Vigne Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu : L'appellation « Vigne » s'applique en français à plusieurs taxons distincts. Grappe de raisin. Taxons concernés Dans la famille des Vitaceae genre Vitis Vitis vinifera Vitis berlandieri Vitis labrusca Vitis riparia Vitis rupestris Vitis amurensis Vitis coignetiae Vigne vierge genre Parthenocissus genre Ampelopsis espèce Ampelopsis brevipedunculata. Par analogie Boquila trifoliolata Rubus alceifolius Clematis crispa Clematis vitalba Bryonia alba Solanum dulcamara Humulus lupulus Dioscorea communis Vaccinium vitis-idaea
La plupart des vignes sont des plantes grimpantes des régions au climat tempéré ou de type méditerranéen.
Le terme générique « vigne » est un nom vernaculaire désignant plusieurs taxons, essentiellement de la famille des Vitaceae de laquelle relèvent les vignes domestiques. On y trouve le genre Vitis. Ces vignes domestiques sont largement cultivées pour leur fruit en grappes, le raisin, dont on tire un jus, le moût, qui devient du vin après fermentation. Un terrain planté de vigne s'appelle un vignoble, sa culture est la viticulture. Les différentes variétés se nomment cépages.
Les vignes-vierges font également partie de la famille des Viticeae.
Botanique et biologie
Ces plantes, en général ligneuses et sarmenteuses au feuillage caduc, relèvent du type biologique transversal des lianes.
Un plant de vigne cultivé développe des racines qui s'enfoncent généralement à une profondeur de 2 à 5 mètres et parfois jusqu'à 12-15 mètres voire plus . Les racines issues de semis et de bouture sont très différentes (avec même en condition humide de possibles racines aériennes apparaissant à la base de troncs issus de semis,selon P. Galet).
La vigne domestiquée provient d'une vigne sauvage (lambrusque) dont les rameaux grimpants peuvent atteindre une trentaine de mètres.
Famille des Vitaceae
Les vignes de la famille des Vitaceae sont les vignes domestiques du genre Vitis ainsi que les vignes-vierges du genre Parthenocissus et celles de l'espèce Ampelopsis brevipedunculata. Ces vignes s'attachent à des supports par des vrilles, leurs sarments ligneux pouvant atteindre une grande longueur. Leurs feuilles à nervures palmées, comportant pour la plupart cinq lobes principaux plus ou moins découpés, ont généralement une base cordiforme (forme de cœur).
Les vignes de cette famille développent un important polymorphisme génétique selon les cépages et espèces. Leurs fleurs, petites et verdâtres à blanches, sont regroupées en inflorescences et leurs fruits, de formes différentes selon les sous-espèces, sont des baies regroupées en grappes. A maturité, leur coloration varie selon chacune des variétés de vigne : blanche, jaune-pâle, violette, noire (cette dernière étant majoritaire pour les variétés dites sauvages ou lambrusque). Les graines de ces baies sont des pépins.
Genre Vitis
Stades phénologiques, cycles végétatif et reproducteur de la vigne
Une description fine des variations de forme des feuilles et des fruits est nécessaire pour identifier les cépages de la vigne domestique : c'est l'objet de l'ampélographie.
Stades phénologiques
Dans le cycle biologique annuel de la vigne, les stades phénologiques sont des étapes de développement de sa croissance et de la formation de ses fruits, les raisins. On défini les étapes de croissance par les stades adaptés à la vigne de Baggiolini, 16 stades définis en 1952, par ceux de Eichhorn & Lorenz 47 stades définis en 1977, ou ceux du code BBCH généralisé des années 1990 allant de 1 à 100.
La date de ces stades est soumise chez Vitis vinifera à des variations selon les cépages, et selon des paramètres extérieurs comme la météorologie, l'énergie disponible pour la vigne, etc. qui provoquent des variations du phénotype. Ainsi des décalages de plusieurs semaines peuvent avoir lieu entre les différentes années. Cependant un décalage d'apparition pour un stade donné n'implique pas que les intervalles avec les autres stades soit aussi décalés de la même durée.
Par convention on considère qu'un stade phénologique est atteint lorsque 50% des organes observés ont y sont parvenus.
Stades phénologiques Stade Baggiolini Stade Eichhorn & Lorenz Stade BBCH Stade de la vigne Description Illustration A 01 00 Bourgeon d'hiver Bourgeon recouvert d'écailles protectrices solides brunes B 03 05 Bourgeon dans le coton Bourre blanche duveteuse visible, précédant le débourrement C 05 09 Pointe verte Jeune pousse sortante, stade du débourrement D 06 11 Première feuille étalée Sortie des feuilles E 09 13 Troisième feuille étalée Trois feuilles entièrement dépliées F 12 53 Grappes visibles Embryons de grappes visibles, aglomérées G 15 55 Grappes séparées Amas de boutons floraux écartés entre eux H 17 57 Boutons floraux séparés Chaque bouton floral est détaché des autres I 23 65 Floraison Sortie des étamines et du pistil de chaque bouton floral J 27 71 Nouaison Formation des embryons de baies K 31 75 Taille petits pois Baies ayant la taille d'un petit pois L 33 77 Fermeture de la grappe Baies atteignant une taille suffisante pour se toucher entre elles M 36 81 Véraison Les baies changent de leur couleur verte à la couleur finale de maturité du cépage N 38 89 Maturation O 43 93 Début de la chute des feuilles Jaunissement ou rougissement des feuilles, puis brunissement et chute P 97 Fin de la chute des feuilles Aucune feuille restante, entrée en phase de repos hivernal de la vigne
Cycle de croissance
La vigne suit un cycle de croissance se répétant annuellement, c'est une plante pérenne. On différencie deux sous-cycles annuels, le cycle végétatif pour les rameaux et les feuilles, et le cycle reproducteur pour la fleur puis les raisins. Les stades phénologiques qui décrivent ces cycles concernent les organes herbacés et les organes reproducteurs.
Cycle végétatif
Il définit la croissance d'un rameau, du débourrement à la perte de ses feuilles.
Cycle reproducteur
Il définit la formation de la fleur et sa transformation en raisin, ainsi que sa maturation.
Génomes des cépages
En 2007, un premier décryptage du génome coordonné par l’INRA a permis d’obtenir une séquence d’environ 480 millions de paires de base pour un pinot noir (première plante à fruits dont le génome a été séquencé et quatrième après l’arabette, le riz et le peuplier) avec l’espoir d’amélioration plus fine de la sélection des vignes ou de création de variétés plus résistantes aux maladies (éventuellement OGM, ce qui est source de controverses).
Vignoble du cognac, en Charente
Exemple de vigne (grimpante sarmenteuse) cultivée verticalement sur façade, avec grappes de raisin accessible à partir des fenêtres (Lille, Nord de la France)
Autres familles
Plusieurs variétés de plantes n'appartenant pas à la famille des Vitaceae portent le nom vernaculaire « vigne » :
Vigne-Caméléon
Vigne marronne
Vigne crêpue
Vigne de Salomon
Vigne blanche
Vigne de Judée
Vigne du Nord
Vigne noire
Vigne du Mont-Ida
La vigne en agriculture
Vigne domestique et vignoble
Vigne domestique
Outre les vignes-vierges cultivées en pépiniérie, les vignes cultivées (vignes domestiques) sont très majoritairement à vocation agroalimentaire. La culture de ces dernières, la viticulture, est essentiellement destinée à produire des fruits pour la consommation humaine, les raisins, dont tout ou partie sont consommés : raisin de table, raisin sec, boissons (jus de raisin et boissons alccolisées dont la principale est le vin) et transformés condimentaires (vinaigre de vin, vinaigre balsamique, marc de vin, huile de pépins de raisin, verjus...).
Toutes les vignes cultivées en viticulture sont des cultivars issus de diverses sous-espèces du genre Vitis, principalement celles de l'espèce Vitis vinifera. Ces cultivars sont dénommés cépages, l'Ampélographie étant la discipline de la botanique traitant de ces derniers. Les premières cultures de vignes du genre Vitis sont attestées dès le VI millénaire av. J.-C. et localisées en Georgie.
Vignoble
Une parcelle agricole plantée de vignes ou un ensemble plus ou moins important de ces parcelles est dénommé vignoble. Un climat est un lieu-dit consacré à la viticulture, un ensemble précis de climats ou éventuellement un climat en lui-même constituant une appellation. Outre un climat en lui-même, une appellation peut relever d'un seul terroir viticole ou d'un grand vignoble régional constituant une région viticole.
Produits directs et indirects de la viticulture et de la viniculture
Produits de la viticulture
raisin de table
raisin sec
gelées et confitures de raisin
conserves de raisin au sirop ou à l'alcool
feuille de vigne
sarments (bois de cuisson)
Le bois des ceps de vigne, d'un grain très fin, se conserve longtemps et sert à fabriquer divers objets, notamment des cannes.
Produits directs et indirects de la viniculture
boissons jus de raisin vin vin doux naturel vin de liqueur eau-de-vie de marc eau-de-vie de vin
jus de raisin
vin
vin doux naturel
vin de liqueur
eau-de-vie de marc
eau-de-vie de vin
condiments vinaigre de moût cuit (vinaigre balsamique après concentration) vinaigre de vin verjus huile de pépins de raisin marc de vin
vinaigre de moût cuit (vinaigre balsamique après concentration)
vinaigre de vin
verjus
huile de pépins de raisin
marc de vin
pépins de raisin torréfiés (succédané de café)
rétinol
tartres (pour acide tartrique destiné au secteur agro-alimentaire)
Viticulture, viniculture, œnologie et œnophilie
Dans son acception initiale, le néologisme viniculture désigne l'ensemble des activités consacrées à la production de vin, en incluant la viticulture. Cette dernière étant une activité purement agricole ayant pour finalité la production générale de raisin, la viniculture tend à ne désigner stricto sensu que l'ensemble des opérations d'élaboration du vin ainsi que des produits procédant de ce dernier et du marc de raisin dit de cuve ou de vin : vin doux naturel, eau-de-vie de vin, eau-de-vie de marc, vin de liqueur, vinaigre de vin.... Dès lors, la viniculture relève de l'Industrie agroalimentaire, ses opérations constitutives (en particulier la vinification) étant postérieures à la vendange ou éventuellement au passerillage, jusqu'au conditionnement du produit fini.
L'évolution lexicologique a entraîné l'apparition du terme vitiviniculture (ou viti-viniculture) désignant la réunion des activités viticoles (viticulture) et vinicoles (viniculture). Les substantifs viticulteur et viniculteur ainsi que les adjectifs viticole, vinicole et vitivinicole (ou viti-vinicole) procèdent de cette même évolution lexicologique, un vigneron ou une vigneronne étant un exploitant agricole pratiquant la viticulture et la viniculture (vitiviniculteur).
L'Œnologie est la discipline de l'agronomie traitant de l'ensemble des sciences et techniques se rapportant à la viticulture et à la viniculture.
L'Œnophilie se rapporte à l'intérêt culturel pour la vigne et le vin en général : dégustation du vin, Œnotourisme, Histoire de la vigne et du vin, vin dans l'Art et la religion, gastronomie de la vigne et du vin, Œnographilie, Placomusophilie...
Espèces de vignes adaptées en viticulture
Toutes les vignes cultivées en viticulture sont des cultivars issus de diverses sous-espèces du genre Vitis, essentiellement celles de l'espèce Vitis vinifera. Ces cultivars sont dénommés cépages, l'Ampélographie étant la discipline de la botanique traitant de ces derniers.
Outre Vitis vinifera, les espèces du genre Vitis adaptées à la viticulture sont : Vitis labrusca, Vitis riparia, Vitis rupestris, Vitis berlandieri, Vitis amurensis, Vitis coignetiae, Vitis vulpina, Vitis acerifolia, Vitis aestivalis, Vitis rotundifolia...
Certains cépages sont issus de l'hybridation entre Vitis vinifera et d'autres espèces du genre Vitis : Vitis berlandieri, Vitis labrusca, Vitis riparia, Vitis rupestris.... En outre,, certaines de ces espèces peuvent servir de porte-greffe pour des cultivars afin de les protéger de maladies parasitaires comme le phylloxéra. Des hybridations entre les espèces peuvent s'avérer par ailleurs efficaces pour lutter contre des maladies cryptogamiques comme le mildiou ou l'oïdium.
Un pied de vigne qui n'est pas greffé est dit franc de pied ou à pied franc. Si quasiment tous les plants de vigne sont aujourd'hui greffés à la suite de l'infestation par le phylloxéra à partir de 1861, des expériences sont à nouveau tentées, notamment en Touraine avec le gamay.
Europe
Vignes à Vergy (Côtes-d'or, Bourgogne).
Vitis vinifera L. est une espèce cultivée depuis des temps immémoriaux en Europe, dans l'ouest de l'Asie (Moyen-Orient, Caucase), le nord et l'extrême sud de l'Afrique, mais que l'on peut trouver à l'état subspontané, notamment dans le sud de la France.
La majorité des cépages est issue de la sous-espèce Vitis vinifera subsp. vinifera.
Des cépages ont été introduits sur tous les continents et la viticulture a pris de l'importance en Amérique du Nord (Californie), du sud (Argentine, Chili), en Australie, en Afrique du Sud et en Chine. La viticulture occupe environ 8 millions d'hectares dans le monde et produit près de 300 millions d'hectolitres de vin.
Amérique du Nord
Cépage Isabelle à Zielona Góra.
On trouve notamment, en Amérique du Nord :
Vitis labrusca, la vigne américaine, vigne Isabelle ou vigne-framboise (en anglais fox grape, dont les raisins ont un goût « foxé » peu apprécié en Europe) ;
Vitis riparia, la vigne des rivages (frost grape) ;
Vitis rupestris, la vigne des rochers (sand grape) ;
Vitis berlandieri, la vigne dite espagnole (Spanish grape), (syn. Vitis cinerea var. helleri (L.H.Bailey) M.O.Moore) ;
Peu sensibles au phylloxéra, ces vignes, ainsi que leurs hybrides, sont utilisées soit comme porte-greffes, soit par croisement avec des variétés de Vitis vinifera sous forme d'hybrides producteurs (non admis dans les appellations).
Le raisin de Vitis labrusca peut être vinifié mais donne un vin foxé, dont le goût rappelle la framboise. Un cépage de cette espèce, l’isabelle, est quelquefois cultivé en Europe centrale, notamment en Suisse, sous le nom de « gros framboisé ».
Asie
En Extrême-Orient, on trouve :
Vitis amurensis, la vigne de l'Amour (en référence au fleuve) ;
Vitis coignetiae, vigne du Japon.
Viticulture
Vigne sur coupe de sol (argiles, dolomies et gypse du Trias).
Vigne sur coupe de sol (calcaire marneux du Crétacé).
Terroir viticole
Un terroir viticole est un groupe de parcelles agricoles. Elles doivent se situer dans la même région, correspondre à même type de sol, tant au point de vue géologique qu'orographique, avoir des conditions météorologiques identiques, et ses vignes être conduites avec les mêmes techniques viticoles. Ces conditions, qui définissent un terroir, contribuent à donner un caractère unique, une « typicité » aux raisins récoltés, puis au vin qui en sera issu. La spécificité d'un terroir est tributaire de caractéristiques locales telles que la topographie (pente et exposition), la proximité d’une rivière ou d’un plan d’eau qui vont agir pour créer des micro-climats. La qualité du vin, liée au choix des cépages, en dépend. Toute variation du climat a des répercussions sur les caractéristiques du vin et est le fondement même des grands ou des petits millésimes.
Multiplication
semis,
bouturage, facile,
provignage (marcottage).
Dans le cas des cultivars de Vitis vinifera et afin de produire du vin, les vignes sont dans la plupart des cas greffées sur un porte-greffe afin de les préserver du phylloxéra. Si ce n'est pas le cas, on parle de plantation en plant direct (ou franc de pied), mais ce n'est possible que sur des sols sableux ou en ayant recours au sulfure de carbone (formule chimique CS2) pour tuer le phylloxéra (très difficile à mettre en œuvre).
Plantation
La plantation peut se faire à partir de novembre lorsque la vigne est en repos végétatif (chute des feuilles). Selon les régions, elle peut s'étaler jusqu'à mai notamment dans les régions où il peut y avoir des gels tardifs. Le réveil végétatif dépend d'un cumul de températures au-dessus de 10 °C pendant un certain laps de temps. On évitera donc une plantation trop précoce là où il peut faire chaud à la fin de l'hiver et où du gel est malgré tout à craindre (Provence…).
Le choix de la vigne à planter dépend de plusieurs facteurs :
la nature du sol ;
l'exposition ;
le climat (ensoleillement et précipitations annuelles) ;
le type de cépage.
En France, celui-ci est autorisé en fonction des critères propres à l'Institut national des appellations d'origine (INAO) dans le cas d'une plantation destinée à produire du vin en appellation d'origine contrôlée.
Le choix se portera sur la variété de cep (cépage) mais surtout sur le porte-greffe. 99,99 % des vignes sont greffées pour résister au phylloxéra.
D'origine américaine, les porte-greffes étaient issus de Vitis rupestris qui ne permet pas de produire du vin mais qui résiste au phylloxéra. Depuis un siècle, une sélection a été entreprise pour produire différents types de porte-greffe afin d'influencer le comportement de la vigne et son adaptation au terroir (sol, climat, exposition). Ensuite, on peut utiliser différents clones du cépage choisi qui seront plus ou moins productifs ou dont le cycle de maturation du raisin diffèrera.
Presque toutes les techniques de greffage sont appliquées sur la vigne.
Travail du sol
Le travail du sol est pratiqué pour :
éviter ou limiter la croissance des adventices dites « mauvaises herbes » ;
préserver la richesse du sol en limitant l'érosion, mais sur pente, il peut aussi exacerber l'érosion et le transfert de polluants dont les pesticides adsorbés sur les particules du sol ;
comme alternative à l'usage de certains pesticides (désherbants, limacides) ;
canaliser la vigne pour lui permettre de puiser ses ressources plus profondément en détruisant les racines superficielles.
Les engins agricoles utilisés sont surtout :
la griffe (en hiver), pour « casser » les sols en profondeur et favoriser l'enracinement ;
le binage ou cultivateur, pour aérer les sols superficiellement et se débarrasser des mauvaises herbes ;
l'intercep ou décavaillonneuse (attaché la plupart du temps au cultivateur) pour faire le même travail mais entre chaque pied (inaccessible avec les autres outils).
Face à une dégradation et à un tassement croissants des sols, les vignerons ont toutefois de plus en plus recours à l'enherbement maîtrisé qui protège mieux le sol et contribue même à le restaurer (réapparition d'humus). Par concurrence avec les racines des jeunes ceps, l'enherbement force la vigne à s'enraciner en profondeur, la rendant plus résistance au stress hydrique (on sème volontairement entre les rangs afin de préserver les sols de l'érosion et laisser libre cours à un écosystème plus naturel).
Cette technique permet :
de préserver l'écosystème et la richesse du sol en limitant très fortement l'érosion ;
d'éviter le recours aux désherbants ;
d'entretenir un microclimat plus doux dans la vigne ;
d'inviter les racines de la vigne à aller chercher de l'eau et certains nutriments en profondeur, sans les traumatiser par le labour ou griffage.
Fumure
Matières organiques
La matière organique n'est pas directement un aliment pour la plante. Elle apporte au sol des éléments indispensables à sa fertilité. Elle doit être enfouie dans les premiers centimètres du sol (mécaniquement ou par les vers de terre et micro-organismes du sol), de façon à se décomposer toujours en présence d'un peu d'oxygène. Elle peut être d'origine animale (excréments, plumes, coquilles...) ou (et surtout) végétale. La matière animale est plutôt à considérer comme un engrais apportant principalement de l'azote. Hormis dans le cas du « BRF » (Bois raméal fragmenté), la matière végétale doit provenir de végétaux « mûrs » (c'est-à-dire lignifiés) et fermentescibles (les feuilles de platane ou la paille de riz, par exemple, ne font pas de bons apports, car très peu fermentescibles). Autrefois les tailles de vignes étaient laissées aux pieds de la vigne où elles enrichissaient le sol, ce qui est aujourd'hui évité par crainte du risque d'entretenir une source potentielle de pathogènes à proximité des ceps.
Les besoins de restitution se calculent en fonction du type de sol, de sa richesse biologique et du climat. On donne comme moyenne, pour entretien, l'équivalent de 5 à 15 tonnes de fumier par an et par hectare.
Éléments minéraux
Les besoins sont calculés en « unités » (ou kilos), qui représentent des kilos de l'élément indiqué, pour un hectare et par an. Exemple : 50 unités d'un élément « x » pourront être apportés par 100 kg d'un engrais contenant 50 % de cet élément, ou bien par 500 kg d'un engrais en contenant 10 %. Les quantités sont exprimées soit en élément pur (cas de l'azote : N), soit en composé, oxyde ou autre (cas des phosphates tel que le pentoxyde de phosphore P2O5 ou des potasse tel que l'oxyde de potassium K2O).
Les quantités sont exprimées en grammes dans le cas des oligo-éléments, dont les besoins sont beaucoup plus réduits.
Besoins annuels approximatifs
Pour un hectare de vigne « moyenne » :
20 à 70 « kilos » d'azote ;
10 à 20 « kilos » d'acide phosphorique ;
30 à 80 « kilos » de potasse (K2O) ;
60 à 120 « kilos » de calcium (CaO) ;
Les quatre éléments ci-dessus sont appelés éléments principaux, ou majeurs.
10 à 25 « kilos » de magnésie (MgO), élément appelé « secondaire » ;
Les éléments ci-dessous sont dénommés « oligo-éléments ». Leurs besoins moyens sont :
400 à 600 grammes de fer (Fe) ;
80 à 150 grammes de bore (B) ;
80 à 160 grammes de manganèse (Mn) ;
60 à 115 grammes de cuivre (Cu) ;
100 à 200 grammes de zinc (Zn) ;
1 à 2 grammes de molybdène (Mo).
Époque et mode d'apport
Époque : souvent, selon les régions, les éléments minéraux sont apportés immédiatement après la vendange, pour favoriser la constitution de réserves nutritives avant la chute des feuilles. Dans les régions les plus septentrionales, la récolte est plus tardive et la chute des feuilles est plus précoce. Les épandages d'engrais se font plutôt en fin d'hiver. Dans certaines régions, par exemple la Champagne, les dates d'épandage d'engrais sont fixées par la préfecture, après consultation des organisations professionnelles. Ces mesures sont prises pour limiter les déperditions (polluantes).
Mode d'apport : les éléments majeurs s'épandent, en général, en surface, suivi ou non d'un enfouissement. Dans d'autres cas, ils sont enterrés directement à l'aide d'un semoir spécial, muni d'un soc enfouisseur, appelé « localisateur ». Cette technique est destinée à rapprocher l'engrais de la zone explorée par les racines, à le concentrer et aussi à limiter la concurrence des mauvaises herbes.
Compte tenu des quantités (besoins) relativement faibles, les oligo-éléments sont apportés soit au sol, dans les mêmes conditions que les éléments majeurs, soit en saison, par voie foliaire. Dans tous les cas, on doit s'assurer qu'ils resteront assimilables longtemps.
Forme et formulation
Azote : azote organique (naturelle ou de synthèse (urée)), Nitrate d'ammonium (ammonitrate 33 %), sulfate d'ammonium 21 %, phosphate d'ammoniaque, etc.
Phosphates : selon le pH du sol, apports de phosphates naturels plus ou moins finement moulus, superphosphates de chaux, phospal, phosphate d'ammoniaque. Ce dernier produit est à conseiller dans les sols calcaires, car il sera plus longtemps assimilable par la plante.
Potasse : chlorure et sulfate sont les deux formes les plus employées. Autre forme, le patenkali apporte en même temps de la magnésie.
Calcium : à réserver aux sols acides ou décalcifiés. La finesse du produit à employer est notamment fonction de l'acidité des sols.
Magnésie : sulfate de magnésie et patenkali apportent une forme de « MgO » longtemps assimilable.
Les oligo-éléments peuvent être apportés sous forme de chlorure, sulfate, nitrate, chélate, ou aussi sous forme organométallique. Il faut veiller à leur assimilabilité dans le temps.
Taille
Vendanges.
La taille de formation (ou ébourgeonnement) se pratique en automne juste après la chute des feuilles ou à la fin de l'hiver juste avant le débourrement. Elle permet de bien structurer le développement de la plante. Plus on taille court, plus le pied repoussera vigoureusement. On conserve généralement uniquement deux à trois rameaux de l'année bien lignifiés, en éliminant les autres. En dehors de cette taille, la vigne demande un palissage entre mai et juillet (pour certains cépages), un pincement en vert au début de l'été puis selon les années un éclaircissage des grains avec effeuillage en juillet-août pour favoriser la maturation.
Taille sèche
La taille est le procédé par lequel le viticulteur influe sur la formation des sarments et la productivité quantitative ou qualitative selon les objectifs. On peut distinguer deux sortes de taille : taille longue (on laisse quatre à dix yeux par sarment) et taille courte (deux à trois yeux par sarment).
Taille en vert
Ou opérations en vert, ce sont les travaux réalisés durant l'été sur les vignes en production dans le but de favoriser la maturation des baies ou d'améliorer les conditions sanitaires. On distingue notamment :
l'ébourgeonnage : suppression des rameaux indésirables de la partie haute du cep ;
l'épamprage : correspond à la suppression des gourmands (= pousses) sur le tronc afin d'éviter une consommation inutile de sève ;
le dessagatage : consiste à supprimer les repousses partant du porte-greffe ;
le palissage : cette action a pour but de maintenir la végétation, principalement pour les cépages à port retombant ; de nombreux termes désignent cette étape selon la région où elle est pratiquée ;
l'éborgnage consiste à éliminer très régulièrement les bourgeons indésirables apparaissant pendant toute la période de croissance ;
l'élagage, on parlera plutôt d'écimage ou rognage ;
éclaircissage, ou vendange en vert ;
l'effeuillage.
D'autres pratiques peuvent être effectuées mais elles sont rares : ciselage, incision annulaire, suppression des entre-cœurs (ramification du rameau principal).
Pharmacopée de la vigne domestique
Depuis le XVII siècle, on utilise, en phytothérapie, les feuilles de vigne rouge pour leur action sur les troubles veineux. Les vignes contiennent tanins, quercétine, quercitrine, tartrates, sucres, inosite, acides, choline, carotène.
On utiliserait la sève et les feuilles comme astringent et anti-inflammatoire au moyen de décoctions et de liparolé. Les larmes de vignes, sécrétion obtenue lorsqu'une branche est cassée, sont un excellent diurétique et collyre. Les décoctions de vrilles sont constrictives dans les diarrhées.
Une variété de vigne rouge, Vitis vinifera var. tinctoria, possède quant à elle des propriétés particulières dans les taches rouges de ses feuilles. Les anthocyanes sont des facteurs vitaminiques P puissants, c'est-à-dire qu'ils protègent et tonifient les capillaires et les veines et qui plus est astringente ce qui renforce cet effet. On les utilise dans les cas de couperose, jambes lourdes, hémorroïdes, varices, ménopause et bouffées de chaleurs. Les anthocyanes se trouvent en quantités très significatives pour leurs aspects pharmaceutiques dans les peaux des raisins rouges et les vins qui en sont issus. Les feuilles abritent des tanins aux propriétés astringentes et des flavonoïdes aux effets protecteurs. Ces actifs interviennent dans les propriétés de la vigne rouge, décrites en médecine traditionnelle, sur le tonus veineux.
Les ennemis de la vigne
Agressions climatiques
Échaudage (grillure des jeunes raisins)
folletage (dessèchement partiel des ceps)
foudre
gelées (de printemps) Protection par buttage (recouvrement surtout par de la terre) et des ventilateurs géant pour amener l'air plus chaud de 30 m d'altitude vers le sol
Protection par buttage (recouvrement surtout par de la terre) et des ventilateurs géant pour amener l'air plus chaud de 30 m d'altitude vers le sol
grêle
Maladies non parasitaires
Carences diverses (ou insuffisances plus ou moins graves) en… Azote : Elle se manifeste par des feuilles petites et pâles, voire jaunâtres. Plante peu poussante, peu productive. Potasse. Bore : Les feuilles ont un aspect crispé, épais. Les sarments présentent des déformations et des écorces anormales. (voir coulure et millerandage). Magnésium : Les feuilles de la base surtout, présentent des décolorations inter-nervaires. Se manifeste tardivement en saison, à partir de la véraison. Manganèse. Zinc. Fer : Chlorose ferrique (carence en fer)
Azote : Elle se manifeste par des feuilles petites et pâles, voire jaunâtres. Plante peu poussante, peu productive.
Potasse.
Bore : Les feuilles ont un aspect crispé, épais. Les sarments présentent des déformations et des écorces anormales. (voir coulure et millerandage).
Magnésium : Les feuilles de la base surtout, présentent des décolorations inter-nervaires. Se manifeste tardivement en saison, à partir de la véraison.
Manganèse.
Zinc.
Fer : Chlorose ferrique (carence en fer)
Rougeot et flavescence dorée (rougissement ou jaunissement du feuillage), ce ne sont pas des carences ou insuffisances, mais une maladie cryptogamique pour le premier et une maladie à phytoplasme pour le deuxième.
Maladies à virus
Dégénérescence infectieuse, court-noué, mosaïque...
Maladies à bactéries
Maladie de Pierce
Maladies cryptogamiques
Émotion champêtre, par Honoré Daumier « Faut que je regardions comment qu'murit le raisin : y' longtemps que j'avions point vu ça ! »
Anthracnose ou charbon de la vigne
Black-rot,
Brenner ou Roter Brenner, une forme de Anthracnose
Excoriose atteint la base des sarments,
Fumagine,
Oïdium,
Mildiou,
Pourridié ou blanc des racines,
Botrytis se trouve sous deux formes selon les conditions de développement:pourriture grise ou pourriture noble,
Rot blancou coître.
contamination sur bois:
Apoplexie ou esca, ou maladie de l'amadou,
Black dead arm, ou B.D.A maladies du bois,
Eutypiose.
Parasites animaux
Acariens
Nuisibles : Acariens à proprement parler : araignées jaunes :Eotetranychus carpini et Tetranychus urticae et mcdanieli, araignée rouge :Panonychus ulmi Phytoptes : Calepitrimerus vitis : responsable de l'acariose, Colomerus vitis : responsable de l'érinose.
Acariens à proprement parler : araignées jaunes :Eotetranychus carpini et Tetranychus urticae et mcdanieli, araignée rouge :Panonychus ulmi
araignées jaunes :Eotetranychus carpini et Tetranychus urticae et mcdanieli,
araignée rouge :Panonychus ulmi
Phytoptes : Calepitrimerus vitis : responsable de l'acariose, Colomerus vitis : responsable de l'érinose.
Calepitrimerus vitis : responsable de l'acariose,
Colomerus vitis : responsable de l'érinose.
Auxiliaires : Phytoseiidae ou typhlodromes : Typhlodromus pyri et Kampimodromus aberrans. Bdellidae stigmaeidae trombidiidae anystidae
Phytoseiidae ou typhlodromes : Typhlodromus pyri et Kampimodromus aberrans.
Bdellidae
stigmaeidae
trombidiidae
anystidae
Insectes
Altise de la vigne
Bouton ou Mangé-Mallois
Cochylis ou tordeuse de la grappe
Cécidomye de la vigne
Cochenilles de la vigne
Eudémis ou tordeuse de la grappe
Eumolpe, gribouri ou écrivain
Hanneton commun
Hanneton vert
Pyrale de la vigne
Grisette de la vigne ou calocoris
Noctuelles
Phylloxéra
Pucerons
Byctiscus betulae ou cigarier de la vigne
Sphinx de la vigne
Les chenilles des papillons de nuit (hétérocères) suivants (classés par famille) se nourrissent de vigne :
Doublure jaune (Noctuidae),
Grand sphinx de la vigne,
Sphinx livournien,
Sphinx phoenix (Sphingidae).
Nématodes
Meloidogyne (Anguillule des racines ou nématode à galle)
Vigne et produits phytopharmaceutiques
Fleur de vigne.
La viticulture consomme des quantités significatives de pesticides, avec des impacts suspectés sur la santé des viticulteurs et l'environnement (intoxications accidentelles, risque accru de certains cancers, délétion de la spermatogenèse…).
Un problème non résolu est posé par le cuivre, utilisé comme pesticide depuis l'antiquité, sous forme de bouillie bordelaise notamment, car il a une action toxique très importante sur les algues (mildiou) et les mousses et, comme c'est un produit non biodégradable, il s'accumule dans le sol des vignes ou en aval, où il atteint déjà localement des concentrations suffisantes pour tuer, par exemple, des moutons pâturant dans ces zones. Rien qu'en France, environ un million d’hectares de vignobles anciens sont ainsi si chargés de cuivre que, d'ici quelques années ou décennies, le seuil toxique pour les mammifères pourrait y être atteint, selon l'IFEN.
Les pesticides, associés à certaines pratiques, ont contribué à l'érosion et à une diminution de la qualité pédologique des sols (perte d'humus).
Une liste des produits phytopharmaceutiques autorisés en France pour lutter contre les parasites de la vigne a été établie.
La prise en compte des facteurs température et hygrométrie permet de limiter le nombre et, surtout, la quantité des produits de traitement contre les maladies, concurrents et parasites de la vigne. L'agriculture bio, qui se développe, est une alternative aux pesticides de synthèse, mais n'a pas réglé le problème des impacts de l'usage répété des traitements au cuivre.
Importance économique et culturelle de la viticulture et de la viniculture
Extension du vignoble
Ceps de blanc planté vers 1610 à Reims.
La surface totale du vignoble mondial représentait 7,886 millions d'hectares en 2000, dont :
Europe : 62,7 % (France 11,6, Italie 11,5, Espagne 14,9).
Asie : 19,2 % (Chine 3,3)
Amérique : 11,9 % (États-Unis 5,2, Argentine 2,7, Chili 2,2).
Afrique : 4,3 % (Afrique du Sud 1,5).
Océanie : 1,9 % (Australie 1,8).
La part de l'Europe diminue (perte de 4 points depuis 1996) tandis que celle des autres continents augmente.
Production de vin
La production mondiale s'établit à 276 millions d'hectolitres en 2000. L'Europe représente 73,1 % du total (dont France 20,9), l'Amérique 17,8 %.
Les exportations portent sur 63 millions d'hectolitres. Les principaux exportateurs de vins sont dans l'ordre : Italie 27,1 %, France 24 %, Espagne 13,8 %, États-Unis 4,6 %, Australie 4,5 %, Chili 4,2 %.
Tourisme
On assiste à un développement important du tourisme vitivinicole - ou œnotourisme - qui permet la valorisation économique et culturelle des vignobles de France.
Vigne et art
La vigne a souvent été utilisé dans l'art, accompagnant par exemple Bacchus mais on retrouve une utilisation particulière : la feuille de vigne.
Autres espèce de plantes nommée « vigne »
Beaucoup des espèces suivantes sont toxiques. Elles n'ont de vigne que le nom.
Autres Vitaceae
On appelle aussi « vignes » d'autres plantes de la famille des Vitaceae :
les vignes-vierges vraies, appartenant au genre Parthenocissus
les vignes-vierges apparentées, appartenant aux genres Ampelocissus, Ampelopsis, Cissus, très proches du précédent et du genre Vitis
Étymologiquement, ces noms dérivent du grec « ampelos (ἄμπελος) », la vigne, et « cissos », le lierre.
Autres familles
Par analogie avec la vigne, le substantif féminin est employé pour désigner des plantes grimpantes d'autres familles. Ces plantes, qui se rapprochent vaguement de la vigne par le port, la forme des feuilles ou des fruits, portent également en français le nom de vigne. Ainsi on appelle :
vigne blanche ou fausse vigne, la clématite ou la bryone, Bryonia dioica Jacq., Cucurbitaceae ;
vigne noire, le tamier, Dioscorea communis (L.) Caddick & Wilkin, Dioscoreaceae ;
vigne de Judée, la douce-amère, Solanum dulcamara L., Solanaceae ;
vigne du Nord, le houblon, Humulus lupulus L. Cannabaceae ;
vigne-blanche ou fausse Vigne, la clématite, Clematis vitalba L. Ranunculaceae ;
vigne du mont Ida, l'airelle, Vaccinium vitis-idaea L., Ericaceae.