La Beat Generation est un mouvement littéraire et artistique né dans les années 1950, aux États-Unis.
Le terme de « Beat Generation » fut employé pour la première fois en 1948 par Jack Kerouac pour décrire son cercle d'amis au romancier John Clellon Holmes (qui publiera plus tard le premier roman sur la Beat Generation, intitulé Go). Holmes définit le mouvement dans un article faisant office de manifeste esthétique, publié dans le New York Times en novembre 1952 : « This is the Beat Generation ».
Howl d'Allen Ginsberg (1956), Sur la route de Jack Kerouac (1957) et Le Festin nu de William S. Burroughs (1959) sont les œuvres les plus marquantes de la littérature beat. L'homosexualité affichée de certains membres de ce mouvement artistique fit scandale dans l'Amérique puritaine. Howl et Naked Lunch furent l'objet de procès en obscénité qui marquèrent la libération du monde de l'édition aux États-Unis avant de devenir des références pour le mouvement gay et la libération sexuelle de la génération suivante.
William Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac sont les précurseurs de la libération sexuelle et du mode de vie de la jeunesse des années 1960, celle de la Beat Generation, « qui a ébranlé la société américaine dans ses certitudes. Elle a directement inspiré aussi bien les mouvements de mai 1968 que l’opposition à la guerre du Vietnam, ou les hippies de Berkeley et Woodstock. Pourtant la Beat Generation a aussi contribué à enrichir le mythe américain. Sur la route, le roman le plus connu de Kerouac, est une ode aux grands espaces, à l’épopée vers l’ouest, à la découverte de mondes nouveaux. ». Alliant créativité débordante et fascination pour les milieux underground des villes des côtes Est et Ouest des États-Unis et tout l'art qui s'y crée (littérature, jazz, etc.), la Beat Generation témoigne également d'un attachement profond aux grands espaces, à la nature et aux spiritualités chamaniques dans lesquelles l'homme est partie intégrante du Cosmos.
Origines du terme beat
L'adjectif « beat » (proposé par Herbert Huncke) avait initialement le sens de « fatigué » ou « cassé », venant de l'argot américain, mais Kerouac y ajouta la connotation paradoxale de upbeat et beatific ; il se moquera souvent de l'appellation donnée au mouvement (il dit ainsi « I'm a Catholic, not a beatnik »).
Le sens premier fait donc référence à une génération perdue, fin de siècle même, beat signifiant pour John Clellon Holmes : « être à la rue, battu, écrasé, au bout du rouleau ».
Jack Kerouac, également surnommé par ses congénères le « charmeur de poules », s'explique lui-même sur le terme et le présente comme tiré d'une expression employée par les Noirs américains, dans le sud des États-Unis, faisant référence à la pauvreté, à l'écrasement. Pour Kerouac, d'origine franco-canadienne, la sonorité du mot est aussi à rapprocher du terme français « béat » : « It's a be-at, le beat à garder, le beat du cœur », puis il ajoute : « C'est un être à, le tempo à garder, le battement du cœur », le rapprochant d'une expression utilisée par le jazzman Charlie Parker. Il fait aussi le lien au rythme en général : celui de la batterie, des pagayeurs dans leurs canoës, etc.
Influences
Un certain nombres d'écrivains ont influencé les thèmes ou le style des œuvres de la Beat Generation. Kerouac a lu Céline qui a eu une grande influence sur lui, notamment par l'emploi de langage parlé et populaire et par le rythme narratif. Kerouac apprécie aussi Herman Melville, Henry Miller, Dylan Thomas ou encore Jean Genet et Arthur Rimbaud qu'il peut lire en version originale du fait de ses origines francophones du Canada. Ces écrivains ont en commun de placer le thème de la révolte face à la société conformiste au centre de leurs œuvres, thème qui sera cher aux écrivains de la Beat Generation. En 1970, Kerouac publie une biographie d'Arthur Rimbaud (Arthur Rimbaud, City Lights Books, 1970).
Dans une lettre à un éditeur datée de 6 janvier 1966, Allen Ginsberg écrit à propos des influences de la Beat Generation : « Kerouac, Corso, Burroughs et moi avons comme source principale Shakespeare.[...] Gregory Corso et moi aimions Marlowe et Shelley — et moi Keats — et surtout Smart, Apollinaire, Blake, la poésie de Melville, Thomas Hardy. [...] Notre principale source pendant dix ans a été la prose de Melville, de Céline, de Genet et de Dostoïevski. »
Un cercle d'amis
Allen Ginsberg en 1978.
Les membres originels de la Beat generation se rencontrèrent à New York : Jack Kerouac, Allen Ginsberg, William Burroughs (dans les années 1940), rejoints plus tard par Gregory Corso (en 1950). C'est à l'université de Columbia que Ginsberg et Kerouac se rencontrèrent, alors tous deux étudiants. Au cours des années 1950, le groupe s'était étendu à des figures de la scène de San Francisco : Kenneth Rexroth, Gary Snyder, Lawrence Ferlinghetti, Michael McClure, Philip Whalen et Lew Welch.
Qualifier ce petit cercle d'aspirants écrivains, artistes, arnaqueurs et to**comanes en tout genre de « Génération » fut une façon de revendiquer leur importance, leur représentativité, et surtout le début d'un nouveau mouvement (sur les traces de la Génération perdue). C'était le genre de bravade qui aurait pu n’être qu'illusions de grandeur, mais l'histoire montre que la Beat generation se permit d'être un véritable mouvement littéraire, social et culturel. Le nom précéda l'essence, renforçant la cristallisation des idées autour du concept.
Les membres de la Beat generation furent des nouveaux bohémiens qui s'engagèrent dans une créativité vigoureuse et libertaire. Les écrivains Beat produisirent un corpus d'œuvres dominées par la spontanéité, un quasi-automatisme dans l'écriture, pour provoquer une prosodie libre et rythmée.
Autour de ce noyau dur d'artistes gravitèrent des personnalités au parcours moins connu mais à l'apport tout aussi important : Lucien Carr (qui présenta Burroughs à Kerouac et Ginsberg et qui ira en prison pour le meurtre d'un professeur de gymnastique, entraînant Kerouac dans son sillage) ; Herbert Huncke (un truand to**comane qui rencontra Burroughs en 1946 ; Hal Chase (un anthropologue de Denver qui présenta Neal Cassady au groupe en 1947). Cassady devint très proche de Kerouac et fut immortalisé dans le roman Sur la route sous les traits du personnage Dean Moriarty, un voyou avide de vie et d'expériences.
Les femmes prirent aussi une place d'importance dans le cercle Beat : Joan Vollmer, Edie Parker. Leur appartement de l'Upper West Side de Manhattan devint rapidement le lieu de rencontres privilégiées des Beats, Joan Vollmer étant elle-même une participante active des discussions enflammées qui s'y déroulaient.
Des personnalités hétérogènes
Les membres de la Beat Generation sont issus de milieux socio-culturels très différents. Jack Kerouac a grandi dans un milieu conservateur, pauvre et catholique alors qu'Allen Ginsberg appartenait à une famille cultivée engagée à gauche et d'ascendance juive (son père est professeur d'anglais et sa mère est militante communiste). Mais les trois personnages ont en commun de ne plus partager les idéaux collectifs des générations précédentes (communisme, libéralisme, anti-nazisme...). Leur contestation ne se fond pas dans un mouvement de pensée structuré mais se traduit plutôt par la recherche d'un individualisme volontaire, par le rejet des conventions sociales (prise de drogue, refus du travail régulier, de la famille, homosexualité). Les écrivains beats se caractérisent par un retrait de l'American way of life sans pour autant proposer une autre voie, même si le voyage, l'exploration de religions orientales ou les paradis artificiels sont des manières de refuser la société établie aux États-Unis.
Œuvres représentatives
le tapuscrit de Sur la route dévoilé lors d'une exposition à Lowell (Massachusetts), en 2007
Les œuvres majeures de ces auteurs fondateurs sont le roman Sur la route de Jack Kerouac, le poème Howl d'Allen Ginsberg et le roman Le Festin nu de William Burroughs. En 1950, Corso rencontre Ginsberg, qui fut très impressionné par la poésie qu'il avait écrite alors qu'il était emprisonné pour vol. Les années 1950 furent marquées par des influences réciproques entre écrivains new-yorkais et de San Francisco (Ginsberg, Corso, Cassady et Kerouac s'y installèrent même pour un temps). Ferlinghetti (qui dirigea la maison d'édition City Lights Press) prit une plus grande importance, ainsi que Rexroth (un poète issu du modernisme, plus âgé que les Beats, et qui exerça sur eux une profonde influence) dont l'appartement devint un point de rencontre obligé des discussions littéraires. Rexroth organisa la lecture de Six Gallery, où le poème Howl apparut pour la première fois.
À la parution de Sur la route en 1957 (l'ébauche en a été faite en 1951), les excellentes critiques (notamment de la rubrique littéraire du New York Times) en firent un best-seller instantané. Cet évènement entraina la vague d'intérêt pour le mouvement Beat qui mit en lumière tous ses membres.
Les œuvres beats peuvent aussi bien être de la poésie que de la prose. Les auteurs utilisent des techniques comme « l'écriture spontanée » ou la « littérature de l'instant » et le cut-up qui permettent de dynamiser le récit et de rendre par écrit les impressions ressenties lors de la prise de drogues (technique particulièrement visible dans Le Festin nu).
La beat generation et le jazz
C'est Cassady qui fit entrer le jazz dans la scène Beat, avec son parlé relâché et spontané qui serait plus tard associé aux beatniks. Cassady n'était pas écrivain lorsqu'il intégra le groupe, mais impressionna fortement de son style relâché et spontané que Kerouac citera plus tard comme influence majeure qui le mena à formaliser sa prose libre, qu'il utilisa dans Sur la route (les autres influences majeures étant les solos jazz improvisés et le rock pré-hippie de The Temptations).
Les beatniks
Le mot beatnik apparaît pour la première fois le 2 avril 1955 sous la plume de Herb Caen dans le journal San Francisco Chronicle. Le mot beat désignait depuis le **X siècle un vagabond du rail voyageant clandestinement à bord des wagons de marchandises. Peu à peu ce mot a pris le sens que lui ont donné les jazzmans noirs : beat en est venu à signifier une manière de traverser la vie. Être beat devint « être foutu, à bout de souffle, exténué ». Le « beat » (« pulsation ») est aussi le « rythme » en musique (jazz).
Le terme beatnik, forgé à partir du mot beat et du nom du satellite russe Sputnik, était initialement péjoratif en cherchant à faire croire que les beats étaient une communauté de communistes illuminés en pleine période de maccarthysme. Jack Kerouac a toujours rejeté le terme de beatniks qui sera pourtant repris par une partie de la génération hippie.
Les femmes de la Beat generation
Souvent laissée de côté dans l'histoire des premiers temps de la Beat generation, Joan Vollmer (qui devint plus tard M Burroughs) fut sans équivoque présente dès le tout début de l'aventure. Elle est décrite comme une femme intelligente et intéressante, mais qui ne s'impliqua pas dans l'écriture. Par ailleurs, à l'inverse d'un homme comme Cassady, personne ne choisit d'écrire à son sujet. Elle n'est restée dans l'histoire que comme l'épouse que William Burroughs tua par accident d'une balle en pleine tête (en cherchant à rejouer le mythe de Guillaume Tell).
Corso soutint que les femmes furent très présentes dans le cercle, mais qu'il fut très dur pour elles de revendiquer le style de vie bohème des beats : stigmatisées, vues comme folles, certaines furent éjectées du mouvement. Il raconta ainsi l'histoire de la jeune « Hope » qui fut la première mentor de Kerouac et Ginsberg dans leur intérêt pour le bouddhisme, leur faisant lire certains auteurs, dont Li Bai.
Certaines parvinrent tout de même à se faire un nom au sein des Beats : Joyce Johnson, Hettie Jones, Diane DiPrima, Janine Pommy Vega, et Hedwig Gorski.
垮掉的一代(Beat Generation) ,或称疲惫的一代,是第二次世界大战之后出现于美国的一群松散结合在一起的年轻诗人和作家的集合体。这一名称最早是由作家杰克·克鲁亚克于1948年前后提出的。在英语中,形容词“beat”一词有“疲惫”或“潦倒”之意,而杰克·克鲁亚克赋予其新的含义“欢腾”或“幸福”,和音乐中“节拍”的概念联结在一起。
之所以将这样一小群潦倒的作家、学生、骗徒以及吸毒者当作“一代”,是因为这个人群对二战之后美国后现代主义文化的形成具有举足轻重的作用。在西方文学领域,“垮掉的一代”被视为后现代主义文学的一个重要分支,也是美国文学历史上的重要流派之一。
“垮掉的一代”的成员们大多是玩世不恭的浪荡公子,他们笃信自由主义理念。他们的文学创作理念往往是自发的,有时甚至非常混乱。“垮掉的一代”的作家们创作的作品通常广受争议,原因是这些作品通常不遵守传统创作的常规,结构和形式上也往往杂乱无章,语言粗糙甚至粗鄙。
“垮掉的一代”对后世的西方文化产生了深远的影响,被文化研究学者们看作是第一支真正意义上的后现代“亚文化”。
“垮掉的一代”的重要文学作品包括杰克·克鲁亚克(1922年-1969年)的《在路上》(On the Road)、艾伦·金斯堡(1926年-1997年)的《嚎叫》(Howl)和威廉·博罗斯(1914年-1997年)的《裸体午餐》(Naked Lunch)等。后两部作品由于内容“猥亵”而引起法庭的注意,但也为此类文学作品在美国出版的合法化进程做出了贡献。
简史
严格意义上的“垮掉派”作家杰克·凯鲁亚克、艾伦·金斯堡和威廉·博罗斯于1940年代在纽约相遇,格雷戈里·柯尔索(1930年-2001年)在1950年代加入了这个阵营。1950年代中期,“旧金山文艺复兴”运动的代表人物肯尼斯·雷克斯罗斯、盖瑞·施奈德、劳伦斯·费尔林希提、迈克尔·麦克鲁尔、菲利普·沃伦和卢·韦尔奇等也加入“垮掉派”阵营。 除上述重要作家外,“垮掉的一代”中还有一些看上不那幺显赫的参与者,这些人的参与在不同程度上为“垮掉派”作家提供了丰富的主题。例如赫伯特·汉克,是博罗斯于1946年结识的一个瘾君子小偷;哈尔·切斯是丹佛市的人类学者,他在1947年将尼尔·卡萨蒂(1926年-1968年)介绍至这个团体中。 “垮掉的一代”中一些女性作家经常被人们忽略,而这些女性对此流派风格的形成发挥了重要作用。重要的女性“垮掉派”作家包括伊迪·帕克和琼·沃尔莫。她们的公寓位于曼哈顿上西区,是“垮掉派”作家们聚会的沙龙,被泰德·摩根称为“前六十年代公社”,琼·沃尔莫本人也是“垮掉派”作家文学讨论的重要参与者。 威廉·博罗斯于1914年出生于密苏里州的圣路易斯,是“垮掉的一代”中最为年长的作家。在圣路易斯时,博罗斯与大卫·卡默尔相遇,由于两人都具有同性恋倾向,因此关系十分密切。 大卫·卡默尔深深迷恋一个名为卢申·卡尔的年轻学生。当卡尔离开故乡去外地求学时,卡默尔开始跟随他在美国国内辗转游历。后来,两人在芝加哥再次与博罗斯相遇。1943年,卡尔转学到哥伦比亚大学,卡默尔和博罗斯都跟随他来到纽约。在那里,卡尔结识了杰克·凯鲁亚克和艾伦·金斯堡,并把这两人介绍给威廉·博罗斯认识。 1944年,卡尔在一场口角中用匕首杀死了卡默尔。事情发生在哈得孙河旁的一个公园内。卡尔杀死卡默尔之后,将他的尸体丢进河水中。卡尔不慎杀死卡默尔很可能是一种自卫行为,尽管当时并没有第三者在场。事后,凯鲁亚克帮助卡尔处理了作案的工具。然而第二天,卡尔就到警局自首,而凯鲁亚克则被指控协从犯罪而被捕。后来,凯鲁亚克在他的作品《杜罗兹的空虚》中写到了这一事件。在他的第一部小说《小镇与城市》中也曾对此事有所影射。 博罗斯一直非常渴望能够体验犯罪行为的感受。他曾有意识的和罪案频发的纽约地铁保持联系,参与过贩卖盗来物品、致幻毒品,并有超过十年的吸食鸦片的历史。博罗斯就是在这一时期认识赫伯特·汉克的。汉克是一个三流的小偷和吸毒者,经常在时报广场周边活动。 汉克在“垮掉派”作家眼中是一个非常有魅力的人物。金斯堡曾说过,“垮掉派”作家追求所谓的“最高真实”。而在他们眼中,来自社会底层的汉克的生活中包孕着他们这些来自社会中上阶层的人们所无法体会到的真实。 然而,这个松散的组织从成立开始就麻烦不断。1949年,金斯堡就开始官司缠身(他的家中堆满了偷来的东西,他本人也曾驾驶过一辆载满偷窃赃物的汽车,等等)。为了摆脱麻烦,他声称自己精神错乱,并被暂时送进一间精神病院。在那里,他邂逅卡尔·所罗门,一个比精神病人行为还要古怪的人。在他的影响下,金斯堡开始热衷于做一些自觉的“疯狂之事”。比如,他会从餐厅偷来一个花生酱三明治,然后把自己的“胜利成果”给保安看。结果是可以预想的——金斯堡被医院当作一个严重的精神病人对待。他们对他实施胰岛素休克疗法。如果金斯堡在被送进精神病院的时候并不是个真正的精神病人,那幺在这种残忍的治疗方法中他的精神比以前失常得多了。这段经历在他的名诗《嚎叫》中得以体现。所罗门获释之后,曾经担任金斯堡的联系人,帮忙出版他的第一本小说《瘾君子》。然而不久,他就因再次犯病而被送回精神病院。 1947年,尼尔·卡萨蒂的加入也给这个集体带来了不少麻烦。很多“垮掉派”成员都对他十分迷恋。金斯堡曾经和他有过恋情,凯鲁亚克曾在1940年代末期和他一起进行公路旅行,这些都成为他的名作《在路上》的重要素材。卡萨蒂本人并不是作家,然而很多“垮掉派”作家却在和他通信的过程中吸取了他的自由散漫的语言风格,凯鲁亚克曾声称这对他创作《在路上》所采用的“无意识写作”的技巧起到了关键作用。在《在路上》里,卡萨蒂变成了“迪安·莫里艾蒂”,并被凯鲁亚克写成了一个具有文化表征性质的典型人物:一个性格狂野的瘾君子,经常身无分文,藐视传统道德,但疯狂地热爱生活。 由于凯鲁亚克的《在路上》延迟了很多年才得以出版,这经常会引起人们的困惑。《在路上》是凯鲁亚克在1952年完成的,大致和约翰·克列农·霍尔姆斯出版《走》和《这就是垮掉的一代》同一时期。然而这部作品叙述的背景却早于这一时期,主要是发生在1940年代后期的事。由于这部小说直到1957年才得以出版,因此许多人都误以为小说讲述的是1950年代末期的事。 《在路上》的写作过程和这部小说本身一样具有传奇色彩。写作《在路上》时,凯鲁亚克速度非常快。他没有使用普通的打印纸,而是使用成卷的电报用纸,是因为他不想因为常常换纸而被迫中断自己的思路。凯鲁亚克的座右铭是:“最原初的想法就是最好的想法”,他坚持绝不修改已经写完的文稿。然而后世有些评论家却认为凯鲁亚克本人并没有严格地遵守这个戒条。 1950年,格雷戈里·柯尔索结识了金斯堡。彼时金斯堡正沉迷于柯尔索在因偷窃罪而入狱期间所写的诗歌。自此,柯尔索成为“垮掉的一代”四位核心人物之一。在相当长的时间内,提及这一流派,艾伦·金斯堡、杰克·凯鲁亚克、威廉·博罗斯和格雷戈里·柯尔索总是作为一个整体出现。然而后来评论界对柯尔索的兴趣逐渐淡弱。柯尔索的第一部著作是《受惊的处女及其他诗作》,于1955年出版。 1950年代,“垮掉派”作家们和旧金山地区的作家们有过很多交流,金斯堡、柯尔索、卡萨蒂和凯鲁亚克都曾在旧金山暂居。拥有名为“城市之光”的出版社和书店的劳伦斯·费尔林希提以及年纪较长的诗人雷克斯罗斯是这批作家的核心人物。雷克斯罗斯的公寓后来成为“周末夜晚文学沙龙”,他本人还主持过1955年著名的“六画廊读书会”,在这场读书会上金斯堡的诗作《嚎叫》第一次亮相。 “六画廊读书会”的另一重要性体现在它影响了凯鲁亚克小说《达摩浪人》的创作。这部小说的创作灵感就是受读书会上另外一位诗人盖瑞·施奈德的影响而激发的。大部分“垮掉派”作家都出生于大都市,而施奈德则有丰富的乡村生活经历。此外,他还曾经接受过文化人类学的教育,并通晓一些东方语言,因此他成为“垮掉派”作家眼中极富魅力的“异端”。劳伦斯·费尔林希提曾经称呼他为“垮掉派中的梭罗”。《达摩浪人》的主题之一就是佛教,以及凯鲁亚克和施奈德对其截然不同的态度。毫无疑问,《达摩浪人》极大地促进了西方世界对佛教的兴趣。
“垮掉的一代”中的女性
在“垮掉的一代”诞生早期,女性参与者的作用微乎其微。有些人认为造成这一现象的原因是性别歧视。琼·沃尔莫是早期“垮掉派”重要的女性参与者,在同代人眼中她是一个学识非常渊博且风趣幽默的女人。然而她本人并不是作家,从未出版过任何作品,也没有人认为她是。她在这一流派中最重要的身份是威廉·博罗斯的妻子。她死于一次意外的枪械走火事件。 格雷戈里·柯尔索声称“垮掉派”中有很多女性参与者。他尤其提到了自己在1955年年中认识的一个女人霍普·萨瓦奇(也被称为“苏拉”)。就是这个女人给凯鲁亚克和金斯堡讲过中国古代诗人李白的故事,而且她也是“垮掉派”作家在东方宗教领域的启蒙老师。有些评论家认为这一说法可能并不完全符合史实,尽管在1954年凯鲁亚克写给金斯堡的信中的确提到了很多关于佛教的著作。 柯尔索认为在那个时代女性想要和其他“垮掉派”作家一样过吉普赛人似的流浪生活是非常困难的,因为这个群体在普通人眼中是疯子的代名词,被粗野地排斥在主流文化视野之外。 尽管如此,“垮掉派”中还是出现了一些出色的女性作家,例如乔伊斯·约翰逊、卡罗琳·卡萨蒂、海蒂·琼斯、乔安娜·凯格尔以及戴安·迪·普利玛等。此外,有很多1970年代的女性作家深受影响,例如简宁·波米·维加和帕蒂·史密斯等等。
“披头族”形象
在英语中,“披头族”(beatnik)一词用于描述“垮掉的一代”的参与者,这一称呼是赫博·卡恩在1958年4月2日于《旧金山编年史》中首次发明并使用的,最开始是个贬义词,是从当时苏联发射的人造卫星“sputnik”演化而来,用于讽刺“垮掉派”文人,表明他们既不合时宜,且和**之间有某种亲缘关系。后来,这个词汇成为这样一类人的代名词:一群留着山羊胡子、头戴贝雷帽、玩手指鼓且被一群穿着黑色连衣裙的舞女包围着的男人。 在这一时期,“披头族”的形象在电视上也有所体现。在1959年至1963年期间播出的电视节目《多比·吉利斯》中,由鲍勃·丹佛扮演的人物梅纳德·克莱布斯就是典型的“披头族”形象。1950年代中期一些著名电影演员的银幕形象也具有“披头族”的特征,比如马龙·白兰度和詹姆斯·迪恩等。这些人形象特点是青春洋溢、行为举止不合常规、具有反抗气质。1959年,好莱坞电影《垮掉的一代》可以看作是对这种亚文化现象的感性诠释。 “披头族”的形象在当今的一些电视节目中也有体现。比如在大热卡通《辛普森一家》中,奈德·弗兰德斯父母就是典型的披头族形象。在卡通片《道格》中主要人物道格的姐姐朱迪的言谈举止就具有披头族的特征。
对西方文化的影响
对于“垮掉派”在艺术上的主要作为可以作出如下描述: 支持精神自由和性解放(或性自由)。例如同性恋权益的自由、男女平等、黑**益、反对年龄歧视的“格雷·潘瑟运动”等。 支持文学作品不受检查制度危损的自由。 支持大麻和其他毒品合法化。 支持摇滚乐吸收蓝调因素并施行节奏革命。事实上,美国1950-1960年代的一些摇滚巨星如甲壳虫乐队和鲍勃·迪伦等都曾深受“垮掉派”作家和作品的影响。 主张普及生态保护意识。最早提出这一理念的是盖瑞·施奈德和迈克尔·麦克鲁尔,他们提出了“洁净行星”的概念。 反对军事-工业文明。博罗斯、汉克、金斯堡和凯鲁亚克的作品中都不同程度地表现出对这一文明类型的厌恶。 凯鲁亚克提出“第二信仰”的概念。 反对全国性的政府权威,维护地方文化。 尊重本土文化和原住居民。凯鲁亚克在《在路上》中曾提出口号“这个地球是印第安人的”。
支持精神自由和性解放(或性自由)。例如同性恋权益的自由、男女平等、黑**益、反对年龄歧视的“格雷·潘瑟运动”等。
支持文学作品不受检查制度危损的自由。
支持大麻和其他毒品合法化。
支持摇滚乐吸收蓝调因素并施行节奏革命。事实上,美国1950-1960年代的一些摇滚巨星如甲壳虫乐队和鲍勃·迪伦等都曾深受“垮掉派”作家和作品的影响。
主张普及生态保护意识。最早提出这一理念的是盖瑞·施奈德和迈克尔·麦克鲁尔,他们提出了“洁净行星”的概念。
反对军事-工业文明。博罗斯、汉克、金斯堡和凯鲁亚克的作品中都不同程度地表现出对这一文明类型的厌恶。
凯鲁亚克提出“第二信仰”的概念。
反对全国性的政府权威,维护地方文化。
尊重本土文化和原住居民。凯鲁亚克在《在路上》中曾提出口号“这个地球是印第安人的”。
“垮掉的一代”的核心理念可以用《在路上》中的一句名言来解释:“因为我很贫穷,所以我拥有一切。”
向“嬉皮士”时代转变
我们怀念“披头族”。尽管我们从来不用这个词来描绘自己,但我们是如此热爱它。从今以后,再也没有“披头族混编队”在南方三K党的地盘上进行抗议民权运动游行了。现在我们都变成了“混蛋嬉皮士”。
……下一个关键点是卡斯特罗攫取古巴政权事件。不关心政治的“垮掉派”的观点随着事件的发展而发生变化。所谓的马克思主义革命在进行中时曾在和平主义者中引发过激烈的讨论,然而在卡斯特罗胜利之后,这些人的想法又发生改变了。许多人改变了和平主义立场,或者重新审视“和平主义”这一概念。于是这场充满了血腥和暴力的“革命”便显得不那幺可怕了……
我们怀疑自己的能力不足以促进更加持久或巨大的变革,毕竟这是在50年代,一切仍很荒凉。所以我们的那些充满个人主义和存在主义色彩的选择使得我们担心自己的观念可能得不到任何人的支持,甚至没人愿意倾听我们的言论。然而这是一种道德上的选择,一种充满诗意的、道德上的选择。然而很快,卡斯特罗改变了这一切,马丁·路德·金改变了这一切。
历史语境
“愤怒的青年”是战后出现在英国的一个流派,人们经常将其和“垮掉的一派”互相比较。
“黑山诗人”
“旧金山文艺复兴派”可以看作是从“垮掉的一代”中衍生出来的一个独立的流派
盖瑞·施奈德早期曾阅读艾兹拉·庞德的作品,并因此对日本和中国产生了浓厚的兴趣。
威廉·卡洛斯·威廉斯曾经鼓励“垮掉派”文人创作,并为金斯堡的《嚎叫》撰写前言。
艾兹拉·庞德对艾伦·金斯堡和旧金山文艺复兴作家产生了深远的影响。
希尔达·杜利德对罗伯特·邓肯诗风的形成至关重要。
雷克斯罗斯曾经和“客观主义”作家共同出版作品。
评论
“在凯鲁亚克的作品中包孕着被压抑了的呐喊:杀死那些口齿清晰的知识分子们,杀死那些有耐心静坐5分钟的人们。”“50年代的这些玩世不恭的人们是文明的敌人。他们崇拜原始主义,他们崇尚天性、活力和血腥。这是来自弱势群体的精神反抗行为。”
“我认为美国中产阶级的软弱性和50年代盛行的青少年犯罪现象之间有密切联系,但我也相信青少年犯罪现象产生的原因有一部分来自于这些人对常规情感的抵触情绪,以及以自己的学识去适应这个世界的努力。这些人无疑是凯鲁亚克和金斯堡的追随者。”
“要想反抗垮掉派文人的观点,就必须要拒绝‘残破’优于‘连贯’、‘无知’优于‘有知’的观点,以及心灵与观察力经验是一种‘死亡’的观点……”
“小说并不是对虚构的事实的虚构式描绘,而是对一个人真实感觉的表达。鲍德赫雷茨从未写过散文,他也根本就不会写散文,他对散文和诗歌的创作技巧也没有兴趣。他对杰克的创作实验的批评表明他根本就不会区分作为韵律的词汇和作为表意的词汇之间的差别。他指责我们反知性主义,这种说法纯粹子虚乌有。我们接受过同样的教育,在同一所学校读书,我们都是所谓的‘知识分子’,而‘知识分子’这个概念是客观存在的。鲍德赫雷茨对20世纪文学一窍不通,他在用18世纪的老脑筋来分析20世纪的文学。今天的文学已经和以往大不相同,我们的时代已经有了普鲁斯特、伍尔芙、福克纳和乔伊斯。”
主要作家及作品
《在路上》,杰克·凯鲁亚克,1957年
《瘾君子》,威廉·博罗斯,1953年
《嚎叫》,艾伦·金斯堡,1956年
《裸体午餐》,威廉·博罗斯,1959年
《三分之一》,尼尔·卡萨蒂,1970年
《次要角色》,乔伊斯·约翰逊,1983年
《小镇与城市》,杰克·凯鲁亚克,1950年
《走》,约翰·克列农·霍尔姆斯,1952年
《暗夜行者》,钱德勒·布罗萨德 ,1952年
《远离愤怒的陌生人》,乔治·曼德尔,1952年
《阶梯中》,查尔斯·汤姆森,1957年
《杰克的书——杰克·凯鲁亚克的口述自传》,巴里·吉佛德和劳伦斯·李着,1978年
名言
“ 这个所谓的‘垮掉的一代’是一群人,来自不同国籍,他们持有一个共同的想法,就是这个社会不可救药了。 ” ——阿米利·巴拉卡 “ 但是,然而,悲伤,为那些把‘垮掉派’等同于罪犯、不良、无德的人们而悲伤;为那些根本不了解人类灵魂的渴求和历史便恶毒地攻击‘垮掉派’的人们而悲伤;为那些拍出‘披头族’强奸无辜主妇的电影的恶毒的人们而悲伤;为那些向‘垮掉的一代’吐口水的人们而悲伤——大风会把他们的口水原路刮回去。 ” ——杰克·凯鲁亚克 “ 三个作家无法称其为‘一代’。 ” ——格雷戈里·柯尔索 “ 没有人知道我们究竟是催化剂,还是发明物,抑或只是实验中产生的一堆没用的泡沫。我想,我们三者都是。 ” ——艾伦·金斯堡