Henri de Toulouse-Lautrec, Troupe de M Églantine (1895).
Dernière figure du quadrille, le cancan, ou coincoin, est une danse, un galop exécutée en couple, dans les bals et cabarets, inventée au début du XIX siècle, qui apparut d'abord sous le nom de chahut ou chahut-cancan. Elle faisait partie des danses très mal vues par les autorités et les défenseurs de la morale traditionnelle. À l'époque, les femmes portaient, sous leurs jupons, des culottes fendues. Par la suite, on a dérivé du cancan une forme touristique et très édulcorée, baptisée French cancan, que les femmes dansent en rang, face au public, en portant des culottes fermées.
Origines
Comme nombre de danses populaires ses origines sont obscures. Plusieurs sont donc possibles :
"Ce fut vers 1822 que les jeunes gens qui se rendaient à La Chaumière..., commencèrent à danser ce que l'on appela d'abord la chahut et ensuite le cancan. Le cancan néglige, dédaigne, repousse tout ce qui pourrait rappeler le pas, la règle, la régularité de la tenue ; c'est encore, c'est surtout le dégingandage des danseurs et des danseuses. Le crayon de Gavarni peut plus facilement en fournir l'image que la plume en donner l'idée.
Comment de l'état de prohibition policière, de proscription sociale où il resta pendant dix ans, le cancan put-il passer à l'état public, toléré, avoué, recherché même, où il est aujourd'hui ? Comment la police a-t-elle pu permettre de l'exécuter sur les théâtres secondaires ? C'est qu'en 1830, une révolution s'était accomplie, et que, comme toutes les choses de son temps, le cancan s'était trouvé mêlé à la politique. Chahuter n'était-ce pas encore pour les étudiants et les commis faire de l'opposition au pouvoir ?" A. Delaforest in "Dictionnaire de la conversation et de la lecture..." Volume 4 pp. 338-339. Ed. Michel Lévy, Paris, 1853-1858.
Le dictionnaire de la danse de Desrat fait remonter l'origine du Cancan à l'année 1830. Il en donne la définition suivante : « On a donné ce nom à une sorte de danse épileptique ou de delirium tremens; qui est à la danse proprement dite ce que l'argot est à la langue française ».
Cancan, espèce de danse ainsi nommée, soit parce que les exécutants imitaient la démarche et le cri de l'oie, soit par suite du bruit qu'ils faisaient. est la définition que donne Francisque Michel en 1856.
Une autre version donne pour origine au cancan également appelé coincoin la danse pratiquée dans leurs fêtes par les blanchisseuses de Montmartre, introduite ensuite vers 1840 par Philippe Musard au bal de l'Opéra, célèbre bal du Carnaval de Paris.
Interprètes
Danseurs
À Paris en 1850 Céleste Mogador, danseuse vedette du Bal Mabille invente une nouvelle danse, le quadrille naturaliste. Vers 1885, Grille d'Égout ouvre un premier cours de cancan à Montmartre.
La Goulue le crée dans ses règles modernisées. Nini Pattes en l'air, après 1894, l'enseigne. Parmi les danseuses de cancan les plus connues, Jane Avril et La Goulue sont passées à la postérité grâce au peintre Henri de Toulouse-Lautrec.
Pour les hommes, on ne peut que citer : Valentin le Désossé, danseur et contorsionniste français célèbre (également immortalisé par Toulouse-Lautrec). Il se produisit au Tivoli-Vauxhall de Paris avant de devenir maître de ballet au Valentino, au Bal Mabille puis à l'Élysée-Montmartre. Il passa au Bal de la Reine blanche, puis au Moulin Rouge où il fut le partenaire de la Goulue de 1890 à 1895.
Toulouse-Lautrec, Bal au Moulin Rouge (La Goulue et Valentin le Désossé), 1895.
Musiciens
Outre plus tard Franz Lehar, si le compositeur Jacques Offenbach écrivit ses œuvres (à la réputation vivace et légère) à cette même époque, les cancans qu'on veut lui attribuer ne sont que des détournements de ses morceaux. Le cas le plus célèbre est celui du galop infernal, issu de son Orphée aux Enfers, que les arrangeurs se permettent souvent de renommer French cancan. Ils le font de manière abusive, car le French cancan (fabrication touristique d'origine anglaise, concoctée à partir du cancan original), n'existait pas quand Offenbach composait. Il est aussi l'auteur de musiques de danses de bals, qui ne sont plus jouées depuis très longtemps. Certains airs, extraits de ses œuvres, ont également servi de thèmes pour l'écriture de quadrilles, par des compositeurs de musique festive de danses de Paris au XIX siècle, ce qui était une pratique alors courante et acceptée.
Règles
Les règles du cancan, par le fait qu'il est issu de la culture populaire, sont assez souples suivant les danseuses. Il n'y a d'ailleurs pas d'école qui l'enseigne hormis celles de Grille d'Égout et Nini Pattes en l'air : cela ne fait que participer à l'éparpillement des styles, des intentions.
Cependant, les figures principales s'installent durablement. On peut ainsi citer celles dont le nom est issu du vocabulaire militaire : le port d'armes, la mitraillette, l'assaut, le pas de charge, ou des jeux enfantins : le saute-mouton, les petits chiens, etc.
L'ensemble reste d'ailleurs uniforme : une danse exclusivement féminine, basée sur le célèbre pas, cuisse remontée et jambe vers le bas, dessiné sur l'affiche ci-contre.
Tout le monde peut pratiquer le cancan à condition d'avoir une certaine souplesse
L'image du cancan
Le Moulin Rouge peint par Toulouse-Lautrec.
Le cancan cristallise l'image d'une société parisienne frivole et canaille, proche de celle décrite caricaturalement dans La Vie parisienne d'Offenbach. Sur une scène, des femmes montrent leurs dessous, soulèvent leurs dentelles : la provocation mêlée de complicité fait fureur.
Les bas noirs, jarretelles et frou-frou prennent des surnoms très imagés et largement connotés sexuellement. Le cancan peut être vu par certains comme symbolisant une première ébauche de libération sexuelle et d'émancipation de la femme, qui est cette fois-ci celle qui séduit. Il peut aussi être vu par d'autres comme un simple aspect annexe et spectaculaire de la prostitution. Quantité de caricatures et textes du XIX siècle soulignent souvent de manière appuyée le caractère vénal des femmes qui participent aux bals du Carnaval de Paris. Certes celles qui étaient émancipées pouvaient être considérées de façon péjorative comme des prostituées mais la prostitution était certainement également présente dans les bals.
Le Guide des plaisirs de Paris de 1898, quant à lui, donne cette description des danseuses :
« Une armée de jeunes filles qui sont là pour danser ce divin chahut parisien, comme sa réputation l'exige [...] avec une élasticité lorsqu'elles lancent leur jambe en l'air qui nous laisse présager d'une souplesse morale au moins égale. »
L'artiste français Henri de Toulouse-Lautrec peignit plusieurs tableaux et un grand nombre d'affiches de cancan et de danseurs. D'autres peintres ont traité le cancan, comme Georges Seurat, Georges Rouault, et Pablo Picasso.
Postérité
Depuis ses débuts, la popularité de cette danse ne s'est pas démentie, de la Russie aux Amériques. En Amérique du Nord elle est surtout interprétée par les artistes de cirque ou dans le cadre de carnavals. Elle est aussi couramment jouée dans les fêtes d'anniversaires et de remises de diplômes, non pas sous sa forme originelle, mais sous une forme très pudique.
En Amérique du Sud, elle est très populaire au Brésil, où elle a évolué sous forme de street dance
Elle est interprétée sur scène, dans la revue Formidable, au Moulin rouge, en 2009, les danseuses portent des strings à la place des culottes fendues d'origine, Valentin est toujours présent.
En musique plusieurs compositeurs intégrèrent le cancan dans leurs œuvres, comme Franz Lehár dans La Veuve joyeuse (1905), ou encore Cole Porter dans sa comédie musicale Can-Can (1954), dont s'est inspiré Walter Lang pour son film Can-Can (1960).
Au cinéma en 2007: Harry Potter, dans Harry Potter et l'Ordre du Phénix de David Yates (11 juillet 2007) (Order of the Phoenix) on trouve une reprise du Galop infernal (« Offenbach's Infernal Gallop »)
Bibliographie
Alexandre Dumas, Mes mémoires, éd. Alexandre Cadot, 1852.
Heinrich Heine, Lutèce : lettres sur la vie politique artistique et sociale de la France, éd. Lévy, 1866.
Aimée Librizzi, Folies, raconte-moi : la fabuleuse histoire des Folies Bergère, éd. L'Harmattan, 2008.
David Price, Cancan !, éd. Cygnus Arts, 1998.
康康舞(法语:cancan),中国多数人称呼康康舞为大腿舞,是一种在19世纪末起源于法国的音乐厅舞蹈,舞蹈通常由数名身着艳丽服饰的妙龄女郎表演。此种舞蹈最初由男性练习,强调力量和技巧,是一种很有体育运动性质的舞蹈,后来逐渐被女性模仿。
康康舞表演者一般身着黑色长筒袜,衬裙通常长及地板,从上到下有很多层,并且每层都是波浪形的皱褶。其舞蹈的主要特点是跳舞时提着裙摆的两手不断左右挥动并向前高高踢直腿,令人眼花缭乱。最有名的数法国蒙马特的红磨坊夜总会和丽都夜总会。而法国足球队之技术亦于1997年4月1日开始以康康球来命名。 目前部分健身馆使用此音乐来帮助运动员的运动节奏。
最著名的康康舞曲是天国与地狱序曲中第二场第二幕的地狱舞曲。
红磨坊的康康舞
红磨坊由于作为传统法国康康舞的发源地而世界闻名,至今康康舞仍然在这里上演。早期的红磨坊,康康舞是交际花首先用于取悦男性顾客的舞蹈。这支舞蹈通常进行个人表演,通过舞步中高涨的精力和激情吸引客人。她们频繁掀起裙子、展示自己的大腿、内衣、内裤。随着时间的推移,红磨坊的康康舞变得越来越粗俗且露骨的色情,引起了很多公共暴力事件。 然而不久,随着进音乐厅的娱乐方式在欧洲日渐流行,红磨坊最终成为合法的夜总会。康康舞的粗俗的减少,而以运动技巧和杂技表演出名。很多舞者是具备特殊技艺的落魄芭蕾舞演员。红磨坊很大程度上褪去了“上流妓院”的印象,很快成为法国社会的时尚——造访、观赏那引人入胜的歌舞表演,包括那至今仍在上演的康康舞。这支舞蹈易于从那长长的裙子和演员身上缀有冗长饰边的内衣上辨别出来,高高的踢脚、圆环内的单脚跳、同时将另一条腿高举到空中、劈叉、横翻筋斗和其他杂技表演都是识别康康舞的标志,除此之外还经常伴随长长的抱怨和尖叫。当这支舞蹈的声望越来越高,它的粗鄙之处便越来越少。但是,这种舞台艺术有时总是试图变得有点情色、刺激、顽皮。 今天,红磨坊的康康舞在全世界舞蹈界有标志性的地位。