Les prunes sont un exemple de fruits pruineux, c'est-à-dire recouverts de pruine.
La pruine (du latin pruina, givre) est une couche cireuse, glauque et légèrement poudreuse, qui recouvre la surface d'un organe, végétal ou animal, lui conférant un aspect givré ou poussiéreux, allant jusqu'à cacher sa coloration normale sous-jacente. Elle peut être enlevée par simple frottement. On parle de pruinescence et de pruinosité et de quelque chose de pruineux.
Comme le sébum chez l'homme, la pruine joue un rôle de protection contre les éléments extérieurs (parasites, lumière, humidité, etc...).
Chez les végétaux
Chez les plantes
Sur les falaises maritimes, certaines touffes de la fétuque rouge se couvrent d’une pruine bleutée au printemps
La présence d'une couche de pruine, ou pruinosité, s'observe notamment sur des fruits (raisin, mirabelle, prune, etc.), certaines plantes grasses (ou succulentes) et les jeunes chaumes de bambou.
La pruinosité protège le végétal de la chaleur et des agressions extérieures (attaques de parasites). À un certain stade de maturation, elle empêche également l'évaporation ou, a contrario, protège de la pluie.
La pruine, pellicule de nature lipidique également appelée cuticule, est un élément naturel produit par la plante et composé de fines structures de cire. La forme de celles-ci est caractéristique de l'espèce et peut être simple (bâton) à complexe (arbuscule, parasol, etc.). La pruine présente sur le raisin est un gage de fraîcheur ; elle permet la vinification en absorbant quantité de levures et moisissures utiles à la fermentation.
Le relief des dépôts cireux crée des micro-turbulences au niveau de la surface qui accélèrent les échanges de chaleur de la plante avec son milieu.
Chez les champignons
Boletus pruinatus
La cuticule de certains champignons basidiomycètes et ascomycètes est recouverte d'une couche de pruine. C'est le cas notamment chez Clitopilus prunulus jeune, Boletus pruinatus, Cantharellus subpruinosus, Conocybe tenera, Disciotis venosa…
Chez les insectes
En haut : un jeune mâle Plathemis lydia ; en bas : un mâle adulte avec l'abdomen pruinescent.
Dans le monde animal, la pruine ou pruinescence s'observe chez les insectes, en particulier chez de nombreuses espèces d'odonates, dont :
les demoiselles de la famille des Lestidae,
les Coenagrionidae, où elle se produit sur les ailes et le corps,
les Libellulidae (plus souvent chez les mâles) ;
mais aussi chez la cicadelle pruineuse (Metcalfa pruinosa), et chez des pucerons, notamment dans le genre Dysaphis.
La pruine est généralement de couleur blanche à bleu pâle, mais peut aussi être grise, rose, violette ou rouge ; ces couleurs pouvant être produites par la dispersion de la lumière par « effet Tyndall ». Quand la pruinescence est pâle, l'animal peut refléter les rayons ultra-violets.
Chez Plathemis lydia et Pachydiplax longipennis, la pruinescence des mâles sur le dos de l'abdomen est un avertisseur de menace territoriale pour les autres mâles, tout en étant un indice de reconnaissance intra-spécifique. D'autres espèces d'odonates semblent utiliser la pruinescence pour reconnaître des membres de leur propre espèce ; une autre utilité pourrait être de refroidir le corps en réfléchissant les rayonnements.