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词典释义:
charité
时间: 2023-07-19 05:14:48
TEF/TCF
[∫arite]

n.f. 慈善, 慈悲, 仁慈

词典释义
n.f.
1. 慈善, 慈悲, 仁慈
Charité bien ordonnée commence par soi-même.〈谚语〉先顾自己, 后顾别人。

2. 布施, 施舍, 赈济
faire la charité 救济, 施舍
vente de charité 义卖

3. 恩惠, 好意
Faites-moi la charité de m'écouter.行行好, 请听我说。

4. 【宗教】爱德

常见用法
demander la charité请求施舍

近义、反义、派生词
助记:
char亲爱+ité性

词根:
cher, car, char 高 ,亲爱

派生:
  • charitable   a. 慈善的,仁慈的;布施的,施舍的

联想:
  • aumône   n.f. 施舍,布施;施舍物;恩惠

近义词:
aide,  altruisme,  aumône,  bienfaisance,  bienfait,  bonté,  assistance,  bienveillance,  complaisance,  don,  humanité,  libéralité,  obole,  philanthropie,  secours,  solidarité,  désintéressement,  générosité,  pitié,  mansuétude
反义词:
avarice,  cupidité,  dureté,  égoïsme,  inhumanité,  insensibilité,  ladrerie,  cruauté,  envie,  misanthropie
联想词
bienfaisance <书>慈悲,仁爱,善心; générosité 慷慨,大方; bonté 仁慈,善良; miséricorde 天哪,哎哟,哎呀; compassion 同情,怜悯; solidarité 连带性,连带责任,共同负责; piété 虔诚; dévotion 祈祷,弥撒; aumône 施舍,布施; fraternité 兄弟关系,兄妹关系; foi 信用;
当代法汉科技词典

charité f. 慈善

vente de charité 义卖

短语搭配

faire la charité救济, 施舍

demander la charité请求行行好;请求施舍

vivre de la charité靠施舍度日

don fait par charité施舍物

être à la charité穷得一无所有

faire la charité à un mendiant向乞丐施舍

la Charité巴黎和里昂的广慈医院

charité ostensible刻意表示的仁慈

Faites-moi la charité de m'écouter.行行好, 请听我说。

原声例句

Un conventionnel lui faisait un peu l’effet d’être hors la loi, même hors la loi de charité.

但是一个国民公会代表,在他的思想上多少有些法外人的意味,甚至连慈悲的法律也是不予保护的。

[悲惨世界 Les Misérables 第一部]

Alors, c’est charité que de l’en avertir. À son arrivée je n’y manquerai pas.

“那么应该发发慈悲心去通知他。他来的时候,我一定这样做。”

[基督山伯爵 Le Comte de Monte-Cristo]

De pauvres gens l’avaient recueilli par charité, mais ils n’avaient pas de pain pour eux-mêmes.

几个穷苦人发慈悲把他收留下来,可是他们自己也经常吃不饱。

[悲惨世界 Les Misérables 第五部]

Concernant l'impact de LVMH sur l'économie française, c'est vrai que c'est un groupe qui emploie beaucoup de personnes en France, mais il le fait pas par charité.

关于路威酩轩集团对法国经济的影响,这个集团确实在法国雇佣了很多人,但它不是做慈善的。

[innerFrench]

L'argent reçu par le gagnant est souvent utilisé pour faire des recherches ou des dons à des œuvres de charité.

获胜者获得的奖金通常用于做研究或者慈善事业。

[un jour une question 每日一问]

La prieure, ce pronostic prononcé, prit immédiatement Cosette en amitié, et lui donna place au pensionnat comme élève de charité.

院长作了那样的预测以后,立即对珂赛特起了好感,让她在寄读学校里占了一个免费生名额。

[悲惨世界 Les Misérables 第二部]

Il y avait près de Saint-Médard un pauvre qui s’accroupissait sur la margelle d’un puits banal condamné, et auquel Jean Valjean faisait volontiers la charité. Il ne passait guère devant cet homme sans lui donner quelques sous.

在圣美达礼拜堂附近,有一个穷人时常蹲在一口填塞了的公井的井栏上,冉阿让老爱给他钱。他从那人面前走过,总免不了要给他几个苏。

[悲惨世界 Les Misérables 第二部]

Alors ça c’est le bâtiment de la Vieille Charité, un bâtiment du XVIIe siècle.

这是古救济院的建筑,是十七世纪的了。

[Français avec Pierre - 休闲娱乐篇]

Quand il parlait d’aller à une fête de charité, à un vernissage, à une première, où elle serait, elle lui disait qu’il voulait afficher leur liaison, qu’il la traitait comme une fille.

当他说到要同她去看什么义演,参加美术预展,观看剧本的首场演出时,她就说他想把他们之间的关系暴露在光天化日之下,说他把她当作姑娘家看待。

[追忆似水年华第一卷]

Tu sais, mon mari n’est pas bien, son foie… , cela lui ferait grand plaisir de te voir, reprit Mme de Gallardon, faisant maintenant à la princesse une obligation de charité de paraître à sa soirée.

“嗯,我丈夫身体不怎么好,他的肝… … 要是他能见着你,他会是非常高兴的,”德·加拉东夫人接着说,现在是用爱德这个道理来将亲王夫人的军,要她在晚会上露面。

[追忆似水年华第一卷]

例句库

Sa charité avait aussi un caractère rare, l'abstention de médisance, à plus forte raison de calomnie.

他的爱德也同样是一个难得的品质,没有诽谤,更没有恶意中伤。

"C'est une vente de charité, donc ce ne sont pas des prix rationnels", a-t-elle commenté.

她表示,“这是慈善拍卖,所以拍下的价格并不代表客观价值。”

Co 13:1 Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit.

林前 13:1 我若能说万人的方言,并天使的话语,却没有爱,我就成了鸣锣,响的钹一般。

Je dirais que la charité fait déjà partie des traditions de la société française, et que quasiment aucun Français ne se vante pour ses contributions charitables.

可以说,慈善已经成为了法国社会传统的一部分,几乎没有法国人会因为做慈善而炫耀自己。

Soyez donc sages et sobres, pour vaquer à la prière. Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car La charité couvre une multitude de péchés.

所以你们要谨慎自守,儆醒祷告。最要紧的是彼此切实相爱。因为爱能遮掩许多的罪。

Le mendiant reçut sans broncher l'aumône et le sarcasme, et continua d'un accent lamentable : - La charité, s'il vous plaît !

乞丐没有动弹一下,接住施舍,忍住嘲讽,继续悲哀地叫着:“行行,请行行好吧!”

Dalian Fédération de la Charité en tant que membre de l'unité, l'entreprise qui, nous l'espérons, à faire sa part pour créer un environnement à Dalian, avantages sociaux et économiques.

作为大连慈善总会的理事单位,我们公司希望尽自己的一份力量为大连地区创造环境、社会和经济效益。

Co 13:8 La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.

林前13:8 爱是永不止息;知讲道之能终必归于无有;说方言之能终必停止;知识也终必归于无有。

A ce jeu du silence, si bien approprié à sanature, il gagnait souvent, mais ses gains n'entraient jamais dans sa bourse etfiguraient pour une somme importante à son budget de charité.

他常常赢钱,但赢来的钱决不塞入自己的腰包。

Co 13:3 Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien.

林前 13:3 我若将所有的周济穷人,又舍己身叫人焚烧,却没有,仍然与我无益。

On dirait que l’an 2008 a mis la charité chinoise à la pleine épreuve : les tempêtes de neiges au début d’année, les séismes au milieu d’année, et la crise financière en fin d’année.

可以说,2008年是极度考验中国人慈善心的一年:年初大雪灾,年中的四川大地震,年尾的金融风暴。

La KNPD a publié un manuel intitulé «Des droits, pas la charité», qui donne aux prestataires de services des indications sur la manière dont ils peuvent se rendre accessibles à tous dans différents environnements, et quatre livres de lecture pour les enfants.

国家残疾人事务委员会出版了:一本称为《权利而不是施舍》的手册,其中列出了关于服务提供者应如何让所有残疾人在各种情况下都能利用这些服务的指导原则;四种儿童读物。

La solidarité, en tant que principe juridique international et en tant qu'elle est distincte de la charité, donne naissance à un système de coopération, l'idée étant que c'est au moyen de politiques à l'avantage de toutes les nations que l'on peut assurer la justice et le bien commun.

团结作为一项国际法律原则,不同于慈善,促成了合作体系,以推进使所有国家受益的政策能最好地为正义和共同利益服务的概念。

En tant que composante de ce processus, l'idée était que l'aide aux survivants ne se cantonne pas à donner une prothèse ou la charité à un mutilé. Il s'agissait d'établir un plan pour que la communauté internationale traite des droits des centaines de milliers de victimes de mines dans le monde.

作为这一进程的一部分,当时的想法不再是援助幸存者——只是为一个被截肢者提供一副假肢、慈善机构——而是要制定一项国际社会计划,以解决全世界成千上万地雷受害者的权利问题。

Ce n'est pas la charité qui permettra de venir à bout de la pauvreté, mais une restructuration du processus économique conduisant à une bien plus grande inclusion.

消除贫穷不能依靠施舍,而只能通过重组经济进程,实现更大的包容性。

La Commission des services financiers est l'organisme qui réglemente et surveille le secteur des institutions financières non bancaires, y compris les sociétés fiduciaires, les compagnies d'assurance, les sociétés internationales, les œuvres de charité et les mutuelles de crédit.

瓦努阿图金融事务委员会对非银行金融服务部门进行监管,监管范围包括信托公司、保险公司、国际公司、慈善组织和信用社。

D'après l'expérience de l'Institute, il est manifeste que la mise en place de groupes d'entraide, comme au Bangladesh, permettrait non seulement aux gens d'apprendre à gagner leur vie et de devenir moins dépendants de la charité, mais aussi à la population mondiale de profiter de services et de produits abordables du fait des faibles coûts de production et des frais généraux négligeables.

研究所根据本身的经验,非常肯定地认为,如果象孟加拉国那样鼓励成立自助小组,人民不仅可以学到谋生技能,少依赖外人的施舍,又因为生产成本低,开销费用微不足道,可以向全世界的人提供廉价的服务和产品。

Ce n'est pas la charité qui est demandée mais un investissement sain et judicieux dans notre avenir commun.

现在需要的并不是慈善施舍,而是对我们共同的未来进行健全、明智的投资。

La politique de la Banque en matière de prêts est fondée sur la conviction que les pauvres n'ont pas besoin de charité, mais d'instruments qui leur permettent de se prendre en charge.

银行的借贷政策基于这样一个信念:穷人并不需要施舍,只需要能帮助他们自力更生的工具。

La création de possibilités d'exportations pour les pays en développement ne doit pas être considérée comme un acte de charité mais plutôt comme un moyen de leur permettre de participer pleinement à l'économie mondiale et d'accélérer les efforts déployés pour éradiquer la pauvreté et, à long terme, promouvoir un ordre mondial plus juste et plus sûr.

为发展中国家创造贸易机会不应被看作是慈善行为,而应该被看作是使它们能够充分参与世界经济、加强消除贫穷以及从长远来看促成一个更为公正和更为安全的世界秩序努力的工具。

法语百科

Guido Reni, La Charité, palais Pitti.

Dans le langage ordinaire, la charité est une vertu qui porte à désirer et à faire le bien d'autrui. C'est donc un acte inspiré par l'amour du prochain. Dans le langage des théologiens, elle désigne à la fois l'amour de Dieu pour lui-même et du prochain comme créature de Dieu. La première encyclique du pape Benoît XVI s'intitule ainsi Deus caritas est (« Dieu est amour »), en référence à la Première épître de Jean. La charité est en outre définie comme l'une des trois vertus théologales du christianisme (aux côtés de la foi et de l'espérance).

Enfin, dans son sens dérivé, « la Charité » est le nom donné à certains hôpitaux ou hospices religieux, dans lesquels ces œuvres de bienfaisance sont réalisées.

Étymologie

Le mot « charité » est la francisation du latin caritas, -atis, signifiant d'abord cherté, puis amour (et dont le mot anglais care, qui signifie le soin au sens le plus large, est l'un des dérivés). Cicéron, par exemple, prônait la « caritas generis humani », ce qu'on peut traduire par « amour du genre humain ». C'est par caritas que saint Jérôme, dans sa traduction latine (dite Vulgate) de la Bible, rend le mot grec agapè du Nouveau Testament. Le terme hébreu correspondant est hesed (חסד), que le dictionnaire Brown-Driver-Briggs traduit par « amour ». Le concept de hesed (charité, bonté, amour de Dieu et du prochain) apparaît à de nombreuses reprises dans l'Ancien Testament.

Vertu théologale

Deux des trois vertus théologales représentées sous la chaire de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens. La charité est à gauche de l'illustration.

La charité est la vertu reine des vertus: l'amour de Dieu et du prochain. Dans une perspective chrétienne, elle est la vertu théologale par laquelle on aime Dieu par-dessus toute chose pour lui-même, et son prochain comme soi-même pour l’amour de Dieu. Elle assure et purifie la puissance humaine d’aimer et l’élève à la perfection surnaturelle de l’amour divin. Saint Paul en a donné une définition: “La charité prend patience, la charité rend service, elle ne jalouse pas, elle ne plastronne pas, elle ne s’enfle pas d’orgueil, elle ne fait rien de laid, elle ne cherche pas son intérêt, elle ne s’irrite pas, elle n’entretient pas de rancune, elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle trouve sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout. [...] Les trois demeurent: la foi, l’espérance et la charité. Mais la charité est la plus grande.” (I Co 13, 1-7. 13). Supérieure à ces deux vertus, elle constitue le “lien de la perfection”. Thomas d'Aquin ira jusqu'à dire qu'elle est la forme suprême de toutes les vertus théologales, commentant un verset de saint Paul ; la foi et l'espérance seraient rendues caduques par le retour de Dieu parmi les hommes, ne laissant de place qu’à l'exercice de la charité: “Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité”. Dès le XII siècle, dans un monde confronté à l’urbanisation, la charité s’organise en même temps qu’émerge la réalité sociale des pauvres; l’on distingue dès lors plusieurs catégories de pauvreté. Du point de vue théologique se généralise la notion de pauvreté volontaire (paupertas spontanea), adoptée par les moines dans un souci d’humilité et de vie apostolique. Cette pauvreté volontaire s’inscrit dans une démarche plus large d’imitation du Christ qui entraîne le développement de l’assistance pour une double raison: l’imitation des actes du Christ et la révération des pauvres considérés comme des reflets de l’image de Jésus . Ainsi, la charité constitue l’une des questions philosophiques centrales dès le XII siècle, puisque Bernard de Clairvaux, Aelred de Riévaulx, Guillaume de Saint-Thierry, Richard de Saint-Victor ou encore Pierre de Blois y consacrent d’amples réflexions. Cette reflexion théorique aboutit à une classification des œuvres de miséricorde, codifiées au XII siècle comme suit: nourrir les affamés, désaltérer les assoiffés, vêtir les démunis, soigner les malades, visiter les prisonniers, enterrer les morts, selon ce que préconise l’Evangile .Ces six formes de don charitable représentent un devoir pour chaque chrétien, cependant le Moyen Âge voit les ordres religieux s’en emparer jusqu’à s’en faire une règle pour certains. Ainsi, les Antonins, les Trinitaires, les frères du Saint Esprit et bien entendu les Hospitaliers pratiquent cette charité et la transforment en une pratique d’assistance collective dès le XII siècle.

Représentations

La charité et ses enfants Metropolitan Museum of Art. Toile franco-flamande du milieu du XVI siècle

Dans la tradition iconographique chrétienne, l'allégorie de la Charité est souvent celle d'une jeune femme allaitant des nourrissons. Les peintres italiens de la Renaissance représentent également la Charité sous les traits d'une jeune femme donnant le sein à un vieillard décharné. Ils reprennent ainsi le thème de la Charité romaine.

Image du Sacré-Cœur révélée à sainte Marguerite-Marie Alacoque.

Le mot Caritas est inscrit dans l'image du Sacré-Cœur révélée à sainte Marguerite-Marie Alacoque. Le Sacré-Cœur est par conséquent devenu dans la religion catholique le symbole de la charité chrétienne issue de Dieu. C'était, par exemple, la devise du Père de Foucauld, avec l'image du Sacré-Cœur brodé sur sa poitrine.

Dans les rituels maçonniques en particulier dans celui du 18ème degré Chevalier Rose Croix au Rite Écossais Ancien et Accepté (R.E.A.A.) il est fait mention des trois vertus théologales et le chevalier Rose Croix porte un bijou en sautoir représentant un pélican nourrissant ses petits, symbole de charité et d'amour.

Sculpture de la charité, église de Commana (Bretagne)

Maisons de Charité au Moyen Âge

Depuis le Moyen Âge jusqu'au XIX siècle ce sont les hospices qui accueillent les pauvres et les orphelins dans de nombreuses villes de France, gérées par des confréries ou les fabriques des paroisses ou par les filles de la charité (Sœurs de Saint Vincent de Paul) et ursulines) Elles s'organisent au niveau des paroisses en bureau de charité qui sont à l'origine des CCAS modernes (centre communal d'action social), et gèrent les Hôtels Dieu des communes et des villes Hôtels Dieu qui sont eux à l'origine de nos hôpitaux publics.

Les missions des Maisons de Charité

Prendre soin des "Pauvres du Christ" pour prendre soin de la société

À l'époque médiévale, les hôpitaux remplissent deux missions: celle d'accueillir les pauvres, les pèlerins de passage, pour une ou plusieurs nuits (c'est la fonction des hospices), et celle de fournir un refuge plus durable et des soins aux orphelins, femmes en couches ou malades (c'est la mission des Hôtels-Dieu) . Les maisons de charité appartiennent à la seconde catégorie. Cependant, dans la pratique, ces hospices et maisons font partie de la même structure hospitalière, ce qui entraîne des confusions d'appellation et de missions. Ainsi les maisons de charité et autres maisons-Dieu accueillent-elles généralement indistinctement les malades, les pauvres, les enfants abandonnés, les pèlerins, qui sont tous réunis sous l'appellation "pauvres du Christ" (pauperes Christi). Ces pauvres rappellent le Christ de deux manières: ils reflètent l’humilité du Christ dans leur dénuement, mais sont également la représentation des épreuves physiques qu’il a traversées. Ils sont une image de Christus dolens. Leurs souffrances et leur pauvreté sont donc un exemple de vie apostolique, ce qui explique que les moines embrassent la pauvreté volontaire, mais leur confèrent également le statut d’intercesseurs auprès du Christ. Outre le devoir de charité dicté par la vertu théologale, prendre soin des pauvres du Christ signifie, au Moyen Âge, prendre soin de toute la société, celle-ci étant conçue comme un corps ; venir en aide aux plus démunis grâce aux dons (de temps ou de biens) des plus aisés permet d’assurer le salut des individus charitables, mais aussi de la société toute entière. Les individus charitables se préparent à leur jugement personnel par leurs actes, et le groupe des pauvres intercède favorablement en faveur du groupe social qui a pris soin d’eux. Cette question du salut se pose avec de plus en plus d’acuité à partir du XII siècle et particulièrement aux XIV siècle et XV siècle, au fur et à mesure que les inquiétudes liées aux difficultés (guerres, épidémies, pauvreté économique) s’exacerbent . C’est durant cette période que les hôpitaux s’implantent et institutionnalisent l’assistance.

Soulager d'abord l'âme, ensuite le corps

Les pauvres, lorsqu’ils sont admis dans ces maisons de charité, peuvent attendre plusieurs types de soins, physiques et moraux. Les premiers sont assez rudimentaires puisque les hôpitaux médiévaux ne sont pas peuplés de médecins, lesquels se trouvent démunis devant la plupart des affections touchant leurs patients, mais d’un personnel, laïc ou religieux, dévoué à la charité. Les besoins primordiaux des malades, orphelins, pèlerins ou encore vieillards sont donc pris en charge : ils se voient offrir un repas consistant plus une collation légère de type bouillon chaque jour, un lit, un toit et un chauffage, et parfois même des vêtements ou des chaussures, selon l’établissement où ils se trouvent, mais aussi la période de l’année (certaines dates comme Pâques sont en effet l’occasion pour les hôpitaux de faire des donations de vêtements et de nourriture supplémentaire par exemple). Cependant, l’accueil des maisons-Dieu consiste surtout à prodiguer des soins à l’âme des malades. Les clercs œuvrant dans ces établissements ont pour mission première d’écouter les pécheurs et de recevoir leurs confessions. Il s’agit de remettre le pécheur dans le droit chemin, d’autant que son avenir est généralement incertain aux vues de sa condition socio-économique et de sa santé. La vocation des personnes travaillant dans ces établissements, qui sont avant tout des clercs ou des laïcs faisant œuvre de miséricorde, et non des médecins, explique en partie cette absence de soins physiques ; mais il y a également une raison théorique. Le XII siècle voit en effet se mettre en place, suite aux reflexions sur les corps sociaux , des interdictions à l’encontre des clercs réguliers et séculiers. Afin que chaque corps social remplisse une fonction, l’exercice de la médecine est réservé aux laïcs (à l’exception des infirmeries de monastères, où les moines peuvent se soigner entre eux) . Les conciles de Clermont (1130) et de Reims (1131) initient ce mouvement d’encadrement des pratiques qui touche toute la chrétienté. Les clercs continuent d’assumer la prise en charge des malades, mais le soin de l’âme prime sur celui du corps.

Le personnel et le mode de vie des Maisons de Charité

Une communauté de clercs au service du siècle

Les établissements hospitaliers sont peuplés dans leur majorité par des clercs qui appartiennent à des ordres pour lesquels la charité revêt une importance particulière (bénédictins, clunisiens, cisterciens, chartreux, hospitaliers) . Ces personnels religieux vivent très souvent selon la règle bénédictine. Cela étant, des variations de règles de vie et de gestion existent selon les régions et les maisons. Ainsi, les dates de grande aumône où des vêtements sont par exemple distribués peuvent varier en fonction du saint patron de l’établissement, ou le nombre de repas offerts aux pauvres peut différer d’une maison à une autre (voir par exemple pour la région du Bas-Rhône l’abbaye de Saint-Gilles et le prieuré Saint-Pierre de Saint-Saturnin-du-Port). Hormis ces maisons-Dieu appartenant à des ordres réguliers, on trouve également des hôpitaux rattachés à l’église cathédrale d’une ville. Ils sont les héritiers des premières maisons épiscopales œuvrant pour les pauvres du IX siècle au XI siècle. Ces établissements ne sont donc pas soumis à la règle de saint Benoît, mais à celle de saint Augustin concernant les chanoines.

Parmi ces maisons de charité, certaines sont sous le contrôle de monastères féminins. Les moniales, cependant, n’ont sans doute pas joué le même rôle que les moines dans l’assistance aux pauvres. Une différenciation entre les sexes s’opère dès le XIII siècle. Déjà auparavant, les mentions d’œuvres de miséricorde effectuées au sein des monastères féminins étaient très rares . Puis, en 1298, le pape Boniface VIII confine les moniales dans leurs monastères et les consacre à la contemplation plutôt qu’aux œuvres . Elles ne s’impliquent donc pas personnellement dans les œuvres charitables, et délèguent leur pouvoir à un recteur masculin dans les établissements placés sous leur autorité.

Le mode de vie des clercs

Ces officiants des hôpitaux, des hommes obéissant à une règle, partagent donc leur vie entre les soins aux pauvres et la vie spirituelle inhérente à leur groupe social. Il s’agit de trouver le juste équilibre entre la vie active, tournée vers les œuvres de miséricorde, séculière, et la vie contemplative, tournée vers la prière et la réflexion spirituelle. Cette alternance doit protéger les clercs d’une trop grande contamination par le siècle et ses péchés, mais également leur apprendre l’humilité . Le rôle du personnel des hôpitaux médiévaux est donc bien de prendre soin de leur prochain, mais aussi de prendre soin de leur groupe social en remplissant leur office de prières .

La difficile cohabitation de l'éthique et de l'économique

Comment subvenir aux besoins de la communauté hospitalière

Les communautés des maisons-Dieu nécessitent un moyen de subsistance puisqu’elles doivent non seulement entretenir leur personnel mais surtout subvenir aux besoins des pauvres qu’elles accueillent. Elles trouvent donc leurs ressources dans les revenus des terres qui leur sont accordées à leur fondation. Elles peuvent également obtenir une rente monétaire lors de cette fondation actée par l’autorité ecclésiastique concernée (archevêque, Pape, abbé d’un couvent). Les maisons placées sous l’autorité du Pape bénéficient également de privilèges juridiques et fonciers: elles ne dépendent pas des autorités laïques mais relèvent uniquement de la juridiction du saint Siège, obtiennent un cimetière ou une chapelle privés . En plus de ces revenus premiers, les hôpitaux médiévaux bénéficient de donations de laïcs. Dans le souci de veiller à son propre salut, l’individu peut en effet faire un don d’argent, ponctuel, ou bien de revenus fonciers perpétuels (donation de terre arable, de pièce de vignes) . Les donateurs peuvent être importants (ducs, princes) et participer à la vie de l’établissement activement (construction d’une chapelle, rente annuelle), ou être humbles, mais tout de même donner certains biens (veuves donnant les biens ayant appartenu à leurs maris, par exemple) . Les clercs vivant dans la communauté charitable sont eux-mêmes des donateurs qui font don de leur vie et de leur être à la maison de charité qu’ils intègrent. La dynamique du don est donc centrale pour ces établissements qui vivent eux-mêmes en grande partie de dons, qu’ils redistribuent à leurs pauvres. Une économie du don, au sens matériel comme au sens spirituel, se développe donc dans un souci individuel et collectif de salut. Ceci pose la question du rapport entre l’économie et la notion spirituelle de salut de l’âme, car sauver son âme nécessite des fonds ou des biens à distribuer .

Des établissements romains aux mains des pouvoirs laïcs locaux

Bien que présents, pour la France, dès l'époque franque, les établissements de charité connaissent leur essor au XII siècle. C'est une période faste pour les hôpitaux qui, non seulement se multiplient, mais, qui plus est,obtiennent le plus souvent la protection du Pape. Cette période de relative indépendance encadrée par l'Église (autorité directe du Pape, contrôle épiscopal ou régulier) va néanmoins connaître de rapides changements, car les biens des hôpitaux représentent une tentation pour les administrateurs laïcs et l'Église romaine rencontre des difficultés à contrôler son chapelet d’établissements disséminés géographiquement. Les autorités laïques s’immiscent progressivement, du XII siècle au XV siècle, dans la gestion des maisons de charité. Le recteur est souvent un laïc, nommé à ce poste pour des raisons de clientélisme régional dont la papauté n’a pas toujours conscience. De même, des frères convers entrent dans ces établissements par dévotion mais aussi pour des raisons d’ordre social. Cette ingérence laïque fragilise les biens de l'Église qui sont ainsi parfois victimes de simonie. Cette administration laïque n’est pas systématiquement néfaste, puisqu’elle peut répondre à une incapacité de l’autorité pontificale à contrôler des établissements lointains et à un besoin de personnel qualifié dans des domaines concrets (administration économique) et non plus uniquement spirituels, mais le résultat est tout de même le glissement des maisons de charité vers le domaine laïc . La hiérarchie ecclésiastique réagit en instaurant au XIV siècle le système des visites épiscopales. L’évêque fait des visites régulières aux établissements situés dans son diocèse afin de vérifier que le personnel respecte les règles dans l’administration de leur communauté et l’accueil des malades . Malgré cette tentative épiscopale, l'Église reste distante de la pratique charitable et de la tension de plus en plus vive qui s’instaure entre éthique et économie. Le contrôle de ces biens lui échappe, ce qui précipite la chute du système religieux d’assistance publique; aux XIVetXV siècles, les maisons de charité passent d’un brillant modèle religieux d'altruisme à une difficile question de faillite et d’impossible contrôle . Dans les deux derniers siècles du Moyen Âge, les pouvoirs laïcs récupèrent le contrôle de ces établissements hospitaliers, qui deviendront à l'époque contemporaine nos hôpitaux publics, répondant parfois toujours à l'appellation d'Hôtels-Dieu.

Les Maisons de Charité de la Révolution à nos jours

La Charité, peinture de François Bonvin (1851).

La saisie des biens nationaux et la loi du 7 Frimaire an 5 (27 novembre 1796), provoquent la dissolution de toutes les fabriques, confréries, congrégations, et la gestion par les communes de la charité au travers du bureau de bienfaisance et des hospices civils (voir : Hospices civils de Lyon, conseil général des hospices de Paris APHP) Le Concordat de 1801 va rétablir partiellement l'intervention des œuvres religieuses. En permettant aux sœurs de revenir dans les hôpitaux mais sous le contrôle des municipalités, puis de l'État. Les bureaux de charité même quand ils gardent cette appellations vont rester sous le contrôle direct des municipalités. Les bureaux de charité et les bureaux de bienfaisance vont distribuer des aides en natures (nourriture, vêtement...) Cette activité étant au centre des préoccupations politiques au début du XIX. Une des causes directes de la révolution de 1789 étant la crise frumentaire de 1788 ( le boulanger, la boulangère et le petit mitron ramenés de Versailles à Paris en 1792, chute de la royauté ). À la fin du XIX, les aides en nature sont supprimées au profit des aides financières. Elles reprennent sous la forme moderne des restos du cœur de la banque alimentaire, des épiceries sociales, des soupes populaires.

Ambiguïté du concept

Dans le langage courant contemporain, le mot charité est à utiliser avec précaution car, selon certaines sensibilités, il peut être chargé de significations dérivées, éloignées du concept initial :

La charité est parfois considérée comme obligatoirement liée à une pratique religieuse, ce qui a pour effet de rendre l'utilisation du mot délicate dans le contexte des sociétés francophones contemporaines laïques;

La charité est également perçue, dans certains contextes, comme une relation inégale impliquant une situation humiliante pour la personne aidée, et non comme un comportement social réellement bienveillant et utile.

Ces dérives de sens ont entraîné d'importantes restrictions d'usage du mot charité, qui a notamment disparu du vocabulaire administratif où il est remplacé par des notions alternatives jugées plus neutres (comme solidarité, action sociale, etc), et qui est même souvent utilisé avec une connotation péjorative dans le discours public.

法法词典

charité nom commun - féminin ; singulier

  • 1. assistance bienfaisante

    vente de charité

  • 2. attitude bienveillante Synonyme: bienveillance Synonyme: bonté

    je l'ai aidé par pure charité

  • 3. religion : dans la religion catholique une des trois vertus théologales de la religion catholique

    la foi, l'espérance et la charité

charité bien ordonnée commence par soi-même locution proverbiale

  • 1. il faut d'abord prendre soin de soi avant de s'occuper des autres

    il a mis de l'argent de côté avant d'aider ses amis dans le besoin: charité bien ordonnée commence par soi-même

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plisser v. t. 1. 做出褶, 打褶, 打裥:2. 弄, 使起纹, 使起:3. 使起波伏褶v. i. 1. 有褶, 有纹, 有波状褶:2. [罕]起se plisser v. pr. 有褶, 起常见用法

téléacheteur téléacheteur, sen. 电视

indemne a. 1[法]未受失的, 得到赔偿的2丝毫的, 未受伤害的:常见用法

aquilon 朔风,劲风

sectateur sectateur, tricen. m <旧>宗派信徒, 学派信徒

finir 结束,完成

cape n. f. 1斗篷, 披风2包雪茄的最外层烟叶3圆顶礼帽[也称chapeau melon]常见用法

signer v. t. 1. , 在…名: 2. 加以印记:3. [古](督徒)划十字祝福4. 笨拙地仿效; 滑稽地学样:5. 假装, 装作, 装出se signer v. pr. (督徒)划十字常见用法

causerie n.f.1. 交, 闲 2. 漫, 座