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词典释义:
pauvreté
时间: 2023-08-18 14:42:43
TEF/TCF
[povrəte]

贫穷,贫苦,贫瘠

词典释义

n. f
1贫穷, 贫苦, 贫困
la pauvreté n'est pas vice. 贫穷是罪恶。

2破旧, 简陋
la pauvreté d'un quartier ouvrier 一个工人街区破旧的面貌

3贫瘠, 贫乏
la pauvreté du sol 土壤的贫瘠

4平的话或行为; (作品中)平的部分, 浅薄

dire des pauvretés 说的话



常见用法
vivre dans la pauvreté生活穷苦
éradiquer la pauvreté消除贫穷
seuil de pauvreté贫困线
tenir des propos lénifiants sur la pauvreté在贫穷问题上说些安抚话

近义、反义、派生词
联想:
  • malheur   n.m. 幸;灾祸;烦恼的事;厄运

副词变化:
pauvrement
近义词:
aridité,  banalité,  dénuement,  faiblesse,  gêne,  indigence,  insuffisance,  maigreur,  minceur,  médiocrité,  besoin,  débine (populaire),  dèche (populaire),  détresse,  disette,  impécuniosité (littéraire),  mouise (populaire),  panade,  purée (populaire),  infécondité
反义词:
abondance,  aisance,  bien-être,  fertilité,  fortune,  luxe,  opulence,  orgie,  pléthore,  profusion,  prospérité,  richesse,  surabondance,  exubérance,  fécondité,  foisonnement,  largeur,  profondeur,  aise,  bouffissure
联想词
misère 贫苦; précarité 脆弱性; malnutrition 营养良; famine 饥荒,饥馑; insécurité 安全,安宁; corruption 腐化,堕落; violence 猛烈,激烈; richesse 钱财,财产; criminalité 犯罪; injustice 公正,公道,公平; inégalité 等;
当代法汉科技词典

pauvreté f. 贫困; 贫乏

pauvreté de pensée 思维贫乏

pauvreté de réflexion 思维贫乏

短语搭配

dire des pauvretés说无聊话;说无聊的话

éradiquer la pauvreté〈引申义〉消除贫困;消除贫穷

vivre dans la pauvreté生活穷苦

L'Eglise préconise la pauvreté.教会主张清贫。

personnes vivant dans la pauvreté absolue绝对贫困

pauvreté intellectuelle思想的贫乏

Les privations et les peines escortent la pauvreté.匮乏和困苦是贫穷的伙伴。

pauvreté de consommation消费贫穷

pauvreté du sol土壤的贫瘠

pauvreté de revenu收入贫穷

原声例句

La mission de faire sortir de la pauvreté plus de 10 millions de ruraux devra être accomplie comme prévu et il faudra y consacrer davantage d'efforts.

农村1000多万贫困人口的脱贫任务要如期完成,还得咬定目标使劲干。

[2019年度最热精选]

Comment montrer la pauvreté sans tomber dans le misérabilisme ?

如何在不陷入悲惨主义的前提下展示贫穷

[TEDx法语演讲精选]

C'est une bombe calorique avec une pauvreté nutritionnelle épouvantable.

这就是一个卡路里炸弹,只有的可怜的必要营养元素。

[Food Story]

Les plus précaires : grâce à une politique d'hébergement social inédite et aux aides exceptionnelles versées, nous avons évité à près d'un demi-million de nos compatriotes de basculer dans la pauvreté.

由于史无前例的社会住房政策和特殊支付援助,我们已经防止了近50万同胞陷入贫困

[法国总统马克龙演讲]

Le chômage est au plus bas depuis près de quinze ans, et nous sommes l'un des seuls pays du monde où le pouvoir d'achat a continué à progresser, en moyenne, et où la pauvreté n'a pas augmenté.

失业率处于近15年来的最低水平,我们是世界上唯一一个购买力平均持续上升的国家之一,而且贫困没有增加。

[法国总统马克龙演讲]

Environ 340 districts pauvres et plus de 10 millions de personnes dans tout le pays vont pouvoir sortir de la pauvreté.

全国将有340个左右贫困县摘帽、1000多万人实现脱贫。

[中法同传 习近平主席讲话]

2020 sera également une année décisive pour éradiquer la pauvreté.

2020年也是脱贫攻坚决战决胜之年。

[中法同传 习近平主席讲话]

Nul ne peut être oublié sur la route de la réalisation de la société de moyenne aisance ! En un an, 10 millions de personnes sont sorties de la pauvreté.

小康路上一个都不能掉队!一年来,又有1000多万贫困人口实现了脱贫

[中法同传 习近平主席讲话]

Camarades, vous qui avez combattu en première ligne contre la pauvreté, vous avez beaucoup travaillé, je vous salue. A quelques heures du Nouvel An, ceux pour qui j'ai une pensée particulière sont les plus pauvres.

奋战在脱贫攻坚一线的同志们辛苦了,我向同志们致敬。新年之际,我最牵挂的还是困难群众。

[中法同传 习近平主席讲话]

Nous avons lancé l’ultime combat contre la pauvreté extrême, et triomphé des plus redoutables obstacles.

啃下了最难啃的“硬骨头”。

[中法同传 习近平主席讲话]

例句库

Relevé dans le guide : La pauvreté est parfois insoutenable.

看旅游书上怎么写: 这里的贫穷有时让人难以承受。

Ne laissez jamais la pauvreté s'emparer de votre esprit au point de vous amener à oublier la joie du Christ ressuscité.

永远不让贫穷摆弄你的灵魂,以至于让你忘记耶稣复活时的喜悦。

La pauvreté en france touche surtout les gens qui travaillent.

在法国,贫困主要涉及工作人群。

Je salue les efforts déployés par votre pays pour sortir son peuple de la pauvreté.

我要对中国在为中国人民摆脱贫困方面所作的努力表示敬意。

Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l'usure des sièges, de la laideur des étoffes.

由于自己房屋的寒伧,墙壁的粗糙,家具的陈旧,衣料的庸俗,她非常难过。

Mais, malgré ces mauvais signes,il faut reconna ître qu'en 30 ans la pauvreté en France a baissé de 60%.

尽管存在着这些不好的迹象,但应该看到30年来法国的贫困人口下降了60%。

Le luxe, ce n'est pas le contraire de la pauvreté mais celui de la vulgarité.»

奢侈的反义词并非贫穷而是庸俗。

Pauvreté n'est pas vice.

〈谚语〉贫非罪。

La pauvreté n'est pas l'opposé de superbe, mais vulgaire.

有人认为奢侈贫穷的对立面.其实不是,奢侈是粗俗的对立面.

Et beaucoup de ces arrivent à se sortir de la pauvreté.

(这句话大符合语法规则,大意如下)很多贫困人口能够摆脱贫困

Je les rappelle : diviser par deux la pauvreté, la mortalité infantile et l’impact des grandes pandémies, d’ici 2015.

在2015年前将贫困人数、儿童死亡率和大流行病死亡人数减半。

Le sous-développement et la pauvreté sont les facteurs qu'il faut en premier lieu éradiquer.

发展不足和贫困的因素必须首先消除。

Sortir de la pauvreté et réaliser le développement, c'est un idéal, un rêve caressé par le peuple chinois de génération en génération.

摆脱贫困、谋求发展,是一代又一代中国人的追求和梦想。

On me faisait alors valoir que la pauvreté absolue se réduisait avec le progrès économique.

人们因此而向我夸耀,由于经济发展,绝对贫困正在减少。

Si la pauvreté est la mère des crimes, le défaut d'esprit en est le père.

如果贫困是犯罪之母,那么无知就是犯罪之父。

Pour secouer les familles de la pauvreté, la mère de l'Eiffel résolument provoqué le fardeau de la vie, a décidé d'exploiter une centrale au charbon pile seule.

为摆脱家境的贫困,艾菲尔的母亲毅然挑起了生活的重担,决定单独经营一家煤栈。

Lorsque nous avons été frappés par la pauvreté, vous pensais que nous étions des chiens.

当我们穷,你们认为我们是狗.

Le changement climatique et la pauvreté, les deux défis primordiaux de ce siècle, doivent être abordés ensemble.

天色转变和贫困,这两个本世纪面临的最大挑战,我们必需一并加以解决。

La crise va replonger dans la pauvreté des millions de personnes, qui venaient à peine de s’en libérer : 1% de croissance en moins dans les pays en développement, c’est 20 millions de pauvres en plus.

目前的危机会将几百万刚刚脱贫的人口重新推入贫困:在发展中国家,降低1%的经济增长就增加2000万的穷人。

Quelles sont les causes principales de la pauvreté?

哪些是造成贫困的主要原因?

法语百科

SDF à Paris en 2005.

La pauvreté est un terme caractérisant la situation d’un individu, d'un groupe de personnes ou d’une société qui ne dispose pas des ressources suffisantes pour lui permettre de satisfaire ses besoins fondamentaux et se développer normalement. La pauvreté réfère primitivement à l’accès à la nourriture, l’eau potable, les vêtements, le logement et le chauffage, mais avec le progrès technologique et le développement des sociétés elle concerne également l'accès à des ressources comme l'électricité et les communications, et de manière générale l’ensemble des conditions de vie, incluant l'accès à des soins de santé et l'éducation. Le terme "pauvreté" est relatif à celui de richesse, et fait référence aux situations d'inégalités économiques et politiques entre individus et entre sociétés. Les sciences économiques tentent d'expliquer l'existence de la pauvreté, ainsi que les mécanismes de l'accroissement de la richesse. Les gouvernements ont un souci universel du phénomène de la pauvreté, et s’efforcent de la contrôler, si ce n’est par égard pour la vie des individus et des groupes de personnes parce que des conflits entre les pauvres et les riches ont jalonné l'histoire du monde, et peuvent donc menacer les pouvoirs existants. La pauvreté est une cause majeure de souffrance, et l'égalité entre les êtres humains est au centre de diverses conceptions morales, philosophiques et religieuses.

Origine et mesure

La pauvreté est un phénomène qui peut être considéré sous divers aspects, en lien avec la richesse disponible, l'organisation du travail et le chômage, le développement des sociétés et les modes d'impositions des gouvernements, ainsi que les principes moraux et religieux qui peuvent se manifester en rapport avec les inégalités économiques.

La pauvreté matérielle dans les cercles d'échanges économiques est associé à l'incapacité totale ou partielle d'obtenir de la nourriture, des vêtements et un abri pour se nourrir, s'habiller et se loger.

Elle est estimée au moyen de seuils de pauvreté (un individu est considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté choisi). Différentes définitions de ces seuils existent ; les pays développés utilisent généralement des seuils relatifs, alors que la pauvreté dans les pays en développement est estimée au moyen de seuils de pauvreté absolus. Du fait de sa simplicité, cette définition est couramment utilisée pour définir les individus pauvres et mesurer le taux de pauvreté d'une population.

Enfant à Calitzdorp, Western Cape, Afrique du Sud.
Enfant à Calitzdorp, Western Cape, Afrique du Sud.

Selon l'approche absolue, le seuil est fixé, depuis les travaux de Benjamin Seebohm Rowntree en 1901, en fonction d'un panier de biens alimentaires et non alimentaires nécessaires à la survie quotidienne (2400 calories par jour pour la pauvreté et 1800 pour l'extrême pauvreté). Les biens non alimentaires comprennent l'habillement, le transport, l'hygiène, l'eau et l'énergie.

Les États-Unis et le Canada ont recours à la mesure absolue de la pauvreté. Aux États-Unis, le seuil de pauvreté en 2015 a été fixé à 24 250 $ (revenu annuel total) pour une famille de quatre. Au Canada, un nouveau seuil de pauvreté a été introduite en 2010 qui mesures le coût absolue d'un niveau de vie minimal - composé d'un régime alimentaire nutritif, les besoins de transport de base, et un logement adéquat. La mesure est révisé périodiquement pour refléter les changements dans la société.

Par comparaison, la Banque mondiale a introduit comme une mesure de la pauvreté absolue dans les pays les plus pauvres du monde, une ligne de la pauvreté de "un dollar par jour" en 1990. Un nouveau seuil de pauvreté de 1,25 $ par jour a été introduit en 2005 (l'équivalent de 1,00 $ par jour en 1996, les prix américains).

Selon l'approche relative, le seuil est fixé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population, avec comme référence le revenu médian (le revenu médian est le revenu séparant la population en deux, c'est-à-dire que la moitié de la population a un revenu plus élevé, et la moitié un revenu inférieur). Eurostat fixe le seuil de pauvreté relative à 60 % du niveau de vie médian européen. Ce mode de mesure est critiqué pour être plus une mesure des inégalités que de la pauvreté, ce qui se traduit par des effets contre-intuitifs : un enrichissement de la population la plus riche, au-dessus du revenu médian, ou de la population la plus pauvre, en dessous du niveau de pauvreté, ne change rien à l'indicateur, tandis qu'inversement un appauvrissement de la classe moyenne en faisant passer une partie sous le revenu médian va faire baisser ce dernier et « réduire » la pauvreté apparente, un enrichissement inverse augmentant le revenu médian avec l'effet inverse (« augmenter » la pauvreté).

Ces deux mesures dévoilent deux regards sur le problème de la pauvreté, deux approches politiques que l'on pourra en première approche qualifier de « socialiste » et de « libérale ». À travers le prisme socialiste, la pauvreté s'analyse avant tout comme étant le résultat d'une situation d'exclusion: les rapports sociaux et les inégalités de richesse sont des mécanismes générateurs de discrimination et la principale cause de la pauvreté. La vision libérale considère la pauvreté comme étant l'incapacité ou l'impossibilité pour un individu d'accéder comme les autres à l'épanouissement et à la satisfaction de ses besoins fondamentaux, souvent pour des causes relevant de la volonté ou de la capacité de l'individu lui-même. Les deux approches, simplifiées ici, reconnaissent que la pauvreté peut aussi résulter d'incapacités physiques ou mentales se traduisant par un handicap, mais diffèrent sur les moyens d'y remédier.

Développement humain

Table de chirurgie, Nigeria.

Outre la dimension pécuniaire, la pauvreté s'exprime sous des dimensions regroupées sous le terme de « pauvreté humaine ». Il s'agit des dimensions sanitaire, éducationnelle, sociale, culturelle, et politique de la pauvreté.

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a créé en 1990 l’indice de développement humain, puis deux indicateurs synthétiques de pauvreté : l'IPH-1 et l'IPH-2 (Indicateur de Pauvreté Humaine). Ces indicateurs sont très corrélés.

Les causes de la pauvreté

La pauvreté peut résulter de situations chroniques hérités de la naissance, dont le cas extrême est l'esclavage, mais également se perpétuer de génération en génération par le biais de l’organisation sociale en lien avec l'accès à l’éducation, l’état de santé, ou des statuts politiques particuliers; elle peut également survenir par des incidents dans la vie d'une personne, comme la spoliation, les catastrophes naturelles et la destruction de biens, le chômage, etc.

Mais cela engendre souvent un cercle vicieux. La pauvreté oblige à se loger à bas prix, donc dans des quartiers ayant mauvaise réputation, où il y a peu de travail et une offre éducative dégradée, une criminalité sinon plus élevée du moins plus violente, une prévention médicale moins active, etc. Les chances de trouver un revenu par le travail sont moindres, la tentation plus forte de faire appel au travail illégal (« au noir »), à des sources de revenu illusoires (loteries, paris) ou dangereuses (crime, drogue) ou encore dégradantes (prostitution), les risques d'accidents sont plus importants, et l'exploitation par les mafias, ou groupes organisés, sont des facteurs de désocialisation, voire d'une insécurité à la fois personnelle et globale.

Ce phénomène peut toucher les enfants et les adolescents, qui dans un tel contexte commencent leur vie avec un handicap, même si le pire n'est nullement atteint pour eux. Dans les pays en développement, où les ressources sont rares, les conséquences sont encore plus marquées (famines, catastrophes sanitaires...).

En particulier, en Occident, la mobilité spatiale souvent nécessaire pour trouver un emploi hors de zones d'habitation qui en offrent peu est freinée par la pauvreté. Et le coût de cette mobilité (déménagement, frais de déplacements ou possession d'un véhicule) pèse d'autant plus lourd que les revenus sont faibles.

Typologie

Pauvreté marginale : sans-abri aux États-Unis
Pauvreté marginale : sans-abri aux États-Unis

Au début du XX siècle, Benjamin Seebohm Rowntree effectue de nombreuses enquêtes sur la pauvreté dans la Ville d'York et distingue ce qu'il appelle la pauvreté primaire (absence de ressources suffisantes) de la pauvreté secondaire ( niveau de ressources qui pourrait être suffisant mais qui est compromis par une gestion déraisonnable ou des dépenses inconsidérées)

Serge Paugam distingue trois formes de pauvreté :

la pauvreté intégrée décrit la situation de pays ou de régions économiquement en retard. Comme la pauvreté est depuis longtemps largement répandue, les pauvres ne sont pas stigmatisés et bénéficient de la solidarité familiale ou de la socialisation par une pratique religieuse qui reste intense. L'économie informelle est particulièrement développée. C'est une pauvreté sans exclusion (ou, plus exactement, l'exclusion suit sa dynamique propre indépendamment de la pauvreté) ;

la pauvreté marginale correspond à la pauvreté d'une petite partie de la population au sein d'une société prospère. Ces pauvres, considérés comme des « cas sociaux » inadaptés au monde moderne sont fortement stigmatisés ;

la pauvreté disqualifiante concerne les sociétés post-industrielles touchées par des difficultés économiques. Les pauvres sont considérés à travers l'image de la chute ou de la déchéance. L'angoisse du chômage et de l'exclusion touche une grande partie de la société.

En appliquant ce modèle aux différents pays d'Europe on peut distinguer plusieurs grandes régions : au Sud, l'Italie, la Grèce, le Portugal ou l'Espagne ont des taux de pauvreté plus importants (plus de pauvres, et des pauvres plus démunis) qu'au Nord, mais les pauvres sont bien intégrés dans la population ; ils ne sont pas stigmatisés. Au Nord (pays scandinaves), le système préventif est très développé et maintient le niveau de vie des pauvres au prix d'un contrôle étroit de leur vie privée. Cette situation de pauvreté marginale correspond également grosso modo à la situation de la France des années 1960 et 1970.

En France, la pauvreté dis-qualifiante domine. Par ailleurs, il y aurait en France une double institutionnalisation de la pauvreté : d'une part par le revenu minimum d'insertion (RMI), sorte d'officialisation de la pauvreté, d'autre part en déléguant la distribution alimentaire aux associations comme Les Restos du cœur, à l'origine conçus comme un palliatif temporaire et qui sont maintenant pleinement intégrés à la gestion de la pauvreté.

Répartition

Recherche dans les détritus, Haïti.
Recherche dans les détritus, Haïti.

Répartition mondiale

Les estimations de la pauvreté dépendent des définitions utilisées. Ainsi, d’après le Programme des Nations unies pour le développement, les pays où la pauvreté est la plus forte sont des pays d’Afrique, en particulier les pays les moins avancés.

Les indicateurs du Pnud permettent d’établir des comparaisons entre pays ; ainsi, vers 2005, le Tchad est le pays où la pauvreté humaine est la plus forte, et la Sierra Leone est le pays où le développement humain est le plus faible ; l’Islande est le pays à plus grand développement humain, et la Suède à plus faible pauvreté humaine.

En 2008, la Banque mondiale a fixé à 1,25 dollar américain par jour le seuil de pauvreté international, contre un dollar précédemment. Le nouveau seuil représente le seuil de pauvreté moyen des 10 à 20 pays les plus pauvres. Selon ce nouveau critère, 1,4 milliard de personnes dans le monde en développement vivent avec moins de 1,25 dollar par jour en 2005, contre 1,9 milliard en 1981. Le taux de pauvreté mondial a été divisé par deux (de 52 % à 26 %), mais il est stable en Afrique subsaharienne (50 %). Pour les pays à revenu intermédiaire, la Banque mondiale trouve plus indiqué de fixer le seuil de pauvreté à 2 dollars par jour, ce qui donne un total de 2,6 milliards de personnes sous ce seuil.

Selon le seuil de pauvreté de 1 dollar par jour en PPA 1985, la majorité des pauvres se trouvent en Asie du Sud (39 %), Asie de l'Est (33 %) et en Afrique subsaharienne (17 %). Les pays comptant plus de la moitié de leur population sous le seuil de pauvreté sont: Guatemala, Guinée-Bissau, Inde, Kenya, Lesotho, Madagascar, Népal, Niger, Sénégal, et Zambie.

Évolution mondiale

Les appréciations divergent sur l'évolution de la pauvreté. Les clivages portent sur :

le sens d'évolution : en général, les interventionnistes étatiques ont tendance à la voir gravement croître (et à préférer les indicateurs relatifs) ; les libéraux ont tendance à trouver que la pauvreté est plutôt en régression.

en général, les interventionnistes étatiques ont tendance à la voir gravement croître (et à préférer les indicateurs relatifs) ;

les libéraux ont tendance à trouver que la pauvreté est plutôt en régression.

l'analyse des causes et l'énonciation des remèdes : les uns pensent que la pauvreté résulte d'un manque d'intervention des pouvoirs publics, les autres estiment que la meilleure façon de lutter contre la pauvreté est de laisser les institutions caritatives et les âmes charitables agir.

les uns pensent que la pauvreté résulte d'un manque d'intervention des pouvoirs publics,

les autres estiment que la meilleure façon de lutter contre la pauvreté est de laisser les institutions caritatives et les âmes charitables agir.

Durant la Révolution française est apparu un moment le « Quatrième ordre », celui des pauvres journaliers, des Infirmes, des Indigents... à côté des trois « ordres » (Noblesse, Clergé, tiers état) convoqués aux États généraux. Selon un rapport de la Banque mondiale publiée le 26 août 2008, le nombre des « extrêmement pauvres » dans le monde (vivant avec moins de 1,25 $ par jour) a diminué de 500 millions, et leur proportion dans la population totale est tombée de 52 % à 26 % entre 1981 et 2005, avec des revenus restant en-dessous du seuil de 2 $ par jour.

% de personnes vivant avec moins de 1981 2001
1,08 $1993 40,4 21,1
2,15 $1993 66,7 52,9

Ces progrès diffèrent selon les régions. L'Asie de l'Est affichait le taux de pauvreté le plus élevé du monde avec 80 % en 1981. Ce taux est tombé à 18 % et 600 millions de personnes y sont sorties de la très grande misère. Le taux de pauvreté recule aussi en Asie du Sud, en Amérique latine, aux Caraïbes, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, cependant le nombre des très pauvres ne baisse pas.

Le taux de pauvreté de l'Afrique subsaharienne n'a pas diminué depuis vingt-cinq ans (50 %). Le nombre de très pauvres (en moyenne, moins de 0,70 dollar de revenu par jour) a pratiquement doublé, passant de 200 à 380 millions de personnes. En 2015, un tiers du milliard de pauvres du monde habitera l'Afrique subsaharienne.

Les inégalités régionales s'accroissent donc surtout aux dépens de l'Afrique noire. Si l'on prend l'indicateur de pauvreté à 1,08 $. En 1981 un pauvre sur dix vivait en Afrique ; en 2003 c'est près d'un sur trois. L'autre grande zone où la pauvreté s'est accrue regroupe les pays de l'URSS. Elle a explosé après l'effondrement du bloc socialiste de 1990, la situation semble cependant s'améliorer sensiblement ces dernières années. Les deux grandes zones où la pauvreté a régressé sont l'Asie de l'est et l'Asie du sud, avec un résultat un peu moins bon pour l'Inde que dans le reste de la région. Enfin l'Amérique Latine, les Caraïbes et le Moyen-Orient restent relativement stables.

Cette mesure de la pauvreté et de son évolution contrarie l'idée popularisée dans certains milieux politiques que la situation économique se dégrade pour les plus pauvres du fait de la mondialisation et plus généralement du capitalisme ; elle suscite donc scepticisme et critique. Par exemple selon Thomas Pogge (un philosophe de la justice, et non un économiste)

« les méthodes de calcul de la Banque Mondiale sont extrêmement douteuses. Il y a des raisons de penser qu’avec une méthode plus plausible on observerait une tendance plus négative et une pauvreté beaucoup plus étendue (…) Tant que la méthode actuelle de la Banque mondiale et les données qui se basent sur elle conserveront leur monopole dans les organisations internationales et dans la recherche universitaire sur la pauvreté, on ne pourra pas prétendre prendre ce problème réellement au sérieux. »

Selon l'économiste François Bourguignon, professeur à l'École d'économie de Paris après avoir été économiste en chef et premier vice-président de la Banque mondiale, la notion de « pauvreté extrême », sur laquelle se base la Banque Mondiale pour proclamer la réussite des Objectifs du millénaire pour le développement (elle aurait diminué de moitié sur les dix dernières années et d'un peu moins des deux tiers depuis 1990), dissimule une réalité de la pauvreté bien moins rassurante : doubler le seuil de pauvreté de 1,90 à 3,80 dollars par jour multiplie le nombre de pauvres par trois, le portant à plus de 2 milliards en 2015, et divise par deux son rythme de décroissance.

Préjugés et marginalisation politique

Une femme et son chien à Rome.
Une femme et son chien à Rome.

En plus d'être en elle-même une situation de carences provoquant stress et détresse, la pauvreté est reliée à des phénomènes de stigmatisation et de marginalisation sociale et politique sur la base d’affirmations plus ou moins fondées, discutables, mais exprimées et perçues comme des préjugés. Le phénomène est universel, et le recensement des préjugés contre les pauvres par des organismes comme ATD Quart Monde et la Mission régionale d'information sur l'exclusion (MRIE) de Rhône-Alpes a une portée générale; on dit par exemple que "les pauvres sont des "paresseux" et des "incompétents" qui "se complaisent dans leur situation"; que ce sont des "fraudeurs" et des "voleurs du système," quand ils reçoivent une aide de l'État.

Les préjugés contre les pauvres tendent parfois à remettre en question les droits des personnes, avec des affirmations telles que "ils font des enfants pour toucher des prestations sociales", ou "ils n'ont rien à dire sur rien parce qu'ils sont exemptés d'impôts". Puisque ces préjugés sont véhiculés dans les médias, et qu'ils trouvent des échos ou même des défenseurs chez les politiciens, il demeure difficile pour les pauvres d'avoir une reconnaissance sociale et politique constructive, et de mener une lutte contre la pauvreté en tant que classe, alors que prévaut une espèce de lutte contre les pauvres, notamment de la part de ceux qui sont à peine plus riche et qui ont des emplois précaires ou mal payés.

Lutte

Histoire

La pauvreté au Moyen-âge :

La société médiévale occidentale est une unité fondée sur la domination du christianisme et sur le programme universaliste de l’Église qui engendrent toute une variété d’attitudes, de comportements envers la pauvreté, tous argumentés à partir de la même source : l’Écriture Sainte . Englobant une grande partie d’indigents, le terme de pauvreté au Moyen-Âge peut aussi bien désigner l’infirme, que la veuve, l’orphelin, le lépreux ou encore le fou. C’est dans cette pluralité de la misère que les élites, les clercs et les aristocrates, nous livrent des conceptions ambivalentes de la pauvreté qui témoignent non seulement d’un fort enracinement religieux mais aussi d’une évolution de ce terme au cours du Moyen-Âge. Selon la définition donnée par Michel Mollat, le pauvre est « celui qui, de façon permanente ou temporaire, se trouve dans une situation de faiblesse, de dépendance, d’humiliation, caractérisée par la privation des moyens, variables selon les époques et les sociétés, de puissance et de considération sociale : argent, relations, influence, pouvoir, science, qualification technique, honorabilité de la naissance, vigueur physique, capacité intellectuelle, liberté et dignité personnelle. ». La pauvreté, pleinement acceptée dans la société médiévale, est investie d’un rôle structurel, l’Église en est la représentante et assure en grande partie l’aumône ainsi que les activités de bienfaisance.

La vision manichéenne propre aux écrits catholiques, cette lutte permanente entre le Bien et le Mal a des répercussions dans la conception même du pauvre puisqu’à « la pauvreté honnête et sanctifiante s’oppose la pauvreté pécheresse ». Dans les mentalités médiévales, c’est Dieu qui décide du sort de chacun et qui est donc l’auteur de cette « inégalité divine » : tandis que les uns sont dotés de richesse et de puissance sociale, d’autres souffrent dans une grande misère. Dans cette pensée, l’homme doit accepter avec humilité sa condition puisque ce comportement sera alors garant du rachat de ses péchés et du Salut de son âme. Imprégné dans cette dualité, le pauvre et les sentiments qu’il inspire s’inscrivent pleinement dans cette dynamique chrétienne qui l’utilise pour pérenniser l’ordre social : la présence des pauvres est considérée comme s’inscrivant naturellement dans le plan du Salut . Qu’il soit « bon » ou « mauvais », « volontaire » ou « involontaire », le pauvre est utile à la société médiévale en tant qu’intercesseur privilégié entre les riches et Dieu, lié par un contrat avec l’aumône. « Dieu aurait pu faire tous les hommes riches, mais il voulut qu’il y ait des pauvres en ce monde, afin que les riches aient une occasion de racheter leurs péchés ».

La pauvreté théologique, XIe et XIIe siècles  :

Si la société mérovingienne était plutôt méprisante à l’égard des pauvres, c’est seulement au cours des XIe et XIIe siècles sous l’influence des Pères de l’Église et de l’activité monastique que la pauvreté devient une valeur spirituelle. Ce sont ces Pères de l’Église même qui ont fait la distinction entre pauvreté et indigence et prôné l’acceptation de la pauvreté matérielle comme étant le meilleur moyen d’accéder au Salut . Selon cette doctrine, la pauvreté est valorisée lorsqu’elle procède d’un libre choix. À l’instar de Jésus qui se dépouilla volontairement de sa puissance de roi et de fils de Dieu, le moine devient un « pauvre du Christ ». Tout acte de renoncement à ses biens matériels, à son rôle social et à son pouvoir est considéré comme digne d’être imité . L’éloge de la pauvreté ne concerne alors à ce moment là pas tous les pauvres, mais seulement une mince frange de la société, une élite en quête de perfection dans sa vie chrétienne qui renonce volontairement à accomplir son rôle social. Cette « économie du Salut » reposerait alors sur une répartition des tâches puisque le message varie en fonction du milieu auquel il s’adresse : les indigents qui ne font pas partie de cette catégorie de pauvres volontaires et qui subissent leur condition sont encouragés à accepter humblement leur statut. En effet, dans leur cas, abandonner leur rôle social est un acte orgueilleux et non emplit d’humilité . Cette recherche d’un idéal de vie ascétique ne concerne que le milieu aristocratique puisque dans une certaine mesure, la voie du Salut passe par la contestation de la réalité sociale de ce monde. Les mouvements érémitiques ont entraîné de nombreuses personnes à leur suite et leur impulsion viennent très rarement de pauvres mais plutôt d’hommes et de femmes d’origines aisées. Ces exclus volontaires dans leur idéal d’imitation du Christ partent vivre en forêt, loin de toute civilisation et vivent très modestement . Quant aux monastères bénédictins, ils accordent une grande importance à l’accueil du pauvre involontaire. Il convient alors de l’accueillir honorablement en correspondance au rang de celui qu’il représente, le Christ : les moines lui lave les pieds, lui donnent à manger puis lui propose le gîte.

Même inspirée de sentiments de charité, cette bienfaisance reste préméditée puisqu’elle constitue en premier lieu le moyen le plus sûr d’obtenir le Salut et permet en même temps au donateur d’augmenter son prestige social. Le pauvre reste un oublié au XIIe siècle, instrument du riche bienfaiteur, il est occulté à la fois par ce dernier mais aussi par le Christ que l’on veut voir en lui . Son rôle est d’abord et avant tout de recevoir, puisque le don est un devoir pour lui : il doit prier pour le riche auprès du Christ. Il n’est pas sujet mais objet de sanctification . Cette charité, considérée comme un devoir général sanctionne, tout en justifiant idéologiquement la richesse : le riche peut désormais se racheter par l’aumône.

Les mouvements de charité, XIIe et XIIIe siècles :

Les XIIe et XIIIe siècles et leurs contextes économiques, culturels et politiques difficiles participent à une paupérisation de la population occidentale. Les famines qui se succèdent à de nombreuses reprises, la peste ainsi que les guerres fragilisent les populations et beaucoup sont contraints de tout quitter. La pauvreté est complexe et se traduit par le manque de terres cultivables, l’endettement et l’explosion démographique que la production agricole avec ses outils peu développés n’arrive pas à englober. Les monastères bénédictins perdent progressivement le monopole de la bienfaisance car les charges deviennent trop lourdes. Il y a beaucoup trop de pauvres à nourrir et certains établissements ont même dû se sacrifier . C’est une période de mutation et de nouvelles impulsions pour les oeuvres de bienfaisance au XIIe siècle. Les nouvelles élites bourgeoises s’investissent de plus en plus dans les milieux urbains auprès des pauvres et fondent même des hôpitaux. En effet, les progrès de la circulation monétaire ont permis à de nombreux laïcs de concurrencer les seigneurs et les monastères .

Dans un contexte d’effervescence intellectuelle propre au XIIe siècle, un nouveau regard sur le pauvre se construit par le biais du mouvement canonial. Sous l’impulsion de Saint-François et de Saint-Dominique, les Ordres mendiants proclame la valeur humaine du pauvre et la sacralise avec le Christ. Saint-François estime le pauvre pour sa valeur spirituelle et humaine propre et non plus en tant qu’instrument servile du salut du riche . « Le pauvre est essentiellement l’homme que la faiblesse de ses moyens met à la merci de tous dans la société » disait Saint-Dominique. Allant chercher les modèles de pauvreté les plus aigus, les Ordres mendiants, d’abord placés en périphérie des villes, réussirent à s’intégrer au tissu urbain. Ayant eu un vif succès, le charge d’âmes qui leur fut accordée par l’autorité apostolique fit qu’une très large part des oeuvres de miséricorde furent effectuées sous leur influence . En contact constant avec la pauvreté, les Ordres mendiants détaillent de manière précise les différentes catégories de pauvres : affamés, aveugles, boiteux, infirmes, lépreux, orphelins et enfin les dépendants. L’enseignement de ces ordres à donné une vive impulsion au mouvement de la charité entre le XIIe et le XIIIe siècle, jamais un enseignement n’avait eu une diffusion aussi large et une base doctrinale aussi élaborée. Certains cependant comme Saint-Thomas d’Aquin critique cette austérité et ce renoncement à l’intégralité de ses biens. Selon lui la privation de biens matériels à un tel degré doit être combattue parce que les nécessités de la vie physique sont plus impératives que celles du bien-être spirituel lui-même.

Dans ce mouvement de charité, les aumôneries princières apparaissent comme des versions laïques des aumôneries ecclésiastiques. Il s’agit de la première forme d’institution laïque d’assistance qui entrainera derrière elle d’autres initiatives semblables au XIIIe siècle au niveau des paroisses et des confréries. La charité étant un devoir général, le roi se doit de nourrir chaque jour un certain nombre de pauvres : d’une part afin d’attester de sa religiosité, d’autre part pour affirmer sa puissance, sa capacité économique à soutenir chaque jour des centaines voir des milliers d’affamés. La pauvreté et la place qu’on lui accorde est une fois de plus l’instrument du prestige social des puissants. En somme, les initiatives, quelles soient laïques ou religieuses ont permis aux cours des XIIe et XIIIe siècles de construire un réseau serré d’hôpitaux et des services réguliers d’aumônes. Les structures ainsi que les institutions mises en place se solidifient et s’organisent de plus en plus.

Une conception négative de la pauvreté au XIVe siècle :

À cette valorisation spirituelle de la pauvreté succède une conception fortement dépréciative du pauvre au XIVe siècle. En effet, le contexte est une fois de plus très difficile : les disettes, l’instabilité monétaire, la hausse des prix des vivres et des loyers, les exigences fiscales et l’exploitation du travail manuel ont aggravé les conditions de vie de la population occidentale. De nouveaux pauvres viennent grossir les rangs des indigents : ce sont des villageois en difficultés. À la ville comme à la campagne, la pauvreté devient laborieuse : elle touche des personnes qui travaillent mais qui n’arrivent plus à vivre décemment avec leurs revenus. Certains sont même obligés de se mettre en position de dépendance, dans un contrat de servage, afin d’avoir la protection nécessaire pour vivre. À la campagne, la précarité de l’emploi et le resserrement des liens de dépendance sont de nouvelles composantes de la pauvreté paysanne.

De nouveaux écrits critiques apparaissent entre le XIIIe et le XIVe siècles et portent sur la condition des mendiants. Ils s’attachent a démontrer le caractère humiliant de la misère matérielle et de l’acte de mendier, c’est notamment le cas de Guillaume Saint-Amour qui est l’un des plus virulents sur ce sujet. Dans ce courant de pensée, la misère engendre le péché de convoitise parce que le pauvre refuse d’accepter avec humilité sa condition. Les comportements qui leur sont imputés sont l’ivrognerie, la paresse, la débauche et l’escroquerie comme faisant partie intégrante de leur vie. Ces écrits témoignent d’une attitude très négative de la part des ecclésiastiques de cette époque à l’égard des pauvres. La littérature des pauvres, notamment celle des vilains est significative à maints égards puisqu’elle témoigne de l’évolution des conceptions de la pauvreté au cours du Moyen-Âge. Ainsi, jusqu’au XIIe siècle, la critique des pauvres dans la littérature moralisatrice en faisait des victimes de la méchanceté des élites et des puissants. Mais au XIIIe siècle un basculement s’opère et le pauvre devient à son tour l’objet de reproches.

Un clochard à Paris en 1898 par Eugène Atget.

Les XVIIetXVIII siècles apportent sur cette notion un grand bouleversement. En France, l’abbé de Saint-Pierre en 1724 est l'un des premiers à réfléchir sous un jour nouveau à cette question. Non pas sur la cause fondamentale des inégalités mais il cherche à concilier utilité et philanthropie. Il préconise le retour au travail comme moyen principal de la lutte contre la pauvreté et dans le même temps contre un facteur d'entropie sociale. C'est dans ce cadre de pensée qu'est mis en place le système de l'hôpital général. Très rapidement la population enfermée dans les établissements parisiens atteint le seuil de 6 000 personnes, soit 1 % de la population de l'époque. Les provinces furent également gagnées par ce mouvement de réaction à la misère et, à la veille de la Révolution, on comptait 32 hôpitaux généraux dans tout le pays. Mais ce mouvement dépasse largement la France, cette politique d'internement forcé des pauvres a affecté l'ensemble des États européens. En Angleterre, dès 1575, un acte d'Elisabeth I instituait des établissements visant « la punition des vagabonds et le soulagement des pauvres ». Les « Houses of correction » qui auraient dû être présentes dans chaque comté vont laisser la place aux workhouses qui dans la seconde moitié du XVIII siècle trouveront leur véritable expansion. Michel Foucault note qu'en « quelques années, c'est tout un réseau qui a été jeté sur l'Europe. » En Hollande, en Italie, en Espagne, en Allemagne se créent également des lieux d'internement de même nature.

Cette politique d'enfermement systématique apparaît maintenant inhumaine et dangereuse au plan sanitaire. De nombreuses références existent, notamment les monographies consacrées à l'histoire d'un Hôpital : L'Hôtel-Dieu et l'hôpital général de Meaux aux XVIIetXVIII siècles : étude des institutions et des populations reçues. Elle est contestée par les philosophes des Lumières et finalement abandonnée. En France, la Révolution enclenche une évolution dans la conception de la pauvreté. La pauvreté devient l'expression de dysfonctionnements dans la société. À la suite d'un vote de la Convention girondine, le décret du 19 mars 1793 affirme, conjointement au droit au travail, le droit à l'assistance pour tout homme hors d'état de travailler ; les secours publics sont une « dette sacrée ». Un traitement laïc et social de celle-ci nécessite un questionnement de son origine et induit de nouvelles réponses. À partir du moment où le principal facteur de la pauvreté est un facteur économique, bien que le discours moral ne soit pas absent des débats de l'époque, le principe de la redistribution des richesses et des allocations devient possible et même nécessaire aux nouveaux principes de la République. Les personnes prises en charge font partie de catégories spécifiques : veuves, orphelins.

La Déclaration et programme d'action de Vienne affirment que l'extrême pauvreté et l'exclusion sociale sont la violation de la dignité humaine. L'article 30 de la Charte sociale européenne aussi assure la protection contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

Avec des nuances dans l'analyse ou la vision politique, la mise en place dans des pays développés de l'État-providence va contribuer à étendre l’aide sociale sous la pression d'hommes aussi divers que Charles Booth, Benjamin Seebohm Rowntree et David Lloyd George (en Angleterre), Villermé (France) et Bismarck (Allemagne).

Formes

La banderole Make Poverty History devant le siège du Trades Union Congress, à Londres.

Banderole en jersiais à Jersey : "La pauvreté est pourrie" lors d'une manifestation.

Selon le lieu et l'époque, plusieurs orientations d'ensemble peuvent être envisagées :

institutions caritatives (là encore avec une impulsion religieuse), aidant les pauvres et faisant appel au public ou aux autorités pour se financer ; assurances privées et assurances mutuelles (notamment « caisse de secours » syndicale) ; intervention de l'État, sous différentes formes ; mobilisation de la population et des institutions pour un meilleur respect des droits humains; révolution.

De même, la palette des formes d'action qui peut être très large (voire parfois contenir des mesures répressives) :

aides en argent ; aides en nature ou, équivalent moderne, en bons d'achat utilisables seulement pour certains produits ; accès à des services réservés (aide au logement, logement social) ; fourniture de travail, ponctuel ou régulier ; créer des possibilités de rencontre entre personnes en situation de pauvreté et des personnes d'autres milieux ; stimuler et valoriser la participation citoyenne des personnes en situation de pauvreté. répression de l'oisiveté, de la mendicité ; encouragement à la migration, (parfois : expulsion) ; voire à l'extermination ; contrôle des naissances, parfois sélectif ;

Enfin, les populations aidées varient également :

vieillards et invalides ; familles monoparentales : veuves ou femmes chargées de famille ; enfants en général, orphelins, enfants abandonnés faute de ressources ou pour raison sociale, lorsque l'enfant hors mariage est associé à « une faute » ; adultes en age d'activité sans problème de santé mais au chômage ; les marginaux.

Intervention étatique

Chaque État-membre de l'OCDE et de la banque mondiale est invité à rédiger et mettre en œuvre un Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté et l'ONU a de nombreuses politiques encourageant cette réduction, dans le cadre des objectifs du millénaire notamment.

Russell Lee, Men in transient camp near Hagerman Lake, Michigan - Repas dans un camp de chômeurs dans les années 1930 aux États-Unis.

Depuis le XIX siècle, certains pays occidentaux ont tenté de remédier à la pauvreté en instituant des garanties de ressources minimales.

Pour les enfants :

principe de gratuité des études primaires ;

allocations familiales ;

interdiction de travail trop dur avant un âge donné (bien que la lutte contre la pauvreté future du travailleur physiquement mal développé n'ait été en l'occurrence qu'un souci secondaire par rapport à celui de disposer de soldats physiquement aptes...),

institutions pour orphelins et enfants abandonnés, et, plus récemment, pour enfants retirés à leurs parents jugés inaptes.

Pour les adultes, l'État peut chercher à :

réglementer le travail (salaire minimum, protectionnisme afin de protéger le travail et donc les revenus existant), ou au contraire à le déréglementer pour favoriser le dynamisme économique ;

organiser la circulation des denrées fondamentales (prix maximum ; mise en réserve et distribution par le souverain, ainsi qu'il est attesté dans les civilisations les plus anciennes) ;

favoriser des institutions caritatives ou sociales ;

souvent, organiser des programmes de « grands travaux » assurant du travail au peuple, du moins en apparence (car pour financer ces travaux, il faut taxer d'autres agents économiques, ce qui limite leurs ressources nécessaires à la réalisation de leurs propres projets : l'effet global n'est donc pas forcément positif, tout dépend du type d'action, et de la valeur réelle de l'ouvrage—une muraille, une route, l'assèchement de marais ou la construction d'une pyramide n'ont évidemment pas, à long terme, les mêmes effets sur la pauvreté).

Mais c'est surtout au milieu du XX siècle que certains États s'engagent dans un programme d'intervention directe massive, en prenant le contrôle des institutions privées (caisses de retraite, assurances chômage) et en diversifiant ses interventions.

Dans certaines pays, l’État soutient des initiatives de type microcrédit.

Les aides au revenu sans condition d'utilisation sont plus récentes. L'Allemagne fut l'une des premières à l'établir. En France, le Revenu minimum d'insertion (RMI) fait partie de ce filet de sécurité censé empêcher des personnes de tomber dans la pauvreté.

Des associations mènent également une lutte contre la pauvreté.

Intervention à l'échelle mondiale

Bidonville à Jakarta.

En 1987, le rapport Brundtland, fondateur du concept de développement durable, faisait le constat d'« un avenir compromis », et identifiait la pauvreté comme l'un des symptômes de cette situation. En 1992, lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro, on a consacré un chapitre de l'Agenda 21 à la lutte contre la pauvreté, dans lequel on affirmait : « Une stratégie visant à lutter spécifiquement contre la pauvreté est donc l’une des conditions essentielles pour assurer un développement durable. »

L'ONU a mis en place un plan de réduction de la pauvreté au sein de ses Objectifs du millénaire, ratifiés en 2000 par les États membres, et qui est depuis une priorité mondiale. Le premier objectif du millénaire se donne deux cibles :

« réduire, entre 1990 et 2015, de la proportion de personnes dont le revenu est inférieur à un dollar par jour, ce qui concerne plus d'un milliard de personnes. » et

« une réduction des populations souffrant de faim entre 1990 et 2015. Elle concerne, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), environ 840 millions de personnes : un chiffre en constante augmentation notamment avec l'explosion démographique mondiale. ».

L'« éradication de la pauvreté » est l'un des principaux objectifs de la Conférence des Nations unies sur le développement durable, qui a eu lieu à Rio de Janeiro du 20 au 22 juin 2012.

La Banque mondiale a pour mission de lutter contre la pauvreté en finançant des projets pouvant réduire la misère. L'Unicef lutte en particulier contre la pauvreté des enfants. Certaines organisations non gouvernementales luttent également contre la pauvreté : Oxfam, ATD Quart Monde.

Le problème posé par la lutte contre la pauvreté, une mission qui fait tellement l’unanimité qu’elle ne nécessite ni argumentation, ni justification, est qu’elle occulte largement le débat sur les inégalités en matière de revenus comme de patrimoine.

Évaluation des politiques publiques

Comme dans les autres domaines politiques, l'évaluation de l'efficacité des politiques de luttes contre la pauvreté est très peu développée. Néanmoins le domaine commence à percer, avec la constitution d'équipe de recherche qui publient des résultats précis et exploitables, et l'attribution de prix prestigieux à des chercheurs du domaine et leur apparition dans des médias grand public .

Dans Population Matters, les éditeurs présentent une série d'articles d'économistes, relus par des spécialistes d'analyse politique, qui s'intéressent à l'impact du boom démographique dans les pays émergents sur leur développement économique et discutent les choix politiques de ces pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en termes de croissance, réduction de la pauvreté et des inégalités ainsi que le développement d'une agriculture durable. Les résultats sont catégoriques et en opposition aux propositions tenues jusqu'alors. Ces études soulignent l’efficacité du contrôle des naissances dans la réduction de la pauvreté. Plus précisément (voir introduction page 6 et aussi Lori S. Ashford):

La croissance rapide de la population a eu un impact négatif sur le développement économique et contribue globalement et durablement à l'augmentation de la pauvreté.

Une réduction rapide du taux de fertilité a un impact positif sur la réduction de la pauvreté et de ses effets. « The new findings suggest more strongly than before that past high fertility in poor countries has been a partial cause to the persistency of poverty - both for poor families that are large and via the kind of economy-wide effects that Malthus theorized about, for poor family even if they are small. »

Les conclusions sont moins tranchées concernant spécifiquement le développement rural. La croissance démographique n'est qu'une des composantes parmi d'autres. Les choix urbains, la politique des prix le sont tout autant.

Citation

« Les paysans les plus pauvres du monde vivent majoritairement en Afrique. L'homme le plus pauvre du monde est sans doute l'un d'eux. C'est une femme, une femme africaine. »

Selon l'agronome René Dumont : « Tous les jours elle doit marcher plus de deux heures pour se rendre à son lieu de travail. Elle porte sur sa tête jusqu'à 50 kg de charges, sur son dos son dernier enfant et dans le ventre, bien souvent, un enfant à naitre. Au Zaire, 70 % des tâches domestiques ou de production sont faites par des femmes. Les jeunes filles sont mises à contribution dès l'age de 10 ans. Elles pilent le manioc, s'occupent des enfants plus jeunes. A 14 ans, elles seront mariées. »

René Dumont raconte la suite de leur existence : Il a rencontré dans un village du Sénégal ce qu'il appelle des « paysans-pachas » : « Ils gardent auprès d'eux l'une de leurs coépouses et envoient les autres travailler en ville pour un an, pour y gagner la vie du « ménage ». Ces femmes travaillent douze heures par jour et seront jugées à leur retour au village par leur famille et leur mari au poids de leurs cadeaux. »

Selon l'économiste Daniel Cohen :

« Il n'est pas excessif de dire que les femmes africaines sont les esclaves d'aujourd'hui. L'exploitation des femmes n'est pas seulement une insulte au reste de l'humanité qui en accepte hypocritement l'existence. Elle provoque un cercle auto-entretenu de pauvreté et d'exploitation. L'esclavage des femmes dispense en effet les hommes d'investir dans la machine. L'épargne sert à acheter une autre femme, qui donnera d'autres enfants qui travailleront pour le père ou seront vendus, si ce sont des filles. »

中文百科

南非约翰尼斯堡近郊的贫民窟

美国贫穷人口分布
美国贫穷人口分布

贫穷是个很广泛的观念,没有绝对的定义。在中文里,贫、穷两字本解作「极度不足」,满足与否则是个很个人的感觉。不过,现代的贫穷不限于钱财方面的不足,贫穷可形容人类一般生活情况非常困难、资源短缺。有些人认为贫穷的定义是主观、具比较性的

定义

人类物质上的所需,包括日常生活的必需品和服务的不足,这些不足有没有改变、改善。

相对贫穷

经济上是否丰裕,钱财、资源(天然资源)是否足够。「足够」一词在世界各地的文化、政治、经济上,都有着不同的定义,欧盟国家对「贫穷」的定义就包含了资源分布是否平等。

社会人际关系,面临贫穷的人有否被边缘化、是否对他人依赖、能否过着普遍认为「正常」的生活模式——例如,是否能够维持一个健康的家庭、能否教养小孩、能否参与社会上的活动。

贫穷的维度

经济的

人类学的

政治的

安全相关的

社会文化的

贫穷的成因

个人因素:「病态性」的因素,即将贫穷视为是行为、选择或缺乏能力所导致的后果;

家庭因素:将贫穷归因于家庭的教养过程;还有可能是因为高昂的医药费而陷入贫穷;

次文化因素:将贫穷归因于一个社区中借由学习及分享所得的生活模式;

社会因素:将贫穷归因其他人(包括政府及经济体系)所造成的后果

结构性因素:立论贫穷是社会结构所导致的。

文化因素:把贫穷归咎于过度消费。

气候暖化因素:气候暖化带来极端气候及影响水资源,令土地不宜耕种及畜牧,形成粮食供应短缺及生计问题而陷入贫穷。

贫困的后果

持续贫困是社会**的一大根源。

法法词典

pauvreté nom commun - féminin ( pauvretés )

  • 1. situation d'une personne qui a très peu d'argent pour subsister et vivre décemment Synonyme: indigence Synonyme: misère

    vivre dans la pauvreté

  • 2. manque de valeur, d'intérêt ou de qualité (de quelque chose, sur le plan moral ou intellectuel) Synonyme: médiocrité Synonyme: faiblesse

    la pauvreté d'imagination d'un scénario • pauvreté intellectuelle

  • 3. manque d'abondance et de diversité (de quelque chose)

    la pauvreté de son vocabulaire

  • 4. apparence misérable (de quelque chose) qui révèle le manque d'argent

    la pauvreté des façades des immeubles dans une banlieue ouvrière

  • 5. manque d'abondance (en quelque chose) [Remarque d'usage: s'emploie toujours avec la préposition: "en"] Synonyme: insuffisance

    la pauvreté en vitamines d'un aliment

  • 6. faible quantité (de quelque chose) Synonyme: insuffisance

    la pauvreté des ressources naturelles d'une région

  • 7. manque de ressources exploitables (d'une terre ou d'un sol)

    la pauvreté d'un terrain

  • 8. manque de ressources financières (d'une personne, d'une collectivité ou d'un pays)

    le rapport s'étonne de la pauvreté de l'ONG

pauvreté n'est pas vice locution proverbiale

  • 1. la valeur morale d'une personne ne dépend pas de ses revenus ou de sa fortune

    tous les métiers sont dignes, même les plus humbles: pauvreté n'est pas vice

comme la pauvreté sur le monde locution adverbiale

  • 1. avec beaucoup de violence et de rapidité

    l'enfant affamé s'est jeté sur son steak comme la pauvreté sur le monde

vœu de pauvreté locution nominale - masculin ( (vœux de pauvreté) )

  • 1. vœu prononcé par une personne qui entre en religion et par lequel elle s'engage à ne posséder personnellement aucun bien

    faire vœu de pauvreté

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