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词典释义:
islamique
时间: 2023-10-07 19:10:43
[islamik]

a.伊斯兰教的

词典释义
a.
伊斯兰教的

常见用法
loi islamique伊斯兰教的教律
foulard islamique伊斯兰头巾

近义、反义、派生词
近义词:
musulman,  coranique,  mahométan
联想词
islamiste 伊斯兰; islam 伊斯兰教; musulman 伊斯兰教的; sunnite 逊尼派; chiite 什叶派; arabe 阿拉伯的; coranique 古兰经的,可兰经的; califat 哈里发; islamisme 伊斯兰教; terroriste 采取恐怖行动的; saoudien 沙特阿拉伯的,;
当代法汉科技词典

islamique adj. 清真的

短语搭配

garde révolutionnaire islamique伊斯兰革命卫队

organisation caritative islamique伊斯兰慈善组织

foulard islamique伊斯兰妇女遮巾;伊斯兰头巾

voile islamique伊斯兰教女子的面纱

loi islamique伊斯兰教的教律

réunion des experts sur du système bancaire islamique伊斯兰银行体制专家级会议

iran république islamique伊朗

le fondamentalisme islamique伊斯兰原教旨主义

calendrier islamique (Hijri)回历

République islamique d'Iran伊朗伊斯兰共和国

原声例句

En attendant les résultats de l'enquête, l'organisation Etat islamique a revendiqué l'attaque.

在调查结果出来之前,ISIS声称对这次袭击负责。

[RFI简易法语听力 2018年11月合集]

Ces généreuses donations, couplées à l'inaction prolongée des puissances occidentales, vont permettre à l'Etat islamique de devenir la plus puissante organisation terroriste au monde.

这些慷慨的捐款,加上西方列强的长期无所作为,将使ISIS成为世界上最强大的恐怖组织。

[Pour La Petite Histoire]

L’Iran pour la première fois frappée par les terroristes de l'Etat islamique. Deux attentats à Téhéran ont tué 13 personnes.

伊朗首次遭到 ISIS 恐怖分子袭击。德黑兰的两起袭击造成 13 人死亡。

[RFI简易法语听力 2017年6月合集]

Zéphyrin Kouadio : A quelques Kilomètre de là. En Syrie, les terroristes du groupe État Islamique sont sur le point de perdre la ville de Raqqa.

泽菲林·库阿迪奥:几公里远。在叙利亚, 伊西斯恐怖分子即将失去拉卡市。

[RFI简易法语听力 2017年10月合集]

Depuis la mi-octobre, les troupes irakiennes ont lancé une série d'opérations pour s'emparer des territoires repris à l'Etat islamique par les combattants kurdes.

自10月中旬以来,伊拉克军队发动了一系列行动,夺取了库尔德战士从ISIS夺回的领土。

[RFI简易法语听力 2017年10月合集]

L'armée irakienne cherche toujours aujourd'hui à éliminer les dernières poches de résistance des combattants de l'organisation Etat islamique dans la vieille ville de Mossoul.

伊拉克军队仍在试图消除ISIS战士在摩苏尔老城的最后抵抗。

[RFI简易法语听力 2017年7月合集]

Revendication de l'organisation de l'Etat islamique de l'attaque à la machette de deux policières en Belgique.

ISIS组织声称在比利时用砍刀袭击了两名女警察。

[RFI简易法语听力 2016年8月合集]

En Lybie, les  forces du gouvernement libyen d'union nationale  ont lancé aujourd'hui ce qu'elles appellent " la dernière phase" de leur offensive sur les positions encore contrôlées par l'organisation de l'Etat islamique  dans son bastion de Syrte.

在利比亚,利比亚民族团结政府部队今天对仍然由ISIS在其据点苏尔特控制的阵地发动了他们所谓的“最后阶段”的攻势。

[RFI简易法语听力 2016年8月合集]

Les documents échappés à l’Etat islamique pourraient jouer un rôle de premier plan dans de futurs procès.

逃脱ISIS的文件可能在未来的审判中发挥主导作用。

[RFI简易法语听力 2016年3月合集]

Et ont scandé des slogans contre l'Etat islamique.

并高呼反对ISIS的口号。

[RFI简易法语听力 2016年3月合集]

例句库

Le cas de l'Iraq et l'inquiétude largement partagée que suscite la République islamique d'Iran, notamment les récentes révélations concernant ses activités nucléaires, en sont des exemples flagrants.

伊拉克的情况和人们对伊朗的普遍关注,特别是在最近揭露其核活动之后,就是这一现实情况的例子。

La délégation de la République islamique d'Iran note avec satisfaction que le Comité des contributions a pris conscience du problème que posent les augmentations importantes des taux des quotes-parts d'un barème à l'autre et a envisagé les moyens d'y remédier.

伊朗代表团满意地注意到,会费委员会认识到分摊比率在两个比额表间大幅上升的问题,并考虑采取措施予以处理。

M. Awad (Égypte) exprime l'appui sans réserve du Mouvement des pays non alignés pour le projet de texte dans son ensemble et aussi pour la modification proposée par la République islamique d'Iran.

Awad先生(埃及)表示不结盟运动完全支持整个草案案文和伊朗的修正案。

M. Djacta (Algérie) dit que sa délégation appuie la modification qui est présentée par la République islamique d'Iran et qui clarifie le paragraphe.

Djacta先生(阿尔及利亚)说,阿尔及利亚代表团支持伊朗的修正案,该修正案阐明了该段的内容。

Le Président demande si les membres du Mouvement des pays non alignés souhaitent des consultations au sujet de la proposition de la République islamique d'Iran ou sur une autre question.

主席问不结盟运动国家是想就伊朗提案,还是就另一事项进行磋商。

Compte tenu du poids démographique et politique du monde islamique, la réforme du Conseil de sécurité revêt également une importance particulière, non seulement dans la perspective d'une efficacité accrue mais aussi pour assurer la représentation des principales civilisations, notamment la représentation convenable du monde islamique, dans toutes les catégories, d'un Conseil de sécurité élargi.

考虑到穆斯林世界巨大的人口和政治分量,无论是从提高效率的角度,还是从确保主要文明形式的代表性的角度,安全理事会的改革都有特别的重要意义,包括穆斯林世界在扩大后的安全理事会任何国家类别中的适当代表性。

La délégation chinoise se félicite de la volonté de la République islamique d'Iran et de l'Union européenne de résoudre cette question par la voie de la négociation, et espère que ces pourparlers aboutiront à brève échéance.

赞赏双方致力于谈判解决问题的决心,希望谈判早日取得具体成果。

Le Japon estime que, pour apaiser les inquiétudes de la communauté internationale, il est indispensable que la République islamique d'Iran respecte sincèrement toutes les exigences énoncées dans les résolutions de l'AIEA, y compris en suspendant toutes ses activités liées à l'enrichissement et au retraitement de l'uranium, sans exception.

日本相信,为了消除国际社会的严重关切,伊朗必须真诚执行原子能机构相关决议的所有要求,包括中止一切它与浓缩有关的活动和再处理活动。

À la lumière de ces éléments, il est tout aussi important que la République islamique d'Iran ratifie promptement son protocole additionnel, et continue de coopérer de manière constructive avec l'AIEA en lui fournissant des informations pertinentes et complètes et en l'autorisant à accéder à toutes celles qu'elle juge nécessaires.

在此方面,同样重要的是,伊朗应迅速批准其附加议定书,并继续同原子能机构积极合作,提供充分而完整的资料和任何原子能机构认为有必要的出入通道。

Le Japon veut croire que le processus de négociation engagé entre la République islamique d'Iran et l'Union européenne, représentée par les trois pays susmentionnés, aura une issue positive.

日本预计,欧盟3国/欧盟和伊朗之间目前的谈判将取得成功。

Il estime particulièrement important que la République islamique d'Iran, dans le cadre de ses négociations avec l'Union européenne, accepte de donner des « assurances objectives » suffisantes indiquant que son programme nucléaire a des fins exclusivement pacifiques.

特别是,日本认为至关重要的是,伊朗通过它同欧盟3国/欧盟的谈判同意对它的核方案只用于和平目的提供充分“客观的保证”。

Dans le cadre de ses échanges bilatéraux et multilatéraux sur le désarmement avec certains États dotés d'armes nucléaires et des membres de l'Union européenne, notamment de la déclaration conjointe de l'Iran et des Ministres des affaires étrangères français, allemand et britannique (21 octobre 2003), la République islamique d'Iran a toujours insisté pour que ces pays participent activement à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient.

伊朗在这些对话中始终敦促这些国家为在中东区域建立无核武器区作出积极贡献。

L'Australie a engagé vivement la République islamique d'Iran à conclure un protocole additionnel et à s'y conformer pleinement, afin d'aider à dissiper les inquiétudes au sujet de ses intentions dans le domaine nucléaire.

澳大利亚敦促伊朗缔结并充分适用补充议定书,以此为手段帮助减轻关于其核意图的担忧。

Il est apparu que la République islamique d'Iran mène un programme nucléaire de grande ampleur, ce qui soulève de réelles questions au sujet des intentions de ce pays.

伊朗现在披露了一个广泛的核方案,引起了关于其核意图的严重问题。

L'Australie juge inquiétant, surtout étant donné les tensions qui existent dans la région du Moyen-Orient, le projet qu'a la République islamique d'Iran de mettre au point des moyens et procédés technologiques tels que l'enrichissement de l'uranium qui sont susceptibles de donner lieu à une prolifération nucléaire.

澳大利亚关注伊朗发展浓缩铀等在扩散方面属于敏感的核技术的意图,而鉴于中东地区存在的紧张局势则尤为如此。

S'agissant de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes, la République islamique d'Iran estime que le Cadre d'action de Hyogo aura un effet positif considérable sur le plan de la coordination et contribuera à réduire notablement les pertes en cas de catastrophes, qu'il s'agisse des vies humaines ou des avoirs sociaux, économiques et environnementaux des communautés.

关于减少灾害问题世界会议,他说,《兵库行动框架》会对协调工作产生非常积极的影响,而且会极大地减少社区的人员伤亡及社会、经济和环境资产损失。

Mon pays s'oppose également à toute tentative injuste et suspecte d'associer ce phénomène criminel à une religion, à une culture ou à une région géographique spécifique, et nous restons fermement hostiles à toute velléité de l'associer à la religion islamique.

我国也反对所有将这一犯罪现象与特定宗教、文化或区域相联系的不公正和值得怀疑的企图。

Avec la religiosité croissante ces dernières années, des questions comme le port du foulard islamique ont ressurgi.

随着近年来日益高涨的宗教狂热,出现了戴头巾之类的问题。

La République bolivarienne du Venezuela réitère sa position selon laquelle l'examen du programme de développement nucléaire de la République islamique d'Iran doit rester dans le cadre de l'AIEA et s'effectuer sur la base de la transparence que le Gouvernement iranien offre et peut offrir.

委内瑞拉玻利瓦尔共和国重申其立场,即必须根据伊朗政府已经并能够提出的透明度措施,仍然在原子能机构范围内审议伊朗的核发展计划。

L'Organisation de la Conférence islamique se réserve donc le droit de s'abstenir de voter.

Pecsteen de Buytswerve先生(比利时)说,依循惯例,按提案的顺序进行表决,不失为一个妥当的做法。

法语百科

La Kaaba, située à La Mecque en Arabie saoudite, est le centre de l'islam. Les musulmans du monde entier viennent y faire leur pèlerinage.

Station d'Abraham pour l'érection de la Kaaba.

L'islam (arabe : الإسلام) est une religion abrahamique s'appuyant sur le dogme du monothéisme absolu (l'adoration du Dieu unique sans lui attribuer aucun associé) et prenant sa source dans le Coran, considéré comme le recueil de la parole de Dieu (arabe : الله, Allah) révélée à Mahomet, proclamé par les adhérents de l'islam comme étant le dernier prophète de Dieu, au VII siècle en Arabie. Un adepte de l'islam est appelé un musulman. L'islam revendique pour fondement et enseignement principal le tawhid (monothéisme, unicité et indivisibilité), c'est-à-dire le monothéisme le plus épuré où le culte est voué exclusivement à Dieu, sans lui attribuer aucun fils.

Les musulmans croient que Dieu est un et inimaginable (sans image), que l'âme est mortelle (y compris celle de Satan) et que le but de l'existence est d'adorer Dieu. Les musulmans croient également que l'islam est la version complète et universelle d'une foi primordiale qui a été révélée à plusieurs reprises par le passé à travers les prophètes, incluant Adam, Noé, Abraham, Moïse et Jésus. Ainsi, elle se présente comme un retour sur les pas d'Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant l'étalon-pied, la lieue de la Kaaba, le mille d'Abraham (milla ta Ibrahim), c'est-à-dire une soumission exclusive à la volonté d'Allah.

Le Coran reconnaît l'origine divine de l'ensemble des livres sacrés du judaïsme et du christianisme, tout en estimant qu'ils seraient, dans leurs interprétations actuelles, le résultat d'une falsification partielle: le Suhuf-i-Ibrahim (les Feuillets d'Abraham), la Tawrat (le Pentateuque ou la Torah), le Zabur de David et Salomon (identifié au Livre des Psaumes) et l'Injil (l'Évangile révélée).

Le Coran établit l'importance de la Sunna de Mahomet qui est connue par des transmissions de ses paroles, faits et gestes, approbations (y compris silencieuses), récits appelés hadîths, auxquels se réfèrent la majorité des musulmans pour l'établissement de règles juridiques (fiqh) permettant la compréhension et l'accomplissement des adorations du musulman au quotidien. Les différentes branches de l'islam ne s'accordent pas sur les compilations de hadiths à retenir comme authentiques. Le Coran et les hadiths dits « recevables » sont deux des quatre sources de la loi islamique, la charia, les deux autres étant l'unanimité (ijma’) et l'analogie (qiyas).

En 2010, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,6 milliard, soit 23,4 % de la population mondiale, ce qui fait de l'islam la deuxième religion du monde après le christianisme et devant l'hindouisme. C’est, chronologiquement parlant, le troisième grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques, après le judaïsme et le christianisme avec lesquels il possède un certain nombre d'éléments communs.

L’islam se répartit en différents courants, dont les principaux sont le sunnisme, qui représente entre 80 et 85 % des musulmans, le chiisme, rencontré principalement en Irak et en Iran, et le kharidjisme.

Étymologie

Le croissant et l'étoile verts, symboles politiques de l'islam.
Le croissant et l'étoile verts, symboles politiques de l'islam.

Le mot « islam » est la translittération de l’arabe الإسلام, islām , signifiant : « résignation », « reddition », « soumission », sous-entendant « à la volonté de Dieu ». Il s'agit d'un nom d'action (en arabe اسم فعل ism fi'l), qui désigne l'acte de se soumettre d'une manière volontaire, dérivé d'un radical sémitique, s.l.m, à l'origine d'une classe de mots signifiant la concorde, la complétude, l'intégrité ou la paix.

Le mot « islam » avec une minuscule désigne la religion dont le prophète est Mahomet. Le terme d'« Islam » avec une majuscule désigne la civilisation islamique dans son ensemble, « un ensemble de traits matériels, culturels et sociaux durables et identifiables ».

Le nom d'agent (en arabe اسم فاعل ism fā'il) dérivé de cette racine est مُسْلِم muslim « celui qui se soumet », à l'origine du mot français musulman. Le mot « Musulman » avec une majuscule désignait au sein de l'ex-Yougoslavie une des communautés nationales (nationalité distincte depuis 1974) et la désigne encore dans certains des États qui en sont issus. Au temps de l'inquisition du Troisième Reich, le mot correspondait à la traque de toute personne circoncise du prépuce comme présomption d'appartenance religieuse.

La religion musulmane a été désignée autrefois en français par le mot « islamisme » (comme « judaïsme », « christianisme », « bouddhisme », « animisme », etc). Mais ce terme tend à être remplacé par celui d'« islam », le mot « islamisme » s'étant spécialisé pour désigner les courants politiques radicaux ou non du revivalisme musulman. L'islamisme est une doctrine politique qui vise à l'expansion de l'islam.

Le mot Islam, qui peut alors porter une majuscule, a toutefois aussi en français un sens différent : il désigne, au-delà de la religion proprement dite avec sa foi et son culte, une puissance politique et un mouvement de civilisation général.

L'adjectif « islamique » qualifie tout ce qui se rapporte à l'islam en tant que religion et en tant que civilisation.

Les termes « islam » (soumission totale à la volonté divine) et « musulman » (soumis entièrement à la volonté divine) ne sont employés couramment en français que depuis le XX siècle . C'est pourquoi, on trouve encore, particulièrement dans les anciens romans de chevalerie, les termes mahométisme (anciennement mahométanisme) et mahométan, qui sont tombés en désuétude depuis plus d'un siècle. Les termes « mahométisme » et « mahométan » dérivent tous deux de « Mahomet ». Orthographié en français Mahomet (et en anglais Muhammad), le prénom du prophète de l'islam qui signifie en arabe « le loué », « le digne de louange », « le temple de la louange », fourche en « celui qui n'est pas loué ». En effet, il est à noter que le Ma marque en arabe la négation. Ces déformations à visée apologétique remontent aux premières traductions du Coran au XIIe siècle en Al-Andalus (Espagne musulmane) qui s'inscrivaient alors dans le cadre d'une entreprise de réfutation de l'islam et de meilleure connaissance de la religion adverse initiée par l'abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, et poursuivie par l'anglais Robert de Chester. Leur usage, actuellement, sans être insultant, prend le sens péjoratif de religion étrangère, inactuelle et surannée.

Histoire

L'islam est apparu en Arabie au VII siècle sous l'impulsion du prophète Mahomet. Un siècle après sa mort, un empire islamique s'est étendu depuis l'océan Atlantique à l'ouest jusqu'à l'Asie centrale à l'est. Celui-ci n'est pas resté unifié longtemps ; la nouvelle religion a rapidement connue un premier schisme (première fitna) et plus tard un deuxième schisme (deuxième fitna). Ensuite, il y eut des dynasties rivales réclamant le califat, ou la conduite du monde musulman, et beaucoup d’empires islamiques furent gouvernés par un calife incapable d'unifier le monde islamique.

Territoire sacralisé par les musulmans qui se mettent en état d'irham. Au moment de sa mort en 632, Mahomet avait réussi à réunir toute la péninsule arabique.

En dépit de ce morcellement de l'islam en tant que communauté politique, les empires des califes d'Abbassides, l’empire moghol et les Seldjoukides étaient parmi les plus grands et les plus puissants au monde. Les Arabes produisirent bon nombre de centres islamiques, de scientifiques, d’astronomes, de mathématiciens, médecins et d'illustres philosophes pendant l'âge d'or de l'islam (voir Sciences et techniques islamiques). La technologie s'épanouit ; un investissement soutenu dans les infrastructures, telles que des systèmes d'irrigation et des canaux; et surtout, l'importance de lire le Coran produisirent un niveau relativement élevé de l'instruction parmi la population.

Plus tard, aux XVIIIetXIX siècles, plusieurs régions islamiques tombèrent sous les puissances impériales européennes. Après la Première Guerre mondiale, les restes de l'Empire ottoman furent partagés sous forme de protectorats européens.

Bien qu'affectée par diverses idéologies, telles que le communisme, pendant une bonne partie du XX siècle, l'identité islamique et la prépondérance de l'islam sur des questions politiques augmentèrent au cours de la fin du XX siècle et le début du XXI siècle. La croissance rapide, les intérêts occidentaux dans des régions islamiques, les conflits internationaux et la globalisation influencèrent l'importance de l'islam dans le moulage du monde du XXI siècle.

Situation contemporaine mondiale

Carte des pays dont la communauté musulmane représente plus de 10 % de la population. En vert, les pays à majorité sunnite, en violet, ceux à majorité chiite, et en noir, ceux à majorité ibadiste.

En 2010, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,6 milliard, soit 23,4 % de la population mondiale. La diffusion de l'islam, hors du monde arabe, s'explique par les migrations et les conversions. L'islam est aujourd'hui la religion ayant la plus forte croissance démographique. Si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, l'islam pourrait dépasser le christianisme et devenir la première religion au monde d'ici 2070.

L'islam est la seule religion dont le nom figure dans la désignation officielle de plusieurs États, sous la forme de « République islamique ». Il s'agit alors officiellement de la religion d'État. Toutefois, ces États ne sont pas les seuls où l'imbrication du civil et du religieux est conforme à ce que veut la charia comme en Arabie.

Il peut se produire une confusion entre Arabes et musulmans, principalement à cause de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et la place centrale qu'occupe la langue arabe dans cette religion. Il y a environ 300 millions d'Arabes, dont la grande majorité est musulmane. En fait, 20 % seulement des musulmans vivent dans le monde arabe, un cinquième sont situés en Afrique subsaharienne, et la plus grande population musulmane du monde est en Indonésie, suivi par l'Inde. D'importantes communautés existent au Nigeria, Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine, en Europe, dans l'ancienne Union soviétique, et en Amérique du Sud. Il y a trois millions de musulmans aux États-Unis représentant 1 % de la population américaine et environ 2,1 millions en France selon l'INED et l'INSEE, principalement issus de l'immigration auxquels il faut ajouter les conversions, dont le nombre est très difficile à déterminer d'autant qu'il y a des conversions en sens inverse et des apostats.

Théologie musulmane : les cinq piliers de l'islam

Chahada gravée sur une colonne dans la Grande Mosquée de Kairouan, Tunisie.

Les piliers de l'islam sont les devoirs incontournables que tous les musulmans doivent appliquer. Les plus notables et respectés sont au nombre de cinq. Ces cinq piliers sont explicitement cités dans le Coran séparément, bien que le nombre de cinq n'est pas directement rapporté dans le Coran mais plutôt dans un hadith prophétique : « L'islam est bâti sur cinq piliers » :

la foi en un Dieu unique (tawhid), Allah, et la reconnaissance de Mahomet comme étant son prophète : « أشهد أن لا إله إلا الله و أشهد أن محمداً رسول الله » (Je témoigne qu'il n'y a de dieu qu'Allah et que Muhammad est le Messager d'Allah)

l'accomplissement de la prière quotidienne et ce cinq fois par jour, la salat ; الصبح (Al-Sobh) الظهر (Al-Dohr) العصر (Al-Asr) المغرب (Al-Maghreb) العشاء (Al-Ichâa)

الصبح (Al-Sobh)

الظهر (Al-Dohr)

العصر (Al-Asr)

المغرب (Al-Maghreb)

العشاء (Al-Ichâa)

l'aumône légale envers les nécessiteux, la zakât, si on est imposable : elle consiste en un prélèvement obligatoire de 2,5 % dès un seuil d'imposition de 20 dinars (évalués à 84 grammes d'or de 18 carats) ;

le respect du jeûne lors du mois de ramadan ;

le hajj, le pèlerinage à La Mecque au moins une fois dans sa vie, si on en a les moyens matériels et physiques.

La chahada (« déclaration de foi »), qui représente une partie credo islamique, consiste en une phrase très brève : « Je témoigne qu’il n’y a de vraie divinité qu'Allah et que Mohamed est Son messager. »

Théologie musulmane : les six piliers de la foi musulmane

Allah sur le cœur

Les piliers de la foi musulmane (« إيمان », « al imane ») sont les articles de foi auxquels tous les musulmans doivent croire. Pour l'essentiel, Mahomet a défini la croyance (ou la foi) par une parole qui signifie : « La foi (Imane) est que tu croies (1) en Dieu, (2) en Ses anges, (3) en Ses livres, (4) en Ses messagers et (5) en la réalité du jour dernier et (6) que tu croies en la réalité de la destinée, qu'elle soit relative au bien ou au mal ».

Dans la jurisprudence religieuse, l'adhérent à l'islam est nommé mouslim (musulman) et l'adhérant à l'imane est nommé mou'min (croyant, circoncis du cœur), sans pour autant faire de dissociation entre les deux car ces deux termes sont jugés indissociables et complémentaires du point de vue religieux.

En effet, l'imam Abou Hanîfa (mort en 150H/767G) a explicité la position musulmane concernant le rapport entre l'imane et l'islam en ces paroles: « Ils sont comme le revers et le plat de la main », c'est-à-dire qu'ils sont inséparables, et par conséquent tout musulman (mouslim) est considéré comme croyant (mou'min) et vice-versa.

Les juristes musulmans ont dit que sans une acceptation totale de la foi (imane) par le cœur, l'appartenance de quiconque à l'islam est invalide. De même, toute conversion à l'islam n'est valable que par la foi (imane) dans le cœur et additionnée de la prononciation verbale des deux « témoignages de foi » (Ach-Chahadah) à savoir par exemple « Je témoigne qu'il n'y a de vraie divinité que Dieu et je témoigne que Mouhammad est le Prophète de Dieu ». Cependant, il existe plusieurs degrés de croyants (mou'minoun).

Dans l'islam, la croyance et la pratique, le fond et la forme, sont intimement liées. En effet, les versets coraniques décrivent souvent le croyant mou'min comme étant « celui qui croit et pratique de bonnes œuvres ». Bien évidemment, il est alors question du mou'min complet. Toutefois ce lien met en lumière le fait que la spiritualité et l'action sont donc deux éléments fondamentaux qui participent de l'être du croyant. Les actes sont donc le reflet de la foi et ils ne valent que selon leurs intentions.

Allah

Allah écrit en arabe

Allah (avec l'article agglutiné) est le terme sans pluriel, ni genre, utilisé par les musulmans et arabophones chrétiens et juifs en référence à Dieu, alors que le mot 'ilāh (arabe : إله) est le terme utilisé pour une divinité, une déesse ou un dieu, en général.

Le fondement doctrinal de l'islam est que Dieu (Allah en arabe) est unique. Le symbole de l'unicité de Dieu (tawhid) se décompose en trois couleurs primaires selon une position dogmatique remontant à l'Imam Ibn Taymiyya au XIV siècle :

Allah est Un dans la Maîtrise (tawhid ar-Rouboubiya)

(Ou, la foi en la maîtrise d'Allah) C’est le fait de reconnaître les œuvres spécifiques à Allah (tel le fait de donner la vie, la mort, la subsistance…). Reconnaître Allah comme Maître c’est lui reconnaître :
- La création, Allah est Le seul Créateur
- La souveraineté, Allah est Le seul à détenir la souveraineté
- La gérance, Allah est Le Seul à gérer la création

Allah est Indivisible dans l'adoration ou l'obéissance (tawhid al Oulouhiya)

(Ou, la foi en la divinité d'Allah) C’est le fait de vouer tout acte d’adoration à Allah, en toute exclusivité.

« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent »

(Coran. Sourate 51, verset 56)

L’adoration telle que la définit Ibn Taymiyya est :

« Un terme qui englobe tout ce qu’Allah aime et agrée comme œuvre apparente ou cachée »

Allah est Impair dans le nom et les attributs (tawhid al asma wa sifat)

(Ou, la foi en ses nom et attributs) Allah dans le Coran s’est attribué un nom (voilé) et des qualificatifs, tout comme Mahomet dans sa sounna (traditions) a attribué à Allah un nom (voilé) et des qualificatifs, que tout musulman se doit d'accepter.

- Tous les attributs d’Allah sont parfaits puisque chacun d’entre eux désignent un qualificatif qui est lui aussi au summum de la perfection. C’est pourquoi les musulmans doivent invoquer Allah par ces attributs-là.

- Les attributs d’Allah sont tous parfaits, sans aucune faille.

« C’est à ceux qui ne croient pas en l’au-delà que revient le mauvais qualificatif, tandis qu’à Allah Seul est le qualificatif suprême et c’est Lui le Tout Puissant et le Sage »

(Coran. Sourate 16, verset 60)

Exemples d'attributs d'Allah : al-Wahid (l'unique) al-Rahmane (le miséricordieux) al-Rahime (le tout-miséricordieux) al-Afou (le tout-clément) al-Awal (le premier) al-Akhir (le dernier).

Ces trois composantes de l'unicité sont indissociables et forment à elles trois, le Tawhid, ou le premier pilier de la foi. Par conséquent, nul ne peut recevoir la lumière de l'islam s'il ne reconnaît pas dans son cœur, ne serait-ce que l'une de ses trois couleurs primaires.

La salle de prière de la Grande Mosquée de Kairouan, soutenue par une forêt de colonnes en marbres de couleurs et de provenances diverses.

Les théologiens musulmans affirment que les versets qui donneraient en apparence des organes ou un emplacement à Allah ne doivent pas faire sujet de comparaison avec une créature.

Dieu est décrit dans le Coran à plusieurs reprises. À titre d'exemple, les versets suivants :

« Dis : "Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui". »

(Coran. Sourate 112)

« Allah! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même "al-Qayyum". Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. À lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. Son Trône "Kursiy" déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand. »

(Coran. Sourate 2, verset 255)

Selon un hadîth, il est mentionné qu'Allah a quatre-vingt-dix-neuf attributs parfaits (asma'ou l-Lahou l-housna) révélés par Dieu, qui permettent au musulman qui les connaîtrait par cœur et les utiliserait, d’entrer au paradis. Le Coran cite des attributs comme al-'ahad (Celui Dont les perfections sont sans rapport avec les caractéristiques des créatures) ou ar-rabb (Celui à Qui nous nous devons d’obéir), Al-Malik (Celui à Qui ce monde appartient en réalité et en totalité et Celui Dont la domination est absolue et exempte de toute imperfection) qui ne sont pas cités dans le hadith précédant. Un autre hadith affirme qu’Allah possède un nom inconnu des gens du commun. Selon une version de ce hadith, ce nom est qualifié de الأعظم "Al-Adham" qui veut dire "le plus grand" ou "le plus noble".

Comme dans la tradition juive, le nom propre de Dieu est ineffable.

Les Anges

Le Coran affirme l'existence des anges, cette croyance est obligatoire pour tout musulman qui est inscrite dans les six piliers de la foi (imane), qui sont les messagers (en arabe ملك malak veut dire messager) de Dieu (comme ses homologues dont l'hébreu (malakh) et le grec (angélos)) dont ils exécutent ou transmettent les ordres. Du point de vue coranique, ils ne possèdent pas de libre arbitre contrairement aux djinns (êtres de feu) et aux humains et de ce fait sont soumis et adorent Dieu de la meilleure façon possible. Les quelques missions des plus essentielles des anges sont de communiquer les révélations de Dieu, de le glorifier, d'enregistrer les œuvres des hommes et de servir d'instruments dans les affaires humaines notamment pour Mahomet, de prendre l'âme des personnes au moment de leur mort et d'avoir une spécificité à leurs résurrections. Les musulmans croient que les anges sont faits de lumière, ils sont par ailleurs décrits dans ce verset par exemple : "Louange à Allah, Créateur des cieux et de la terre, qui a fait des Anges des messagers dotés de deux, trois, ou quatre ailes. Il ajoute à la création ce qu'Il veut, car Allah est Omnipotent." (sourate 35:1). Ainsi l'Islam confirme l'imagerie actuelle qu'on se fait d'eux, il existe comme les humains des anges de genres masculins et féminins bien qu'ils ne peuvent procréer.

L'ange Gabriel joue un rôle d'une importance considérable comme ayant transmis la parole coranique à Mahomet.

L'ange Raphaël correspond à « Israfil » en arabe .

Iblis

Il y a particulièrement un vif débat au sein de la congrégation au sujet d'Iblis où deux avis sont opposés sur l'appartenance de Satan parmi les djinns (êtres de feu), ou à son stade particulier d'ange déchu. Les salafistes (tenants du dernier avis) fondent leur position sur la (seule) lecture de la sourate Al-Baqara, alors que les soufis (tenants du premier avis) fondent la leur sur celle de la sourate Al-Kahf notamment.

Selon le Coran, le péché d'Iblis est l'orgueil (compris en islam comme une fierté volée).

Les Écritures

Selon le récit religieux musulman, les écritures révélées sont au nombre de 104 comme le rapporte ce hadîth : « Le grand compagnon Abou Dharr a demandé au Prophète (Que Dieu l’élève d’avantage en grade) (dans le sens) : « Combien de Livres Dieu a-t-Il révélés, ô Messager de Dieu? Le Prophète (Que Dieu l’élève d’avantage en grade) répondit : 104 Livres. » » (Rapporté par Ibn Habban)

Les plus connus sont le Coran (qour’ân) révélé à Mahomet, la Torah (tawrât) révélée à Moïse, les Psaumes (zaboûr) révélés à David, l'Évangile (injîl) révélé à Jésus. Il y aussi référence aux feuillets d'Abraham et de Moïse dans le Coran. Selon les musulmans, le Coran est le dernier des livres révélés, car Mahomet est pour eux le dernier prophète et, de toutes ces écritures révélées, seul le texte du Coran serait demeuré intact. Le texte des autres livres révélés aurait été falsifiés sur Terre, mais préservés dans les cieux.

Le Coran

Calligraphie de la Sourate Al-Fatiha, sur une omoplate de chameau.

Le Coran (القرآن al qourān, « lecture » ou « lectionnaire ») est le livre le plus sacré des musulmans. C'est le premier livre connu à avoir été écrit en arabe, qu'il a contribué à fixer . Les musulmans le considèrent comme la parole de Dieu, transmise à Mahomet.

Selon le récit religieux musulman, cette transmission de l'archange Gabriel à Mahomet aurait eu lieu de manière fragmentaire par voie auditive externe, par la voie du rêve prophétique ou par la voie de la révélation divine (وحي Wahy), durant une période de vingt-trois ans.

Étant illettré, ce sont certains de ces compagnons lettrés par exemple Zayd ibn Thâbit, qui ont mis par écrit les versets du Coran au fur et à mesure des révélations qu'eut Mahomet. Ces versets étaient écrits sur des feuillets, pièces de cuir, os plats prélevés de carcasses d'animaux. En somme, tout support sur lequel les scribes pouvaient écrire les versets que Mahomet dictait.

C'est le premier calife et beau-père de Mahomet, Abou Bakr As-Siddiq, qui, peu après la mort du prophète de l'islam (en 632), à la demande de Omar ibn al-Khattâb lorsqu'un grand nombre de compagnons ayant mémorisé le Coran par cœur furent tués à la bataille d'Al-Yamama, met le scribe du prophète Zayd ibn Thâbit à la tête d'un comité ayant pour mission de réunir tous les passages récités de son vivant pour les sauvegarder dans un écrit déposé entre les mains de sa fille Aïcha, veuve de Mahomet. Lorsque le deuxième calife Omar ibn al-Khattâb lui succède, il réunit le texte en un seul volume qui passa alors chez sa fille Hafsa, également veuve de Mahomet. C'est le troisième calife et gendre de Mahomet, Othmân ibn Affân (**4-656), à la suite de divergences de récitations survenues entre irakiens et syriens, qui demanda à Hafsa de lui prêter le manuscrit en sa possession pour fixer un texte unique et officiel à partir de cette édition et expédier des copies reliées dans les différentes provinces musulmanes. Afin d'éliminer tous risques d'erreurs, le comité n'accepta que les écrits qui avaient été rédigés en présence de Mahomet et exigea deux témoins fiables à l’appui, qui avaient réellement entendu Mahomet réciter les versets en question. Malgré ces efforts pour prévenir tout schisme à l'intérieur de l'islam, les kharidjites, par puritanisme, ont rejeté notamment comme apocryphe la sourate Yusuf du Coran (dit d'Othmân), en ce qu'elle évoquerait en des termes scabreux la femme du Potiphar d'Égypte s'entichant du beau Joseph (Youssef dans le récit coranique) et ce, en dépit du récit biblique convergent quant à cette affaire.

Acquis aux vues des mutazilites , le calife Al-Ma’mūn à Bagdad, vers 820 proclame le Coran, manifestation de l'attribut de Allah appelé « Kalâm de Allah », par dogme, incréé, éternel et inimitable. Les débats houleux se prolongeront ainsi jusqu'au IX siècle. Ahmad Ibn Hanbal, aux prises avec une véritable inquisition musulmane, ayant assigné le rôle des autres écrits - hadîth, sunna — déclare finalement le Coran incréé de la première à la dernière page. Il ne peut donc pas avoir été écrit, précédé, ni prolongé. Son origine n'est pas humaine.

Une école coranique à Touba (Sénégal)

Cependant cette non création du Coran n'est mentionnée explicitement ni dans le Coran ni dans les hadiths.

La seule étude du texte se résume à l'apprendre par cœur et à en rechercher le sens transmis, et à le mettre en pratique. Il est au cœur de la pratique religieuse de chaque musulman. Pour celui-ci, le Coran est un livre saint qui n'aurait pas subi d'altération après sa révélation, car Dieu a promis que ce livre durerait jusqu'à la fin des temps : le texte ainsi que sa signification sont préservés sur Terre, c'est-à-dire qu'ils existent et sont détenus par la majorité selon un hadith de Mahomet, mais cela n'empêche en rien l'existence de mauvaises interprétations chez ceux qui ne sont pas « versés dans la science ».

Le Coran est divisé en cent quatorze chapitres nommés sourates, de longueurs variables. Ces sourates sont elles-mêmes composées de versets nommés âyât (pluriel de l'arabe âyah, « signe », « lettre » ou « révélation »). L'ordre des versets et sourates tel qu'on le connaît a été dicté par Mahomet.

S'il n'y a qu'un seul Coran, il existe 7 lectures canoniques nommées Qirâ’at. En effet, lorsque le Coran a été fixé par écrit avec la Vulgate d’Outhman, il a été précisé ultérieurement la voyellisation établissant les règles de la psalmodie. Seules deux variantes de lectures du Coran (Qirâ’at) sont véritablement connues de la plupart des musulmans et ont fait l'objet d’une réelle diffusion dans le monde arabe : la lecture occidentale (en Afrique) ou lecture de Médine est connue sous le nom de « lecture de Warch » ; et la lecture orientale (en Asie) ou lecture de Koufa est connue, quant à elle, sous le nom de « lecture de Hafs », chaque nom étant tiré du nom du spécialiste de cette science. La différence entre les lectures tient avant tout à la psalmodie, la manière de lire, de prononcer. C’est d’ailleurs pour cela que l’on parle de « lecture ». Mais il existe aussi et surtout des différences dans le découpage des sourates en versets, autrement dit dans la "dimension" des versets, ce qui explique également les différentes modalités de psalmodie.

La plupart des musulmans ont un grand respect pour le Coran et font les ablutions, c'est-à-dire se lavent comme pour faire les prières, avant de le toucher et de le lire. Les vieux exemplaires sont brûlés, et non détruits comme du vieux papier. Le statut théologique du texte le met en effet à l'écart de toute autre chose : le texte contenu dans le livre est censé être une manifestation de la puissance de Dieu et est considéré par les musulmans comme un miracle accordé à leur prophète.

La plupart mémorisent au moins une partie du Coran dans sa langue originale, l’arabe. Cette partie correspond aux versets nécessaires pour faire les prières quotidiennes. Ceux qui ont mémorisé le Coran en entier sont connus sous le nom de hāfiz.

Dogme de l'arabité

Le dogme de l'arabité proclame que le Coran a été révélé à Mahomet dans sa langue.

« en une langue arabe très claire. »

(Coran. Sourate 26, verset 195)

Selon le récit religieux musulman, la langue arabe aurait été révélée à Adam en 29 lettres de l'alphabet. Et Mahomet de préciser que : « Lâ est une seule lettre » (c'est-à-dire la négation et non pas la hamza qui marque seulement un coup de glotte).

Il existe plusieurs traductions du Coran de l’arabe vers des langues étrangères. De nombreuses versions modernes présentent le texte arabe sur la page de droite (l'arabe s'écrivant de droite à gauche) et la traduction sur la page de gauche (les écritures occidentales comme le français s'écrivant de gauche à droite).

Selon le récit religieux musulman, certains compagnons du prophète de l'islam (sahabas) auraient traduit des parties du Coran de son vivant. Ainsi, le compagnon Salman le Perse aurait traduit la première sourate Al-Fatiha (indispensable pour la prière) en persan, à la demande expresse des musulmans perses, leur permettant ainsi de prier avec la version persane « jusqu’à ce que leur langue se soit allégée à [la prononciation de la langue] arabe ». De même, le cousin germain de Mahomet, Jaafar ibn Abi Talib, aurait traduit en guèze les versets relatifs à la conception virginale de Jésus au Négus d'Éthiopie, lorsqu’il y fut envoyé comme ambassadeur avant l'Hégire .

Toutefois, après la mort de Mahomet, les courants les plus conservateurs de l'islam ont exprimé un refus catégorique de traduire le Coran considérant que la traduction n'est plus la parole de Dieu. Certains musulmans pensent en effet que le Coran n'existe que dans sa version originale en langue arabe et que les traductions étant d’origine humaine sont imparfaites et faillibles et aussi en raison de caractéristiques polysémiques proprement intraduisibles de l’arabe, et enfin parce que le message aurait été révélé exprès dans cette langue. Ils considèrent donc les traductions seulement comme des commentaires ou des interprétations de sa signification, et non comme le Coran lui-même. L’explication et l’explicitation (rendre explicite l'implicite) du Coran dans toute autre langue que l’arabe ou en arabe, est communément admise.

Dogme de l'inimitabilité

En réponse à ses contradicteurs, le dogme de l'inimitabilité proclame que le Coran est un miracle et qu'aucune parole humaine ne saurait le surpasser en beauté. Son inimitabilité sert le double objectif de prouver l'authenticité de :

l'origine divine du Coran comme émanant du créateur ;

la prophétie de Mahomet à qui il a été révélé comme messager pour le genre humain.

Il s’appuie sur un verset coranique « Dis: "Même si les hommes et les djinns s´unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne sauraient produire rien de semblable, même s´ils se soutenaient les un les autres" ».

(Coran. Sourate 17, verset 88)

Selon la tradition islamique, un certain Musaylima al-kadhdhâb a tenté, en vain, de relever ce défi, déclarant à ses compatriotes du Nejd venus le trouver pour contrer la prophétie de Mahomet : « A moi aussi, l'ange Gabriel m'a apporté une sourate pareille », puis tournant en dérision la sourate Al-Fil notamment : « Dans la sourate L'éléphant, je vois l'éléphant. Qu'est-ce que c'est que l'éléphant ? Qu'est-ce qu'il signifie ? Qu'est-ce que ce quadrupède ? Il a une queue, et un bout de queue, et une longue trompe. Certes, c'est une création de notre Dieu le magnifique. ». Par ailleurs, un certains nombre de poètes, dont Bashâr Ibn Burd (†784), Abū al-ʿAtāhiyya (†828), Al-Mutanabbi (†965) et Abu-l-Ala al-Maari (†1058), ont écrit des textes dépassant, selon eux, le Coran en éloquence.

Plusieurs recherches actuelles réinterrogent ce concept d'inimitabilité. En effet, Jean-Jacques Walter avance l'écriture du Coran par plusieurs auteurs à partir de textes préexistants. Le style du Coran, lui-même, fait débat et est considéré par Oliver Leaman comme syntaxiquement « maladroit » et « laid ». En sens contraire, Anne-Sylvie Boisliveau, dans son étude, souligne que l'aspect unifié du style du texte et de l’argumentation nous démontrerait qu'il y a un « auteur » plutôt qu'un ensemble d’ « auteurs » en ce qui concerne la part quantitativement la plus importante du Coran qu'elle appelle « le discours sur le statut du texte coranique », et que le Coran aurait été composé à l'époque du Prophète. Par ailleurs, elle analyse que le caractère déroutant du Coran pour le lecteur occidental (habitué à la rhétorique grecque) viendrait en particulier de la rhétorique sémitique. L'historienne Silvia Naef explique que selon elle, il n'existerait pas différentes couches rédactionnelles dans le Coran mais que seul l'apparition de points diacritiques a pu modifier les différentes divergences et canoniser la lecture du Coran au VIII siècle .

Selon plusieurs recherches numériques (avec ou sans l'aide de l'informatique), tout le livre serait construit sur le nombre 19 (nombre premier, c'est-à-dire indivisible en un nombre entier).

Ses prophètes

Les musulmans considèrent que l’envoi des prophètes est une miséricorde et une grâce d'Allah pour ses créatures, car la raison à elle seule ne permet pas de connaître tout ce qui sauve dans l'au-delà. Leur fonction principale est donc de montrer aux gens le chemin, la voie (la charia) qui mène au bonheur éternel. Et pour prouver leur véracité, Allah les a appuyés par des faits hors du commun, à savoir les miracles qui constituent des défis implacables que personne ne peut contrecarrer ni imiter.

Tous les prophètes d'Allah ont fait valoir un bon comportement et une conduite exemplaire. Ils sont nécessairement immunisés contre la mécréance, les grands péchés et les petits péchés reflétant une bassesse de caractère, ceci avant et après la mission prophétique. Le premier est Adam et le dernier est Mahomet.

Selon l'islam tous les prophètes sont soumis à Dieu, c'est-à-dire musulmans et ont tous appelé les gens à entrer dans sa religion. En effet, sa signification est croire en un Dieu unique sans rien lui associer et de croire au message de Mahomet envoyé pour son époque.

Les textes expliquent qu'Adam a inauguré la fonction prophétique, tandis que c’est par Mahomet, le dernier, qu’elle a été clôturée. Leur nombre est très grand, citons quelques-uns : Abraham (Ibrâhîm), David (Dâwoûd), Isaac (Ishâq), Ismaël (Ismâ'îl), Jacob (Ya'qoûb), Jean-Baptiste (Yahyâ), Jethro (Chou'ayb), Job (Ayyoûb), Jonas (Yoûnous), Joseph (Yoûçouf), Loth (Loût), Moïse (Moûçâ), Noé (Noûh), Salomon (Soulaymân), Zacharie (Zakariyyâ), Jésus (Issah).

Mahomet

Le nom de Mahomet, suivi de son titre "Messager d'Allah", inscrit sur la porte de la Mosquée de Médine en Arabie saoudite.

Il est possible de faire une histoire des représentations de Mahomet, mais pas une biographie historique au sens moderne du terme. L’ensemble des données non islamiques sur la vie de Mahomet ne dépassent pas une page.

Le chef religieux, politique et militaire arabe Mahomet (محمد en arabe), dont le nom est parfois aussi transcrit par Mohammed, Muhammad, etc. en français est le fondateur de l'islam et de l'oumma, la « matrie» en quelque sorte (sans aucune idée de communautarisme, mais au contraire d'universalisme). Il est considéré comme le dernier prophète du monothéisme par les musulmans et il n'est reconnu comme prophète que par cette congrégation. Ils ne le considèrent pas comme le fondateur d'une nouvelle religion, mais pensent qu'il est le dernier d'une lignée de prophètes de Dieu (du monothéisme) et considèrent que sa mission est de restaurer la foi monothéiste originale d'Adam, Abraham et d'autres prophètes, foi qui avait été corrompue par l'homme au cours du temps.

Selon le Coran, pendant les 23 dernières années de sa vie, Mahomet dicte des versets, qu'il reçoit d'Allah par l'intermédiaire de l'ange Gabriel (Jibril), à des fidèles de plus en plus nombreux convaincus par ce nouveau message. Le contenu de ces révélations sera compilé moins de 20 ans après la mort de Mahomet en un ouvrage, le Coran, livre saint des musulmans.

Hadiths

Décorations à l'intérieur de la médersa Tilla-Kari de Samarcande en Ouzbékistan. Un joyau exceptionnel de l'architecture islamique.

Les hadiths sont les paroles ou actes de Mahomet considérés comme des exemples à suivre par la majorité des musulmans. Les é***** de jurisprudence madhhabs considèrent les recueils de hadiths comme des instruments importants permettant de déterminer la sunna, la « tradition » musulmane. Le hadith était à l'origine une tradition orale qui rapportait les actions et coutumes de Mahomet. Cependant, à partir de la première fitna, au VII siècle, ceux qui ont reçu les hadiths ont commencé à questionner les sources des paroles. Leur crédibilité est généralement proportionnelle au crédit des témoins qui les ont rapportés. Cette chaîne de témoins est appelée isnad. Il est généralement admis que c'est pendant le règne du calife ʿUmar II, au VIII siècle, qu'ont commencé les transcriptions par écrit de grands recueils de hadiths, qui se sont stabilisés au siècle suivant. Ces recueils sont, encore aujourd'hui, pris comme références dans les sujets en rapport avec le fiqh ou l'histoire de l'islam. Les authentiques sont admis par l'ensemble des musulmans sunnites.

Une grande majorité de sunnites considèrent les hadiths comme des suppléments et des clarifications essentielles au Coran. Dans la jurisprudence islamique, le Coran contient le germe de nombreuses règles de comportement attendues d'un musulman. Cependant, de nombreux sujets, religieux ou profanes, ne sont pas encadrés par des règles coraniques. Les musulmans croient donc qu'en examinant le mode de vie, ou sunna, de Mahomet et ses compagnons, ils pourront découvrir les comportements à imiter et ceux à éviter. Les penseurs musulmans trouvent utiles de savoir comment Mahomet ou ses compagnons ont expliqué les révélations, ou à quelle occasion Mahomet les a reçues. Parfois, cela clarifiera un passage qui semblerait obscur autrement. Le contexte pouvant totalement bouleverser le sens que l'on peut donner à un verset. Les hadiths sont aussi une source historique et biographique.

Ils sont considérés comme une source d'inspiration religieuse par les sunnites et les chiites, alors que les coranistes considèrent que le seul Coran est suffisant.

Les chiites ont toutefois plus de réserves à l'égard des recueils sunnites car ils valident plutôt leur point de vue, ce qui fait qu'ils ont élaboré leurs propres ouvrages.

L'au-delà

Selon l'islam un certain nombre d'évènements surviennent après la mort dont les plus importants sont :

Le jour du jugement : Il surviendra après la fin du monde dont seul Dieu connait l'échéance. La durée sera de 50 000 ans. La terre sera une autre terre ainsi que les cieux. Allah jugera les gens sans intermédiaire.

Les étapes seront : La résurrection physique : elle marque le début du jour du jugement. Les gens seront ressuscités par Allah, nus et incirconcis, afin d'être jugés. Le rassemblement : tous les gens seront rassemblés en un lieu pour se faire juger. L'exposition des actes : chacun verra exposés ses actes, bons ou mauvais. La rétribution : en fonction de leurs actes, les gens seront récompensés ou châtiés. La balance : les actes seront comparés, bons contre mauvais. Le pont (al-sirat) : il relie la nouvelle Terre aux abords du paradis et il sera dressé au-dessus de l'enfer dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, les « infidèles » chuteront (ceux qui n'acceptent pas le Coran). Le bassin (al-kawthar) : chaque communauté aura son bassin dont boiront les musulmans pieux avant d'entrer au paradis. L'intercession : avec la permission d'Allah, ses prophètes, ainsi que d'autres pieuses personnes ou le coran, intercèderont pour les musulmans qui méritent le châtiment (Tawassoul) L'enfer (jahannama) : c'est un endroit dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, seront châtiés les « infidèles ». L'interprétation des versets coraniques relatifs à la « durée » du séjour infernal est l'objet de développements théologiques. Le paradis (al-janna) : c'est une demeure de félicité éternelle réservée aux personnes unifiant Dieu, ainsi qu'aux personnes sincères. La vision du Seigneur : les musulmans verront Allah, sans notion de distance et sans qu'il y ait un doute sur cette vision.

La résurrection physique : elle marque le début du jour du jugement. Les gens seront ressuscités par Allah, nus et incirconcis, afin d'être jugés.

Le rassemblement : tous les gens seront rassemblés en un lieu pour se faire juger.

L'exposition des actes : chacun verra exposés ses actes, bons ou mauvais.

La rétribution : en fonction de leurs actes, les gens seront récompensés ou châtiés.

La balance : les actes seront comparés, bons contre mauvais.

Le pont (al-sirat) : il relie la nouvelle Terre aux abords du paradis et il sera dressé au-dessus de l'enfer dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, les « infidèles » chuteront (ceux qui n'acceptent pas le Coran).

Le bassin (al-kawthar) : chaque communauté aura son bassin dont boiront les musulmans pieux avant d'entrer au paradis.

L'intercession : avec la permission d'Allah, ses prophètes, ainsi que d'autres pieuses personnes ou le coran, intercèderont pour les musulmans qui méritent le châtiment (Tawassoul)

L'enfer (jahannama) : c'est un endroit dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, seront châtiés les « infidèles ». L'interprétation des versets coraniques relatifs à la « durée » du séjour infernal est l'objet de développements théologiques.

Le paradis (al-janna) : c'est une demeure de félicité éternelle réservée aux personnes unifiant Dieu, ainsi qu'aux personnes sincères.

La vision du Seigneur : les musulmans verront Allah, sans notion de distance et sans qu'il y ait un doute sur cette vision.

La majorité des musulmans croient à la question, au supplice et à la félicité de la tombe. Ceci n'est pas mentionné dans le Coran mais dans la Sunna. Selon cette dernière, après la mort, toute personne sera questionnée dans sa tombe par deux anges du nom de Mounkar et Nakir : « Qui est ton Seigneur ? Qui est ton prophète ? Quelle est ta religion ? ». Les musulmans pieux répondront correctement à ces questions et auront la félicité dans leur tombe, tandis que les non-musulmans et certains musulmans désobéissants n'y répondront pas correctement et seront châtiés.

La prédestination du bien et du mal

La prédestination fait partie des fondements essentiels de l'islam. Elle consiste à croire que tout ce qui se produit dans ce monde - qu’il s’agisse de nos actes volontaires ou involontaires - est prédestiné par Allah. Ce qui arrive était écrit. Les évènements survenus étaient inéluctables. Sa volonté se réalise toujours selon sa sagesse éternelle. Ainsi, toute chose – bonne ou mauvaise - qu'Allah a su qu’elle existera se réalisera en temps voulu. Et celle dont Allah n’a pas voulu l’existence, ne se réalisera pas. Par conséquent, si tous les gens se mobilisent pour nous faire profiter d’un bienfait ou pour nous causer un mal qui ne nous a pas été prescrit, ils n’y parviendront pas.

Allah a tout prescrit dans le « tableau préservé » (al-lawhou al-mahfoûdh) comme l'apprend le Coran : « C'est Nous (Allah) qui ressuscitons les morts. Nous faisons inscrire ce qu'ils ont fait et les conséquences de leurs œuvres. Et Nous avons dénombré toute chose dans un Tableau clair. »

Du reste, il est à noter que cette question du destin est à ce point controversée au sein de la congrégation et en dehors, qu'elle a conduit l'imam Abou Hanîfa (mort en 150H/767G) à mettre en garde contre l'écueil de la mécréance en voulant aborder ce mystère : « Ne savez-vous pas que celui qui examine le libre-arbitre est comme celui qui examine les rayons du soleil, plus il l'observe de près, plus il devient perplexe ».

Eschatologie islamique

Îsâ (Jésus de Nazareth) est un prophète, dont le retour est attendu à la fin des temps. À son propos, il est écrit dans le Coran que Jésus n'a pas été tué ni crucifié mais qu'il a « été élevé vers Dieu ». Plus clairement, ce serait Judas, avec l'apparence de Jésus, qui aurait fini arroseur arrosé.

Il y a une controverse parmi les musulmans quant à l’existence de l'Antéchrist. Ce dernier ne serait pas expressément mentionné dans le Coran, mais il est incontesté que certains hadîths parlent de lui et du fait que Jésus le combattra à la fin des temps.

Avant la double venue du Christ et de l'Antéchrist, la plupart des musulmans (sunnites et chiites) croient à l'émergence du (roi ) Mahdi (littéralement, le « bien-guidé »).

Le djihad

Il ne faut pas confondre le « djihad » avec le « djihadisme », qui est une doctrine islamiste encensant le djihad armé (sous couvert de distinction du « djihad majeur » d'avec le « djihad mineur » pour relativiser l'un par rapport à l'autre).

Le mot « djihad » (جهاد en arabe) signifie « abnégation », « effort », « résistance », « lutte » ou « combat », voire « guerre sainte ». C'est un devoir religieux pour les musulmans.

Classiquement, on distingue quatre types de djihad : par le cœur, ou par la parole, ou par la plume, et par l'épée ; les trois premiers constituant une obligation individuelle (fard ayn), le dernier constituant une obligation collective (fard kifaya).

D'obligation individuelle

Selon la doctrine musulmane sunnite, Mahomet aurait dit : « Celui d'entre vous qui assiste à un acte répréhensible, doit le changer par la plume ; s'il en est incapable, qu'il le fasse par la parole ; et s'il en est incapable, qu'il le fasse dans son cœur ; c'est le degré minimum de la Foi » . Il va sans dire que des trois cas subsidiaires, c'est le djihad intellectuel qui apparaît comme étant le plus méritoire.

D'obligation collective

Le djihad défensif

En islam, le recours à la force est un monopole du chef de l'État. Sous sa forme militaire, le djihad n'incombe qu'aux hommes pubères, puisque les femmes, les enfants, les insensés et les malades en sont exonérées. Il consiste pour les musulmans à défendre leur religion, leurs personnes, leurs biens, leurs frontières, au besoin jusqu'au sacrifice de leur vie. Toutefois, le suicide et a fortiori les attentats-suicides sont expressément interdits par le Coran. Plusieurs sourates condamnent en effet le suicide et promettent même l'enfer aux défunts. Pour les sunnites, le djihad ne peut jamais être déclarer contre des musulmans. Pour les chiites (littéralement, les « partisans »), le djihad ne peut être décréter que par le Mahdi . Pour les kharidjites (littéralement, les « sortants » ou « dissidents »), le djihad serait le « sixième » pilier de l'islam .

Le djihadisme

L'origine des attentats-suicides reste, à ce jour, incertaine. Selon Ehud Sprinzak, les attentats-suicides seraient à mettre en relation avec les assassinats perpétrés par la secte chiite des Haschischins (littéralement, « mangeurs de haschich », afin de faire croire aux pressentis qu'ils sont d'ores et déjà au Paradis ; à l'origine du mot « assassin » en français) au XI siècle. Au XVIII siècle, le suicide de l' « assassin », déjà associé au martyr, est utilisé par des communautés musulmanes de la côte malabar en Inde en lutte contre les européens . Selon Noah Feldman, les premiers attentats-suicides pourraient remonter aux anarchistes européens du XX siècle. Toujours est-il que, selon Constance Sereni, la stratégie militaire des attaques kamikazes (à l'échelle de masse) serait plutôt une innovation du vice-amiral japonais Ônishi Takijirô au XX siècle .

Selon Noah Feldman et Denis MacEoin, depuis 1983 (lorsque des militants chiites ont fait exploser la caserne des Marines américains au Liban), l'attentat-suicide a « pénétré la conscience culturelle islamique » (dit Feldman) sous couvert de djihad « musulman » et subséquemment, de culte des martyrs (chahid), ce qui a permit sa banalisation malgré l'interdiction coranique du suicide, et autorisé par la suite des musulmans (sunnites ou chiites) à perpétrer des attentats-suicides.

Les rites musulmans

Ablations traditionnelles

La nature primitive (fitra) fixe aux musulmans 5 ablations traditionnelles :

la circoncision des garçons ;

l'épilation des poils du pubis et des aisselles pour les deux sexes ;

le coupage des ongles ;

la taille de la moustache : elle ne doit pas être épaisse, ni broussailleuse ;

la taille de la barbe : elle ne doit pas dépasser la largeur d'une main, à partir du menton, c'est-à-dire à hauteur de la base du cou (tôlia).

La « circoncision » des filles (euphémisme pour l'excision) n'est nulle part mentionnée dans le Coran. Selon les sociologues congolais, Régine Tchicaya-Oboa, Abel Kouvouama et Jean-Pierre Missie, l'excision fait débat entre les commentateurs « sunnites » qui défendent l'excision soit comme recommandation, soit comme obligation, soit « sous la pression de l'Etat » comme un acte interdit. En Guinée (pays à majorité sunnite), les musulmanes défendent l'excision comme une obligation religieuse. Selon le sociologue ivoirien Marcel Kouassi, « certains adeptes d'un islam traditionaliste » s'appuient sur plusieurs hadiths qu'ils considèrent comme « authentiques » pour défendre cette « tradition ». Selon Habib Ellouze, l'excision s'expliquerait par le fait que : « dans les régions où il fait chaud, les gens sont contraints d'exciser les filles à titre de thérapie, car, dans ces régions, les clitoris sont trop grands et gênent l'époux [...] On excise ce qu'il y a en plus, mais ce n'est pas vrai que l'excision supprime le plaisir chez les femmes, c'est l'Occident qui a exagéré le sujet. L'excision est une opération esthétique pour la femme ».

En effet, pour fonder leurs fatwas contemporaines, les salafistes se prévalent en particulier d'un hadith attribué à Mahomet selon lequel il aurait dit à une exciseuse de Médine : « Effleure et n’abuse pas, car elle rend le visage plus rayonnant et plus agréable pour le mari ». Or, ce hadith est signalé dans le recueil de l’imam Abou Dawoud (mort en 888) qui le juge, lui-même, comme étant sur le fond, « non authentique » et, sur la forme, « faible » quant à la chaîne de transmission. Dans le même sens, l'imam Ahmed ibn Hanbal a rapporté que le transmetteur (Mohammed Bin Said Al-Masloub) a inventé pas moins de quatre milles hadiths qu'il a attribué à Mahomet et qu'il a été crucifié par le calife abbasside Al-Mansur pour athéisme (zandaqa).

Toutefois, l'une des plus grandes références des salafistes, le cheikh al Albani (mort en 1999), une des figures du wahhabisme saoudien, l'a authentifié dans sa « correction » contemporaine de l'imam Abou Dawoud selon les critères de son école juridique. Cette constitution de preuve par soi-même fait débat. Outre le fait que l'excision est jugée comme une transformation et une déformation de la création de Dieu par la blessure et l'amputation, les soufis retournent l'accusation salafiste d'innovation religieuse (bid'ah) par un autre hadith de Mahomet selon lequel : « Ma Oumma ne s’accordera jamais sur une erreur».

Pour mettre un terme à ce débat récurrent, le grand imam de la Mosquée Al Azhar au Caire, l'une des plus grandes références du monde sunnite, a fermement condamné l'excision dite pharaonique (car elle est attestée dès cette époque) au motif que les textes qui la recommandent (sous couvert de « circoncision islamique » ou même d'égalité entre les hommes et les femmes) sont totalement trafiqués par les salafistes pour habiller juridiquement ce qu'il considère comme un syncrétisme. Ce rite de passage et de reconnaissance de la petite fille dans sa société perdure tout autant chez les Falashas, les juives d'Éthiopie, que chez les Coptes, les chrétiennes d’Égypte.

Tabous alimentaires

La loi islamique fournit un ensemble de règles prescrivant ce que les musulmans doivent manger. Ces règles spécifient ce qui est halal (halāl), c'est-à-dire légal. Ces règles se trouvent dans le Coran, qui décrit aussi ce qui est haram (harām), c'est-à-dire illégal. Il existe aussi d'autres règles venant s'ajouter à celles-ci qui ont été émises dans des fatwas par des mujtahids ; mais elles ne sont suivies que par leurs propres disciples et non l'ensemble des musulmans.

La loi islamique interdit aux musulmans de consommer de l'alcool (et plus spécifiquement d'être ivre), de boire ou de manger du sang et ses produits dérivés, et de manger la viande d'animaux carnivores (par nature ou par définition) ou omnivores comme le porc et ses produits dérivés (la composition de certains savons peut contenir de la graisse animale à base de porc, avec la mention Lardate de sodium sur le produit ; la gélatine de porc peut également entrer dans la fabrication des bonbons, des glaces, des gâteaux, des yaourts, avec la mention E441 sur l'emballage), le singe, le chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas considérés comme carnivores). Pour que la viande d'un animal terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière adéquate par une personne sensée (parmi les musulmans ou les « gens du Livre » ou « gens de la Bible ») tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal ne doit donc pas être étourdi par un procédé mécanique, électrique ou gazeux, ni a fortiori tué par ébouillement ou électrocution, et la carcasse ne doit être saignée qu'à vif, après vérification du tranchant. Concrètement, l'animal allongé, la tête placée dans la direction de la Mecque, est abattu par le sacrificateur qui invoque, juste avant chaque abattage, le nom de Dieu (Allah en arabe) en proclamant « Bismallah Allahou Akbar », ce qui signifie « Au nom de Dieu le plus grand ». Par respect pour la vie animale, les membres doivent être dénoués avant toute incision. En cas d'abattage multiple, l'animal ne doit pas être torturer par la vue du sort qui l'attend. Tant que l'animal n'a pas expiré, le sacrificateur doit, en outre, surseoir à la découpe de la viande. Différentes règles s'appliquent aux poissons. En général, les poissons à écaille sont toujours halal, bien que certaines fatwas déclarent les poissons dépourvus d'écailles (comme le poisson-chat) et les coquillages comme haram. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent être suspendues quand un musulman risque de mourir de faim et qu'aucune nourriture halal n'est disponible.

L'abattage rituel islamique est appelé dhabiha (dhabīḥah) D'après certaines fatwas, l'animal ne peut être abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que d'après le verset 5:5 du Coran, l'abattage peut être fait par des « gens du livre » ou « gens de la Bible ». La viande kasher est considérée comme halal.

Calendrier islamique

Les phases de la lune forment la base du calendrier islamique .
Les phases de la lune forment la base du calendrier islamique .

L’an 1 de ce calendrier a débuté le premier jour de l’hégire, le 1 Mouharram (le 15 ou le 16 juillet 622 de l’ère chrétienne, selon les auteurs théologiens ; la première époque est dite « astronomique », la seconde « civile »). Ce calendrier a été adopté dix ans après cet événement. On indique qu’une date est donnée dans ce calendrier en ajoutant la mention (calendrier musulman), (calendrier hégirien), (ère musulmane) ou (ère de l’Hégire); ou en abrégé, (H) ou (AH) (du latin anno Hegirae). Ce calendrier est caractérisé par des années de 12 mois lunaires qui sont plus courtes que les années solaires. Une année lunaire compte 11 jours de moins qu'une année solaire.

Chaque mois démarre au premier croissant de Lune visible à partir de la nouvelle Lune : selon l’endroit d’où est effectuée l’observation, le mois peut démarrer plus ou moins tôt.

Il est à noter qu'il existe un conflit méthodologique quant à la fixation de la date de début du ramadan. Contre la méthode oculaire (qui ne requiert aucun clergé), la société secrète des frères musulmans milite régulièrement pour la méthode dite scientifique, c'est-à-dire celle des calculs astronomiques, sur la base d'une réinterprétation d'un verset du Coran. Cependant, le début du ramadan n'a jamais été fixé autrement que par l'observation du premier croissant de lune dans le ciel, à l'époque de Mahomet, de ses compagnons, et des musulmans sunnites des premiers siècles suivant la Sunna, et aucune information fiable ne permet d'établir d'autre méthode.

Fêtes musulmanes

Dans l'islam, deux fêtes sont particulièrement sacrées : l'Aïd al-Adha et l'Aïd el-Fitr.

L'Aïd al-Adha (Grand Aïd) est célébré le dixième jour du dernier mois du calendrier islamique, en commémoration du sacrifice d'Abraham sur le Rocher de la Fondation, et coïncide avec le pèlerinage à La Mecque, le cinquième pilier de l'islam.

L'Aïd el-Fitr (Petit Aïd) qui tombe le premier du mois de Chawwal célèbre la fin du jeûne du mois de Ramadan.

D'autres jours ou mois sont également fêtés comme : Achoura. Le jeûne de Achoura n'est pas obligatoire mais il est recommandé. Pour les sunnites il s'agit, dans la continuité du jeûne instauré par Moïse, de remercier Dieu, pour avoir sauvé le peuple Hébreu, dans sa fuite hors d'Égypte. Pour les chiites, c'est surtout la date anniversaire de la mort de l'imam Husayn, petit-fils de Mahomet.

Ramadan : Le mois de ramadan est le temps du jeûne pour les musulmans. Il correspond au quatrième des cinq piliers de l'Islam. C'est un temps privilégié pour se recueillir, prier, lire le Coran, etc. La rupture du jeûne se fait en général en famille, avant une nuit de prières, le tarawih.

Laylat al-Qadr (La nuit du Destin, une des nuits de la fin du mois du Ramadan) : anniversaire de la révélation du Coran vers 610.

Mawlid ou Fête du Mawlid-ennabaoui "Moulad" : Le Mawlid est l'anniversaire de Mahomet. L'anniversaire de Mahomet n'a jamais été célébré de son époque, ni par ses compagnons, ni par les musulmans sunnites des premiers siècles, et aucune information fiable ne permet d'en établir la date réelle. Cette fête n'a pas le caractère religieux des deux Aïds. Cependant, des traces de cette célébration existent dans la tradition musulmane. Il y a un vif débat au sein de la congrégation au sujet de la célébration du Mawlid qui opposent régulièrement les salafistes aux soufistes. Selon une position dogmatique de l'imam Ibn Taymiyya (revendiqué par les deux), « Même si nos prédécesseurs ne le faisaient pas et qu’ils avaient de bonnes raisons, il n’y a rien qui soit contre ». Et d'ajouter encore : « Célébrer et honorer la naissance du Prophète et en faire un moment exceptionnel, comme le font certains, est une bonne chose en laquelle réside une grande récompense, à cause de la bonne intention d’honorer le Prophète ». Ce débat a rebondi avec la question de la célébration de l'anniversaire de l'imam Mohammed ben Abdelwahhab et ce, durant une semaine en Arabie saoudite .

Culture

Musique

Chauffage de bendirs (tambours sur cadre), Sidi Bou Said, Tunisie.

Selon la doctrine musulmane sunnite, Mahomet aurait dit à son épouse Aïcha conduisant une femme apprêtée à son mari (pour la nuit de noces) : « Ô Aïcha, vous n'avez fait aucun divertissement ? Pourtant, les Ansârs aiment les divertissements ! » (dans Al-Boukhârî, Ahmad et autres). Dans d'autres versions de cette hadith, Mahomet aurait ajouté : « Pourquoi n'avez-vous pas dépêché avec elle une femme qui joue du tambour et chante quelque chose ? ». Aïcha demanda : « Que doit-elle chanter, ô Envoyé de Dieu ? ». Mahomet aurait répondu : « Qu'elle chante ceci : "Nous sommes venues à vous, nous sommes venues à vous. Saluez-nous donc, que nous vous saluions. N'eût été l'or rouge, vos campagnes n'auraient pas pris. N'eût été le froment brun, vos vierges n'auraient pas grossies." ».

Toutefois, ce rapport à la musique fait toujours débat dans le monde musulman. Dans les textes présentant la vie de Mahomet, en raison de certaines contradictions et/ou divergences d'interprétations, différents courants de pensée allant de l'interdiction de la musique à son autorisation s'opposent. Il y a par exemple un vif débat au sein de la congrégation au sujet du mot « flûte » (de Satan) où deux avis sont opposés sur le sens littéral d' « instrument de musique » pour les salafistes, ou le sens métaphorique de « mensonge» pour les soufis. Il est à noter particulièrement l’interdiction complète wahhabite de la danse et des chants, qui seraient des manifestations sataniques selon cette obédience, les docteurs wahhabites allant même jusqu'à interdire la musique faisant l'éloge de Mahomet qui est pourtant une pratique ordinaire chez les sunnites et les chiites.

Architecture

Mosquée de Cordoue en Espagne. Actuellement utilisée comme une cathédrale.

L'architecture islamique a été appelée l' « architecture du voile » parce que la beauté réside dans les espaces intérieurs (cours intérieures et pièces) qui ne sont pas visibles de l'extérieur (avec un point de vue dans la rue) et que l'on peut voir sans être vu (derrière un moucharabieh). La puissance infinie de Dieu est évoquée par la répétition des concepts mathématiques et des formes géométriques qui suggèrent l'infini. Les formes humaines ou animales sont le plus souvent écartées au profit de formes végétales et ce, pour ne pas concurrencer Dieu dans son monopole de la création. Le feuillage est fréquent mais généralement stylisé ou simplifié. La calligraphie arabe est utilisée pour décorer l'intérieur d'une structure au moyen de citations du Coran. En outre, l'utilisation de formes grandioses tel que les grands dômes, les hauts minarets, et les larges cours sont destinées à rappeler la grandeur de Dieu et procurer un sentiment d'élévation spirituelle.

Représentations en peinture et sculpture

Les sunnites ne sacralisent pas d'icônes. Selon plusieurs hadîths de Mahomet, la malédiction de Dieu s'abat sur toute personne produisant (par le dessin, la sculpture…) un être doté d'âme y compris les animaux, car cela est considéré par eux comme allant contre l'esprit du monothéisme. Un certain aniconisme voire un iconoclasme plus ou moins strict existe donc dans l'islam. Ainsi, les musulmans se servent plutôt de versets du Coran calligraphiés comme dans le palais de l'Alhambra, des formes géométriques (arabesques) ou de représentation de la Kaaba pour décorer les mosquées, les maisons et les lieux publics.

En revanche, les chiites n'éprouvent pas de gêne à la reproduction de visages humains, comme ceux de personnalités cultes telles Ali et Hussein, alors que plusieurs hadiths laissent penser que cela est proscrit par Mahomet. En effet, contrairement aux Arabes, les Perses, à l'époque médiévale, disposaient déjà d'une longue tradition artistique (en matière de peinture et de sculpture) qui a perduré même après l'arabisation et l'islamisation de la Perse.

Symboles

La Grande Mosquée de Kairouan est l'une des œuvres majeures de l'architecture musulmane ayant servi de modèle à plusieurs mosquées tant en Tunisie que dans l'ensemble du Maghreb. De plan arabe, elle possède une vaste cour à portiques et une salle de prière hypostyle. Fondée en 670, elle date dans sa forme actuelle du IX siècle, Kairouan, Tunisie.

On associe souvent le symbole du croissant et de l'étoile à l'islam, bien qu'il lui soit antérieur. Selon Whitney Smith, le croissant est déjà utilisé sur les emblèmes, artefacts religieux et bâtiments de la Carthage punique. On retrouve le symbole du croissant dans l'Empire byzantin, repris à sa chute par l'Empire ottoman. Lorsqu’il apparaît sur le drapeau ottoman, ce symbole est rapidement généralisé aux autres pays musulmans comme symbole de l’islam, alors qu’il pourrait être, à l’origine, propre à l'Afrique du Nord. Ensuite de l'arabisation et surtout de l'islamisation de la région, le croissant est complété par une étoile à cinq branches pour les cinq piliers de l'islam. En parallèle, l'étoile, initialement à huit branches, n'a été rajoutée sur le drapeau turque qu'en 1844 avant alignement sur cinq branches et généralisation à l'ensemble du monde musulman.

Un des symboles islamiques est la couleur verte. Le vert résulte de la combinaison du jaune et du bleu. Du temps de Mahomet, les premiers drapeaux brandis par les musulmans étaient verts. Les drapeaux brandis par les Fatimides étaient également verts. Toutes personnes se réclamant des Ahl al-Bayt portaient un turban vert. L'attrait de cette couleur est simple : les Arabes étant un peuple du désert, le paradis a pour eux été décrit comme verdoyant, où des sources d'eau couleraient en abondance, où les fidèles porteront des habits de soie verts. Avant l'islam, la légende d'al-Khadir (celui qui est vert), témoigne de l'importance de cette couleur pour ce peuple. Enfin, Mahomet aurait déclaré que le vert était sa couleur préférée et portait souvent des habits et un turban de cette couleur. Autrefois, seuls les califes étaient autorisés à porter un turban de cette couleur. On retrouve la symbolique du vert comme symbole du panarabisme aujourd'hui.

La cloche est un symbole rarement utilisé dans l'art islamique bien qu'un hadîth relatif à un échange de Mahomet et de El-Hareth ibn Hicham nous décrive la vision de Mahomet comme accompagnée d'un tintement de cloches : « […] la Révélation me vient tantôt comme le bourdonnement d'une cloche […]». Néanmoins on note par exemple la présence d'une grosse cloche très ancienne à la mosquée de Xi'an en Chine ou encore sur le minaret de la mosquée de la ville Saint-Louis au Sénégal.

Organisation

Le califat

Dinar (en or estampé) du cinquième calife fatimide al-Aziz (r. 365-386 H / 975-996 J.-C.), frappée à Mahdia en 380 H / 990 AD. Conservé au Musée archéologique d’Aqaba, Aqaba, Jordanie. Diamètre: 18 mm, poids: 4 g.

Les califes (arabe : خليفة signifiant « lieutenant », « successeur » ou « représentant »)) désignent les successeurs de Mahomet. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance, dans le cadre de la charia : c'est le dirigeant temporel et spirituel de l'Oumma, la « matrie» en quelque sorte (sans aucune idée de communautarisme, mais au contraire d'universalisme).

Un différend entre sunnites et chiites conduira le califat à se diviser en deux visions très distinctes : l'une élective, l'autre héréditaire. Les premiers considèrent que le calife doit être élu pour ses qualités morales et islamiques, mais appartenir à la tribu de Quraych (tribu de Mahomet dont le monopole est récusé par les kharidjites). Les seconds considèrent que seul un successeur filial de Mahomet peut prétendre à ce titre. Dans ces conditions, un seul calife, Ali ibn Abi Talib (cousin de Mahomet), a pu faire consensus entre sunnites et chiites pour diriger l'ensemble de la « matrie».

Mahomet est mort sans désigner de successeur et sans laisser un système pour en choisir un, mais plusieurs actes ont poussé l'unanimité des musulmans de l'époque à conclure qu'il préférait Abu Bakr (de son vivant même lorsqu'il était malade, il lui a demandé, et à personne d'autre, de diriger la prière). Par conséquent, le califat a été établi. Le calife a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l'oumma, la « matrie». Le titre khalifat rasul Allah, signifiant « successeur du messager de Dieu » est devenu le titre courant.

Les sunnites ne reconnaissent que les califes Abou Bakr As-Siddiq, Omar ibn al-Khattâb, Othmân ibn Affân, Ali ibn Abi Talib, Al-Hassan ibn Ali et Omar ibn Abd-al-Aziz comme « bien guidés » ou « bien inspirés » par Dieu.

En 1517, le califat passe aux Ottomans

Les chiites ne reconnaissent que le quatrième calife, étant Ali, père de tous les imams. Les chiites estiment que le calife suivant, Yazīd I a été coupable de la mort d'Hussein, et par là toute succession de califes aurait perdu sa légitimité. Par ailleurs, il existe une controverse autour du statut de musulman de Yazīd Ier.

Certains califes étaient souvent appelés amīr al-mu'minīn أمير المؤمنين « commandeur des croyants ». Le titre a été raccourci et francisé en « émir ».

Aucun des premiers califes n'a dit avoir reçu des révélations divines, comme ce fut le cas pour Mahomet, soucieux de rester dans le droit chemin et craignant Allah. Mahomet étant le dernier prophète, aucun des califes n'a dit être un nabī, « prophète » ou un rasul « messager divin ». Les révélations faites à travers Mahomet ont rapidement été codifiées et écrites dans le Coran, qui a été accepté comme autorité suprême, limitant ainsi ce que le calife pouvait diriger. Cependant, les premiers califes étaient les chefs spirituels et temporels de l'islam, et insistaient sur le fait que l'obédience au calife en toutes choses était la marque d'un bon musulman. Le rôle est devenu cependant strictement temporel avec l'ascension des oulémas, et l'éloignement de certains califes de la pratique pure de la religion.

Après les quatre premiers califes (Abou Bakr, Omar, Uthman et Ali ibn Abi Talib), le titre a été revendiqué de manière controversée par les Omeyyades, les Abbassides et les Ottomans, ainsi que par d'autres lignées en Espagne, en Afrique du Nord et en Égypte. La plupart des dirigeants musulmans portaient simplement le titre de sultan ou émir, et prétaient allégeance à un calife qui avait souvent peu d'autorité. Le titre n'existe plus depuis que la république de Turquie a aboli le califat ottoman en 1924.

Alors que le califat a été un sujet de discorde entre dirigeants musulmans, il a été peu évoqué depuis 1924. De nombreux musulmans souhaiteraient le rétablissement du califat, mais des restrictions ainsi que l'activité politique de nombreux pays à majorité musulmane, combinés aux obstacles pratiques à l'unification de plus de cinquante États-nations en une seule institution ont limité les efforts pour le faire revivre.

La loi islamique

La roue du Paon, symbole de la charia.

La charia (littéralement, « le chemin menant à l'abreuvoir ») est la loi islamique. Depuis la Constitution de Médine, elle n'a cessé de s'amplifier. Selon Yadh ben Achour , il est inexact de penser que la charia est inerte et immuable. Elle évolue en fonction des changements de conjonctures diplomatiques et sociologiques. Y voir un système condamné à la pure stagnation est faux. Ben Achour cite ainsi de nombreux exemples d'adaptations de la charia dans une analyse rigoureusement scientifique . Selon des recherches conduites par le Réseau international de solidarité WMUML en 2011 sur les lois dites islamiques (dénommées à tort charia), il s'avère qu'en réalité, elles seraient basées sur la tradition et la coutume. Le terme charia est instrumentalisé par les autorités religieuses ou gouvernementales du pays afin de leur donner une soi-disant légitimité religieuse, mais avant tout pour établir, réétablir ou renforcer le patriarcat de la société.

Le Coran est la source principale de la jurisprudence islamique (fiqh). Pour les Sunnites, la Sunna n'est pas un texte en soi comme le Coran, mais signifie l'ensemble des actes et paroles du prophète. La place des hadîths fait l'unanimité dans la loi islamique. Tous les religieux admettent de contredire leurs jugements personnels si un hadith authentique va à l'encontre de ce jugement. Deux ouvrages compilent les hadiths authentiques: le "Sahîh" d'Al-Bukharî et celui de Muslim. Mais les salafistes prennent aussi en considération de récents travaux d'authentification de hadîths de l'imam Al-Albani au XX siècle. Le consensus (’ijmâ') et le raisonnement juridique (qiyâs) sont généralement considérés comme les sources tertiaires et quaternaires de la charia, mais ceci est contesté par certains religieux selon qui seuls le Coran et les hadiths sont sources de droit, comme certains salafistes.

La loi islamique couvre tous les aspects de la vie, depuis les sujets très généraux de gouvernement et de politique étrangère jusqu'aux sujets de la vie quotidienne. Les normes juridiques qui ont été inscrites expressément dans le Coran sont appelées hudud et traitent spécifiquement des cinq infractions pénales que sont ; le délit de vol (avec la main), le terrorisme (avec le pied), l'apostasie (avec les yeux), l'adultère et la diffamation, l'homicide (volontaire) étant classé au-dessus de ces cinq infractions et juste au-dessous de l'associationnisme. Pour chacune de ces infractions, une « dissuasion pénale » appelée hadd est édictée. Le Coran détaille aussi les normes relatives à l'héritage, au mariage, les « satisfactions équitables » pour coups et blessures et homicides (involontaires), ainsi que des « us et coutumes » régissant les fêtes, la charité et la prière. Cependant, ces prescriptions et ces prohibitions peuvent être très générales, c'est pourquoi les détails de leur application pratique sont renvoyées à la Sunna. Les docteurs de l'islam (oulémas) ont développé des normes juridiques à partir de ces règles générales, s'appuyant aussi pour se faire sur les hadiths et leurs interprétations.

Sources sunnites de droit

En matière de droit musulman, les sunnites s'accordent sur les sources suivantes :

Pour les musulmans le Coran a été révélé par Allah ce qui en fait la première source de législation dans l'islam.

Les hadîths, l'ensemble des dires et faits du Prophète, est la seconde source de législation. La sunna (« tradition ») a été rassemblée et classée par les savants sunnites dans plusieurs œuvres comme Mouhammad al-Boukhârî dont le Sahih est tenu comme le « livre le plus sûr après le Coran ».

La troisième source de législation est l'unanimité, al ijmâ', sur le fondement d'un hadith de Mahomet selon lequel les musulmans ne s'entendront jamais sur une erreur.

La quatrième source est l'analogie, al-qiyâs (القياس, littéralement « la mesure ») qui permet de tirer le jugement d'une chose pour laquelle il n'y a pas de législation à partir du jugement sur une chose analogue.

Seules ces quatre sources de droit font consensus entre les quatre é***** de droit sunnites. Toutefois, il est à noter que certaines de ces sources de législation ont été mises en œuvre après la mort de Mahomet et sont considérées comme illicites (haram) par d'autres groupes de l'islam organisés en rite ou madhhab.

Clergé

Lancement de l'Adhan à Médine.

Récitation de la Sourate Al-Fatiha à La Mecque.

La hiérarchie musulmane est la suivante : Le muezzin fait l'appel à la prière. L'imam dirige la prière. Le recteur de la mosquée dirige la mosquée. Le cheikh est un homme d'âge mûr, un chef de clan. Le mufti ( arabe: مفتي ) est un jurisconsulte. Quand des musulmans sont divisés sur un sujet particulier, ils peuvent recourir à l'arbitrage d'un mufti, qui peut leur donner des éclaircissements sur l'interprétation de la charia, des hadîths et souvent des problèmes de fatwas. Le faqih ( arabe: فقيه ) est un érudit de la jurisprudence. Le mouhaddith est un spécialiste du hadith. Le cadi est un juge dans un tribunal islamique. L'ouléma, 'âlim (arabe: عالِم), est le docteur de l'islam, ce qui en fait le gardien de la tradition musulmane et homme de référence. Dans le Coran, al-'Alîm (arabe: العليم), l'omniscient est l'un des nombreux noms de Dieu. Le molla ou mollah (Ayatollah ou Hodjatoleslam) est un érudit musulman dans des pays dont le langage a une influence perse (arabe : mawlān, مولًى, pl. mawâlin, موالٍ aide ; défenseur ; seigneur). Il est la plus haute autorité pour les chiites.

Jusqu'en 1055, le calife détenait le pouvoir temporel (politique et militaire) et spirituel (théologique et judiciaire).

En Europe et dans certains pays musulmans, les gouvernements réclament un alignement de la formation des imams sur la formation des ministres des autres religions, c'est-à-dire trois ou quatre ans d'étude au minimum.

Dans le sunnisme

Carte postale de 1900 montrant le minbar (chaire utilisée par l'imam pour son prêche) de la Grande Mosquée de Kairouan. Cette chaire du IX siècle, toujours en place dans la mosquée, est le plus ancien minbar encore intact du monde musulman.

Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. Principale différence avec le chiisme, l'imam n'est pas un prêtre mais bien un membre de la communauté musulmane qui conduit la prière : il est « celui qui se met devant pour guider la prière » et n'est pas forcément un théologien : en arabe, l'imam veut dire « modèle », « exemple » ou « guide », et dans le sunnisme, il suffit que l'imam soit musulman, sage, connaissant les piliers de l'islam et ait appris une grande partie du Coran par cœur pour être au service d'une congrégation religieuse. Le muezzin, celui qui fait l'appel à la prière, n'est pas un prêtre non plus.

L'islam reconnaît divers niveaux de compétences religieuses parmi ses fidèles : L'explication du Coran se nomme tafsîr. Et l'ijtihâd est la recherche de solutions nouvelles à partir des textes de référence pour répondre aux problématiques des populations musulmanes sur leurs affaires religieuses (عِبادات [`ibādāt], pratiques cultuelles, pl. de عِبادة [ibāda]) ou sociales (مُعامَلات [mu`āmalāt], « comportements », pl. de مُعامَلة [mu`āmala]) dans une condition sociale, politique ou économique inédite.

al-mujtahid al-mutlaq, capable de « se battre » en absence de texte, comme l'indique la racine de mujtahid, pour en tirer une casuistique, rapprocher des textes traitant des sujets similaires et en tirer la synthèse, élaborer les principes juridiques sans référence à une école particulière. Ces compétences sont reconnues exceptionnelles et rarissimes ;

al-mujtahid al-mutlaq al-muntasib, le même mais dans le cadre d'une école interprétative ;

al-mujtahid fil-madh'hab, dans le cadre d'une école interprétative, capable d'élaborer des réponses juridiques sur des questions nouvelles ;

al-'âlim al-mutabahhir, le vulgarisateur des grands anciens qui doit connaître le Coran et la Sunna ;

al-'âmîy, celui qui ne connaît que les grandes lignes de l'islam.

Les savants exégètes sont considérés comme les « héritiers » ou « successeurs » des prophètes.

Dans le chiisme

Le chiisme orthodoxe de la branche usuli (clergé des ayatollah) reconnaît (contrairement aux Chiites Akhbari), a contrario, un clergé à plusieurs niveaux hiérarchiques, tandis que le sunnisme rejette cette idée d'un clergé central jouant le rôle d'intermédiaire obligé. Par bien des aspects, l'islam, pour sa partie sunnite, est une religion décentralisée.

Chez les chiites, le titre d'imam désigne le chef spirituel et temporel de la communauté musulmane (calife pour les sunnites). Il est porté par les descendants d'Ali ibn Abi Talib (premier imam) et de Fatima Zahra (fille de Mahomet) jusqu'au douzième imam (Mahdi). Les imams sont considérés comme les dépositaires du sens secret de la révélation coranique et comme les seuls successeurs légitimes de Mahomet.

Les grandes variantes théologiques de l'islam

Les croyants se partagent en trois branches principales : le sunnisme rassemble environ 90 % des musulmans, le chiisme environ 10 %, l'ibadisme (division du kharidjisme) moins de 1 %.

Principaux courants de l'islam.
Principaux courants de l'islam.

La relation directe de l'homme à Dieu par le Coran et la liberté religieuse vont amener une multiplication des tendances religieuses. L'absence de clergé permet l'existence de différentes normes juridiques, et différentes é***** religieuses. À la mort du prophète, des différences religieuses importantes et la conquête arabe fulgurante provoquent des rivalités politiques. Beaucoup de questions sur la liberté de l'homme, le péché, la foi, etc. conduisent à la constitution de théologies musulmanes qui essayent de donner des réponses aux questions et aux problèmes non détaillés par les textes divins, et de faire face aux défis de la vie humaine.

Le sunnisme

Le sunnisme (de sunna, « voie », « chemin » ou « tradition ») est le courant de loin le plus répandu. 90 % des musulmans sont sunnites. Il est apparenté à une vision orthodoxe de l'islam.

Les sunnites ne s'accordent que sur quatre sources de droit ; 1° le Coran, livre censé être révéler par Dieu ; 2° la Sunna, tradition de Mahomet constituée essentiellement de ses paroles (hadiths) ; 3° le consensus juridique (ijmâ') ; et 4° l'analogie juridique (qiyâs).

Tout un chacun peut s'identifier plus ou moins à une école juridique (madhhab). Il y en a aujourd'hui quatre, mais il y en a eu d'autres dans le passé. Ce sont, dans l'ordre de leur apparition : le hanafisme (de Abou Hanîfa, 700-767) ; le malikisme (de Mâlik ibn Anas, 712-796) ; le chaféisme (de Al-Chafi'i, 768-820) ; le hanbalisme (de Ibn Hanbal, 781-856).

Ces é***** s'acceptent les unes les autres, organisant ainsi un relatif pluralisme en matière de solutions juridiques (fatwa), mais partagent fondamentalement les mêmes croyances ('aqîda).

Les sunnites se font connaître comme ahl as-sunnah wa l-jamāʻah (arabe : أهل السنة والجماعة ; « les gens de la tradition de Mahomet et du consensus de la Oumma ») ou, pour faire court, ahl as-sunnah (أهل السنة) par opposition aux différents groupes considérés égarés.

Le soufisme : l'amour de la Vérité

Les soufis croient que le Coran a deux niveaux de signification ; le zahir, sens externe ou apparent ; et le batin, sens interne ou caché.

Un marabout et son chapelet.

Le terme « soufi » apparaît pour la première fois dans la seconde moitié du VIII siècle de l'hégire pour désigner des ascètes.

Les soufis sont des sages, des mystiques musulmans qui prient, jeûnent, portent des vêtements blancs rugueux (l'arabe sûf, signifie « bure », « laine », car les premiers ascètes musulmans furent ainsi désignés à cause des vêtements de laine qu'il portaient ; (ils peuvent porter le muruga, manteau fait de morceaux rapiécés symbolisant le fagr, c'est-à-dire l'illusion du monde).

Le mot « soufisme » serait tiré de al-souf (ﺻﻮﻑ [ṣūf], « laine » qui donne صوفيّ [ṣūfīy], « laineux ») ; c'est ce que retient en tout cas l'historien Ibn Khaldoun. Le soufi portait en effet un vêtement de laine blanche censée apportée de la sagesse aux regards. La modestie et la pauvreté sont évoquées dans d'autres noms donnés à certains d'entre eux : derviche (persan : درويش [derwiš], « mendiant ») ou [faqīr] (en arabe: فقير, « pauvre »).

Le soufisme (en arabe : تصوف [taṣawwuf], « initiation ») est, selon ses adeptes sunnites et chiites, la dimension mystique intérieure de l'islam. Les docteurs de l'islam (oulémas) ont défini le soufisme comme « une science dont l'objectif est la réparation du cœur afin de le détourner de tout autre que Dieu». L’amour tient en effet une place centrale dans l’enseignement soufi. Les plus illustres ouvrages sur ce sujet sont Le Traité de l’amour d’Ibn Arabi et Le Livre de l’amour de l’imam al-Ghazâlî. Pour Ibn Arabi, « Le soufisme ce n'est rien de plus que les cinq prières et l'attente de la mort ». Et de préciser en citant cette formule : « Il y a là une science immense ».

Autrement dit, le soufisme peut être considéré comme une doctrine ésotérique de l'islam sunnite et un mouvement mystique et ascétique ayant influencé les dissidences chiites. Elle connait son développement maximum à Bagdad entre 750 et 950 sous le califat abbasside. Le soufisme est donc suivi par certains musulmans (ceux qui sont alors appelées soufis).

Les soufis considèrent généralement que suivre la loi (charia) ou la jurisprudence islamique (fiqh) n'est que le premier pas sur le chemin de la soumission parfaite. Ils se concentrent sur des aspects internes ou plus spirituels de l'islam, comme la perfectibilité de la foi ou la soumission de l'égo (nafs).

Les soufis cherchent à atteindre le Fana (extinction du « moi » devant Dieu l'Unique) selon trois degrés ou étapes :

l'Islam (proprement dit) ; la Soumission à la Charia

l'Imane (qui est un don de Dieu) ; la Foi par la Tariqa

l'Ihsane (qui est le but de la voie) ; l'Excellence morale ou vertu dans la Haqiqa .

La plupart des ordres soufis (tariqas) se rapprochent soit du sunnisme, soit du chiisme. On les trouve dans tout le monde islamique, du Sénégal jusqu'à l'Indonésie.

La zaouïa : le coin pour étudier

Une zaouïa aux côtés des murs de la ville de Kairouan en Tunisie dans le début du XX siècle.

Dans un premier temps, ce terme désigne un emplacement ou un local réservé à l'intérieur d'une structure plus vaste où les soufis (mystiques) pouvaient se retirer comme le laisse entendre le sens de la racine du mot arabe (angle ou recoin).

Par la suite, le mot désigne un complexe religieux comportant une mosquée, des salles réservées à l'étude et à la méditation ainsi qu'une auberge pour y recevoir les indigents. On y effectue les pratiques spirituelles et on y enterre les saints fondateurs des confréries soufies.

La communauté soufie (رابِطة [rābita]) se regroupe dans un ribat (رِباط [ribāt]) parfois fortifié. Au Maghreb, ces communautés se sont développées dans le cadre urbain sous la forme des zaouïas. Les membres de ces confréries se font parfois appeler marabouts (مَرْبوط [marbūt] ou مُرابِط [murābit], celui qui est attaché).

Critique du soufisme

Le soufisme fait l'objet de vives critiques, souvent formulées par les salafistes, qui rejettent le principe même de l'intercession (tawassoul), voire par les sunnites ou les soufis eux-mêmes, qui considèrent certaines pratiques du soufisme hétérodoxe comme déviantes, en particulier lorsqu'il dégénère pour n'être plus que maraboutisme en Afrique ou fakirisme en Inde.

Une théologie populaire s'est en effet développée dans le maraboutisme, lequel pratique indubitablement le culte des saints, polythéisme expliquant le fait que ce courant soit rejeté par l'unanimité des sunnites. En effet, ce genre de culte est passible de la peine de mort selon la charia. Le mot « marabout » vient de l'arabe murâbit, qui désigne un homme vivant dans un ribât, un couvent fortifié. Ces religieux très mystiques jouent à la fois les rôles de prédicateur, de thaumaturge (médecin guérisseur), d'éducateur et de chef politique. Ils sont investis de pouvoirs surnaturels grâce à leur baraka ; leur pratique du Coran, dans des civilisations où l'écriture a été apportée par l'islam, les dote en effet d'un pouvoir paranormal. Ils ont trouvé un terrain de prédilection en Afrique où, dès le XVI siècle, les souverains convertis réclament des marabouts aux autorités arabes. Vivant des dons de croyants, les marabouts formés à l'école coranique enseignent l'islam classique, non sans lui ajouter des pratiques populaires et superstitieuses, voire magiques, rejoignant parfois des croyances animistes traditionnelles de l'Afrique. La réputation de leurs pouvoirs miraculeux les apparente alors plus à des sorciers qu'à des imams, d'où le mot marabout en français. Le culte des saints qui caractérise désormais le maraboutisme a élargi le sens du mot « marabout », qui a fini par désigner le saint vivant ou mort, le monument qui abrite sa tombe, les successeurs du saint, etc.

Les soufis se sont vus infligés la destruction de leurs zaouïas et de leurs mosquées, la suppression de leurs ordres, et la discrimination de leurs membres dans un certain nombre de pays musulmans où ils vivent pour la plupart. Ainsi, en 1925, la République laïque turque (de fait, avant 1937) interdit tous les ordres soufis et ferme leurs institutions après qu'ils se soient opposés au nouvel ordre séculier. En 1979, c'est au tour de la République islamique iranienne de les persécuter, officiellement pour leur manque de soutien à la doctrine de gouvernement du « velayat-e faqih » (à savoir que le grand faqih chiite devrait être le leader politique de la nation). Dans la plupart des autres pays musulmans, les attaques contre les soufis et surtout, leurs zaouïas, viennent pour l'essentiel des salafistes ou wahhabites qui considèrent que leurs pratiques telles que la (seule) célébration des anniversaires des saints (même sans tomber dans le culte des saints) et les cérémonies de dhikr (« souvenir » de Dieu) relèvent de l'innovation religieuse blâmable (bid'ah) et du polythéisme (shirk).

Le chiisme

Mosquée de l'imam Husayn à Kerbala, en Irak. On distingue aussi deux longs minarets de la mosquée Al Abbas sur la photo.

Le chiisme est divisé en différentes branches, dont les principales sont le chiisme duodécimain (branche la plus importante), le zaïdisme et l'ismaélisme. Chaque branche accepte différents descendants d'Ali ibn Abi Talib, cousin de Mahomet, comme imams. Après la mort de l'imam Ja'far al-Sâdiq qui est considéré comme le sixième Imam par les chiites duodécimains et les ismaéliens, les ismaéliens reconnaissent son fils Ismaïl ben Jafar comme son successeur alors que les chiites duodécimains suivent son autre fils Musa al-Kazim comme le septième imam. Les zaïdites considèrent, quant à eux, Zayd ibn Ali, l'oncle de l'Imam Jafar al-Sadiq, comme leur cinquième imam, et suivent donc une autre ligne de succession après lui.

Chiisme duodécimain

Ils représentent 80 % des chiites. On peut les séparer en deux grands groupes:

les « orthodoxes », tels les usuli (clergé d'ayatollah, la plus répandue), akhbari, shayki

les « hétérodoxes » (alévis de Turquie, alaouites ou « Nusayri » de Syrie, Shabaks, Kakaï, druzes de Syrie Israël et du Liban)

Chiisme septimain (ou ismaélien)

L'ismaélisme (arabe : al-Ismā'īliyya الإسماعيلية ; persan: اسماعیلیان ; sindhi : اسماعيلي ; kurde: Ismaili ; Esmā'iliyān ) est une branche de l'islam chiite. Les ismaélites tirent leur nom de leur acceptation d'Ismaïl ben Jafar comme le successeur spirituel désigné à l'imam Ja'far al-Sâdiq, ce en quoi ils diffèrent des duodécimains, qui acceptent Musa al-Kazim, frère cadet de Ismaïl, comme le vrai Imam.

Chiisme quintimain (ou zaïdisme du Yémen)

Le zaïdisme ( arabe: الزيدية az - Zaydiyya) est la plus ancienne branche de l'islam chiite qui a émergé au début du VIII siècle. Elle est nommée d'après Zayd ibn Ali, le petit-fils de Al-Hussein ibn Ali. Les adeptes de l'école juridique sont appelés zaydites et représentent environ 35-40 % des musulmans au Yémen.

Le kharidjisme

Ghardaïa, la vieille ville ibadite en Algérie.

Mosquée wahhabite sur l'île de Djerba en Tunisie.

Le kharidjisme se divise à son tour en diverses communautés et tendances (sufrites, ibadites, etc). De nos jours la seule tendance kharidjite qui ne s'est pas éteinte ou marginalisée est l'ibadisme (tendance quiétiste). Il se retrouve dans le sultanat d'Oman (qui pratique un ibadisme d'État), et dans quelques régions du Maghreb très localisées : en Algérie (chez les Berbères de Ghardaïa) et en Tunisie (île de Djerba).

Place particulière du salafisme à l'époque contemporaine

Le wahhabisme est une secte politico-religieuse, fondée par Mohammed ben Abdelwahhab, se réclamant de l'islam sunnite hanbalite, qui est présentée comme le précurseur du réformisme salafiste. Pour ses adeptes, ce mouvement représente la revivification du salafisme. Pour ses contradicteurs, c'est plutôt une « énième faction kharidjite». Une des estimations les plus détaillées de la population religieuse dans le Golfe Persique est celle de Mehrdad Izady qui estime, « en utilisant des critères culturels et non confessionnels », à moins de 5 millions le nombre de salafistes ou wahhabites dans la (seule) région du golfe Persique (contre 28,5 millions de sunnites et ** millions de chiites); dont environ 4 millions en Arabie saoudite (surtout dans la région centrale du Nejd ) et le reste provenant majoritairement du Qatar et de l'Emirat de Charjah . 46,87% des Qataris ; 44,8% des Emiratis ; 5,7% des Bahreïnis ; et 2,17% des Koweïtiens sont wahhabites. Ils représentent environ 0,5% de la population musulmane dans le monde.

Il est à noter par ailleurs qu'avant de se fondre dans la masse musulmane sunnite, la dynastie saoudienne (qui ne descend pas de la tribu de Quraych) se singularisait déjà par une confession minoritaire, le kharidjisme .

Du reste, les salafistes djihadistes sont souvent qualifiés de « takfiristes » ou de « kharidjites » par leurs adversaires musulmans (chiites et sunnites), qui les accusent, entre autres, d'innover un « sixième » pilier de l'islam avec leur « djihad » armé. Des termes que les salafistes djihadistes récusent.

Autres variantes théologiques, sociologiques, idéologiques ou politiques liées à l'islam ou dérivant de l'islam

Un quatrième courant, qui s'est éteint au Moyen Âge, le mutazilisme, est une école interprétative rationaliste, en conflit avec le sunnisme naissant ; il est apparu à la fin du califat omeyyade, au milieu du VIII siècle, et a été éradiqué au XI siècle par le sunnisme, en particulier par les acharites (disciples de al-Ach'ari 873-935) qui sont parvenus à venir à bout de son rationalisme jugé abusif (car il voulait tout submerger). Cette école, dont des textes ont été redécouverts au XIX siècle, connaît une petite résurgence depuis cette date chez certains intellectuels, notamment en raison de ses conséquences politiques et de ses liens avec la démocratie. Cependant, le mutazilisme a perdu tout crédit populaire à la suite de l'inquisition musulmane du calife Al-Ma’mūn pour imposer sa doctrine et ne récolta plus en retour que haines et persécutions.

Pour compléter la présentation de la religion musulmane, on ne peut éluder les pratiques populaires de l'islam. Souvent issues de syncrétismes avec les religions préislamiques, elles sont encore très présentes dans les sociétés rurales traditionnelles, qui mélangent animisme, culte des ancêtres, et religion révélée, s'exprimant essentiellement, en ce qui concerne l'islam, à travers des « confréries musulmanes ». Ces mouvements ou confréries s'apparentent grossièrement aux ordres religieux chrétiens non cloîtrés. Certains sont condamnés par l'islam qui les trouve hétérodoxes et réinstauratrices des vestiges archaïques de croyances superstitieuses. Il faut également mentionner l'apparition, au XX siècle, des musulmans réformés ou libéraux qui visent à un aggiornamento général.

Lieux saints

Le Mont Arafat, situé à La Mecque en Arabie saoudite, est le point d'orgue du pèlerinage. Les musulmans du monde entier affluent à cet endroit pour y être absous par Dieu.

La Mecque (Makkah) en Arabie saoudite, abrite la Kaaba (« le Cube »). Selon la tradition, il est le premier lieu de culte, bâti par Adam (Adam) sur Terre, puis reconstruit par Ibrahim (Abraham). Jusqu'à l'avènement de l'islam, il était dédié au dieu arabe Houbal, qui était vénéré par des rites de circonvolution autour de la pierre noire. Tout musulman se doit d'y faire un pèlerinage au moins une fois dans sa vie s'il en a la capacité physique et financière.

Médine (Almadinah), où émigra Mahomet après s'être enfui de La Mecque, est la deuxième ville sainte de l'islam.

Jérusalem (al-Qods) est la troisième ville sainte. C'est l'endroit vers lequel le prophète Mahomet aurait effectué le voyage nocturne et l'ascension. Le pèlerinage sunnite n'est admis que vers ces trois villes.

Les sunnites reconnaissent un autre lieu saint : Hébron, lieu du tombeau d'Abraham, père d'Ismaël.

Les chiites reconnaissent deux autres lieux saints : Nadjaf, en Irak et Kerbala, lieu du martyre d'Hussein, petit-fils du prophète Mahomet et fils de Ali, troisième imâm, ainsi que ses compagnons, venus à Kerbala pour défendre l'imamât c'est-à-dire la succession par l'imam Ali gendre du prophète et Hussein son fils (Hassan, son frère ainé ayant été tué). Tous les ans, a lieu la commémoration de ce massacre, à Kerbala.

Selon Paul Coulon, les musulmans d'Éthiopie rajoutent à cette liste une quatrième ville sainte, celle d'Harar.

Relation de l'islam aux autres religions

Le Dôme du Rocher à Jérusalem

L'islam reconnaît tous les pères fondateurs du judaïsme (Moïse, David, Salomon) et du christianisme comme des prophètes, sans pour autant s'y limiter, et établit d'une manière générale les prophètes comme moyens pour Dieu de rappeler les hommes vers la foi en Lui et un comportement de droiture.

L'attitude de l'islam par rapport à ces deux religions antérieures, connues sous le nom de « religions du Livre » ou « religions de la Bible », consiste à la fois à les respecter et à leur reconnaître une certaine vérité, mais les considérer comme ayant été corrompues au fil du temps par les passions des hommes (manipulations servant des besoins politiques, injustice, excès, etc.) (sourate 17, 30…). Mahomet, considéré comme le dernier prophète par cette religion, étant appelé à rétablir le message dans sa vérité primordiale, c'est-à-dire telle que définie par Ibrahim (Abraham).

L'apostasie dans l'islam vers une autre religion, quelle qu'elle soit, est fermement interdite par l'interprétation majoritaire du Coran.

Pour ce qui est de la tolérance religieuse, citons la lettre du Prophète aux évêques et chrétiens najrânites où ils purent exercer librement leur culte (ils purent en outre prier dans sa mosquée en s'orientant vers l'orient) en l'an 631. Il en fut de même pour les juifs de Médine conformément au verset 256 de la sourate 2 "Point de contrainte en religion".

Relation entre hommes et femmes dans l'islam

Reine Effat d'Arabie saoudite

Les rôles de genre dans l'Islam sont simultanément colorés par deux préceptes coraniques : (1°) l'égalité spirituelle entre les femmes et les hommes ; et (2°) l'idée que les femmes sont destinées à exemplifier la Féminité et les hommes, la Masculinité.

L'égalité spirituelle entre les femmes et les hommes est détaillée dans la sourate Al-Ahzab :

« Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d´aumônes, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d´Allah et invocatrices: Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense ».

(Coran. Sourate 33, verset 35)

Par ailleurs, Mahomet rappela l'importance de la femme dans la réalisation du mou'min complet en disant : « Le Paradis se trouve sous les pieds de vos mères ». Enfin, dans les actes, selon Muhammad Hamidullah, le Prophète nomma une femme, Umm waraqah bint 'Abdallah bint al-Hârith qui avait appris le coran par cœur, imam des hommes et femmes de son quartier à Médine, « à titre exceptionnel ».

Aussi, à plusieurs reprises dans son discours d'adieu, il recommanda « d'assurer à la femme le meilleur traitement ».

Toutefois, l'une des plus grandes références du salafisme, le cheikh Ibn Uthaymin, une figure du wahhabisme saoudien, estime, dans ses consultations juridiques (fatwas), que les femmes de bonnes mœurs ne doivent quitter leur domicile qu'avec l'autorisation du mari ou du « gardien ». Il précise même, très sérieusement, que : « La femme est libre chez elle, elle se rend dans toutes les pièces de la maison et travaille en accomplissant les tâches ménagères ». En réalité, selon la hedjazie Suhayla Zayn al-Abidin, le wahhabisme a servi à légitimer ce qui n’est rien d’autre que des coutumes locales najdies : « alors que l’islam a permis l’ijtihad (l’interprétation des textes) dans le but de s’adapter aux circonstances correspondant aux différents lieux et aux différentes époques, un groupe d’oulémas, qui n’est pas peu nombreux, s’est contenté de proclamer des interdictions au nom de sadd al-dharaʿi (« blocage des moyens », principe-clé du droit wahhabite). Ceux d’entre eux qui ont appliqué ce principe à la femme l’ont fait parce qu’ils la regardent avec des yeux païens (jahiliyya), et la traitent selon des coutumes et des traditions païennes, qui ne sont en rien une application de ce qu’a apporté l’islam » (in Al-Sharq al-Awsat, 30 mai 2004) .

Critiques

Les critiques négatives contemporaines, faites à l'islam par de nombreux auteurs de pays dont les systèmes politiques sont laïques ou séculiers, sont pratiquement les mêmes que celles faites aux deux autres religions monothéistes : obscurantisme, misogynie, phallocratie, intolérance, hostilité envers les autres croyances, éloge de certaines violences, etc, qui en sont les caractères extrémistes et qui dominent face aux notions de justice, de paix, d'égalité que l'on peut retrouver dans ces religions.

Par exemple, parmi les auteurs anglo-saxons, l'éthologiste et écrivain britannique Richard Dawkins. Selon lui, l'islam est incompatible avec les avancées récentes de la science, et notamment la théorie de l'évolution. Dawkins a récemment émis le souhait personnel de « populariser l'évolution dans le monde islamique ». Cette critique est formellement contredite par le médecin Maurice Bucaille qui affirme dans son livre L'homme d'où vient-il ? : les réponses de la science et des Écritures saintes que l'évolution est tout à fait compatible avec les récits coraniques. Pour l'historien, Mohamed Talbi, l'évolutionnisme est une vieille tradition dans la pensée musulmane, il cite entre autres Ibn Khaldoun.

Le journaliste anglo-américain Christopher Hitchens, est encore plus virulent à l'égard de l'islam et des religions en général : « Violente, irrationnelle, intolérante, alliée au racisme, au tribalisme et au sectarisme, revêtue d'ignorance et hostile à l'investigation libre, dédaigneuse des femmes et coercitive envers les enfants : la religion organisée doit avoir beaucoup sur la conscience. » Au sujet de l'islam, Hitchens soutient que cette religion est sexiste, intolérante, et comprend de nombreuses « sectes guerrières et contradictoires entre elles ». Néanmoins, « l'affirmation fondamentale » de l'islamisme selon laquelle l'islam « ne peut s'améliorer et est définitif » est, selon lui, « absurde ».

Cependant, bien des critiques peuvent paraître infondées, comme l’accusation de racisme, de tribalisme ou d'intolérance. Le Prophète, au contraire, lors du discours d’adieu, avait dit qu'« aucun Arabe n’a une supériorité sur un non-Arabe ». À un autre moment, il dit qu'« il faut obéir à l'autorité légale détenue par même un noir à nez coupé ». Après la mort de Mahomet (en 632), le deuxième calife de l'islam Omar ibn al-Khattâb (mort en **4) a aboli l'esclavagisme traditionnellement ancré dans toute l'Arabie.

« Le futur de l'Islam se trouve dans le principe de l'accord des musulmans avec la conception de la [foi] universelle et la capacité, à travers cette universalité, de faire et d'abroger des lois. À mesure que les musulmans avancent, leurs lois peuvent, de même, avancer avec eux, et la prise de la mainmorte du droit canon peut se relâcher graduellement et légalement ».

Bibliographie

Avertissement : la bibliographie ci-dessous est proposée à titre indicatif. La littérature sur l'islam étant très abondante, seuls quelques livres sont proposés. Toutefois, ces livres n'ont pas tous la même valeur didactique et leur choix repose sur celui de plusieurs éditeurs de cet article. Leur présence sur cette liste n'est en aucun cas gage de sérieux de l'ouvrage.

Ouvrages

Michel Reeber, L'islam, Milan, coll. « Les Essentiels »,‎ 2013, 128 p. (ISBN 978-2745963246) (pour une première approche)

Paul Balta, L'islam, Le Cavalier Bleu, coll. « Les idées reçues »,‎ 2009, 127 p. (ISBN 978-2846702362) (également pour une première approche)

Mohammed Arkoun, L'Islam, Jacques Grancher, coll. « ABC »,‎ 2013, 368 p. (ISBN 978-2733910146)

Dominique Sourdel et Janine Sourdel-Thomine, Vocabulaire de l'islam, PUF, coll. « Que sais-je ? » (n 3653),‎ 2013, 128 p. (ISBN 978-2-13-062768-5)

Hichem Djaït, La vie de Muhammad : Le parcours du Prophète à Médine et le triomphe de l'islam, t. 3, Fayard,‎ 2012, 320 p. (ISBN 978-2213637204)

Hichem Djaït, La vie de Muhammad : La Prédication prophétique à La Mecque, t. 2, Fayard,‎ 2008 (ISBN 978-2213632834)

Hichem Djaït, La vie de Muhammad : Révélation et prophétie, t. 1, Fayard,‎ 2011, 181 p. (ISBN 978-2213603285)

Alfred-Louis de Prémare, Aux origines du Coran, Tétraèdre,‎ 2005, 144 p. (ISBN 291286819X)

Édouard-Marie Gallez, Le Messie et son prophète, Aux origines de l’islam, 2 tomes, Versailles, Éditions de Paris (résumé) Tome 1 : De Qumran à Muhammad Tome 2 : Du Muhammad des Califes au Muhammad de l’histoire Cette publication a constitué la thèse de doctorat en théologie/histoire des religions qu'É.-M. Gallez a soutenue à l'université de Strasbourg II en 2004.

Tome 1 : De Qumran à Muhammad

Tome 2 : Du Muhammad des Califes au Muhammad de l’histoire Cette publication a constitué la thèse de doctorat en théologie/histoire des religions qu'É.-M. Gallez a soutenue à l'université de Strasbourg II en 2004.

Abdelmajid Charfi, L'islam entre le message et l'histoire, Albin,‎ 2004 (ISBN 9782226154316)

Alfred-Louis de Prémare, Les fondations de l'islam : entre écriture et histoire, Seuil, coll. « L'Univers historique »,‎ 2002, 522 p. (ISBN 978-2020374941)

Sabrina Mervin, Histoire de l'islam : Fondements et doctrines, Flammarion, coll. « Champs »,‎ 2000, 311 p. (ISBN 978-2-08-083009-8)

Geneviève Gobillot, Les Chiites, Brépols, coll. « Fils d'Abraham »,‎ 1998, 224 p. (ISBN 978-250350**63)

Fatima Mernissi, Sultanes oubliées : Femmes chefs d'État en Islam, Albin Michel,‎ 1990, 300 p. (ISBN 9782226039545)

Henri Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Folio,‎ **** (ISBN 978-2-07-032353-1)

Roger du Pasquier, Découverte de l'islam, Seuil, coll. « Points-Sagesse »,‎ 1984, 177 p. (ISBN 978-2020069434)

Marcel André Boisard, L'humanisme de l'islam, Albin Michel,‎ 1979, 436 p. (ISBN 2226008004)

Frithjof Schuon, Comprendre l'islam, Seuil, coll. « Points-Sagesse »,‎ 1976, 192 p. (ISBN 978-2020045148)

Essais

Abdallah Penot, Le Coran, Alif,‎ 2005, 724 p. (ISBN 2-908087-16-2) (pour un essai de traduction)

Denise Masson, Le Coran, t. 1, Gallimard, coll. « Folio classique »,‎ 1980, 1233 p. (ISBN 978-2070372331) (également pour un essai de traduction)

Denise Masson, Le Coran, t. 2, Gallimard, coll. « Folio classique »,‎ 1980, 608 p. (ISBN 978-2070372348) (également pour un essai de traduction)

Gilles Kepel, Quatre vingt treize, Gallimard,‎ 2012 (ISBN 2-07-013432-6)

Gilles Kepel, Banlieues de la République : Société, politique et religion à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, Gallimard,‎ 2 février 2012, 544 p. (ISBN 978-2-07-013682-7)

Olivier Roy, L'islam mondialisé, Seuil, coll. « Points essais »,‎ 3 septembre 2004, 240 p. (ISBN 978-2020676090)

Olivier Roy, La laïcité face à l'islam, Fayard, coll. « Pluriel »,‎ 14 juin 2013, 176 p. (ISBN 978-2818503720)

Bernard Godard, La question musulmane en France : Un état des lieux sans concessions, Fayard,‎ 18 février 2015, 352 p. (ISBN 978-2213682488)

Malek Chebel, Manifeste pour un Islam des lumières : 27 propositions pour réformer l'Islam, Fayard,‎ 2012, 224 p. (ISBN 978-2213676999)

Arno Tausch et Hichem Karoui, Les musulmans : un cauchemar ou une force pour l'Europe ?, L'Harmattan, coll. « Histoires et Perspectives Méditerranéennes »,‎ 2011, 261 p. (ISBN 9782296139800)

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Hamadi Redissi, Le pacte du Nadjd ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam, Seuil,‎ 2007, 342 p. (ISBN 978-2-02-096081-6)

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Filmographie

1977 : Moustapha Akkad, Le Message

中文百科

一名穆斯林在朝觐过程当中在麦加禁寺向造物主祈祷。

古兰经

伊斯兰教(阿拉伯语:الإسلام, al-’islām‎;阿拉伯语发音: /ʔislæːm/ )旧称回教、清真教、回回教、天方教、大食法、大食教度,是以《古兰经》和圣训为教导的一神论宗教,也是世界三大宗教之一。《古兰经》被伊斯兰信徒(穆斯林)视为造物主安拉命天使给其使者逐字逐句的启示,而圣训为造物主最后的先知穆罕默德的言行录(由同伴们转述收集)。伊斯兰这一名称来自《古兰经》,源自闪语字根S-L-M,意为「顺从(造物主)」;实际上穆斯林(伊斯兰教徒)的名字也来自这个字根,意为「顺从者」。

穆斯林信仰独一且无与伦比的安拉,并认为人生的唯一目的是崇拜或顺从安拉;伊斯兰教认为安拉在人类历史长河派遣了众多先知给全人类,历代各个民族都有先知,包括易卜拉欣(亚伯拉罕)、穆萨(摩西)、尔撒(耶稣)等,穆罕默德是最后一位先知,古兰经载有他所得的消息。伊斯兰教的基本功修包括五功,是为「念、礼、斋、课、朝」,五功是穆斯林需要奉行的五个义务。伊斯兰教还拥有自己的一套宗教法律,该法律实际触及生活及社会的每一个层面,由饮食、金融到战事以及福利等各方面。

在先知穆罕默德逝世后,伊斯兰帝国持续扩张,占据着大片的地区,促使哈里发国的诞生,传教活动亦刺激更多人改信伊斯兰教。早期哈里发的宗教政策、穆斯林的经济及商贸开拓及后来奥斯曼帝国的扩张都使伊斯兰教从麦加向大西洋及太平洋的方向扩散,形成穆斯林世界。

绝大多数的穆斯林属于逊尼派(75%-90%)及什叶派(10%-20%)两大派别,另外两派中均有人同时信仰伊斯兰神秘主义。伊斯兰教是中东、中亚、东南亚主要部分及非洲的大部分的主流宗教。在法国、德国、中国西北部、俄罗斯西南部及加勒比地区都可找到庞大的穆斯林社区。有最多穆斯林的国家是印度尼西亚,占全球穆斯林总数的15%。南亚、中东及撒哈拉以南非洲的穆斯林分别占全球总数的25%、20%及15%。皈依伊斯兰教的穆斯林几乎可在世界的每个角落都可找到。截至2011年,全球约有16亿穆斯林,占23%人口。在信徒人数上,伊斯兰教是世界第二大宗教,被认为是世上增长得最快的宗教。

语源及字义

「伊斯兰」是一个动名词,出自三字母的字根「s-l-m」,源自阿拉伯语动词「Aslama」,意指「接纳、服从、顺从」。伊斯兰的意思是接纳和顺从真主的命令或意志,而穆斯林是同一个动词形式的分词,意思是「顺从者」、「臣服者」,用以指称伊斯兰教的信徒,因为信徒实践信仰方式包括行善、礼拜和遵从神的指示。在《古兰经》里,伊斯兰一词有时带有独特的言外之意。在一些**当中,这个词语带出了冥冥中自有主宰的意思:「真主欲使谁遵循正道,就使谁的心胸为伊斯兰而敞开;……」 有一些**则将伊斯兰指称这个宗教:「今天,我已为你们成全你们的宗教,我已完成我所赐你们的恩典,我已选择伊斯兰作为你们的宗教。」另一些**则形容伊斯兰所指的接纳和顺从的意思,是真心诚意的归依真主,而不仅是口头上的承诺。在加百列圣训里,伊斯兰是伊斯兰教三大要素的其中一个,另外两个是伊玛尼(正信)及伊赫桑(卓越),这里的伊斯兰在神学上就是认主学,从历史上认定穆罕默德是神的使者,并在教义上要求穆斯林奉行五个基本支柱的功修。

信条

真主 土耳其伊斯坦堡圣索菲亚大教堂的圆形图案写有「安拉」(神)的字样。 伊斯兰教的基本神学观念是认主学,即是伊斯兰教的一神论。真主在阿拉伯语里称作安拉,大部分学者都相信那是「al-ʾilāh」(神)的简化字,又有人将之追溯至阿拉姆语「Alāhā」。五功之一的认主学在清真言里有述,宣称除了安拉以外再也没有其他的主宰,穆罕默德是安拉的最后使者,《古兰经》里断定了他的独一性:「除真主外,假若天地间还有许多神明,那么,天地必定破坏了……」。《古兰经》又把真主描述为:「他是真主,是独一的主;真主是万物所仰赖的;他没有生产,也没有被生产;没有任何物可以做他的匹敌。」穆斯林坚信,真主不仅仅是某个民族的主,而是全人类的主,全世界的主,甚至是众世界的养主,普慈特慈的主。他们又认为真主所造之物是受他的支配,生命的意义是为了崇拜他。 在伊斯兰教的信仰里,耶稣只是一位凡人(即耶稣从头到尾都自称的「人子」),而不是上帝的儿子,因此穆斯林相信耶稣跟他之前历代众先知一样只是一位先知,他们不认同基督教三位一体的教义,认为那是多神论。 天使 对天使的看法在伊斯兰教的宗教信仰里至关重要,天使的阿拉伯语「马拉克」(阿拉伯语:ملك‎ malak)意指使者,与希伯来语「马拉克赫」(malʾákh)及希腊语「安基卢斯」(angelos)相等。据《古兰经》所说,天使没有自由意志,有别于人类,他们是完全服从真主的。天使的职责包括转达真主的启示、赞美真主、记下每个人的行为以及在人们去世时取去他们的魂魄。《古兰经》里是这样描述天使的:「每个天神具有两翼,或三翼,或四翼。他(神)在创造中增加他所欲增加的……」 **物理学家尼德哈·盖苏姆在他的著作《伊斯兰教的量子问题》里引述一些现代伊斯兰学者的观点,例如穆罕默德·阿萨德,他们强调运用隐喻的方法重新解读天使的概念。举例来说,阿萨德着重指出《古兰经》里提到「真主只以这个答复向你们报喜」来说明真主在白德尔战役派遣一千名天使助阵的承诺并没有如实发生。 由于伊斯兰教不接受把无形的事物形象化,因此伊斯兰艺术一般来说都避免用图画描绘天使。穆斯林相信天使是不能被肉眼所见,穆罕默德等先知都只是通过精神上的接触从天使那里获得启示。他们不相信天上的事物能够用形像来表示,因此在西方艺术当中可以找到的天使图像从而形成对天使外观的观念在伊斯兰教里并不存在。 天启 哈塔特·阿齐兹·埃芬迪的古兰经手抄本开端章。 大部分穆斯林相信伊斯兰教的圣书是真主向先知口授并被纪录下来的典籍。穆斯林认为真主在以前启示并纪录在讨拉特(妥拉)及引支勒(福音书)的部分内容遭到扭曲,混入了作者的言语。《古兰经》被穆斯林视为是真主的原话,并且是真主最后的启示,被广泛认为是阿拉伯语最出色的文学作品。 穆斯林相信《古兰经》的**是真主在公元610年开始透过天使加百列向穆罕默德作出的启示,直至穆罕默德在632年6月8日逝世为止。在穆罕默德在世的时候,所有启示都通过他的同伴(萨哈巴)传承下来,但主要的传承方式是背诵。 《古兰经》分为114个苏拉(章),共有6236节阿亚(节)。年代较早(麦加时期)的一些苏拉主要论及伦理及宗教话题,较后期(麦地那时期)的苏拉则主要讨论与穆斯林社会相关的社会及道德事项。《古兰经》较为侧重在道德方面给予指引,而不是法律指示,它被视为是「伊斯兰教原则及价值的原始数据」。穆斯林法学家会在诠释《古兰经》的时候会参考圣训或穆罕默德的生平纪录作为补充。对《古兰经》的诠释被称为塔夫细尔。 「古兰」一词解作朗读,穆斯林所指的《古兰经》,是指阿拉伯语的原版,而不是它的复印品及译本。对於穆斯林来说,阿拉伯语原文的古兰经才是完美的,因为它是启示的原文,译文会因语言、时代不同及误译而造成缺失,译本只会被视为是《古兰经》的注释。 先知 安比雅在伊斯兰教里是指过去的先知。 穆斯林认为伊斯兰教的先知(阿拉伯语:أنۢبياء‎ anbiyāʾ )是被真主挑选成为他的信使的人物。根据《古兰经》,真主指示先知把「真主的意志」传达给各国民众。虽然有一些先知可以创造奇迹以证明他们的身份,但穆斯林相信他们是凡人,而不是神明。伊斯兰教神学指出,所有真主的先知都宣扬伊斯兰教的信息,让人们顺从真主的意志。《古兰经》提及许多被认为是伊斯兰教先知的人物,包括亚当、努哈、亚伯拉罕、摩西及尔撒等。 穆斯林相信真主指派的穆罕默德是最后一位带有消息的先知(众先知的封印),向人类传达载于《古兰经》完美无暇的最后训示。在伊斯兰教里,穆罕默德生平的「基准」范例称为逊奈(字面上解作「行走的道路」)。这些事迹被保存下来成为传说,称为圣训,详细叙述他的言语、行为及个人特征。库德西圣训是其中一种圣训,是穆罕默德用自己的言语复述真主的说话,而《古兰经》则被认为是真主的原话。古典穆斯林法学家沙斐仪强调逊奈在伊斯兰教法里的重要性,把逊奈视为仅次于《古兰经》的法律来源。 末日审判与复活 对於穆斯林来说,审判日(阿拉伯语:يوم القيامة‎ Yawm al-Qiyāmah)的信条亦十分重要。他们认为真主已经预定了审判日的时间,是人类不能预知的。审判日的审判及大灾难也在《古兰经》及圣训里被描述出来,伊斯兰学者的诠释亦有所提及。与前伊斯兰阿拉伯国家时期人们对死亡的认知不同,《古兰经》强调了死者复活,说明人类被聚集起来之后,亡者便会复活,以真主的审判作终。 穆斯林相信所有人类会在审判日接受审判,以决定他们的归宿,善功重的进天园,罪恶重的入火狱。《古兰经》在地震章里把末日审判描述为「以便他们得见自己行为的报应,行一个小蚂蚁重的善事者,将见其善报;作一个小蚂蚁重的恶事者,将见其恶报」。《古兰经》列出一些会使一个人被打下火狱的罪行,如至死不信、高利盘剥及犯**等。不过,《古兰经》明确地指出在有意为之的时候,真主会赦免悔过者犯下的罪行。施舍、礼拜、爱护动物等善行可以得到进入天园的回报。穆斯林视天园为极乐世界,《古兰经》有提及天园的特征及身处其中者实在所得的喜事。有伊斯兰教的神秘学说认为天园的喜事是指精神上的快乐。 《古兰经》里有时会把审判日称为「报应日」(阿拉伯语:يوم الدين‎ Yawm ad-Dīn)、「复活时刻」(阿拉伯语:الساعة‎ as-sāʿah)及「大难」(阿拉伯语:القارعة‎ al-Qāriʿah)。 前定 根据逊尼派伊斯兰教对「前定」的信条,真主已预定所有事物。《古兰经》的**也有说明,如:「我们只遇到真主所注定的胜败,是我们的保佑者……」穆斯林认为世上发生的所有善或恶的事物都是早已预定的,真主不容许的事物便不会发生,他把每个人已发生的事和即将发生的事都写在一块被严加保护的板子上。据穆斯林神学家所述,人类的所作所为都是不是自主的,而是真主的意志,但人类必须当作是自己的意志,并为自己的所作所为负责。大部分什叶派都不同意前定的说法。

五功

五功是伊斯兰教的五项基本习俗,被认为是所有穆斯林都需要遵行的义务。《古兰经》指出五功是穆斯林崇拜真主及履行宗教信仰的准则和证明,分别是作证词(清真言)、日常礼拜(萨拉特)、施舍(天课)、斋戒月斋戒及在身体及财政条件许可之下于有生之年至少有一次到麦加朝觐。什叶派及逊尼派都同意这五个项目就是五功。 作证词 蒙兀儿帝国皇帝阿克巴的银币刻有宣示伊斯兰教为宗教的文本。 清真言是伊斯兰教的基本信条,是用以宣誓的具体声明:「万物非主,唯有真主;穆罕默德,是主使者。」这是伊斯兰教其他宗教信条及仪式的基石。穆斯林须在礼拜时诵读清真言,一些非穆斯林要改信伊斯兰教也要吟诵清真言,在此后被正式视为穆斯林。 礼拜 穆斯林男子在大马士革倭马亚大清真寺礼拜期间俯伏在地。 穆斯林每天必须礼拜五次,伊斯兰教的礼拜称为萨拉赫或萨拉特(阿拉伯语:صلاة‎ Ṣalāh Ṣalāt)。每次礼拜都面向麦加的克尔白进行。萨拉赫的意义是要专心致志予真主,被视为与真主的私人沟通,以表达感谢及崇拜之意。萨拉赫是必须履行的,但可视乎情况而弹性处理,如老人、病人、军人、旅宿者、孕妇、残障人士等,可以减免礼拜次数。在许多穆斯林国家,当地的清真寺会在适时公开播音唤礼。祷文以阿拉伯语诵读,由《古兰文》的**及赞美真主的用语组成。 清真寺是穆斯林的礼拜场所,穆斯林经常都用阿拉伯语「马斯吉德」来指称清真寺。汉语的清真寺是指所有用于伊斯兰教礼拜活动的建筑物,但在阿拉伯语里,私人的小型清真寺与公众的大型清真寺有不同的名称。虽然清真寺的主要用途是用作礼拜场所,但它亦是穆斯林社区聚会及学习的地方,麦地那的先知寺曾经是贫苦人士的庇护所。最早的一些清真寺没有叫拜楼,于是派人在其他地方召唤穆斯林前来礼拜,大部分现代清真寺都有叫拜楼及穹顶构造。 施舍 天课(阿拉伯语:زكاة‎ Zakāt)有「净化」的意思,是指财政上有能力的穆斯林把累积的财富呼出一部分捐献给贫困及有需要的人士。《古兰经》指明这些捐献仅给予「贫穷者、赤贫者、管理赈款者、心被团结者、无力赎身者、不能还债者、为主道工作者、途中穷困者」。这是一种宗教义务,不是自愿性质的善举,富人被认为是亏欠有需要者,因为他们的财富被视为是「真主托付的赠款」。据保守估计,穆斯林每年捐献的天课总额是全球人道援助金的15倍。非贫困者每年需要捐献的天课是资产的2.5%。《古兰经》及圣训又呼吁穆斯林自愿作出更多的捐献,这种自愿性质的捐献称为萨达卡。 斋戒 伊斯兰教的斋戒(阿拉伯语:صوم‎ ṣawm)要求穆斯林在赖买丹月的黎明至黄昏期间不吃不喝。斋戒的用意是追求靠近真主的感觉,穆斯林在赖买丹月须对真主怀着感恩及依靠之心,以弥补他们过去所犯的过失,关注有需要的人。对于一些会造成过度负担的人来说,斋戒不是必须的,也容许根据情况作弹性的处理,未能在赖买丹月恪守斋戒的人须尽快弥补。 朝觐 到禁寺朝觐的朝觐者。 朝觐(阿拉伯语:حج‎ ḥajj)是在伊斯兰历都尔黑哲月在麦加进行的宗教活动。任何体格健全有能力的穆斯林在一生里至少须到麦加朝觐一次。当朝觐者进入麦加十公里范围内时,朝觐者必须穿着受戒服装。朝觐仪式包括在米纳及阿拉法特宿夜进行礼拜,追溯亚伯拉罕的足迹,接着在穆兹达里法宿夜之后转至贾马拉特,象征式地向魔鬼投石,重复亚伯拉罕的动作。朝觐者接着到麦加围绕克尔白步行七圈,穆斯林相信克尔白是亚伯拉罕建造的礼拜场所。最后,朝觐者要在萨法山与麦尔沃山之间来回奔走七次,体验亚伯拉罕的妻子夏甲被遗弃后为她的儿子伊斯梅尔寻找食水。曾经去过朝觐的穆斯林被称为哈吉,在穆斯林世界里备受尊重。

法律与法学

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卫生间

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朝向

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懿行拜 (泰罕朱德 泰拉威)

(泰罕朱德

泰拉威)

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享受朝)

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卫生间

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伊哈拉姆

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马萨赫

大净

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战俘

历史

穆罕默德时期 穆罕默德在伊斯兰教里的书法标志。 穆斯林在传统上视穆罕默德为最后一位先知。根据现存最早的传记数据所载,40岁的穆罕默德在公元610年开始透露他接收到相信是来自真主、经天使加百列(贾布里勒)传达的天启,一直持续到他在22年后逝世。穆罕默德的同伴记录了这些天启的内容,从而获得《古兰经》。 在麦加的穆罕默德向人们传道,恳请他们摒弃多神宗教,崇拜唯一的真主。虽然有一些人改信伊斯兰教,但麦加的权贵却**穆罕默德及他的追随者,导致一些穆斯林迁徙至阿比西尼亚(阿克苏姆帝国)。许多在早期改信伊斯兰教的人都是贫民及奴隶,如比拉勒。麦加的权贵担心穆罕默德谴责部族意识、宣扬扶助贫民的消息及呼吁停止多神崇拜会破坏他们的优越生活方式。 经历12年被麦加人**的生活及麦加对哈希姆系的杯葛之后,穆罕默德及他的亲人、穆斯林决定出走,在622年迁移到麦地那(旧称雅兹里布)。穆罕默德与迁移到麦地那的穆斯林(迁士)及改信伊斯兰教的麦地那人(辅士)在那里创建了政治及宗教实体。穆罕默德又草拟了麦地那宪章,落实麦地那穆斯林、犹太人、基督徒及异教徒社区的权利和责任,并把他们融合为一个社区,称为乌玛。宪章保障宗教自由及妇女的安全,赋予麦地那圣城的地位、制定了对内施政及对外防卫所需的税收体系及解决争议所需的司法体系。 移居麦地那的麦加人及当地的麦地那人都同意捍卫穆罕默德及麦地那,对抗外来的威胁,包括多个犹太人部族。在数年之内,他们与麦加爆发了两次冲突。首先是624年的白德尔战役,穆斯林在这次战役里取得胜利。麦加方面为了复仇在一年后进军麦地那,双方在伍侯德战役里交战,虽然麦加获胜,但他们无力攻取麦地那。 其他阿拉伯地区的部族组成联盟,并在壕沟之战里围攻麦地那,意图消灭伊斯兰教。麦加与穆斯林在628年签订侯代比亚和约,和约列明穆罕默德要退回投奔他的麦加人。不过,在和约签订之后有更多的麦加人改信伊斯兰教,并迁出麦加,切断麦加的贸易路线。穆罕默德在629年几乎兵不血刃地征服麦加,并在632年逝世之前统合各个阿拉伯部落皈依伊斯兰教。 哈里发国与内乱 阿卜杜勒-马利克·本·马尔万·本·哈卡姆下令兴建的圆顶清真寺在第二次穆斯林内战期间完工。 穆罕默德在632年逝世之后,对于由谁来继承他成为穆斯林社区的领袖出现分歧。最终,在其他穆罕默德伙伴的支持下,阿布·伯克尔成为了首任哈里发。在他的统治之下,穆斯林镇压了阿拉伯部落策动的里达**(又称叛教战争),又把势力延伸至叙利亚及伊拉克。伯克尔又接纳穆罕默德另一位重要伙伴欧麦尔的建议,把《古兰经》编纂成书。 阿布·伯克尔在634年逝世,由欧麦尔、奥斯曼·本·阿凡、阿里、哈桑·本·阿里·本·阿比·塔利卜相继继位,他们被统称为四大哈里发,在他们的管治下,穆斯林军队征服了波斯、叙利亚、亚美尼亚、埃及及北非部分地区。 欧麦尔在**4年被波斯人刺杀,奥斯曼被推选成为哈里发,但过程受到更大的阻力。奥斯曼制订了《古兰经》的标准版本,并发送至全国各地。656年,奥斯曼亦遇刺,阿里成为哈里发。在与敌对势力爆发了第一次穆斯林内战后,阿里在661年被哈瓦立及派刺杀。此后,奥斯曼的表亲、不承认阿里为哈里发的穆阿威叶掌权,创建倭马亚王朝。 宗教及政治领导权的争端引起穆斯林社会的分裂。多数穆斯林都承认在阿里之前的三位哈里发是合法的,他们就是逊尼派。少数穆斯林不认同这一观点,他们认为阿里及他的后裔才应该是统治者,这类穆斯林被称为什叶派。穆阿威叶在680年逝世后,继承问题的争论再度引发内战,是为第二次穆斯林内战。 倭马亚王朝征服了北非、西班牙,势力直达中亚及印度。作为少数宗教族群的当地犹太人及基督徒受到**,他们被课以重税,以支持穆斯林在拜占庭-萨珊战争里作战,并帮助他们从拜占庭人及波斯手里夺取土地,使他们得以迅速征服各地。不过,在签订麦地那宪章之后,犹太人及基督徒仍然可以在国内通过他们的法官运行他们的法律。 在750年,穆罕默德的叔父阿拔斯·本·阿卜杜勒-穆塔利卜的后裔勾结心怀不满的非阿拉伯裔穆斯林(马瓦里)、贫困的阿拉伯人及一些什叶派,并在阿布·穆斯林将军的协助下推翻倭马亚王朝,创建阿拔斯王朝。 古典时代 主要的圣训集在阿拔斯王朝的早期得以整编。伊斯兰教法学家贾法尔·萨迪克的理论学说形成了贾法里派,而逊尼派的四**学派别哈乃斐派、罕百里派、马立克派及沙斐仪派则分别出自阿布·哈尼法、艾哈迈德·伊本·罕百勒、马立克·伊本·艾奈斯及沙斐仪的学说。沙斐仪又设计了一种确认圣训可靠程度的办法。塔巴里及伊本·凯西尔分别在9世纪及14世纪所写的《塔巴里古兰经注》及《伊本·凯西尔古兰经注》是最常用的《古兰经》注释本。哲学家伊本·西那及法拉比设法将希腊的哲学理论并入伊斯兰神学,至十一世纪时神学家安萨利等人极力反对他们的观点,最终占得上风。 马蒙及穆阿台绥姆等哈里发把穆尔太齐赖派的哲学列为官方的信条,下令穆斯林跟从。穆尔太齐赖派是一个受希腊影响的哲学流派,属于一种叫凯拉姆的思辨神学,凯拉姆是指辩证法。许多传统穆斯林都不承认穆尔太齐赖派的学说,并谴责他们贬低《古兰经》的地位。罕百勒拒绝向马蒙妥协,因而被投入暗无天日的巴格达监狱接近三十个月。由艾什尔里创建的艾什尔里是凯拉姆的另一个流派。 一些穆斯林开始质疑尘世间放纵的生活并非虔诚的表现,他们强调清心寡欲,过着清贫、谦卑及正直的生活。苦修的伊斯兰神学家哈桑·巴士拉激发起苏非主义运动。通过安萨利的规范化及重整,苏非主义在13世纪变革,发展出苏非教团的模式。苏非教团是灵修导师与学生组成的团体。 伊德里西在1154年绘制的《罗杰之书》是最超前的古代世界地图之一。伊德里西又记录可以在各地找到的各种穆斯林社区。 这个时代又被称为伊斯兰黄金时代。在这时开设的公立医院(称为病坊)在医治病人的方式上甚至可以令现代医院羡慕,医学生在接受教育和实习后需要通过考试才可以取得行医资格。建于859年的卡鲁因大学被吉尼斯世界纪录大全认定是世上最古老的学位颁授大学。博士学位被认为是源自穆斯林法学院的教学资格。实验及定量技巧的标准亦得以落实,并形成引证的习惯。海什木被视为是现代科学方法之父,被称为是「世界上第一位真正的科学家」。政府会向科学家发放相当于当今职业运动员的薪水。有人认为哥白尼采用了阿拉伯天文学家的观测数据,从而提出日心说。贾希兹亦提出自然选择的基础理论。鲁米写了一些最出色的波斯诗歌,至今依然是美国最畅销的诗歌作品之一。 8世纪的柏柏尔人叛乱使第一个独立于哈里发国的穆斯林国家得以成立。隶属伊斯玛仪派的组织卡尔马特在930年发起叛乱声讨阿拔斯王朝,麦加遭到洗劫,黑石亦被掠夺,后来阿拔斯王朝赎回黑石。蒙古帝国在1258年灭掉阿拔斯王朝。 在这时,德里苏丹国统治印度次大陆的北部。伏尔加保加利亚亦成为伊斯兰教的国家。许多穆斯林前往中国经商,在宋朝的进出口贸易当中有重要的地位。 近代 奥斯曼王朝的阿卜杜勒-迈吉德二世是最后一位伊斯兰教哈里发。 在14世纪初,苏非商人把伊斯兰教带进东南亚,并在随后的两个世纪传播到苏门答腊及印尼东部。伊斯兰教亦传播到中亚突厥人及蒙古人的原居地,成为几乎所有突厥语族人的宗教。除了经由陆路东抵中国西部的新疆,伊斯兰教又透过广州等港口从海路传入中国,最早具传统中国特色的清真寺仍然屹立在广州。马里在15世纪有一个兴盛的穆斯林王国,伊斯兰教在大部分西非地区落地生根,遍及萨赫勒、尼日尔河沿岸及当今的尼日尔利亚。阿拉伯的穆斯林部落亦在14世纪迁居至苏丹,当地的努比亚人亦逐渐转信伊斯兰教。 在这时,什叶派最大的派系宰德派与大部分的逊尼派派系一样都采纳哈乃斐派的法学。什叶派的萨非王朝在1501年当政,征服了整个伊朗。随后,萨非王朝强迫大量的伊朗逊尼派穆斯林改信什叶派十二伊玛目派。直至现在,十二伊玛目派仍然是伊朗的国教。 奥斯曼帝国则通过海陆路的武力扩张威胁欧洲,他们在1529年的维也纳之围兵锋直指中欧。通过征服阿尔巴尼亚、保加利亚及塞尔维亚,伊斯兰教亦乘势传入东欧。在16世纪之前,克里米亚、俄国南部、哈萨克斯坦及西伯利亚西部亦受到伊斯兰教法的管治。高加索地区在17世纪中叶之前亦落入伊斯兰势力的手里。 在1800年代开始,穆斯林世界的政治局势开始全面转坏,特别是相对非种穆斯林的欧洲势力而言。这种衰退在文化上十分明显,18世纪尚有塔基丁在伊斯坦堡设立天文台,杰辛格天文台也是在这个世纪内置成,但到20世纪,没有一个穆斯林国家拥有主要的天文台。大英帝国在19世纪正式结束了蒙兀儿帝国在印度的统治,奥斯曼帝国亦在第一次世界大战后瓦解,哈里发国的制度在1924年寿终正寝。 穆罕默德·伊本·阿卜杜·瓦哈布在18世纪于当今的沙特阿拉伯推动赛莱菲复兴运动,这是逊尼派的一种极端保守改革运动。他们自称为认主独一者(一神论者),外界则称为瓦哈比派。建基于伊本·泰米叶及伊本·卡伊姆·贾兹亚的学说,瓦哈比派致力于维护一神论,革除后世的创新达到净化伊斯兰教的目的。他们极力反对偶像崇拜的庙宇和神殿,导致许多庙宇和神殿都遭到破坏,包括穆罕默德及其追随者在麦加及麦地那的遗址。19世纪则出现德奥班德运动及巴雷尔维派,他们都是伊斯兰复兴运动。 现代 伊斯兰合作组织的旗帜 随着与工业化国家的接触,穆斯林通过经济移民来到新的地区。许多的穆斯林以合约佣工的身分由印度、印度尼西亚移居到加勒比地区,使加勒比成为穆斯林人口比例最大的美洲地区。此外,都市化及在非洲的贸易增长使穆斯林在新的地区定居,又在这些地区传播伊斯兰教,结果使非洲撒哈拉沙漠以南地区的穆斯林在1869年至1914年倍增。自1960年代开始,经济的蓬勃发展促进劳工移民到欧洲,使穆斯林移民显著地增加,现在西欧国家的穆斯林人口大约有2,000万。 有越来越多的穆斯林知识份子不再把永恒不变的伊斯兰教宗教信仰与过时的文化传统习俗混为一谈。自由派尝试使宗教传统与现代的世俗统治及**规范共存。自由派的支持者认为解读宗教经典的方法有多种,又强调有需要「在宗教事务上留有独立思考」的空间。女权问题在现代有关伊斯兰教的讨论当中有很大的比重。 中国***等世俗势力关闭了许多清真寺,并毁坏《古兰经》。**主义控制下的阿尔巴尼亚是第一个禁止包括伊斯兰教在内所有宗教习俗的国家。约有50万穆斯林在红色高棉被**主义者杀害,由於穆斯林的特立独行并崇拜他们的神祇,有人认为**主义者把穆斯林视为主要的敌人,试图消灭他们。在土耳其,军事政变推翻了伊斯兰政权,政府建筑物内禁止佩戴头巾,突尼斯也一样。阿富汗(塔利班)及伊朗的革命运动则将世俗政权推翻,创建了较极端的伊斯兰政权。一些跨国的极端组织如奥萨玛·宾·**的基地组织诉诸****反抗西方的影响。 穆罕默德·阿布都、贾迈勒丁·阿富汗尼及穆罕默德·伊克巴勒等伊斯兰思想家意识到穆斯林社会落后于欧洲,他们呼吁要振兴及活化伊斯兰教的思想和习俗,以恢复穆斯林的尊严和高尚的地位。学者阿布·阿拉·毛杜迪则推动了现代伊斯兰主义的发展。经常被**的穆斯林兄弟会等伊斯兰组织提倡利用伊斯兰教作为全面的政治操作方案。伊朗的革命推翻了世俗政权,创建伊斯兰国。土耳其的伊斯兰政党正义与发展党在**制度下执政了超过十年,其他国家的伊斯兰政党在阿拉伯之春后的选情亦顺利。1969年耶路撒冷阿克萨清真寺的纵火事件促使伊斯兰合作组织的成立,该组织致力于促进穆斯林国家之间的全面合作。 出于对伊斯兰教的虔诚而出现的现象遍布全球。在许多地方,穿戴希贾布(头巾)越来越普遍,支持奉行伊斯兰教法的穆斯林比率亦增加。随着越来越多的宗教数据以电子形式发放给穆斯林,他们能够接收到足够精确的消息,不再倚赖沦为配角的教士。一些组织开始利用传媒传播伊斯兰教,例如24小时电视频道Peace TV。由于伊斯兰教的价值观切合非洲传统的生活方式,许多专家都认同伊斯兰教在东非和西非的增长超出其他宗教。

教派

逊尼派 逊尼派穆斯林在孟加拉达卡的星期五礼拜 2013年马来西亚逊尼派穆斯林在首都布城的圣纪节巡游 逊尼派是伊斯兰教最大的教派,占穆斯林总数的75%-90%。他们强调穆斯林社团的历史传统,重视《古兰经》及圣训的宗教权威。这些穆斯林大约在10世纪下半叶自称为「遵奉逊奈的人们」,以区别于其他少数派。 逊尼派穆斯林认为首四任哈里发都是穆罕默德的正统继任人,穆罕默德在逝世之前并没有创建继任的制度或指定任何继承人,继任的阿布·伯克尔是麦地那的领袖选举出来的。他们相信哈里发应该由最合资格的人出任,而不是世袭。 逊尼派会先根据《古兰经》行事,然后才是圣训。如果在《古兰经》和圣训里都找不到法律事务的解决方案,他们会运用四个法学派别提供的法理依据作出裁决,这四个法学派别分别是哈乃斐派、罕百里派、马立克派及沙斐仪派,建基于阿布·哈尼法、艾哈迈德·伊本·罕百勒、马立克·伊本·艾奈斯及沙斐仪的学说。 四个法学派别都相互承认各自的学说,穆斯林可以选择他们认可的法学派别。 巴雷尔维派及德奥班德运动是逊尼派的分支。巴雷尔维派是南亚逊尼派的复兴运动,有超过2亿信众。他们自视为最早穆斯林社区的南亚后裔及代表,强调伊斯兰教法在所有事务上的最高地位,奉行苏非派的习俗,敬拜先知穆罕默德。在逊尼派传教组织伊斯兰的召唤及世界伊斯兰使命的协助之下,巴雷尔维派得以传播至南非、美国、欧洲及澳大利亚。德奥班德运动是在1867年成立的印巴改革运动,发源自印度德奥班德,深受沙特阿拉伯的瓦哈比派影响。 赛莱菲派又称瓦哈比派或圣训派,是一个极端保守的伊斯兰运动。他们认为伊斯兰教及穆斯林社会被思想落后的乌理玛(穆斯林学者)、苏非主义及虚假的革新所害,并受到西方殖**义及世俗主义的威胁。他们寻求把伊斯兰教恢复到他们认为的理想状态,不盲目遵从传统逊尼派法学派别的裁决,只参照《古兰经》、穆罕默德及第一代穆斯林的言行而为。 什叶派 巴林的大部分人口都是什叶派穆斯林。 什叶派是伊斯兰教第二大的宗派,占穆斯林总数的10-20%。什叶派穆斯林主要分布在伊朗、伊拉克南部及南亚,他们自视为是穆斯林里的「精英」。 虽然逊尼派认为哈里发是由社区选举产生,但什叶派却相信穆罕默德指定了他的女婿阿里·本·阿比·塔利卜作为他的继承人,并认为只有阿里的一些后裔才能够成为伊玛目(穆斯林的领袖),因此他们认为阿里是第一位伊玛目,拒绝承认在阿里之前的三位哈里发阿布·伯克尔、奥斯曼·本·阿凡及欧麦尔·本·赫塔卜的合法性。 什叶派亦有多个分支,十二伊玛目派、宰德派及伊斯玛仪派是其中最重要的教派。不同的教派奉不同的阿里后裔为伊玛目。十二伊玛目派及伊斯玛仪派都视贾法尔·萨迪克为第六任伊玛目,但在萨迪克逝世之后,伊斯玛仪派视他的儿子伊斯玛仪·贾法尔为继承人,十二伊玛目派则奉他的另一位儿子穆萨·卡齐尔为第七任伊玛目。宰德派认定贾法尔·萨迪克的父辈宰德·本·阿里为第五任伊玛目,因此其后的继位顺序亦不同。 穆斯塔利派、阿拉维派及阿列维派是一些较小的什叶派教派。一些什叶派教派对伊玛目的敬拜超出了传统伊斯兰教的界限,被称为极端派。 苏非主义 土耳其苏非派的旋转狂舞。 据信众所说,苏非主义是伊斯兰教的神秘主义。15世纪的苏非派宗师艾哈迈德·扎鲁克把苏非主义定义为「以修养内心、摒弃杂念全心全意侍奉真主为目的的一门学问」。德加维教团的导师艾哈迈德·伊本·阿吉巴则称苏非主义是「让人知道怎样可以感应真主存在的学问,培养出一些可敬的品性以净化和美化个人的内心」。苏非主义是伊斯兰教的神秘苦修方式,通过个人对真主的体验而寻求对真主的爱戴和认识。苏非派穆斯林着重伊斯兰教的精神层面,他们必须接受训练才可以运用他们的「认知及情绪感官」直接接触真主。哈桑·巴士拉是苏非派的元老,他不仅劝告穆斯林不要造孽,还号令他们要为了精神上的永生而在日常生活里洁身自好,后来的安萨里在他的著作里把神学和神秘主义的生活方式结合在一起。 苏非主义流行于突尼斯、阿尔及利亚、摩洛哥、塞内加尔、乍得及尼日尔尔等国家。苏非主义在中亚亦强势复兴,那里被视为是苏非主义的中心,在对抗沙俄及苏联的殖**义上扮演着重要的角色。苏非派穆斯林及各种苏非教团是这里的主要宗教形象。 其他教派 阿赫迈底亚是米尔扎·古拉姆·艾哈迈德在1889年的印度创立的伊斯兰改革运动,在全球有超过1,000万穆斯林信众。艾哈迈德声称自己就是伊玛目马赫迪(伊斯兰教预言的救世主)、再世基督及黑天的化身。哈瓦利吉派则是早年反抗阿里·本·阿比·塔利卜的统治而分裂出来的教派,其分支伊巴德派在全球有145万信众。与其他的哈瓦利吉派不同,伊巴德派不会把触犯其他教派的穆斯林视为必须抗争及消灭的异端。其他少数派还有马赫达维耶派、唯独古兰经等。 此外,伊斯兰民族、百分之五民族、摩尔科学神殿等都是黑人的穆斯林运动。 无教派穆斯林 无教派穆斯林援引《古兰经》仪姆兰的家属章第103段**来说明他们的身份,该段**呼吁穆斯林要团结一致和不要分裂。皮尤研究中心报称在七个国家里自称「只是穆斯林」的穆斯林占大多数,在另外三个国家则占相对多数,当中比例最高的国家是74%的哈萨克斯坦。在至少22个国家里,每五位穆斯林里就有一位自称「只是穆斯林」。不过,上述的大多数国家要么是以逊尼派为主流,要么是以什叶派为主流,没有其他教派分庭抗礼,因此而导致这些国家的许多穆斯林只是简单地称自己为穆斯林,而不指明是属于某个教派。此外,有其他数据给出与皮尤研究中心不同的数据,这些数据显示在上述的国家里除了传统上以什叶派为主体的阿塞拜疆,其他国家的穆斯林都是逊尼派占大多数。

人口统计

世界穆斯林人口百分比(2014年皮尤研究中心的数据) 2009年一个调查232个国家及地区的人口统计发现,全球人口的23%,即15.7亿的人口都是穆斯林,当中的75%-90%是逊尼派,10%-20%是什叶派,还有少数属于其他派系。约有57个穆斯林为多数的国家,在穆斯林当中,阿拉伯人占大约20%。全球穆斯林人口由1900年的2亿飙升至1970年的5.51亿,并在2009年达到15.7亿。 大部分穆斯林都在亚洲和非洲。全球约62%的穆斯林都在亚洲生活,超过6.83亿人分布在孟加拉、印度、印尼及巴基斯坦。在中东,非阿拉伯的土耳其及伊朗是最大的穆斯林占多数的国家。尼日尔利亚是非洲最大的穆斯林国家,他们的穆斯林人口超过任何一个阿拉伯国家,包括埃及。 大部分的估算都指中华人民共和国有大约2,000万至3,000万穆斯林(1.5至2%人口)。不过,圣地牙哥州立大学国际人口中心向《美国新闻及世界报道》提供的数据却表明中国有6,530万穆斯林。在许多欧洲国家,伊斯兰教是仅次于基督教的第二大宗教。伊斯兰教在美国亦逐渐迫近第二大宗教的位置,根据皮尤论坛及美国-伊斯兰关系理事会的数据,美国穆斯林的人数介乎245.4万至700万。

文化

伊斯兰文化一词可以是指伊斯兰教相关的文化,例如节日及服饰。它又经常被用来指称传统穆斯林的文化。伊斯兰文明则指早期哈里发国的综合文化,包括非穆斯林在内,有时又称为「伊斯兰风味」。 艺术 位于设拉子的哈菲兹·设拉子墓穹顶内侧的几何阿拉伯花饰砖瓦。 伊斯兰艺术包含7世纪以后聚居在穆斯林地区的人民(不一定是穆斯林)所创作的视觉艺术,包括建筑、书法、绘画、陶艺等各个领域。 最重要的伊斯兰文化表达方式或许就是建筑,特别是清真寺的四穹顶及多柱式建筑。伊斯兰文明的各种不同的文化可以通过这种建筑物得以体现。举例来说,北非及西班牙的伊斯兰建筑有古罗马及拜占庭的特色,如具备罗马及拜占庭建筑那种大理石及斑岩圆柱的凯鲁万大清真寺、格拉纳达阿兰布拉宫的庭园外围的列柱令人想起罗马庭园的柱廊、科尔多瓦的大清真寺有罗马的圆柱及拜占庭的马赛克。 伊斯兰书法体的太斯米(奉至仁至慈真主之名) 在许多伊斯兰文化习俗里,人物及动物的图像并不受欢迎,这与所有亚伯拉罕宗教反对偶像崇拜的规条有关。阿卜杜拉·伊本马苏德传述穆罕默德说道:「实在的,在复活日火狱中的居民当中最受折磨的人就是做画的人。」不过,在不同的历史时期有不同的学者对这个规条有不同的解读,莫卧儿、波斯及土耳其艺术亦有动物和人物的画像。对生物图像的反感经常被用来说明造就了书法、棋盘铺嵌及图案的流行,使它们成为伊斯兰艺术文化的重要部分。 历法 穆斯林时代在公元622年的希吉拉(迁移)正式开始,那是穆罕默德重要的转捩点。据称哈里发欧麦尔将那一年定为伊斯兰历1年。伊斯兰历是阴历,根据月球的形态决定每个月的开端和结束,与犹太历一样,一天是从日落开始至下一次的日落为亦止。伊斯兰教的穆斯林节日固定在阴历的日子之上,因此这些节日会定在公历不同年份的不同季节上。伊斯兰教最重要的两个节日一个是都尔黑哲月第十天的宰牲节(古尔邦节),是麦加朝觐的日子,另一个是闪瓦鲁月第一天的开斋节(肉孜节),标志着赖买丹月(斋月)的结束。

批评

对伊斯兰教的批评在这个宗教成形的时候已经出现。早期的书面批判来自9世纪之前的基督徒,他们当中有许多人把伊斯兰教视为基督教的异端。后来的批评亦有来自穆斯林世界本身及犹太人作家。 批评的对象包括伊斯兰教最后一位带来消息的先知穆罕默德的品德,不论是公开场合的言行还是私生活。伊斯兰教圣书《古兰经》的内容真确性及它提及的道德规范亦受到批评。其他的批评则集中在现代伊斯兰国家的**问题及妇女在伊斯兰教法及习俗里的待遇。随着近期多元文化主义的潮流,伊斯兰教通过穆斯林移民在西方发挥同化的作用,这种现象亦招致批评。

法法词典

islamique adjectif ( même forme au masculin et au féminin, pluriel islamiques )

  • 1. religion des musulmans ou de la religion des musulmans

    la doctrine islamique

  • 2. du monde musulman

    un pays islamique

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aquilon 朔风,劲风

sectateur sectateur, tricen. m <旧>宗派信徒, 学派信徒

finir 结束,完成

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signer v. t. 1. , 在…名: 2. 加以印记:3. [古](督徒)划十字祝福4. 笨拙地仿效; 滑稽地学样:5. 假装, 装作, 装出se signer v. pr. (督徒)划十字常见用法

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