Anxiété Classification et ressources externes Un buste de l'empereur romain Dèce des musées du Capitole. Les traits du visage expriment l'anxiété et l'inquiétude face à une situation psychologique qui dépasse souvent l'individu. MeSH D001007n Mise en garde médicale modifier
L’anxiété est un état psychologique et physiologique caractérisé par des composants somatiques, émotionnels, cognitifs et comportementaux.
En l'absence ou en présence de stress psychologique, l'anxiété peut créer des sentiments de peur, d'inquiétude et de crainte. L'anxiété est considérée comme une réaction « normale » dans une situation stressante. Lorsque l'anxiété devient excessive, elle peut être classifiée sous la dénomination de « trouble de l'anxiété ». L'intensité et le fonctionnement du sujet renseignent le praticien pour déterminer s'il s'agit d'une réaction naturelle ou pathologique.
Description
L'anxiété est une condition qui peut souvent survenir sans stimulus identifiable. Comme telle, elle est distinguée de la peur, qui est une réponse émotionnelle aux menaces perçues. De plus, la peur est liée aux comportements spécifiques de la fuite et de l'évitement, alors que l'anxiété est liée aux situations perçues comme étant incontrôlables ou inévitables. Un point de vue alternatif définit l'anxiété en tant qu'« état d'âme orienté sur l'avenir durant lequel l'individu s'attend à recevoir des réponses négatives », qui suggère que c'est une distinction entre dangers futurs et dangers présents qui fonde la différence entre l'anxiété et la peur.
Les effets physiques de l'anxiété peuvent inclure palpitations du cœur, faiblesse musculaire et tension, fatigue, nausée, douleur thoracique, dyspnée, douleurs abdominales ou maux de tête. Le corps se prépare à affronter la peur : la pression artérielle et le rythme cardiaque augmentent, la sueur, le flux sanguin jusqu'aux muscles augmentent, et les fonctions des systèmes immunitaire et digestif diminuent (réponse combat-fuite). Des signes externes de l'anxiété peuvent inclure une pâleur de la peau, de la transpiration, des tremblements, et la dilatation de la pupille. Un individu en proie à une anxiété peut également faire l'expérience d'un évitement ou d'une panique. Bien que les peurs panique ne touchent pas tous les individus souffrant d'anxiété, il existe des symptômes communs. Les peurs paniques surviennent habituellement sans signe précurseur, et bien que cette peur soit souvent irrationnelle, la perception du danger est réelle. Une personne touchée par la peur panique se sentira souvent comme si elle allait mourir ou s'exposer à un danger.
L'anxiété n'inclut pas seulement des effets physiques mais aussi des effets émotionnels. Ceux-ci incluent des « sentiments d'appréhension ou de menace, des troubles de la concentration, de la tension et nervosité, une anticipation au pire, une irritabilité, une agitation, observer (et attendre) des signes (et actions) de danger, et un sentiment de malaise » aussi bien que des « cauchemars/mauvais rêves, obsessions des sensations, sentiments de déjà-vu, et un sentiment et perception que tout fait peur. » Les effets cognitifs de l'anxiété peuvent inclure des pensées de dangers suspectés, tels que la peur de mourir.
Le comportement peut être affecté sous la forme d'un retrait des situations auxquelles les effets désagréables de l'anxiété ont été ressentis dans le passé. Cela peut également affecter le sommeil et avoir d'autres effets physiques (tels que les rongements d'ongles et autres effets moteurs).
Épidémiologie
Les troubles anxieux sont très fréquents. Tel qu'il est défini dans le DSM-IV (Manuel diagnostique et Statistique des troubles mentaux), il concerne près de 30 % de la population américaine et son âge d'apparition est 11 ans. Elle comporte un risque majoré de dépression. Elle est également associée à certaines conduites pouvant générer des problèmes de santé, tel que le tabagisme, l'alcoolisme ou la sédentarité.
La prise en charge en reste très partielle, près de 40 % des Américains souffrant de troubles anxieux ne recevant aucun soin pour cette affection.
Différents types d'anxiété
Anxiété de séparation cette anxiété est décrite chez l'enfant, chez lequel elle peut provoquer des troubles importants. Angoisse existentielle des théoriciens tel Paul Tillich et des psychanalystes comme Sigmund Freud ont décrit ce genre d’anxiété comme le « traumatisme du non-être ». L'être humain arrive à un moment dans sa vie, où il se rend compte qu’il existe la possibilité de cesser d’exister (mourir). Il développe ensuite de l'anxiété envers la réalité et l’existence. D’après Tillich et Freud, la religion devient donc un mécanisme important pour faire face à ce type d’anxiété, puisque bien des religions définissent la mort comme une continuité éternelle et divine de la vie sur terre en opposition à la fin complète de l’existence. Selon Viktor Frankl, auteur du livre Man’s Search for Meaning (en anglais), l’instinct de l'être humain en face d'un danger mortel est de rechercher un sens de la vie pour combattre ce « traumatisme du non-être » à l’approche de la mort, lorsque la tentation d’y succomber (même par le suicide) est très forte. Anxiété due aux examens l’anxiété due aux examens peut se manifester comme une sensation de malaise, d’appréhension ou de peur chez des étudiants qui craignent d’échouer à un examen. Anxiété sociale cette anxiété existe à divers degrés chez beaucoup de personnes. Par exemple, le trac des artistes en représentation. Quand elle consiste en une peur persistante et intense d'une ou de plusieurs situations sociales ou de performance qui peuvent exposer la personne à l'observation attentive d'autrui, on parle de phobie sociale, mais ce n’est pas une phobie dans son sens traditionnel. Anxiété des malades certains chercheurs suggèrent qu’on peut améliorer la qualité de la vie des patients du cancer en prenant en charge leur anxiété. Cette forme de traitement comprend généralement de l’aide psychosociale, des techniques de détente ou bien l’utilisation des benzodiazépines.
Traitements
Les techniques de méditation et de relaxation
Parmi les différentes techniques de méditations et de relaxation, la Méditation transcendantale a démontré son efficacité au cours des états anxieux modérés mais également sévères ainsi que dans le traitement du trouble de stress post-traumatique avec une efficacité plus marqué dans les anxiétés plus importantes, permettant la reduction et parfois la cessation des psychotropes
De simples techniques de respiration (par exemple : respiration diaphragmatique) ou autres techniques de détente (par exemple : yoga, hypnose, sophrologie, mindfullness), ou bien l'écoute de sons ou de musique relaxants peuvent avoir leur intérêt.
Médicaments
Les symptômes spécifiques de l’anxiété sont le plus souvent pris en charge à l’aide de certains médicaments comme les benzodiazépines.
Benzodiazépines
Le diazépam, médicament de la famille des benzodiazépines, figurait parmi les premiers médicaments utilisés à cet effet. L'administration de ce genre de produits peut s’avérer dangereuse et elle devrait être prise en charge par un médecin de préférence psychiatre. Il est également conseillé de ne pas arrêter soudainement ce type de traitement une fois commencé.
La buspirone, le méprobamate, ou encore l'étifoxine peuvent aussi être utilisés.
Antihistaminiques
Les antihistaminiques (l'hydroxyzine, le captodiame) peuvent remplacer les benzodiazépines. Ils sont souvent mieux tolérés.
Propranolol
Un bêta-bloquant peut être prescrit : le propanolol. Il peut par exemple être indiqué dans les Troubles de Stress Post-traumatique - TSPT - ( encore dénommés États de Stress Post-Traumatique, ESPT ) et est aussi actuellement à l'étude pour empêcher la formation de souvenirs anxiogènes, traumatisants, récurrents, obsédants et les conséquences de ceux-ci qui peuvent entraîner ces états de stress post-traumatique (ESPT) . Mais, pour que le propanolol ait l'effet recherché dans ce cas, il est nécessaire qu'il soit administré aussitôt après l'évènement possiblement traumatisant.
Autres
Divers suppléments et médicaments librement disponibles dans les pharmacies s’utilisent également pour traiter l’anxiété, bien qu’il n’existe aucune preuve scientifique concrète quant à l’efficacité de ces produits.
Thérapie cognitive comportementale
La thérapie cognitive comportementale (TCC) est le moyen le plus courant pour traiter l’anxiété. Le but de ce genre de thérapie est d’empêcher que le patient évite la source de ses troubles anxieux et d’aider le patient à développer des techniques spécifiques pour y faire face.
Contrairement aux médicaments, l’efficacité de la thérapie cognitive comportementale dépend de divers éléments, y compris le niveau de compétence du thérapeute concerné. En plus des traitements dits « conventionnels », il existe de nombreux programmes cognitifs-comportementaux dont le patient peut se servir pour se soigner. Ceci peut comprendre des techniques servant à :
limiter toute pensée négative envers soi ;
développer la capacité d’avoir des pensées positives ;
développer la capacité de remplacer des pensées négatives par des pensées positives ;
exposer étape par étape le patient à la source de sa crainte ;
fournir au patient des informations pouvant l'aider à faire face à l’anxiété.
Hygiène de vie
Il existe pour ceux qui souffrent de l’anxiété de nombreuses et différentes manières de s’aider et de se détendre, qui jouent un rôle important dans le traitement des symptômes de l’anxiété. Ces différentes manières incluent :
bonnes habitudes alimentaires — y compris une réduction de la consommation de la caféine, du sucre et une amélioration générale des habitudes alimentaires. La réduction de la consommation de la caféine devrait être étalée. Selon certains patients souffrant de l’anxiété, ces mesures réduiraient de façon significative les symptômes de l’anxiété. Il est aussi conseillé de consommer le plus possible d'acides gras tels que les omégas-3 ;
activité physique : l’activité physique serait une mesure efficace pour traiter le stress grâce à sa capacité à réduire le taux de cortisol dans le corps du patient. Il est utile de noter que les palpitations rapides que peuvent entraîner l’activité physique déclenchent dans certains cas une crise de panique, il est donc conseillé d’étaler l’implémentation de tout programme d’activité physique ;
sommeil correct.
Médecine non-conventionnelle
En 2002, un sondage des CDC a montré que sur les adultes américains qui ont eu recours à la médecine non-conventionnelle, 4,5 % citaient l’anxiété comme motivation.
Anxiété et dépendance
Il est fréquent de voir s'installer un cercle vicieux entre le besoin naturel de réduire l'angoisse et des solutions inappropriées qui génèrent elles-mêmes de l'angoisse : c'est un des moteurs de la dépendance.
Ainsi, réduire ou fuir l'angoisse est une forte motivation à l’abus d’alcool. Cependant, si les boissons alcoolisées ont des effets anxiolytiques incontestables, ces effets sont éphémères et de plus en plus éphémères au fur et à mesure de l'habituation à l'alcool, ce qui encourage le buveur à accroitre les doses d'alcool si l'angoisse persiste. La consommation excessive d'alcool en présence des proches entraîne souvent un regard dérangeant qui peut inciter à une consommation solitaire avec des répercussions néfastes sur le moral et la vie sociale. Le même alcool, qui entraînait l'euphorie à petites doses, devient ainsi un déprimant puissant et dangereux pour la santé. La dissipation de ses effets anxiolytiques peut alors fortement aggraver l'anxiété du buveur. Il lui est alors difficile de sortir de la dépendance.
Des problèmes similaires sont posés par l'usage du tabac et d'autres drogues (légales ou illégales, dures ou non). De plus, l'alcool, le tabac et les drogues dégradent certains organes puis tout l'organisme, en diminuant la vigilance et en exposant la personne à d'autres risques (accidents, isolement social, comportements sexuels à risque, maladies, difficultés socio-économiques et relationnelles, etc.) ce qui est une source supplémentaire d'angoisse pouvant conduire à des troubles aggravés (phobie, troubles obsessionnels compulsifs (TOC), attaques de panique, délirium tremens…).
Une autre dépendance peut être la dépendance aux anxiolytiques chimiques.