Le carbone 14 est un isotope radioactif du carbone. De nombre de masse 14, il noté C.
Sur Terre, il est formé lors de l'absorption de neutrons par les atomes d'azote de la stratosphère et des couches hautes de la troposphère. Les neutrons proviennent de la collision des rayons cosmiques avec les atomes de l'atmosphère, notamment l'oxygène.
Son unique mode de désintégration se fait par émission d'une particule bêta de 156 keV en se transmutant en azote N ; avec une période radioactive de 5 730 ± 40 ans. Le carbone 14 a longtemps été le seul radioisotope du carbone à avoir des applications. Pour cette raison, il était appelé radiocarbone.
Un gramme de carbone 14 pur présente une activité de 1**,9 GBq.
Applications
datation par le carbone 14
traceur biologique
Découverte
Le carbone 14 a été découvert le 27 février 1940 par Martin Kamen du Radiation Laboratory et Samuel Ruben du département de Chimie de l'université de Californie à Berkeley.
Dès 1934, à Yale, Franz Kurie suggère l'e**stence du carbone 14. Il observe en effet que l'exposition d'azote à des neutrons rapides produit parfois dans une chambre à brouillard de Wilson une longue trace fine au lieu de la courte trace plus épaisse laissée par une particule alpha. Dès 1936, il est établi que les neutrons rapides réagissent avec l'azote pour donner du bore tandis que les neutrons lents réagissent avec l'azote pour former du carbone 14. Ceci correspond à la « découverte au sens physique » du carbone 14 par opposition à sa « découverte au sens chimique », c'est-à-dire sa production en quantité suffisante pour pouvoir mesurer une activité.
Kamen et Ruben collaborent à des recherches interdisciplinaires sur les traceurs biologiques dans le but de déterminer le produit initial de la fixation du dioxyde de carbone lors de la photosynthèse. L'utilisation du carbone 11 comme traceur est très difficile en raison de sa courte période radioactive (21 minutes). Ruben essaye cependant de développer une technique d'étude de la photosynthèse : il fait pousser une plante en présence de dioxyde de carbone contenant du carbone 11, la tue, puis sépare et analyse ses composants chimiques, avant que la radioactivité ne devienne indétectable, pour trouver quels composants contiennent le traceur. L'échec de cette technique stimule la recherche d'un autre isotope radioactif à plus longue période radioactive, le carbone 14.
Une des principales sources de financement du Radiation Laboratory est la fabrication dans ses cyclotrons de radioisotopes pour la recherche biomédicale. À la fin de l'année 1939, Ernest Orlando Lawrence, directeur du Radiation Laboratory, est inquiet de la concurrence d'isotopes stables rares comme le carbone 13, l'azote 15 ou l'oxygène 18 qui peuvent se substituer aux radioisotopes comme traceurs biologiques. Il offre à Kamen et Ruben un accès illimité aux cyclotrons de 37 et 60 pouces pour rechercher des radioisotopes de périodes radioactives plus élevées pour les principaux éléments présents dans les composés organiques : hydrogène, carbone, azote ou oxygène.
Cette campagne de recherche systématique commence par le carbone. Kamen et Ruben bombardent du graphite avec des deutons (noyaux de deutérium). La faible activité qu'ils mesurent le 27 février 1940, d'environ quatre fois le bruit de fond, confirme l'e**stence du carbone 14 avec une période radioactive qui se révèle bien supérieure (plusieurs milliers d'années) à ce que prévoyait la théorie. Cette période radioactive très longue, et donc la faible activité du carbone 14, explique pourquoi celui-ci n'a pas été découvert auparavant.
Kamen et Ruben constatent par la suite que la réaction de neutrons lents avec de l'azote pour donner du carbone 14 est nettement plus productive que la réaction deuton-carbone 13.
L'application du carbone 14 comme traceur biologique reste toutefois limitée par son coût de production, le cyclotron étant la seule source de neutrons disponible.
Après la Seconde Guerre mondiale, le développement des réacteurs nucléaires, qui utilisent le graphite comme modérateur, autorise la production massive de carbone 14, dont l'emploi se répand dans tous les domaines de recherche biomédicale.
Le carbone 14 comme polluant
Augmentation de la teneur en carbone 14 (par rapport au taux de 1950, dans les cernes du bois (Pin sylvestre) dans le périmètre de 10 km autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Les essais nucléaires atmosphériques ont (dans les années 1950) libéré une grande quantité de radionucléides (dont carbone 14) dans l'air ; assez pour doubler le taux normal de de C-14 de l'atmosphère (à gauche du graphique). Le pic situé à droite correspond au relargage dans l'atmosphère de C par la catastrophe de Tchernobyl.
Accidents industriels
En tant que radionucléide artificiel, le carbone 14 peut aussi quand il a été accidentellement ou volontairement libéré dans l'environnement être un polluant. Ainsi, à titre d'exemple, en France, près d'un ancien laboratoire de la société Isotopchim au lieu-dit « le Belvédère de Ganagobie » (30 km au nord ouest de Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence), des arbres ont bioaccumulé (de **** à 1997) des quantités significatives de carbone 14 provenant de rejets atmosphériques du laboratoire voisin qui produisait des marqueurs moléculaires radioactifs pour la chimie fine. L'IRSN a produit une fiche sur le C et l'environnement, après avoir évalué les conséquences radiologiques de deux hypothèses qui étaient :
le maintien du site en l'état, en particulier en laissant sur place les arbres et en continuant l’entretien du site qui est fait actuellement ;
l’enlèvement total ou partiel des arbres contaminés.
Les conclusions de l'IRSN sont que maintenir sur place des arbres conduit à un risque radiologique infime pour les riverains (moins d’un centième de dose annuelle due au carbone 14 présent naturellement dans l’environnement qui est de 12 microsievert), les conséquences pour les arbres ou l'écosystème étant difficiles à évaluer.
Des cas particuliers e**stent dont par exemple le carbone 14 d'essais nucléaires ou d'accidents (la catastrophe de Tchernobyl en particulier) ayant été capté et piégé par des plantes annuelles près du lieu d'un accident (ex : Artemisia absinthium après l'accident de Tchernobyl), et surtout par des arbres, qui dans leurs racines et dans leurs cernes peuvent piéger ce C pour des siècles voire des millénaires. Dans la partie la plus biodisponible de l'arbre, il est principalement localisé dans l'épaisseur de quelques cernes de croissance correspondant à l'époque de la contamination (bois formé durant quelques années, avant que le C n'ait eu le temps d'être dilué dans l'environnement) ; voir illustrations. Il peut être relargué lors d'incendies de forêt. Des années après, il pourra aussi repasser dans l'écosystème via les insectes xylophages et saproxylophages qui consommeront ces cernes « radiomarqués », ou les champignons qui le dégraderont.
Centrales électrogènes au charbon
Les centrales au charbon n'émettent, compte tenu de l'âge de la houille, que du carbone 12 (et du carbone 13) et diminuent légèrement la teneur du carbone en carbone 14 (à la surface terrestre). La radioactivité du charbon se trouve dans les cendres et est constituée principalement de celle de l'uranium, du radium et du thorium.
Essais nucléaires
Les essais nucléaires atmosphériques ont pratiquement doublé la concentration du C dans l'atmosphère de l'hémisphère nord, avant que les niveaux ne se réduisent à la suite du traité d'interdiction partielle des essais nucléaires.
Après la Seconde Guerre mondiale et le premier usage de la bombe atomique, les nombreux essais nucléaires atmosphériques des années 1960 ont libéré une grande quantité de divers radionucléides et radioisotopes (dont carbone 14) dans l'air ; assez pour doubler le taux normal de C de l'atmosphère, et par suite pour le faire augmenter dans la biomasse (et par suite dans la nécromasse).
L'** et la to**cologie nucléaire considèrent - hors quelques exceptions (voir plus bas) - que ce carbone 14 s'est largement dilué dans l'air et les mers, et que la part du C artificiel n'est plus distinguable de celui circulant naturellement (dont dans la biomasse qui contient plus de 100 fois plus de carbone que ce que contient tout l'air de la planète. Le stock global de carbone 14 de la biomasse a presque partout retrouvé son niveau d’activité d'origine.
Les spécialistes (et l'IRSN en France) considèrent que « Les scénarios catastrophiques de bioaccumulation rencontrés dans le cas de to**ques comme le mercure ou le DDT sont donc exclus dans le cas du carbone 14 ».
Incidence sur la radiodatation
Une conséquence de faibles rejets de carbone 14 dans l'environnement est de créer pour les chercheurs du futur des « anomalies » dans une datation par le carbone 14 faite sur les tissus ainsi marqués. Le carbone 14 ajouté artificiellement aura pour effet de fausser les résultats de la datation en donnant des âges apparents plus bas que ce qu'ils sont réellement, pouvant aller jusqu'à afficher des âges apparents négatifs si le marquage en carbone 14 est suffisamment important.
Inversement, la végétation le long des autoroutes et axes de grande circulation automobile présente un marquage négatif : le gaz carbonique métabolisé par cette végétation provenant majoritairement de combustibles fossiles, dont le carbone 14 a disparu après quelques centaines de milliers d'années, l'équilibre isotopique qui y est relevé peut correspondre à des datations de plusieurs milliers d'années, pour des plantes pourtant encore sur pied.
Radioactivité naturelle
Avec le potassium 40, le carbone 14 constitue la deu**ème source de radioactivité du corps humain.
碳14是碳元素的一种具放射性的同位素,于1940年2月27日由加州大学伯克利分校放射性实验室的马丁·卡门和萨姆·鲁本首被发现。它是透过宇宙射线撞击空气中的氮原子所产生。碳-14原子核由6个质子和8个中子组成。其半衰期约为5,730±40年,衰变方式为β衰变,碳14原子转变为氮-14原子。由于在有机材料中含有碳-14,因此根据它可以确定考古学,地质学和水文地质学样本的大致年代,其最大测算不超过6万年,而且没有参照的情况下误差较大。
在地球上有99%的碳以碳-12的形式存在,有大约1%的碳以碳-13的形式存在,只有兆分之一(0.0000000001%)是碳-14,存在于大气中。
放射性碳定年法
由于其半衰期达5,730年,且碳是有机物的元素之一,我们可以根据死亡生物体的体内残余碳-14成份来推断它的存在年龄。生物在生存的时候,由于需要呼吸,其体内的碳14含量大致不变,生物死去后会停止呼吸,此时体内的碳-14开始减少。由于碳元素在自然界的各个同位素的比例一直都很稳定,人们可透过测量一件古物的碳14含量,来估计它的大概年龄。这种方法称之为放射性碳定年法。 这个方法估计的大气碳-14含量通过植物年轮(最多可推算到大约10000年前)或者洞穴堆积物(例如钟乳石,最多可推算到大约45000年前)来推算。根据这个推算(更确切的说)对比年轮和洞穴堆积物就可以创建起碳-14的年代变化模型,从而获得其它样本的年龄。 不过,碳-14测年法最大测算时间不超过6万年,而且所测得的年代有颇大的误差。而且它的假定,即大气中的碳-14浓度不会随时间而改变,也与事实有落差。此外,碳-14测定法亦有可能受到诸如火山爆发等自然因素影响,因为在火山喷发时将地下大量气体和物质带到大气中,从而影响碳-14在某区域大气中的含量。所以,若没有其他年代测定方法(如:利用树木的年轮)来检订,单单依赖碳-14的测年数据并不完全可靠。随着现代工业的高速发展和大量化石燃料的应用,古代深藏地下的碳-14被排放到大气中并进入生物循环,放射性碳定年法的结果因此也十分容易受到干扰。
存在
化石燃料中 大多数人造材料(塑料)由化石燃料,诸如石油或者煤炭制成,其中包含着远古时期的碳-14。然而,石油蕴藏物中通常存有微量的碳-14,但所含的碳-14的量不稳定,误差范围可以从当时有机物中的1%到40000年之间碳-14曾经存在过的最高水平。这表明碳-14的浓度有可能会在自然界当中受到污染,例如细菌、地下放射性物质(例如,铀元素的衰变辐射) 或其它的碳-14的二次制造源。现存的碳-14在其碳质原料的同位素特征中有机会受到生物源污染或地质岩层附近环境的放射性污染。 人体中 在人体中,碳占整个身体质量的18%。生物体的每克碳内含有大约500亿个碳-14原子,其中每分钟大约有10个碳-14原子衰变。