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词典释义:
protectionniste
时间: 2023-10-05 14:44:13
[prɔtεksjɔnist]

a.保()主义的 — n.保()主义者

词典释义
a.
()主义的
système protectionniste ()制

— n.
()主义者
近义、反义、派生词
反义词:
libéral
联想词
protectionnisme 主义,保制,保关税论; libre-échange 自由; nationaliste 民族主义者; populiste 民粹主义; réactionnaire 反动的; impérialiste 帝国主义的; libéralisme 自由主张; progressiste 进步的; libéral 自由的; nationalisme 民族主义; capitaliste 资本家的;
当代法汉科技词典

protectionniste adj.  n保主义[者, 的], 保性的protectionnisten主义者

短语搭配

système protectionniste保护(贸易)制

原声例句

Si les industriels français redoutent la concurrence « sauvage » et réclament la mise en place d’un dispositif protectionniste, ils ne sont pas les seuls.

如果法国工业家们对于自由竞争有所顾虑,要求建立一个贸易保护主义机制,他们并不特殊。

[简明法语教程(下)]

Concrètement, ça veut dire qu'il fait pression sur le gouvernement français pour qu'il adopte des mesures protectionnistes en faveur des entreprises du luxe.

具体来说就是向法国政府施压,迫使政府采取有利于奢侈品企业的保护措施。

[innerFrench]

La Chine, très protectionniste, ne rentre pas dans le jeu du libre-échange.

中国是非常保护主义的,没有进入自由贸易的游戏。

[历史小问题]

Bref, Trump a un positionnement que l’on a tendance à qualifier de protectionniste, et cela s’illustre aussi par son opposition à tout traité de libre-échange.

简而言之,特朗普的立场往往被描述为保护主义,他反对任何自由贸易协定也说明了这一点。

[HugoDécrypte]

Or c’est dans ces états que Donald Trump avait concentré une partie de sa campagne en promettant une politique protectionniste de ré-industrialisation.

但正是在这些州,唐纳德·特朗普通过承诺采取再工业化的保护主义政策,集中了他的部分竞选活动。

[Le Fil d'Actu]

Alors que ce qu’on appelle une politique protectionniste élève des obstacles financiers à ce genre de transaction.

[Les mots de l'actualité - 2016年合集]

Ces mesures protectionnistes ont déclenché une spirale de différends commerciaux, qui ont nui au libre-échange mondial et au multilatéralisme réglementé, provoquant de vives critiques et des contre-mesures de la part d'autres pays.

[公报法语(汉译法)]

Il pourrait y avoir des tendances plus protectionnistes qui visserait à s'opposer à un tel accord.

[T2 吕吕交传]

例句库

La Commission européenne a en effet jugé avoir obtenu des "garanties" du gouvernement français sur l'absence de mesures protectionnistes dans ce dispositif.

事实上,欧盟已经得到了法国政府不在欧盟范围内采取保护主义行为的“保证”。

Il est donc indispensable d'élargir les bénéfices des technologies spatiales à tous les pays en développement, quels que soient leur système politique et économique et leur situation culturelle, afin de réduire la fracture numérique qui est en train de s'élargir et de s'opposer aux tendances protectionnistes croissantes ainsi qu'à la sélectivité de plus en plus stricte concernant le transfert des technologies aux pays en développement.

因此,有必要让所有发展中国家都享受到空间技术的益处,而不管其政治经济制度和文化背景,以缩小不断扩大的数字差距,应对在向发展中国家转让技术中不断加剧的保护主义趋势和选择性。

Le système commercial mondial demeure inéquitable et divers pays développés continuent d'être protectionnistes.

世界贸易体系仍然不公平,而且某些发达国家继续实行保护主义。

Pour certaines délégations, il était nécessaire d'éliminer les mesures protectionnistes (notamment les subventions), qui empêchent les pays en développement d'avoir accès aux marchés.

有代表团建议,对妨碍发展中国家市场准入的保护主义措施(尤其是补贴措施)必须予以废除。

La mondialisation et le commerce international sont étroitement liés à la situation de l'emploi dans les pays en développement, où les politiques commerciales protectionnistes risquent de conduire à des pertes d'emploi, en particulier dans le secteur agricole, et où les actions des sociétés multinationales peuvent compromettre les réglementations du travail locales.

全球化和国际贸易与发展中国家的就业状况密切相关,因为保护主义贸易政策可能会减少就业,特别是在农业领域,而跨国公司的行为可能会破坏本地的劳动标准。

Ces mesures immédiates devraient comprendre un accord sur une date limite pour l'élimination des subventions aux exportations agricoles, l'engagement d'éliminer les crêtes tarifaires et la hausse des tarifs douaniers, un moratoire sur les mesures antidumping à l'encontre des pays pauvres, la fin des normes abusives utilisées à des fins protectionnistes et le lancement d'un réexamen du droit de la propriété intellectuelle.

这些即时步骤应包括就取消农业出口补贴的最后期限达成协议,承诺取消关税高峰和关税升级,对穷国暂停采取反倾销行动,停止滥用保护标准并着手对知识产权进行发展审查。

Cela étant, elle restait un objectif illusoire malgré l'ouverture des économies et le démantèlement des instruments protectionnistes.

然而,尽管经济在开放,保护性手段在取消,但自由贸易仍然是一个虚假的目标。

On s'accorde à dire que le commerce est extrêmement important pour la croissance économique et le développement, mais nombre de pays en développement sont victimes de mesures protectionnistes injustifiées et le Cycle de Doha se trouve dans l'impasse, surtout pour ce qui est de l'agriculture.

尽管普遍承认贸易对经济成长和发展是至关重要的,许多发展中国家却成为不公正保护主义措施的受害者,而多哈回合已到陷入僵局,尤其是就农业而言。

Les résultats des négociations de Doha devraient éviter de porter atteinte aux moyens de subsistance des pauvres et des vulnérables; prévoir un accès plus large et prévisible aux marchés des pays développés pour les biens et services des pays en développement; compenser l'effritement des préférences grâce à des mesures de sauvegarde adéquates; veiller à ce que les exportations des pays en développement ne soient pas soumises à des normes et à des règles d'origine protectionnistes; et accorder aux pays en développement une marge d'action suffisante.

多哈谈判的结果应该避免对穷人和弱势群体的生活产生不利影响,应该有助于发展中国家产品和服务在发达国家获得更好的更有预测的市场准入;应该通过充分的保障措施来补偿优惠的缩减;应确保发展中国家的出口不会受到保护主义性标准和原产地规则的约束;应该给予发展中国家以必要的政策空间。

Lorsque j'étais au Bénin en mai dernier, j'ai été informé de première main par les agriculteurs et les fonctionnaires des gouvernements de toute l'Afrique de l'Ouest des dommages qui étaient causés à l'agriculture des pays en développement par les politiques protectionnistes du monde développé.

我在五月访问贝宁时,从西非各地的农民和政府官员那里了解到发达世界保护主义政策对发展中国家农业造成的伤害。

Il est non seulement significatif, mais également paradoxal, que les pays qui prêchent avec force les avantages du libre-échange sont ceux-là mêmes qui maintiennent des barrières et des subventions protectionnistes.

这不仅重要,而且自相矛盾,因为那些大肆宣扬自由贸易好处的国家正是维持保护主义壁垒和补贴的国家。

La crainte que la sous-traitance croissante des services n'entraîne des pertes d'emplois dans les pays développés a donné lieu à des réactions protectionnistes.

有人担心,服务外包的不断增长有可能引起发达国家的就业损失,这引发了一些保护主义势头。

À cet égard, nous rejetons toute tentative de perpétuer les mesures protectionnistes prises par le monde développé, notamment les subventions à la production et aux exportations des produits agricoles, ainsi que l'emploi de réglementations techniques pour faire obstacle au commerce des produits manufacturés.

为此,我们反对发达国家企图长期实行保护主义措施,特别是补贴农产品生产和出口并利用技术规章,为制造品设置障碍。

Dans ce contexte, la question de la responsabilité sociale des entreprises en tant que moyen protectionniste d'entraver le libre-échange a aussi été évoquée.

在这方面,也有人发表意见说,企业的社会责任问题可能成为保护主义妨碍自由贸易的口实。

Cette culture qui fait vivre une grande partie de la population tchadienne est dangereusement menacée par les pratiques protectionnistes des pays développés.

该一作物是乍得大多数人口的生计来源,但发达国家的保护主义做法给它造成严重威胁。

Étant donné que les réglementations directe et indirecte peuvent être utilisées à des fins protectionnistes, la question de savoir ce qui peut ou ne peut pas être considéré comme une incitation ou une aide de l'État appropriée fait aussi souvent l'objet de dispositions d'accords commerciaux régionaux.

到保护主义目的,有关什么可以或者不可以被视为恰当的激励手段和国家援助的问题,往往也是区域贸易协定涉及的问题。

Il a également été souligné que la mondialisation et le commerce international sont étroitement liés à la situation de l'emploi dans les pays en développement, où les politiques commerciales protectionnistes risquent de conduire à des pertes d'emploi, en particulier dans le secteur agricole, et où les actions des sociétés multinationales peuvent compromettre les normes locales en matière de travail.

与会者还指出,全球化和国际贸易与发展中国家的就业局势密切相关,保护性的贸易政策有可能导致就业的丧失,特别是有损于农业中的就业,而多国公司的行动也有可能降低地方劳务市场的标准。

Les politiques protectionnistes menées par les pays en développement nuisaient à leurs perspectives de développement.

发展中国家的保护主义政策损害了自己的发展前景。

En dépit des avantages certains qu'elle présente, tant pour les entreprises des pays d'origine que pour celles des pays destinataires, la délocalisation a suscité des inquiétudes et des réactions protectionnistes chez certains groupes de population des pays développés.

尽管母国公司和接受国都能明确受益,但离岸业务却引发了部分发达国家选民的忧虑和保护主义的反对行为。

Le système commercial multilatéral et le principe de la nation la plus favorisée continuent de reculer devant les arrangements commerciaux et les systèmes préférentiels et de nouvelles tendances protectionnistes se manifestent dans les pays dont l'économie est la plus vaste.

多边贸易体系和最惠国原则继续受到区域贸易安排和优惠制度的损害;在某些经济强国,新保护主义势力重新抬头。

法语百科

Le protectionnisme est une politique économique interventionniste menée par un État ou un groupe d'États, consistant à protéger ses producteurs contre la concurrence des producteurs étrangers. Les buts peuvent être le maintien de l'emploi dans certains secteurs d'activité, la diminution du déficit commercial, ou la défense du niveau de vie. Les mesures protectionnistes consistent essentiellement à freiner les importations (barrières douanières, normes contraignantes, freins administratifs...), encourager les exportations (subventions diverses, incitations fiscales, dévaluation, dumping comme le « protectionnisme offensif »), privilégier les entreprises nationales dans les appels d'offres de marchés publics, ou empêcher les investisseurs étrangers de prendre le contrôle d'entreprises nationales.

Des Institutions internationales comme le GATT puis l'OMC ont été créés pour abaisser les barrières protectionnistes et en limiter autant que possible l'usage.

Conséquences et justifications du protectionnisme

Aspects positifs

Les activités économiques protégées peuvent s'abstraire au moins en partie des pressions et contraintes de toutes natures en provenance du contexte concurrentiel. Elles bénéficient de ce fait d'une plus grande liberté de manœuvre et d'une plus grande certitude concernant leur rentabilité et développement futur .

Le protectionnisme apparaît comme le moyen nécessaire pour protéger en particulier les activités ou industries naissantes : L'économiste Friedrich List au XIX° siècle a défendu les bienfaits d'un « protectionnisme éducateur ».

Les États (même libéraux) ayant recours au protectionnisme (États-Unis, Japon, Angleterre du XV au XVIII siècle) invoquent une concurrence déloyale ou des pratiques de dumping.

«Dumping environnemental» lorsque la réglementation environnementale est moins contraignante qu'ailleurs. C'est, en partie, pour cela que de nombreuses entreprises occidentales implantent leurs activités polluantes dans les pays émergents. «Dumping fiscal» qui consiste, pour un État, à imposer faiblement (c'est-à-dire plus faiblement que ce que font les autres pays) les sociétés et les personnes présentes sur son territoire. Exemples : Le taux d'imposition des entreprises est de zéro en Estonie et de 12 % en Irlande. En 2006, la moyenne du taux d'imposition des entreprises dans les pays de l'OCDE était de 28,6 %. Les paradis fiscaux profitent de leurs politiques de dumping fiscal. « Dumping social » lorsqu'un gouvernement réduit (ou supprime) les cotisations sociales, ou bien que les autorités d'un pays conservent des normes sociales très basses (par exemple, en Chine, la réglementation du travail est moins contraignante pour les employeurs que des réglementations en vigueur ailleurs).

Certains États - en position conjoncturelle ou structurelle fortement défavorable - revendiquent clairement le protectionnisme pour limiter les effets de la mondialisation : délocalisation, tassement des salaires.

Aspects négatifs

Selon le journaliste économique français Éric Le Boucher, « le protectionnisme n'est pas une solution contre la chute des emplois industriels », et notant qu'il a fait perdre 2 millions d'emplois en France dans les trente dernières années. Contrairement au régime de libre-échange, Il fait baisser la variété des produits offerts à la consommations et empêche le pays d'acquérir son importance commerciale selon le principe d'avantage comparatif, car les agents économiques ne sont pas incités -en l'absence de pression concurrentielle- à développer au maximum leurs points forts de production.

Selon l'économiste Daniel Cohen, « le protectionnisme aggraverait la crise » et constitue un danger dans la mesure ou si un pays A met en place un protectionnisme à l'import sur un bien d'un pays B, ce pays B peut en retour mettre en place un protectionnisme sur un bien provenant du pays A. Le protectionnisme induit alors un cercle vicieux. L'exemple du bœuf aux hormones américain et du fromage européen illustre ce mécanisme. En effet, depuis 1989, l'Union européenne à mis en place un protectionnisme sur le bœuf aux hormones d'origine américaine, en retour les États-Unis ont mis en place un protectionnisme sur les fromages européens.

Situation d'urgence et Clause de sauvegarde

Lorsqu'un pays considère qu'une de ses productions est gravement menacée, la mise en œuvre de la « clause de sauvegarde » vise à limiter les importations (soit en les interdisant, soit en les taxant fortement) durant une période donnée. Exemple : Fin 2008, l'Inde a décidé de taxer fortement les importations d'acier

L'histoire du protectionnisme

Dans l'histoire de la pensée économique, le libre-échange a longtemps été la règle, et le protectionnisme était perçu comme étant une anomalie nuisible au bon développement de l'économie. Mais à partir du XVI siècle, les pensées économiques vont justifier la légitimité du protectionnisme.

Les mercantilistes

Selon les auteurs mercantilistes, la richesse d'un pays dépend positivement du stock de métaux précieux qu'il possède. La quête de ces ressources, provenant des nouveaux territoires découverts, est comparable à une véritable guerre. Le commerce est considéré comme un jeu à somme nulle : celui qui importe gagne, et celui qui exporte perd. Les États vont donc mettre en place des mesures afin à la fois de capter le maximum de ressources minières provenant du nouveau monde, afin d'en exporter le minimum, car si l'État exporte ses richesses, il les perd même contre toute autre compensation. L'État interdit l'exportation de monnaie du pays ainsi que les métaux précieux (or, argent...), et essaye de faciliter au maximum ses importations (par l'intégration des marchés nationaux par exemple). En France par exemple, l'État va même organiser la production nationale (avec les manufactures de Colbert par exemple).

Le protectionnisme dans la Richesse des Nations

Dans son ouvrage maître, Adam Smith justifie le libre-échange, en développant l'idée que, contrairement à ce qu'affirmaient les mercantilistes, le commerce est synonyme de paix et d'enrichissement mutuel. Toutefois, Smith n'est pas contre l'idée d'instaurer des droits de douane, pour deux cas bien spécifiques : en cas de présence d'industries stratégiques pour la défense nationale et en réaction à des taxations opérées par des pays sur les exportations nationales. Le protectionnisme est donc selon Smith une mesure exceptionnelle, mais qui, en règle générale, nuit au bon fonctionnement de l'économie.

Protectionnisme et libre-échange à l'Époque contemporaine

Selon l'historien économiste Paul Bairoch, avant les années 1840, « le protectionnisme est la règle, le libre-échangisme l'exception » : le décollage industriel de la Grande-Bretagne et de la France au début du XIX siècle bénéficie de fortes barrières douanières, le Zollverein de la Prusse est une union douanière allemande. Depuis la fin des années 1940, l'extension du libre-échange n'a pas totalement éliminé les pratiques protectionnistes.

Quelques mesures utilisées dans le cadre du protectionnisme

Le protectionnisme peut recourir à plusieurs mesures ; on distingue les mesures tarifaires des mesures non tarifaires.

Droits de douane

Imposer des droits de douane consiste à taxer les produits importés afin d'augmenter leur prix, et ainsi de diminuer la quantité achetée par les consommateurs.
Exemples :

En janvier 2009, les États-Unis ont triplé les droits de douane qu'ils appliquent sur le roquefort, tout en portant à 100 % les droits de douane sur d'autres produits européens (chocolats, jus de fruit, légumes, fruits, chewing-gums...).

En décembre 2008, l'Inde a augmenté ses droits de douane sur le soja, le fer et l'acier; pour les porter à 20 %.

Mesures dites non tarifaires

Procédure de Dédouanement

Il s'agit d'alourdir les procédures administratives pour les importations (obligation de remplir des documents administratifs compliqués, longue période de blocage en douane, etc.). Exemple : En 1982, la France a mis en place ce système pour réduire les importations de magnétoscopes en provenance du Japon. Ces derniers devaient être dédouanés à Poitiers.

Normes techniques ou sanitaires

Ces normes correspondent à un cahier des charges (types de traitements autorisés -ou obligatoires- pour les produits agricoles, etc.) qu'un produit doit remplir pour pouvoir être vendu dans un pays. Exemple : L'Union européenne interdit les importations de bœuf aux hormones.

Autres normes professionnelles

Les statuts des professions "protégées" et autres réglementations / normes faisant barrière à l'accès à ces activités, présentées comme apportant des garanties de compétence et rigueur aux utilisateurs, sont des domaines où le corporatisme tend à rejoindre le protectionnisme.

Dans le même ordre d'idée se situe la protection des monopoles de certaines entreprises et institutions publiques.

Quotas

Ils visent à limiter la quantité de produits importés.
Exemples :

Pour la période allant du 15 décembre 2008 au 31 décembre 2010, l'Indonésie a mis en place des « licences d'importations » sur cinq cents produits (électronique, jouets, textiles, certaines denrées alimentaires)

quotas de l'Union européenne sur l'acier ukrainien (supprimés en mai 2008).

l'accord Multifibre (supprimé en 2005) établissait une limite (pour chaque pays et chaque produit) des textiles qui pouvaient être importés dans l'Union européenne. Lorsqu'il fut supprimé en 2005, on a assisté à un forte hausse des importations de textile provenant de Chine, au détriment de celles en provenance de la Tunisie et du Maroc.

Lois limitant les investissements étrangers

Les autorités d'un pays peuvent chercher à protéger certaines activités (considérées comme stratégiques) contre les prises de participation par des investisseurs étrangers.
Exemples :

En 2009, La loi sur investissement Canada (LIC) a subi un certain nombre de modifications importantes prenant effet dès mars 2009. Notamment, La LIC vise notamment à encourager les non-Canadiens à investir au Canada puisque cela contribue à la croissance économique et à la création d’emplois.

En avril 2008, l'Allemagne a adopté une loi qui rend nécessaire une autorisation pour « tout investissement supérieur à 25 % du capital d'une entreprise dans le domaine des "infrastructures stratégiques" et dès lors que l'"intérêt national" est en jeu ».

En avril 2008, la Russie a adopté une loi qui rend nécessaire une autorisation pour « tout investissement supérieur à 25 % du capital des entreprises de quarante-deux "secteurs stratégiques" (nucléaire, pétrole, mines, pêche, édition...) ».

Depuis octobre 2007, une loi promulguée aux États-Unis instaure que « tout achat ou implantation d'entreprise par des fonds étrangers peut être interdit dès lors qu'il "met en cause la sécurité nationale" ».

En 2006, les États-Unis ont interdit que P&O (société propriétaire des ports de Baltimore, Philadelphie et New York) soit rachetée par une entreprise de Dubaï.

Le 30 décembre 2005, la France a décrété qu'une autorisation serait désormais nécessaire « pour tout investissement touchant à l' "intérêt national" dans onze secteurs : défense, produits chimiques, technologies "duales" (pouvant servir au militaire comme au civil), etc. ».

En 2005, les États-Unis ont interdit que la compagnie pétrolière américaine Unocal soit rachetée par le groupe chinois Cnooc.

Manipulation du taux de change

Une monnaie se dévalue, ou subit une dévaluation, lorsque son taux de change se déprécie par rapport à une monnaie de référence, ou un panier de monnaies. Un gouvernement peut intervenir sur le marché des changes en « vendant de la monnaie » pour abaisser la valeur de sa devise. Cela rend les produits moins chers à l'exportation, mais diminue le pouvoir d'achat en augmentant le prix des produits importés (Condition de Marshall-Lerner).

Ainsi la Chine est accusée de maintenir sa monnaie (le yuan) à un niveau artificiellement bas. Tandis que les États-Unis sont accusés de laisser le cours de leur monnaie baisser afin de favoriser le dollar au détriment de l'euro.

Passation de marchés publics

Un pays peut instituer dans les politiques de passation des marchés publics une préférence pour les produits fabriqués localement (ou pour les services des entreprises locales).

Exemple : Les États-Unis ont instauré une clause « acheter américain » (Buy American Act) pour leurs marchés publics.

Subventions

Subventions aux acheteurs

Elles consistent à accorder des facilités financières aux clients (crédits bonifiés, déductions d'impôts, etc.). Exemple : Début 2009, les autorités françaises ont décidé de débloquer 5 milliards d'euros pour les futurs acheteurs d'Airbus.

Exemple : Le gouvernement fédéral du Canada a instauré en janvier 2009 un plan qui permet aux acheteurs d’une première résidence de déduire jusqu’à 5 000 $ de coûts (tant pour les frais juridiques que de mutation) de leurs revenus imposables pour l’année d’achat.

Subventions aux producteurs

Elles visent à donner un avantage (soit sous forme de prêts bonifiés, soit sous forme de dons) aux producteurs nationaux.
Exemple : En 2008 et 2009, les États-Unis et la France ont accordé des aides à leurs constructeurs automobiles.

Exemple : Depuis 2007, les agriculteurs québécois ont reçu environ 1,1 milliard de dollars par année des différents programmes gouvernementaux fédéraux et provinciaux.

Protectionnisme par zones

Selon l'ancien député Bernard Carayon, qui a lancé la politique publique d'intelligence économique en France en 2005, l'Union européenne ne pratique presque pas le protectionnisme en matière de marchés publics : pour ce type de marchés (1000 milliards d'euros par an), le taux d'ouverture européen est de 90 %, alors qu'il n'est que de 32 % aux États-Unis, de 28 % au Japon, et de 0 % dans les « pays émergés ».

États-Unis

Marchés publics

Depuis les années 1930, les États-Unis adoptent une politique systématique consistant à interdire dans les marchés publics les produits qui ne sont pas fabriqués aux États-Unis. Il existe aussi des subventions. Les lois sont :

Buy American Act de 1933 ;

Small Business Act de 1953 pour les petites entreprises (voir aussi pacte PME) ;

Defense Federal Acquisition Regulations Supplement (DFARS) ;

Exceptions sécurité nationale (ALENA, chapitre 10, partie D, article 1018) ;

Amendement Berry (textiles, denrées alimentaires et vêtements non américains) ;

Amendement Byrnes-Tollefson (bateaux non américains) ;

Buy American - transports en commun (subventions de la Federal Transit Administration) ;

Buy American - construction routière (subventions de la Federal Highway Administration) ;

Buy American - aéroports (subventions de la Federal Aviation Administration) ;

Buy American provision dans le cadre du plan de relance de 2009.

Voir : Passation des marchés de l'administration américaine : aide-mémoire des liens relatifs aux obstacles les plus fréquents

En 1989, le groupe Bull a acheté le constructeur de micro-ordinateurs Zenith Data Systems, dans l'espoir d'acquérir le marché des micro-ordinateurs de l'administration américaine, méconnaissant totalement la législation américaine sur les achats publics. Le gouvernement fédéral américain a évidemment répliqué en faisant appel à un autre fournisseur. Cette erreur stratégique a entraîné de lourdes pertes financières pour Bull, qui ont dû être négociées par Bernard Pache auprès de l'Union européenne. Les subventions sont aujourd'hui interdites par l'Union européenne.

Les États-Unis se sont opposés au développement du supersonique Concorde en appliquant des normes sur le bruit (il est vrai que le Concorde était un avion très bruyant).

Advocacy policy

Depuis la fin des années 1980, les États-Unis ont élargi cette politique à des actions plus offensives de soutien cohérent des entreprises américaines à l'exportation. Cette politique est appelée « advocacy policy ». Elle s'appuie sur une organisation spécialisée, l'« advocacy center », et sur l'utilisation de techniques informatiques sophistiquées, en Network Centric (réseau centré) .

Dans la vision des stratèges américains, le monde se répartit en trois zones : les États-Unis conçoivent, l'Asie produit, et l'Europe consomme.

Aujourd'hui les États-Unis cherchent à imposer des normes internationales dans le domaine des technologies de l'information.

Par exemple, la spécification technique ebXML tend à s'imposer dans le monde comme un standard de commerce électronique.

Mesures de rétorsion

La section 301 de la loi américaine générale de 1988 sur le commerce et la compétitivité permet à l'Administration américaine de prendre dans des délais très brefs toute mesure de rétorsion à l'égard des partenaires commerciaux dont les pratiques seraient jugées déloyales.

En 2000, le président George W. Bush a mis en place des mesures protectionnistes sur les importations d'acier pour satisfaire les demandes des grandes entreprises du secteur dont la productivité était insuffisante. Les effets a posteriori semblent avoir été négatifs puisque, si les mesures ont sauvé 3 500 emplois, elles en ont détruit entre 12 000 et 43 000 chez les entreprises qui consomment de l'acier.

Japon

L'un des tarifs douaniers les plus élevés du monde est celui que pratique le Japon sur le riz étranger, taxé à 800 %.

Union européenne

La politique agricole commune a longtemps consisté en versement de subventions agricoles. Cette politique a favorisé l'agriculture intensive, ce qui a eu des conséquences dommageables sur le plan du développement durable.

En France, on invoque quelquefois l'exception culturelle.

Les relations économiques entre l'Union européenne et les États-Unis ont fait l'objet d'un rapport d'information à l'Assemblée nationale en France en 1999.

Voir : Rapport d'information déposé par la délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne sur les relations économiques entre l'Union européenne et les États-Unis.

En France

La France n'est pas un pays protectionniste à part entière. Les douanes sont présentes et contrôlent les importations par voie d'eau et d'air, mais ce n'est pas un système extrémiste.

Mais, selon un sondage Ifop, 65 % des français sont pour un système plus avancé du protectionnisme national.

Développements théoriques et points de vue

Le point de vue mercantiliste

Chez les mercantilistes le rôle du commerce extérieur est de permettre le gain monétaire, c'est-à-dire l'afflux d'or. Dans cette optique, les mercantilistes préconisent une politique volontariste de soutien aux exportations via la création de grandes compagnies de commerce ou de grandes manufactures. Au contraire l'État doit tenter de freiner les importations qui sont synonymes de sorties d'or.

Pour Jean-Baptiste Colbert, « les compagnies de commerce sont les armées du roi, et les manufactures sont ses réserves ». L’objectif de ses « armées » est de repousser les « armées » étrangères. Ainsi pour souligner cette haine du commerce étranger, Antoine de Montchrestien déclare :

« Les marchands étrangers sont comme des pompes qui tirent hors du royaume […] la pure substance de nos peuples […] ; ce sont des sangsues qui s’attachent à ce grand corps de la France, tirent son meilleur sang et s’en gorgent »

La logique mercantiliste repose sur l'idée que la richesse n'est fondée que sur le volume détenu de métaux précieux, et que dès lors, ce volume étant défini, le commerce est un jeu à somme nulle. L'enrichissement d'un État par ses exportations ne peut se faire que par l'appauvrissement d'un autre par ses importations.

D'autres tel Friedrich List, considèrent le protectionnisme comme nécessaire à court terme pour amorcer le développement d'une économie. Le libre-échange ne serait alors juste qu'entre pays de puissance économique comparable. Un pays, ayant une fois rattrapé le niveau des autres, pourra passer à un système de libre-échange qui reste l'objectif de long terme. Il explique :

« Le protectionnisme est notre voie, le libre-échange est notre but. »

Ce point de vue fonde son analyse sur plusieurs arguments en faveur de l'insertion internationale dont la protection est bénéfique pour les industries naissantes.

En effet, les industries dans l'enfance (industries naissantes) ne sont pas adaptées au marché international (accoutumance de la main-d’œuvre, niveau de production optimal, tarification optimale…). Pour cela, elles bénéficient d'un « temps d'adaptation » qui vont leur permettre de développer leur compétitivité c’est-à-dire de passer d'un avantage comparatif potentiel à un avantage comparatif réel (au sens de David Ricardo). Les industries naissantes vont donc se protéger de la concurrence internationale afin de développer un système productif en corrélation avec le marché mondial compte tenu de la contrainte de prix et de production extérieure. Pour que la transition soit efficace plusieurs conditions doivent être réunies : le passage d'un avantage comparatif potentiel à un avantage comparatif réel doit être réalisé, la protection doit être temporaire et l'ouverture à la concurrence doit être réalisée au moment opportun c’est-à-dire quand la firme devient compétitive (quand le prix des biens qu’elle fournit sont supérieurs à ses coûts de production =bénéfices). Cette position est critiquée par les libéraux .

Ceci constitue un des arguments au niveau national. D'autres arguments comme celui de l'industrie déclinante, du revenu, de l'emploi ou encore des distorsions internes expliquent la pensée mercantiliste en matière de protectionnisme.

Le protectionnisme a pour effet de diminuer le déplacement des biens dans son ensemble ce qui réduit l'empreinte écologique du transport.

Les points de vue libéraux

Le concept "libéral" doit être analysé en deux branches :

le libéralisme classique issu des enseignements de Léon Walras et plus récemment de ceux de Milton Friedman, dérivé d'une interprétation des écrits d'Adam Smith et de David Ricardo ;

l'ordolibéralisme issu de la pensée de Walter Eucken.

Le premier a été le thème d'une déclaration du Parlement britannique en 1820 qui conduisit, en 1846, alors que les conservateurs ("Tories") étaient majoritaires, à l'abrogation du "Corn Law" (la loi sur le blé) qui protégeait les agriculteurs britanniques. Cette abrogation entraina la ruine de l'agriculture britannique, la baisse violente des prix des denrées alimentaires, la baisse des salaires et l'enrichissement de la "City", mais aussi un sous-investissements dans la recherche et la modernisation de l'industrie (F. William Engdahl, "Pétrole une guerre d'un siècle", Jean-Cyrille Godefroy, France, 2007, p. 17).

À la même époque, le "protectionnisme éducatif" favorisa la création de la Zollverein promue par la Prusse (elle disparaît lorsque l'Allemagne est unifiée en 1870), la modernisation très rapide de ses flottes commerciale et militaire, de ses industries. Le Royaume uni ne récupéra la première place qu'au prix de la défaite militaire allemande.

Les libéraux, depuis Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations d'Adam Smith (1776), ont beaucoup critiqué les théories protectionnistes des mercantilistes. Selon eux, le protectionnisme est une imposture intellectuelle qui ne sert qu'à favoriser des groupes d'intérêt aux dépens du plus grand nombre et du bien public. Lire par exemple les Sophismes économiques de Frédéric Bastiat (1845), dont le septième, la Pétition des fabricants de chandelles.

Pourquoi les libéraux sont-ils opposés au protectionnisme ?

1. Pour des raisons morales : le protectionnisme est l'expression de la loi du plus fort, celle de l'État, qui favorise arbitrairement certains producteurs aux dépens d'autres (étrangers ou non) ;

2. Pour des raisons économiques : contrairement à ce que beaucoup pensent naïvement, le protectionnisme ne profite pas aux pays qui le pratiquent. Son seul effet, résultant de la fermeture du marché, est d'augmenter les coûts des produits dans le pays protectionniste, et ceci au profit de quelques producteurs qui s'enrichissent indûment.

Le commerce international pouvant être vu dans la majorité des situations comme un accord gagnant-gagnant, la mise en place de mesures protectionnistes diminuera le bien-être global. Par exemple, la majorité des historiens économiques considèrent que la Grande Dépression a été aggravée par les mesures protectionnistes mises en place dans les années 1930, comme la loi Hawley-Smoot.

Dans les années 1980, début 1990, des économistes tels que Jagdish Bhagwati ont insisté sur les activités de recherche de rente qu'induisaient les politiques protectionnistes. En effet pour un groupe, il est très tentant d'obtenir de l'État une protection de sorte qu'il puisse soit obtenir des profits plus élevés soit éviter de se mettre au niveau de ses concurrents internationaux. D'une manière générale le protectionnisme est vu, depuis Adam Smith comme favorisant les offreurs au détriment des consommateurs. Enfin, l'alliance entre des groupes de pression forts et l'État a tendance à déplacer les conflits commerciaux du champ économique vers le champ de la souveraineté étatique ce qui peut être potentiellement plus dangereux.

Pour les libéraux, alors que le libre marché est une démocratie de consommateurs, le protectionnisme consiste à faire peser sur le contribuable la protection politique de secteurs économiques défaillants. Défendre le protectionnisme, c'est cautionner la raréfaction autoritaire des marchandises et la hausse artificielle des prix. Cela revient donc à gruger le consommateur, obligé de se contenter de biens et services moins bons ou plus coûteux quand l'accès aux biens ou services qui l'intéressent lui est interdit. Selon eux, les patrons de sociétés qui demandent des aides à l'État ne sont pas de vrais entrepreneurs, mais des confiscateurs de richesses.

Comme toute intervention étatique, le protectionnisme a des effets positifs, mais qui ne concernent qu'une minorité et sont financés par l'impôt ou par les consommateurs, c'est-à-dire par des effets négatifs pesant sur les autres. La propagande étatique montrera les effets positifs (« on protège l'emploi » en achetant « national », on « sauvegarde nos industries », etc.) et dissimulera soigneusement les effets négatifs (renchérissement des biens et services, perte de qualité et de compétitivité, alourdissement de la charge fiscale).

Selon les libéraux, d'un point de vue économique, l'erreur du protectionnisme est de croire qu'il n'y a pas de relation entre importations et exportations, et qu'on peut agir sur les unes, supposées néfastes (les importations), sans conséquence sur les autres, supposées favorables (les exportations). Il n’y a pas d’exemple dans l'histoire d’un pays qui ait été ruiné par le libre échange, alors que le protectionnisme appauvrit tout le monde, tant le pays qui l'instaure que les pays émergents auxquels on refuse ainsi le droit de se développer.

Un des arguments parfois avancés par les partisans du protectionnisme est celui de la symétrie : « notre pays doit se protéger, parce que les autres pays en font autant et protègent leur marché intérieur ». C'est un non sequitur pour les libéraux : si les autres pays décident de renchérir le prix des produits importés par des mesures protectionnistes, ils sont les premiers perdants, et il n'y a aucune raison pour les imiter dans leurs erreurs. Le protectionnisme motivé par des raisons exclusivement politiques (comme le fut le Blocus continental napoléonien de 1806 à 1814) relève d'un masochisme absurde, un jeu perdant-perdant : on est prêt à s'appauvrir en espérant qu'en contrepartie cela appauvrisse également l'ennemi.

Certains libéraux assimilent le protectionnisme à une discrimination : faire du commerce avec les nationaux serait bien, tandis que faire du commerce avec les étrangers serait mal, car cela détruit des emplois nationaux.

Pour les partisans du libre-échange, l'erreur centrale du protectionnisme consiste à faire croire qu'il désavantage les étrangers et profite aux seuls nationaux, et notamment aux entreprises nationales. Or, selon eux, le protectionnisme viole non seulement les droits des consommateurs, mais aussi ceux de nombreux producteurs. Il nuit automatiquement à toutes les entreprises autres que celles qu'il privilégie en amputant le pouvoir d'achat général, et plus directement à celles qui dépendent d'approvisionnements étrangers pour maintenir leur compétitivité, ainsi qu'aux exportateurs qui ont besoin que l'étranger vende dans le pays pour avoir les moyens d'acheter des produits du pays.

Les points de vue altermondialistes

Le mouvement altermondialiste s'oppose à la concurrence internationale entre les travailleurs qu'induit la baisse des tarifs douaniers entre les États (« libre échange »). C'est en ce sens que le mouvement altermondialiste a organisé la protestation contre la conférence ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce à Seattle le 30 novembre 1999. À la suite de manifestations parfois violentes contre les forces de police, le sommet n'a pu se dérouler normalement. Reste que le mouvement altermondialiste est aujourd'hui traversé d'un débat entre partisans de ce que l'ancien président d'Attac Bernard Cassen a nommé des formes de « protectionnisme altruiste » et des économistes critiques du protectionnisme.

Certains altermondialistes reprennent les théories de l'économiste Friedrich List: les pays développés ont d'abord construit leur industrie en utilisant le protectionnisme, puis une fois leurs économies devenues largement supérieures à celles des pays du tiers monde, ils ont ouvert leurs frontières afin de bénéficier de la réciprocité, qui leur permet de prévenir l'émergence de concurrents et d'acquérir des matières premières à moindre coût. Puisque le tiers monde ne peut pas bénéficier du protectionnisme qui a permis l'émergence des économies puissantes, il est condamné à rester sous-développé.

D'autres altermondialistes préconisent le commerce équitable. Le commerce international n'est alors justifié qu'à la condition de satisfaire les travailleurs des pays en développement et les consommateurs des pays riches. Le commerce équitable préconise l'organisation de la production et du commerce en coopératives.

D'autres enfin préconisent la relocalisation des activités économiques.

Plusieurs altermondialistes considèrent que le protectionnisme des pays riches empêche les pays pauvres de rattraper rapidement leur retard. Ainsi, si toutes les mesures protectionnistes étaient abandonnées, la très grande majorité des industries seraient délocalisées vers les pays pauvres ce qui diminuerait fortement leur taux de chômage et leur permettrait donc d'avoir plus d'argent pour leurs systèmes d'éducation et de santé. D'ailleurs, même si la fin des mesures protectionnistes induirait temporairement une hausse du chômage dans les pays riches à cause du départ de leurs industries, il descendrait par la suite puisque la baisse des prix des produits manufacturés entrainerait une hausse du pouvoir d'achat et donc de la consommation dans le secteur des services, qui lui resterait évidemment local.

Ce raisonnement est d'autant plus infondé que les pays "pauvres" (telle la Côte d'Ivoire) s'entourent de hautes barrières douanières derrière lesquelles végètent quelques maigres industries de substitution. Dans ces pays où règne la démagogie ("Mes chers paysans" d'Houphouët-Boigny), les recettes publiques propres proviennent principalement de la douane, ce qui évite tout débat sur la nature et la pertinence des dépenses publiques. Allant plus loin encore, la Côte d'Ivoire perpétue les "droits de sortie" institués par le colonisateur (arrêté du 22 décembre 1897) avec l'approbation de la Banque mondiale (C. Garrier, "Forêt et institutions ivoiriennes", L'Harmattan, Paris, 2007, p. 150 ; "L'exploitation coloniale des forêts de Côte d'Ivoire - Une spoliation institutionnalisée", L'Harmattan, Paris, 2006, p. 174).

Le point de vue du protectionnisme européen

L'Europe économique issue des traités successifs depuis la création de la CEE à Rome en 1957 a permis de faire aujourd'hui de la zone des 28 un espace économiquement unifié, très intégré, reposant sur une libre circulation des capitaux, des biens, des services et des personnes. La question est maintenant de savoir si un protectionnisme « extérieur » est possible, afin de protéger un marché intérieur de 500 millions de consommateurs.

Les défenseurs de ce projet mettent en avant le taux d'ouverture de 12 % de la zone régionale (88 % du commerce européen se fait avec un membre de l’Union), taux assez faible pour permettre des politiques économiques communes ainsi que des tarifs extérieurs plus protecteurs pour les secteurs en difficultés (délocalisations). Les États-Unis sont paradoxalement l'un des pays le plus protecteur du monde.

Les adversaires d'un tel projet mettent en avant les méfaits du protectionnisme, la remise en cause de la concurrence, le risque de repli des États sur eux-mêmes. Ainsi les États-Unis ont accusé l'Union européenne de renier la signature qu'elle a donnée au General Agreement on Tariffs and Trade (GATT) en créant un marché commun entre les États membres.

Selon eux, le marché auto-élimine les entreprises les moins rentables (cas du textile) qui se délocalisent vers des pays où la main-d'œuvre est moins chère ; les pays dits « développés » sont quant à eux voués à se spécialiser dans des secteurs innovants, à forte « matière grise », et non concurrençables - pour le moment - par les pays émergents.

Une critique plus profonde a été faite par Maurice Allais : pour réussir, une union douanière doit être cohérente, ce qui n'est pas le cas : la crise grecque et la réaction allemande montrent l'écart considérable entre ces économies. Les PECO (pays d'Europe centre et orientale), ex-démocraties populaires, ont importé dans ce qui est devenu l'Union européenne, des économies peu différentes de celles du Tiers-monde, des pratiques gouvernementales incompatibles avec la rigueur morale (un ministre radié pour avoir présentée une thèse faite de copier/coller pris sur Internet, un autre pour n'avoir pas sanctionné les militaires responsable du bombardement de civils en Afghanistan) et financière allemande. Le laisser-emprunter français est déjà hérétique face à ces rigueurs. Le libre échange que condamnent les auteurs français, est l'un des piliers du prétendu "miracle allemand", un autre étant l'implication des syndicats dans la marche des entreprises (à partir de 2000 salariés, la moitié des administrateurs sont élus par les salariés, disposant des mêmes pouvoirs que ceux qui sont élus par les actionnaires ; on est loin de la monarchie absolue française). L'ordolibéralisme issu de la pensée de Walter Eucken, mis en œuvre depuis plus de quarante ans (initialement, par Franz Josef Strauss), n'est pas même enseigné en France. Le protectionnisme de Friedrich List est lui aussi envisageable : le financement des projets de recherche ou la mise en place de branches considérées comme naissantes et donc fragiles pourrait être étudiés. Les secteurs clés (énergie, sécurité, agriculture, écologie) ne peuvent pas être considérés comme de simples secteurs vendables au plus offrant. Peut-être faudrait-il réinsérer l'idée de protection dans certains cas précis. Aujourd'hui, le mot protectionnisme n'est plus en vogue. Il est opposé au libre-échange et par extension au terme libéralisme.

Selon les défenseurs du protectionnisme européen, ce dernier serait une voie pour créer un espace fermé où les entreprises auraient la possibilité de prendre conscience que

les salaires ne sont pas seulement un coût, mais aussi la source du pouvoir d'achat et donc du chiffre d'affaires,

la forte productivité des salariés européens compense fortement leur cout horaire.

Il en résulterait une réindustrialisation, et une baisse du chômage. Cette dernière serait alors à l'origine d'une hausse des salaires par le jeu de l'offre et de la demande. Ce type de théorie est défendue par plusieurs auteurs, dont Emmanuel Todd (qui a depuis abandonné l'idée et penche désormais pour un protectionnisme au niveau national). Ce raisonnement s'applique à la France, non à l'Allemagne qui ne subit que peu les délocalisations. cette dernière bénéficie à l'exportation d'une image qu'elle s'est créée depuis un siècle et demi, la «qualité allemande». C'est ainsi que pour étendre la pénétration de ses appareils photos et caméscope, Sony les dote d'optiques Zeiss ; lorsque Toyota veut mesurer l'image de fiabilité de ses voitures, il les compare avec celles de Mercedes et de BMW ; lorsque Ssangyong lance sa Musso (4x4 haut de gamme), elle la dote d'un moteur Mercedes ; le modèle de luxe Chairman est décliné en trois motorisations Mercedes.

Le point de vue nationaliste

D'autres, proche du nationalisme anti-mondialiste, avancent que les pays développés seraient menacés par les pays émergents et devraient s'en protéger vu que ceux-ci auraient de meilleurs coûts de production dans certains types d'activités. De fait, ces mouvements sont l'expression d'un même mal généré par un libre-échangisme dérégulé, ou loi de la jungle, qui met en concurrence frontale, sans protection, les riches avec les pauvres, les pays développés (qui ont capitalisé une avance technologique et financière) avec les pays émergents (qui profitent de l'ouverture des frontières pour envahir les marchés et plus discrètement les pays en situation de dépendance qui malgré un déficit de leurs échanges peuvent causer du mal à certaines branches agricoles notamment des premiers).

Le point de vue localiste

Pour les partisans de la relocalisation des activités humaines, le protectionnisme doit se penser de la famille à l'unité civilisationnelle : l'Europe. Le protectionnisme n'est pas conçu comme un moyen de protéger un niveau d'organisation humaine en particulier (nation, région, etc.) mais comme un moyen de recentrer l'activité économique sur son objectif premier « satisfaire au besoin de la communauté ». Les Localistes proposent d'appliquer le principe de façon souple et progressive en organisant la taxation concentrique des embauches et des ventes de biens et services. Le parti localiste Maison Commune de Laurent Ozon, seule offre politique clairement positionnée comme Localiste et Protectionniste, se réclame d'un protectionnisme localiste et pragmatique. Notons que le localisme se différencie du protectionnisme par la volonté de ne pas définir de frontière mais plutôt des échelles géographiques.

Controverse sur le rôle du protectionnisme lors de la Grande Dépression de 1929

Pour discréditer les mesures protectionnistes, des partisans du libre-échange proclament que les mesures protectionnistes instaurées après la Grande Dépression de 1929 auraient aggravé la crise économique. Par conséquent, certains prétendent même que ces mesures protectionnistes auraient conduit à la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'à la montée du nazisme et du fascisme. Ce parallèle fallacieux entre protectionnisme et xénophobie étant très souvent repris dans les médias.

Jacques Sapir réfute ces hypothèses en expliquant que « la chute du commerce international a d'autres causes que le protectionnisme ». Il fait remarquer que « la production intérieure des grands pays industrialisés régresse [...] plus vite que le commerce international ne se contracte. Si cette baisse avait été la cause de la dépression que les pays ont connue, on aurait dû voir l'inverse. » De plus, « si la part des exportations de marchandises dans le produit intérieur brut (PIB) passe de 9,8 % à 6,2 % pour les grands pays industrialisés occidentaux de 1929 à 1938, elle était loin, à la veille de la crise, de se trouver à son plus haut niveau, soit les 12,9 % de 1913. »

« Enfin, la chronologie des faits ne correspond pas à la thèse des libres-échangistes […] L'essentiel de la contraction du commerce se joue entre janvier 1930 et juillet 1932, soit avant la mise en place des mesures protectionnistes, voire autarciques, dans certains pays, à l'exception de celles appliquées aux États-Unis dès l'été 1930, mais aux effets très limités. En fait, ce sont les liquidités internationales qui sont la cause de la contraction du commerce. Ces liquidités s'effondrent en 1930 (-35,7 %) et 1931 (-26,7 %). Or, on voit la proportion du tonnage maritime inemployé augmenter rapidement jusqu'à la fin du premier trimestre 1932, puis baisser et se stabiliser. »

Jacques Sapir relève que « la contraction des crédits est une cause majeure de la contraction du commerce ». Une étude du National Bureau of Economic Research met en évidence l'influence prédominante de l'instabilité monétaire (qui entraîna la crise des liquidités internationales) et de la hausse soudaine des coûts de transport dans la diminution du commerce durant les années 1930.

Le « taux d'ouverture » et les rétorsions commerciales

Les interdépendances croissantes entre pays apparaissent comme un obstacle aux politiques protectionnistes. En effet, un pays qui protège son marché domestique s'expose à des répliques douanières de la part de ses partenaires. Ainsi, en cas d'escalade protectionniste, les emplois liés à l'export peuvent être menacés. Cet argument est fréquemment employé par les partisans du libre échange, tels Christian Jacob ou Laurence Parisot. Ceux-ci déclarent que 25 % des emplois français sont directement liés à l'exportation.

Néanmoins, ce chiffre semble volontairement exagéré. En effet, le "taux d'ouverture", qui sert de base à l'argumentaire libre-échangiste n'est pas représentatif de la dépendance réelle d'un pays vis-à-vis de l'export. En outre, les conséquences en termes d'emplois sont très difficiles à estimer.

中文百科

贸易保护主义,通常简称保护主义(英语:Protectionism),是一种为了保护本国产业免受国外竞争压力而对进口产品设定极高关税、限定进口配额或其它减少进口额的经济政策。它与自由贸易模式正好相反,后者使进口产品免除关税,让外国的产品可以与国内市场接轨,而不使它们负担国内制造厂商背负的重税。

贸易保护主义经常被人们与重商主义和进口替代联系起来。重商主义认为保持一个可观的贸易顺差对一个国家是很有利的。

取决于是否征收关税,贸易保护主义有两个分支:传统贸易保护主义(有意征收关税)和现代贸易保护主义(无意征收关税)。

特点

主要保护手段由关税转到非关税措施。一系列的国际贸易与关税谈判中形成的决议,大大降低了关税总水平,于是各国转而采取非关税措施来推行保护主义政策。这些措施灵活、隐蔽、限制性强,世界贸易总额一半以上受到各种非关税限制;

保护政策对产品的针对性越来越强,如对工业品限制减少和降低,但对农产品的保护却极少松动,对工业品中不同商品的限制也有很大差别;

实行保护政策所针对的国家和地区的区分加强了。一般地说一国总是针对自己直接、强劲的竞争对手加强保护主义政策,而对其他国家则适当放松。世界多数国家都是根据自己的国情和竞争对手的状况,分别采用自由贸易和保护主义政策,以期保护本国经济的持续发展,增强其在国际中的竞争力。

政府透过各式各样的措施,保护本土产业,避免和外国直接竞争。例如实施配额来限制进口货品的数量、实施关税来提高进口货品的价格。

历史

英国贸易保护主义

1660年,英国颁布《航海条例》,打击荷兰的国际航运优势。从1690年到1704年,为增加政府收入和报复同期法国的贸易保护主义政策,英国进口关税上涨4倍。1699年的《羊毛法》禁止殖民地向英国本土销售羊毛和羊毛制品;1732年《制帽法》禁止殖民地向英国本土销售帽子;1720年,英国议会通过法案,禁止进口和使用印度棉布。1750年的《冶铁法》禁止北美制造铁制品。到18世纪中期英国才重新推动自由贸易。

法法词典

protectionniste adjectif ( même forme au masculin et au féminin, pluriel protectionnistes )

  • 1. politique relatif à la politique économique mise en place par un pays pour protéger sa production nationale contre la concurrence

    le gouvernement a pris des mesures douanières protectionnistes

  • 2. politique qui prône la politique économique visant à protéger la production nationale contre la concurrence

    sa déclaration attise les sentiments protectionnistes

protectionniste nom commun - masculin ou féminin ( protectionnistes )

  • 1. politique partisan de la politique économique visant à protéger la production nationale contre la concurrence

    la lutte entre libre-échangistes et protectionnistes

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