Le terme épervier est un nom vernaculaire ambigu qui ne correspond pas à un taxon biologique exact, tout comme les termes « faucon », « crécerelle », « autour » ou encore « aigle ».
Le nom d'épervier est donné à certains rapaces du genre Accipiter, appelés également autours par certains. Tous les autours ne sont pas non plus nommés éperviers ni toujours du genre Accipiter.
Pris comme un concept, sans distinction d'espèce, l'épervier est porteur d'un certain nombre de valeurs symboliques et culturelles en relation avec son mode de chasse, ses capacités de vol ou son dimorphisme sexuel.
Noms en français et noms scientifiques correspondants
Noms normalisés
Liste alphabétique des noms normalisés selon la CINFO (2009, complétée en 2014) et Avibase, en regard du nom scientifique valide reconnu par la classification de référence (version 5.2, avril 2015) du Congrès ornithologique international.
Épervier à collier interrompu – Accipiter collaris
Épervier à collier roux – Accipiter cirrocephalus
Épervier à cuisses rousses – Accipiter erythronemius
Épervier à gorge grise – Accipiter erythrauchen
Épervier à gorge rayée – Accipiter ventralis
Épervier à pieds courts – Accipiter brevipes
Épervier à poitrine blanche – Accipiter chionogaster
Épervier à poitrine rousse – Accipiter rhodogaster
Épervier à queue tachetée – Accipiter trinotatus
Épervier besra – Accipiter virgatus
Épervier bicolore – Accipiter bicolor
Épervier brun – Accipiter striatus
Épervier d'Europe – Accipiter nisus
Épervier de Cooper – Accipiter cooperii
Épervier de Cuba – Accipiter gundlachi
Épervier de Frances – Accipiter francesiae
Épervier de Hartlaub – Accipiter erythropus
Épervier de Horsfield – Accipiter soloensis
Épervier de Madagascar – Accipiter madagascariensis
Épervier de Nouvelle-Bretagne – Accipiter brachyurus
Épervier des Célèbes – Accipiter nanus
Épervier des Nicobar – Accipiter butleri
Épervier des Ovampos – Accipiter ovampensis
Épervier du Chili – Accipiter chilensis
Épervier du Japon – Accipiter gularis
Épervier menu – Accipiter rufiventris
Épervier minule – Accipiter minullus
Épervier nain – Accipiter superciliosus
Épervier shikra – Accipiter badius
Noms divers
Liste alphabétique de noms vernaculaires ou de noms vulgaires, non retenus par la CINFO, dont l’usage est attesté. Certains taxons ont plusieurs noms vernaculaires différents. Note : Cette liste est variable selon les usages et certaines espèces ont parfois d'autres noms encore. Les classifications évoluant encore, les noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide.
Épervier ardoisé - Accipiter luteoschistaceus
Épervier des Andes - voir Épervier à gorge rayée
Épervier autour - Accipiter gentilis
Épervier bleu - voir Épervier autour
Épervier casqué - Accipiter trivirgatus
Épervier des Célèbes - voir Épervier des Célèbes ou Accipiter griseiceps
Épervier de Chine - voir Épervier de Horsfield
Épervier à collier - voir Épervier à collier interrompu
Épervier de Frances - Accipiter francesii
Épervier de Guinée - Accipiter toussenelii
Épervier de Gundlach - voir Épervier de Cuba
Épervier à manteau noir - Accipiter melanochlamys
Épervier minuscule - voir Épervier des Célèbes
Épervier des Moluques - voir Épervier à gorge grise
Épervier noir et blanc - Accipiter albogularis
Épervier à pattes rouges - voir Épervier de Hartlaub
Épervier pie - Accipiter melanoleucus
Épervier à ventre blanc - Accipiter haplochrous
Épervier à ventre cendré - Accipiter poliogaster
Épervier à ventre roux - voir Épervier menu
Gros Épervier - voir Épervier autour
Les éperviers dans la culture
Sans distinction d'espèce, même s'il s'agit très certainement dans les textes francophones la plupart du temps de l'Épervier d'Europe (Accipiter nisus), le mot épervier est porteur d'un certain nombre de valeurs culturelles.
Symbolique
L'épervier est un symbole d'usure, rapacité, promptitude, avidité comme la plupart des oiseaux de proie. Comme il attaque les plus faibles que lui on lui prête une cruauté impitoyable.
Le dimorphisme sexuel donnant à la femelle épervier une taille supérieure au mâle, l'épervier est le symbole des couples dont la femme est dominante.
Comme le faucon, animal de chasse porté au poing et réservé aux nobles, l'épervier était autrefois un signe de distinction et de noblesse, bien qu'il apparaisse dans les textes des XVII et XVIII siècles sous le nom de « mouchet » ou « émouchet ».
Dans les légendes bretonnes l'épervier est une créature du Diable avec le chat-huant, la grive ou la chauve-souris alors que Dieu aurait créé les formes positives de ces animaux: l'aigle, le merle, l'hirondelle et l'alouette. On prétend aussi que l'épervier bat des ailes au-dessus de ses proies pour endormir leur méfiance : « Sauvez-vous où vous voudrez / Plus je serai haut, mieux je vous verrai… ».
Dans la Chine ancienne l'épervier est considéré comme la métamorphose du Pigeon ramier et c'est un emblème de l'automne. On retrouve cette opposition pigeon/épervier dans la littérature classique européenne avec la colombe, symbole de paix, versus épervier, symbole de violence : « Et moi qui vous donnais des conseils! C'est le pigeon qui couve un épervier! » (AUGIER, Effrontés, 1861, p.294)
C'est une figure solaire pour les égyptiens, les grecs et les romains. Dans la mythologie d'Égypte ancienne c'est le Dieu Horus, porteur des pouvoirs du soleil. C'est aussi l'un des douze animaux sacrés associé aux douze heures du jour et de la nuit.
C'était également le symbole de la monarchie malgache.
L'Armée de l'air française a choisi l'épervier comme emblème, en 1922, initialement, sur les képis des aviateurs, qui désiraient ainsi marquer l'autonomie de leur arme, alors rattachée à l'Armée de terre. Depuis mars 2010, le logo de cette Armée représente même explicitement un épervier stylisé, au corps gris clair, une aile bleue, une aile rouge, sur fond blanc. Traditionnellement, l'épervier est porté sous la forme d'un insigne métallique doré, sur les calots des militaires de cette arme, au-dessus de l'insigne de grade, le cas échéant. Il apparait également sur les insignes de grade portés sur les pattes d'épaules (chemises, tenues de combat ou "treillis"), fourreaux bleu marine, portant également le grade du militaire. Plusieurs versions d'épervier se sont succédé. Ce symbole est souvent appelé familièrement "charognard" par les militaires de l'Armée de l'air (ou aigle, par erreur ; l'aigle se retrouve néanmoins sur certains insignes d'unités, comme celui de l'école militaire de l'air, homologué en 1947 ou encore, l'insigne de poitrine des commandos parachutistes de l'air), homologué sous le numéro A 690).
Premier symbole de l'Armée de l'air, l'épervier apparaît ainsi sur de nombreux insignes d'unités de cette armée : par exemple, du premier insigne de Base de l'école de l'air, le 22 mai 1946 (homologué n° 2123/EMGA, au Répertoire des insignes et blasons de l'Armée de l'air), jusqu'à l'insigne de l'Escadron des Systèmes d'Information et de Communication 82/110, de la base aérienne 110 Creil, homologué n°A 1295, en 1996.
Les éperviers dans l'art
L'épervier en héraldique: ici « Ecartelé, au I, d'azur, au lion d'or ; au II, d'argent, à l'épervier essorant de sable ; au III, d'or, à la tour d'azur, ouverte de sable ; au IV, de gueules, au renard passant d'or. »