frac {7^{2}}{2+\textstyle {\frac {9^{2}}{2+\cdots }}}}}}}}}}}}} = 3 + 1 2 6 + 3 2 6 + 5 2 6 + 7 2 6 + 9 2 6 + ⋯ {\displaystyle =3+\textstyle {\frac {1^{2}}{6+\textstyle {\frac {3^{2}}{6+\textstyle {\frac {5^{2}}{6+\textstyle {\frac {7^{2}}{6+\textstyle {\frac {9^{2}}{6+\cdots }}}}}}}}}}} = 4 1 + 1 2 3 + 2 2 5 + 3 2 7 + 4 2 9 + 5 2 11 + ⋯ {\displaystyle =\textstyle {\frac {4}{1+\textstyle {\frac {1^{2}}{3+\textstyle {\frac {2^{2}}{5+\textstyle {\frac {3^{2}}{7+\textstyle {\frac {4^{2}}{9+\textstyle {\frac {5^{2}}{11+\cdots }}}}}}}}}}}}} = 2 + 2 1 + 1 1 / 2 + 1 1 / 3 + ⋯ + 1 1 / n + ⋯ {\displaystyle =2+{\tfrac {2}{1+{\tfrac {1}{1/2+{\tfrac {1}{1/3+\,\cdots +{\tfrac {1}{1/n+\,\cdots }}}}}}}}} .
Questions ouvertes
De nombreuses questions se posent encore : π et e sont deux nombres transcendants mais sont-ils algébriquement indépendants ou bien existe-t-il une équation polynomiale à deux variables et à coefficients entiers dont le couple (π, e) soit une solution ? La question est encore en suspens. En 1929, Alexandre Gelfond prouve que e est transcendant et en 1996, Yuri Nesterenko (en) prouve que π et e sont algébriquement indépendants.
Comme dit précédemment, on ignore encore si π est un nombre normal, ou même un nombre univers en base 10.
Culture populaire
Sans doute en raison de la simplicité de sa définition, le nombre pi et particulièrement son écriture décimale sont ancrés dans la culture populaire à un degré plus élevé que tout autre objet mathématique. D’ailleurs, la découverte d’un plus grand nombre de décimales de π fait souvent l’objet d’articles dans la presse généraliste, signe que π est un objet familier même à ceux qui ne pratiquent pas les mathématiques.
Une tradition anglo-saxonne veut que l’on fête l’anniversaire de π dans certains départements mathématiques des universités le 14 mars. Le 14 mars qui est noté « 3/14 » en notation anglo-saxonne, est donc appelé la journée de pi.
π dans l’art
Nombreux sont les sites ou ouvrages qui signalent la présence du nombre π dans les pyramides et, plus précisément, que π est le rapport entre le périmètre de la base et le double de la hauteur des pyramides. Il est vrai que la pyramide de Khéops possède une pente de 14/11, et que par conséquent, le rapport entre la base et la hauteur est de 22/14. Le rapport 22/7 étant une bonne approximation de π, le rapport entre le périmètre et le double de la hauteur de la pyramide de Khéops est bien voisin de π. Faut-il pour autant y chercher une intention ? Rien n’est moins sûr puisque la pente des pyramides n’est pas constante et que, selon les régions et les époques, on trouve des pentes de 6/5 (pyramide rouge), 4/3 (pyramide de Khephren) ou 7/5 (pyramide rhomboïdale) qui conduisent à un rapport entre périmètre et double de la hauteur éloigné de π.
Il est en tout cas certain que π soit présent dans la culture artistique moderne. Par exemple, dans Contact, un roman de Carl Sagan, pi joue un rôle clé dans le scénario et il est suggéré qu’il y ait un message enfoui profondément dans les décimales de pi, placé par celui qui a créé l’univers. Cette partie de l’histoire a été écartée de l’adaptation cinématographique du roman.
Sur le plan cinématographique, Pi a servi de titre au premier long-métrage de Darren Aronofsky, à qui l’on doit notamment Requiem for a Dream. Pi est un thriller mathématique sur la découverte de la séquence parfaite, révélant ainsi formule exacte des marchés boursiers de Wall Street ou encore le véritable nom de Dieu.
Dans le registre musical, l’auteur-compositrice-interprète Kate Bush a sorti en 2005 son album Aerial, qui contenait le morceau « π », dont les paroles sont principalement composées des décimales de π.
Mémorisation de π
Les récentes décennies ont vu une forte augmentation du record du nombre de décimales de π mémorisées.
Au-delà de la mémorisation de Pi, usuellement ses 3 à 6 premiers chiffres ou par la remarquable valeur approchée de la fraction 355/113 (7 chiffres significatifs), la mémorisation d’un nombre record de décimales de π a longtemps été et demeure une obsession pour de nombreuses personnes. Le 14 mars 2004, à Oxford, le jeune autiste Asperger Daniel Tammet récite (en 5 heures, 9 minutes et 24 secondes) 22 514 décimales. Le record de mémorisation de π reconnu en 2005 par le Livre Guinness des records était de 67 890 chiffres (Lu Chao, un jeune diplômé chinois, en 24 heures et 4 minutes). En octobre 2006, Akira Haraguchi, un ingénieur japonais retraité, récite 100 000 décimales de π en 16 heures et demie, mais cet exploit n'est pas validé par le Guinness des records . Le record officiel passe en mars 2015 à 70 000 décimales en 9 h 27 min (Rajveer Meena, un étudiant indien), puis en octobre à 70 030 en 17 h 14 min (Suresh Kumar Sharma, un autre Indien).
Le 17 juin 2009, Andriy Slyusarchuk (en), un neurochirurgien et professeur ukrainien, affirma avoir mémorisé 30 millions de décimales de π, qui ont été imprimées en 20 volumes. Bien qu’il n’ait pas récité les 30 millions de chiffres qu’il a dit avoir retenus (ce qui, au demeurant, lui aurait pris plus d'un an), certains médias prétendent qu’il était en mesure de réciter dix décimales sélectionnées aléatoirement parmi les volumes imprimés. La comparaison avec les valeurs officiellement retenues par le Guinness des records amène cependant les experts à mettre sérieusement en doute cette affirmation.
Il y a plusieurs façons de retenir les décimales de π, dont des poèmes dont le nombre de lettres de chaque mot correspond à une décimale, les mots de dix lettres représentant un 0. En voici un exemple :
Pi - Supplément au Petit Archimède n **-65, mai 1980, p. 273.
Le mot orbe est du masculin mais ce ne fut pas toujours le cas, ceci induit à présent une faute d’accord à « calculée » que l’on peut remplacer par « escompté », par exemple, pour conserver le bon nombre de lettres.
Cette méthode présente ses limites pour la mémorisation d’un très grand nombre de décimales, où il semble plus opportun d’utiliser des méthodes comme la méthode des loci.