词序
更多
查询
词典释义:
enchanteur
时间: 2023-09-19 16:43:26
[ɑ̃∫ɑ̃tœr]

enchanteur, eresse n. 1. 巫师,魔法师 2. 〈转〉迷人者 a. 迷人,十分动人

词典释义
enchanteur, eresse

n.
1. 巫师,魔法师
l'enchanteur Merlin 魔法师默林

2. 〈转〉迷人者

a.
迷人,十分动人
une musique enchanteresse 迷人
un paysage enchanteur 极美风景
une voix enchanteresse 动人

近义、反义、派生词
名词变化:enchantement, enchanteuse
动词变化:enchanter
形容词变化:enchantée, enchanteuse
近义词:
beau,  captivant,  charmant,  délicieux,  magicien,  séducteur,  charmeur,  ensorcelant,  envoûtant,  fascinant,  féerique,  grisant,  magique,  merveilleux,  ensorceleur,  exquis,  fascinateur,  gai,  heureux,  joli
反义词:
chagrinant,  désagréable,  horrible,  repoussant,  triste,  antipathique,  horrifiant,  répugnant
联想词
féerique 仙境,梦境,美妙; enchantement 施魔法,魅惑; enchanté 中魔法; magique 魔术; idyllique 田园诗,牧歌,村歌; bucolique 田园诗,牧歌; merveilleux 令人赞叹,卓越; verdoyant 青翠, 葱绿, 绿油油; charmant 迷人,富于诱惑力; paradisiaque 天堂,极乐世界; exceptionnel 例外;
短语搭配

site enchanteur迷人的风光

une musique enchanteur, eresseeresse迷人的音乐

une voix enchanteur, eresseeresse动人的声音

原声例句

Une des enluminures y insiste sur un épisode où l'enchanteur Maugis et Bayard enlèvent l'empereur Charles.

其中有一幅插图强调了一个情节,即魔法师莫吉斯和贝亚尔绑架了查理皇帝。

[硬核历史冷知识]

Voilà, c'était un enchanteur ! - Oui bon, un magicien, un mage !

是的,他是魔术师!嗯,魔术师!

[Français avec Pierre - 语音篇]

Viviane, qui est aussi appelée la Dame du Lac, apprend les secrets et les tours de magie de Merlin l'enchanteur, qui perd peu à peu ses pouvoirs.

薇薇安,又叫湖之夫人,她习去梅林那些魔术的秘密,梅林正在逐渐失去他的能力。

[亚瑟王与圆桌骑士]

Il possède une grande force magique, dit l’enchanteur.

“他有着很强大的魔力!”魔法师说。

[亚瑟王与圆桌骑士]

C’est un séjour enchanteur, à ce que l’on assure.

“据说那是一个迷人的地方。”

[基督山伯爵 Le Comte de Monte-Cristo]

Ah… la France, pays aux mille fromages contrés enchanteresse, aux paysages à couper le souffle entre terre, mer, Gérard Depardieu et montagnes.

啊......法国,千种奶酪的国度,海陆间迷人的风景,Gérard Depardieu和壮阔的山脉。

[Topito]

Cependant, si mon oncle ne remarqua rien de ces sites enchanteurs, il fut vivement frappé par la vue d’un certain clocher situé dans l’île d’Amak, qui forme le quartier sud-ouest de Copenhague.

但是叔父虽然不注意这些令人喜爱的景色,他却被哥本哈根西南角的阿马克岛上一所教堂的尖顶吸引住了。

[地心历险记 Voyage au centre de la Terre]

Oh ! mon Dieu, mon Dieu ! que j’ai souffert ! murmura milady avec cette voix harmonieuse qui, pareille à celle des enchanteresses antiques, charmait tous ceux qu’elle voulait perdre.

“啊!上帝,上帝!真痛苦死了!”米拉迪轻轻唤道;那和谐的叫声宛若古代女巫作法,能使所有想断送她的人走神入魔。

[三个火枪手 Les Trois Mousquetaires]

Je ne connais pas Julien ; ce mot la jeta dans une rêverie, qui bientôt finit par les suppositions les plus enchanteresses ; mais elle les croyait la vérité.

我不了解于连,这句话让她浮想联翩,很快就得出一些最具魅力的假设、而她认为这些假设是真实的。

[红与黑 Le rouge et le noir 第二部]

Il payait cher maintenant ces rêveries enchanteresses qu’il se permettait depuis dix ans sur l’avenir de cette fille chérie.

十年来他为了这个心爱的女儿想入非非,美梦联翩,如今付出了高昂的代价。

[红与黑 Le rouge et le noir 第二部]

例句库

Blottie au coeur d une magnifique vallée, la vieille ville est enchanteresse, merveilleux dédale de ruelles pavées, de vieux batiments en bois, de canaux et de marchés.

隐藏在美丽的河谷中心地带,这座老城就像一个神秘的女巫,那里有砖石小径构砌的迷宫,古老的木屋,运河,还有市场。

Le Festival de jazz de Nice se tient chaque année depuis presque soixante ans dans le site enchanteur des arènes de Cimiez.

每年尼斯的爵士音乐节都会在迷人的希米耶体育馆里举行,到现今为止已经有将近六十年的历史了。

Tout idyllique que puisse sembler ce paradis enchanteur et apparemment sans soucis, il connaît des problèmes.

尽管这个美丽的,似乎无忧无虑的天堂听起来可能很有诗意,但仍然存在着问题。

法语百科

Circé offrant la coupe à Ulysse de John William Waterhouse.

La magie est une pratique fondée sur la croyance en l'existence d'êtres ou de pouvoirs surnaturels et de lois naturelles occultes permettant d'agir sur le monde matériel par le biais de rituels spécifiques.

Dans de nombreuses cultures, les moyens mis en œuvre par la magie en tant que science occulte s’opposent aux religions établies ainsi qu'aux raisonnements scientifiques. Les évolutions des connaissances scientifiques, qui donnent des explications aux phénomènes comme la foudre, les mouvements des planètes, ou les réactions chimiques, se sont progressivement opposés à la croyance en la magie.

Description

Étymologie

Le mot français « magie » vient du latin magia, lui-même issu du grec μαγεία (mageia), « religion des mages perses », « sorcellerie ».

Pour remonter plus haut, il faut aller jusqu'en Perse. Le mot maguš, « mage » en vieux-perse, est visible pour la première fois sur une inscription gravée en 515 av. J.-C. à Béhistoun (Perse antique, Iran actuel), sur les exploits de Darius I, roi de Perse, qui a renversé en 522 av. J.-C. Gaumâta, un mage mède qui s'est proclamé roi de l'empire perse. « Darius le Roi dit : "Ensuite il y avait un homme, un Mage, du nom de Gaumâta." » En perse, mag signifie « science, sagesse ». Héraclite (vers 500 av. J.-C.) est le premier à utiliser le mot, en énumérant « les somnambules, les mages (μάγοι), les bacchants [initiés à Dionysos], les ménades [initiées à Dionysos], et les initiés ». Hérodote, vers 420 av. J.-C., précise le sens : « Les tribus mèdes sont : les Bouses, les Parétacènes, les Strouchates, les Arizantes, les Boudiens, les Mages (μάγοι) ». En fait, les Mages forment la caste sacerdotale des Mèdes, comme les Brahmanes sont la caste sacerdotale des Indiens. Certains Mages sont prêtres. Ils ont diverses fonctions : interpréter les songes, pratiquer la divination, sacrifier au Soleil, à la Lune, à la Terre, au Feu, à l'Eau et aux Vents, chanter la théogonie, participer au pouvoir politique, faire des sacrifices royaux, procéder à des rites funéraires. Comme le montre une sculpture de Kizkapan, ils portent un bonnet qui couvre la bouche, ils officient sur un autel du feu. Le mot « mage » existe donc en Occident depuis le V siècle av. J.-C..

Vers le milieu du IV siècle av. J.-C. le mot Mageia (en latin magia) est employé par les Grecs en tant que doctrine issue de la Perse, notamment avec Zoroastre (vers 590 av. J.-C. ?). Parmi les Mages perses (et non plus mèdes), ou prêtres de Zoroastre, les plus célèbres sont : Ostanès le Mage et Hystaspe, qui seraient venus en Occident dès 480 av. J.-C. Ils auraient accompagné Xerxès I, roi de Perse, en pleines « guerres médiques », jusqu'à Abdère.

Le latin magus paraît dès 506 au concile d'Agde.

Définitions

La sorcière de Augusto De Luca, 1980

Le mot « magie » désigne tantôt une technique (les arts magiques), tantôt des procédés, des opérations, tantôt une action, un effet, mais cela n'est pas si gênant. Par exemple, la magie de Merlin concerne soit l'art magique (art occulte : Merlin connaît et pratique des procédés occultes pour produire des effets merveilleux), soit des procédés magiques (techniques occultes : Merlin utilise des formules secrètes), soit des effets magiques (puissances mystérieuses : Merlin rend invisible).

Apulée : « La magie est la science de la piété et du divin (…). Mes adversaires, toutefois, peuvent adopter le sens du vulgaire, selon lequel le mage, étant en communauté avec les dieux immortels, a le pouvoir de tout faire par la vertu mystérieuse des incantations ».

Helena Blavatsky : « La magie, considérée comme science, est la connaissance des principes et de la voie par laquelle l’omniscience et l’omnipotence de l’Esprit et son contrôle sur les forces de la nature peuvent être acquis par l’individu tandis qu’il est encore dans le corps. Considérée comme art, la magie est l’application de ces connaissances à la pratique ». « La magie est la science de la communication avec les Puissances supra-mondaines éternelles et de leur direction, ainsi que du commandement de celles de ces puissances appartenant aux sphères inférieures ; connaissance pratique des mystères cachés de la nature connus seulement du petit nombre parce qu'il est très difficile de les acquérir sans tomber dans les péchés contre nature ».

Aleister Crowley : « La Magie est la Science et l'Art d'occasionner des Changements en accord avec la Volonté ».

Papus : « La Magie est l'étude et la pratique du maniement des forces secrètes de la nature ».

Pierre A. Riffard : « La magie est l'action efficace sur un objet réel ou mental, par la parole, le geste, l'image ou la pensée, indépendamment des catégories de l'être (espace, temps, causalité), mais conformément à des correspondances soit analogiques [par exemple, rouge = le fer, le mardi] soit mécaniques [rouge → excitation, mûrissement] ».

Définition du dictionnaire Hachette : « Science occulte qui permet d'obtenir des effets merveilleux à l'aide de moyens surnaturels. » L'idée de magie requiert d'admettre l'existence de forces surnaturelles et secrètes, contraindre les puissances du ciel ou de la nature, recourir à des moyens d'action qui ne sont ni religieux ni techniques mais occultes.

Mage, magicien, magiste y sont distingués.

Le mage est un sage, qui connaît les secrets de la nature (les rois mages).

Le magicien est un praticien, il réalise des merveilles ; dans les années 1760, on disait le comte de Saint-Germain magicien, car, soi-disant, il vivait depuis l'époque de Jésus, ne mangeait pas, créait des pierres précieuses, faisait disparaître les taches des diamants, transmutait les métaux en or…

Le magiste est un sage praticien, il est à la fois savant comme le mage et habile comme le magicien ; au XIX siècle, on considérait Helena Blavatsky et Papus comme des magistes.

Le sorcier (en anglais sorcerer) cherche à faire du mal, par diverses techniques magiques. « La puissance du magicien est merveilleuse, celle du sorcier diabolique et infernale ».

Le mage noir (en anglais witch) nuirait par lui-même, du fait de sa présence ou de ses pouvoirs supposés maléfiques.

D'autres personnes font des « miracles », mais autrement. Le prestidigitateur et le fakir utilisent l'illusion ; le médium et le prodige ont un don ; le saint et le mystique comptent sur Dieu.

Facteurs pratiques de l'action magique

La pratique de la magie repose sur la croyance que l’esprit humain est tout-puissant sur le monde qui l’entoure et qu’une pensée déterminée, bien orientée, bien concentrée, peut se concrétiser, influer sur les choses et les êtres. Mais comment cette concrétisation de la pensée serait-elle possible ? Selon les esprits matérialistes et la plupart des savants, il s’agit d’un phénomène physiquement impossible et dépourvu de fondement scientifique. Selon les magiciens, un pouvoir ou une force secrète servirait de truchement entre le monde mental et le plan de la réalité physique. La magie est, en effet, présentée par ses adeptes comme l’utilisation d’un pouvoir ou d’une force pour influencer une cible donnée (le praticien lui-même, une tierce personne, une collectivité, une chose). Les adeptes de la magie occidentale contemporaine définissent ainsi le rôle des pratiques magiques : mettre en action cette fameuse force ou ce pouvoir pour influencer la destinée d’une cible. La connexion peut être facilitée par des accessoires, comme les encens ou des ingrédients.

D’après certaines théories magiques, l’opérateur doit établir une connexion psychique avec la cible de son action. Il doit ensuite imaginer cette cible dans la situation qu’il souhaite lui voir arriver. Tout cela s’effectue par concentration et visualisation mentale, mais les magiciens s’aident aussi de la parole (alors appelée « incantation »). Cependant, l’être humain ne peut rester concentré sur le même objet bien longtemps. Pour remédier à cela les magiciens utilisent un objet magique (appelé « témoins ». Ce dernier, mis en scène dans un rituel, a pour fonction de faciliter la connexion en question, en aidant le praticien à se concentrer sur sa cible d’une part et sur l’effet qu’il désire d'autre part. Il existe traditionnellement deux sortes de témoins : les témoins d’action (représentations de l’effet désiré, de la situation telle que l’on voudrait qu’elle soit) et les témoins-cibles (représentation de l’individu ou de la collectivité visée). Tous deux entrent dans les facteurs de base de l’action magique.

Glyphes astrologiques. Un rituel magique peut inclure l'emploi d'un glyphe particulier, déterminé en fonction de l'influence planétaire qui correspond au but poursuivi.

Les témoins d’action, qui ont donc pour fonction d’aider le magicien à se concentrer sur l’effet désiré, à s'immerger dans son désir, peuvent être des dessins, des symboles (astrologiques…), de l’encens, des bougies d’une certaine couleur, des huiles… ayant des correspondances de type analogique, archétypal, avec l'effet voulu.

La couleur noire le nombre des bougies sont déterminés en fonction du but poursuivi, d'après des codes ésotériques de correspondances. Dans le cas d’un sort d’amour, le témoin d’action peut être : le dessin d’un cœur, le symbole de la planète Vénus (du fait que celle-ci est associée en astrologie à l’amour), de l’encens de rose (car la rose est traditionnellement associée à la notion d’amour), de l’huile essentielle de rose, une ou plusieurs bougies de couleur rouge (cette couleur étant associée à la passion), etc. Les correspondances peuvent s’appliquer jusqu'à la quantité de bougies : le 15 sera ici de rigueur, car ce nombre est, en numérologie, le signe de l’amour. En somme, un témoin d’action est la représentation symbolique, archétypale, de l’effet désiré. Principes théoriques de l’action magique Comme toute tradition humaine, la magie comporte des aspects théoriques. Il faut noter à cet égard que la séparation entre magie et science est récente, et que bien des savants de premier plan étaient aussi des « magiciens », qui ont appliqué leur esprit à la magie comme ils ont pu le faire dans des travaux maintenant reconnu comme scientifique. il y aura donc des ressemblances. La magie orientale — mésopotamienne, égyptienne, iranienne — explique ses effets par l'archétype, le modèle divin ou cosmogonique. À ses yeux, pour agir magiquement il faut faire comme font les dieux ou faire comme ce fut à l'origine. Les dieux sont des exemples, des créateurs, des tout-puissants, les origines sont des moments forts, ils concentrent des puissances idéales, des possibilités. C'est donc magique, par identification, analogie. On lit souvent sur les papyrus égyptiens ou gréco-égyptiens : « Je suis Isis », « Je suis Osiris ». Bôlos de Mendès, le premier des occultistes, explique la magie par les « sympathies et antipathies » et par les « vertus occultes. » D'après lui, la salamandre et le feu sont en sympathie, le coq et le lion en antipathie, en inimitié ; la dépouille d'un serpent a la propriété merveilleuse de favoriser les menstrues. Pic de la Mirandole, en néoplatonicien, explique la magie par l'amour. « Les merveilles de l'art magique ne s'accomplissent que par l'union et l'actualisation des choses qui sont latentes ou séparées dans la nature. (…) Faire de la magie n'est pas autre chose que marier le monde (Magicam operari non est aliud quam maritare mundum). » Tout comme le vigneron fait une greffe de la vigne sur un ormeau, le magicien lie l'inférieur au supérieur, le matériel au divin, sur le plan du caché, du latent, du séminal. Pour faire un talisman il faut lier le signe gravé ou inscrit à un esprit planétaire, à un des sefirot de l'arbre des kabbalistes. Paracelse explique la magie par l'astral, aussi bien l'Esprit sidéral que le corps astral (corpus sidereum), d'autre part il explique par la volonté et l'imagination du mage. « L'Esprit sidéral » est la lumière répandue dans notre esprit autant que la Raison universelle. « Même les choses insensibles, les plantes, les graines, les fruits, les pierres, etc., tout a un corps astral », celui-ci est un « aimant » qui attire « les influx sidéraux », un « moteur » qui donne vie et esprit au corps élémentaire. Le mage sait capter et diriger « les forces célestes », « les puissances astrales » dans les objets terrestres, mais aussi utiliser les images, les lettres, les chiffres, les mots, les sons. La pensée de Paracelse reste toutefois difficile à appréhender. Agrippa de Nettesheim, Giambattista Della Porta, Swedenborg, la majorité des auteurs expliquent la magie par les analogies et correspondances pour le côté abstrait, par les liens ou les déliements pour le côté concret. C'est la fameuse notion de « ligature » (serrer un lien, faire un nœud). On a là une idée magique de tous temps et pour tous lieux. Exemple : il y a, selon le magicien, analogie, ressemblance, métaphore, apparentement entre l'amour et un lien, un nœud, un enchaînement, donc, pour créer un amour de façon magique, le magicien fera un nœud. L'analogie créera le lien. Recette du IV siècle : « Charme étonnant pour lier une femme aimée. Fais 365 nœuds. » Recette de 1997 : « Pour attirer l'amour. Dans un ruban rouge vous aurez écrit vos deux noms avec le sang de l'un des deux. Liez le ruban de manière à faire joindre les noms. » L'action magique transfère à deux personnes le pouvoir qu'a le nœud sur deux cordes, celui d'unir, de rapprocher. Un mage d'une part scrute, connaît, d'autre part manipule, transfère les équivalences symboliques. Franz Anton Mesmer (1766) et tout le mouvement du magnétisme animal expliquent par un « fluide magnétique universel », ou plus prosaïquement par l'électromagnétisme. Éliphas Lévi explique par la volonté. « Savoir, oser, vouloir, se taire, voilà les quatre verbes du mage (…). Vouloir, vouloir longtemps, vouloir toujours, mais ne jamais rien convoiter, tel est le secret de la force ; et c'est cet arcane magique que le Tasse met en action dans la personne des deux chevaliers qui viennent délivrer Renaud et détruire les enchantements d'Armide. (…) Ce qui rendait Jeanne d'Arc toujours victorieuse, c'était le prestige de sa foi. » Frazer, ethnologue anglais, explique par les associations d'idées. « Les hommes confondent l'ordre de leurs idées avec l'ordre de la nature, et, dès lors, imaginent que le contrôle qu'ils exercent ou semblent exercer sur leurs pensées les autorise à pratiquer un contrôle correspondant sur les choses. » Frazer distingue, dans son analyse de la magie, trois lois, qui marchent par associations (similitude, contiguïté, contrariété). Première loi, la similitude, la sympathie par imitation : « Tout semblable appelle le semblable, ou un effet est similaire à sa cause » ; par exemple, la technique d'envoûtement consiste à percer d'une aiguille une poupée imitant la personne que l'on veut blesser. Deuxième loi, la contiguïté, la sympathie par contact, la contagion : « Les choses qui ont été une fois en contact continuent d'agir l'une sur l'autre, alors même que ce contact a cessé » ; par exemple, un magicien peut blesser une personne en piquant les empreintes de pas laissées par cette personne. Troisième loi : « le contraire agit sur le contraire » ; par exemple, pour contrecarrer une blessure on peut susciter son contraire sous forme d'une image de cicatrisation. Mikhaël Aïvanhov, un maître spirituel bulgare, explique par l'aura. « Être un mage, c'est créer. Le mage véritable est entouré d'un cercle de lumière, son aura, ce halo de lumière invisible qui émane de lui et qu'il a formé grâce à son travail spirituel et à la pratique des vertus. Pour créer, le mage utilise les mêmes moyens que Dieu Lui-même : il projette une image ou prononce un mot qui traverse son aura, et c'est l'aura qui fournit la matière pour la manifestation. » Il existe « trois grandes lois magiques : 1) la loi d'enregistrement, 2) la loi d'affinité, 3) la loi du choc en retour. »

Fonctionnement

La magie noire a des effets négatifs du fait même du magicien, de sa personne, et la sorcellerie a des buts consciemment maléfiques et des moyens intentionnellement négatifs (« diabolisme »). Les mages noirs et les sorciers passent pour être néfastes à la société, ils empoisonnent, ensorcellent, lancent des imprécations, invoquent des diables ou démons, utilisent des figurines d'envoûtement, nouent l'aiguillette (ils provoquent l'impuissance sexuelle), provoquent des sécheresses ou des orages, etc. En 1317, l'évêque Hugues Géraud de Cahors fut condamné au bûcher car il avait essayé de tuer le pape Jean XXII avec des images de cire.

La magie blanche, elle, concerne une utilisation de la magie à des fins altruistes, ou préventives (« magie bleue »), avec des moyens presque toujours positifs, bénéfiques. Elle guérit, protège, exorcise, renforce, réconcilie… Elle invoque les « esprits bons », Dieu… et pas les mauvais démons.

La magie rouge fait son apparition — du moins le terme — vers 1840. La plupart des définitions de la magie rouge l'associent à la sexualité, à l'amour, à la séduction et au plaisir amoureux ou charnel.

La magie verte ne concerne que l'ordre naturel végétal (voire animal, si les bêtes sont sauvages).

La magie bleue désigne parfois toutes les magies de protection.

La magie rituelle, au niveau le plus simple, est une magie opérative, c'est-à-dire faite d'actes réfléchis et efficients. Il suffit d'émettre un son, de poser un objet près d'un autre… Il faut aussi quelques conditions, dont les plus importantes sont, dit-on, « le respect scrupuleux des règles » et « la force magnétique de l'opérateur ». Ces conditions sont déjà si difficiles, que tout échec en magie finit par s'expliquer ! Si l'on ajoute le choix de l'heure propice, du lieu consacré, de l'objet approprié, la magie devient quasi impossible. Le rite du cercle magique est célèbre. Le magicien, avec une épée ou une baguette, trace autour de lui un cercle, pour se protéger d'influences négatives, à l'extérieur, et pour attirer à l'intérieur des puissances positives. Les rites magiques les plus courants sont, quant à la fonction, les rites de renforcement de puissance, de protection, de guérison, de divination, et pour la forme, les incantations, les gestes, les sacrifices… Les grimoires, la franc-maçonnerie occulte, les rosicruciens, la Golden Dawn proposent à leurs adeptes des rituels très complexes.

La magie naturelle est presque une science ordinaire. Les faits existent depuis toujours. Anthème de Tralles, au VI s., savait, techniquement, créer le tonnerre. La notion n'apparaît que vers 1230, grâce à Guillaume d'Auvergne et Roger Bacon et à d'autres auteurs. Della Porta, à la fois magicien et physicien, la définit ainsi : « Naturelle…, cette magie, douée d'une plantureuse puissance, abonde en mystères cachés et donne la contemplation des choses qui gisent sans être appréhendées, et la qualité, propriété et connaissance de toute nature comme sommet de toute philosophie. » En d'autres termes, c'est de la science physique, mais elle porte sur des phénomènes mal connus ou elle crée des phénomènes qui semblent des miracles sans en être, par exemple les feux grégois, l'attraction du fer par l'aimant, les monstres, les illusions d'optique, la prestidigitation. L'antique Claude Élien a donné la clef : « La nature est, elle aussi, magicienne. »

Magie cynégétique. C'est la magie pour la chasse.

Magie divinatoire. Magie et divination ont été confondues jusqu'au début du XIII s., puis on les a distinguées, mais on peut les réunir, quand il s'agit d'interroger occultement le passé, le futur, les secrets, les cachettes. Le cas le plus violent est la nécromancie, où le magicien interroge un mort. Le cas le plus élevé est la théurgie, quand le magicien interroge un dieu ou un ange ; John Dee, avec un médium, a pratiqué des « conversations angéliques » (1581) : « Edward Kelly est un voyant de grande qualité. Il a invoqué et parlé avec Uriel, l'un des Sept Anges. Il prie d'abord avec moi le Seigneur, puis invoque le Bon Ange, écoute ses paroles et répond. »

Magie érotique ou magie sexuelle (en) ou magie rouge. Les moyens traditionnels sont bien connus, du moins en théorie. Déjà Sophocle les cite : « Si, par des philtres et par des charmes qui touchent Héraklès, je l'emporte sur la jeune fille, j'aurai conduit mon plan avec art. » Herbes et incantations. Mais d'autres moyens seraient disponibles, comme la magie de rapprochement, la magie par contact qui permet d'agir sur un objet qui appartient à la personne désirée, les parfums, les visualisations, les rituels…

Magie initiatique. Depuis la Préhistoire, il existe des initiations où l'on transmet un instrument, une technique, un savoir magique, ou qui donnent l'initiation grâce à des opérations magiques telles que l'évocation d'un maître défunt, l'usage d'un talisman.

Magie médicale. Le premier usage de la magie fut probablement la médecine. Quand tous les moyens ordinaires échouent, comment ne pas songer à la magie ? On a alors l'embarras du choix quant aux moyens : pierres ou plantes ou animaux magiques, formules ou gestes magiques, imposition des mains, transes médiumniques, prières… Et les spécialistes sont foule : guérisseurs, rebouteux, radiesthésistes, magnétiseurs, chamanes…

Choses magiques. Pour un mage comme Henri-Corneille Agrippa, le monde « élémental », celui des quatre ou cinq Éléments (Terre, Eau, Air, Feu, Éther), est inférieur, mais « il est gouverné par son supérieur et reçoit ses influences, en sorte que l'Archétype même et le Créateur souverain ouvrier nous communique les vertus de sa toute-puissance par les anges, les cieux, les étoiles, les Éléments, les animaux, les plantes, les métaux et les pierres. » La magie élémentaire porte sur les Éléments, la magie astrale sur les « esprits planétaires » (ceux de Vénus, Mars , etc.)… Les reliques de saints, depuis le VI s. sont supposées avoir des dons miraculeux, leurs tombes aussi.

Fumigations et parfums. L'encens, les odeurs, etc. attirent ou repoussent des forces naturelles ou des « esprits ». Selon le Picatrix (I, 2), « les fumigations donnent des forces et attirent les esprits vers les images », les images magiques.

Nombres magiques. Depuis Pythagore, les magiciens distinguent des supports intelligibles (sons, formes, principes) et des supports sensibles (lettres de l'alphabet, figures géométriques, nombres), et ils croient savoir que les nombres sont des principes d'organisation, des forces. On trouve également des carrés magique ou des tables de lettres magiques, associées tantôt à des planètes tantôt à des forces terrestres (magie hénokéenne)

Signes magiques. Pour le pseudo-Paracelse de l'Archidoxe magique, « Les caractères [écritures et symboles occultes], les mots et les sceaux [images astrologiques] ont en eux-mêmes une force scrète en rien contraire à la nature et n'ayant aucun lien avec la superstition. »

La parole magique est supposé efficace à condition de connaître l'intonation correcte et les mots magiques (voces magicae). La parole magique est, au choix, une prière, une incantation, une formule, des « mots barbares », un nom d'ange, une invocation, une onomatopée, une suite de voyelles… Les magiciens citent la parole biblique : « Que la Lumière soit », ou la formule de consécration romaine Si fas est (« si c'est permis », selon les lois divines ou par les lois naturelles).

Le geste magique est un acte supposé efficace, en particulier le sacrifice. Le geste magique exige souvent des instruments. Les plus connus sont la baguette magique, le miroir magique, le caducée d'Hermès, l'étoile flamboyante. Il faut ajouter des objets plus courants, comme les cierges liturgiques, les coupes d'eau lustrale.

L'imagination magique, par visualisations, symbolisations, rêves, fantasmes, poésie, est censé changer les choses. Le magicien n'invente pas une image, il trouve en esprit la vraie image des choses, par exemple pour l'homme celle d'un pentagramme, pour la planète Saturne celle d'un vieillard. Le rôle de l'imagination a été souligné par Marsile Ficin, Paracelse.

La volonté magique est une force aussi réelle que la volonté physique ou la vapeur. La magie, dit l'illuministe Jacob Böhme, « n'est en soi rien qu’une volonté, et cette volonté est le grand mystère de toute merveille et de tout secret : elle s’opère par l’appétit du désir de l’être. » La pensée unit telle chose à telle chose, selon sa volonté.

Angélologie. Certains magiciens disent agir grâce aux anges, dont ils connaissent les noms ou les « caractères » (glyphes, signes) qui les représentent ; ils sauraient les invoquer et leur ordonner. Un kabbaliste chrétien, Johannes Reuchlin, parle des 72 anges qui « ont pouvoir sur la terre entière » et ont chacun un Nom secret correspondant à un pouvoir de Dieu (Schemhamphoras) ; il ajoute d'autres noms : Metraton (« prince de l'univers »), Raphaël (gouverneur du Ponant), etc. À noter une forme plus polémique d'angélologie / angéologie appelée « magie hénokéenne » dont les spécialistes ne savent pas bien comment elle fonctionne ni quoi en penser exactement ; apparue subitement au XVI siècle en Angleterre, les manuscrits de ce système magique prétendent que la schemamphorash précédemment citée serait une version dégradée de cette magie dite « hénokéenne ». Les esprits ayant donné la dictée des manuscrits se présentent comme des Anges, et expliquent qu'il existe aussi des démons dont ils donnent les noms et fonctions, ainsi que ceux de leurs opposants angéliques.

Démonisme. Le recours aux esprits malfaisants (« magie démoniaque ») au moyen d'invocations (« goétie ») ou de rites (« basse magie ») laisse épouvanter. Pourtant, cela existe et relève du satanisme ou de la magie noire. Mais toutes sortes d'« esprits » existent, pour un magicien, dans les eaux, au ciel, dans les organes, partout, on peut les évoquer et obtenir un résultat. « Un certain Harnouphis, mage égyptien de l'entourage de Marc Aurèle, appela des génies par art magique, notamment Hermès Aérios, et, par leur entremise, il provoqua, dit-on, la pluie. » Déjà Platon associe magie et démons. Saint Augustin ramène tous les supports à l'action des démons : « Avec des herbes, des pierres, des animaux, des sons et des paroles déterminées, des représentations et des images, reflétant les mouvements des astres observés dans leur évolution céleste, les hommes pouvaient fabriquer sur terre des pouvoirs capables de réaliser les différents mouvements des astres… Tout cela vient des démons qui se jouent des âmes soumises à leur pouvoir » (Cité de Dieu, X, 11).

Nécromancie. Une classe courante de magie concerne la magie de la mort et des âmes des morts. Elle inclut, entre autres, les célèbres magies concernant les morts-vivants, les zombis, les fantômes.

Médiumnisme. Le magicien peut passer par un médium à transe, un somnambule. Crowley est entré en haute magie en utilisant, au Caire, les dons de médium de sa première femme, Rose Kelly.

Chamanisme. Un chamane, par définition, entre en communication avec les esprits-maîtres des animaux, qui sont ses « auxiliaires. » Le premier chamane occidental, Aristéas de Proconnèse (vers 600 av. J.-C.), était supposé « prendre la forme d'un corbeau » ; la légende en fait un mage capable de se trouver dans deux lieux distincts à la fois (bilocation), qui pouvait vivre sans manger (inédie).

Théurgie. On n'est pas si loin de l'angélologie pratique. « La théurgie est une forme de magie, celle qui permet de se mettre en rapport avec les puissances célestes bénéfiques pour les voir ou pour agir sur elles (par exemple en les contraignant à animer une statue, à habiter un être humain, à révéler des mystères). » Le théurge invoque ou évoque des « entités supérieures », archanges, anges, génies, esprits ou dieux (« haute magie »), et il s'élève à elles ou bien il les fait descendre vers lui (« télestique »), soit par des moyens spirituels comme la méditation soit par des moyens matériels comme les herbes, la musique, le rhombe. La théurgie était présente chez les néo-platoniciens comme Jamblique et chez les Élus Coëns (voir Martinisme).

Théories sur la magie

Les approches évolutionnistes et positivistes

Les approches sociologiques

Les approches fonctionnalistes

Les approches structuralistes

La magie peut-elle être efficace ?

Point de vue l'historiographie Peu de faits magiques sont attestés. Il s'agit souvent de racontars, d'évènements mal présentés ou mal datés. Prenons la malédiction des Templiers. La légende veut qu'à l'instant de succomber dans les flammes, Jacques de Molay ait lancé une malédiction à l'attention du roi et du Pape : « Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races ! » La malédiction du Templier allait s'avérer : Clément V meurt le 20 avril 1314 d'étouffement et Philippe le Bel décède en novembre 1314 d'un ictus cérébral ; ses trois fils mourront dans les douze années à venir, sans laisser de descendance mâle. En réalité, la malédiction est due à une confusion de Paul Émile, dans le De Rebus Gestis Francorum (1548) avec la malédiction d'un autre Templier. Les biographies racontant Pythagore, Appolonius de Tyane, le comte de Saint-Germain, Helena Blavatsky, Franz Bardon, le guérisseur Serge Alalouf, sont certes fascinantes, mais sont-elles vraies ? Et si elles sont vraies, ne sont-elles pas réductibles à une explication rationnelle (prestidigitation de l'auteur, illusion du spectateur, mécanismes cachés, hasard…) ? Approche parapsychologique Certains « pouvoirs magiques » sont examinés par des parapsychologues, mais ils ne sont guère reproductibles, et on peut les interpréter différemment. Toujours est-il que la psychokinèse, l'influence à distance du magnétiseur, les guérisons paranormales, l'efficacité thérapeutique de la prière n'ont jamais été scientifiquement prouvées. Compréhension épistémologique La magie n'est jamais vérifiable et elle trouve toujours une justification. Si le rite échoue, le magicien dira que les conditions n'étaient pas remplies. Vision sociologique Mauss croit en une « suggestion collective ». La société a une influence sur l'individu. La société ou un groupe croit en la magie, et l'effet se produit, par insinuation. Par exemple, une hantise de la mort, d'origine purement sociale, peut entraîner la mort. Certains aborigènes d'Australie pratiquent le sort de « l'os pointé », qui consiste à viser celui qui doit mourir avec un os d'une longueur de 15-22 cm, d'origine humaine ou animale.

La magie dans le christianisme

L'Ancien Testament rejette les pratiques magiques : « Tu ne laisseras pas vivre la sorcière » (Exode, XXII, 18). « Vous donc, n'écoutez ni vos prophètes, ni vos devins, ni vos songes, ni vos augures, ni vos magiciens » (Jérémie, XXVII, 9). La magie est assimilée aux sacrifices d'enfants par le feu, à la sorcellerie, à la nécromancie, et attribuée aux étrangers, Égyptiens, Mésopotamiens, Perses, Cananéens. Dans le christianisme, la magie a mauvaise réputation. Les gouvernements, de 311 à 361, ont prohibé la magie, l'haruspicine (l'interrogation des entrailles des victimes sacrificielles en vue de la divination), les cultes syriens. Constantin, en 321, punit la simple connaissance de la magie, même sans pratique. Saint Justin (Dialogue contre Tryphon), Ambroise, saint Augustin (De la doctrine chrétienne), les théologiens condamnent, en ne distinguant pas la magie des autres sciences occultes et en y voyant un culte des démons ou une hérésie. L'Église aussi se montre sévère. Le Décret de Gratien, rédigé aux alentours de 1140 et qui rassemble plus de 3800 textes, contient quantité de condamnations. Selon l'Apocalypse les magiciens sont excommuniés de facto ; ils n'ont pas accès à la vie éternelle, et vont directement en enfer.

Histoire de la magie occidentale

À quel moment de la Préhistoire la magie apparaît-elle ? Nul ne peut répondre. On peut imaginer qu'il y a eu des rituels magiques lors de la découverte du feu (750 000 ans), ou que l'homme préhistorique, chasseur (125 000 ans), ait orné des cavernes de représentations d'animaux pour multiplier magiquement leur prise. L'utilisation de l'ocre rouge (280 000 ans) pour les armes, pour les peintures, pour les sépultures est aussi un indice. « L'homme de Néandertal, d'un degré d'évolution antérieur à notre humanité, montre déjà la présence d'un comportement magico-religieux », selon le préhistorien André Leroi-Gourhan. Il est possible que certains personnages peints de 33 000 à 10 000 ans av. J.-C. soient des « sorciers » (selon l'abbé Breuil), ou des « chamanes » (selon Jean Clottes).

Toutefois, Marcel Mauss, Marija Gimbutas et Hiramash convergent tous les trois vers l'hypothèse suivante, en tout ou partie appuyée sur des faits chacun de leurs côtés : Il y a plus de 25 000 ans, l'essentiel des sociétés humaines était de nature matriarcale, et les tailles de ces groupes humains ne dépassaient pas trente ou quarante personnes, ce que le cerveau humain peut naturellement supporter et assimiler dans sa vie sociale. Ils s'adonnaient aussi spontanément à la magie que les humains croyaient en une déesse mère qui aurait créé le monde (et non un Dieu), et qui leur fournissait ce dont ils avaient besoin par la magie. Les peintures sur les parois étaient alors des fétiches, ainsi une scène de chasse avait pour but d'attirer le gibier dans la « vraie vie ». Leurs habitats se situant dans des grottes, ils imaginaient que ces cavernes étaient « l'utérus » de la Déesse Mère, au sein de laquelle toute « semence de désir » (en l'occurrence la peinture illustrant le vœu) déposée sur les parois aboutirait nécessairement à la réalisation de ce vœu. Puis, il y a 7 000 ans de cela, pour des raisons encore obscures qu'Hiramash identifie symboliquement au mythe de la victoire d'Horus (patriarcat) contre Seth (matriarcat), l'ensemble des sociétés humaines bascule vers le patriarcat, avec des religions à dieux dominateurs et la conviction intime que l'homme est supérieur à la femme. Des groupes de plus de quarante personnes se forment pour rechercher plus de « grandeur », c'est la naissance des institutions, des églises, des religions et des administrations, dont Hiramash avance qu'elles sont vouées à l'échec en tant que systèmes. Le sens de l'honneur apparaît, les états, les polices et les armées également ainsi que le mythe d'une « tradition magique primordiale » et une propension à l'irrespect de la nature (la Mère primordiale) et à la pollution ; l'ensemble des conséquences évaluées scientifiquement de ce basculement est abordé en anthropologie politique.

La magie grecque commence peut-être en Crète avec les Dactyles (métallurges), les Courètes (danseurs) (vers 2500 av. J.-C. ?). On connaît des chamans grecs dès 600 av. J.-C.. Les principaux documents sur la magie antique consistent en papyrus magiques, en tablettes de malédiction et en amulettes. Les esprits ont été marqués par ce passage du Corpus Hermeticum, traité XIX : Asclépius (I s.) : « Ce sont des statues pourvues d'une âme, conscientes, pleines de souffle vital, et qui accomplissent une infinité de merveilles, des statues qui connaissent l'avenir et le prédisent par les sorts, l'inspiration prophétique, les songes et bien d'autres méthodes, qui envoient aux hommes les maladies et qui les guérissent, qui donnent, selon nos mérites, la douleur et la joie ». Hérodote condamne les mages, considérant que ces conseillers de palais sont des intrigants et qu'ils se trompent dans leurs interprétations.

La magie est contrôlée politiquement, elle menace l'autorité. À Rome, la Loi des douze tables (450 av. J.-C.) sanctionne quantité d'opérations magiques, en particulier contre les terres d'autrui. L'empereur romain Constant I, en 341, interdit la magie, sous peine capitale. L'Église s'inquiète plutôt de paganisme, hérésie, concurrence à la création divine : le concile de Laodicée (Laodicæa ad Lycum), vers 3**, dans son 36 canon, interdit aux prêtres de s’occuper de magie et de sorcellerie. L'Église distingue les arts magiques et la magie lors du concile d'Ancyre, en 314. Le Code de Théodose interdit la divination et la magie en 439.

Le Moyen Âge vit sur cette définition confuse du magicien par Isidore de Séville vers 630

La Renaissance, en étudiant les textes, en développant le libre examen, met de la clarté et de l'intelligence, même si alors le mot « magie » désigne la philosophie occulte, l'ésotérisme. Selon Robert-Léon Wagner, « l'élaboration intellectuelle du concept de magie n'est pas antérieure au XVI siècle. » De grands esprits expliquent : Marsile Ficin, Jean Pic de la Mirandole en 1496, Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim en 1510, Paracelse en 1537, Nostradamus, Giordano Bruno, Thomas Campanella. L'influence de la kabbale se fait sentir. Les notions de microcosme, de signature, de magie naturelle, d'analogies s'imposent. En 1575, Camerarius divise la magie en incantations, prestiges et évocation des morts.

Le XVII ne confond plus astronomie et astrologie, physique et magie naturelle, théologie et théosophie. On rationalise la magie, avec Robert Fludd, Athanase Kircher. En France, le dernier auteur à croire aux magiciens et sorciers est Jacques d'Autun (L'incrédulité sçavante, 1671). En France, par édit royal de 1682, sous Louis XIV, la notion de sorcier ou magicien est supprimée : désormais l'État ne reconnaît plus que des charlatans, des imposteurs, ou des imaginatifs, des fous. Il faudra attendre 1735 en Angleterre (Witchcraft Act).

Le XVIII s. parisien voit défiler de hautes figures de la magie, comme le comte de Saint-Germain en 1763, Franz Anton Mesmer en 1778, Cagliostro en 1785, tous contestés. Plus discrets, d'autres pratiquent la théurgie, dont les martinistes (J. Martines de Pasqually, Louis-Claude de Saint-Martin). Des grimoires, nettement satanistes, circulent, par exemple Le grimoire d'Honorius III (vers 1670) , Le grand grimoire, ou Dragon rouge (1750 ?).

Bibliographie

Papyri Graecae Magicae (PGM, recueil des textes magiques grecs, du IV s. av. J.-C. jusqu'au IV s., trad. : Michaël Martin, Les papyrus grecs magiques, Éditions Manuscrit-Université, "Histoire", 2002, 284 p.

Grand papyrus magique n 754 de la Bibliothèque nationale de Paris (PGM IV.297-408) (IV s.), trad. du grec : Manuel de magie égyptienne, Paris, Les Belles Lettres, "Aux sources de la tradition", 1995, 165 p. En fait partie la Liturgie mithriaque ou Rituel mithraïque

pseudo-al-Majrîtî (Picatrix), Le but des sages dans la magie (Ghâyat al-hakîm fi'l-sihr) (Picatrix) (vers 1050), trad. de la version latine (1256) : Le Picatrix, Turnhout (Belgique), Brepols, "Miroir du Moyen Âge", 2003, 383 p. Extraits en ligne :

Le grand et le petit Albert (vers 1245-1703 pour le Grand Albert, avec des extraits, effectivement, d'Albert le Grand), trad. du latin, Trajectoire, 1999, 391 p. Extraits en ligne du Grand Albert : . Petit Albert :

Marsile Ficin, Les trois livres de la vie (1489), trad. du latin, Fayard, "Corpus des œuvres de philosophie", 2000, 276 p.

Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim, La philosophie occulte ou la Magie (1510, 1 éd. 1531-1533), livre I, 218 p. : La magie naturelle, livre II, 228 p. : La magie céleste, livre III, 248 p. : La magie cérémonielle, trad. du latin Jean Servier, Paris, Berg International, 1982. Le livre IV est apocryphe et démoniaque : La philosophie occulte, livre quatrième. Les cérémonies magiques (1559), Paris, Éditions traditionnelles, 2000, 80 p.

Paracelse, De la magie. Étude et textes choisis par Lucien Braun, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 1998, 147 p.

Éliphas Lévi, Dogme et Rituel de la haute magie (1854-1861), Histoire de la magie (1859), La clef des grands mystères (1859) : Secrets de la magie, Paris, Robert Laffont, "Bouquins", 2000, 1066 p. En ligne :

Papus, Traité méthodique de magie pratique (posthume, 1924), Saint-Jean-de-Braye, Dangles, 1999, **8 p. En ligne :

Philippe Pissier, Magick, partie I &II (traduction d'Aleister Crowley), éditions Blockhaus

Philippe Pissier, EQUINOXE, revue, deux livraisons à l'heure actuelle, remplies de traductions de textes de Crowley.

Franz Bardon, Le chemin de la véritable initiation magique (1956) en ligne , La pratique de la magie évocatoire (1956), La clé de la véritable Kabbale (1957), trad. de l'all., Courbevoie, Éditions Alexandre Moryason, 2001

Jean-Pascal Ruggiu, Rituels magiques Golden Dawn, tome 1

Alexandre Moryason, La lumière sur le royaume ou Pratique de la magie sacrée au quotidien, tome 1 (Moryason, en tant qu'éditeur, a permis que Franz Bardon soit publié en France)

Jules Garinet, Histoire de la magie en France, (1818).

Pierre Christian, Histoire de la magie (1870), 666 p.

Edward B. Tylor, La civilisation primitive (1871), trad. de l'an., Paris, Reinwald, 1876, 2 t.

Daremberg et Saglio, Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, 1877-1919, article "Magia" Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Marcel Mauss, Esquisse d'une théorie générale de la magie (1902-1903, 1 éd. 1950), in Sociologie et Anthropologie (1902-1934, 1 éd. 1950), Paris, PUF, 2004, p. 1-141

James George Frazer, Le Rameau d'or (1911-1915), trad. de l'an., Paris, Robert Laffont, "Bouquins", 1981, vol. I : Le roi magicien dans la société primitive (1890). Texte en ligne (en anglais) : Frazer, Sir James George. 1922. The Golden Bough

Lynn Thorndike, A History of Magic and Experimental Science during the first thirteen centuries of our era (1923-1934), New York, Columbia University Press, 1984, 8 vol. . T 1 : 835 p. ; t. II : 1036 p. ; t. III : 827 p. ; t. IV : 767 p. ; t. V : 695 p. ; t. VI : 766 p. ; t. VII : 695 p. ; t. VIII : 808 p.

Kurt Seligmann, Le miroir de la magie (1948, The history of magic), trad., Le Club du meilleur livre, 1956.

Mircea Eliade, Le Chamanisme et les Techniques archaïques de l'extase, 1951

Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale (1958), chap. IX : "Le sorcier et sa magie", chap. X : "L'efficacité symbolique", Paris, Pocket, "L'agora", 2003, 480 p.

François Ribadeau-Dumas, Histoire de la magie (1960 ?), Paris, Pierre Belfond, "Sciences secrètes", 1973, 621 p.

Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, 1962

Jeanne Favret-Saada, Les mots, la mort, les sorts. La sorcellerie dans le bocage (1977), Paris, Gallimard, "Folio", 1985, 427 p. (ISBN 978-2070322817)

Régis Boyer, Le monde du double. La magie chez les anciens Scandinaves, Paris, Berg International, 1986, 219 p.

Richard Kieckhefer, Magic in the Middle Ages, Cambridge University Press, 1989

H. Maguire (éd.), Byzantine Magic, Cambridge (Mass.), 1995.

Alain Moreau et Jean-Claude Turpin, La Magie, Montpellier, Publications de l'Université Paul Valéry, 2000, t. 1 : Du monde babylonien au monde hellénistique, 330 p., t. 2 : 2. La magie dans l’Antiquité grecque tardive. Les mythes, 340 p., t. 3. Du monde latin au monde contemporain. 362 p., t. 4 : Bibliographie. 169 p.

Jean Servier, La magie, Paris, PUF, "Que sais-je ?", 1993, 127 p.

M. W. Dickie, Magic and Magicians in the Greco-Roman World, Londres et New York, Routledge, 2001, 380 p.

Claude Lecouteux, Le livre des grimoires (2002), Imago, 2008, 320 p.

Leo Ruickbie, Witchcraft Out of the Shadows, Robert Hale, 2004, p. 193-209 (sur la magie dans le néo-paganisme de la Wicca).

Jean-Michel Salmann (dir.), Dictionnaire historique de la magie et des sciences occultes, Paris, Le livre de poche, "Pochothèque", 2006, 935 p.

Pierre A. Riffard, Nouveau dictionnaire de l'ésotérisme, Paris, Payot, 2008, 331 p.

中文百科

魔法,是一种在现实中尚未经过证实的,催动并控制能量的方法,大多牵涉具神秘色彩的力量或是行为。

广义而言的魔法(包括下文所提及的仙术、妖术等)多为依附在特定信仰体系之下,为信仰者所相信,能够引发超自然现象的法术形式。

至于狭义的魔法则专指欧洲文化中所认知,冠以魔法之名的术法。

尚未被证实而亦无神秘学说法的超自然现象通常被归类为科学的范畴,不能称之为魔法,而一般中文惯称之"魔术",虽英名相同,实则属於戏法,在此亦不讨论。

概述

在古代,能控制超自然能力的人通称为魔法师,他们使用的能力就是所谓的魔法,在古代人们对大自然的恐惧催生了名为恶魔的意念生物,他们拥有强大的能力,以及自己的崇拜者(恐惧牠们的人类),这些崇拜者献上代价,以换取同等的力量,因为能力是由魔而来,所以称之为魔法。 魔法的研究中出现的产物有咒文(恶魔文本)、图腾、魔纹、魔具、魔药等。 魔法师又分多种派系,西洋的魔法师发现咒文,也就是恶魔文本,咒语于焉产生,后继的魔法师将咒语书写成文,成为魔纹,将魔法融入药剂中就成为所谓的魔药,将魔纹绘画或雕刻在器物上就能制出魔具。 北方的原始崇拜,萨满教制作出了拥有各种神奇作用的图腾,跟西方的魔纹有异曲同工之妙。 在魔法世界的认知中,魔法是一种灵魂的技艺,所谓灵魂的说法又有精神力、意志力、信仰力等种种,在魔法的诸多派别间众说纷纭,例如西方的古教廷教皇厅就是将灵魂的技艺转化成信仰的技艺。 欧洲这块大陆上也有其他的解释法,较偏向意志和精神层面,也因此创造了降神术和催眠术,后者是依靠精神力搭配手势、语言、灯光、暗示…等等的手法以达成对第二意识(潜意识)的掌握、操控。 而降神术则是依靠灵媒进行引导,以多数人的意志为主体将已逝之人的灵魂附身到指定的人身上,根据纪录所言,有灵媒在施展降神术时,受降生者(接受已逝灵魂降生的人)出现变貌(改变样貌)的现象,可以说出四种不同的外语,经过证实,这名受降生者根本没有学过这四门外语。 西方的降神术跟东方的碟仙有异曲同工之妙,现下在英国较为盛行。

语汇定义及普遍印象

在中文里,「魔法」通常是指自西方文化传入的神秘且超自然的力量或是行为。这是因为此单字本为日本明治时代为了翻译外国语而被创造的和制汉语,尔后成了为中文的新词汇。 现下狭义所指的魔法与巫术有很大的差别,即使两者都被视为超自然力量,魔法是非常注重天赋的:它能改变四周的环境并加以控制,至于巫术则是依赖着自然环境,靠着自然而施展。

种类

黑魔法

白魔法

塔罗牌

凯尔特(Witch craft)

德鲁伊(Druid)

如尼文(Runic alphabet)

犹太密教(Qabbalah)

占星术(Astrology)

以诺魔法

启动魔法

使用魔法,或常与魔法有关的奇幻生物

凤凰

独角兽

小仙子、精灵、哥布林

巨人

矮人、地精

半人马、人鱼

狼人、地狱犬

吸血鬼、丧尸

魔女

《神话》

《民间故事》

法法词典

enchanteur adjectif ( (enchanteresse, enchanteurs, enchanteresses) )

  • 1. qui séduit et porte à l'enthousiasme Synonyme: envoûtant Synonyme: fascinant Synonyme: merveilleux

    un spectacle enchanteur

enchanteur nom commun - masculin, féminin ( (enchanteresse, enchanteurs, enchanteresses) )

  • 1. personne qui ensorcelle par un pouvoir magique

    une enchanteresse qui fabrique des potions magiques

  • 2. personne qui séduit en émerveillant

    un écrivain qui est un enchanteur

相关推荐

antérograde a.amnésie antérograde 【医学】远事遗忘(症)

décédé a. 死亡的, 走过的

obsessionnel obsessionnel, lea.1. 【心理学】强迫性 2. 心神不3. 有强迫性神经(官能)症— n.强迫性神经(官能)症者

tortue 龟,乌龟

grillon 蟋蟀

长三角 Cháng-Sānjiǎodelta du Changjiang

digitale n. f.洋地黄, 毛地黄

mariage 结婚,婚姻

météorisme n. m. [医]腹胀, 鼓胀, 气胀

récapitulatif a.摘的, 重述点的, 概括的