Paysagiste Appellation Paysagiste DE, Paysagiste Compétences requises lecture de paysage, analyse, recherche, écoute, conception Niveau de formation supérieur Professions voisines urbaniste, architecte, ingénieur, jardinier Codes CNP (Québec) 2152-A ROME (France) A1203 - 8130Z
Un paysagiste est un concepteur de l'espace extérieur impliqué dans la compréhension, l'analyse, la conception et l'aménagement d'un espace paysager à plusieurs échelles (grands territoires, communes, quartiers, parcs, jardins, etc.). Il est un acteur de la société et participe entre autres au projet urbain et au projet de territoire. Sa pratique professionnelle est appelée architecture du paysage.
Le paysagiste n'est pas uniquement un concepteur, il intervient aussi dans la réalisation de ses œuvres préalablement posées sur papier. On parle alors d'un paysagiste concepteur-réalisateur, intervenant plus souvent sur l'aménagement extérieur de maisons individuelles (pavage, enrobé, réalisation de massif, création de bassins paysagers).
La profession de paysagiste concepteur-réalisateur est souvent confondue avec celle de jardinier, mais elle est beaucoup plus technique et requiert une certaine expérience afin de maîtriser les outils et les techniques liés à la profession (lecture de plan, implantation, mesures laser, reconnaissance des végétaux, conception d'escaliers paysagers).
Histoire
L'origine du métier de paysagiste remonte aux premiers grands jardiniers. Ils dessinaient des jardins et des parcs. En 1599, lorsqu'en Henri IV organise la corporation des jardiniers, il crée officiellement les quatre branches du métier. D'abord les "maraîchers", chargés de la culture des légumes. Ensuite les « floresses », aujourd'hui appelés horticulteurs-fleuristes, et les "treillageurs", spécialisés dans la culture et l'entretien des arbres fruitiers. Enfin les « préoliers » qui pourraient être nos pépiniéristes et nos élagueurs-arboristes. Les "courtilliers", aujourd'hui les jardiniers-paysagistes, devant être instruits aux disciplines précédentes. Ils ont la charge de la création et de l'entretien du jardin d'agrément. Seule cette branche - les anciens « courtilliers » - a été reconnue à ce jour par l'association ouvrière des Compagnons de France. Ils sont désormais connus sous le nom de Compagnons Passants Paysagistes du Devoir. En France, le métier de paysagiste, dans ses dimensions actuelles, a pris son essor lors des grandes reconstructions de l'après-guerre. La formation paysagiste DPLG est apparue avec la création en 1976 de l'École nationale supérieure de paysage de Versailles. Elle est devenue ensuite « DE ».
Domaines d'intervention
Plan du parc de Glienicke, en Allemagne.
Le métier de paysagiste est généraliste. Il s'est diversifié dans le temps (espaces publics, études des dynamiques de l'environnement et du patrimoine, évolution d'un territoire, amélioration du cadre de vie, etc.). Le caractère généraliste du métier de paysagiste est indispensable pour faire émerger un projet au sein duquel il est à la fois un chercheur (histoire), un créateur et un médiateur (débat social, politiques sur le paysage). Pour le projet de paysage, le paysagiste dispose d'une diversité des moyens d'action de natures différentes : outils de planification, outils de réglementation, action foncière, définition programmatique et conseil, aménagement opérationnel, maîtrise d'œuvre, incitation, chartes paysagères, conventions et gestion.
Le champ d'intervention de l'architecte paysagiste est à cheval sur l'environnement, l'urbanisme et l'architecture. Il peut être sollicité pour planifier, concevoir, et gérer des projets à plusieurs échelles (zones résidentielles, jardins publics, terrains de jeux, campus universitaires, centres commerciaux, terrains de golf, berges, infrastructures routières, des zones d'activités, des friches , etc.). Il peut aussi être sollicité pour la gestion du paysage et de ses ressources ou pour des projets de réhabilitation urbaine ou de renouvellement urbain. Le paysagiste maître d'œuvre peut alors en assurer la conception, estimer le projet financièrement et en définir les modalités techniques de réalisation (choix de matériaux et de mises en œuvre), aider à définir des entreprises, suivre le chantier, etc.
Le paysagiste peut également être amené à définir une politique sur le paysage ou un projet à plus grande échelle dans le cadre de l'élaboration d'un document d'orientation ou de planification (plan paysage, charte paysagère, SCOT, PLU), ou mettre en œuvre et assurer le suivi des propositions de protection et de conservation comme les parcs nationaux, les parcs naturels régionaux, etc. Il s'agit là d'un acte fondateur où le paysagiste se positionne en amont.
Il peut aussi avoir à promouvoir la sensibilisation à l'environnement, entreprendre le réaménagement, la restauration, la gestion et l'entretien de paysages culturels ou historiques, de parcs, de jardins et de sites, mais aussi agencer de manière esthétique et fonctionnelle l'environnement bâti en zones urbaines, suburbaines et rurales. Il peut aussi bien s'agir d'espaces publics — tels que les rues, lotissements, cimetières, mémoriaux. complexes commerciaux, industriels et éducatifs, terrains de sport, zoos, jardins botaniques, ou aires de loisirs — que de milieux privés.
Le paysagiste pourra également avoir à inspecter des sites, analyser des facteurs comme le climat, le sol, la faune et la flore, les eaux superficielles et souterraines, conseiller des clients et faire des recommandations concernant les méthodes de travail et les séquences d'opérations pour des projets liés au paysage et à l'environnement bâti, identifier et développer des solutions appropriées concernant la qualité et l'utilisation faite de l'environnement bâti en zones urbaines, suburbaines et rurales, et de réaliser des projets, plans et dessins de travail et réaliser un dossier sur les spécifications des travaux, les estimations des coûts et des calendriers.
La profession de paysagiste se diversifie et s'oriente notamment vers la préservation et l'économie des ressources naturelles et culturelles (terre, eau, forêt, agriculture, etc.), l'adaptation des projets aux changements climatiques, la renaturation (réimplantation de la nature en ville, renouvellement, recyclage, dépollution) et la reconversion des friches urbaines.
Statuts de la profession dans le monde
En Europe
En Europe, la profession de paysagiste est accompagnée par la European Federation for Landscape Architecture (EFLA, français : Fédération européenne pour l'architecture du paysage), qui a notamment pour mission de soutenir et promouvoir la profession d'architecte paysagiste à travers l'Europe, et de représenter la profession à l'international. La profession est régie par la European Landscape Convention, adoptée le 20 octobre 2000 à Florence (Italie) et entrée en vigueur le 1 mars 2004, ouverte à la signature des États membres et à l'adhésion de la Communauté européenne (transférée en 2009 à l'Union européenne) et des États non-membres. Cette convention fait partie du travail du Conseil de l'Europe sur le patrimoine naturel et culturel, l'aménagement du territoire et l'environnement.
De plus, il existe le European Council of Landscape Architecture Schools (ECLAS, français : Conseil européen des écoles d'architecture du paysage), ayant pour objectif « de favoriser et de développer des bourses d'études en architecture du paysage à travers l'Europe par le renforcement des contacts et l'enrichissement du dialogue entre les membres de la communauté académique du paysage en Europe, et en représentant les intérêts de cette communauté au sein du contexte social et institutionnel européen. ». L'ECLAS compte 183 universités membres à travers le monde (dont 135 en Europe) et 40 universités affiliées.
En France
L'usage du terme « paysagiste » est longtemps resté ouvert en France. Il faut dissocier le concepteur paysagiste (titre adopté par l'article 72 bis du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages) et le réalisateur des travaux de terrain (on parle dans ce cas d'un « entrepreneur paysagiste »). Le concepteur paysagiste peut être diplômé d'une école nationale supérieure de paysage (paysagiste DE (diplôme d'État) ou avoir obtenu une formation délivrée par la Fédération française du paysage. Le paysagiste peut également être ingénieur paysagiste.
Les lignes ont bougé à partir de 2014, avec la parution du décret n 2014-1400 du 24 novembre qui vient créer le diplôme d’État de paysagiste . Depuis, les discussions en cours autour du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages intègrent également la possible limitation aux seuls titulaires du titre de paysagiste pour la réalisation de missions de conception paysagère.
En Amérique du Nord
Aux États-Unis
La profession solennelle d'architecte paysagiste a été fondée aux États-Unis dû à un besoin de formaliser cette pratique ainsi que le nom de la profession, ce qui a été résolu en 1899 par la création de l'American Society of Landscape Architects (ASLA, français : Association américaine des architectes paysagistes). Avec 11 membres lors de sa fondation, l'ASLA a depuis évolué et compte maintenant plus de 18 000 membres et 48 branches, représentant les 50 États, les territoires américains et 42 pays à travers le monde, ainsi que 68 branches d'étudiants. Elle a pour but principal de diriger, d'éduquer et de participer à la gestion, la planification et la conception artistique de l'environnement culturel et naturel.
Au Canada
Au Canada, la profession est reconnue sous le code CNP 2152-A et est réglementée en Colombie-Britannique, au Manitoba, au Nunavut et en Ontario, ce qui veut dire que même si une personne détient un permis de travailler en tant qu'architecte paysagiste dans une des six autres provinces canadiennes, elle ne pourra pas exercer la profession dans ces quatre provinces sans l'accréditation d'une de ces provinces. Elle est encadrée au niveau fédéral par l'Association des architectes paysagistes du Canada (AAPC) (anglais : Canadian Society of Landscape Architects, CSLA), qui a pour mission principale de représenter la profession à travers le pays, et est « chargée d’élaborer et de dispenser des programmes et services pertinents et de haute qualité ».
Au Québec, la profession d'architecte paysagiste n'est pas réglementée et l'appellation non protégée. Elle est toutefois représentée par l'Association des architectes paysagistes du Québec (AAPQ). Le titre « architecte » au Québec (Canada) étant exclusivement réservé aux membres de l'Ordre des architectes du Québec, les architectes paysagiste diplômés après 1er février 1974 n'ont donc pas le droit d'utiliser ce titre. Une alternative proposée est « conseiller en architecture du paysage».
Écoles francophones du paysage
France
Les formations se répartissent en fonction du « titre » délivré :
École nationale supérieure de paysage de Versailles et Marseille - ENSP
École nationale supérieure d'architecture et de paysage de Bordeaux - ENSAPBX
École nationale supérieure d'architecture et de paysage de Lille - ENSAPL
Agrocampus ouest, ex Institut national d'horticulture et de paysage d'Angers
École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois - ENSNP
École supérieure d'architecture des jardins et des paysages de Paris - ESAJ
BTSA Aménagements paysagers
BAC PRO Aménagements paysagers
CAPA Travaux paysagers
Brevet Professionnel Agricole Travaux d'aménagements paysagers, spécialité Travaux de création et d'entretien
Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) maçonnerie paysagère
Autres formations
Agrocampus ouest, ex-Institut national d'horticulture et de paysage à Angers
Institut des techniques de l'ingénieur en aménagement du paysage et de l'espace à Lille et Antibes
Licence professionnelle en aménagement du paysage à Marseille, Angers, Lyon
École d'horticulture à Romans-sur-Isère (Drôme, 26)
École d'horticulture et de paysage à Roville-aux-Chênes (Vosges, 88)
Centre de formation à Courcelles-Chaussy (Moselle, 57)
École d'horticulture de Saint-Ilan à Langueux (Côtes-d'Armor, 22)
Institut agricole privé de Genech (Nord, 59)
École du Paysage et de l'Horticulture à Saint Gabriel Brécy (Calvados, 14)
La Lande de la rencontre à Saint-Aubin-du-Cormier (Bretagne, 35)
Belgique
Institut Arthur Haulot à Bruxelles
Institut supérieur industriel de Gembloux à Gembloux
Gembloux Agro-Bio Tech à Gembloux
Suisse
Haute École du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Genève
École d'ingénieurs de Lullier à Genève
Institut d'architecture de l'université de Genève à Genève
Canada
École d'architecture et de paysage à Montréal
Paysagistes de renom
André Le Nôtre (1613-1700), français, était « jardinier du Roi » Louis XIV et pas architecte-paysagiste, jardins à la française
Gabriel Thouin (1747-1829), auteur du « Plan raisonné de toutes les espèces de jardins » (1820)
Jean Claude Nicolas Forestier (1861-1930), français, système de parcs
Jean-Baptiste Alexandre Le Blond (1679-1719), français, Le projet de 1717 pour la ville de Saint-Pétersbourg
René Pechère (1908-2002), belge, jardins à la française
Jacques Wirtz, belge
François Goffinet, belge
Jean-Noël Capart, belge
Joseph De Gryse, belge, président de l'ABAJP
Benoît Fondu, belge
Allain Provost, français
Gilles Clément, français
Louis Benech, français
Michel Péna, français,
Michel Corajoud, français
Erwan Tymen, français
Michel Desvigne, français
Jacques Gréber, français
David Roland, belge
José María Velasco (1840-1912), mexicain
Beatrix Farrand, américaine
Christian Préaud, français
Philippe Thébaud, français
Sir Geoffrey Jellicoe (en), britannique