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词典释义:
racisme
时间: 2023-08-10 16:26:16
TEF/TCF
[rasism]

种族主义

词典释义
n.m.
1. 种族主
Le racisme est contraire aux idées d'humanité, de justice, de fraternité, d'égalité et de respect de la personne humaine.种族主与人道、爱、平等和尊重人的观念是格格不入的。
Le racisme n'a aucune base scientifique.种族主无任何科学基础。
Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme国际反种族主和反反犹太主联盟
2. 〈转〉歧视,敌意,仇视


常见用法
mener une bataille contre le racisme同种族主作斗争

近义、反义、派生词
联想:
  • espèce   n.f. 种类,类别;(物)种;pl. 硬币;货币,钱

词:
discrimination,  apartheid,  ségrégation
词:
cosmopolitisme,  fraternité
联想词
xénophobie 排外,仇外,厌外,嫌外; raciste 种族主的; antisémitisme 反犹太主,排犹主; sexisme 性别歧视; communautarisme 社区主; homophobie 反同性恋; discrimination 歧视,不公平对待; colonialisme 殖民主; haine 仇恨,憎恨; fascisme 法西斯制度,法西斯政权; sionisme 犹太复国主者;
短语搭配

Voici le racisme des poujadistes de bistrot.这就是酒店里守旧分子的种族主义。

racisme au quotidien隐性种族主义

l'hydre du racisme种族主义这一难绝的祸根

le racisme hitlérien, ne希特勒主义的种族主义

équipe de projet sur le racisme种族主义项目小组

mener une bataille contre le racisme同种族主义作斗争

Le racisme n'a aucune base scientifique.种族主义无任何科学基础。

Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme国际反种族主义和反反犹太主义联盟

On flaire derrière ce crime des relents de racisme.在这桩谋杀案的背后可以嗅到种族主义的遗臭。

Consultation mondiale sur le racisme et la discrimination raciale种族主义和种族歧视问题全球协商

原声例句

Je voudrais saisir cette occasion pour rappeler l'engagement de la République de n'accepter aucun racisme, aucune insulte, aucune violence - quel qu'en soit le motif.

我想借此机会重申法国的承诺,我们不接受任何形式的种族主义,也不接受任何侮辱和暴力行为,不管这些行为是出于什么目的。

[法国总统马克龙演讲]

Folies Bergères, escalier mythique du Casino de Paris, scènes de toutes les capitales européennes : les danses syncopées de la Perle noire, contrepoint insolent à la basse continue du racisme, enchantent la France et bientôt toute l'Europe à une vitesse inouïe.

贝格尔斯广场,巴黎赌场的神话阶梯,所有欧洲国家首都的舞台:黑珍珠的切分节奏舞,对种族主义连续低音的无礼反击,以前所未有的速度迷住了法国,并很快迷住了整个欧洲。

[法国总统马克龙演讲]

Nous serons intraitables face au racisme, à l'antisémitisme et aux discriminations et de nouvelles décisions fortes pour l’égalité des chances seront prises.

我们将严厉打击种族主义、反犹太主义和各类歧视行为。

[法国总统马克龙演讲]

Dans le même temps, la montée d’un courant hostile à l’immigration entraîne la création d’une association antiraciste qui prend pour nom SOS-Racisme.

同时,反移民潮流的抬头导致了一个起名为“种族主义——告 急”的反种族主义协会的创立。

[北外法语 Le français 第四册]

Il montre la solidarité des Noirs ou des jeunes contre la drogue, le racisme et le conformisme.

它显示了黑人们或者年轻人们团结一致对抗毒品、种族歧视和因循守旧思想。

[TEF考试听力练习]

Et je crois que j'ai très mal vécu mon adolescence... euh... par rapport au racisme qu'il y avait.

我觉得我的青少年阶段过得很不好,因为当时的种族歧视

[Le nouveau Taxi 你好法语 3]

Et, je crois que c'était une façon de... de fuir ce racisme.

我觉得这是一种逃离种族歧视的方法。

[Le nouveau Taxi 你好法语 3]

Par exemple, réserver certains emplois aux blancs, c’est une forme de discrimination appelée racisme.

比如,为白人保留某些工作,这就是歧视的形式之一,我们称之为种族歧视

[un jour une question 每日一问]

Il y a un an ou deux, j'aurais mis la lutte contre le racisme en premier. Maintenant, c'est la lutte contre l'exclusion que je mettrais.

我把反对种族主义放在第一位有一两年。现在,我会选择反对社会排斥。

[Reflets 走遍法国 第二册]

C'est une campagne contre le racisme.

这是一个反对种族歧视的行动。

[新冠特辑]

例句库

Et ceci,a une epoque difficile,balayee par la haine et le racisme.

所有这些,都是在一个困难的、被仇恨和种族主义笼罩的时代。

Ce racisme n'a pas empêché plusieurs couples franco-chinois de se former.

但是,这种种族主义并没能阻止中法跨国婚姻。

Des excuses seraient les bienvenus de la part de ce idiot de journalistes ,on vois bien les mepris envers les chinois , c est presque du racisme .

解说员如果道歉的话应该会受到欢迎的。他们对中国人的歧视简直是种族主义

On flaire derrière ce crime des relents de racisme.

在这桩谋杀案的背后可以嗅到种族主义的遗臭。

Pour un monde meilleur:CONTRE LE RACISME !

为了更美好的世界:反对歧视!

La culture chinoise ignore le racisme, seuls les Chinois qui ont étudié à l'étranger auraient pu être choqués par cette image.

中国文化忽略了种族主义,只有那些在外留学的中国人可能会对这幅图片感到震惊。

On mène une bataille contre le racisme.

他们同种族主义作斗争。

En raison de son identité en noir et blanc de race mixte, leurs vies sont minées par le racisme.

由于他的黑白混血人身份,其一生都受种族主义的困扰。

Leurs vies sont tourmentées par le racisme.

他们一生都受种族主义的困扰 。

Mandela s'a engagé à mener une bataille contre le racisme.

曼德拉致力于领导反种族主义斗争。

Mais, sur les bases de ces rumeurs, l'organisation SOS Racisme a demandé à la Fédération internationale de football une enquête sur les circonstances qui ont entouré l'expulsion de Zinédine Zidane.

但是,据坊间谣传,反种族歧视的机构SOS已经要求国际足联对齐丹被逐出场当时的情况进行调查。

Avec une morgue ressemblant à du racisme, on proteste contre un gouvernement dont on ne cite pas le nom des dirigeants, et dont on fait comme s'il n'existait pas.

以一种类似种族主义的狂妄,他们向一个政府提抗议,却不提其领导人的名字,好像他根本就不存在?

Je voudraisleur dire qu'au lieu de voir dans le débat sur la burqa les signes du racisme,ils devraient dire qu'ils refusent la burqa et que c'est abject de vouloirmettre les femmes dans cette posture.

我想跟他们说,在关于罩袍的这场激烈争论中,与其看到些种族歧视的信号,不如应该大声说他们拒绝罩袍,应该说把妇女置于这种处境的愿望是卑鄙下流的。

La liberté d'expression ne doit pas servir de paravent au racisme », a répondu l'avocat sénégalais, expert indépendant sur le racisme auprès de l'ONU depuis 2002.

“言论自由不能践踏种族。”塞内加尔律师、2002年起作为独立的种族问题专家在联合国工作的Doudou Diène回答。

Le Plan d'action pour la prévention de toutes les formes de discrimination, de racisme, de xénophobie, d'antisémitisme et d'intolérance est un instrument de base systémique adopté par le Gouvernement afin de lutter contre des phénomènes de société néfastes comme le racisme, la xénophobie, l'intolérance et la discrimination, et de les faire reculer.

政府在《防止一切形式歧视、种族主义、仇外、反犹太主义和不容忍行动计划》中引入了一套基本的系统性工具,以打击和减少社会中的负面现象,例如种族主义、仇外、不容忍和歧视。

Ce comité rassemble des renseignements sur toutes les manifestations d'intolérance, de xénophobie, d'extrémisme et de racisme et coordonne des activités conjointes pour les éliminer.

委员会收集有关一切形式不容忍、仇外、极端主义和种族主义的资料,并协调打击这些行为的联合活动。

Le principal objectif dans les années à venir consiste donc à convertir les promesses et les engagements formulés dans le Document final de la Conférence d'examen de Durban, et dans la Déclaration et le Programme d'action de Durban eux-mêmes, en mesures concrètes capables d'influer véritablement sur les vies des personnes directement touchées par le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée.

据此,今后几年的关键挑战性任务是将德班审查会议结果文件、以及在《德班宣言和行动纲领》本身中所作的保证和承诺转化为确实能够影响到直接遭受种族主义、种族歧视、仇外心理和相关不容忍影响的人的生活之具体行动。

Les changements nécessaires pour combattre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée s'inscrivant dans une perspective à long terme, il faut définir des critères qui permettent d'évaluer sur la durée les résultats obtenus par les États et leurs progrès vers la réalisation de leurs engagements.

由于为打击种族主义、种族歧视、仇外心理和相关不容忍而需要作出的改变是长期性的,这就需要一些具体的标准,来评估各国的成绩,以及各国在实现这些承诺方面的情况。

Au cours de l'année qui vient de s'écouler, le Rapporteur spécial a analysé certains des liens qui existent entre pauvreté et racisme, en se fondant notamment sur les activités de terrain et les visites de pays effectuées dans le cadre de son mandat depuis sa prise de fonctions, ainsi que sur les travaux universitaires et de recherche appliquée consacrés à cette question.

特别报告员在过去一年里开展的活动过程中分析了贫穷和种族主义之间的一些联系,其中包括根据实际经验开展的工作和在其任务开始以来所进行的国家访问而分析的联系。

Pour conclure, il a aussi souligné qu'un ensemble bien plus vaste de mesures de politique générale s'imposait, en particulier au niveau national, pour éliminer les causes profondes du racisme.

最后,他并着重指出,需要远为广泛的一套政策措施,尤其是在国家层面上的措施,来铲除种族主义的根源。

法语百科

Un Afro-Américain buvant de l'eau uniquement réservée aux gens « de couleur » (colored men), en 1939, à Oklahoma City.

Le racisme est une idéologie qui, partant du postulat de l'existence de races au sein de l'espèce humaine, considère que certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d'autres. Cette idéologie peut entraîner une attitude d'hostilité ou de sympathie systématique à l'égard d'une catégorie déterminée de personnes. Cette hostilité envers une autre appartenance culturelle et ethnique se traduit par des formes de xénophobie ou d'ethnocentrisme. Certaines formes d'expression du racisme, comme les injures racistes, la diffamation raciale, la discrimination, sont considérées comme des délits dans un certain nombre de pays. Les idéologies racistes ont servi de fondement à des doctrines politiques conduisant à pratiquer des discriminations raciales, des ségrégations ethniques et à commettre des injustices et des violences, allant jusqu'au génocide.

Le Petit Larousse définit aussi le racisme comme « une attitude d'hostilité répétée voire systématique à l'égard d'une catégorie déterminée de personnes ».

Étymologie

Le pamphlétaire Gaston Mary, collaborateur à La Libre Parole, le journal d'Édouard Drumont, est la première personne connue à avoir utilisé le mot « raciste » en 1894, selon Charles Maurras.

Toutefois, l'adjectif « raciste » et le nom « racisme » ne s'installent dans le vocabulaire général en France qu'à partir des années 1930. Le premier auteur qui semble avoir utilisé le mot « raciste » est Léon Trotski en 1930 dans son Histoire de la révolution russe, avec un sens culturel pour qualifier le groupe des Slaves traditionalistes qui défendaient leur culture et leur mode de vie national. Les deux mots font leur entrée pour la première fois dans un dictionnaire français, dans le Larousse en 1932.

Idéologies, perception et pratique

La littérature met, au XIX siècle, en avant le caractère pluridimensionnel du racisme. On peut distinguer :

sa dimension conceptuelle et idéologique : il s’appuie sur des systèmes de discours qui prétendent à la scientificité ;

sa dimension perceptive : il constitue un regard, un prisme qui oriente et instruit notre perception de « l'Autre » ;

sa dimension pratique : le racisme en actes se manifeste par des actions individuelles (violences, insultes...) ou des systèmes de domination institutionnalisés (apartheid, ségrégation, colonisation, esclavage...).

Race et racisme

Si la notion de « race humaine » et le concept du racisme sont partie liée, l’étude de leurs relations nécessite d’opérer une première distinction entre la race en tant que concept biologique et la race en tant que construction sociale que l’on peut définir comme « un signe ou un ensemble de signes par lesquels un groupe, une collectivité, un ensemble humain est identifié, dans certains contextes historiques précis, cette apparence socialement construite variant suivant les sociétés et les époques ».

Au cours de l'histoire, les définitions sociales de la « race » se sont appuyées sur la race en tant que concept biologique. Mais la race, en tant que construction sociale, est largement indépendante des travaux menés sur la classification biologique des êtres humains. Cette autonomie se manifeste pleinement depuis la seconde moitié du XX siècle où les effets du système de perception raciste perdurent en dépit d'un usage moins fréquent, voire d'un rejet de la pertinence du concept de race par la communauté scientifique.

Théories raciales au XIX siècle

Essai sur l'inégalité des races humaines est un essai du Français Arthur de Gobineau paru en 1853 qui vise à établir l'existence de races et de différences les séparant. L’ouvrage sera l’un des fondement qui servira aux racismes du XX siècle.

Système de perception

Dessins provenant d'Indigenous races of the earth (1857) de Josiah C. Nott et George Gliddon, qui suggèrent que les noirs sont aussi distincts des blancs que le sont les chimpanzés

Le mécanisme perceptif du racisme peut être décomposé en plusieurs opérations logiques.

Focalisation

Le racisme se fonde sur la focalisation du regard du raciste sur une différence, souvent anatomique. Elle peut être « visible » – la pigmentation de la peau – mais ne l’est pas nécessairement : le regard raciste peut exister sans s’appuyer sur des différences visuelles évidentes. La littérature antisémite a ainsi abondamment cherché, sans succès, à définir les critères qui pourraient permettre de reconnaître visuellement les Juifs et a finalement dû mettre en avant des différences invisibles, imperceptibles pour l'œil humain.

Totalisation

Le racisme associe des caractères physiques à des caractères moraux et culturels. Il constitue un système de perception, une « vision syncrétique où tous ces traits sont organiquement liés et en tout cas indistinguables les uns des autres ». L'identification des traits physiques ou la reconnaissance du signe distinctif (l'étoile juive par exemple) génère immédiatement chez le racisant une association avec un système d'idées préconçues. Dans le regard du racisant, « l'homme précède ses actes ». Si la focalisation du regard raciste rend le corps visé plus visible que les autres, il a donc aussi pour effet de faire disparaître l’individualité derrière la catégorie générale de la race.

Essentialisation et limitation

Le raciste considère les propriétés attachées à un groupe comme permanentes et transmissibles, le plus souvent biologiquement. Le regard raciste est une activité de catégorisation et de clôture du groupe sur lui-même.

Hiérarchisation

Le racisme s’accompagne souvent d’une péjoration des caractéristiques du groupe visé. Le discours raciste n’est toutefois pas nécessairement péjoratif. Pour Colette Guillaumin, les « bonnes caractéristiques font, au même titre que les mauvaises caractéristiques, partie de l’organisation perceptive raciste ». La phrase « Les Noirs courent vite » constitue ainsi un énoncé raciste malgré son apparence méliorative.

Le discours raciste peut évoquer la supériorité physique des groupes visés (ainsi la vigueur ou la sensualité des Noirs) pour souligner par contraste leur infériorité intellectuelle. Les qualités qui leur sont attribuées (l’habileté financière des Juifs par exemple) sont la contrepartie de leur immoralité ou alimentent la crainte de leur pouvoir souterrain.

Mais plus encore, au-delà du contenu — positif ou négatif — des stéréotypes racistes, l’activité de catégorisation, de totalisation et de limitation de l’individu à des propriétés préconçues n’est en soi pas une activité neutre du point de vue des valeurs. Dans cette perspective, voir et penser le monde social dans les catégories de la race relève déjà d'une attitude raciste.

Origines

Historiens et ethnologues ne sont pas d'accord sur la question de l’origine du racisme ; deux conceptions principales s'opposent à ce propos. La première considère que différentes formes de racisme se sont succédé au cours de l’histoire, et ce depuis l'Antiquité. La seconde considère que le racisme est un produit de l'Europe occidentale moderne, exporté dans le sillage de l'impérialisme européen.

Sociétés prémodernes

Il existait entre les historiens, depuis la seconde moitié du XX siècle, un consensus relativement large pour considérer que l'utilisation de la notion de racisme dans l’Antiquité est un anachronisme. En effet, toutes les sociétés antiques et primitives sont, de notre point de vue contemporain, des sociétés racistes et xénophobes.

Les Anciens Grecs distinguent les peuples de l'Hellade, des autres peuples qu'ils appellent barbares. Presque tous les autres peuples antiques avaient la même représentation duale du Monde en deux races, les peuples apparentés, et les peuples étrangers ou ennemis; cette opposition entre deux collectifs est ce qui définit le domaine politique et le droit des gens. Parmi les peuples considérés comme étrangers, tous ne sont pourtant pas ennemis : les relations militaires, commerciales et diplomatiques instituaient des peuples amis, clients, alliés ou invités qui pouvaient alors être reconsidérés fictivement comme des peuples apparentés. De ce fait, le racisme antique ou primitif est fondamentalement différent du racisme (ou racialisme) contemporain.

L'utilisation du terme « race » en tant que synonyme intégral de peuple/nationalité perdure jusqu'à la fin du XIX siècle. Ainsi, les œuvres littéraires de Jules Verne abondent de formules stéréotypées comme « les Allemands, race industrieuse et organisée », « les Français, race romantique et galante » ou « les Américains, race entreprenante et dynamique », jusque dans les conversations entre bons amis d'origines différentes, sans la moindre intention négative dans l'usage du mot.

Race et parenté

Les structures de parenté, donc les questions de race, sont toujours fondamentales et fondatrices dans la représentation que les peuples antiques ou primitifs ont d'eux-mêmes et des autres peuples. Tout le système d'obligation et de solidarité sociale des sociétés antiques ou primitives est basé sur l'appartenance au groupe familial, et à la plus ou moins grande proximité de parenté: l'affiliation (phylai). On note que celle-ci n'est pas nécessairement biologique, mais peut être la fiction résultant d'une adhésion ou d'une adoption, et d'apparentements de convenance. À côté de la société grecque avec son genè et ses phratries, on trouve des structures politiques claniques chez d'autres peuples comme les Celtes avec les notions de peuples apparentés/alliés. Cette conception dure pendant tout le Moyen Âge et une partie des Temps Modernes.

La mythologie et les prescriptions religieuses fixent les règles d'exogamie qui favorisent les alliances hors du groupe consanguin, tout en interdisant celles avec les membres des peuples étrangers. De ce fait, depuis la plus haute Antiquité, jusqu'à ces derniers siècles, les peuples du Monde restent extrêmement endogames, qu'ils soient sédentaires et sans contacts avec des étrangers, ou qu'ils soient au contraire nomades au milieu des peuples étrangers. Dans ce dernier cas, l'identité du groupe est maintenue par des prescriptions sociales ou religieuses interdisant une trop grande proximité de vie et des alliances étrangères qui finiraient par provoquer son assimilation. C'est pourquoi, plus on s'éloigne dans l'histoire, plus on remarque que les peuples qui sont traditionnellement des migrants ou créent une colonie, continuent à se marier dans la moitié du génome dont ils se sont détachés, et non dans le peuple au milieu duquel ils vivent. Il faut remarquer qu'à ces époques, ces règles concernent l'immigration qui ne se fait pas individuellement, mais comme pour les colonies phéniciennes, grecques ou carthaginoises, par groupes complets capables de recréer ailleurs une nouvelle société identique et fermée.

Les questions de guerre et de paix entre les tribus ou les peuples débutent par des refus ou des ruptures d'alliances matrimoniales, et se terminent par des alliances, ou des enchaînements d'alliances, entre les lignages des chefs, et à partir de là la possibilité de relation et d'alliance entre toutes les autres familles. Il importe de préciser que ces prescriptions s'imposent aux groupes, mais pas à des individus isolés ou à des familles désaffiliées.

Bible

Le récit biblique fait recommencer l'histoire de l'Humanité après le déluge, avec les trois fils de Noé, Sem, Cham, et Japhet, dont descendent les trois lignées qui peuplent les rives de la Méditerranée. La Table des peuples de la Genèse donne, avec la descendance de ces trois frères, l'origine généalogique de tous les peuples de la Terre qui sont présentés à la fois comme des peuples généalogiquement distincts, et en même temps apparentés. Ce dernier trait, qui rappelle l'unicité du règne humain, le monogénisme, est une originalité qu'on ne trouve pas chez beaucoup de peuples primitifs qui se réservent l'appellation d'homme, rejetant les autres dans le monde animal. La destruction du temple de Jérusalem par Titus fils de l´empereur Vespasien s'accompagne d'une destruction des généalogies, qui sera pour le peuple Juif la cause de sa dispersion et d'un grand désarroi quant à son identité. Ce genre de représentation généalogique totalisante des différents groupes ethniques connus se retrouve souvent dans les descriptions ethnologiques des peuples primitifs.

Antiquité gréco-romaine

La conception selon laquelle l'utilisation de la notion de racisme dans l’Antiquité est un anachronisme, est remise en question par les travaux de l'historien Benjamin Isaac qui propose la notion de « proto-racisme » traversant l'Antiquité grecque puis romaine, notion qui relève déjà d'un « racisme conceptualisé, fondé sur une argumentation d’allure scientifique qui se veut démonstrative ». La pensée proto-raciste, qui évoluera évidemment au fil des siècles et des déplacements de centres d'influence et de pouvoir, se fonde, selon l'historien, sur deux théories qui ne seront que peu remises en question : d'une part, suivant le traité Des airs, des eaux, des lieux datant du V siècle av. J.-C. et attribué à Hippocrate, un classement déterministe des groupes humains basé sur la géographique qui définirait « des traits de caractère collectifs immuables », dans une conception qui induit rapidement une hiérarchisation des peuples ; d'autre part, la notion plus radicale de « pureté de la race », commune aux Grecs et aux Romains, qui préconise de ne pas se mélanger à d'autres peuples pour ne pas dégrader leur supériorité morale et physique.

Maurice Sartre nuance toutefois le propos, expliquant qu'il existe des conceptions divergentes, voire opposées, à cette représentation, citant notamment l'explorateur et historien antique Hérodote ou encore le géographe Strabon qui « montre avec une force tout aussi convaincante les limites de la théorie environnementaliste » dont il ne fait pas usage dans la description qu'il fait des peuples et de leurs mœurs.

Le philosophe Christian Delacampagne perçoit, quant à lui, dans l’attitude païenne – égyptienne, grecque puis romaine – face aux juifs et dans la partition entre hommes libres d’un côté, femmes, enfants et esclaves de l’autre, des « classifications biologiques », de « type raciste ».

Il convient néanmoins de noter que si les arguments de type raciste ont pu servir à justifier la domination des Grecs et des Romains, ils n'ont jamais débouché sur des politiques d'exclusion ni – a fortiori – d'extermination. Au contraire, la capacité d'intégration, d'assimilation voire promotion des étrangers dans l'Empire gréco-romain – dans un relatif respect de leur culture et de leurs traditions – est bien connue des historiens. Néanmoins, on peut voir un lien entre le proto-racisme antique et les théories racistes contemporaines dans une commune « négation des évidences au profit de théories préconçues dont peu importe le bien-fondé scientifique pourvu qu’elles justifient la situation dominante et le statut privilégié d’un groupe ».

Moyen Âge

C’est surtout le Moyen Âge qui donne des arguments aux partisans de l’existence d’un racisme antérieur à la modernité. Pour l’historien spécialiste de l'antisémitisme Gavin I. Langmuir, l'une de ses manifestations serait la cristallisation de l’antijudaïsme des premiers théologiens chrétiens en un antisémitisme chrétien dès le XIII siècle. D’autres en voient les premières manifestations dès la fin du XI siècle et les premiers pogroms qui jalonnent la première croisade populaire menée par Pierre l'Ermite. Au XIII siècle, la crise rencontrée par l’Église catholique, menacée par les hérésies cathares, albigeoises, vaudoises aboutit à une rigidification de sa doctrine qui se manifeste notamment par la création de l'Inquisition dans les années 1230 et par ce que Delacampagne désigne comme la « démonisation » des « infidèles ».

Selon Delacampagne, l’idée que la conversion absout le juif s’efface alors devant la croyance que la judéité est une condition héréditaire et intangible. Ce mouvement n’épargne d’ailleurs pas d’autres catégories de la population. Sa manifestation la plus probante est la mise en place progressive à partir de 1449 d’un système de certificat de pureté de sang (limpieza de sangre) dans la péninsule Ibérique pour accéder à certaines corporations ou être admis dans les universités ou les ordres. Ce mouvement, qui se traduit par le décret de l'Alhambra de 1492, concerne quatre groupes précis : les juifs, les musulmans convertis, les pénitenciés de l’Inquisition et les cagots, c’est-à-dire les descendants présumés de lépreux.

Delacampagne mentionne la ségrégation qui touche cette dernière catégorie de population comme une étape majeure dans la constitution du racisme moderne. Selon lui, c'est la première fois que la discrimination d’un groupe social reçoit au XIV siècle une justification appuyée sur les conclusions de la science. Les chirurgiens, tel Ambroise Paré, apportent en effet leur caution à l’idée que les cagots, descendants présumés de lépreux, continuent de porter la lèpre bien qu’ils n’en manifestent pas les signes extérieurs.

Dans les sociétés non européennes

Esclaves européens menés au fouet par un Arabe (1815). L'esclavagisme musulman a été souvent bien moins évoqué que celui de l'Occident, poussant certains auteurs à parler de « tabou bien gardé ».

Plusieurs études ont mis en avant l’existence d’attitudes que leurs auteurs considèrent comme racistes dans des sociétés extérieures à l’aire culturelle européenne. Au Japon, la transmission héréditaire de l’appartenance à la caste des burakumins jusqu’au début de l'ère Meiji a pu être analysée comme le produit d’une construction symbolique de type raciste. Les travaux menés par l’historien Bernard Lewis sur les représentations développées par la civilisation musulmane à l’égard des autres êtres humains concluent sur l’existence d’un système perceptif qu’il qualifie de raciste, notamment à l’égard des populations noires.

Au Moyen Âge, le racisme des Arabes à l'égard des Noirs, en particulier des Noirs non musulmans, fondé sur le mythe de la malédiction de Cham, le père de Canaan, prononcée par Noé, servit de prétexte à la traite négrière et à l'esclavage, qui, selon eux, s'appliquait aux Noirs, descendants de Cham qui avait vu Noé nu lors de son ivresse (une autre interprétation les rattache à Koush). (Histoire extraite de la Bible). Les Noirs étaient donc considérés comme « inférieurs » et « voués » à l'esclavage. Plusieurs auteurs arabes les comparaient à des animaux. Le poète al-Mutanabbi méprisait le gouverneur égyptien Abu al-Misk Kafur au X siècle à cause de la couleur de sa peau. Le mot arabe aabd عبد (pl. aabid عبيد) qui signifiait esclave est devenu à partir du VIII siècle plus ou moins synonyme de « Noir », prenant une signification similaire au terme "nègre" dans la langue française du XX siècle. Quant au mot arabe zanj, il désignait de façon péjorative les Noirs, avec une connotation raciale officielle que l'on retrouve dans les textes et discours racialistes. Ces jugements racistes étaient récurrents dans les œuvres des historiens et des géographes arabes : ainsi, Ibn Khaldoun a pu écrire au XIV siècle : « Les seuls peuples à accepter vraiment l'esclavage sans espoir de retour sont les nègres, en raison d'un degré inférieur d'humanité, leur place étant plus proche du stade de l'animal ». À la même période, le lettré égyptien Al-Abshibi écrivait : « Quand il [le Noir] a faim, il vole et lorsqu'il est rassasié, il fornique ». Les Arabes présents sur la côte orientale de l'Afrique utilisaient le mot « cafre » pour désigner les Noirs de l'intérieur et du Sud. Ce mot vient de kāfir qui signifie « infidèle » ou « mécréant ».

Racisme moderne

Les différents auteurs qui conçoivent le racisme comme une spécificité de la modernité européenne s’accordent pour mettre en avant la conjugaison de trois facteurs dans la genèse de cette nouvelle attitude :

Le développement de la science moderne. Il inaugure un système de perception essentialiste de l’altérité et un système de justification des conduites racistes qui s'appuient sur des théories à prétention scientifique de la race.

Le développement de la libre-pensée antichrétienne qui s'oppose au monogénisme que soutient l'Église catholique.

L’expansion européenne qui débute au XV siècle. Elle entraîne la mise en place d’un système économique et social esclavagiste, et d’une traite négrière à destination des colonies ; parallèlement, elle s'accompagne du développement d’une attitude coloniale à l’égard des populations non européennes qui pénètre progressivement la métropole.

Biologisation du social

Pour Colette Guillaumin le racisme est contemporain de la naissance d’un nouveau regard porté sur l’altérité ; il est constitué par le développement de la science moderne et la substitution d’une causalité interne, typique de la modernité, à une définition externe de l’homme qui prévalait avant la période moderne.

Alors que l’unité de l’humanité trouvait auparavant son principe à l’extérieur de l’homme, dans son rapport à Dieu, l’homme ne se réfère désormais qu’à lui-même pour se déterminer. Comme en attestent les débats théologiques sur l’âme des Indiens ou des femmes, le rejet de la différence et les hiérarchies sociales s’appuyaient sur une justification religieuse ou basée sur un ordre sacré (caste) ; ils se parent désormais des habits de la justification biologique, renvoyant à l’ordre de la nature. La conception de cette Nature elle-même connaît une mutation profonde : elle devient mesurable, quantifiable, réductible à des lois accessibles à la raison humaine.

Ce changement de regard engendre un système perceptif essentialiste : l’hétérogénéité au sein de l’espèce humaine ne doit son existence qu’à une différence logée dans le corps de l’homme, que les scientifiques européens s’acharneront à mettre en évidence tout au long du XIX siècle et au cours de la première moitié du XX siècle. Pour Pierre-Henri Boulle, on peut percevoir en France dès la fin du XVII siècle les premières expressions de ce mode de perception. C’est au XVIII siècle qu’il se répand parmi les élites politiques, administratives et scientifiques, avant de se généraliser au plus grand nombre dans le courant du XIX siècle.

Pour Colette Guillaumin ce mode de perception se généralise au tournant des XVIII siècle et XIX siècle. Dans la première partie de son ouvrage Les origines du totalitarisme, Hannah Arendt date l’apparition de l’antisémitisme, qu’elle différencie de l’antijudaïsme, du début du XIX siècle ; c’est aussi la date d’origine qu’assigne le philosophe Gilbert Varet aux « phénomènes racistes expressément dits ».

La propagation hors de l’Europe apparaît dans cette optique comme un produit de l’influence européenne : André Béteille développe ainsi la thèse d’une « racialisation » du système de castes en Inde après la colonisation britannique. Au Japon, des travaux menés par John Price, Georges De Vos, Hiroshi Wagatsuma ou Ian Neary au sujet des Burakumin parviennent à des conclusions identiques.

Colonisation et esclavage

Enseigne parisienne en 1890
Enseigne parisienne en 1890

La question de l’antériorité ou de la postérité du racisme au développement de l’esclavage dans les colonies européennes fait l’objet de nombreux débats. Le consensus s’établit néanmoins au sujet du rôle joué par le développement de l’esclavage sur le durcissement et la diffusion de l’attitude raciale. L'esclavage colonial se développe en effet, paradoxalement, à une époque où, en Europe, l'humanisme, la philosophie des Lumières (philosophie) et la théorie du droit naturel devraient logiquement mener à sa condamnation. Le racisme pourrait être le produit (conscient ou non) de cette contradiction, le seul artifice permettant de refuser à certaines populations le bénéfice de droits fondamentaux reconnus à l'Homme en général consistant à croire à l'existence d'une hiérarchie entre les races.

Selon l’historien américain Isaac Saney, « les documents historiques attestent de l'absence générale de préjugés raciaux universalisés et de notions de supériorité et d'infériorité raciales avant l'apparition du commerce transatlantique des esclaves. Si les notions d'altérité et de supériorité existaient, elles ne prenaient pas appui sur une vision du monde racialisée ».

Développement de l’esclavage et de la science moderne ont étroitement interagi dans la construction du racisme moderne. La catégorie de « nosopolitique » qualifie chez la philosophe Elsa Dorlin l’usage des catégories de « sain » et de « malsain » par le discours médical appliqué dans un premier temps aux femmes, puis aux esclaves. Alors que le Blanc, considéré comme « naturellement » supérieur par les médecins, est défini comme l’étalon de la santé, le tempérament des Noirs est par contraste déclaré « pathologique » ; il est porteur de maladies spécifiques, que seule la soumission au régime de travail imposé par les colons peut atténuer, mais difficilement guérir, tant elles paraissent intrinsèquement liées à sa nature.

Racisme scientifique

Le « racisme scientifique », ou « racialisme » (ou « raciologie »), classifie les êtres humains d'après leurs différences morphologiques en application d'une méthode héritée de la zoologie. Les théoriciens du racialisme comptent des personnes telles que l'anthropologue allemand Johann Friedrich Blumenbach, le français Georges Vacher de Lapouge, partisan de l'eugénisme, l'écrivain français Joseph Arthur de Gobineau, célèbre pour son Essai sur l'inégalité des races humaines, paru en 1853, le Britannique de langue allemande Houston Stewart Chamberlain, dont l'œuvre théorise le rôle historique de la race aryenne comme ferment des classes dirigeantes indo-européennes et le français d'origine suisse George Montandon, auteur d'une taxonomie des races dans son ouvrage La race, les races. Mise au point d'ethnologie somatique, paru en 1933.

Idéologie

En Europe et aux États-Unis, le paradigme racial s’est étroitement articulé à partir du XIX siècle, à l’extérieur avec la politique impérialiste et, sur le plan intérieur, avec la gestion politique des populations minoritaires. Pour Hanna Arendt, « la pensée raciale » est ainsi devenue une idéologie avec l’ère de l’impérialisme débutant à la fin du XIX siècle. L’idéologie raciste devient alors un « projet politique » qui « engendre et reproduit des structures de domination fondées sur des catégories essentialistes de la race ». Le racisme, explique-t-elle, est d'abord la transformation des peuples en races, la diversité humaine n'étant plus expliquée par les influences culturelles acquises par chacun après son arrivée dans le monde, mais au contraire par l'origine. À l’image de la diversité des positions racistes dans le monde académique, les formes de racisme et donc les usages politiques de la race ont fortement varié selon les contextes nationaux et la position occupée par leurs promoteurs dans l’espace politique.

Hantise du métissage

En 2006, théorisant le « mélange humain » (et le distinguant du « métissage », à fortes connotations racialistes), le philosophe Vincent Cespedes utilise le concept de « mixophobie » (mixo, « mélange », phobia, « peur ») pour rendre compte de « la peur du mélange », fondement psychologique du repli des racistes sur leur race, opposée aux autres « races » avec lesquelles ils ne veulent pas se mélanger . Il oppose à ce concept un autre néologisme : la « mixophilie » (« l'amour du mélange »).

L’un des points fondamentaux d’opposition des doctrinaires racistes est la question de la mixité raciale. La position « mixophobe » se caractérise par un rejet du « métissage », présenté comme un facteur de dégénérescence des groupes humains. Il existe toutefois un large spectre de positions mixophobes, depuis le rejet pur et simple de tout contact entre les « races » jusqu’à la promotion du métissage, sous réserve du respect des conditions de son efficacité.

Mixophobie radicale

La position mixophobe radicale est le corollaire de la construction du mythe de la pureté de la race qui affirme la supériorité des races pures sur les races dites métissées. L’imaginaire médical de la souillure ou de la contamination du sang en constitue l’un des motifs récurrents. Au milieu du XIX siècle, deux des chefs de file du racisme biologique, Joseph Arthur de Gobineau (1816-1882) et Robert Knox (1791-1862) contribueront largement à l’introduction de cette position en France et en Grande-Bretagne. Les promoteurs du mythe de la race aryenne – Vacher de Lapouge, Houston Stewart Chamberlain, et plus tard Adolf Hitler – qui voient dans la « race germanique » la survivance à l’état pur de la « race indo-européenne » se caractérisent tous par une mixophobie radicale.

Métissage sous condition

Le rejet de la mixité peut connaître des gradations. Nombreux sont les scientifiques qui réfutent la thèse du « choc des hérédités » de Vacher de Lapouge selon laquelle le métissage peut être tenu pour un facteur d’infécondité. Pour les partisans du métissage, les bienfaits de celui-ci restent toutefois conditionnés au respect de certaines règles. Comme l’affirment la majorité des raciologues, pour que le métissage soit profitable, il convient notamment que « la distance entre les races ne soit pas trop grande ». Pour ces mixophobes modérés, comme les philosophes Gustave Le Bon, Ernest Renan, Théodule Ribot ou la grande majorité des polygénistes républicains, seul le métissage entre les races blanches ne présente aucun risque et devrait être préconisé.

Pour les rares mixophiles, le métissage peut répondre à deux préoccupations :

« l’acclimatement », qui figure au centre des préoccupations des colonialistes. Les Européens sont en effet jugés inaptes à s’adapter aux climats tropicaux des colonies. Le métissage apparaît comme le moyen d’acquérir, en s’unissant aux indigènes, les caractéristiques qui leur permettront de surmonter ce handicap physiologique.

l’amélioration des races inférieures. Le « sang régénérateur » du Blanc peut pour certains raciologues, être un facteur d’amélioration de la race. Un métis sera ainsi jugé pour le monogéniste Armand de Quatrefages comme plus évolué qu’un Noir.

Conséquences politiques de la mixophobie

La hantise du métissage ne s’accompagne pas nécessairement d’une prescription politique : dans l’Essai sur l'inégalité des races humaines, qui énonce la première philosophie de l'histoire basée sur le concept de race, le pessimisme ne fait que ruminer la décadence de la civilisation occidentale dont l’essence aurait été altérée par la contamination du sang de la race blanche. S’il voit dans la pénétration des idées républicaines l’une des manifestations de cette dégénérescence, il n’en tire pas de conséquences politiques : le processus en cours lui semble irréversible. Cette position est toutefois restée extrêmement marginale et la longue liste des suiveurs de Gobineau a tiré de ses postulats des conclusions nettement plus volontaristes.

La position mixophobe conduit à la défense d’une stricte séparation des groupes humains constitués en races. Sur le plan de la politique extérieure, les mixophobes se caractérisent souvent par des positions anti-colonialistes, conséquences de leur refus du modèle assimilationniste produit par la colonisation. Gobineau, Robert Knox, Gustave Le Bon, ou Hitler marquent tous leur réprobation devant les aventures coloniales de leurs pays respectifs. Le philosophe Pierre-André Taguieff considère que l’ethno-différentialisme est l’actualisation sur des bases culturalistes de cette position mixophobe.

Sur le plan de la politique intérieure, la conséquence logique de ce racisme d’exclusion est l’instauration d’un système ségrégationniste : les lois de Nuremberg en Allemagne, les lois Jim Crow aux États-Unis ou l’apartheid sud-africain en sont autant de manifestations. La défense de la pureté de la race peut aussi aboutir à un racisme « purificateur » ou d’extermination ; c’est celui qui sera mis en œuvre par le régime nazi avec le génocide des Juifs et des Tziganes. La mixophobie est aussi, comme pour Vacher de Lapouge ou le régime nazi, l’une des positions idéologiques compatibles avec l’eugénisme.

À l’opposé, le racisme mixophile s’incarne au XIX siècle dans une position colonialiste et assimilationniste dont l’objectif est la « réduction universelle des différences […] à un modèle unique », celui de l’impérialisme occidental.

Racisme impérialiste

Suprématie de la « race blanche » et idéologie coloniale

La suprématie de la race blanche ou caucasienne est un postulat sur lequel s’accordent très largement les scientifiques, philosophes et hommes politiques du XIX siècle. Combiné avec la mission civilisatrice, le suprématisme blanc est un élément fondamental de l’idéologie coloniale. Une fois opérée la conquête, il constitue aussi le principe justificatif des législations opérant des distinctions de droit sur une base raciale, la forme paroxystique de cet ordre juridique inégalitaire étant la ségrégation raciale.

Les idéologies coloniales des pays se réclamant d’un fonctionnement démocratique se sont trouvées confrontées au problème de leur légitimité, au regard des principes censés régir leur ordre politique et juridique. En France tout particulièrement, elle doit surmonter sous la Troisième République le paradoxe de l’affirmation d’une volonté de conquête et d’assujettissement d’une part, et de principes émancipateurs et égalitaires d’autre part. Le programme colonial français ne peut se réaliser que par l’affirmation d’une infériorité tenue pour évidente et incontestable des populations visées, laquelle justifie une mission civilisatrice dont le fardeau repose sur les seules épaules de la race blanche.

Darwinisme social

Dans la deuxième moitié du XIX siècle, les rapports entre science et politique évoluent considérablement. Les politiciens recourent non seulement à l’autorité des scientifiques, dont le prestige va croissant, pour légitimer leurs décisions. Mais plus encore, ils sont imprégnés d’une représentation du monde qui voit dans le mécanisme de la nature la loi organisatrice de la destinée humaine : la vogue du paradigme évolutionniste constitue la toile de fond scientifique de l’idéologie coloniale de la fin du XIX siècle.

Le système évolutionniste d’Herbert Spencer, traditionnellement tenu pour le précurseur du « darwinisme social », marque un glissement de la théorie darwinienne du monde naturel au monde social. Postulant, avec Lamarck mais contre Darwin, l’hérédité des caractères acquis, Spencer considère que le libre jeu du marché, qui est selon lui le plus à même d’assurer efficacement « la sélection des plus aptes », doit être le moteur du progrès humain. Le libéralisme de Spencer, qui se traduit notamment par un refus des visées coloniales étatistes, ne prône pas d’interventions de l’État dans le processus civilisateur (les États y sont au contraire amenés à disparaître). Étendu aux collectifs, nationaux ou ethniques, conçus comme des entités homogènes, le mot d’ordre évolutionniste de Spencer connaîtra cependant une large fortune dans le camp colonialiste, au travers du concept de « lutte des races ».

Selon cette conception, la lutte que se livreraient depuis l’origine les différents groupes humains doit conduire à la domination des races les plus aptes et à la disparition inexorable des races inférieures. Après la conquête de l'Algérie par la France, les médecins français, constatant la baisse de la population « indigène », n’y verront que la confirmation d’une extinction prochaine et prévisible de la race arabe, qu’ils considèrent inadaptée aux nouvelles conditions de leur temps. La lutte des races n’implique ainsi pas nécessairement un processus violent d’extermination : les tenants du darwinisme social sont persuadés que les races inférieures disparaîtront silencieusement de la surface du globe, « sans que l’homme blanc et civilisé ait à se souiller les mains d’un sang innocent ».

Loisir de masse : zoos humains

Affiche annonçant la tenue d'un zoo humain (Völkerschau) à Stuttgart, Allemagne, en 1928

Sur le continent européen lui-même, le succès énorme des zoos humains constitue pour Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire l’une des modalités de transmission du « racisme scientifique » à une large partie de la population. À partir des années 1870, ces zoos exposent dans les grandes capitales européennes et américaines et jusque dans les années trente des échantillons des peuples colonisés dans un environnement reconstitué, aux côtés des bêtes sauvages. Le Jardin d'acclimatation de Paris par exemple, lors d'expositions, a exhibé - à côté des animaux - des ressortissants d'ethnies diverses derrière des barreaux, et ceci jusqu'en 1931. Le principe en sera repris pour les Expositions universelles, les Expositions coloniales et jusqu’aux foires régionales. Ces exhibitions humaines contribuent à fixer « un rapport à l’autre fondé sur son objectivation et sa domination ». Elles s’insèrent dans le schéma évolutionniste en mettant en scène la frontière entre civilisés et sauvages et s’accompagnent du déploiement d’un racisme populaire dans la grande presse.

Perfectibilité des races et question de l'assimilation

Une fois les territoires conquis, la question de l’administration des populations colonisées fut à l’origine de nombreux débats. Dans quelle mesure ces peuples inférieurs pouvaient être associés à la gestion de leurs territoires ? La France, initialement porteuse d'un modèle assimilationniste qui visait à l’exportation des institutions françaises sur le territoire colonial, se tourna progressivement vers une politique d’association pendant qu’elle appliquait à travers l’indigénat un régime d’exception aux populations conquises.

Cet ordre juridique exorbitant au droit commun trouvait sa justification dans deux principes qui peuvent être considérés comme complémentaires. D’un côté, un principe pragmatique considérait que le maintien de l’ordre colonial nécessitait des règles et des sanctions plus sévères à l’encontre des indigènes. Rien ne devait laisser paraître que la pression du colonisateur se desserrât un jour. De l’autre, un principe idéologique, qui prenait racine dans une perception raciste du colonisé, n’entendait pas laisser voix au chapitre à des peuples qui n’était pas dignes, pas aptes ou pas murs pour exercer un pouvoir à l’égal des colonisateurs.

L’étude des races, à travers l’anthropologie ou l’ethnologie, fut largement mobilisée : elle devait permettre de déterminer avec qui le pouvoir colonial pouvait s’associer, quelles étaient les races civilisables et celles qui étaient par nature rétives ou incapables d’accéder à un niveau supérieur de civilisation. En Algérie, ce travail aboutit à la construction de l'opposition entre Arabes et Kabyles. Considéré comme plus proche biologiquement et culturellement de la « race française », le Kabyle est présenté comme un allié potentiel contre l’Arabe, présenté comme fier, nomade, insoumis et fainéant.

La notion de « race » qui s’élabore dans la situation d’occupation coloniale n’est cependant pas uniforme. Des présupposés plus ou moins biologisants s’opposent dans des conceptions concurrentes de la race. Une grande partie des anthropologues conclut ainsi à l’origine biologique de l’inégale perfectibilité des races. Cependant, selon l’historienne Emmanuelle Saada, les représentations de la majorité des élites coloniales empruntent peu au modèle anthropologique des « raciologues » mais se fondent sur une conception « organique » des rapports entre le milieu et la culture. L’imprégnation du milieu et les habitudes multi-séculaires sont considérées comme les déterminants de comportements sociaux largement réifiés et essentialisés : chaque « race » possède des caractéristiques psychologiques et des aptitudes qui lui sont propres. Seul un travail de longue haleine, basé sur l’éducation de plusieurs générations successives, peut conduire les indigènes à s’arracher à leur civilisation originelle pour embrasser les principes supérieurs qui gouvernent les « races européennes ».

Ces deux conceptions partagent toutefois le présupposé du différentialisme racial et se rejoignent dans leurs conclusions pratiques. Dans tous les cas, le retard biologique ou civilisationnel des races inférieures nécessite de prolonger leur mise sous tutelle et le maintien d’un ordre juridique et politique différencié entre métropole et colonies et, sur le territoire colonial, entre colons et colonisés. La mission civilisatrice imposa donc des mesures à double tranchant. Si elle fut un frein à la mise en œuvre d’une politique radicalement ségrégationniste, elle justifia le maintien d’une tutelle présentée comme indispensable à l’accomplissement du dessein civilisateur que s’octroyaient les colonisateurs.

Antisémitisme et nationalisme

Dans la deuxième moitié du XIX siècle, la question de la hiérarchisation au sein de la race blanche est sur le continent européen au cœur de deux phénomènes appelés à jouer un rôle prépondérant dans les deux conflits mondiaux du XX siècle : l’exacerbation des rivalités nationales et la montée de l’antisémitisme.

Distinction entre l’Aryen et le Sémite

La distinction opérée au sein de la « race blanche » entre Aryens et Sémites constitue l’un des vecteurs de la biologisation de l’antisémitisme. En France, Vacher de Lapouge est parmi les premiers à prétendre donner une caution scientifique à la doctrine aryaniste, en s’appuyant « sur des bases anthropométriques, et plus particulièrement craniométriques ».

Si la méthode de Lapouge est rapidement discutée, la distinction entre Aryens et Sémites est d’usage courant au sein des milieux politiques ou savants européens. Le philosophe Ernest Renan distingue ainsi les Indo-européens des Sémites ; les seconds, novateurs quand ils ont introduit le monothéisme, doivent selon lui s’effacer devant les premiers qui sont désormais appelés à gouverner le genre humain.

Mythe aryen nationalisé

Comme le note l’historien George L. Mosse, le racisme est à l’origine d’un système symbolique de mythes et de symboles qui, s’emparant de la question des origines, des difficultés et des triomphes de la race, dessine une trajectoire qui tend à se confondre avec le récit national en construction. Le stéréotype national physique, qui s’élabore au XIX siècle prend, en Allemagne par exemple, une apparence raciale (l’Allemand blond…).

L’usage du mythe aryen, rapidement récupéré en Allemagne par le nationalisme de droite, illustre bien les effets de cette concurrence nationale. Si pour le Français Vacher de Lapouge la race aryenne a une signification strictement zoologique, elle prend avec Houston Stewart Chamberlain un tournant nationaliste. La « race germanique » devient, sous la plume de cet essayiste d’origine britannique évoluant dans les milieux wagnériens, la plus pure des branches de la race aryenne. Outre des Juifs, la doctrine aryaniste permet aux Allemands de se distinguer des Latins et en particulier des Français, considérés comme inférieurs car métissés.

Pour faire face à ce glissement de l’usage de l’aryanisme, défavorable à la nation française, Renan refuse, comme nombre de ses compatriotes, notamment républicains, le concept de « race pure » et défend la thèse du métissage historique des peuples européens. Le refus de l’aryanisme se présente comme le refus du jeu de l’exacerbation des rivalités nationales. Le sentiment anti-allemand influencera néanmoins en France les études de psychologie des peuples et de leurs caractères nationaux. S’il place la race aryenne au sommet de la hiérarchie des races, Hippolyte Taine distingue en son sein les « races germaniques » des races latine et hellénique. Les premières, « inclinées vers l’ivrognerie et la grosse nourriture » par la fréquentation des forêts humides et froides, s’opposent aux secondes dont l’environnement favorable a permis le développement d’une culture raffinée.

Anglo-saxonisme contre l’immigration

Les enjeux diffèrent considérablement outre-Atlantique où la problématique raciale est essentiellement concentrée sur la distinction entre Blancs et Noirs. Toutefois, en réaction à l’immigration irlandaise massive des années 1840 du à la "crise de la pomme de terre", et dans le contexte de la guerre avec le Mexique, est forgé aux États-Unis le concept d’« anglo-saxonisme », également nommé par l'acronyme WASP (White Anglo-Saxon protestant). Il connaîtra une grande fortune lorsqu’à la fin du XIX siècle une campagne visant à restreindre l’immigration en provenance du sud et de l’est de l’Europe, menée notamment par Madison Grant, cherchera à vanter la supériorité de la « race nordique » sur les autres « races blanches ».

Carricature de Joseph Keppler, parue dans Puck, 11 janvier 1893.
Carricature de Joseph Keppler, parue dans Puck, 11 janvier 1893.

Politique

Racisme d’État

Panneau bilingue (anglais / afrikaans) formalisant la ségrégation raciale au profit de la population blanche dans le cadre de la politique d'apartheid, en Afrique du Sud.

L’historien américain George M. Fredrickson recense trois régimes politiques « ouvertement racistes » au XX siècle : le sud des États-Unis sous les lois Jim Crow (1865-1963), l’Afrique du Sud sous l’apartheid (1948-1991), l’Allemagne nazie (1933-1945). Ces régimes présentent la caractéristique commune d’afficher une idéologie officielle explicitement raciste et d’avoir institutionnalisé dans la loi une hiérarchie présentée comme naturelle et indépassable entre le groupe dominant et le groupe dominé. L’une des mesures les plus significatives de cet arsenal juridique ségrégationniste est la prohibition des mariages interraciaux ; elle transcrit dans l’ordre juridique l’idéologie mixophobe de la « pureté de la race ». Sur le plan économique, la restriction des opportunités du groupe ségrégué le maintient dans un état de pauvreté qui alimente le discours sur sa prétendue infériorité.

La très grande majorité des régimes colonialistes, sans organiser une ségrégation aussi stricte que les trois régimes précédents, ont tous imposé aux colonisés un corps de règles juridiques différenciés et une citoyenneté dégradée, tous deux justifiés par des principes racistes. Seule parmi les nations colonisatrices, l’Allemagne, avant la prise de pouvoir du Parti nazi, avait interdit les mariages entre Blancs et non Blancs (y compris les métis) sur ses territoires coloniaux.

Historique

Nazisme : le nazisme est une théorie politique raciste et biologisante qui prône l'extermination entre autres des Juifs et des Tziganes, ne descendant prétendument pas des Aryens, à l'inverse des peuples germaniques. La mise en application de cette doctrine par le III Reich allemand a provoqué la mort de 6 millions de Juifs.

Dans les années 1980, des scientifiques afrikaners imaginent le Project Coast et élaborent une substance stérilisante destinée aux Noirs. Elle pouvait être répandue dans l'eau ou les produits de consommation courante.

En Australie, les Aborigènes ont été décimés par les maladies infectieuses, les migrations forcées, à l'instar des Amérindiens. Certains historiens soutiennent qu'ils ont été victimes d'un génocide. Ils ont obtenu le droit de vote en 1967, bien après les autres citoyens australiens.

Interdiction d'accès à la prêtrise dans le mormonisme (1844-1978)

Les épurations ethniques modernes (Nigeria, Biafra, Kosovo, Rwanda)

Guerre civile au Darfour, au Soudan.

Indépendamment de toute comparaison de la valeur de ces races, le racisme a également désigné le droit pour un groupe de pratiquer un eugénisme visant à se « protéger » contre les conséquences supposées néfastes pour les générations futures d'un métissage.

Racisme actuel

Actuellement, le terme de race reste toujours d'usage courant dans certains milieux et le racisme se manifeste toujours sur les cinq continents sous des formes plus ou moins directes.

Racisme individuel

Le racisme à l'échelle des relations individuelles se traduit par des paroles ou des actes racistes envers d'autres individus. Le racisme individuel est étroitement lié d'une part à la xénophobie, la haine, le bellicisme, l'ethnisme, l'intolérance et l'idéologie de supériorité culturelle ou personnelle, d'autre part au déclassement social et au ressentiment. Généralement le racisme, comme position directrice, est déduit (de signes extérieurs) ; il peut aussi être induit (de comportements). Il est affirmation d'une logique identitaire ou réaction à une logique identitaire. C'est le passage de l'induction à la déduction qui est fondateur pour la politisation du racisme.

Racisme politique

Défilé du Ku Klux Klan en 1928 à Washington (États-Unis)

En raison de la connotation très négative du mot en Occident, peu de partis politiques se revendiquent ouvertement comme racistes. De nombreux partis d'extrême droite ont cependant été accusés de véhiculer des discours de ce type à travers des positions xénophobes. L'apologie du racisme étant condamnée, ils peuvent promouvoir des doctrines dérivées comme l'ethno-différencialisme ou le racialisme.

Au Zimbabwe, le parti ZANU du président Robert Mugabe a mis en place une politique raciste visant à exproprier et chasser les blancs.

Dans les pays occidentaux, des mouvements suprémacistes noirs prônent la supériorité de la race noire. Ce fut notamment le cas du New Black Panthers Party, un temps représenté par Khalid Abdul Muhammad. En France, la Tribu Ka de Kémi Séba, qui prônait la supériorité de la race noire et la séparation des races, a été dissous pour provocation à la haine raciale.

« Néo-racisme »

Dans la période post-coloniale, est apparu ce que les auteurs appellent le néo-racisme, un « racisme sans races », différentialiste et culturel, qui se focalise sur les différences culturelles et non sur l’hérédité biologique comme le racisme classique. Dans ce néo-racisme, la catégorie « immigration » est devenue un substitut contemporain à la notion de « race ». Le racisme différentialiste consiste à dire que puisqu'il ne peut y avoir hiérarchie des races ni des cultures, celles-ci ne doivent cependant pas se mélanger mais rester séparées et cloisonnées.

Lutte

Réfutation du concept de race

Après des études et recherches diverses au sein de la génétique, la théorie de l'existence des races humaines a été définie par des scientifiques comme arbitraire, subjective et non pertinente, du fait de l'impossibilité de classifier telle ou telle personne dans une race présupposée. Dès 1885, le chercheur Anténor Firmin publie un essai, intitulé De l'égalité des races humaines, dans lequel il réfute les affirmations de Gobineau.

La publication de la « déclaration sur la race » en 1950 par l'UNESCO encouragera nombre de biologistes à rappeler régulièrement l'absence de validité scientifique de la notion de « races humaines ». On peut citer notamment Albert Jacquard, auteur de L'Équation du nénuphar en 1998.

La revue Science a publié en février 2008 l'étude génomique la plus complète effectuée à ce jour. Les chercheurs ont comparé des fragments d'ADN de 650 000 nucléotides chez 938 individus appartenant à 51 ethnies. La conclusion de ces travaux est qu'il existe sept groupes biologiques parmi les hommes : les Africains subsahariens, les Européens, les habitants du Moyen-Orient, les Asiatiques de l'Est, les Asiatiques de l'Ouest, les Océaniens et les Indiens d'Amérique. Howard Cann, chercheur de la fondation Jean-Dausset, cosignataire, précise : « Tous les hommes descendent d'une même population d'Afrique noire, qui s'est scindée en sept branches au fur et à mesure du départ de petits groupes dits fondateurs. Leurs descendants se sont retrouvés isolés par des barrières géographiques (montagnes, océans…), favorisant ainsi une légère divergence génétique. » En approfondissant encore leur étude, les généticiens ont pu déterminer des sous-groupes : huit en Europe et quatre au Moyen-Orient. Mais avec moins de certitude. Cependant, les convergences génétiques qui rassemblent les hommes au sein de chacun des sept groupes ne concernent qu'un relativement faible nombre de nucléotides. Plus clairement, deux hommes appartenant à un même groupe peuvent être très différents en ce qui concerne les très nombreux nucléotides non pris en compte pour établir la classification. Si différents même que deux membres d'un même groupe peuvent être plus éloignés, globalement, que deux individus appartenant à deux groupes distincts (Européens et Africains, par exemple).

Ainsi, plusieurs études génétiques récentes tendent à réfuter l’existence d’une « race européenne » aux contours bien précis. En effet, selon une étude de l'expert Chao Tian, en 2009, ayant calculé les distances génétiques (Fst) entre plusieurs populations en se basant sur l’ADN autosomal, les Européens du Sud tels que les Grecs et Italiens du Sud apparaissent soit à peu près autant distants des Arabes du Levant (Druzes, Palestiniens) que des Scandinaves et Russes, soit plus proches des premiers. Un Italien du Sud est ainsi génétiquement deux fois et demie plus proche d'un Palestinien que d'un Finlandais.

En outre, la portion du génome humain relative à l'expression des caractères morphologiques, en l'occurrence le gène codant la production de la mélanine, ne représente qu'une infime partie de l'ensemble de ce génome (trois gènes communs aux divers vertébrés sur les 36 000 du génome). Cf. à ce sujet, l'article Couleur de la peau.

D'autre part, selon de nombreux généticiens dont Luigi Luca Cavalli-Sforza, les descendants d'individus d'origine différente, semblent plus robustes et pour assurer une fertilité et une santé normales, il faut éviter les mariages entre parents proches donc favoriser le métissage.

Législation

Les pratiques racistes constituent une violation des droits de l'homme et sont réprimées par de nombreux pays (parfois sous l'appellation de hate speech, ou « discours de haine »: voir Législation internationale sur le discours de haine).

Pour la plupart des pays occidentaux, la discrimination et le racisme sont beaucoup plus que des délits, punis pénalement ; ils représentent également une atteinte aux valeurs qui fondent la démocratie. Celle-ci reconnaît l'égale dignité de chaque citoyen à participer à la chose publique, à poursuivre son bonheur et son épanouissement indépendamment de sa naissance.

En France, par exemple, le législateur n'a cessé au fil du temps, et particulièrement après la Seconde Guerre mondiale, de compléter le dispositif législatif afin de réprimer plus efficacement toutes les formes de racisme. Dès 1881, la loi sur la liberté de la presse punit la diffamation raciste « d'un emprisonnement de un mois à un an et d'une amende de 1 000 F à 1 000 000 de francs ».

Il a pour cela créé ou modifié en 1990 (loi Gayssot) un certain nombre d'incriminations d'une part dans le code pénal, d'autre part dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et dans la loi relative à la communication audiovisuelle. La loi de 1881 avait déjà été modifiée par la loi du 1 juillet 1972 relative à la lutte contre le racisme, qui punit entre autres l'injure raciste, la discrimination raciale effectuée par un agent dépositaire de l'autorité publique.

La loi de 1972 introduit en outre à l'art. 24 de la loi de 1881 la disposition suivante :

« Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 2 000 F à 300 000 F ou de l'une de ces deux peines seulement. »

La peine prévue est aujourd'hui « d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euro d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement »

Sondages

D'après un sondage mené sur 1 011 personnes entre le 17 et le 22 novembre 2005 par l'institut CSA, un tiers des Français se déclare raciste, sans toutefois préciser dans laquelle des trois acceptions de ce terme. Toujours selon la même enquête, 63 % de la population pense que « certains comportements peuvent justifier des réactions racistes ». Un sondage similaire réalisé au Québec du 22 décembre 2006 au 3 janvier 2007 par l'institut Léger Marketing, prétend donner comme analyse que 59 % des Québécois sont faiblement, moyennement ou fortement racistes. Comme le précédent, ce sondage réalisé dans le contexte d'un débat parfois tendu sur la question des accommodements raisonnables a déclenché une polémique dans la province, en particulier sur la même absence de définition claire au concept de « racisme ». La question posée était « Vous, personnellement, à quel point vous considérez-vous raciste ? ».

Les études scientifiques sur le racisme ne sont jamais menées de manière aussi directe, mais par l'utilisation de différentes questions servant à définir des indicateurs de racisme.

Bibliographie

Ouvrages généraux analysant le racisme

Hanania Alain Amar, Thierry Féral, Le Racisme, ténèbres des consciences : essai, Paris, L'Harmattan, 2004, 209 pages, « Avertissement » de Thierry Féral, p. 10 (ISBN 978-2-7475-7521-8)

Gordon Allport, The Nature of Prejudice, MA : Addison-Wesley Pub. Co., 1954

Hannah Arendt, « La Pensée raciale avant le racisme » in Les Origines du totalitarisme, Tome II, Chapitre 2.

Étienne Balibar et Immanuel Wallerstein, Race, nation, classe - Les identités ambiguës, La Découverte, 1988 réédition 1997

Esther Benbassa (dir.), Dictionnaire des racismes, de l'exclusion et des discriminations, Larousse, Paris, 2010, 728 p. (ISBN 978-2-03-583787-5)

Denis Blondin, Les deux espèces humaines. Autopsie du racisme ordinaire

Benedetto Croce, « Formations historiques et formations naturelles », in L'Histoire comme pensée et comme action, 1938

Christian Delacampagne, Une histoire du racisme, Le livre de poche, Paris, 2000

George M. Fredrickson (en), Le Racisme. Une histoire, Liana Levi, 2003

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John Howard Griffin, Dans la peau d'un Noir, 1961

Colette Guillaumin, L'Idéologie raciste, 1972

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En France

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Véronique De Rudder, Christian Poiret, François Vourc'h, L'Inégalité raciste. L'universalité républicaine à l'œuvre, PUF, 2000

Benjamin Stora, Le Transfert d'une mémoire - De l'« Algérie française » au racisme anti-arabe, La Découverte, 1999

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Sur le racisme scientifique

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Stephen Jay Gould, La Mal-mesure de l'homme : l'intelligence sous la toise des savants, (The Mismeasure of Man), 1981 (ISBN 978-0-393-31425-0)

George Montandon, La race, les races. Mise au point d'ethnologie somatique, Paris, Payot, 1933

Carole Reynaud-Paligot, La République raciale. Paradigme racial et idéologie républicaine (1860-1930), Presses universitaires de France, Paris, 2006

Articles

Philippe Testard-Vaillant, « La couleur de la peau, à l'origine du racisme », in Journal du CNRS n 173, juin 2004, article sur le site du CNRS

Isaac Saney, « Les origines du racisme », Shunpiking Magazine n 38, janvier 2007, article sur le site shunpiking.com

Témoignages

John Howard Griffin, Dans la peau d'un Noir, en 1961 En 1959, le journaliste et écrivain fait l'expérience de la ségrégation raciale dans le Sud des États-Unis en teignant sa peau en noir

En 1984, une expérience a été menée en Suisse, à l'initiative du réalisateur Yvan Dalain et du sociologue Jean-Pierre Friedmannqui, qui consistait à réunir dans un refuge pendant quatre jours, huit personnes, racistes et victimes du racisme. Filmé à la manière d'une téléréalité, ils ont abouti à un documentaire intitulé "Au cœur du racisme", où chacun des protagonistes a pu exprimer son point de vue et son témoignage aux autres participants.

Au cœur du racisme, (partie 1), document vidéo de la Radio télévision suisse.

Au cœur du racisme, (partie 2), document vidéo de la Radio télévision suisse.

Ouvrages ayant influencé les doctrines racistes

Houston Stewart Chamberlain, La Genèse du XIX siècle, 1899

Joseph-Arthur de Gobineau, Essai sur l'inégalité des races humaines, 1853

Adolf Hitler, Mein Kampf, 1925

中文百科

种族主义(英语:racism)指一套社会意识形态,其基本信仰为人类可以被分类成不同及互不附属的「人种」,因此主张遗传的肉体特质直接决定人性、智商、道德等等文化及行为的特性,并主张某些种族的人在本质上比其他种族的人优越。种族主义也赞成对某些种族的人以轻蔑、讨厌、瞧不起等方式的对待,即种族歧视。

种族主义作为意识型态,则和研究人种或人群差异的科学及人文社会科学不同,做为意识型态的种族主义,其种族决定论及特定种族优越的信仰是不容科学研究允许的不同结论及批判思考。此定义和族群歧视不同,如不少激进及强烈的爱国主义情绪也能归为民族歧视或激进的民族主义思想,对其他民族及其国家进行排斥,但不能视为种族主义。

制度种族主义指将种族主义的意识型态制度化的想法及实践。民权的保障是否为正当的转型正义政策以抹平历史上制度种族主义的集体伤痕,抑或是另一种逆向歧视。制度种族主义是常见的公共政策讨论之一,相当于或相类似于制度性别主义。

定义

种族主义常指一套相信人群及人种区分可以绝对分类并直接决定各成员肉体特征及能力的意识型态。 根据牛津英语辞典,种族主义(Racism)是一种认为一个人种里的每一个成员都具有某一种特定的品质或者能力,并以此区分人群及人种间优劣的信仰或者观念。梅里亚姆-韦伯斯特(韦伯在线辞典)则定义,种族主义是一种信仰,认为人种是人类特征、能力的主要决定因素,且人种差异造成某一特定族群的人传承其优越地位,而种族主义也指根据此信仰所造成的种族偏见。麦夸里在线辞典(The Macquarie Dictionary)将种族主义定义为:「相信各人类人种具有各自的特征且这些特征决定他们的文化的信念,通常带有认同自己人种优于其他任何人种且有权力支配其他人种的观念。」 由于历史上许多暴力冲突与**的思想来源基于这种以人种的偏见、歧视来合理化或归因所有人群差异的意识型态,因此种族主义常带有负面意义。 最著名的种族主义**行动为纳粹主义**犹太人的历史,造成逾六百万人死亡的**。第二次世界大战后通过的**第一条及第二条即确保种族等因素不该用来区分人人应有的平等尊严及权利。 法律上 符合《**》原则的法律常明文反对以种族来区分人人应有的平等尊严及权利,从而定义何为不当的「种族歧视」。根据联合国《排除一切形式种族歧视公约》的定义: the term "racial discrimination" shall mean any distinction, exclusion, restriction or preference based on race(一般意义上的种族), colour(肤色), descent(世系), or national(民族) or ethnic origin(族群) which has the purpose or effect of nullifying or impairing the recognition, enjoyment or exercise, on an equal footing, of human rights and fundamental freedoms in the political, economic, social, cultural or any other field of public life. 此条文的ethnic origin(族群)所指的是一代或多代先人的出生地,但在种族上于居住地属于少数,亦可指不少移民家庭的后代。 根据英国法律,种族(racial group)指「根据人种(race)、肤色、国籍和族群或民族分类的某一类人」。基于两个或以上原因而作出的歧视(例如出生地、父母出生地,或籍贯,较多用于人口管理的政策),仍然是种族歧视。 联合国的**强调「人人皆得享受本宣言所载之一切权利与自由,不分种族、肤色、性别、语言、宗教、政见或他种主张、国籍或门第、财产、出生或他种身分。」 注意**和公民权的差别。根据联合国的The Right of Non-citizen by Office Of the United Nations High Commissioner for Human Rights,里面提及国家政府对公民与非公民间差别待遇并非歧视。 社会学 社会学家把种族主义视为一种特权阶级体系,其观察常关注于制度种族主义及媒体的种族偏见。 前美国社会学协会(American Sociological Association)主席乔.费金(Joe Feagin)批评美国的制度机构,虽然在经过平权运动及平权法案有部份改善,仍是本质上含有「种族主义」偏见及岐视的,他将美国制度种族主义的经济、意识型态及政治结构进行实证分析并发展一套对抗的「反种族主义」理论 。 在大卫.韦曼(David Wellman)所著作的Portraits of White Racism中,他将种族主义定义为「文化制裁的信念,不管意图为何,都因为少数种族的被支配地位而捍卫了白种人的优势」。社会学家诺尔.卡泽那夫(Noel Cazenave)和 达琳.阿瓦雷兹.玛登(Darlene Alvarez Maddern)则是这么定义:「...每个社会阶层皆运用了这种根据种族所订的族群特权的高度组织系统,并伴随着肤色/种族优越的高度发展意识形态。种族主义系统包含了(但并非局限于)盲从的成分。」。

种族歧视

种族歧视是指根据种族将人们分割成不同的社会阶层从而加以区别对待的行为。种族隔离政策使歧视官方化,但它往往在未被合法化时被运行。麻省理工学院与芝加哥大学的研究者在2003年的调查中发现当地的工作单位在招聘时存在广泛的种族歧视。名字“听起来像黑人”的应聘者得到面试的机会会比名字“听起来像白人”的应聘者少50%。调查结果被研究者视为种族偏见已经植根于美国不公平历史的强力证据。 有些国家曾有种族隔离制度,例如南非在1948年至1994年施行的南非种族隔离制度,限制占全国大多数的黑人,其集会、结社的各项权利,在1993年谈判结束南非种族隔离,1994年黑人才第一次在公平开放的自由选举有机会投票。 亚洲国家也有一些种族歧视的情形,例如**对来自东南亚或中国大陆的外籍配偶,以及**会有某种程度的歧视。而韩国社会也常有种族歧视的情形,36.4%的南韩受访者表示「无法与不同种族做邻居。」。 制度 制度种族主义指政府、企业、教育机构或者其他大型组织的种族歧视行为,如一些企业偏向聘用某些种族和少数族裔,不少国家均常见。

反种族主义

2005年在雪梨反种族主义的游行 反种族主义是指为反对种族主义而发展的信念、运动或是政策。 大体上反种族主义者会提倡一个理想的社会,其中的人不会因其种族而受到歧视。像非裔美国人民权运动及反种族隔离运动都是这类的例子。非暴力抵抗有时也算是反种族主义,不过也有例外。像仇恨罪行及平权法案及禁止种族主义游说也是政府为了压抑种族主义而施行平权的政策。 国际消除种族歧视日 UNESCO将3月21日订为年度的国际消除种族歧视日,此日期是为了纪念1960年3月21日发现在南非的沙佩维尔事件,当时警察杀了和平抗议种族隔离的学生抗议者。

对少数族群歧视最严重的国家

极高:土耳其(8.4)、卢旺达(8.1)

高:波黑(7.6)、刚果共和国(7.3)、索马里(7.1)

较高:南非(6.9)、塞尔维亚(6.8)、俄罗斯(6.6)、印尼(6.5)、伊朗(6.4)、智利(6.4)、坦桑尼亚(6.3)、伊拉克(6.3)、马来西亚(6.2)、叙利亚(6.2)、巴基斯坦(6.2)、波兰(6.2)、印度(6.1)

法法词典

racisme nom commun - masculin ( racismes )

  • 1. idéologie qui affirme la différence des races et la supériorité de certaines, en prônant souvent l'élimination des autres

    des associations en lutte contre le racisme

  • 2. hostilité envers les personnes d'origine raciale différente

    des manifestations de racisme

  • 3. hostilité envers une certaine catégorie de personnes [Remarque d'usage: emploi critiqué]

    le racisme contre les jeunes

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