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词典释义:
colonialisme
时间: 2023-10-15 22:40:42
TEF/TCF常用
[kɔlɔnjalism]

n. m1殖民, 殖民政策 2殖民行

词典释义
n. m
1殖民, 殖民政策
2殖民
近义、反义、派生词
词:
impérialisme,  expansionnisme
联想词
colonial 殖民的,殖民地的; impérialisme ; colonisation 殖民地化,殖民化; décolonisation 使非殖民化, 非殖民化; coloniale 殖民; racisme 种族; esclavage 奴隶身份,奴隶地位,奴隶状态,奴隶制; nationalisme 民族; capitalisme 资本; apartheid 南非的种族隔离; totalitarisme 权政治;
短语搭配

vestiges du colonialisme殖民主义残余

L'impérialisme a longtemps eu pour conséquence le colonialisme.在长时间内,帝国主义的后果就是殖民主义。

原声例句

Selon lui, cette différence entre «immigrés» et «expats'» est un héritage du colonialisme.

[InnerFrench Podcast]

例句库

Depuis l'accession du pays à l'indépendance il y a 15 ans, le Gouvernement namibien a entrepris une tâche historique visant à remédier aux conséquences humaines, sociales et économiques subies par notre peuple durant les années de l'apartheid et du colonialisme.

自15年前取得独立以来,纳米比亚政府担负起了矫正多年种族隔离殖民统治期间我国人民所遭受人类、社会和经济后果的历史重任。

Tel fut le sombre héritage du colonialisme et de l'apartheid.

这就是种族隔离殖民统治遗留下来的赤裸裸现实。

Est-ce que nous n'avons pas enduré suffisamment de punitions et de souffrances au cours de l'histoire, lorsque nous avons été déracinés et réduits à l'état d'esclaves impuissants non seulement dans les nouvelles colonies mais aussi chez nous, à travers un système de colonialisme brutal qui nous a privés de terres et de propriétés, faisant de nous de simples esclaves et serfs dans nos propres pays?

在历史上,邪恶的殖民制度使我们在自己的家园里成为没有土地、没有财产的卑微奴隶和农奴,我们不仅在新殖民地而且在自己的国家内被连根拔起,成为无依无助的奴隶,难道这种惩罚和苦难还不够吗?

Le Conseil de sécurité a été créé sans tenir compte de la plupart des pays du continent, qui pâtissaient à l'époque du colonialisme et du racisme.

现在,在作出了惊人的牺牲和经受长期的苦难之后非洲国家获得了独立,并且因为它们在联合国所代表的国际社会中占1/4,它们必须获得公正待遇。

Le Myanmar considère que, si le racisme a atteint son point culminant à l'époque du colonialisme, la fin de la domination coloniale n'a pas contribué à éradiquer ce phénomène.

缅甸认为,尽管种族主义在殖民时代达到顶点,然而殖民统治的终结并没有促进彻底消除种族主义现象。

Sous prétexte de contre-terrorisme la puissance coloniale se désintéresse des problèmes liés au colonialisme, notamment des conditions de vie intolérables de l'île de Vieques.

殖民国家以反恐怖主义为借口,忽略了与殖民地相关的问题,包括别克斯岛上令人难以忍受的生活条件。

L'ONU doit être conséquente et ne pas perdre de vue le droit fondamental à l'autodétermination des peuples qui luttent pour échapper au joug du colonialisme.

联合国必须始终如一,不忽视那些努力设法摆脱殖民统治桎梏者的基本自决权利。

Tous les États Membres doivent redoubler d'efforts pour atteindre les objectifs de la deuxième Décennie internationale de l'élimination du colonialisme au cours des cinq années qui restent, et le représentant de Dominique demande aux puissances administrantes de coopérer pleinement avec le Comité.

所有会员国都必须加倍努力,在余下的五年里实现第二个国际十年的目标,他呼吁各管理国与委员会全力合作。

M. Ortiz Gandarillas (Bolivie) souligne l'importance du programme de travail du Comité; ce dernier ne doit perdre de temps afin de répondre aux aspirations des territoires non autonomes restants avant la fin de la deuxième Décennie internationale de l'élimination du colonialisme.

Ortiz Gandarillas先生(玻利维亚)强调委员会工作方案的重要性;委员会必须加快工作进度,在第二个国际十年结束前满足余下领土的期望。

La Libye soutient les efforts déployés par la communauté internationale pour examiner les dernières poches d'occupation étrangère et de colonialisme, ainsi que ceux faits par le Comité spécial de la décolonisation à cette fin et demande à tous les États et aux organisations internationales concernées de coopérer en vue de la réalisation de ces objectifs.

利比亚支持国际社会以及非殖民化特别委员会为审议被外国占领和殖民统治的最后几个据点所付出的努力,要求各国和有关国际组织进行合作,以实现这些目标。

Paradoxalement, c'est aussi le siècle qui, dans beaucoup de régions du monde, a vu le triomphe de la non-violence, la fin du colonialisme et la floraison de la société civile.

矛盾的是,也是在这个世界,世界许多地区非暴力取得胜利、殖民统治结束和民间社会得到极大发展。

À ses sessions ultérieures, le Groupe de travail a passé en revue les informations sur l'apartheid et a reçu des renseignements sur les situations de colonialisme.

工作组以后几届会议审查了种族隔离方面的资料,并收到了一些种族主义情况方面的资料。

La coordination des efforts des pays en développement était indispensable pour lutter contre la pauvreté, comme elle avait été indispensable pour lutter contre le colonialisme.

他说,不论是与殖民统治作斗争还是与贫穷作斗争,协调发展中国家的努力都是必不可少的。

En 1994, le premier gouvernement démocratique de l'Afrique du Sud a hérité d'un État profondément divisé par les effets de 300 ans de colonialisme et d'apartheid, la majorité noire (80 % de la population) n'ayant de fait pas accès à la propriété foncière.

占人口80%的黑人多数完全得不到土地所有权。

Dans ce plan, qui vise à « libérer le monde du colonialisme pour le début du XXIe siècle », l'Assemblée demandait notamment au Comité spécial

“在十年期间,在非自治领土人民、他们选出的领导人、管理国、会员国、区域组织、专门机构、非政府组织和专家的参与下,轮流在加勒比和太平洋区域以及在联合国总部举办讨论会,审查在执行行动计划方面取得的进展。”

Veiller à ce que cette question retienne l'attention de la communauté internationale donne à nos pays et au monde la possibilité de progresser dans la réparation des dommages causés par 500 ans d'esclavage et de colonialisme, afin que ceux qui ont profité de ces crimes soient incités à assumer la responsabilité d'en rectifier les conséquences qui perdurent aujourd'hui.

对这一问题保持国际关注,使各国和世界有机会在修复500年奴隶制和殖民统治造成的破坏方面取得进展,以敦促过去从这项罪行牟取不当利益的国家承担责任,以消除延续至今的影响。

Les membres du Conseil savent bien que le Moyen-Orient souffre depuis des décennies du colonialisme, de la division, de l'occupation, des invasions, de l'injustice, de la répression, de l'oppression, de la falsification des faits, de l'instabilité et du recours à la force contre ses peuples.

安理会成员都清楚知道,数十年来,中东一直遭受殖民统治、分裂、占领、侵略、非正义、镇压、压制、歪曲事实、不稳定以及对人民使用武力等种种现象之害。

Pendant cette période, ils ont été soumis à une série de régimes répressifs, allant des conquêtes et du colonialisme à la pire forme de racisme institutionnalisé et de discrimination raciale : l'apartheid.

在这一时期,南非历届政府对南非人民采取了种种镇压手段,其中包括征服、殖民化和种族隔离这种最为丑陋的制度化的种族主义和种族歧视。

Les Nations Unies et la communauté internationale sont chargées d'élaborer une solution rapide, satisfaisante et durable pour l'éradication totale du colonialisme.

联合国和国际社会有责任采取迅速、成功和持久的解决办法来彻底消除殖民地。

L'intervenante rappelle que des dizaines de milliers de Zimbabwéens sont morts pour libérer leur pays du colonialisme.

她提请注意,为使自己的国家摆脱殖民统治,成千上万津巴布韦人献出了生命。

法语百科

Le colonialisme est une doctrine ou une idéologie justifiant la colonisation entendue comme l'extension de la souveraineté d'un État sur des territoires situés en dehors de ses frontières nationales. La notion intellectuelle du colonialisme est cependant souvent confondue avec la pratique même de la colonisation étant donné que l'extension de sa souveraineté par un État implique dans les deux cas la domination politique et l'exploitation économique du territoire annexé.

L'idéologie colonialiste a été développée durant la seconde partie du XIX siècle par le mouvement colonial dans la plupart des États européens. Elle était fondée sur la notion d'impérialisme et tentait de donner un fonds de doctrine politique à la nouvelle vague de colonisation. Elle s'est appuyée sur la doctrine juridique élaborée depuis le XVI siècle qui justifiait l'occupation de territoires sans maître ou non constitués sous forme d'État comme mode légal d'acquisition .

Elle s'est concrétisée par la mise en place d'une administration politique, militaire et économique de ce territoire, dirigée par les représentants du pays colonisateur et imposée à une population locale. Autrefois symbole de la puissance militaire et économique des peuples qui le pratiquaient, le colonialisme a été finalement reconnu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale comme une relation inégalitaire s'opposant au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes .

Le colonialisme, au sens actuel du terme a été pratiqué notamment sous la Grèce antique et sous l'Empire romain, puis par les pays européens (à la suite des grandes découvertes) entre le XVI siècle, et la Première Guerre mondiale. Il a également été pratiqué dans les pays d'Asie, notamment au XX siècle (expansionnisme de l'Empire du Japon en Mandchourie).

Le mot même de colonialisme fait son apparition au XIX siècle au Royaume-Uni et entre dans le dictionnaire français au début du XX siècle. D'abord assez neutre, l'apparition d'un autre néologisme « anticolonialisme » contribue à amplifier le débat d'idées autour de ces notions. Après la Seconde Guerre mondiale, il prend une coloration négative alors que la vague d'émancipation des colonies — ou décolonisation — débute en 1947 en Inde et se poursuit principalement tout au long des années 1950 et 60.

Divers scénarios seront parfois construits par la suite pour pérenniser une certaine tutelle économique des pays colonisateurs. Le terme de néocolonialisme est alors forgé vers 1960 pour désigner cette nouvelle phase.

Apparition du terme

Les Empires coloniaux en 1898.

Le terme de colonisation apparaît par exemple en 1836 dans un Essai sur la pacification, la colonisation, la civilisation... de l'Algérie,... par M. A. Fromental.

Le Dictionnaire historique de la langue française d'Alain Rey note que les mots "colonialisme" et "colonialiste" apparaissent respectivement en 1902 et 1903 (chez Charles Péguy pour ce dernier), ils prennent rapidement de l'ampleur dans le débat d'idées, comme l'atteste l'apparition du terme anticolonialisme en 1903. Ces différents mots nouveaux sont très liés, note Alain Rey, à impérialisme et impérialiste. Le terme de néocolonialisme est forgé aux alentours de 1960.

Aspects juridiques

Les États ont fréquemment été animés d'une obsession territoriale.

La colonisation de territoires par des États ou des peuples était à l'origine une pratique d'annexion pure et simple faite par des peuples conquérants pour accroître leur espace vital. Le terme de colonisation ne distinguait pas si le fait considéré était celui d'un peuple ou d'un État constitué.

Le droit international public a été profondément marqué par l'expansionnisme des puissances occidentales tel qu'il s'est manifesté à partir de l'époque des grandes découvertes (XV siècle-XVI siècle) et lors de la seconde vague d'expansion coloniale (XIX siècle-XX siècle). C'est à l'occasion de l'exploration et de l'annexion des terres lointaines par les États européens à partir du XV siècle qu'a commencé à se poser juridiquement le statut de ces territoires et des personnes qui y vivaient. C'est au XVI siècle que la colonisation est juridiquement définie comme une "politique d'expansion pratiquée par certains États à l'égard de peuples moins développés obligés d'accepter des liens plus ou moins étroits de dépendance" .

C'est d'abord au statut des personnes vivant sur ces territoires que la doctrine s'intéresse. Le théologien franciscain Francisco de Vitoria (1480-1546) est le premier ainsi à défendre le principe d'une obligation juridique et morale pesant sur le colonisateur européen vis-à-vis des personnes vivant sur les territoires qu'ils annexent.

Le statut des territoires annexés est vite aussi l'objet de débats doctrinaires qui aboutissent d'abord à l'idée générale que l'occupation est un mode légal d'acquisition de territoires sans maître signifiant que le seul fait d'avoir pris possession peut conférer des droits sur le territoire. Cette doctrine favorisant la priorité de la découverte, développée notamment par Grotius et ses successeurs, est ensuite complétée par une jurisprudence internationale, puis plus tard consacrée par le traité de Westphalie sur la définition de l'État et de la souveraineté de celui-ci, concrétisée par son pouvoir absolu sur un territoire. Accessoirement, cette souveraineté s'étend non seulement au territoire, au peuple qui y vit mais aussi à ses zones maritimes. Par conséquent, les territoires non constitués sous forme d'État sont considérés sans maître, libres d'être annexés, et tout territoire dépendant d'un État ne possède aucune personnalité juridique distincte de cet État. En pratique, la notion de territoire sans maître manifestait souvent une négation des droits des populations indigènes comme de l'identité étatique des formes d'organisation sociale rencontrées par les diverses vagues de colonisateurs.

Ainsi, lors de la conférence de Berlin en 1884 sur le partage de l'Afrique entre les grandes puissances européennes, l'acte général du 26 février 1885 fondant le droit positif moderne en la matière définissait l'opposabilité aux autres États de l'occupation de territoires par les notions d'effectivité (installation sur place de l'État disposant d'une autorité suffisante pour assurer l'ordre et la liberté commerciale) et de notification (mesure de publicité adressée aux autres puissances). Sur cette base, en Afrique, les puissances européennes reconnurent l'existence de quatre États indépendants tels que définis, pouvant structurellement échapper à la convoitise des États européens.

Durant le XIX siècle, les pays européens se lancèrent dans une nouvelle vague de colonisation, poussés par la nécessité d'une expansion économique hors d'Europe et la quête de marchés commerciaux et de matières premières pour une industrie récente et en expansion. Quand le terme de colonialisme apparaît dans le sens de projection de l'État souverain sur un autre territoire, il n'est plus juridiquement qu'une application de toute la doctrine antérieure consacrée sur la définition de l'État (un territoire, un peuple, un gouvernement ayant le pouvoir de contrainte), de la souveraineté de celui-ci et de son territoire. Le terme visait alors à donner des motivations ou des justifications de l'extension territoriale entrepris hors de ses frontières nationales.

Aspects politiques

L'idéologie colonialiste qui a abouti au colonialisme a été développée durant la seconde partie du XIX siècle dans la plupart des États européens. Elle était fondée sur la notion d'impérialisme et tentait de donner un fonds de doctrine politique à la nouvelle vague de colonisation.

Les possessions coloniales que la France détenait au début des années 1870 étaient maigres et dispersées. Elles ne résultaient pas d'une politique globale cohérente d'expansion. Cependant, des écrivains français comme Alexis de Tocqueville commençaient à exposer les perspectives d'avenir qu'offrait une colonisation cohérente en comparant les ressources de l'Algérie à celles des Indes Britanniques. En fait la France tout comme l'Allemagne n'avait pas à ce moment de vocations ni d'idéologie coloniales, la première étant traumatisée par l'amputation de l'Alsace-Lorraine par sa voisine.

À partir de 1870, deux groupes de pression, la marine et les géographes, allaient s'employer à définir une doctrine politique cohérente favorable à la colonisation. Alors que l'école maritime soulignait la vocation ultramarine de la France, les géographes élaboraient la doctrine coloniale propageant l'idée que la France devait participer à la grande aventure d'outre-mer. L'économiste Paul Leroy-Beaulieu (1843-1916) devint à ce moment le grand théoricien du colonialisme français. Sa doctrine défendait une nouvelle approche de la colonisation reposant non seulement sur une émigration des hommes mais aussi sur des apports de capitaux. Palliatif à la perte de l'Alsace-Lorraine, elle exhortait au patriotisme et au nationalisme. Un peuple qui veut conserver sa vitalité doit s'étendre et essaimer. Le Royaume-Uni, les États-Unis, la Russie et même la Chine s'étaient engagées dans cette voie : l'avenir de la France était outre-mer. Le message fut particulièrement bien reçu par les hommes politiques comme Jules Ferry et Léon Gambetta, davantage que par les capitalistes et les libéraux. C'est ainsi qu'entre 1870 et 1914 essentiellement, la France se constitua un empire colonial gigantesque, le deuxième du monde après celui de la Grande-Bretagne.

En Allemagne, le même débat avait lieu. Les deux pères spirituels du colonialisme allemand sont un avocat Wilhelm Hubbe-Schleiden (1847-1900) et un pasteur, Friedrich Fabri (1824-1891) . Ce dernier posait comme principe que le colonialisme est une source de prospérité et permettrait d'écouler l'excédent démographique allemand. Wilhelm Hubbe-Schleiden était lui un impérialiste revendiqué qui évoquait la perspective d'un monde dominé par quelques empires gigantesques. Sa vision du colonialisme était essentiellement politique et nationaliste À cette époque, l'Allemagne n'était encore qu'un empire continental et Bismarck était peu enclin à favoriser une expansion outre-mer. Le mouvement colonial allemand allait rapidement s'étendre sur la base des idées de Wilhelm Hubbe-Schleiden, sa doctrine étant développée par des universitaires tels que Sybel, Schmoller et Heinrich von Treitschke. En 1882, l'association Kolonialverien était fondée pour défendre la vision de l'importance économique de la colonisation et participer à la conversion de Bismark au colonialisme. C'est en effet ce dernier qui allait finalement apporter à l'Allemagne 99 % de ses colonies.

Le plus grand empire colonial n'en reste pas moins celui de la Grande-Bretagne. Au début du XIX siècle, la suprématie britannique sur le plan colonial, maritime et commercial était déjà totale. Alors que le continent européen se déchirait, la vitalité du Royaume-Uni se manifestait dans la croissance de sa prospérité, le dynamisme de sa population et l'expansion de son économie. Chaque colonie constituait un débouché commercial de la Couronne ou une place forte stratégique lié au commerce maritime. La prospérité britannique et l'organisation de ses colonies étaient devenus un exemple à suivre pour les théoriciens du colonialisme allemand et français, tous admiratifs d'une société britannique stable où l'élite sociale et politique légitimait sa position en admettant progressivement en son sein de nouvelles catégories sociales, et en élargissant la base électorale par le biais d'une extension graduelle du droit de vote. L'expansion coloniale de la Grande-Bretagne n'a pas été cependant une expansion purement politique comme celle de la France ni économique comme celle de l'Allemagne. Elle fut l'expansion d'une société tout entière . C'est pourquoi on parle davantage d'impérialisme que de colonialisme à propos de la Grande-Bretagne. En 1868, Charles Dilke, un homme politique libéral progressiste, se fit l'apôtre d'une nouvelle conception de l'impérialisme qui ne serait plus basé sur le libre-échange et qu'il appela colonialisme, en fait un vibrant éloge de la race anglo-saxonne . Influencé par le darwinisme social, des historiens s'emparèrent du concept et, tel George McCall Theal, avancèrent des définitions personnelles et subjectives, toutes dénuées de fondement juridique, pour en faire un triomphe du progrès sur les races moins avancées . En 1884, John Robert Seeley, professeur d'histoire nouvelle à Cambridge, reprit la notion pour en faire cette fois un plaidoyer en faveur de la consolidation de l'unité de l'Empire colonial britannique, rassemblé sous la couronne du monarque britannique. À ses yeux, cette consolidation était vitale à mesure que les empires s'agrandissent. En 1886, l'historien James Froude (1818–1894) publia Oceana, le premier plaidoyer en faveur de la constitution d'un Commonwealth britannique des nations. Enfin, c'est Rudyard Kipling qui, au travers de ses œuvres, fit le plus grand éloge du colonialisme dans sa version de l'impérialisme britannique.

Les motivations de la colonisation

Les motivations ici exposées ne sont pas présentes dans toutes les formes de colonialisme, et quand elles le sont, toutes n'ont bien entendu pas la même importance selon les pays et les époques concernés. De plus, le fait qu'une motivation soit présente dans un projet colonialiste ne signifie pas qu'elle se soit traduite dans la réalité, ni que les opérations menées aient apporté le bénéfice qu'on en attendait : le colonialisme a souvent déçu ses promoteurs, notamment sur le plan économique ou politique.

Motivations économiques

S'emparer des richesses d'un pays, et assurer l'approvisionnement en matières premières (ex. : Amérique latine, Afrique, Asie du Sud).

"Coloniser, c'est se mettre en rapport avec des pays neufs, pour profiter des ressources de toute nature de ces pays, les mettre en valeur dans l'intérêt national, et en même temps apporter aux peuplades primitives qui en sont privées les avantages de la culture intellectuelle, sociale, scientifique, morale, artistique, littéraire, commerciale et industrielle, apanage des races supérieures." Merignhac, Précis de législation et d'économie coloniales, 1882.

Garantir des débouchés à l'industrie nationale en cas de surproduction (ex. : Inde).

"Les colonies sont, pour les pays riches, un placement de capitaux des plus avantageux. Au temps où nous sommes et dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d’une colonie, c’est la création d’un débouché." Jules Ferry, Discours devant la Chambre des députés, 29 juillet 1885.

Forcer l'ouverture commerciale (ex. : Hong Kong et guerres de l'opium).

Conquérir un espace de peuplement (ex. : Amérique du Nord, Sibérie, Australie, États boers).

"Un peuple a besoin de terre pour son activité, de terre pour son alimentation. Aucun peuple n'en a autant besoin que le peuple allemand (...), dont le vieil habitat est devenu dangereusement étroit. Si nous n'acquérons pas bientôt de nouveaux territoires, nous irons inévitablement à une effrayante catastrophe. Que ce soit au Brésil, en Sibérie, en Anatolie ou dans le sud de l'Afrique, peu importe, pourvu que nous puissions à nouveau nous mouvoir en toute liberté et fraîche énergie, pourvu que nous puissions à nouveau offrir à nos enfants de la lumière et de l'air d'excellente qualité et quantité abondante." Albrecht Wirth, Volkstum und Weltmacht in der Geschichte, 1904.

Contrôler les routes commerciales (ex. : îles britanniques dans les océans Atlantique ou Indien, Empire portugais).

Contrôler la traite négrière (ex. : Sao Tomé).

Motivations stratégiques

Empêcher l'expansion de puissances concurrentes (ex. : Premier espace colonial français, Conférence de Berlin en 1885, Maroc).

Acquérir ou améliorer une position stratégique (ex. : Djibouti, Colonie du Cap, Singapour).

Assurer la sécurité de la navigation maritime en supprimant un foyer de piraterie (Afrique du Nord).

Motivations idéologiques

Augmenter la puissance et le prestige de la nation (ex. : empires coloniaux français, italien, allemand, russe, britannique).

"Messieurs, dans l’Europe telle qu’elle est faite, dans cette concurrence de tant de rivaux que nous voyons grandir autour de nous, la politique de recueillement ou d’abstention, c’est tout simplement le grand chemin de la décadence" Jules Ferry, Discours devant la Chambre des députés, 28 juillet 1885.

Accomplir une "mission civilisatrice", issue de l'humanisme des lumières ou dans un esprit positiviste (ex. : Afrique, Amérique du Nord).

"Un pays comme la France, quand il pose le pied sur une terre étrangère et barbare, doit-il se proposer exclusivement pour but l'extension de son commerce et se contenter de ce mobile unique, l'appât du gain ? Cette nation généreuse dont l'opinion régit l'Europe civilisée et dont les idées ont conquis le monde, a reçu de la Providence une plus haute mission, celle de l'émancipation, de l'appel aux Lumières et à la liberté des races et des peuples encore esclaves de l'ignorance et du despotisme." Francis Garnier, La Cochinchine française en 18**, E. Dentu éd., **, p. 44-45.

"Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures". Jules Ferry, Discours devant la Chambre des députés, 28 juillet 1885.

« Nous admettons qu'il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu'on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation » Léon Blum, Débat sur le budget des Colonies à la Chambre des députés, 9 juillet 1925, J.O., Débats parlementaires, Assemblée, Session Ordinaire (30 juin-12 juillet 1925), p. 848.

Établir la domination d'une race jugée supérieure sur d'autres jugées inférieures (idéologies raciales du XIX siècle et du début du XX siècle).

"La question des indigènes doit être résolue uniquement dans le sens de l'évolution naturelle de l'histoire universelle, c'est-à-dire que la moralité supérieure doit avoir le pas sur la civilisation inférieure. L'État moderne, en tant que puissance coloniale, commet vis-à-vis de ses sujets le plus grand des crimes, lorsque se laissant hypnotiser et dominer par de confuses idées humanitaires, il épargne aux dépens de ses propres nationaux des races nègres vouées à disparaître." Kopsch, Discours au Reichstag. Cité par Histoire 3, Bordas, 1971, p. 175.

Répandre une religion (ex. : évangélisation chrétienne en Amérique latine, Afrique subsaharienne).

Interdire l'esclavage (ex. : Zanzibar).

Autres citations

Joseph Chamberlain, Discours, Ministre des colonies en 1895.

Georges Clemenceau, Discours devant la Chambre des Députés, 30 juillet 1885.

Aimé Césaire, p. 11-12 Discours sur le Colonialisme, 1950.

Aimé Césaire, p. 21-22 Discours sur le Colonialisme, 1950.

Histoire du colonialisme

Colonialismes antiques et médiévaux

L'Empire romain

Les colonies romaines étaient des établissements créés par l’État romain et destinés au contrôle d’un territoire récemment conquis, à la différence des colonies puniques, comptoirs commerciaux, ou des colonies grecques, colonies de peuplement. Elles mêlent dans le même cadre urbain, religieux et institutionnel, les citoyens romains et les autochtones vaincus, esclaves, affranchis et pérégrins. D’abord garnisons militaires au IV siècle av. J.-C., elles deviennent des colonies de peuplement offrant des terres aux prolétaires à partir du III siècle, et aux vétérans démobilisés à partir de Sylla, qui leur offre les terres confisquées aux proscrits.

La colonisation arabe

Déclenchée par Mahomet et ses successeurs contre le monde non musulman, sous le nom de "Djihad" (guerre sainte), la conquête arabe s'est développée avec succès contre les territoires chrétiens (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Espagne) et païen ou animiste (Afrique noire, Asie centrale et Sud-est asiatique). Les peuples colonisés sont soumis au statut du dhimmi.

Les États latins du Levant

Les États latins du Levant sont formés au Proche-Orient, lors des croisades chrétiennes, dont la première, à la suite de l'appel du pape Urbain II, aboutit à la prise de Jérusalem par l'armée de Godefroy de Bouillon en 1099. À leur apogée, ils s'étendent du Sud-Est de la Turquie actuelle à la Palestine, en passant par le littoral syrien et libanais, territoires conquis sur les Turcs seldjoukides ou les Fatimides. Quatre États, reproduisant le système féodal occidental, sont constitués : le Comté d'Édesse (1098-1144), la Principauté d'Antioche (1098-1258), le Comté de Tripoli (1102-1289) et le Royaume de Jérusalem (1099-1291). Les croisés sont essentiellement français, "provençaux", italiens, allemands et anglais. Certains d'entre eux donnent naissance à des ordres de moines-soldats puissants : Templiers, Hospitaliers, Teutoniques.

Les chrétiens qui s'installent alors au Levant restent numériquement très faibles. Ce sont surtout des nobles sans terre acquérant des domaines fonciers, ou des marchands installés dans les villes côtières. Les sociétés chrétiennes et musulmanes parviennent à cohabiter pacifiquement dans ces États, et les échanges commerciaux ou culturels se développent. Toutefois, elles restent distinctement séparées, les métissages demeurant rares, et la pression militaire extérieure est constante. Le chef guerrier kurde Saladin chasse les croisés de Jérusalem une première fois en 1167, et la dernière ville, Acre, est évacuée en 1291. Entre temps, la Quatrième croisade a été détournée en 1204 par les Vénitiens vers Constantinople, capitale de l'Empire byzantin et des chrétiens orthodoxes. Les croisés fondent de nouveaux États en Grèce et en Asie Mineure, ainsi que l'Empire latin de Constantinople, qui résiste à la reconquête byzantine jusqu'en 1261.

Les Croisades (ou la Reconquista espagnole, également dirigée contre les musulmans) ont aussi été une source d'inspiration lors des mouvements de colonisation européens ultérieurs, notamment dans le Nouveau Monde.

Le Drang nach Osten

Le Drang nach Osten (« poussée vers l'Est » en allemand) est un mouvement colonial germanique initié par l'empereur Frédéric II Hohenstaufen dans la première moitié du XIII siècle. Il se traduit par un mouvement de colons allemands vers des terres slaves et souvent païennes. L'ordre des chevaliers Teutoniques, créé lors des Croisades, fondateur d'un État dans les Pays baltes, est un aspect de ce colonialisme, jusqu'à leur défaite à Tannenberg, en 1410. Évangélisant les régions païennes avec une extrême brutalité , ces moines-soldats ont permis l'installation de colons allemands dans ce qui deviendra plus tard la Prusse.

Un peuplement germanique s'est répandu plus pacifiquement dans plusieurs régions de l'Europe centrale, par l'installation de paysans, de marchands et d'artisans. Elle se poursuit plus faiblement, jusqu'au XVIII siècle, notamment dans le cadre de l'Empire d'Autriche-Hongrie. Les Allemands deviennent majoritaires dans des régions de Tchéquie (Sudètes) ou de Pologne (Silésie, Poméranie). Dans ces deux dernières régions, la politique de germanisation, se traduisant par l'usage obligatoire de la langue allemande et la domination foncière des nobles prussiens (junkers), a été pratiquée au XIX siècle par le royaume de Prusse, puis le Deuxième Reich. Les Allemands constituent également des communautés importantes en Transylvanie, Hongrie, ex-Yougoslavie ou dans les Pays baltes.

La quasi-totalité de ces populations, dont la présence avait servi de prétexte aux doctrines pangermanistes, a été expulsée à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le colonialisme à l'Époque moderne (XVXVIII siècles)

Les Grandes Découvertes

Les "Grandes découvertes" (XV–XVI) marquent le début de l’expansion européenne outre-mer. Plusieurs facteurs ont contribué au moteur initial de cet essor : des avancées technologiques (invention de la caravelle, maitrise de l'astrolabe et d'autres instruments de navigation orientaux), les expériences accumulées de la navigation sur l’Atlantique, la persistance d’un esprit de croisades, la recherche d’une route menant aux richesses de l’Asie en évitant à la fois le monde musulman et le monopole vénitien sur le commerce des épices, un certain dynamisme démographique, la formation de pouvoirs étatiques forts, ou encore l’émergence d’un modèle capitaliste moderne.

En mai 1493, le pape Alexandre Borgia promulgue la bulle Inter Coetera, modifiée par le traité de Tordesillas, partageant le monde à découvrir entre la Castille (hémisphère Ouest, les Amériques) et le Portugal (hémisphère Est, l'Afrique et l'Asie). Ces arrangements, tout en légitimant les futures conquêtes au nom de la chrétienté, permettaient aussi d'éviter un affrontement direct entre les deux puissances ibériques.

L'expansion portugaise

Les explorations portugaises sont initiées par le prince Henri le Navigateur, gouverneur de l'Ordre du Christ (héritier portugais de l'Ordre du Temple), au début du XV siècle. La recherche de ressources est alors autant une motivation que l'esprit de découverte. Étape par étape, les Portugais contournent le continent africain pour atteindre les Indes, sous-continent aux richesses convoitées, avec lequel les contacts commerciaux terrestres ont été rompus depuis que les Turcs ottoman se sont emparés de Constantinople en 1453. En 1488, le cap de Bonne-Espérance est atteint, et en 1499, Vasco de Gama revient de son périple vers les Indes avec une cargaison de poivre. Entre temps, les Portugais se sont installés dans des archipels atlantiques vierges (Açores, Madère, Cap-Vert). En exploitant ces territoires, ils développent un système économique colonial moderne, avec des cultures exotiques (canne à sucre), le début de la traite négrière européenne (à partir des années 1440), et des investissements capitalistes élevés pour l'époque. Des contacts commerciaux sont établis avec les populations côtières africaines (pour acquérir esclaves, or ou ivoire), et quelques comptoirs sont alors établis, dont le plus important est celui d'Elmina (actuel Ghana), fondé en 1482. Les Portugais considèrent le commerce et la navigation dans ces zones comme leur monopole absolu et répriment violemment les incursions des navires des autres pays européens.

Église portugaise à Goa.
Église portugaise à Goa.

Dans la première moitié du XVI siècle, les Portugais assurent le contrôle de l'océan Indien, après avoir vaincu les flottes des États musulmans, en établissant une série de comptoir fortifiés, du Mozambique aux Moluques en passant par la côte de Malabar (Cochin, Goa). Cette expansion est motivée par le commerce très lucratif des épices (poivre, clous de girofle, noix de muscade, cannelle). Au Brésil, découvert officiellement par Pedro Alvares Cabral en 1500, les premiers établissements permanents datent des années 1530. Plusieurs vagues pionnières successives liées à l'exploitation d'une ressource (canne à sucre, or, café, bétail, etc.) accompagnent jusqu'à nos jours l'expansion territoriale. La conquête de l'intérieur du pays est essentiellement le fait d'expéditions des habitants des établissements côtiers (bandeirantes), le plus souvent métis et relativement autonomes vis-à-vis de la métropole.

Le déclin de l'empire colonial portugais est inévitable, compte tenu des limites démographiques (un million d'habitants) et économiques de la métropole par rapport à l'étendue de son empire. De 1580 à **, le Portugal est annexé à la couronne d'Espagne, et les Hollandais nouvellement indépendants en profitent pour s'emparer de nombreux comptoirs et colonies portugais. Jusqu'en 1822, le Brésil est la principale colonie d'un Portugal sous influence britannique. Ensuite, les possessions africaines (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau) sont développées. Dans les années 1960, la dictature de Salazar tente vainement de les préserver malgré des guerres d'indépendance, qui s'achèvent en 1975, après la Révolution des œillets.

L'expansion espagnole

La première étape de l'expansion espagnole outre-mer a été les îles Canaries. Attribuées lors du traité d’Alcáçovas contre les Portugais en 1479, elles sont conquises en 1491-1496, entraînant l'extermination du peuple autochtone, les Guanches. Le royaume de Castille ne s'investit dans l'expansion dans l'océan Atlantique que lorsque la Reconquista contre les musulmans d'Espagne est achevée, après la chute de l'Émirat de Grenade en janvier 1492.

Après un refus du roi du Portugal, le Génois Christophe Colomb arrive à convaincre les Rois catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, de financer une expédition qui doit permettre d'atteindre les Indes et ses richesses par l'Ouest. En octobre 1492, Colomb atteint l'île de San Salvador (Bahamas), puis fonde le premier établissement colonial du Nouveau Monde à Hispaniola. Il est nommé "vice-roi des Indes" (1493-1500) par les rois espagnols avec des privilèges très importants ; son gouvernement se révèle désastreux, pour les colons qui s'affrontent entre eux, mais surtout pour les autochtones d'Hispaniola dont la population s'effondre du fait des exactions des conquérants. Au cours de trois autres voyages jusqu'en 1504, Christophe Colomb explore les Antilles et le littoral de l'Amérique centrale, mais c'est à un autre Génois, Amerigo Vespucci qu'est attribuée, en 1507, la découverte d'un nouveau continent, l'Amérique, après trois voyages entre 1499 et 1504.

La conquête du Nouveau Monde par les conquistadors est rapide. En 1511, les Grandes Antilles (Cuba, Hispaniola, Porto Rico) sont conquises. Certaines légendes, notamment celle de l'Eldorado, poussent des aventuriers souvent issus de la petite noblesse castillane pauvre d'Estrémadure, à se risquer dans de périlleuses, lointaines et fréquemment mortelles expéditions. C'est avec quelques centaines d'hommes qu'Hernán Cortés conquiert le Mexique sur les Aztèques en 1519-1521, et que Francisco Pizarro conquiert le Pérou sur les Incas en 1532-1534. La supériorité technologique et l'audace des Espagnols, ainsi que la démoralisation (à laquelle participent des croyances comme le mythe de Quetzalcoatl) et les divisions des Amérindiens ont permis ces conquêtes exceptionnelles. À partir du Mexique, les Espagnols colonisent les Philippines (années 1560), où ils se heurtent aux limites orientales de l'Empire colonial portugais.

Archives générales des Indes à Séville.
Archives générales des Indes à Séville.

En 1503, les autorités castillanes créent, à Séville, la Casa de Contratación, un organisme chargé de réglementer le trafic entre l'Espagne et les nouvelles colonies. Il est chargé de prélever une taxe correspondant au cinquième du commerce avec le Nouveau Monde (Quinto Real) et de collecter les informations sur les découvertes des explorateurs. En 1524, le Conseil des Indes (Consejo de Indias) est doté du pouvoir d'administration, relayé sur place par onze audiencias (tribunaux), la première ayant été établie à Saint-Domingue en 1511. Les colons espagnols s'enrichissent avec le système de l'encomienda (droits de seigneurie sur les communautés indiennes). Les grandes propriétés agricoles (latifundia) se développent surtout à partir du XVII siècle. Parallèlement, la métropole exploite intensivement les riches gisements d'or (en Colombie) et d'argent (Zacatecas au Mexique, Potosí en Bolivie).

Le coût humain de cette expansion est très lourd. La population amérindienne s'effondre, passant d'environ 35 millions d'habitants au début du XVI siècle à environ 4 millions cent ans plus tard. Les massacres, le travail forcé, les déportations, la déstructuration des sociétés indigènes, et surtout les maladies amenées par les Européens sont responsables de ce désastre. Les exactions des conquistadors espagnols ont été dénoncées à l'époque par le moine dominicain Bartolomé de Las Casas. En 1550, lors de la controverse de Valladolid qui l'oppose au théologien Juan Ginés de Sepúlveda, il parvient à imposer l'idée que les Amérindiens ont une âme. Le roi d'Espagne Charles Quint avait par ailleurs commencé à restreindre le système de l'encomienda.

Au XVII siècle, les Jésuites établissent des missions ou Reducciones, notamment au Paraguay avec les Guaranis, en Bolivie, au Pérou ou au Brésil. Ce sont de véritables petites républiques, dont le but est d'évangéliser les Amérindiens. Pour ce faire, les Jésuites reproduisent l'organisation des villes espagnoles, mais s'adaptent au mode de vie et accueillent les Amérindiens qui fuient l'esclavage. Leur présence irrite donc fortement les colons, qui à force d'intrigues parviennent à les faire interdire par le pape, l'Espagne et le Portugal dans les années 1750-1760.

La forte baisse démographique des Amérindiens a pour conséquence de priver les colons d'une majeure partie de leur main d'œuvre. Les Espagnols se tournent alors vers la Traite des Noirs, pratiquée par les Portugais. Malgré les mauvais traitements infligés aux Amérindiens et aux Noirs, l'Amérique latine, y compris le Brésil portugais, devient un exemple unique de société coloniale métissée.

Le déclin de la puissance coloniale espagnole est perceptible dès le début du XVII siècle, malgré (ou à cause de) la domination militaire en Europe et le développement de colonies de peuplement. La politique d'accumulation de métaux précieux, aussitôt dépensés pour honorer les dettes envers les fournisseurs et banquiers d'Allemagne (Fugger, Welser) ou d'Italie (banquiers génois), ne favorise pas le développement de la métropole. Celle-ci, non seulement pâtit du manque d'investissement qui se conjugue à une forte inflation, mais a aussi tendance à se dépeupler au bénéfice du Nouveau Monde. Le choix d'une domination à la fois outre-mer et en Europe (contre les protestants, en Italie et aux Pays-Bas) engendre de coûteuses dépenses militaires. En 1627, l'Espagne ne peut éviter une banqueroute.

La domination économique de la métropole mécontente les élites créoles (blancs nés dans les colonies). À l'instar de Simón Bolívar, elles s'inspirent de la Révolution française, et profitent de l'occupation de l'Espagne par Napoléon I en 1808 pour proclamer l'indépendance des pays d'Amérique latine. Celles-ci interviennent malgré la répression espagnole et après plusieurs affrontements militaires, entre 1811 et 1825. En 1898, au cours de la guerre hispano-américaine, l'impérialisme des États-Unis agresse l'empire colonial espagnol, qui perd Cuba, Porto Rico et les Philippines.

L'Espagne ne contrôle plus que quelques possessions africaines, dont le Rif marocain, acquis au début du XX siècle, et conservée au prix de sanglantes luttes anti-guérilla contre Abd el-Krim, en 1921-1926, avec l'aide de troupes françaises commandées par le maréchal Pétain. Le Maroc espagnol est après les Canaries, la première base de l'insurrection franquiste en juillet 1936, et pourvoie des troupes (les Maures, et les troupes coloniales, les Banderas del Tercio ou légion étrangère), dont l'usage se révèle décisif dans la guerre d'Espagne. Cette colonie est rétrocédée au Maroc en 1956, mais Ceuta et Melilla restent espagnoles.

En 1975, après la mort de Franco, l'Espagne quitte le Sahara occidental.

L'expansion mercantiliste

Entre les XVI et XVIII siècles, la pensée économique mercantiliste se développe en Europe. Cette théorie préconise un enrichissement national grâce au développement du commerce extérieur combiné à un rôle protectionniste de l’État qui encourage les exportations. Allant à l’encontre de l’influence de l’Église catholique romaine qui reprouvait l’enrichissement et les mécanismes inhérents au capitalisme comme le prêt (banalisé par les banquiers italiens et allemands de la Renaissance), les souverains européens ont comme objectif d’accumuler un maximum de métaux précieux (or, argent).

Le mercantilisme s’est décliné en plusieurs variantes selon les pays. Le mercantilisme espagnol (bullionisme) se concentre sur l’accumulation de métaux précieux ; le mercantilisme français (colbertisme) est davantage tourné vers l’industrialisation ; et le mercantilisme anglais ou hollandais (commercialisme) est plus ouvert sur le commerce extérieur.

Cette période est également caractérisée par l'économie du commerce triangulaire, pratiquée tant par la France que par l'Angleterre et les Pays-Bas, dès le début du XVII siècle. Ces puissances maritimes (pouvoir étatique et armateurs) cherchent à s'établir, à la suite de l'Espagne dans le Nouveau Monde, en particulier dans les Antilles, qui rapportent à la métropole d'important revenus grâce à des cultures d'exportation (sucre, café, indigo). Les colonies du Nouveau Monde sont exploitées grâce à une main d'œuvre esclavagisée prélevée sur le littoral africain où s'établissent les négriers européens. À la même période, des comptoirs commencent à se développer en Amérique du Nord et aux Indes.

Les Néerlandais

L'expansion coloniale néerlandaise (fruit de l'activité mercantile soutenue de la Hollande et de la Zélande) trouve son origine dans l'annexion du Portugal par l'Espagne (1580-**) et la déclaration d'indépendance des Provinces-Unies vis-à-vis de l'Espagne (1581). La jeune nation néerlandaise développe alors une flotte, qui à partir de sa base de Flessingue, attaque les convois espagnols se rendant à Anvers. Elle s'empare également de nombreuses possessions portugaises très mal défendues : Elmina, São Tomé, Cochin, Colombo, Malacca, Bantam, Amboine, Pernambouc, Bahia. Cette expansion se nourrit également du déclin espagnol.

Les Hollandais font preuve d'un grand dynamisme commercial et l'initiative individuelle est encouragée. La Compagnie hollandaise des Indes orientales (Vereenigde Oostindische Compagnie), qui obtient un monopole commercial avec les Indes, est créé en 1602. La Wisselbank d'Amsterdam, qui détient un monopole des changes, est fondée en 1609. La capitale hollandaise devient le centre international des métaux précieux et le plus grand marché de capitaux. La Compagnie hollandaise des Indes occidentales (West-Indische Compagnie ou tout simplement WIC), qui obtient un monopole commercial avec les Amériques, est créé en 1621.

La Nouvelle-Amsterdam (future New York) est fondée en 1626 par la WIC cherchant à établir des comptoirs pour le commerce de la fourrure. Elle devient le principal établissement d'une colonie appelée Nouvelle-Néerlande (en néerlandais Nieuw-Nederland), correspondant à la vallée du Hudson entre les actuels Delaware et Connecticut. Pour le compte de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales, Peter Stuyvesant développe et fortifie la colonie entre ** et **.

En Amérique du Sud, les Néerlandais s'installent sur la Côte sauvage à partir de 1616 et dans les Antilles néerlandaises, à partir de 1634. Elle conquiert des territoires au Brésil à partir de 1630, entre le Sergipe et Maranhão et les baptise Nouvelle-Hollande, récupérée par les Portugais en 1654 avec la chute de Recife.

Arrivée de Jan van Riebeeck au Cap

En 1652, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, fonde la Le Cap en Afrique du Sud (colonie du Cap à partir de 1791). Dans les Indes orientales (future Indonésie), les Néerlandais après s'être installés à Bantam, sur l'île de Java, en 1596, et à Amboine en 1605, fondent Batavia (future Djakarta) en 1619, et prennent possession de Malacca en **. Plus au nord, ils s'installent à Formose (future Taïwan) en 1624 avant d'être délogés par les Chinois en 1662. Au Japon, après des premiers contacts avec les Portugais, le shogun avait refusé, vers 1590, l'accès au pays aux commerçants européens, craignant les prémices d'une invasion militaire. Les Néerlandais sont par la suite les seuls Occidentaux à obtenir, en **, un comptoir à Nagasaki. En 1658, les Néerlandais s'implantent à Ceylan. Au milieu du XVII siècle, la Compagnie hollandaise des Indes orientales est la plus riche compagnie mondiale.

Le déclin de l'empire maritime et commercial néerlandais est consécutif à l'essor des concurrents anglais et français à la toute fin du XVII siècle. La Compagnie des Indes occidentales, après la perte des Nouvelle-Néerlande par les Anglais en ** (et une seconde fois en 1674), réduisit ses activités principalement à la traite négrière depuis Curaçao et Saint-Eustache, mais en vain elle fut liquidée par les États généraux en 1674 et refondée sur de nouvelles assises. La nouvelle Compagnie des Indes Occidentales perdura jusqu'à la fin du XVIII siècle, ainsi les territoires coloniaux néerlandais ne furent définitivement administrés directement par l'État qu'à partir de 1791. En Orient, les Néerlandais conservent les Indes orientales mais cèdent Ceylan, ainsi que la Colonie du Cap aux Britanniques au cours des guerres napoléoniennes.

Les Britanniques

L'expansion outre-mer de l'Angleterre démarre sous le règne de la reine Élizabeth I (1558-1603), bien que l'explorateur vénitien John Cabot ait déjà atteint, en 1497, pour le compte de Henry VII, l'Amérique du Nord, en redécouvrant Terre-Neuve. Le même roi avait aussi donné une impulsion décisive à l'essor de la marine marchande anglaise, qui continua à exploiter des liens avec l'Europe continentale développés par le commerce de la laine.

En 1577-1580, le corsaire Francis Drake réalise le deuxième tour du monde. L'invincible Armada est anéantie en 1588, mettant ainsi fin à l'hégémonie navale de l'Espagne. L'implantation coloniale en Amérique du Nord est tentée une première fois par Walter Raleigh en Virginie en 1584, avant d'être réussie de manière permanente dans la même région par John Smith en 1607. Les pèlerins puritains du Mayflower, qui débarquent en 1620 en Nouvelle-Angleterre (dans le Massachusetts), fuient les persécutions religieuses en Angleterre.

En 1651, Oliver Cromwell promulgue le Navigation Act, qui réserve à la marine anglaise un monopole presque complet sur le commerce extérieur anglais, notamment avec les colonies américaines et antillaises en développement. Les Anglais inaugurent ainsi un système mêlant libéralisme et protectionnisme.

En Amérique du Nord, les 13 colonies ont divers statuts. La Pennsylvanie, la Delaware et le Maryland ont été octroyés par des chartes royales à des propriétaires privés. Dans le cas de la Pennsylvanie, ce furent des colons quakers menés par William Penn en 1681. Le Rhode Island et le Connecticut ont été octroyés par chartes à des groupes de colons. Le New Hampshire, le Massachusetts, le New York, le New Jersey, la Virginie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, et la Géorgie sont des colonies royales, propriétés de la couronne. Ces installations se heurtent aux peuples amérindiens et sont la cause de guerres indiennes dès le XVII siècle. Au Canada, les Britanniques s'emparent des possessions françaises, d'abord l'Acadie (1713), puis le Québec (1763).

La Compagnie anglaise des Indes orientales, société à action, est fondée à la suite d'une charte royale accordée par Élizabeth I en 1600. En 1609, elle obtient le monopole du commerce avec les Indes orientales. En 1612, elle commence à s'implanter dans des comptoirs en Inde, où elle installe ses manufactures, d'abord à Surat, puis à Bombay, Madras et Calcutta, qui deviennent des places fortes à la suite d'un accord avec l'empereur moghol Jahangir. En 1670, le roi Charles II accorde à la Compagnie le droit d'acquérir de nouveaux territoires, de frapper monnaie, de commander des troupes armées et d'exercer la justice sur ses possessions. Elle utilise d'une façon très efficace les divisions des princes et les jeux d'alliances pour asseoir son propre pouvoir dans une Inde où l'empire moghol décline inexorablement. Après la victoire de Robert Clive à la bataille de Plassey, la Compagnie prend le contrôle du Bengale, puis évince les Français à l'issue de la guerre de Sept Ans en 1763.

Malgré le statut autonome et privé de la Compagnie, le Parlement britannique exerce un droit de regard sur ses possessions coloniales. En 1773, le Regulating Act lui impose des réformes économiques et administratives, et en 1784, une loi attribue à la couronne le gouvernement des Indes, la Compagnie conservant son monopole commercial.

En Australie, le début de la colonisation britannique commence en 1788 sous la forme d'un établissement pénitentiaire, avec l'arrivée d'un convoi de bagnards (convicts) en Nouvelle-Galles du Sud.

Les Français

Voir l'article détaillé Idéologie coloniale française : le mercantilisme. L'empire colonial français fut composé du Premier espace colonial français puis du Second espace colonial français. La gestion de ces espaces est marqué par le Code de l'Indigénat.

Le colonialisme aux XIXetXX siècles

L'impérialisme occidental

Autres impérialismes

L'Empire japonais

L'Empire ottoman

L'Empire russe

L'Empire italien

Le colonialisme après la décolonisation

Le post-colonialisme

Voir l'article détaillé Post-colonialisme

La Rhodésie du Sud de Ian Smith

Voir l'article détaillé Histoire de la Rhodésie du Sud

Colonies israéliennes

Voir l'article détaillé colonialisme israélien

Colonisation turque à Chypre

Voir l'article détaillé Chypre du Nord

La République populaire de Chine au Xinjiang et au *****

Voir les articles détaillés Incorporation du ***** à la République populaire de Chine et Histoire du *****

Colonialisme et violence

Répression par les troupes britanniques de l'insurrection indienne de 1887 (peinture de Vassili Verechtchaguine).

Après la conquête militaire initiale, le colonialisme s'est souvent accompagné d'actes de violences pour soumettre les populations : massacres (massacre de la tribu des Ouffas en Algérie en 1832 par Savary, duc de Rovigo ; massacres systématiques de populations civiles en Algérie par les colonnes de Bugeaud en 1845 connus sous le nom d'enfumades et notamment celle de Dahra où sont morts plus d'un millier d'hommes, de femmes et d'enfants ; massacre des Hereros par le général Lothar von Trotha lors de l'insurrection de 1904 dans le Sud-Ouest africain allemand ; des chinois lors du massacre de Nankin en 1937 ou lors de la conquête de la Mandchourie par le Japon à partir de 1931), populations chassées de leurs territoires, dépouillées de l'accès à leurs ressources naturelles, journées de travail obligatoires.

Cette dimension spécifique des entreprises de colonisation reste un sujet très sensible dans les sociétés contemporaines, aussi bien du côté des anciens colonisateurs que du côté des ex-colonisés. Elle fait l'objet de controverses politiqueset historiographiques. Frantz Fanon dans l'essai analytique Les Damnés de la Terre (1961) aborde la question de la violence à propos du colonialisme européen des XIXetXX siècles. Il voit dans la violence un élément central de la mise en place et du maintien, par les métropoles européennes, du colonialisme en Afrique et en Asie. Il avance que le colonialisme "est la violence à l'état de nature et ne peut s'incliner que devant une plus grande violence".

Bilans du colonialisme

Bilans démographiques

L'impact de la conquête coloniale a été violent et parfois catastrophique (Amérindiens). Les progrès de la médecine, de la production et des transports inhérents à l'évolution du monde et de la science ont largement contribué à amorcer ensuite l'explosion démographique des pays colonisés.

Le colonialisme a aussi provoqué d'importants mouvements de population, qui ont profondément modifié la population de nombreuses régions du monde. On peut distinguer :

l'émigration volontaire des métropoles (et parfois d'autres pays européens) vers les colonies.

l'émigration forcée d'esclaves, surtout africains, vers les colonies américaines (voir Esclavage, Traite des Noirs).

l'émigration plus ou moins volontaire d'une colonie à l'autre. Il y a eu des mouvements à courte distance (Mossis du Burkina Faso vers la Côte d'Ivoire, Bengalis vers la Birmanie...) et d'autres beaucoup plus longs (Indo-Pakistanais vers les colonies britanniques, Libanais vers l'Afrique française).

En fait, la colonisation a déplacé beaucoup plus de migrants africains et asiatiques, volontaires ou forcés, que d'Européens.

Un quatrième flux, plus récent, est celui des colonisés et ex-colonisés vers l'ancienne métropole.

Bilans économiques

Les puissances colonisatrices ont pu sécuriser leurs importations de matières premières, ou de produits agricoles, notamment durant les guerres.

La canne à sucre ou la banane dans les Caraïbes (Cuba, Petites Antilles, Jamaïque, Saint-Domingue), exploitée notamment grâce à des esclaves, importés par l'Espagne, l'Angleterre et puis les Britanniques, la France ou les Pays-Bas.

L'or d'Amérique du Sud, qui finança la domination militaire de l'Espagne sur l'Europe jusqu'au début du XVII siècle.

Le café et le cacao américain ou africain, commercialisé entre autres par la compagnie française Banania.

Toutefois la concomitance du colonialisme et de la croissance économique n'est pas si évidente dans les faits. Les grands empires coloniaux qu'ont été l’Espagne et le Portugal n’ont par exemple pas connu le développement du capitalisme industriel avant le XX siècle. Au contraire, des nations comme l’Allemagne et le Japon ont su développer un capitalisme efficace bien que ne possédant pratiquement pas de colonies.

Après la grande dépression de 1873 l'industrie européenne à la recherche de nouveaux marchés a bénéficié de l'expansion coloniale au prix d'énormes dépenses publiques réalisées dans les colonies, retardant les effets de la crise jusqu'en 1913.

Bilans politiques

Le système colonial est associé à l'application d'une domination politique, militaire et économique des anciennes colonies par les puissances européennes ; il a laissé le souvenir d'un système par principe inégalitaire.

En ce qui concerne les anciennes colonies françaises, l'Algérie est un des pays où la rancœur est la plus grande. Ainsi, le gouvernement algérien a vivement critiqué la loi française qui introduisait officiellement «le rôle positif» de la colonisation à travers son article 4 qui a finalement été abrogé. Cette position algérienne s'explique par la violence de la conquête coloniale, par l'application en Algérie du code de l'indigénat et par le souvenir de la guerre de décolonisation.

Toutefois, d'autres pays n'ont pas la même rancœur. L'organisation internationale de la francophonie, créée à l'initiative d'anciennes colonies françaises, et les sommets France-Afrique, attestent des bonnes relations diplomatiques de la France avec la plupart de ses anciennes colonies, même si ces dernières ont également manifesté leur hostilité à l'article 4 de la loi du 23 février 2005.

De même, le Commonwealth réunit le Royaume-Uni et ses anciennes colonies.

D'autres gouvernements sont particulièrement critiques vis-à-vis de leurs anciennes puissances coloniales : le gouvernement du Zimbabwe (Robert Mugabe) vis-à-vis du Royaume-Uni, une partie du gouvernement ivoirien (Laurent Gbagbo) vis-à-vis de la France.

Bilans culturels

Le premier bilan culturel est linguistique. En effet, dès l'Antiquité, le latin se propage en Europe au détriment des langues slaves et saxonnes. Plus tard, les Espagnols et les Portugais imposent l'usage de leur langue dans le nouveau monde.

Enfin, les dernières colonisations ont aussi imposé leurs langues dans les colonies.

La controverse de Valladolid confirme la bulle pontificale Sublimis Deus qui interdit l'esclavage des Indiens d'Amérique du Sud ainsi que la lettre Veritas ipsa reconnaissant l'humanité des Indiens. Cette controverse permet la transcription de la bulle pontificale dans le droit espagnol.

Les colonisations s'accompagnent généralement d'un abandon du droit coutumier au profit du droit du colonisateur, ainsi que du développement, à des degrés variables selon les cas, de la religion du pays colonisateur.

L'enseignement du colonialisme

La Géographie vivante d’Onésime Reclus, cours préparatoire et CM1, en 1926

Loi française n 2005-158

La Loi française du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés dispose notamment :

« La Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l'œuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d'Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française. »

« les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit. »(article 4, alinéa 2)

Cette affirmation d'un « rôle positif » a suscité un vif débat dans la société française, en métropole et outre-mer. Voir à ce sujet :

Claude Liauzu, Une loi contre l’histoire. Le Monde Diplomatique, avril 2005, page 28.

Article détaillé : Loi française du 23 février 2005

Je n’inspecterai pas le "temps béni" des colonies !

Appel des professeurs d’histoire du secondaire

Appel d’enfants de harkis contre les articles 4 et 13 de la loi du 23 février 2005

Le controversé article 4, après avoir été proclamé comme relevant du domaine règlementaire par le Conseil constitutionnel (le 31 janvier 2006), a été abrogé par décret le 16 février 2006.

中文百科
比利时籍船只停泊于暹罗港口
比利时籍船只停泊于暹罗港口
1898年世界殖民状态
1898年世界殖民状态

殖**义是指一个国力强盛 的国家,通过武力征服,侵占、收购、扩张等方式取得另一地区的控制权作为殖民地。控制势力与殖地的不平等关系常会出现在殖民者与原住民之间。

概论

殖**义国家通常会控制该地区的自然资源、人力、语言、宗教、文化和交易市场。殖**义国家亦会强加自身的社会文化,宗教和语言于被征服的民族身上。所以殖**义常意味着一个比较强大的国家直接干预比较弱小的国家的政治、经济和文化的系统。虽然殖**义一词常与帝国主义交换使用,但帝国主义一词较常被使用,因为该词直指正式的军事控制及经济杠杆作用。 殖**义一词过去被归类为一套理论,用于将上述定义合法化,以及促进该理论。殖**义通常建基于民族中心主义,即开拓殖民地者自以为在精神和价值上比被殖民者优越。一些观察家将十八、十九世纪的殖**义连接成种族主义和伪科学两者的邂逅。这种思想,导致西方世界孕育出原始的社会达尔文主义——即白色人种站在人类王国的最顶端,理所当然地负责控制欧洲以外的土着民族。

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法属索马利兰

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法属西非 贝宁 科特迪瓦 法属达荷美 几内亚 法属苏丹 毛里塔尼亚 尼日尔尔 塞内加尔 法属上沃尔特

贝宁

科特迪瓦

法属达荷美

几内亚

法属苏丹

毛里塔尼亚

尼日尔尔

塞内加尔

法属上沃尔特

瓜德罗普 圣巴泰勒米 法属圣马丁

圣巴泰勒米

法属圣马丁

留尼旺

马达加斯加

马提尼克

法属摩洛哥

新喀里多尼亚

圣皮耶与密克隆群岛

上海法租界(在广州湾、汉口及天津有类似的租界)

法属突尼斯

瓦努阿图

瓦利斯和富图纳

喀麦隆

加罗林群岛

德属新几内亚

德属东非

德属西南非洲

吉尔伯特群岛

马里亚纳群岛

马绍尔群岛

天津德租界

青岛

意属厄立特里亚

意属爱琴海群岛

义属索马利兰

天津意租界

意属利比亚

库拉索 阿鲁巴 波奈 古拉索 荷属沙巴 圣尤斯特歇斯 荷属圣马丁

阿鲁巴

波奈

古拉索

荷属沙巴

圣尤斯特歇斯

荷属圣马丁

荷属圭亚那

荷属东印度

荷属新几内亚

亚速群岛

葡属非洲殖民地 卡宾达省 马德拉 葡属西非 荷属佛得角 卡宾达省 葡属几内亚 葡属东非

卡宾达省

马德拉

葡属西非

荷属佛得角

卡宾达省

葡属几内亚

葡属东非

葡属亚洲殖民地 葡属印度 果阿邦 达曼地区(印度) 迪乌 葡属澳门

葡属印度 果阿邦 达曼地区(印度) 迪乌

果阿邦

达曼地区(印度)

迪乌

葡属澳门

葡属大洋洲殖民地 葡属帝汶

葡属帝汶

安诺本岛

朱比角

比奥科岛

伊夫尼

里奥德奥罗

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西属萨尔瓦多

西属摩洛哥

波斯尼亚和黑塞哥维那省

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丹麦属西印度群岛

法罗群岛

格陵兰

冰岛

比属刚果

天津比租界

阿拉斯加州

美属萨摩亚

古巴

多米尼加

关岛

夏威夷州

洪都拉斯

中途岛

尼加拉瓜

巴美拉环礁

巴拿马

天津美租界

菲律宾

波多黎各

苏禄苏丹国

威克岛

巴格达省

巴士拉省

埃迪尔内省

哈伊勒

汉志省

库德斯坦

黎巴嫩

内志

鄂图曼土耳其时的巴勒斯坦

叙利亚省

也门省

欧洲部份 奥兰 波罗的海省 芬兰大公国 波兰会议王国

奥兰

波罗的海省

芬兰大公国

波兰会议王国

亚洲部份 鞑靼斯坦 乌德穆尔特 车臣 楚瓦什 达吉斯坦 乌克兰第聂伯河 东卡累利阿 印古什 卡巴尔达-巴尔卡尔 卡尔梅克 卡拉恰伊 - 切尔克斯 科米 马里埃尔 莫尔多瓦 比萨拉比亚 阿迪格 阿尔泰 亚美尼亚 阿塞拜疆 巴什科尔托斯坦 布里亚特 楚科奇 布哈拉埃米尔国 格鲁吉亚 哈卡斯 希瓦汗国 奥塞提亚 天津俄租界 外东北 外西北

鞑靼斯坦

乌德穆尔特

车臣

楚瓦什

达吉斯坦

乌克兰第聂伯河

东卡累利阿

印古什

卡巴尔达-巴尔卡尔

卡尔梅克

卡拉恰伊 - 切尔克斯

科米

马里埃尔

莫尔多瓦

比萨拉比亚

阿迪格

阿尔泰

亚美尼亚

阿塞拜疆

巴什科尔托斯坦

布里亚特

楚科奇

布哈拉埃米尔国

格鲁吉亚

哈卡斯

希瓦汗国

奥塞提亚

天津俄租界

外东北

外西北

外蒙古 土耳其斯坦总督区 唐努乌梁海 萨哈 亚马尔

土耳其斯坦总督区

唐努乌梁海

萨哈

亚马尔

桦太厅

朝鲜

关东州

天津日租界

**(1895-1945)

南洋诸岛

分类

殖**义根据各殖**义帝国对殖民地统治方式的不同,而可大致分为两类:一为尊重殖民地旧有习惯、不刻意予以同化的特别统治主义,以英国为代表;二为将殖民地视为本国领土的延伸,尽力予以同化为本国人的内地延长主义,以法、葡、西、日等国为代表。 特别统治主义 英国在北美独立之后的殖民政策一向采取间接统治的方式,设法令殖民地在政治上与经济上达到自立,这种方针一般被称为特别统治主义。在非洲和印度,英国仍保留了许多原有的土邦国(如印度的海得拉巴国、克什米尔国,非洲的布干达王国、巴苏陀王国、桑给巴尔苏丹国,中东及东南亚的一些酋长国和苏丹国)。在被划为英皇直辖殖民地的地区,也保留了原有的部落、乡村等行政机构(比较极端的例子是,英国征服德兰士瓦和奥兰治自由邦之后,保留了两国原来实行的种族隔离制度,以作为对两国原来的布尔人统治集团的让步),并任用当地人为次级地方官员。当地的语言和文化也得以保留和传授。有观点认为,与法葡等国的统治方式相比,英国的统治方法无疑更加有利于长久保持对殖民地的控制,并使其在独立之后仍愿意与英国保持政治和经济上的联系。 内地延长主义 相较于英国,法、葡、西、日等国采取直接统治的方式,尽力将殖民地在政治和经济上与宗主国结为一体,大力灌输宗主国的文化与生活方式以便同化当地人,或者至少也要使被统治民族对统治民族紧密产生密切的认同感,这种方针一般被称为内地延长主义。在这样的情况下,当地的社会制度和风俗习惯较难得到保存,当地语言在教育系统中很少应用。这些政策的主要目的就是要使殖民地国家的受教育阶层(通常是当地的上等富有阶层)感到自己的命运与宗主国休戚相关,并摈弃土着生活方式。这种做法导致殖民地人民出现分化,独立后往往不能保持政治上的稳定。 其他特殊状况 值得注意的是两个从未实现的殖民地体系——日本的“大东亚共荣圈”与纳粹德国的殖民地管理方式。两者有别于传统的殖民地统治方式。在日本帝国主义的殖民理论中,所谓“大东亚共荣圈”将日本(包括**与朝鲜)、中国与满州作为“凝结不散的核心”,以东京为其中心,在其四周围绕着一群卫星国家、附属国、保护国和殖民地。它们被日本用特殊的政治和经济协定束缚手足,其安全受日本的“保护”,其外交政策受日本的指挥,如泰国和越南。日本这种体系为现代殖民地制度与古代封建关系的混合物:日本成为各附庸国的主人,各属国将贡献物品与服务,而日本以其陆海军“保护”它们。这个“大东亚”当然不仅是一个政治的联合帝国,并且是一个“共荣圈”,即一个经济配成整体的区域,其物源的开发与使用受日本人的支配,并为日本人谋利益。纳粹的殖民地问题专家则宣称,在纳粹德国殖民地制度下,德国统治者只是当地各部族与各组织所构成的等级体系中的最高一层,德国总督只是各酋长与小酋长的行政金字塔体系之顶端而已。纳粹德国将来决不强迫土着人民信仰基督教,也绝不向其宣讲非洲人与欧洲人是平等的。德国将不许非洲人在任何理由下离开殖民地而到欧洲去。土着不得成为德国公民。德国的种族法律将施行于各殖民地。土着学校不得讲授任何“欧洲事件”,否则当地人会“视欧洲为文化发展的最高峰,而丧失他们对于自己能力的自信心”。土着不得入高级学校与大学受教育,德国将专为土着设立特种剧院,电影场,及其他游戏与娱乐场所。显然这两种统治方式仍不过是传统的殖民地统治方式的变种而已。 苏联的帝国主义 红色代表与苏联同一阵线的社会主义国家。黄色代表与中华人民共和国同一阵线的社会主义国家。黑色代表都不与两方结盟的社会主义国家。 苏维埃社会主义共和国联盟将俄罗斯苏维埃联邦社会主义共和国以及其他获得短暂独立的国家(包括乌克兰、格鲁吉亚、亚美尼亚、阿塞拜疆以及中亚的一些国家,即哈萨克斯坦斯坦、乌兹别克斯坦斯坦、土库曼斯坦斯坦、塔吉克斯坦斯坦和吉尔吉斯斯坦)融合在一起。但苏联不能接受一个事实——在1919年至1921年失去了西乌克兰,西白俄罗斯和波罗的海三国——这些都是前俄罗斯帝国的领土。正因为这个缘故,苏联不但将目标放在吞并这些土地,而且攻打芬兰以获取足够的缓冲地带(冬季战争,1939年至1940年),但未成功。当苏联跟随和配合纳粹德国进攻波兰—标志着第二次世界大战的开始之后,苏联根据苏德互不侵犯条约吞并了波兰第二共和国的东部。之后,苏联并在1940年吞并了波罗的海三国,比萨拉比亚(现今大部分成为摩尔多瓦)等地。 在冷战期间,东方集团一词通常指以苏联为首的中欧和东欧国家(包括保加利亚、罗马尼亚、东德、捷克斯洛伐克、波兰和匈牙利)。二次大战之后,苏联利用其强大的武力来影响东方集团各国的政治生活,以**为威胁来确保东欧各国遵循苏联的政治系统,外交政策,法律,学术思想,军事活动,以及经济各方面的命令,以保持所谓(名义上的)独立。及后,东方集团国家都被透过苏联的军事力量而纳入所谓势力范围之内。

法法词典

colonialisme nom commun - masculin ( colonialismes )

  • 1. politique doctrine politique et économique qui prône l'exploitation d'un pays au profit d'un autre

    le colonialisme et l'impérialisme

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aquilon 朔风,劲风

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