Star of India, Musée d'Histoire Naturelle de New-York, présente un astérisme remarquable.
Le saphir est une variété gemme du corindon pouvant présenter de multiples couleurs, sauf la couleur rouge qui désigne alors uniquement le rubis. On doit à Jacques Louis de Bournon d’avoir montré que le saphir (gemme orientale) et le corindon (spath adamantin) ne font qu’un.
Le saphir est une pierre précieuse.
Étymologie
Ce terme vient du grec ancien : σάπφειρος, sappheiros (« pierre de couleur bleue ») ou peut-être de l'hébreu סַפִּיר, sappir (« la plus belle chose »).
On trouve également des saphirs de couleur rose, jaune, orange, violette, verte, et d'autres qui sont incolores ou avec d'autres tons. La variété bleue est la plus connue. La teinte rose-violacé ou rose-orangé, appelée saphir « Padparadja » ou « Padparadscha » (traduit du cinghalais par « fleur de lotus »), est la plus rare et la plus recherchée.
Structure
Les saphirs sont constitués de cristaux d'oxyde d'aluminium (Al2O3) contenant des impuretés (oxydes) en traces qui leur donnent leur couleur (titane et fer pour le bleu, vanadium pour le violet, chrome pour le rose, fer pour le jaune et le vert). La couleur est due à l'apparition de niveaux énergétiques à l'intérieur de la bande interdite du corindon, du fait de la présence d'impuretés. Ces niveaux modifient les spectres d'émission et d'absorption du matériau et donc sa couleur.
Le saphir peut être traité thermiquement ; les pierres, trop claires, trop sombres ou avec beaucoup d'inclusions, sont chauffées. Ce processus permet de rehausser couleur et clarté en dissolvant les éléments présents à l'état de traces dans la pierre.
On peut trouver des saphirs étoilés où l'astérisme est dû à la présence d'inclusions d'aiguilles de rutile cristallisées à 60° ou 120° dans la pierre. Le saphir étoilé est taillé en cabochon. Sous les rayons du soleil apparaît une étoile de 6 branches et plus rarement de 12 branches.
Gisements
Carte des principaux pays producteurs de saphirs dans le monde
On trouve des gisements de saphirs bleus dans de nombreux pays. Ainsi, cela est souvent méconnu mais les États-Unis et le Canada possèdent notamment quelques gisements où l'on trouve le corindon bleu. Cependant, à l'état natif, cette pierre est majoritairement présente dans les zones tropicales humides. On la trouve surtout à Madagascar (gisement d'Ilakaka), au Sri Lanka et en Birmanie mais également en Chine, en Inde, au Brésil, en Thaïlande et en Afrique.
Les régions du Cachemire et de Ceylan sont les plus réputées pour les saphirs bleus, leur teinte tire sur le violet pour les saphirs du Cachemire et est d'un bleu éclatant pour ceux de Ceylan.
Synonymie
Gemme orientale
Saphir synthétique
Depuis le début du XX siècle, on sait fabriquer en laboratoire des saphirs synthétiques et des rubis synthétiques, dont la composition chimique et les propriétés physiques sont les mêmes que celles des pierres naturelles. On peut cependant détecter ces pierres synthétiques par leurs lignes de cristallisation généralement incurvées, du moins pour les productions les plus anciennes.
Pour sa propriété de forte résistance aux rayures, le saphir synthétique est utilisé comme verre de montre ou lentille de caméra, notamment dans les smartphones. La fabrication de saphir synthétique est aujourd'hui au stade industriel.
Quelques saphirs célèbres
« Black Star of Queensland », 733 carats, étoilé et brun foncé.
Saphir étoilé « Star of India », 563,35 carats, Musée américain d'histoire naturelle de New York.
Saphir « Logan », 423 carats, le plus gros saphir bleu.
Saphir « Nertamphia », 216 carats.
Saphir d'Édouard le Confesseur, peut-être retaillé pour la couronne impériale d'apparat (1937).
« Star of Bombay » (« Étoile de Bombay ») est un saphir du Sri Lanka de 182 carats. Cette pierre est conservée au Smithsonian Institution de Washington. Elle fut offerte par Douglas Fairbanks à son épouse, Mary Pickford, qui la légua à l'institution gérée par le gouvernement américain.
Le « Mackey », 159 carats, grand saphir bleu monté sur le « collier Feuillage » conçu par Frédéric Boucheron en 1877 pour Marie-Louise Mackey.
Le « Grand Saphir » de Louis **V, 135,8 carats soit 27,16 g, qui possède seulement 6 faces et est connu pour sa forme de losange. Louis **V l'acquiert en 1669, soit très peu de temps après son grand diamant bleu et il devient la troisième gemme des Joyaux de la Couronne de France. Il est confié au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) en 1796 ou il s'y trouve toujours. Des analyses gemmologiques ont montré que la gemme est originaire de Sri Lanka. Cette gemme fut confondue jusqu'en 2013 avec un autre saphir, le Ruspoli (voir ci-après).
Saphir « Ruspoli », 137 carats, de poids similaire que le Grand Saphir mais de facettage différent (dit « en coussin à double dentelle ») : un moulage en fut retrouvé en 2013 au MNHN. L'origine de ce saphir est controversée et en partie légendaire : un vendeur de cuillères en bois au Bengale l'aurait découvert, puis il est en possession du prince italien Francesco Maria Ruspoli au XVII siècle. Il est l'objet d'un procès entre 1811-1813 et est revendu ensuite à Henry Philip Hope. On perd ensuite sa trace. Selon François Farges, minéralogiste du MNHN qui a retrouvé ces informations, il est possible que ce saphir ai été monté en frontal sur un kokochnik ayant appartenu à la grande duchesse Pavlovna puis à Marie de Roumanie et a sa fille Iléana qui l'aurait ensuite revendu à un joaillier américain dans les années 1950.