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词典释义:
moyenâgeux
时间: 2024-01-13 00:10:31
[mwajεnɑʒø, -z]

moyenâgeux, sea. (m) 1[旧]2式, 风味:3[转]过时, 陈旧, 古

词典释义
moyenâgeux, se

a. (m)
1[旧]
2风味

costume ~ 服装

3[转]过时, 陈旧, 古
近义、反义、派生词
近义词:
médiéval,  archaïque,  arriéré
联想词
médiéval ; féodal 封建; désuet 陈旧,过时; religieux 宗教; archaïque ; traditionnel 传统; barbare 野蛮; effrayant 可怕,令人惊恐,吓人; délirant ,极度兴奋; primitif 原始,原来; gothique 哥特人;
短语搭配

costume moyenâgeux中世纪式的服装

des procédés moyenâgeux陈旧的方法

原声例句

Mais Swann ne put arriver à lui faire dire quelle était cette époque. Pourtant, après avoir réfléchi, elle répondit que c’était « moyenâgeux » . Elle entendait par là qu’il y avait des boiseries.

斯万问她是哪个时代的,她说不上来,想了半天才说是“中世纪”的,其实她的意思是说她家的墙上装了细木护壁板而已。

[追忆似水年华第一卷]

Oui, j’ai eu ce sentiment en Yougoslavie aussi, où j’avais l’impression quand je suis rentrée à Sarajevo, que les reportages que nous envoyions étaient tellement violents, c’était un siège moyenâgeux.

是的,我在南斯拉夫也有这种感觉,当我回到萨拉热窝时,我的印象是,我们发送的报告是如此暴力,这是一场中世纪的围困。

[TV5每周精选(视频版)2020年合集]

Ron se sentit gravement insulté lorsqu'un sorcier moyenâgeux lui cria qu'il était atteint, de toute évidence, d'une forme inquiétante d'éclabouille.

[哈利·波特与凤凰社Harry Potter et l'Ordre du Phénix (Harry Potter 5)]

例句库

En quelques années, le Japon va passer d’un état moyenâgeux à un pays moderne.

短短几年内,日本实现了从落后到现代化国家的转变。

À l'aube du nouveau millénaire, il est vraiment temps que la communauté internationale se réveille et rejette l'esprit, véritablement moyenâgeux, qui conduit à imposer des sanctions globales inhumaines, et qui apparaît clairement dans les mots bien connus du Président américain Woodrow Wilson

在新的千年之初,现在国际社会确实应当觉醒起来,反对黑暗时代遗留下来的实行非人道的全面制裁的心态。

法语百科

Le château fort, ici celui d'Eilean Donan en Écosse, était l'une des constructions caractéristiques du Moyen Âge.

Croix de procession germanique du ** siècle ; la religion chrétienne était un élément central de la société médiévale.

Labour dans Les Très Riches Heures du duc de Berry ; l'agriculture était la base de l'économie du Moyen Âge, tandis que la paysannerie formait la majorité du "tiers état", l'un des trois ordres de la société médiévale avec le clergé et la noblesse.

Schéma chronologique des quatre époques de l'Histoire selon les historiens français.
Schéma chronologique des quatre époques de l'Histoire selon les historiens français.

Le Moyen Âge est une période de l'histoire de l'Europe, s'étendant du V siècle au XV siècle, qui débuta avec le déclin de l'Empire romain d'Occident et se termina par la Renaissance et les Grandes découvertes. Située entre l'Antiquité et l'époque moderne, la période est subdivisée entre le haut Moyen Âge (VI ‑ X siècle), le Moyen Âge central (** ‑ **II siècle) et le Moyen Âge tardif (**V ‑ XV siècle).

La dépopulation, la désurbanisation et les migrations de l'Antiquité tardive se poursuivirent durant le haut Moyen Âge et les envahisseurs barbares fondèrent de nouveaux royaumes sur les territoires de l'ancien Empire romain d'Occident. Même si la période fut marquée par de profonds changements sociétaux et politiques, la rupture avec l'Antiquité classique ne fut pas complète. La partie orientale de l'Empire romain survécut aux bouleversements géopolitiques de la période et resta une puissance de premier plan sous le nom d'Empire byzantin. Il perdit cependant une grande partie de ses territoires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord au profit des califats musulmans au VII siècle. À l'Ouest, la plupart des royaumes incorporèrent de nombreuses institutions romaines, tandis que l'expansion du christianisme fut marquée par la construction de nombreux monastères. Sous la dynastie carolingienne, les Francs établirent un empire couvrant la plus grande partie de l'Occident chrétien au IX siècle avant de décliner du fait des tensions internes et des attaques vikings au Nord, hongroises à l'Est et sarrasines au Sud.

Après l'an mil, durant le Moyen Âge central, la population européenne augmenta fortement grâce à des innovations technologiques, qui permirent un accroissement des rendements agri*****. La société se réorganisa selon les systèmes de la seigneurie, l'organisation des paysans en communautés cultivant la terre pour le compte des nobles, et de la féodalité, la structure politique par laquelle les chevaliers et la basse-noblesse servaient dans l'armée de leur suzerain en échange du droit d'exploiter leurs fiefs. Cette dernière institution connut un déclin à la fin du Moyen Âge du fait des efforts de centralisation menés par les différents souverains dont l'autorité se renforça aux dépens de celle des seigneurs locaux. Les croisades, lancées pour la première fois au ** siècle étaient des expéditions militaires menées au nom de la foi catholique ; elles étaient principalement destinées à reprendre le contrôle de la Terre sainte aux musulmans mais visèrent également les croyances jugées hérétiques en Europe. La vie intellectuelle fut marquée par la scolastique cherchant à concilier la foi et la raison et par l'apparition d'universités dans les grandes villes. La philosophie de Thomas d'Aquin, les peintures de Giotto, la poésie de Dante et de Chaucer, les récits de Marco Polo et l'architecture des grandes cathédrales gothiques comme celle de Chartres sont parmi les plus grandes réalisations de cette période.

Le Moyen Âge tardif fut marqué par des famines, la Peste noire et les guerres qui réduisirent fortement la population de l'Europe occidentale tandis que l'Église catholique traversa de profondes crises théologiques. Les changements culturels et technologiques de la période transformèrent néanmoins la société européenne et ouvrirent la voie à la Renaissance et à l'époque moderne.

Définition

Le Moyen Âge est l'une des trois principales périodes historiques utilisées pour analyser l'histoire de l'Europe avec l'Antiquité et l'époque moderne. Les auteurs médiévaux divisaient l'Histoire en périodes inspirées de la Bible comme les « Six Âges du Monde (en) » et considéraient que leur époque était la dernière avant la fin du monde. Lorsqu'ils évoquaient la période dans laquelle ils vivaient, ils la qualifiaient de « moderne». Dans les années 1330, l'humaniste et poète Pétrarque qualifiait l'époque pré-chrétienne d'antiqua (« ancienne ») et la période chrétienne de nova (« nouvelle »). Le Florentin Leonardo Bruni fut le premier historien à utiliser un découpage en trois périodes dans son Historiarium Florentinarum de 1442 car il considérait que le développement de l'Italie l'avait fait changer d'époque par rapport à celle de Pétrarque. L'expression de « Moyen Âge » apparut pour la première fois en latin en 1469 sous la forme de media tempestas (« saison intermédiaire ») puis de medium aevum (« moyen âge ») en 1604. La division en trois périodes de l'histoire fut popularisée au XVII siècle par Christoph Cellarius et est depuis devenue la norme.

La date la plus communément admise pour le point de départ du Moyen Âge est l'année 476, quand le dernier empereur romain d'Occident fut déposé, et celle-ci fut proposée pour la première fois par Bruni. La fin du Moyen Âge est généralement située à la fin du XV siècle mais selon le contexte, la date exacte peut varier. On peut par exemple citer la chute de Constantinople en 1453, le premier voyage de Christophe Colomb en 1492 ou le début de la Réforme protestante en 1517. Les historiens français utilisent souvent la fin de la guerre de Cent Ans en 1453 pour marquer le terme de la période tandis qu'en Grande-Bretagne et en Espagne, c'est respectivement la bataille de Bosworth en 1485 et la prise de Grenade en 1492 qui sont plus fréquemment mentionnées. Ces dates symboliques ne marquent pas à elles seules un changement d'époque et l'historiographie contemporaine considère que la période de la Renaissance allant du début du XV siècle au milieu du XVI siècle marque la transition du Moyen Âge à l'époque moderne. De la même manière, il n'y eut pas de passage brutal de l'Antiquité au Moyen Âge mais un processus assez long appelé Antiquité tardive s'étendant de la fin du III siècle au milieu du VII siècle. Une définition plus large est donnée par Jacques Le Goff, défenseur d'un "long Moyen âge" occidental qui s'étendrait du IV siècle (l'installation du christianisme) au XVIII siècle (la révolution industrielle en Grande-Bretagne et la Révolution française), contestant l'idée que la Renaissance aurait mis fin à la culture médiévale.

Le Moyen Âge est lui-même subdivisé en trois parties : le haut Moyen Âge de la fin du V siècle à la fin du X siècle, le Moyen Âge central ou classique du début du ** siècle à la fin du **II siècle et le bas Moyen Âge ou Moyen Âge tardif du début du **V siècle à la fin du XVI siècle.

Fin de l'Empire romain

Statue des quatre tétrarques réalisée vers 300 et se trouvant aujourd'hui à Venise.

L'Empire romain atteignit son extension territoriale ma**male au II siècle mais il perdit progressivement le contrôle de ses territoires frontaliers durant les deux siècles qui suivirent. Les problèmes économiques et les pressions extérieures provoquèrent une grave crise politique au III siècle durant laquelle les empereurs accédaient au pouvoir par la force et en étaient rapidement chassés. Les dépenses militaires augmentèrent fortement notamment du fait des guerres contre les Sassanides en Orient. La taille de l'armée doubla mais sa composition vit la disparition progressive de l'infanterie lourde au profit de la cavalerie et de l'infanterie légère tandis que les légions furent remplacés par des unités plus petites. Cet accroissement des dépenses militaires entraîna une augmentation des impôts et un appauvrissement des classes inférieures comme les décurions.

Pour faire face à ces difficultés, l'empereur Dioclétien (r. 284-305) décida en 286 de diviser administrativement l'Empire en deux moitiés, l'une orientale et l'autre occidentale qui furent à leur tour subdivisées en deux. Chacune de ces quatre régions possédait un empereur qui formaient la Tétrarchie. Malgré cette gouvernance quadruple, il ne s'agissait pas d'un éclatement de l'Empire et les zones correspondaient plus à des zones d'influence ou à des théâtres militaires qu'à des entités indépendantes. Après une guerre civile, Constantin I (r. 306-337) réunifia l'Empire en 324 mais il fut contraint de réinstaurer une tétrarchie peu avant sa mort. Il décida de faire de Byzance qu'il renomma Constantinople la nouvelle capitale de l'Empire. Grâce aux réformes de Dioclétien, la bureaucratie et la défense de l'Empire fut améliorée mais elles ne résolurent pas les problèmes structurels qu'il connaissait dont notamment une imposition excessive, une démographie déclinante et les agressions extérieures. La situation politique resta instable tout au long du IV siècle et l'affaiblissement de la défense des frontières causées par les luttes de pouvoir entre empereurs permit à des « tribus barbares » de s'implanter au sein de l'Empire. La société romaine s'éloigna de plus en plus de ce qu'elle était durant la période classique (en) avec un écart grandissant entre riches pauvres et un déclin des petites villes. Une autre évolution importante de la période fut la conversion de l'Empire au christianisme qui devint religion officielle en 381. Cette christianisation ne se fit pas sans difficultés et fut marquée par de nombreuses persécutions et l'opposition entre les différents courants théologiques.

Carte des mouvements de population aux IVetV siècles

En 376, les Ostrogoths, qui fuyaient l'avancée des Huns, furent autorisés par l'empereur Valens (r. 3**-378) à s'installer dans la province romaine de Thrace dans les Balkans. La gestion par les Romains de leur implantation et de leur admission en tant que peuple fédéré fut calamiteuse et les Ostrogoths se mirent à piller la région. Alors qu'il tentait de ramener l'ordre, Valens fut tué lors de la bataille d'Andrinople en 378 et les Ostrogoths s'implantèrent de manière autonome au sein de l'Empire. En 400, les Wisigoths envahirent l'Empire d'Occident et pillèrent Rome en 410. D'autres peuples firent de même et les « invasions barbares » virent la migration de nombreuses populations essentiellement germaniques dans toute l'Europe. Les Francs, les Alamans et les Burgondes s'installèrent dans le nord de la Gaule, les Angles, les Saxons et les Jutes s'implantèrent en Grande-Bretagne tandis que les Wisigoths et les Vandales fondèrent respectivement des royaumes en Hispanie et en Afrique du Nord. Ces mouvements de population étaient en partie causée par l'avancée vers l'ouest des Huns qui, menés par Attila (r. 434-453), pillèrent les Balkans en 442 et 447, la Gaule en 451 et l'Italie en 452. Les Huns restèrent menaçants jusqu'en 453 quand l'Empire hunnique s'effondra à la mort de son chef. Ces invasions bouleversèrent profondément la nature culturelle, politique et démographique de l'Empire romain d'Occident.

Au V siècle, la partie occidentale de l'Empire se divisa en petites entités autonomes gouvernées par les tribus qui s'y étaient installés au début du siècle. Les empereurs de cette période avaient généralement peu d'influence et la plus grande partie du pouvoir appartenait à des généraux d'origine barbare comme Stilicon (d. 408), Aspar (d. 471) ou Ricimer (d. 472). La déposition du dernier empereur romain d'Occident, Romulus Augustule par le chef ostrogoth Odoacre en 476, est traditionnellement utilisée pour marquer la fin de l'Empire romain d'Occident et par extension celle de l'Antiquité. Même s'il survécut aux invasions barbares, l'Empire romain d'Orient, devenu Empire byzantin, fut fortement affecté et fut incapable de reprendre le contrôle des territoires perdus. Au VI siècle, l'empereur Justinien (r. 527-565) parvint à reconquérir l'Afrique du Nord et la péninsule italienne mais ces territoires furent reperdus au siècle suivant.

Haut Moyen Âge

Évolution de la société

La structure politique de l'Europe occidentale changea profondément avec la fin de l'Empire romain d'Occident. Même si les mouvements de populations durant cette période ont été qualifiés d'« invasions », il ne s'agissait pas d'expéditions militaires mais de migrations concernant des peuples entiers. Les structures romaines en Occident ne disparurent néanmoins pas brusquement car ces barbares ne représentaient que 5 % de la population d'Europe occidentale. Le mélange des élites barbares et romaines notamment par le biais du christianisme donna naissance à une nouvelle société intégrant des éléments des deux cultures. La disparition de la bureaucratie romaine entraîna cependant l'effondrement du système économique romain et la plupart des nouvelles entités politiques finançaient leurs armées de manière décentralisée par le biais de chefs locaux et du pillage plutôt que de manière centralisée par l'impôt. La pratique de l'esclavage déclina mais avec la ruralisation de la société, il fut remplacé par le servage.

Pièce à l'effigie de Théodoric

En Europe occidentale, de nouvelles entités apparurent dans les anciens territoires de l'Empire romain. Les Ostrogoths menés par Théodoric (d. 526) s'installèrent en Italie à la fin du V siècle et créèrent un royaume caractérisé par une coopération entre Italiens et Ostrogoths du moins jusqu'à la fin du règne de Théodoric. Le premier royaume burgonde fut détruit par les Huns en 436 et un nouveau fut fondé dans les années 440 dans l'actuel Est de la France. Dans le Nord de la Gaule, les Francs formèrent plusieurs royaumes indépendants qui furent unifiés et christianisés par Clovis (r. 481-511). Dans les îles Britanniques, les Anglo-saxons s'installèrent aux côtés des Britto-romains mais l'actuelle Angleterre resta divisée en plusieurs royaumes formant l'Heptarchie. Au sud, les Wisigoths et les Suèves formèrent respectivement des royaumes dans l'Est et l'Ouest de la péninsule Ibérique tandis que les Vandales s'installèrent en Afrique du Nord. Profitant du chaos causé par les attaques byzantines en Italie, les Lombards supplantèrent le royaume ostrogoth à la fin du VI siècle. Plus à l'est, des peuples slaves s'installèrent en Europe centrale et orientale dans les anciens territoires des tribus germaniques même si les circonstances de ces migrations restent en grande partie inconnues. Au niveau linguistique, le latin fut progressivement remplacé par des langues apparentées mais distinctes regroupées sous l'appellation de langues romanes tandis que le grec resta la langue dominante de l'Empire byzantin et que les Slaves apportèrent leurs propres langages en Europe de l'Est.

Survivance byzantine

Mosaïque montrant Justinien avec l'évêque de Ravenne, des courtisans et des gardes du corps

Alors que l'Europe occidentale se fragmentait en de multiples nouveaux royaumes, l'Empire byzantin conserva globalement son intégrité territoriale et son économie resta dynamique jusqu'au début du VII siècle. La Perse étant également menacée par des peuples nomades venant d'Asie centrale, une paix relative e**sta une grande partie du V siècle entre les Byzantins et les Sassanides. Au niveau politique, l'influence de l'Église était bien plus forte dans l'Empire byzantin qu'en Europe occidentale et les questions doctrinales influençaient fréquemment les décisions des dirigeants. Le droit romain de tradition orale fut codifié par Théodose II (r. 408-450) en 438 et une autre compilation fut menée par Justinien sous la forme du Corpus Iuris Civilis en 529. Justinien supervisa également la construction de la basilique Sainte-Sophie à Constantinople et son général Bélisaire (d. 565) reprit l'Afrique du Nord aux Vandales et l'Italie aux Ostrogoths. Cette reconquête ne fut pas complète car la détérioration de la situation économique causée par une épidémie de peste en 542 l'empêcha de mener de nouvelles offensives jusqu'à la fin de son règne. À sa mort, les Byzantins avaient repris le contrôle d'une grande partie de l'Italie, de l'Afrique du Nord et du Sud de l'Espagne. Les historiens ont cependant critiqué les conquêtes de Justinien qui épuisèrent les finances de l'Empire et le rendirent probablement trop étendu pour être défendu efficacement ; l'Italie fut ainsi envahie par les Lombards quelques années plus tard et tous les autres territoires furent perdus dans la première moité du VII siècle.

L'Empire byzantin fut également menacé par l'installation des Slaves dans les provinces de Thrace et d'Illyrie au milieu du V siècle tandis que dans les années 560, les Avars turcophones migrèrent jusqu'au nord du Danube. À la fin du siècle, ces derniers étaient devenus la puissance dominante en Europe orientale et les empereurs byzantins devaient régulièrement payer des tributs pour éviter leurs attaques. Ils restèrent une menace jusqu'à la fin du VIII siècle et l'arrivée des tribus hongroises dans le bassin du Danube. L'empereur Maurice (r. 582-602) parvint à stabiliser la situation (en) en Europe mais les Sassanides de Khosro II (r. 590-628) profitèrent de l'instabilité causée par son renversement pour envahir l'Égypte, le Levant et une partie de l'Asie mineure. L'empereur Héraclius (r. 610-**1) organisa une contre-attaque victorieuse avec notamment l'appui d'au**liaires turcs dans les années 620 et il parvint à récupérer tous les territoires perdus en 628.

Société occidentale

Reconstitution d'un casque anglo-saxon du VII siècle découvert à Sutton Hoo dans le Sud-Est de l'Angleterre

En Europe occidentale, le système éducatif romain (en) essentiellement oral disparut et si le degré d'alphabétisation resta élevé chez les élites, savoir lire devint plus une compétence pratique qu'un signe de statut social. La littérature de l'époque devint majoritairement d'inspiration chrétienne et au IV siècle, Jérôme de Stridon (d. 420), l'un des Pères de l'Église, rêva que Dieu lui reprochait de plus lire Cicéron que la Bible. Les textes classiques continuèrent néanmoins d'être étudiés et certains auteurs comme Augustin d'Hippone (d. 430), Sidoine Apollinaire (d. 486) et Boèce (d. 524) devinrent des références durant tout le Moyen Âge et jusqu'à nos jours. La culture aristocratique délaissa les études littéraires, tandis que les liens familiaux et les valeurs de loyauté, de courage et d'honneur conservèrent une place importante. Ces liens pouvaient mener à des conflits au sein de la noblesse qui pouvaient être réglées par les armes ou par l'argent.

En raison du faible nombre de documents écrits sur le monde paysan avant le IX siècle, la vie des classes inférieures est bien moins connue que celle de la noblesse et la plupart des informations est issue de l'archéologie ou des textes juridiques et des écrivains des classes supérieures. L'organisation foncière n'était pas uniforme en Europe occidentale et certaines régions étaient fragmentées en de nombreuses propriétés tandis que dans d'autres, les grandes exploitations étaient la norme. Ces différences créèrent une grande variété de sociétés rurales et cela influa sur les relations de pouvoir ; certaines communautés étaient dominées par l'aristocratie tandis que d'autres disposaient d'une large autonomie. La population rurale n'était pas non plus répartie de manière uniforme et des villages de plusieurs centaines d'habitants pouvaient cohabiter avec des fermes isolées dispersées dans toute la campagne. La société du Haut Moyen Âge était moins figée qu'à la fin de l'Empire romain et via le service militaire auprès d'un seigneur local, une famille de paysans libres pouvait accéder à l'aristocratie en quelques générations.

La fin de l'Empire romain et le début du haut Moyen Âge virent une diminution importante de la population et la taille des villes se réduisit fortement. Rome passa ainsi de près d'un million d'habitants au III siècle à environ 30 000 à la fin du VI siècle. Les temples romains furent convertis en églises chrétiennes tandis que d'autres constructions et monuments furent utilisés comme sources de matériaux de construction. L'apparition de nouveaux royaumes entraîna à l'inverse une croissance démographique dans les villes choisies capitales. Les migrations et les invasions de l'Antiquité tardive bouleversèrent les réseaux commerciaux établis par les Romains autour de la Méditerranée. Les produits importés furent donc remplacés par des productions locales en particulier pour les régions éloignées de la Méditerranée comme la Gaule et la Grande-Bretagne et seuls les produits de luxe continuèrent à être transportés sur de longues distances.

Expansion de l'Islam

Carte de l'expansion de l'islam. Le rouge sombre indique les conquêtes de 622 à 632, l'orange celles de 632 à 661 et le jaune celles de 661 à 750

L'Empire byzantin et la Perse connurent un grand foisonnement religieux au VI siècle. En plus du christianisme et de ses nombreux courants idéologiques, le judaïsme et le zoroastrisme étaient également influents, tandis que des cultes polythéistes e**staient dans la péninsule arabique. Dans les années 610 et 620, Mahomet fonda une nouvelle religion, l'islam, et unifia les tribus arabes. Profitant du chaos provoqué par la guerre entre l'Empire byzantin et la Perse, les Arabes annexèrent les seconds entre 637 et **2 et chassèrent les premiers du Levant (en) en 634-635 et de l'Égypte (en) en **0-**1. Ils envahirent également l'Afrique du Nord à la fin du VII siècle et la péninsule ibérique qu'ils appelèrent Al-Andalus dans les années 710.

La Grande Mosquée de Kairouan, état actuel du IX siècle.

L'expansion musulmane en Europe cessa au milieu du VIII siècle avec l'échec du siège de Constantinople en 718 et la défaite face aux Francs à Poitiers en 732. Une autre raison de cet arrêt fut l'effondrement de la dynastie des Omeyyades en 750 et son remplacement par les Abbassides. Ces derniers installèrent leur capitale à Bagdad et se préoccupèrent plus du Moyen-Orient que de l'Europe. Le monde musulman était également traversé par des tensions internes et les Abbassides perdirent le contrôle de l'Espagne au profit de l'émirat de Cordoue tandis que l'Afrique du Nord et l'Égypte devinrent respectivement gouvernées par les Aghlabides et les Toulounides.

Église et monachisme

Illustration d'un manuscrit du ** siècle représentant Grégoire I dictant à un secrétaire

Le christianisme était un important facteur d'unité entre l'Est et l'Ouest de l'Europe mais la conquête arabe de l'Afrique du Nord rompit les liens maritimes entre les deux régions. Des différences théologiques et politiques émergèrent alors et au milieu du VIII siècle, les divergences concernant l'iconoclasme, le célibat des prêtres, le contrôle étatique de l'Église et la liturgie (en grec à l'Est et latin à l'Ouest) devinrent particulièrement profondes. La rupture fut officialisée en 1054 lorsque le pape et le patriarche de Constantinople s'excommunièrent mutuellement après des affrontements au sujet de la suprématie pontificale. La Chrétienté fut ainsi divisée en deux avec une branche occidentale qui devint l'Église catholique et une branche orientale qui forma l'Église orthodoxe.

La structure ecclésiastique apparue sous l'Empire romain resta globalement inchangée malgré les bouleversements de l'Antiquité tardive mais la Papauté avait peu d'influence et peu d'évêques suivaient son autorité religieuse ou politique. Avant 750, les papes se préoccupaient essentiellement des controverses théologiques avec les Byzantins et sur les 850 lettres du pape Grégoire I (pape 590-604) qui nous sont parvenus, la vaste majorité concernait les affaires en Italie et à Constantinople. La christianisation de l'Europe occidentale, déjà bien avancée à la fin de l'Empire romain, se poursuivit et des missions furent notamment envoyées en Grande-Bretagne en 597 pour évangéliser les Anglo-Saxons. Les moines irlandais (en) comme Colomban (d. 615) furent particulièrement actifs entre les VIetVIII siècles et ils fondèrent des missions en Angleterre puis dans l'actuelle Allemagne.

Le haut Moyen Âge vit l'émergence du monachisme en Europe occidentale dont le concept avait été développé par les Pères du désert d'Égypte et de Syrie. Les moines vivaient généralement de façon autonome et se concentraient sur la vie spirituelle en appliquant les enseignements cénobitiques développés par Pacôme le Grand (d. 348) au IV siècle. Les idéaux monastiques se répandirent en Europe occidentale grâce aux hagiographies comme la Vie d'Antoine. Au VI siècle, Benoît de Nursie (d. 547) rédigea la règle de saint Benoît qui détaillait les responsabilités administratives et spirituelles d'une communauté de moines dirigée par un abbé. Les moines et les monastères eurent un impact considérable sur la vie politique et religieuse et servaient de gestionnaires pour les biens de la noblesse, de centres de propagande et de soutien au pouvoir royal dans les régions conquises et de bases pour l'évangélisation. Ils étaient les principaux et parfois les seuls centres intellectuels d'une région et la plupart des textes antiques qui nous sont parvenus ont été copiés dans des monastères durant le haut Moyen Âge. Les moines comme Bède (d. 735) furent également les auteurs de nouveaux travaux en histoire, en théologie et dans d'autres domaines. Tout au long du Moyen Âge, les moines ne représentèrent cependant qu'une très faible proportion de la population, en moyenne moins de 1%.

Empire carolingien

Carte de l'expansion du pouvoir des Francs de 481 à 814
Carte de l'expansion du pouvoir des Francs de 481 à 814

En Grande-Bretagne, les descendants des envahisseurs anglo-saxons fondèrent les royaumes rivaux de Northumbrie, de Mercie, de Wessex, et d'Est-Anglie durant l'Heptarchie, tandis que des entités plus petites en Écosse et dans le Pays de Galles restaient sous le contrôle des Bretons et des Pictes natifs de l'archipel. Le paysage politique irlandais était encore plus fragmenté avec près de 150 rois locaux d'autorité variable. Durant les VIetVII siècles, le royaume franc dans le nord de la Gaule se désintégra en plusieurs royaumes, l'Austrasie, la Neustrie et la Bourgogne gouvernés par des membres de la dynastie mérovingienne descendant de Clovis. Les deux premiers furent fréquemment en guerre durant le VII siècle et ces affrontements furent exploités par Pépin de Landen (d. **0), le maire du palais d'Austrasie, qui devint le principal conseiller du roi. Ses descendants devinrent à leur tour rois ou servirent comme régents ou conseillers. L'un d'eux, Charles Martel (d. 741), mit un terme aux incursions musulmanes au nord des Pyrénées après la bataille de Poitiers en 732.

Les successeurs de Charles Martel, formant la dynastie carolingienne prirent le contrôle des royaumes d'Austrasie et de Neustrie lors d'un coup d'État organisé en 753 par Pépin III (r. 752-768). Cette accession au pouvoir fut accompagnée d'une propagande représentant les Mérovingiens comme des souverains incapables et cruels et qui vantait les exploits de Charles Martel et la grande piété de sa famille. Comme cela était la tradition à l'époque, le royaume de Pépin III fut partagé à sa mort entre ses deux fils Charles (r. 768-814) et Carloman (r. 768-771). Quand ce dernier mourut de causes naturelles, son frère profita de la situation pour réunifier les possessions de son père. Charles, généralement appelé Charles le Grand ou Charlemagne, entreprit une politique d'expansion agressive qui permit d'unifier une grande partie de l'Europe occidentale au sein de l'Empire carolingien s'étendant sur la majeure partie de l'actuelle France, du nord de l'Italie et de l'Ouest de l'Allemagne (en) moderne.

Intérieur de la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle achevée en 805

Sa cour à Aix la Chapelle fut le centre d'un renouveau culturel appelé Renaissance carolingienne qui vit un épanouissement des arts et de la culture. Au niveau linguistique, le latin classique utilisé depuis l'Empire romain évolua vers une forme plus adaptée aux besoins de l'administration et du clergé qui fut appelé latin médiéval. La minuscule caroline apparut également pour remplacer l'onciale romaine ; plus ronde, elle facilitait la lecture et se diffusa rapidement dans toute l'Europe. Charlemagne encouragea des évolutions de la liturgie en imposant les pratiques romaines et le chant grégorien dans les églises.

En 774, Charlemagne battit les Lombards et la fin de cette menace marqua le début des États pontificaux qui e**stèrent jusqu'à l'unification italienne au **X siècle. Son couronnement comme empereur d'Occident par le pape le jour de Noël de l'année 800 fut considéré comme une renaissance de l'Empire romain d'Occident tandis que ce nouveau titre permettait à Charlemagne de se placer au même niveau que l'empereur byzantin. L'Empire carolingien restait cependant très décentralisé et l'administration impériale était composée d'une cour itinérante tandis que le territoire était subdivisés en centaines de comtés. Les activités des fonctionnaires locaux étaient contrôlées par des représentants impériaux appelés missi dominici (« envoyés du seigneur »). La société restait très rurale et ne comptait que quelques villes tandis que le faible commerce était limité aux îles britanniques et à la Scandinavie.

Réorganisation de l'Europe

Division territoriale de l'Empire carolingien en 843, 855 et 870

Juste avant de mourir, Charlemagne couronna empereur son unique fils Louis I (r. 814-840) mais son règne fut marqué par les luttes de pouvoirs entre ses fils. Avant sa mort, il divisa l'Empire entre son fils aîné Lothaire (d. 855) qui obtint la Francie orientale située à l'est du Rhin et son plus jeune fils, Charles (d. 877) qui reçut la Francie occidentale, tandis qu'un troisième fils, Louis (d. 876), fut autorisé à régner sur la Bavière sous la suzeraineté de Charles. Le partage fut contesté après la mort de Louis I et au terme d'une guerre civile de trois ans, les frères s'accordèrent sur le traité de Verdun. Charles obtint les territoires occidentaux correspondant à une grande partie de la France actuelle, Louis reçut la Bavière et les territoires orientaux de l'Empire aujourd'hui situés en Allemagne tandis que Lothaire conserva son titre d'empereur et régna sur la Francie médiane située entre les possessions de ses deux frères. Ces royaumes furent à leur tour divisés et toute cohésion interne disparut. La dynastie carolingienne s'éteignit en Francie orientale en 911 avec la mort de Louis IV en 911 et le choix de Conrad I sans lien de parenté. Elle perdura plus longtemps en Francie occidentale mais fut finalement remplacée en 987 par la dynastie capétienne avec le couronnement de Hugues Capet (r. 987-996).

Ivoire ottonien du X siècle représentant Jésus-Christ recevant une église des mains d'Otton I

La désintégration de l'Empire carolingien s'accompagna de nouvelles vagues de migration. Les Vikings originaires de Scandinavie pillèrent les côtes britanniques et continentales de la mer du Nord et s'y installèrent au début du IX siècle. En 911, le chef viking Rollon (d. c. 931) fut autorisé par le roi franc Charles III (r. **8-922) à s'installer dans ce qui devint la Normandie. Depuis cette base, les Normands lancèrent des expéditions militaires notamment en Angleterre avec Guillaume le Conquérant (d. 1087) et jusque dans le Sud de l'Italie avec Robert Guiscard (d. 1085). À l'Est, les frontières des royaumes francs furent la cible de nombreuses attaques hongroises jusqu'à ce que ces derniers ne soient battus à la bataille du Lechfeld en 955 et se sédentarisent dans la plaine de Pannonie.

Les actions des dirigeants locaux pour faire face à ces invasions entraînèrent la formation de nouvelles entités politiques. En Angleterre anglo-saxonne, le roi Alfred le Grand (r. 871-**9) négocia avec les envahisseurs vikings le partage du territoire et céda une bonne partie du Nord et de l'Est de l'Angleterre. Au milieu du X siècle, ses successeurs reprirent certains territoires et restaurèrent la domination anglaise sur le Sud de la Grande-Bretagne. Plus au nord, Kenneth MacAlpin (d. c. 860) rassembla les Pictes et les Écossais au sein du royaume d'Alba. Au début du X siècle, la dynastie ottonienne s'imposa dans le royaume de Germanie qui avait succédé à la Francie orientale et combattait les Hongrois. Otton I (r. 936-973) renforça son pouvoir et en 962, il fut couronné empereur du Saint-Empire romain germanique. En Espagne, les chrétiens qui avaient été repoussés au nord de la péninsule par l'expansion musulmane s'étendirent progressivement vers le sud aux IXetX siècles et fondèrent les royaumes de León et de Navarre.

Les activités des missionnaires en Scandinavie aux IXetX siècles facilitèrent l'émergence de royaumes comme la Suède, le Danemark et la Norvège. En plus de l'Angleterre et de la Normandie, les Vikings s'installèrent en Islande et dans ce qui devint la Russie. Dans cette région, ils développèrent un important réseau commercial en s'appuyant sur le réseau fluvial de la région et ils tentèrent même de prendre Constantinople en 860 et 907. Malgré ces attaques, la situation de l'Empire byzantin, ébranlée par les attaques musulmanes, s'améliora durant les règnes des empereurs Léon VI (r. 886-912) et Constantin VII (r. 913-959) de la dynastie macédonienne. Le commerce fut relancé et les réformes de l'administration et de l'armée permirent à l'empereur Basile II (r. 976-1025) de progresser sur tous les fronts. La cour impériale fut le centre d'une renaissance culturelle avec des auteurs comme Jean Géomètre (d. c. 1000). Les missionnaires venant à la fois de l'Ouest et de l'Est convertirent les Moraves, les Bulgares, les Polonais, les Hongrois et les slaves de la Rus' de Kiev et ces conversions contribuèrent à la formation de nouveaux États sur les terres de ces peuples comme la Moravie, la Bulgarie, la Pologne ou la Hongrie.

Art et architecture

Une page du livre de Kells, un manuscrit enluminé créé dans les îles britanniques vers la fin du VIII siècle ou au début du IX siècle.

Peu de grands bâtiments en pierre furent construits entre les IVetVIII siècles mais l'Empire carolingien raviva le concept de basilique dont la principale caractéristique était la présence d'un transept perpendiculaire à la nef. Elles comportaient également une tour-lanterne au-dessus de la croisée du transept et une façade monumentale généralement située à l'extrémité ouest du bâtiment. La cour de Charlemagne semble avoir été responsable de l'introduction des sculptures monumentales dans l'art chrétien et à la fin du haut Moyen Âge, les représentations humaines presque grandeur nature comme la croix de Gero s'étaient répandues dans les plus grandes églises.

L'art carolingien était destiné à un petit groupe de personnes appartenant à la cour ainsi qu'aux monastères et aux églises qu'elle soutenait. La volonté carolingienne était de retrouver les formes et la splendeur de l'art romain et byzantin, tandis que l'art anglo-saxon cherchait à associer les formes et les motifs celtiques avec ceux venant de la Méditerranée. Les œuvres religieuses du haut Moyen Âge qui nous sont parvenus sont essentiellement des manuscrits enluminés et des ivoires utilisés dans des pièces d'orfèvrerie qui ont depuis été fondues. Les objets en métaux précieux étaient les plus prestigieux mais ils ont presque tous été perdus hormis quelques croix comme la croix de Lothaire et des reliquaires. D'autres ont été retrouvés lors de découvertes archéologiques comme les trésors de Sutton Hoo en Angleterre anglo-saxonne, de Gourdon en France mérovingienne, de Guarrazar en Espagne wisigothique et de Nagyszentmiklós en Roumanie près du territoire byzantin. De nombreux livres enluminés nous sont parvenus comme le Livre de Kells et les Évangiles de Lindisfarne anglo-saxons ou le Codex Aureus de Saint-Emmeran carolingien qui est l'un des rares à avoir conservé sa première de couverture en or et incrustée de pierres précieuses.

Développements militaires

Durant le Bas-Empire, les Romains cherchèrent à développer une force de cavalerie efficace et la création d'unités de cataphractaires lourdement protégés d'inspiration orientale fut une des solutions proposées. Cependant, en l'absence d'étrier, qui ne fut introduit en Europe que vers le VIII siècle, l'efficacité de la cavalerie en tant qu'unité de choc était limitée car il n'était pas possible de transférer toute l'énergie du cavalier et de sa monture dans les coups portés sans risquer d'être désarçonné. La cavalerie était donc essentiellement légère et était souvent composée d'archers équipés de puissants arcs composites. La composition des armées barbares n'était pas uniforme et certaines tribus comme les Anglo-Saxons étaient majoritairement composées de fantassins tandis que les Wisigoths et les Vandales intégraient une plus grande proportion de cavaliers. L'importance de l'infanterie et de la cavalerie légère commença à décliner au début de la période carolingienne du fait de la domination croissante de la cavalerie lourde grâce à l'utilisation des étriers. Une autre avancée technologique qui eut des implications au-delà du domaine militaire fut le fer à cheval qui permit aux chevaux d'être utilisés sur tous les types de terrains. L'art de la guerre fut également marqué par l'évolution de la spatha romaine qui s'allongea et s'affina pour donner naissance à l'épée médiévale tandis que l'armure d'écailles (en) fut progressivement remplacée par la cotte de mailles et l'armure lamellaire (en) plus fle**bles. L'emploi de milices levées parmi la population déclina durant la période carolingienne avec une plus grande professionnalisation de l'armée. Une exception fut l'Angleterre anglo-saxonne où les armées restaient composées de levées régionales appelées fyrds commandés par les élites locales.

Moyen Âge central

Société et économie

Enluminure française du **II siècle représentant les trois ordres de la société médiévale : ceux qui prient, les ecclésiastiques, ceux qui combattent, les chevaliers et ceux qui travaillent, les paysans.

Le Moyen Âge central vit une forte croissance démographique. Les historiens estiment que la population européenne passa de 35 à 80 millions entre 1000 et 1347 et suggèrent que cela fut lié à l'amélioration des techniques agri*****, à un climat plus favorable, à l'accroissement des surfaces cultivées grâce aux défrichements et à l'absence d'invasions. Plus de 90% de la population restait composée de paysans et ces derniers se regroupèrent dans des petites communautés appelées seigneuries. Ils étaient souvent assujettis à des nobles à qui ils devaient des services et un loyer en échange du droit de cultiver la terre. Le nombre de paysans libres était faible et ils étaient comparativement plus nombreux au Sud qu'au Nord de l'Europe.

Les nobles, ceux portant des titres et les simples chevaliers, exploitaient les seigneuries et les paysans ; ces terrains ne leur appartenaient cependant pas entièrement et un suzerain les autorisaient à les utiliser via le système féodal. Durant les **et**I siècles, ces terres ou fiefs devinrent héréditaires et ne furent plus divisés entre tous les héritiers du propriétaire comme cela était le cas pendant le haut Moyen Âge mais étaient intégralement transmis au fils aîné. La domination de la noblesse reposait sur son contrôle de la terre et des châteaux, son service militaire dans la cavalerie lourde et sur diverses protections et exemptions fiscales. Les châteaux forts, initialement construits en bois puis en pierre, commencèrent à être construits aux IXetX siècles en réponse aux désordres de la période et offraient une protection contre les envahisseurs et les seigneurs rivaux. Ces fortifications étaient l'un des facteurs du maintien du système féodal car elles garantissaient une certaine autonomie des seigneurs face aux rois et aux autres suzerains. La noblesse était subdivisée en plusieurs strates. Les rois et la haute-noblesse contrôlaient de vastes domaines et avaient autorité sur d'autres nobles. Cette basse-noblesse avait moins d'influence et possédait de plus petites propriétés avec moins de serfs. En dessous, les chevaliers était la classe inférieure de la noblesse car ils ne pouvaient pas posséder de terres et devaient servir d'autres nobles ; certains, comme les ministériels étaient techniquement des serfs avec le statut de chevalier.

Le clergé était également divisé et était composé du clergé séculier vivant au milieu des laïcs et du clergé régulier, qui suivait une règle religieuse comme les moines. La plupart des membres du clergé régulier était issue de la noblesse qui fournissait également le haut de la hiérarchie du clergé séculier. À l'inverse, les prêtres des paroisses avaient généralement une ascendance paysanne. Les citadins se trouvaient dans une position intermédiaire car ils ne s'intégraient pas à la division traditionnelle de la société en trois ordres à savoir la noblesse, le clergé et la paysannerie. Poussée par la croissance démographique, la population urbaine augmenta fortement aux **Iet**II siècles même si elle ne dépassa probablement pas les 10% de la population totale.

Illustration du **I siècle représentant une discussion entre un chrétien et un juif reconnaissable à son chapeau pointu.

Durant le haut Moyen Âge, les juifs habitaient principalement en Espagne et des communautés apparurent en Allemagne et en Angleterre aux **et**I siècles. Les juifs disposaient d'une relative protection en Espagne musulmane, tandis que dans le reste de l'Europe, ils subissaient des pressions pour les contraindre à se convertir au christianisme et étaient parfois victimes de pogrom comme lors de la Première croisade. La majorité était confinée dans les villes car ils n'avaient pas le droit de posséder des terres et de nombreuses professions marchandes leur furent progressivement interdites. En plus des juifs, d'autres minorités religieuses e**staient aux marges de l'Europe, comme les païens à l'Est ou les musulmans au Sud.

Au Moyen Âge, les femmes étaient officiellement subordonnées à un homme pouvant être leur père, leur époux ou un autre membre de la famille. Les veuves, qui avaient généralement une plus grande autonomie, devaient également faire face à des restrictions. Les activités féminines se limitaient habituellement aux tâches domestiques et à l'éducation des enfants. À la campagne, elles participaient aux moissons, à l'élevage des animaux et pouvaient obtenir des revenus supplémentaires en filant ou en brassant chez elles. Les citadines devaient aussi s'occuper du foyer mais elles pouvaient également avoir une activité marchande, même si ces opportunités étaient variables selon les régions et les périodes. Les femmes de la noblesse avaient souvent la possibilité de déléguer leurs tâches à des domestiques et pouvaient gérer les domaines et les affaires courantes en l'absence d'un proche mâle mais elles étaient communément exclues des questions militaires ou gouvernementales. Le seul rôle ouvert aux femmes dans l'Église était celui de nonne car il leur était interdit de devenir prêtre.

En Italie et dans les Flandres, la croissance des villes qui disposaient d'une relative autonomie stimula la croissance économique et favorisa l'émergence de nouvelles formes commerciales. Les villes marchandes autour de la mer Baltique se rapprochèrent pour former une ligue commerciale appelée Hanse, tandis que les républiques maritimes italiennes comme Venise, Gênes et Pise s'affrontèrent pour le contrôle du commerce en Méditerranéenne. Des grandes foires furent créées notamment dans le Nord de la France pour permettre les échanges entre marchands venant de toute l'Europe. L'accroissement du commerce donna naissance à de nouvelles techniques financières visant à faciliter les échanges comme la comptabilité en partie double et les lettres de crédit, tandis que la frappe de l'or reprit en Italie puis dans les autres pays.

Renforcement des États

Carte de l'Europe en 1190
Carte de l'Europe en 1190

Le Moyen Âge central vit la formation des actuels États d'Europe occidentale. Les rois de France, d'Angleterre et d'Espagne renforcèrent leur pouvoir et instaurèrent des institutions durables. De nouveaux royaumes tels que la Hongrie et la Pologne devinrent les puissances dominantes en Europe centrale après leur conversion au christianisme. Après avoir été longtemps attachée à l'indépendance par rapport aux souverains laïcs, la Papauté revendiqua une autorité temporelle sur l'ensemble du monde chrétien ; cette monarchie papale atteignit son apogée au **II siècle sous le pontificat d'Innocent III (pape 1198-1216).

Au début de la période, l'Allemagne était gouvernée par la dynastie ottonienne qui s'opposait à de puissants ducs (en) comme ceux de Saxe ou de Bavière, dont les territoires remontaient à l'Antiquité tardive. En 1024, celle-ci fut remplacée par la dynastie franconienne et l'un de ses membres, l'empereur Henri IV (r. 1084-1105), affronta la Papauté au sujet de la nomination des évêques lors de la querelle des Investitures. Ses successeurs continuèrent à se battre contre Rome et la noblesse allemande et une période d'instabilité suivit la mort sans héritiers d'Henri V (r. 1111-1125) jusqu'à ce que Frédéric Barberousse devienne empereur (r. 1155-1190). Même s'il gouverna efficacement, les problèmes fondamentaux perdurèrent et continuèrent d'affecter ses successeurs comme son petit-fils Frédéric II (r. 1220-1250), qui fut excommunié à deux reprises. À l'est, le milieu du **II siècle fut marqué par les conquêtes mongoles, dont les troupes écrasèrent les armées polonaises, hongroises et germaniques lors des batailles de Legnica et de Mohi en 1241. Préoccupé par leur crise de succession, les Mongols se replièrent, même s'ils réalisèrent d'autres attaques (en) jusqu'à la fin du siècle. De leur côté, les principautés russes devinrent des vassaux (en) des Mongols puis de la Horde d'or, à qui ils devaient des tributs.

Détail de la tapisserie de Bayeux montrant Guillaume le Conquérant entouré de ses demi-frères Robert de Mortain à gauche et de l'évêque de Bayeux Odon à droite

Au début de la dynastie capétienne, le roi de France ne contrôlait réellement que quelques territoires en Île-de-France mais son autorité s'élargit tout au long des **et**I siècles. Parmi les seigneurs les plus puissants figuraient les ducs de Normandie ; l'un d'eux, Guillaume le Conquérant (r. 1035-1087) conquit l'Angleterre et créa un empire avec des possessions des deux côtés de la Manche, qui dura sous diverses formes jusqu'à la fin du Moyen Âge. Les rois d'Angleterre Henri II (r. 1154-11**) et Richard I (r. 11**-1199) appartenant à la dynastie Plantagenêt régnaient ainsi sur l'Angleterre et sur une grande partie du Sud-Ouest de la France grâce au mariage du premier avec Aliénor d'Aquitaine (d. 1204) ; ces territoires formaient l'Empire angevin. En 1204, le frère cadet de Richard I, Jean (r. 1199-1216), perdit la Normandie et les possessions anglaises du Nord de la France lors d'une guerre avec le roi de France Philippe (r. 1180-1223). Cela causa des tensions au sein de la noblesse anglaise et les impôts e**gés par Jean pour financer la reconquête des territoires perdus menèrent à la signature de la Magna Carta garantissant les droits et les privilèges des hommes libres en Angleterre. Son fils Henri III (r. 1216-1272) fut contraint à de nouvelles concessions qui limitèrent l'autorité royale. À l'inverse, les rois de France continuèrent de réduire l'influence des nobles, intégrèrent de nouveaux territoires au domaine royal et centralisèrent l'administration. Sous Louis IX (r. 1226-1270), le prestige royal atteignit de nouveaux sommets alors que le roi servait de médiateur pour les disputes dans toute l'Europe ; il fut d'ailleurs canonisé par le pape Boniface VIII en 1297 (pape 1294-1303). En Écosse, les tentatives d'invasions anglaises provoquèrent une série de guerres dans la première moitié du **V siècle qui permirent au royaume de conserver son indépendance.

En Espagne, les royaumes chrétiens qui avaient été confinés au Nord-Ouest de la péninsule commencèrent à repousser l'influence musulmane vers le Sud lors de ce qui fut appelé la Reconquista. Vers 1150, le Nord chrétien s'était réorganisé en cinq grands royaumes : León, Castille, Aragon, Navarre et Portugal. Le sud musulman, initialement uni au sein du califat de Cordoue, se fragmenta dans les années 1030 en de nombreux royaumes indépendants appelés taïfas jusqu'à ce que les Almohades ne restaurent un pouvoir central dans les années 1170. Les forces chrétiennes continuèrent de progresser et elles prirent Séville en 1248.

Croisades

Le Krak des Chevaliers fut construit durant les croisades pour les Hospitaliers.

Au ** siècle, les Turcs seldjoukides originaires d'Asie centrale envahirent une grande partie du Moyen-Orient en occupant la Perse dans les années 1040 ainsi que l'Arménie et le Levant dans les décennies qui suivirent. En 1071, l'armée turque écrasa les forces byzantines à la bataille de Manzikert et captura l'empereur Romain IV (r. 1068-1071). Cette défaite eut d'importantes conséquences pour l'Empire Byzantin qui perdit certaines de ses provinces les plus peuplées et les plus prospères et fut contraint à la défensive. Les Turcs subirent également des revers avec une série de guerres civiles et la prise de Jérusalem par les Fatimides d'Égypte en 1098.

La volonté de reprendre les Lieux Saints aux musulmans et les demandes d'aides de l'empereur byzantin Ale**s I (r. 1081-1118) motivèrent le lancement de la Première croisade par le pape Urbain II (pape 1088-1099) lors du concile de Clermont en 1095. Le pape promit d'accorder des indulgences à tous ceux qui participeraient, et des dizaines de milliers de personnes venant de toutes les couches sociales et de toute l'Europe se mirent en route vers la Terre sainte. Jérusalem fut prise en 1099 et les croisés consolidèrent leurs conquêtes en fondant les États latins d'Orient mais la cohabitation avec les voisins musulmans fut difficile et dégénéra régulièrement en conflits. De nouvelles croisades furent donc lancées par la Papauté pour les soutenir, comme la Troisième destinée à reprendre Jérusalem capturée par Saladin (d. 1193) en 1187.

La Quatrième Croisade porta un coup sévère à ce mouvement et affaiblit la Papauté. Les armateurs vénitiens transportant les croisés détournèrent l'expédition vers Constantinople et la prise de la ville en 1204 entraîna la création d'un Empire latin de Constantinople. L'Empire byzantin fut gravement affecté et même s'il reprit la ville en 1261, il ne se releva jamais complètement de cette attaque. Les croisades suivantes furent toutes de plus faible envergure et menées à l'initiative de monarques individuels comme Louis IX de France pendant les Septième et Huitième croisades. Elles furent incapables d'enrayer l'isolement des États croisés, qui furent tous repris par les musulmans en 1291.

L'une des conséquences des croisades fut l'apparition d'ordres militaires comme les Templiers et les Hospitaliers, qui associaient la vie monastique avec le service militaire. Les croisades espagnoles s'intégrèrent dans le mouvement de la Reconquista avec la formation de nouveaux ordres militaires comme ceux de Calatrava et de Santiago. Les croisades ne furent pas uniquement lancées en direction du Proche-Orient et certaines visèrent les cultes jugés hérétiques par l'Église catholique comme le catharisme actif dans le Sud de la France au **II siècle ou le hussitisme en Bohême au XV siècle. Des expéditions appelées croisades baltes furent également menées contre les païens d'Europe orientale. Les Chevaliers Porte-Glaive étaient actifs dans les actuels États baltes dès le début du **II siècle et ils furent intégrés à l'Ordre Teutonique. Initialement fondé dans les États croisés, ce dernier concentra ses activités dans la région de la Baltique et créa une théocratie avec son siège à Marienbourg en Prusse aux dépens de la Pologne et de la Lituanie.

Vie intellectuelle

Enluminure du **V siècle représentant le mathématicien et horloger anglais Richard de Wallingford réalisant des mesures avec un compas.

Au ** siècle, les développements philosophiques et théologiques entraînèrent une grande activité intellectuelle. Les débats opposaient ainsi les réalistes et les nominalistes sur le concept d'universaux. Les échanges philosophiques furent également stimulés par la redécouverte des travaux d'Aristote sur l'empirisme et le rationalisme, et des universitaires comme Pierre Abélard (d. 1142) et Pierre Lombard (d. 11**) introduisirent la logique aristotélicienne dans la théologie. Le début du **I siècle vit l'émergence des é***** de cathédrales dans toute l'Europe occidentale et le transfert des lieux de savoir des monastères vers les villes. Ces é***** furent à leur tour supplantées par les universités qui furent créées dans les grandes villes européennes. L'association de la philosophie et de la théologie donna naissance à la scolastique visant à concilier la théologie chrétienne avec la philosophie antique et qui culmina dans les travaux de Thomas d'Aquin (d. 1274) et de sa Summa Theologica.

La culture de la noblesse fut marquée par le développement des idéaux chevaleresques et de l'amour courtois. Cette culture s'exprimait en langue vernaculaire plutôt qu'en latin et comprenait des poèmes, des récits et des chants populaires propagés par des troubadours et les ménestrels. Les histoires étaient souvent rédigées sous la forme de chansons de geste relatant des épopées chevaleresques telles que La Chanson de Roland ou La Chanson d'Antioche. Des récits historiques et religieux furent également produits comme l'Historia Regum Britanniae de Geoffroy de Monmouth (d. c. 1155) sur l'histoire légendaire de l'Angleterre et notamment celle du Roi Arthur. D'autres travaux étaient plus historiques comme la Gesta Frederici imperatoris d'Otton de Freising (d. 1158) sur la vie de l'empereur Frédéric Barberousse ou la Gesta Regnum de Guillaume de Malmesbury (d. c. 1143) sur les rois d'Angleterre.

Le développement du droit civil fut stimulé par la redécouverte au ** siècle du Corpus Juris Civilis de Justinien et le droit romain fut enseigné à partir de 1100 environ à l'université de Bologne, l'une des plus anciennes d'Europe. Cela entraîna la rédaction et la standardisation des codes juridiques dans toute l'Europe. Le droit canon fut également développé et vers 1140, le moine Gratien, enseignant à Bologne, rédigea le décret de Gratien qui uniformisait les différents règles canoniques. Les travaux des scientifiques musulmans influencèrent également la pensée européenne avec notamment le remplacement de la numération romaine par le système décimal de notation positionnelle et l'invention de l'algèbre qui permirent des études mathématiques plus approfondies. L'astronomie s'appuya sur la traduction du grec vers le latin de l'Almageste de Ptolémée, tandis que la médecine profita des travaux de l'école de Salerne.

Technologie et armement

Ce portrait du cardinal Hugues de Saint-Cher par Tommaso da Modena en 1352 est l'une des premières représentations connues de lunettes.

Les **Iet**II siècles virent le développement d'innovations technologiques comme la généralisation des moulins à vent et à eau et l'invention de l'horloge mécanique, des spiritueux, de l'astrolabe et des lunettes de vue. La rotation des cultures, qui fut progressivement adoptée dans toute l'Europe, accrut l'usage de la terre et donc la production agricole. L'apparition de la charrue facilita l'exploitation des sols lourds, tandis que le collier d'épaule permit l'utilisation de chevaux de traits plus puissants que les ânes.

La construction des cathédrales et des châteaux témoigna des progrès des technologies de construction permettant l'édification de grands bâtiments en pierre ainsi que d'autres structures comme des hôtels de ville, des habitations, des ponts et des granges dîmières. Les techniques de construction navale s'améliorèrent grâce aux bordages à clin et à franc-bord à la place des mortaises et tenons utilisés depuis l'époque romaine. L'utilisation des voiles latines et du gouvernail d'étambot permit d'accroître la vitesse et la manœuvrabilité des navires.

Au niveau militaire, la domination de la cavalerie lourde s'estompa avec l'apparition de fantassins spécialisés comme les piquiers, les archers et les arbalétriers. Cela entraîna l'accroissement des protections avec des heaumes protégeant complètement le visage et l'utilisation de bardes pour les chevaux. Du fait du nombre important de châteaux forts, la guerre de siège se développa avec la réutilisation de modèles antiques comme la catapulte ou le bélier et l'invention de nouveaux engins comme le trébuchet. L'utilisation de la poudre à canon est attestée en Europe dès la fin du **II siècle et les armes à feu comme les canons et les armes portatives (en) se répandirent durant le Moyen Âge tardif.

Art et architecture

Ambon de l'abbaye de Klosterneuburg en Autriche réalisé par Nicolas de Verdun vers 1180

Au X siècle, l'architecture des monastères et des églises reprenait les styles utilisés dans la Rome antique, d'où le terme d'architecture romane. À la suite des premières constructions suivant le roman primitif, de nombreuses églises en pierre furent construites avec une remarquable homogénéité dans toute l'Europe avant l'an mille. Le style se composait d'épais murs de pierre, de petites ouvertures surmontées d'arches semi-circulaires et, notamment en France, de voûtes en arc. Les grands portails décorés de reliefs colorés représentant des scènes mythologiques devinrent un élément central des façades. Les murs intérieurs étaient également peints et un suivaient un schéma commun avec des scènes du Jour du jugement sur le mur occidental du transept, un Christ en gloire à l'est et des scènes bibliques dans la nef ou, dans le cas de l'abbaye française de Saint-Savin-sur-Gartempe, sur sa voûte en berceau. L'art roman, en particulier son orfèvrerie, connut son apogée avec l'art mosan et des artistes comme Nicolas de Verdun (d. 1205) ; les fonts baptismaux de la collégiale Saint-Barthélemy de Liège sont un exemple de ce style presque classique et contrastent par exemple avec le chandelier de Gloucester presque contemporain.

Exemple d'architecture gothique : la cathédrale Notre-Dame de Chartres en France

À partir du **I siècle, les bâtisseurs français développèrent l'architecture gothique marquée par l'utilisation de croisées d'ogives, d'arcs-boutants et de larges vitraux. Elle fut largement utilisée dans la construction de cathédrales avec des exemples remarquables à Chartres et Reims en France et à Salisbury en Angleterre. Les vitraux étaient des éléments essentiels des cathédrales qui continuaient à posséder des peintures murales ayant aujourd'hui presque entièrement disparu.

Durant cette période, la réalisation des enluminures des manuscrits passa progressivement des monastères à des ateliers laïcs et les livres d'heures à destination des laïcs se développèrent. L'orfèvrerie commença à faire appel à l'émail de Limoges pour les reliquaires et les croix. En Italie, les innovations de Cimabue (d. c. 1302) et de Duccio (d. c. 1318) sur la peinture sur panneau et les fresques furent suivies par celles de Giotto (d. 1337) et donnèrent naissance au mouvement de la Pré-Renaissance. La musique médiévale était principalement de nature religieuse ; le chant grégorien en était la principale forme et il se diversifia durant le Moyen Âge central avec l'apparition de l'organum, du conduit et du motet. La notation musicale fut également inventée à cette période.

Vie ecclésiastique

La réforme monastique devint un sujet important au ** siècle car les élites commencèrent à s'inquiéter l'accumulation de richesses par les monastères, tandis que la Papauté critiquait leur corruption. L'abbaye de Cluny fondée dans le centre de la France en 909 fut créée sur la base d'un respect rigoureux des règles monastiques. Elle cherchait à maintenir un niveau élevé de vie spirituelle en se plaçant sous la protection de la Papauté et élisait son propre abbé sans interférence de la part des laïcs ; elle disposait ainsi d'une indépendance économique et politique par rapport aux seigneurs locaux. Cluny gagna rapidement une réputation d'austérité et de rigueur et elle fut rapidement imitée dans toute l'Europe.

Le fondateur de l'ordre Franciscain, François d'Assise, représenté par Bonaventura Berlinghieri en 1235.

Ces évolutions inspirèrent des changements dans le clergé séculier. Ceux-ci furent initiés par le pape Léon IX (pape 1049-1054) et l'idée d'indépendance cléricale fut la cause de la querelle des Investitures de la fin du ** siècle. Le pape Grégoire VII (pape 1073-85) et l'empereur Henri IV s'opposèrent initialement sur la question de la nomination des évêques mais la dispute s'élargit au sujet du célibat des prêtres et de la simonie. L'empereur considérait que la protection de l'Église était une de ses prérogatives et voulait conserver le droit de nommer les évêques de son choix mais la Papauté insista sur l'indépendance de l'Église par rapport aux seigneurs laïcs. Le concordat de Worms de 1122 permit de résoudre une partie de ces questions mais la querelle marqua une étape importante dans la création d'une monarchie papale séparée mais égale aux autorités laïques et elle renforça les princes allemands aux dépens de l'empereur.

Le Moyen Âge central vit également le développement de nouveaux mouvements religieux comme les ordres monastiques des Chartreux et des Cisterciens. Ces ordres furent créés en réponse aux inquiétudes des laïcs qui estimaient que le monachisme bénédictin ne répondait plus à leurs besoins et qui voulaient revenir au monachisme ermite plus simple des débuts du Christianisme. Les pèlerinages furent ainsi encouragés ; les anciens sites comme Rome, Jérusalem et Saint-Jacques-de-Compostelle accueillirent un plus grand nombre de visiteurs, tandis que de nouveaux lieux comme Monte Gargano et Bari se développèrent. Au **II siècle, les ordres mendiants comme les Franciscains et les Dominicains, ayant fait vœu de pauvreté et se consacrant entièrement à la vie religieuse, furent approuvés par la Papauté. À l'inverse, les Vaudois, les Umiliati et les Cathares, qui cherchaient également à revenir au christianisme originel, furent qualifiés d'hérétiques, persécutés voire éliminés avec l'aide de l'Inquisition médiévale .

Moyen Âge tardif

Société et économie

Exécution des meneurs d'une jacquerie devant le roi Charles II de Navarre ; enluminure issue de la Chroniques de Saint-Denis réalisée au **V siècle.

Les premières années du **V siècle furent marquées par la transition de l'optimum médiéval vers le petit âge glaciaire. Les années 1313-1314 et 1317-1321 furent particulièrement pluvieuses dans toute l'Europe et l'échec des récoltes provoqua une série de famines dont la plus importante, celle de 1315-1317, fit plusieurs millions de morts. Ce changement climatique qui s'accompagna d'une baisse des températures entraîna une détérioration de la situation économique.

Ces difficultés furent suivies en 1347 par une épidémie de peste surnommée la Peste noire. Originaire d'Asie, la maladie se répandit rapidement à toute l'Europe et tua probablement un tiers de la population en quelques années. Les villes furent particulièrement touchées en raison de la forte densité de population ; la ville de Lübeck en Allemagne perdit ainsi 90% de ses habitants. De vastes régions furent dépeuplées et les seigneurs avaient du mal à trouver assez de serfs pour cultiver leurs exploitations. Les terres les moins productives furent abandonnées et les survivants se concentrèrent sur les zones les plus fertiles. Si le servage déclina en Europe de l'Ouest, il se renforça à l'Est car les seigneurs l'imposèrent à leurs sujets qui étaient jusqu'alors libres. Du fait du manque de main-d'œuvre, les salaires des ouvriers augmentèrent en Europe occidentale mais les autorités répondirent en adoptant des mesures pour limiter cet accroissement, comme l'Ordonnance des Travailleurs de 1349 en Angleterre. Ces tensions entraînèrent des soulèvements comme la Grande Jacquerie française de 1358 ou la révolte des paysans anglais de 1381. Le traumatisme de la peste noire entraîna un renforcement de la piété qui se traduisit par l'apparition des flagellants, tandis que les juifs furent accusés d'être responsables de l'épidémie.

La Révolution commerciale (en) fut initiée dans le Nord de l'Italie avec l'apparition des premières banques facilitant les échanges commerciaux. Les bénéficiaires de ces développements, comme les Fugger en Allemagne, les Médicis en Italie ou des individus comme Jacques Cœur en France, accumulèrent d'immenses fortunes et une large influence politique. Le système financier de l'Incanto des galées du marché permit la création de l'Arsenal de Venise employant des milliers d'employés et produisant des galères sur un rythme presque industriel. Les guildes se développèrent dans les villes et des organisations reçurent des monopoles sur le commerce de certains produits comme le Staple avec la laine en Angleterre. À l'inverse, les foires déclinèrent avec le développement de routes maritimes entre la Méditerranée et l'Europe du Nord et des villes comme Bruges devinrent des places financières de premier plan avec la création des premières bourses. Après la dépopulation causée par la Peste noire, les villes connurent une forte croissante démographique. Vers 1500, Venise, Milan, Naples, Paris et Constantinople comptaient chacune plus de 100 000 habitants, tandis qu'une vingtaine d'autres dépassaient les 40 000 personnes.

Naissance des États-Nations

Carte de l'Europe en 1360
Carte de l'Europe en 1360

Le bas Moyen Âge vit l'apparition de puissants États-Nations monarchiques comme l'Angleterre, la France, l'Aragon, la Castille et le Portugal. Les nombreux conflits internes renforcèrent l'autorité royale sur les seigneurs locaux mais le financement des guerres nécessitait l'augmentation des impôts et la création de méthodes de collecte plus efficaces. Le besoin d'obtenir le consentement des contribuables accrut les pouvoirs d'assemblées représentatives comme les États généraux en France et le Parlement d'Angleterre.

Tout au long du **V siècle, les rois de France cherchèrent à étendre leur autorité aux dépens de la noblesse mais les tentatives destinées à prendre le contrôle des possessions anglaises dans le Sud-Ouest de la France déclenchèrent la guerre de Cent Ans. Le début de ce conflit fut à l'avantage des Anglais, qui remportèrent les batailles de Crécy, de Poitiers et d'Azincourt et s'emparèrent de larges portions du territoire français. Ces défaites causèrent de graves troubles au sein du royaume de France, qui se traduisirent par les actions des grandes compagnies et la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. La situation se retourna néanmoins au début du XV siècle avec les succès de Jeanne d'Arc (d. 1431), qui permirent aux Français de reprendre l'ascendant. À la fin de la guerre en 1453, les Anglais ne possédaient plus sur le continent que la ville de Calais mais l'économie française avait été fortement affectée par les combats. Le conflit contribua à forger des identités nationales des deux côtés de la Manche. Les affrontements témoignèrent également de l'évolution des technologies militaires et l'arc long anglais souverain au début du conflit montra son infériorité face à l'artillerie de campagne à la fin de la guerre comme lors de la bataille de Castillon en 1453.

Illustration de la bataille de Barnet durant la guerre des Deux-Roses

Dans le territoire de l'actuelle Allemagne, le Saint-Empire continua d'e**ster mais le choix de l'empereur se faisant par élection après 1356, aucun véritable État-Nation ne put se constituer autour d'une dynastie durable et l'Empire resta un regroupement lâche de plusieurs centaines d'entités. À l'Est, les royaumes de Pologne, de Hongrie et de Bohême se renforcèrent, tandis que les principautés russes commencèrent à émerger du joug tatar. Dans la péninsule ibérique, les royaumes chrétiens continuèrent de reprendre des territoires aux musulmans malgré les rivalités et les crises de succession. En Angleterre, la fin de la guerre de Cent Ans fut suivie par une longue guerre civile appelée guerre des Deux-Roses, qui ne se termina que dans les années 1490 avec la victoire de la maison Tudor d'Henri VII (r. 1485-1509) lors de la bataille de Bosworth en 1485. La Scandinavie fut unifiée par l'union de Kalmar durant tout le XV siècle mais le mécontentement de la noblesse suédoise (en) concernant la centralisation au Danemark et le bain de sang de Stockholm en 1520 entraînèrent la désintégration de l'union trois ans plus tard.

Effondrement de l'Empire byzantin

Même si les empereurs de la dynastie des Paléologues reprirent Constantinople aux croisés en 1261, l'Empire n'était plus composé que d'une petite portion des Balkans autour de Constantinople et de territoires côtiers au sud de la Mer Noire et autour de la Mer Égée. Ses anciennes possessions dans les Balkans avaient été divisées entre les nouveaux royaumes de Serbie (en) et de Bulgarie. La situation byzantine se détériora encore plus avec l'émergence en Asie mineure au **II siècle de la tribu turque des Ottomans, qui s'étendit vers l'ouest tout au long du **V siècle. La Bulgarie devint un vassal en 1366 tout comme la Serbie après la défaite de Kosovo en 13**. Inquiets de cette expansion sur des terres chrétiennes, les Européens de l'Ouest déclarèrent une croisade mais leur armée fut battue à la bataille de Nicopolis en 1396. Au début du XV siècle, l'Empire byzantin se réduisait à quelques territoires autour de Constantinople et la ville fut finalement prise par les Ottomans de Mehmed II en 1453.

Controverses au sein de l'Église

Couronnement du pape Grégoire ** par l'archevêque de Lyon Guy de Boulogne dans une miniature des Chroniques de Jean Froissart (d. 1404)

Au niveau religieux, le **V siècle fut marqué par la Papauté d'Avignon de 1305-1378, durant laquelle le pape résida dans la ville du même nom dans le Sud de la France. Cette situation était liée à l'affrontement entre le pape Boniface VIII et le roi Philippe IV de France concernant l'autorité pontificale. Après la mort rapide du successeur de Boniface VIII, le conclave désigna Clément V (pape 1305-1314), qui refusa de se rendre à Rome et fit venir la Curie à Avignon quatre ans plus tard. Durant cet e**l, parfois qualifié de « captivité babylonienne », la Papauté passa sous l'influence grandissante de la Couronne de France. Le pape Grégoire ** (pape 1370-1378) décida de retourner à Rome en 1377 mais les conflits en Italie et l'autoritarisme réformateur de son successeur Urbain VI (pape 1378-13**) provoquèrent le Grand Schisme d'Occident. Durant cette période qui dura de 1378 à 1418, il y eut deux puis trois papes rivaux, chacun soutenu par des États différents. Après un siècle de troubles, l'empereur Sigismond organisa en 1414 le concile de Constance, qui déposa deux des papes rivaux et désigna Martin V (pape 1417-1431) comme seul pape.

En plus de ce schisme, l'Église catholique était traversée par des controverses théologiques. Le théologien anglais John Wyclif (d. 1384) fut ainsi condamné pour hérésie après avoir traduit la Bible en anglais et avoir rejeté la doctrine de la transsubstantiation. Ses écrits influencèrent le mouvement des Lollards en Angleterre et des Hussites en Bohème. Cette dernière révolte fut aussi inspirée par les travaux du moine Jan Hus, qui fut brûlé vif pour hérésie en 1415. Les accusations d'hérésie furent également détournées pour servir des besoins politiques, et la dissolution de l'Ordre du Temple en 1312 permit le partage de leur fortune entre le roi Philipe IV de France et les Hospitaliers

Le rejet de ces évolutions théologiques par la Papauté éloigna le clergé des laïcs et ce fossé fut accentué par l'accroissement du commerce des indulgences et le pontificat marqué par les excès et le népotisme d'Alexandre VI (pape 1492-1503). Des mystiques comme maître Eckhart (d. 1327) ou Thomas a Kempis (d. 1471) rédigèrent des travaux appelant les laïcs à se concentrer sur leur vie spirituelle intérieure, ce qui posa les bases de la Réforme protestante du XVI siècle. Aux côtés du mysticisme, les croyances concernant la sorcellerie se répandirent ; l'Église ordonna l'éradication de ces pratiques en 1484 et elle publia le Malleus Maleficarum (« Marteau des Sorcières ») en 1486, qui servit de base à la chasse aux sorcières.

Vie intellectuelle

Salle de classe de l'université de Bologne au **V siècle

Le Moyen Âge tardif connut une réaction contre la scolastique menée par l'Écossais Jean Duns Scot (d. 1308) et l'Anglais Guillaume d'Ockham (d. c. 1348), qui s'opposaient à l'application de la raison à la foi. Ockham insista sur le fait que le fonctionnement différent de la foi et de la raison permettait la séparation entre la science et la théologie. Dans le domaine juridique, le droit romain s'imposa dans les secteurs auparavant régulés par le droit coutumier sauf en Angleterre, où le système de common law resta dominant.

L'éducation restait principalement centrée sur la formation du futur clergé. Les apprentissages des bases comme la lecture ou le calcul continuaient de se faire en famille ou auprès du prêtre du village mais les études supérieures du trivium (grammaire, rhétorique et dialectique) se faisaient dans les é***** de cathédrales et dans les universités se trouvant dans les villes. L'emploi des langues vernaculaires s'accrut avec des auteurs comme Dante (d. 1321), Pétrarque (d. 1374) et Boccace (d. 1375) en Italie, Geoffrey Chaucer (d. 1400) et William Langland (d. c. 1386) en Angleterre et François Villon (d. 1463) et Christine de Pisan (d. c. 1430) en France. Les ouvrages de nature religieuse continuaient de représenter la majorité des éditions et étaient généralement rédigés en latin mais la demande d'hagiographies en langues vernaculaires s'accrut chez les laïcs. Cette évolution fut alimentée par le mouvement Devotio moderna et la formation des Frères de la vie commune mais également par les travaux des mystiques allemands comme Maitre Eckhart et Jean Tauler (d. 1361). Le théâtre du Moyen Âge était très souvent de nature religieuse même si les formes étaient plus variées. Les drames liturgiques côtoyaient les farces, les moralités et à la fin de la période, les mystères. À la fin du Moyen Âge, le développement de la presse typographique entraîna la création de maisons d'édition dans toute l'Europe et facilita la production des livres. Les taux d'alphabétisation s'accrurent mais restèrent néanmoins à un niveau assez bas ; on estime ainsi qu'un homme sur dix et une femme sur cent savaient lire en 1500.

Dès la fin du **II siècle, des explorateurs européens comme le Vénitien Marco Polo (d. 1324) cherchèrent de nouvelles routes commerciales vers l'Asie. L'attrait des richesses et des produits d'Extrême-Orient dont l'approvisionnement était contrôlé par les marchands arabes et vénitiens poussa à la recherche de voies maritimes permettant de contourner leur monopole. À partir de 1415, le prince portugais Henri le Navigateur (d. 1460) encouragea l'exploration maritime des côtes occidentales de l'Afrique et les îles Canaries, les Açores et le Cap-Vert furent découverts avant sa mort. L'introduction de navires plus performants comme les caravelles permit aux navigateurs portugais de longer les côtes africaines jusque dans l'hémisphère sud et en 1486, Bartolomeu Dias franchit le cap de Bonne-Espérance et la pointe Sud de l'Afrique. Deux ans plus tard, Vasco de Gama arriva en Inde et ramena avec lui un chargement d'épices dont la valeur était considérable en Europe. Les expéditions portugaises furent imitées par d'autres pays européens et en 1492, le marin génois Christophe Colomb découvrit l'Amérique pour le compte de la Couronne d'Espagne, tandis que l'Angleterre finança le voyage de Jean Cabot (d. c. 1499) qui explora les actuelles provinces maritimes du Canada en 1497.

Technologie et armement

L'infanterie et la cavalerie légère continuèrent à se répandre aux dépens de la cavalerie lourde. Les armures devinrent de plus en plus perfectionnées avec l'apparition d'armures de plates offrant une meilleure protection contre les armes à feu. Les armes d'hast devinrent l'armement standard de l'infanterie et leur utilisation fut notamment illustrée par les mercenaires suisses et germaniques. La composition des armées évolua également avec l'emploi grandissant de mercenaires comme les condottieres recrutés par les cités-États italiennes (en). À l'inverse, le bas Moyen Âge vit l'apparition des premières unités professionnelles permanentes comme les compagnies d'ordonnance françaises.

Scène du mois de septembre dans Les Très Riches Heures du duc de Berry du XV siècle

L'élevage de moutons à laine longue autorisa la réalisation de textiles plus résistants tandis que le remplacement de la quenouille traditionnelle par le rouet permit d'accroître fortement la production du filage. L'habillement fut révolutionné par l'apparition de boutons permettant un meilleur ajustement des vêtements. Les moulins à vent furent améliorés par la création de moulin-tours qui pouvaient pivoter afin d'être utilisés quelle que soit la direction du vent. L'apparition du haut fourneau en Suède vers 1350 accrut la production et la qualité du fer. Les premiers brevets furent créés en 1447 à Venise pour protéger les droits des inventeurs.

Art et architecture

En Italie, le Moyen Âge tardif correspondit avec les périodes culturelles du Trecento et du Quattrocento, qui virent la transition vers le mouvement de la Première Renaissance. À l'inverse, l'Europe du Nord et l'Espagne poursuivirent l'utilisation de l'art gothique, qui devint de plus en plus élaboré jusqu'à la fin de la période. Ces raffinements donnèrent naissance au gothique international, dont les plus beaux exemples furent Les Très Riches Heures du duc de Berry dont la réalisation s'étala sur tout le XV siècle ou la coupe de sainte Agnès. Le Primitif flamand représenté par des artistes comme Jan van Eyck (d. 1441) et Rogier van der Weyden (d. 14**) rivalisa avec les mouvements picturaux de l'Italie. Le mécénat se développa chez les classes marchandes d'Italie et des Flandres, qui commandèrent des peintures, des bijoux, du mobilier et des faïences. La production de soie se développa en Italie et dans le Sud de la France, et cela permit aux élites et aux églises de ne plus dépendre des importations byzantines ou musulmanes. L'industrie de la tapisserie se développa en France et dans les Flandres avec des productions comme la Tenture de l'Apocalypse ou La Dame à la licorne.

Dans les églises et les cathédrales, les tombes et les caveaux devinrent plus élaborés, tandis que les retables et les chapelles se répandirent. À partir des années 1450, les livres imprimés se répandirent même s'ils restaient coûteux ; environ 30 000 éditions d'Incunables furent réalisées avant 1500. En Europe du Nord, des petits ouvrages xylographiés, les incunables xylographiques, presque tous religieux, devinrent accessibles même aux paysans, tandis que les techniques de taille-douce s'adressaient à une clientèle plus aisée. En musique, l'ars nova polyphonique représenté notamment par les poètes français Philippe de Vitry (d. 1361) et Guillaume de Machaut (d. 1377) remplaça l'ars antiqua caractérisé par le plain-chant.

Historiographie

Illustration tirée de L'Image du monde du **II siècle représentant une Terre sphérique.

Le Moyen Âge est fréquemment caricaturé et présentée comme « une période d'ignorance et de superstition » qui plaçait « les paroles des autorités religieuses au-dessus des expériences personnelles et de la réfle**on rationnelle ». Cette pe****tion est en partie liée à l'héritage de la Renaissance et des Lumières, quand les intellectuels se définissaient en opposition à cette période. Ceux de la Renaissance considéraient le Moyen Âge comme une période de déclin par rapport à la civilisation et à la culture du monde antique qu'ils tenaient en haute estime, tandis que les philosophes des Lumières, pour qui la raison était supérieure à la foi, méprisaient le Moyen Âge et l'importance accordée à la religion.

Cette vision a été réévaluée à partir du **X siècle avec notamment le développement du médiévalisme, qui se traduisit par le style néogothique en architecture, le préraphaélisme en peinture ou le développement de fêtes médiévales. La redécouverte des renaissances médiévales a poussé certains historiens à réévaluer le rôle de la raison durant cette période. Edward Grant (en) écrivit ainsi que « si les pensées rationnelles révolutionnaires furent exprimés [au XVIII siècle], cela ne fut possible que grâce à la longue tradition médiévale qui considérait l'usage de la raison comme la plus importante des activités humaines ». De même, David C. Lindberg (en) avança que « l'intellectuel de la fin du Moyen-Age connaissait rarement l'action coercitive de l’Église et se serait considéré comme libre (particulièrement dans les sciences naturelles) de suivre la raison et l'observation, peu importe où elles pouvaient le mener ».

La caricature de la période est également reflétée dans certaines notions plus spécifiques. Une idée fausse, propagée au **X siècle et toujours très répandue, rapporte que tout le monde au Moyen Âge croyait que la Terre était plate (en). En réalité, les universitaires médiévaux connaissaient la rotondité de la Terre, et Lindberg avance « qu'il n'y avait pas un seul érudit chrétien au Moyen-Age qui doutait de la sphéricité [de la Terre] et ne connaissait pas sa circonférence appro**mative ». D'autres idées fausses, comme « l'Église interdisait les autopsies et les dissections durant le Moyen Âge », « le développement du christianisme détruisit la science antique » ou « l'église chrétienne médiévale entrava la croissance de la philosophie naturelle », sont citées par l'historien Ronald Numbers comme des exemples de légendes populaires toujours considérées comme des vérités historiques, même si elles ne sont pas soutenues par les travaux universitaires.

中文百科

九世纪描述的查理大帝与教宗哲拉修一世、教宗额我略一世在一起。

中世纪末期的艾福特为一堡垒城市

中世纪的城堡

在欧洲历史上,「中世纪」指公元5世纪到15世纪,自西罗马帝国的崩溃到文艺复兴运动和大航海时代之间的时期。按照西方传统,欧洲历史可以分为“古典时代”、“中世纪”和“近现代”三个阶段。而中世纪历史自身也可分为前、中、后三段。

人口减少、城市衰落、外敌入侵、大众迁移的进程,自古代晚期就开始了,并在中世纪前期得以继续。日耳曼的蛮族们入侵,并在曾是西罗马帝国的领土上创建了各个民族的国家。在7世纪,曾是东罗马帝国领地的北非和中东被伊斯兰化的阿拉伯帝国所占领。尽管此时在社会与政治结构上有着显着的变化,但中世纪与古代时期的分别尚未完全角成。广阔的拜占庭帝国此时依然存活,并且成为一个强大的国家。1070年,拜占庭帝国的查士丁尼法典在北意大利被重新发现,并且后来在西方广受赞誉。西方的诸多王国还依然保留着罗马时代的习俗。同时,人们广泛创建修道院,意在使欧洲基督教化。在卡洛林王朝统治下的法兰克王国控制了西欧的大部分地区,然而到了8世纪末9世纪初,在内忧和外患(维京人、马扎尔人和撒拉森人入侵)的压力下,卡洛林帝国还是崩溃了。

到了中世纪中期,亦即公元1000年以后,由农业科技的改进带来的繁荣贸易,以及中世纪温暖时期到来所造成的增产,使得当时的欧洲人口大量增长。由农民向贵族支付地租和承担劳役的生产组织——庄园,成了中世纪中期主要的社会组织结构。1095年开始的十字军东征,旨在从穆斯林手中夺取中东的控制权。国王逐渐成为中央集权的民族国家的领袖,这一方面减少了无序带来的犯罪和暴力行为,但另一方面又使得离建造一个统一基督教世界的理想原来越远。经院哲学此时在思想界占有重要地位。托马斯·阿奎纳的神学理论、乔托·迪·邦多纳的绘画、但丁和杰弗里·乔叟的诗歌、马可波罗的游记和哥特式教堂都是这一时期各自领域的杰出作品。

后期的中世纪饱受饥荒、瘟疫和战争的威胁,因此此时欧洲的人口开始减少。在1347和1350年间爆发的黑死病夺取了三分之一欧洲人的生命。宗教上的争论和对立也对应着国家间的冲突以及农民的反抗。这一时期文化和科技的发展使得欧洲的社会转型,也预示着欧洲近代史的开端。

词源与期间

“中世纪”一词是从15世纪后期的人文主义者开始使用的,最早使用的是欧洲考古学家弗拉维奥·比翁多 。这个时期的欧洲没有一个强而有力的政权来统治。封建割据带来频繁的战争,造成科技和生产力发展停滞,人民生活在毫无希望的痛苦中,所以中世纪或者中世纪早期在欧美普遍称作“黑暗时代”,传统上认为这是欧洲文明史上发展比较缓慢的时期。 另一种观点认为:一直到公元9世纪,绝大多数的近古(Late Antiquity)学者都按照圣奥古斯丁的观点,认为人类是处于历史的第六个阶段也是最后一个阶段,即《圣经·启示录》里预言的“末日”,故而有黑暗之意;一个被历史学家普遍接受的说法是,“中世纪黑暗时代”这个词,是由14世纪意大利文艺复兴时期人文主义学者彼特拉克所发明的。他周游欧洲以重新发掘和出版经典的希腊和拉丁文著作,志在重新恢复原先罗马古典拉丁语、艺术及文化的影响力,对自公元410年罗马沦陷以来的变化与所发生的,认为不值得研究。人文主义者看历史并不按奥古斯丁的宗教术语,而是按社会(学)的术语,即通过古典文化,文学和艺术来看待历史;所以人文主义者把这900年古典文化上发展的停滞时期称为“黑暗时代”。 彼特拉克把欧洲历史分为两个阶段:一是古罗马与古希腊时期;二是“黑暗时期”。人文主义者们也相信,总有一天罗马帝国会再次兴起,重新恢复古典文化的纯洁性。14世纪末与15世纪初,人文主义者们认为一个现代时期已经开始,所以从逻辑上来讲,一个“中世纪”已经形成。 因此,自从人文主义者起,历史学家们对“黑暗时代”和“中世纪”也多持负面观点。在16世纪与17世纪时基督教新教徒的宗教改革中,新教徒们也把罗马天主教会的腐败写进这段历史中。针对新教徒的指责,天主教的改革者们也给出了一幅与“黑暗的时期”相反的图画:一个社会与宗教和谐的时期,一点也不黑暗。而对“黑暗时期”许多现代的负面观念是来自于17、18世纪启蒙运动中的康德和伏尔泰的作品中。 19世纪初,浪漫主义运动转变了这种对“黑暗的时期”负面一边倒的趋势。它给出了一幅祥和的图画:社会和环境的和谐,扎根于大自然的生活;同时也回应启蒙运动中的理性主义以理性完全超越感性的作法,以及由正在兴起的工业革命所带来的环境破坏与污染。浪漫主义者对待“黑暗时期”的观点,仍可以在今天的一些庆祝那个时期文化活动与节日中,通过所展示出来的风俗与发生的历史事件中看到。 浪漫主义运动后的19世纪下半叶,考古学取得很大的进展,许多不为以前的学者所知的历史文献与文物被挖掘和整理出来。而1939年发现的公元625年左右的萨顿骺宝窟,及著名中世纪研究学者查尔斯·霍默·哈斯金斯的研究,使得“黑暗时期”看上去不再是一个合适的词汇。20世纪中叶以后,在英语国家中的专业学者文献里,“黑暗时期”这个词渐渐地消失。 查理哈斯金写道:“历史的连续性排除了中世纪与文艺复兴这两个紧接着的历史时期之间有巨大差别的可能性,现代研究表明,中世纪不是曾经被认为的那幺黑,也不是那幺停滞;文艺复兴不是那幺亮丽,也不是那幺突然。意大利文艺复兴之前,有一个类似的运动,即便它不是那幺众所周知。” 所以,原来的“中世纪黑暗时期”现被改为专指公元410年(或455年)到公元754年(或800年)这段欧洲历史。

历史

450年的欧洲政体边界近似地图 随着西罗马帝国被日耳曼人所灭,相继出现了一批蛮族国家。先后有法兰克、伦巴底、奥多亚克、勃艮第、汪达尔-阿兰、东哥特、西哥特、盎格鲁-萨克逊等王国创建。王国之间战争不断,其中盎格鲁-萨可逊、法兰克王国存在的时间比较长。 墨洛温王朝 作为日耳曼人一支的法兰克人,在486年打败高卢军队,由克洛维创建起墨洛温王朝的统治。克洛维通过和罗马教廷的联合,占领了罗马帝国在高卢的全部领土。随着法兰克王国的不断扩张,到了6世纪中叶,征服了勃艮第、图林根、巴伐利亚和萨克逊的一些部落,成为当时西欧最强大的国家,并创建了封建采邑制。 加洛林王朝 843年加洛林王朝领土划分(凡尔登条约),855年,和870年(墨尔森条约). 751年,宫相矮子丕平成为法兰克国王,创建了加洛林王朝。在查理大帝统治期间国力达到鼎盛,吞并了伦巴底王国,夺取西班牙边区,占领东巴伐利亚,征服阿瓦尔汗国,西欧的大部分土地都成为了法兰克王国的领土。查理大帝死后,法兰克王国因发生兄弟战争而分裂,在843年8月签订《凡尔登条约》把法兰克王国分成中法兰克王国、西法兰克王国及东法兰克王国三部。855年,控制中法兰克王国的洛泰尔去世,他的三个子嗣,再次把中法兰克王国分为三份,分别是北部的洛林和普罗旺斯及南部的意大利,而他们亦各自管理自己的领地。可是,管理北部两片领地的儿子相继在863年及869年去世,这使得西法兰克及东法兰克的君主共同把中法兰克王国瓜分。最后,西法兰克及东法兰克瓜分了洛林及普罗旺斯两地,而意大利则继续维持现状。由于这条条约在今日荷兰的墨尔森(Meerssen)签署,因而得名。 英格兰 日耳曼人的另外一支盎格鲁人、萨克逊人、朱特人在5世纪中叶进入不列颠群岛,在6世纪末,7世纪初,形成了7个王国,英国历史上称为七国时代。829年,威塞克斯王国吞并了其他6个王国,从此诞生了英格兰。1066年,法国诺曼底公爵威廉以亲属关系要求继承王位,遭到拒绝后,以武力夺取了英王之位,称为“征服者威廉”(即威廉一世,史称诺曼征服,创建了诺曼底王朝,但是这也造成了日后百年战争的根源。在亨利一世(1100年-1135年)统治时期,随着王权的加强,社会矛盾激化。1215年无地王约翰被迫签署《自由大宪章》。12**年的内战期间,亨利三世被西蒙·德·孟福尔俘虏。1265年孟福尔召集国会,成为英国议会的开端。从1343年起,国会分成了由贵族组成的上院和代表骑士、市民的下院,确立了议会君主制。 法兰西 与此同时,西法兰克王国演变成了法兰西王国,并加强了王权,罗马教廷被迫迁往法国南部的阿维农,并自上而下召开三级会议(一级为高级教士,二级为贵族,三级为富裕的市民),也形成了议会君主制。 奥托王朝 德国的前身东法兰克王国地方政权很强大。911年加洛林王朝结束后,国王由地方权贵选出,但更多是名誉,国王的权利和地方诸侯平等。这个特点被历史学家认为是其热衷于对外扩张的原因。951年,奥托一世率军占领了伦巴底地区,其后的奥托二世进军罗马。 波兰王国 波兰起源于平原上的西斯拉夫人部落。于公元六世纪出现封建制。至公元九世纪后半时期,波兰出现两个主要的公国,在小波兰的维斯拉夫公国以及大波兰的波兰公国。波兰公国为日后波兰王国的核心组成部份。公元十世纪后半期,波兰公国统一波兰全境,成立波兰王国,首任国王为梅什科一世(约公元935-992)。

宗教

罗马教皇控制宗教的方法——宗教裁判所 罗马教皇为了保持自己的独立地位,创建了教皇国,并且伪造了《君士坦丁赠礼》文档{不可考},声称当年君士坦丁大帝把罗马城,拉特兰宫等地交给了教皇。教会统治非常严厉,并且控制了西欧的文化教育。教士不能结婚,主张禁欲,要求人们将一切献给上帝,只有这样,死后才能升入天堂,另一方面圣职买卖现象又很严重。宣扬三位一体、原罪说等经院哲学,严格控制科学思想的传播,并设立宗教裁判所惩罚异端,学校教育也都是为了服务于神学。在教皇格里高利一世(590年-604年)时期,古罗马图书馆也被付之一炬。 随着伊斯兰教的兴起,为了对抗伊斯兰教不断的武力扩张,并为光复圣地之一的耶路撒冷,天主教国家在教宗的呼吁下前后发起了八次十字军东征。

文化

基督教文化占据了中世纪文化的主要地位。泥金装饰手抄本、格里高利圣咏和哥特式建筑是中世纪文化的代表。 中世纪历史上先后出现了卡洛林王朝的卡洛林文艺复兴和神圣罗马皇帝时的奥托文艺复兴。 14、15世纪意大利产生了文艺复兴运动,并扩展到欧洲很多国家。这时涌现出了许多哲学家、文学家、艺术家和科学家,像但丁、薄伽丘、列奥纳多·达·芬奇、米开朗基罗、拉斐尔、马基雅维利、莎士比亚、塞万提斯、哥白尼、布鲁诺、伽利略、开普勒、哈维、弗兰西斯·培根等等。

经济

12世纪波恩市的建设情景(现藏于波恩市立图书馆) 中世纪时的经济主要是封建制的庄园式自然经济。出现了一批商业城市:巴黎、里昂、图尔奈、马赛、科隆、特里尔、斯特拉斯堡、汉堡、威尼斯、热那亚等等,形成了一个以地中海为中心的贸易区。16世纪以后,兴起了工场手工业,最初是佛罗伦萨,随后是佛兰德,而圈地运动使英国迅速发展。这种经济模式加速了贸易,从而产生了地理大发现。工场手工业也使战争武器得到了不断革新,火炮和火绳枪逐渐代替了骑士的刀剑,也使旧式的城堡丧失了其防御能力。而工场手工业也催生了资本主义经济。到中世纪中后期,各种手工行业由个别经营,渐渐演变为成立公会,「专业」这个概念在这时期萌生。

法法词典

moyenâgeux adjectif ( moyenâgeuse, moyenâgeux, moyenâgeuses )

  • 1. du Moyen Âge

    des édifices antiques et des bâtiments moyenâgeux

  • 2. qui évoque le Moyen Âge

    un personnage moyenâgeux sorti d'un conte de fées

  • 3. vieux et d'une époque révolue (péjoratif) Synonyme: suranné

    des principes moyenâgeux

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