Les trouvères sont des poètes et compositeurs de langue d'oïl au Moyen Âge. Les trouveresses sont les femmes trouvères.
Origine
Les trouvères composaient des chants qu'ils pouvaient interpréter ou faire jouer. Un musicien qui chante des poésies, s'accompagnant d'une vièle, est appelé un jongleur. Des ménestriers ou ménestrels sont formés dans des écoles spécialisées de ménestrandie. De culture d'oïl, dans le nord de la France, pendant le Moyen Âge, cet essor correspond à l'œuvre des troubadours, de langue d'oc, dans le sud de la France. Les trouvères utilisent la langue d'oïl au lieu du latin, qui commence à se perdre dans le domaine de la poésie, et contribuent par là à la création d'une poésie en langue française. Les trouvères inventent leurs mélodies et les accompagnent de ritournelles instrumentales. Ils écrivent, sur le thème de l'amour courtois (qui décrit la façon de se tenir en présence d'une femme), des pièces chantées le plus souvent par des chevaliers liés par le serment de l'hommage à leur femme mais aussi des exploits chevaleresques.
Étymologie
Le mot « trouvère » partage la même étymologie que troubadour, à savoir un hypothétique verbe latin populaire *tropāre « composer, inventer un air » d'où « composer un poème », puis « inventer, découvrir », dérivé de tropus « figure de rhétorique » (cf. latin contropare, voir « controuver »). Le radical trop- a été associé en gallo-roman au suffixe d'agent -ātor, atōris, d'où les formes gallo-romanes *TROPĀTOR > trovere en ancien français (cas sujet) « trouvère » et *TROPATŌRE > trovee « trouver » (cas régime). Le terme est attesté de manière contemporaine par les mots trobaire et trobador en langue d'oc, ce qui n'implique pas d'emprunt d'une langue à l'autre. La première mention du terme se trouve chez Benoît de Sainte-Maure dans son Roman de Troie au sens de « compositeur, auteur ». En effet, les trouvères, comme les troubadours, sont des poètes-compositeurs.
Genres
Les trouvères utilisent plusieurs genres de poésie. Ce sont entre autres le rotrouenge, chanson à refrain, le serventois, chanson badine, le rondeau, le tenson ou débat, le jeu-parti, discussion poétique ou amoureuse, la pastourelle, dialogue champêtre. C'est toujours d'amour courtois qu'il s'agit. Mais il y a également le lyrisme satirique de Rutebeuf.
Quelques trouvères célèbres
Adam de la Halle
Baudouin de Condé
Blondel de Nesle
Jean Bodel
Gace Brulé
Charles d'Orléans
Conon de Béthune
Le Châtelain de Coucy
Gautier de Coincy
Huon de Villeneuve
Jacques de Cysoing
Jehannot de Lescurel
Othon de Grandson
Pierre Mauclerc
Robert de Blois
Rutebeuf
Thibaut IV de Champagne
Wace de Jersey
Watriquet de Couvin
Richard Cœur de Lion
Trouveresses
Marie de France
Doete de Troyes