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词典释义:
vacuité
时间: 2023-09-10 12:50:30
[vakɥite]

n.f. 1. 〈书〉,洞无物;无一人 2. (精神、智力)虚,失神 3. , 4. 缺,额 5. 〔地〕洞

词典释义
n.f.
1. 〈书〉洞无物;无一人
l'estomac à l'état de vacuité洞无物的胃,〈转〉饥肠辘辘
calme et vacuité de la Place Bastille巴士底广场阒无一人,静悄悄的
2. (精神、智力)虚,失神
La nullité de son esprit éclate dans la vacuité de ses propos.他言谈洞表示他头脑虚。
3.
4. 缺,
5. 〔地〕

近义、反义、派生词
近义词:
vacance,  néant,  vide
反义词:
plénitude
联想词
médiocrité ,平庸; absurdité 荒谬,荒唐,不合逻辑; vanité 虚荣,虚荣心; stupidité 迟钝,愚蠢; transcendance 卓越,超群,出众,拔萃,拔尖; plénitude ; contemplation ; néant 无,虚无; vulgarité 粗俗; solitude 孤独,孤单; négation 否定,否认;
例句库

Les mauvais traitements que subissent les enfants tous les jours montrent la vacuité de ces gestes.

儿童每天受到的虐待与各国政府的所作所为完全相反。

Ce que le Conseil ne devrait pas faire, soit dans le cadre d'une définition élastique de la sécurité soit parce qu'il s'est perdu dans la vacuité de ce rapport, c'est de se précipiter là où il n'a aucun rôle à jouer.

安理会不应根据弹性安全定义或因在这份空洞报告中迷失方向而草率进入它不应发挥作用的领域。

法语百科

Śūnyatā, terme sanskrit, (devanāgarī: शून्यता ; en pāli suññatā, en chinois kōng 空), désigne dans le bouddhisme la vacuité des êtres et des choses, leur absence d'être en soi (anātman) et de nature propre (svabhāva), autrement dit l'inexistence de toute essence, de tout caractère fixe et inchangeant. Elle s'applique aux choses aussi bien qu'aux pensées et aux états d'esprits. Elle est beaucoup liée à l'ainsité (tathātā).

L’Enso est le symbole de la vacuité dans le bouddhisme zen.

Tentative d'approche

La vacuité est un terme qui peut être mal interprété. Ainsi, Ringou Tulkou Rimpotché en parle en ces termes :

« Selon le bouddhisme, tout est en essence vacuité (śūnyatā), tant le samsâra que le nirvāṇa. Śūnyatā ne signifie pas “vide”. C'est un mot très difficile à comprendre et à définir. C'est avec réserve que je le traduis par “vacuité”. La meilleure définition est, à mon avis, “interdépendance”, ce qui signifie que toute chose dépend des autres pour exister. [...] Tout est par nature interdépendant et donc vide d'existence propre. »

D’autres bouddhistes francophones disent que « La vacuité ne vide pas les choses de leur contenu, elle est leur véritable nature ». Il ne s'agit donc pas de nihilisme. Dans la Prajñānāma mūla madhyamaka kārikā, dit Traité du Milieu, Nāgārjuna affirme quant à lui que « nous appelons vacuité ce qui apparaît en dépendance ».

Selon la thèse de la vacuité, les phénomènes se définissent non pas par une nature propre, une chose en soi qui leur appartiendrait en propre, mais uniquement par l'ensemble des rapports qu'ils ont entre eux : ils ne tiennent pas leurs propres caractéristiques d'eux-mêmes. Dans cette perspective, parler d'un phénomène isolé n'est donc l'effet que d'une convention de langage. Bien que notre esprit ne puisse se passer d'une telle convention, cette disjonction n'a pas d'être propre, son existence dépend d'autres phénomènes qui ne peuvent être simultanément appréhendés du fait de limites cognitives. Selon Francisco Varela « il n’y a rien à saisir qui ferait des personnes et des phénomènes ce qu’ils sont ».

Cependant, il serait erroné de ramener exclusivement la vacuité bouddhique à l'idée d'interdépendance ou de relativité : la vacuité n'est pas un concept qui relève seulement de la pensée discursive, elle est destinée d'abord à ouvrir l'intuition métaphysique (prajñā) du pratiquant. Il s'agit de comprendre qu'il y a une différence fondamentale entre la façon dont nous percevons le monde, y compris nous-même, et la réalité de ce monde. Le réalisme naïf, qui voit le monde comme peuplé d'entités autonomes, séparées et durables, objectivement existantes, est ici déclaré comme une erreur métaphysique que la prajñā, à mesure qu'elle se développe, permet de dissiper, par la vue directe de śūnyatā ; par exemple au moyen de vipassana bhavana. C'est une perception directe, non duale et non-intellectuelle, de la nature des phénomènes :

« La vacuité n'est ni le néant ni un espace vide distinct des phénomènes ou extérieur à eux. C'est la nature même des phénomènes. Et c'est pour cela qu'un texte fondamental du bouddhisme, le Soûtra du Cœur, dit : "La vacuité est forme et la forme est vacuité". D'un point de vue absolu, le monde n'a pas d'existence réelle ou concrète. Donc, l'aspect relatif, c'est le monde phénoménal, et l'aspect absolu, c'est la vacuité. […] Les phénomènes surgissent d'un processus d'interdépendance de causes et de conditions, mais rien n'existe en soi ni par soi. La contemplation directe de la vérité absolue transcende tout concept intellectuel, toute dualité entre sujet et objet. »

— Le Moine et le Philosophe, Jean-François Revel, Matthieu Ricard, 1997

L'absence de nature propre est en fait une interprétation possible de la notion de vacuité. C'est l'interprétation la plus courante, enseignée par le Madhyamaka. D’autres écoles bouddhistes proposent des interprétations différentes. Par exemple dans l'école idéaliste du Cittamātra, la vacuité correspond à l'absence de dualité entre sujet et objet, cette dualité n'étant qu'une construction conceptuelle (parikalpita), les phénomènes n'ayant ni caractéristique inhérente (lakshana-nihsvabhavata), ni production inhérente (utpatti-nihsvabhavata), ni caractère ultime inhérent (paramartha-nihsvabhavata).

Dans le Bouddhisme theravāda

La vacuité, traduction de suññatā, enseigne que toutes les sensations, perceptions, la conscience sont dépourvues d'une personnalité (anātman) et dépourvues de permanence (anitya). Le terme de vacuité est traité dans plusieurs suttas, en tant que

Qualité, caractéristique des choses ;

Objet sur lequel est portée l'attention ;

Contemplation de la vacuité : suññata vipassana.

De même, dans le Visuddhimagga, la vacuité correspond à l'absence de moi, ou anatta. La vacuité, dans le Theravāda, renvoie donc aux trois caractéristiques de l'existence :

« La simple expression “vide de soi” résume les mots “impermanent” (anicca), insatisfaisant (dukkha) et sans soi (anattā) ». Quand quelque chose est en perpétuelle évolution, dénué de tout élément permanent et stable, on peut aussi dire de lui qu’il est “vide”. »

— Buddhadasa Bhikkhu,Manuel pour l’Humanité, 19**

La vacuité correspond aussi à la voie moyenne bouddhique qui se place à distance des deux extrêmes que sont l'éternalisme et le nihilisme. Ajahn Brahm donne la comparaison du point mathématique :

« Un point n'a pas de taille : il est plus petit que tout ce qui est mesurable, et pourtant il est plus grand que rien du tout. Dans un sens, on ne peut dire qu'il existe, car il ne persiste pas, il n'est pas continu dans l'espace. Mais on ne peut dire qu'il n'existe pas, puisqu'il diffère clairement du "rien". Il est semblable à la nature instantanée de l'expérience consciente. Rien n'est permanent, donc ce n'est pas quelque chose, mais quelque chose se produit, donc ce n'est pas rien. »

Le thème de la vacuité apparaît dans le Suñña Sutta du Canon pâli : « Étant donné qu'il est dépourvu d'un soi ou de quoi que ce soit appartenant à un soi, on dit dans ce sens que le monde est vide ».

Le Cula-suññata Sutta y voit un objet de méditation : « Vous devez vous entraîner en disant : Entrant dans cette vacuité qui est complètement pure, incomparable et suprême, j'y demeure ». De même, Edward Conze souligne son aspect sotériologique :

« La vacuité n'est pas une théorie, mais une échelle qui mène vers l'infini. Une échelle est faite non pas pour qu'on en discute, mais pour qu'on y grimpe. C'est un concept pratique, qui incarne une aspiration, et non un point de vue. Elle ne sert qu'à nous aider à nous débarrasser de ce monde et de l'ignorance qui nous y attache. Elle n'a pas un sens unique, mais plusieurs sens, qui se dévoilent successivement par étapes au cours du processus par lequel on transcende le monde par la sagesse. »

 Selected Sayings from the Perfection of Wisdom, 1978

La vacuité fait également partie des trois samadhis, ou portes du nirvāṇa : vacuité, sans-signe (animitta), sans préhension (apranihita).

Dans le bouddhisme mahâyâna

Dans le bouddhisme mahâyâna, la vacuité est l'objet de la Prajñaparamita, la Perfection de la Sagesse, groupe de sûtras du Mahâyâna portant sur la sagesse transcendante, centrée autour de la vacuité. Elle est notamment étudiée par Nagarjuna, qui a fondé ainsi l'école Madhyamaka qui repose entièrement sur la notion de vacuité. Entre autres, Nagarjuna énonce dix-huit formes particulières de vacuité, la principale, qui résume toutes les autres, étant la vacuité de tous les dharma (sarvadharmaśūnyatā).

En effet, dans sa Rātnavalī, Ārya Nāgārjuna dit que tant qu'on a l'appréhension des agrégats (ou phénomènes = dharmas), on aura une appréhension du soi personnel (skt. skandhagrāho yāvad asti, tāvad evāham ity api). C'est pourquoi ses ouvrages dialectiques s'emploient à déconstruire toute forme de réification.

Qu'est-ce qui est vide ? Et vide de quoi ? Ce sont des questions essentielles pour le Bouddhisme car les réponses sont d'un intérêt sotériologique incontournable.

Tout est vide, depuis le moindre grain de poussière jusqu'à tout l'univers et ce qui le caractérise.

Mais vide de quoi ?

Vide d'une existence intrinsèque, inhérente ou indépendante; vide d'une nature propre, résistant à l'analyse; vide de toute essence objective. De ce fait, cette vacuité et la Voie du Milieu qui l'enseigne transcendent les extrêmes que sont l'éternalisme et le nihilisme :

« Assimiler l'absence d'être en soi à l'inexistence est une vue d'annihilation qui mène aux existences infortunées. D'autre part, surimposer un être en soi à la vacuité est une vue d'éternalisme qui perpétue le cycle. »

En effet, les choses existent mais pas de la manière dont elles nous apparaissent, pas en soi. C'est pourquoi cette ontologie typiquement bouddhiste est qualifiée de vacuité de soi (skt. svabhāva-śūnyatā, tib. rangtong).

Selon la branche très subtile Prāsaṅgika de la Voie médiane, l'existence de toutes choses est purement nominale (tib. ming tsam) car dépend d'un nom ou d'un concept (tokpai tak tsam) qui les désigne sur la base de leurs caractéristiques ou "base d'imputation" (tak shi).

Les enseignements très précis du Mahâyâna sur la vacuité ne sont que des développements du non-soi enseigné dans le Véhicule Fondamental car tout y est déjà inscrit explicitement ou implicitement. Le Prāsaṅgika M€ādhyamika considère que les Arhats ont réalisé exactement la même vacuité profonde que les Bouddhas. La seule différence réside dans l'aspect vaste de la Voie.

Voir les nombreux enseignements du dalaï-lama, comme Se voir tel qu'on est, ou Cent Éléphants sur un brin d'herbe, entre autres.

Quatre vacuités

Bhāva-śūnyatā : vacuité des choses substantielles

Abhāva-śūnyatā : vacuité des non-choses : l'espace, le nirvāṇa

Prakṛti-śūnyatā : vacuité de la nature inhérente

Parabhāva-śūnyatā : vacuité autre, soit le caractère transcendant des phénomènes.

Dix-huit vacuités

Le Prajñaparamita sûtra expose seize vacuités que Candrakîrti commenta. D'autres textes en donnent 18 ou 20. Nagarjuna en distingue 18 :

Adhyātma-śūnyatā : vacuité des phénomènes internes (œil, oreille, nez et autres facultés des sens), vacuité du sujet

Bahirdha-śūnyatā : vacuité des phénomènes externes, perçus, vacuité de l'objet

Adhyātma-bahirdha-śūnyatā : vacuité interne et externe à la fois (la distinction entre interne et externe, entre sujet et objet, est illusoire)

Śūnyatā-śūnyatā : vacuité de la vacuité (la vacuité elle-même n'est pas une essence)

Mahā-śūnyatā : vacuité de l'immensité (vide et irréalité de l'espace) ou vide de la distinction entre conditionné et inconditionné (selon les interprétations)

Paramārtha-śūnyatā : vacuité de l'ultime (de la Vérité ultime, de la chose en soi : "le nirvana est vide de nirvana")

Samskṛta-śūnyatā : vacuité des phénomènes composés, qui existent de par la loi de causalité, voir coproduction conditionnée

Asamskṛta-śūnyatā : vacuité des phénomènes incomposés, incréés (l'espace, le nirvana)

Atyanta-śūnyatā : vacuité de ce qui est au-delà des extrêmes (du néant et de la permanence), vacuité de l'infini

Anavaragra-śūnyatā : vacuité de ce qui n'a ni commencement ni fin, le samsara, le temps, ou l'éternité

Anavakara-śūnyatā : vacuité de l'indestructible, ou de la dispersion, ou de la non-répudiation

Prakṛti-śūnyatā : vacuité de nature des phénomènes

Sarvadharma-śūnyatā : vacuité de tous les "dharmas" (phénomènes conditionnés ou inconditionnés)

Svalakṣana-śūnyatā : vacuité des caractères propres, de l'individuation

Anupalambha-śūnyatā : vacuité de l'inappréhendable, de l'imperceptible (aucune réalité ne peut être perçue dans les phénomènes)

Abhāva-śūnyatā : vacuité du non-être, des "non-choses"

Svabhāva-śūnyatā : vacuité de nature propre, de l'être

Abhāvasvabhāva-śūnyatā : vacuité de la nature propre et du non-être, l'opposition entre être et non-être est elle-même niée.

Deux vacuités

L'anagārika Prajñānanda indique deux sens possibles pour la vacuité, exprimés par exemple dans des écrits tels que le Sūtra du Cœur :

« D'une part, la qualité phénoménale dénotant la non-essence des phénomènes ; mieux que par vacuité, elle pourrait se traduire par bulléité. Les phénomènes sont comparables à des bulles qui naissent, gonflent, se dégonflent ou crèvent. Cette notion de vacuité-bulléité est toujours à accoler à tathatā, la telléité, la quiddité. Chaque bulle est vide mais telle. La deuxième signification est ce que l'on pourrait appeler vacuité absolue, par exemple: “śūnyatāyam na rūpam, na vedanā, na samjñā, na samskāra, na vijñānam” (“dans la vacuité, il n’y a ni forme, ni sensation, ni notion, ni facteur d’existence ni connaissance discriminative”). La négation est totale. (Bouddhisme gnostique, 1981) »

Par négation totale, la Voie médiane ne nie pas l'existence des phénomènes ou leur existence relative, illusoire, mais par contre cette négation totale nie complètement toute nature propre ou intrinsèque des phénomènes. On pourrait dire qu'il y a de l'existence, mais pas d'essence. Les phénomènes ne sont pas niés, ce qui est nié est leur essence que nous concevons à tort et de manière innée comme intrinsèque ou indépendante. Et comme c'est l'existence indépendante des phénomènes qui est niée, leur existence dépendante ou purement nominale (tib. tokpai tak tsam) est affirmée. C'est pourquoi les deux types de vacuités exprimés par l'anagārika Prajñānanda sont unis en un seul par les tenants du Prāsaṅgika exégètes des Prajñāpāramitā Sūtras.

La distinction entre vacuité relative et vacuité absolue rejoint la distinction établie par Nagarjuna entre vérité conventionnelle et vérité absolue, distinction qui est elle-même conventionnelle. Plutôt que de parler de deux types de vacuités, on parlera de deux types de vérités :

« La première est la vérité absolue, la seconde celle de l'apparence. Destituées de la première, les choses vides d'être propre possèdent pleinement la seconde. Elles existent comme voile derrière lequel il n'y a rien, mais elles existent en tant que voile. La doctrine professée en deçà du voile affirme qu'il n'y a rien au-delà, en vérité absolue, mais professe aussi la vérité du voile en tant que tel. Selon le point de vue d'où elle envisage les choses, elle nie l'existence ou elle l'affirme. Elle se tient donc entre l'affirmation et la négation, dans une proposition moyenne d'où le nom qui le désigne couramment à côté de celui de śūnyavāda et qui vise précisément cette proposition : Madhyamaka, la Moyenne. (Jean Filliozat, Les philosophies de l'Inde, PUF, 1987) »

La vacuité relative des phénomènes ne constitue pas de façon ultime une nature propre, vacuité de la vacuité, et le conditionnement ne peut être inconditionné : la non-dualité ne débouche pas sur un quelconque monisme, car s'il est vrai que les êtres sont vides, le non-être est vide, et l'Absolu lui-même est vide, et la distinction entre relatif et absolu n'a pas lieu d'être ultimement. Nous ne sommes donc pas différents de l'Absolu, et c'est pour cela qu'une libération (nirvāṇa) est possible :

« Tous les phénomènes sont semblables à un arc-en-ciel : exempts de toute réalité tangible. Une fois réalisée la vraie nature du réel, qui est d'être vide et pourtant de se manifester sous la forme du monde des phénomènes, l'esprit se libère de l'emprise de l'illusion. Quand vous saurez laisser vos pensées se dissoudre par elles-mêmes à mesure qu'elles surgissent, elles traverseront votre esprit de la même façon qu'un oiseau parcourt le ciel : sans laisser de trace. »

— Dilgo Khyentse Rinpoché

Cet Absolu n'a pas d'existence absolue car rien n'en possède ; c'est une réalité omniprésente et c'est en cela qu'on peut dire que nous ne sommes pas différents de cette réalité vide. Et en définitive, ni Nāgārjuna ni ses suivants prāsaṅgikas ne font de différence entre les deux types de vacuité car le fait de nier l'existence inhérente de la forme, par exemple revient à affirmer qu'elle existe bien mais seulement de manière dépendante.

Voir la fameuse stance bouddhique :

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant, Il n'est rien qui ne soit vide. (Nāgārjuna, Madhyamakaśāstra (Madhyamakāvatāra (en)), stance 19 du Chapitre XXIV)

Dans l'hindouisme

Le bouddhisme n'est pas la seule doctrine à avoir développé la notion de vacuité. Certaines écoles hindoues y font aussi référence. Le shivaïsme du Cachemire a particulièrement développé cette notion. Par exemple, le Vijñāna Bhairava Tantra affirme :

« Tout cet univers est privé de réalité à l’image d’un spectacle fictif. Quelle est la réalité d’un tel spectacle ? Si l’on est fermement convaincu de cette vérité, on acquiert la paix. Comment y aurait-il connaissance ou activité pour un Soi affranchi de toute modalité ? Les objets externes dépendent de la connaissance et partant de là, ce monde est vide. (traduction Lilian Silburn) »

Pour eux, la vacuité est une étape nécessaire, mais non suffisante. Elle est destinée à être dépassée. Il y a donc plusieurs stades de vacuité allant de l'inférieur (à commencer par le sommeil profond), aux stades supérieurs. Il y aurait sept sortes de vide, exposés dans un écrit tel que le Svacchandatantra :

le vide inférieur : il "met fin aux impressions de dualité à l'égard de sa personne limitée et de son corps" ;

le vide intermédiaire : pure conscience de soi, "samâdhi actif de pure intériorité", "intuition du quatrième état (nirvikalpasamâdhi)" ;

le vide supérieur : le Je purifié met fin aux limites individuelles, le Soi se révèle ;

le vide universel de l'énergie omnipénétrante : "harmonie spontanée entre vie intérieure et vie extérieure", vyoman ou immensité cosmique ;

le vide de l'égalité (samanâ) : "fondement apaisé de la manifestation universelle", "énergie impassible et égale" ;

le vide supramental (unmanâ) : "non-vide absolu qui élimine le vide et son opposé" ;

le septième vide : "le Vide parfait, l'absolu, la plénitude, la félicité cosmique, Paix suprême ou Paramaçiva non-différent de sa libre énergie".

La vacuité y est conçue comme une sorte de vide ou de trou caractéristique d'un développement insuffisant de la conscience. Il vaut donc mieux ne pas s'y attarder, ou bien on risque de s'y perdre sans remède.

C'est ainsi qu'ils ont développé un principe critique de la vacuité bouddhiste contre laquelle ils ont adressé de sévères mises en garde. Cependant, la définition utilisée varie entre les deux mouvements : tandis que les bouddhistes considèrent la vacuité comme étant la véritable nature des choses, le shivaïsme du Cachemire la considère comme un moyen de développement spirituel. Bien que les termes soient semblables, ils ne recouvrent pas les mêmes concepts.

En effet, ce qui est nommé "vacuité" n'est pas forcément cette négation non-affirmative (prasajya-pratiseddha) ou cette vacuité de soi (skt. svabhava-shunyata) dont parle le bouddhisme avec surtout sa philosophie conséquentialiste de la Voie Médiane (Prasangika-Madhyamika). D'un point de vue hindouiste, on peut être dans un vide mais ce vide peut tout simplement être une vacuité d'altérité (parabhava-shunyata), une vacuité qui nie des phénomènes autres que l'objet vide, mais pas forcément la vacuité de nature propre de cet objet.

Dans son Brahmasutrabhasya, Shankara ne cherche même pas à réfuter la vacuité bouddhique, alors même qu'il tente longuement de réfuter deux autres conceptions bouddhiques, celles des Sarvāstivādins et celle des Vijnanavadins :

« Pour ce qui est du troisième point de vue, celui des Sunyavādins (Mādhyamakas), qui soutiennent que tout est vide (sunya), il ne mérite pas discussion, car les pramanas réfutent clairement cette thèse, et les Sunyavādins n'ont avancé aucune nouvelle raison positive pour justifier leur point de vue. »

Les maîtres védantistes (par exemple Swâmi Siddheswarânanda) évoquent occasionnellement la vacuité bouddhique, en la rapprochant de l'expérience mystique de nirvikalpa samadhi :

« Le nirguna-brahman du Vedānta et le "sūnya" des Mādhyamikas se réfèrent vraisemblablement à la même expérience spirituelle que nous appelons "nirvikalpa samādhi". »

中文百科

空(梵文:śūnya)或空性(梵文:śūnyatā),是基本佛教术语,诸法的空性义为非真实性。

语源

是梵文śūnya的意译,音译舜若;其对应的名词形式梵文是śūnyatā,意译是空性,音译舜若多

部派佛教诠释

对「空」的论述,在佛教中源远流长,如《杂阿含经》有《大空法经》和《第一义空经》,《中阿含经》有《小空经》、《大空经》和《频鞞娑逻王迎佛经》,等等。在部派佛教共通的“无我”、“无众生”、“无寿命”之基础上,更有加上“无人”而合称为第一最空之法,称五蕴、十二处、十八界等诸法,无我无我所,不实来实去,是假名法、因缘法。 说一切有部《大毘婆沙论》引《施设论》说十空对治萨迦耶见:内空,外空,内外空,有为空,无为空,无边际空(无始空),本性空(性空),无所行空,胜义空(第一义空),空空。分别说部《舍利弗阿毘昙论》说空定有六空,巴利小部《无碍解道》说二十五空以释「世间是空」。

大乘佛教诠释

声闻:性空有二种,一者、于十二处中,无我、无我所;二者、十二处相自空,无我、无我所。

大乘:十二处,我、我所无故空;十二处,性无故空。

学术研究

近代学者认为,缘起性空是佛教区别于一切宗教或哲学的世界观。为人所见的世间万物都是由因缘和合而成,所以有生住异灭的现象可见,人们因特定条件下的功用(因缘)来确定诸法的生或灭,任何可见的事物(诸法)都随着变化而生灭,因此世间万物没有所谓的“绝对本质”(自性)。

法法词典

vacuité nom commun - féminin ( vacuités )

  • 1. absence de contenu intellectuel Synonyme: inconsistance

    son beau discours n'a pas suffi à dissimuler sa vacuité

  • 2. état de vide (d'un organe)

    la vacuité et la réplétion

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poulain n.m. 1. (不满30个月的)马,马驹子;马的毛皮 2. 培养的新手 3. poulain (de chargement) (搬桶用的)梯形滑道 4. poulain de charge 〔船〕护舷木 5. 〔船〕(船下水前船台上的)撑柱

Cf 参考,参照

envier v. t. 羡慕; 嫉妒, [古]想望, 想获得:常见用法 法语 助 手

contrepoint n. m. 对位法, 对位法作品; 配合主题, 对位主题

dégourdir v. t. 1. 使不再麻木:2. [引]把…热一热:3. [转]使变得活跃, 使变得机灵, 使变的聪明伶俐se dégourdir v. pr. 1. 使自己活动一:2. 变得活跃, 变得机灵, 变得聪明伶俐常见用法

fugacité n.f. 1. 〈书〉短暂,转即逝 2. 逸性,逸变

poivré poivré, ea.1. 加, 用调味;味 2. 〈转义〉辣;放肆, 淫秽

accompagnement n.m.1. 陪同, 伴随;陪同人员, 随从人员2. 〈转义〉伴随物;附属物 3. 【烹饪】配菜 4. 【音乐】伴奏, 伴奏部分 5. 【军事】 6. (重病人或长期卧床病人的)陪护;陪伴常见用法

centupler v. t.乘以一, 使增加到倍:

collé collé (être) adj. 考试不及格 point collé 胶合接头