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词典释义:
matérialiste
时间: 2023-10-09 12:35:11
[materjalist]

n.1. 【哲】唯物主, 唯物论 2. 追求物质享受— a.1. 唯物主的, 唯物论的2. 追求物质享受的常见用法

词典释义
n.
1. 【哲】唯物主, 唯物论
les matérialistes du XVIIIe siècle français18世纪法国的唯物论

2. 追求物质享受

— a.
1. 唯物主的, 唯物论的

2. 追求物质享受的

常见用法
philosophie matérialiste唯物主

近义、反义、派生词
词:
positif,  pratique,  terre,  prosaïque,  matériel,  réaliste,  terre à terre
词:
idéaliste,  ascète,  ascétique,  spiritualiste
联想词
matérialisme 唯物主,唯物论; idéaliste 唯心主,唯心论; individualiste 个人主,利己主; marxiste 克思主的; athée 无神论的,信神的; capitaliste 资本家的; dogmatique ; philosophique 的; égoïste 利己主的; métaphysique 形而上; cynique 犬儒的;
短语搭配

vivre en matérialiste过着追求物质享受的生活

philosophe matérialiste唯物主义 哲学家

dialectique matérialiste唯物辩证法

esprit matérialiste唯物主义思想

philosophie matérialiste唯物主义哲学

les matérialistes du XVIIIe siècle français18世纪法国的唯物论者

Les déterministes sont, en général, matérialistes.决定论者一般都是唯物主义者。

Chez Descartes, le spiritualisme s'oppose parfois à une conception matérialiste du mécanisme des passions.在笛卡儿的思想里,唯灵论有时是与激情机械论的唯物观相对立而并存的。

原声例句

J'ai envie de les lire et je ne suis pas matérialiste, donc je vais pas les garder.

我想读它们,我不是物质主义者,所以我不会保留它们。

[Une Fille, Un Style]

Rien de moins matérialiste, rien de plus sentimental, qu'un adolescent qui achète une paire de jeans tout neufs, qu'il la déchire aux genoux, parce qu'il veut plaire à Jennyfer.

没有什么还要比让一个青少年买新牛仔裤,然后撕到膝盖边更要非物质主义,或更令人伤感了,因为他想要博得珍妮弗的青睐。

[TEDx法语演讲精选]

On dit à ce propos, à propos de la consommation, que notre époque est matérialiste.

关于这种消费性质 有人声称,我们的时代是唯物主义的。

[TEDx法语演讲精选]

La matérialiste! Un poème sur l'argent! Comme c'était encore des francs, j'ai des francs plein les yeux!

一个追求物质的女孩!一首关于金钱的诗!由于当时还使用法郎,我的双眼里充满了法郎!

[Natoo]

J'ai répondu que j'étais suffisamment vide, que je me sentais aussi léger qu'un nuage et que tous les moines du temple étaient plus matérialistes que moi.

我说我够空了,名利于我连浮云都算不上,你庙里那些僧人都比我有更多的凡心

[《三体》法语版]

J'ai reçu une éducation matérialiste, je suis un athée pur et dur. Croyez-vous que ce soit si facile de se convertir ?

“我是接受唯物主义教育长大的,是坚定的无神论者,您认为取得这种信仰对我是容易的事吗?”

[《三体2:黑暗森林》法语版]

Tu me traites de voltairien et de matérialiste. Dieu sait si pourtant je le suis !

你称我为伏尔塔主义者和唯物主义者。上帝知道我是不是!

[名人书信]

Les paroles de cette chanson sont un appel à se libérer du monde matérialiste de la société de consommation.

[Français avec Pierre - 休闲娱乐篇]

Il était matérialiste, mais délicat, compréhensif et enfin très bon.

[《你好,忧郁》Bonjour Tristesse]

Alors est-ce que ça fait de moi quelqu'un de matérialiste ?

[Easy French Podcast]

例句库

Société matérialiste, je suis loin, très loin, des casques de filtrer tous les nombreux et complexes.

物欲横流的社会离我很远很远,耳机过滤掉了所有的纷繁复杂.重拾童话里的故事,慢慢构思。

Mais même dans l'empire devenu frénétiquement matérialiste, l'argent ne suffirait pas au bonheur.

但即使在这个变得疯狂的物欲横流的帝国里,钱似乎已经不足以带来幸福了。

Il s'agissait par là de mettre l'accent sur les aspects non matérialistes du développement national, et surtout sur le renforcement des valeurs sociales et spirituelles et sur la protection de l'environnement et l'écologie.

这些策略都强调国家发展过程中的非物质因素,特别是加强社会和精神价值观,以及推动对环境和生态的保护。

Je déclare officiellement que l'ère des relations nées de la Seconde Guerre mondiale et de la pensée matérialiste fondée sur l'arrogance et la domination est bel et bien révolue.

我正式宣布,源于第二次世界大战的关系和基于傲慢和霸权的唯物主义思潮,它们的时代现在早已结束。

La civilisation matérialiste contemporaine sape les valeurs associées à la famille.

现代物质文明破坏了与家庭相联的价值观。

Cette modernité est aussi le triomphe d'une conception matérialiste de ce qu'est une vie réussie et une bonne société.

现代化也表示构成良好生活和社会的实利主义概念的胜利。

Mais en même temps et en parallèle, et tout d'abord dans les sociétés les plus riches, la culture matérialiste qui domine le monde contemporain doit être critiquée et enrichie.

但与此同时,当然首先是富裕的社会中,盛行的实利主义文化需要批判并加以充实。

法语百科

Le matérialisme est une conception philosophique qui soutient que la seule chose pouvant être considérée comme existante est la matière ; que fondamentalement, toute chose est composée de matière et que tout phénomène est le résultat d'interactions matérielles.

Le matérialisme est aujourd'hui étroitement lié au physicalisme, qui postule que tout ce qui existe est une manifestation physique. Le physicalisme philosophique est une évolution du matérialisme qui se base sur les découvertes en sciences physiques, afin d'inclure des notions plus sophistiquées que celle de "matière", telles que : l'espace-temps, l'énergie, les champs de forces, etc. Ainsi, le terme "physicalisme" est-il souvent préféré à celui de "matérialisme", tandis que d'autres les utilisent comme synonymes.

Les conceptions philosophiques qui s'opposent au matérialisme incluent l'idéalisme, certaines formes de pluralisme philosophique, le dualisme, ou encore le spiritualisme.

En tant que système philosophique, le matérialisme appartient à la classe des ontologies monistes. Cette conception remonte aux penseurs présocratiques, bien qu'elle n'ait jamais été revendiquée comme telle avant le XVIIe siècle. Elle admet de multiples interprétations, tant naturalistes qu'historiques. Tantôt associée au réductionnisme, tantôt au réalisme, elle est utilisée comme une arme argumentative par les philosophes qui se sont opposés à l'idéalisme, encore dominant en philosophie jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Définition et origine de la notion

En philosophie, le matérialisme est la doctrine selon laquelle il n'existe d'autre substance que la matière. Il s'oppose donc au dualisme qui admet l'existence de deux substances distinctes : l'esprit et la matière. Le terme est apparu dans la seconde moitié du XVII siècle pour désigner les philosophies qui nient l'existence de substances spirituelles (les « âmes ») et ne reconnaissent que celle des substances corporelles. Le matérialisme s'oppose tant au dualisme qu'au spiritualisme, pour lequel l'esprit constitue la substance de toute réalité.

Le sens philosophique du mot « matérialisme » est historiquement premier. Si l'on excepte un sens ancien tombé en désuétude, bien que conservé dans son usage anglophone (« matérialiste », au XVI siècle, désignait l'apothicaire ou le chimiste : celui qui s'occupait des « matières »), l'adjectif « matérialiste » n’apparaît en français qu'à la fin du XIX siècle, et désigne les philosophes qui affirment l'existence exclusive des entités matérielles. Ce n'est donc que rétrospectivement que nous qualifions de matérialistes certaines doctrines antérieures à l'usage du mot, doctrines dont les plus anciennes semblent remonter à l'Antiquité Grecque, voire à l'Inde ancienne.

La première définition explicite du matérialisme philosophique semble avoir été formulée tardivement par Christian Wolff dans un ouvrage datant de 1734 :

« On appelle matérialistes les philosophes qui affirment qu'il n'existe que des êtres matériels ou corps [...] Le matérialisme n'admet qu'une seule sorte de substance. ».

Le matérialisme est donc d'abord défini comme un monisme de la matière, ou monisme physique, qui affirme l'unité du monde aussi bien que son caractère matériel. Le monisme matérialiste s'oppose ainsi ouvertement au dualisme de l'esprit et du corps, mais non au pluralisme, puisque la matière est constituée d'une multiplicité de corps.

Une conséquence problématique de cette définition concerne le statut de la pensée. Le matérialisme est en effet avant tout une position concernant la nature de l'esprit, compris dans sa relation avec le corps. Il considère notamment que l'existence et la nature des corps ne dépendent pas de la pensée. Mais la question se pose de savoir si la pensée existe comme une propriété matérielle du corps, notamment du cerveau, ce qui revient à en nier la spécificité, ou si elle existe comme une propriété spécifique attribuée à la matière.

Le matérialisme est une doctrine ontologique, sur la nature de l'être ; il ne doit pas être confondu avec le réalisme scientifique ou l'empirisme, qui sont des doctrines gnoséologiques, sur le fondement de la connaissance. D'une façon générale, le matérialisme rejette l'existence de l'âme, de l'Au-delà et de Dieu. Quant à l'esprit (ou psychisme), il en fait une propriété de la matière, ou considère qu'il n'a pas de réalité propre, qu'il renvoie à une conception erronée de l'homme et du vivant ( voir le matérialisme éliminativiste).

Au cours des siècles, le matérialisme est apparu sous diverses formes. Il existe notamment une forme naïve et spontanée de matérialisme et une forme mécaniste plus conforme au réalisme scientifique. Il existe également des formes réductionnistes de matérialisme, qui ne reconnaissent pas de spécificité aux sciences humaines (ex.: le physicalisme, le biologisme), et des formes non réductionnistes, qui reconnaissent cette spécificité (ex.: le matérialisme historique, le fonctionnalisme).

La position ontologique commune aux diverses formes de matérialisme a des conséquences sur le plan éthique : si tout est matière, c'est le corps et non pas quelque substance spirituelle telle que l'âme ou Dieu qui doit être privilégié . De là cette constance du matérialisme philosophique à déboucher sur une éthique associée au corps - une éthique du plaisir et du bonheur - à moins que ce ne soit justement cette éthique qui justifie l'adhésion à une ontologie matérialiste.

La définition matérialiste de la matière

En tant qu'option philosophique, le matérialisme repose sur une définition philosophique minimale de la matière qui ne dépend pas directement de celle qu'en donnent les sciences physiques, définition qui, elle, s'est modifiée en profondeur au cours de l'histoire.

Les matérialistes définissent la matière le plus souvent négativement et de façon relationnelle, en lien avec les notions d'esprit ou de pensée. La matière est ainsi définie comme :

une réalité universelle qui ne dépend pas de la pensée, et notamment de la représentation que l'on en a ;

un principe fondamental qui est la cause ou la raison de l'émergence de l'esprit.

Quant aux caractéristiques positives de la matière, c'est aux sciences physiques qu'il revient la tâche de les définir.

Historiographie des philosophies matérialistes

Inde ancienne

Antiquité grecque et époque moderne : apparition et résurgence du mécanisme

Le matérialisme s'est développé sous une forme mécaniste dès l'Antiquité.

Les philosophes ioniens de l'école de Milet – Thalès, Anaximène, Anaximandre – semblent être les premiers philosophes matérialistes de l'Antiquité grecque. Ils cherchaient à rendre compte de l'ensemble des phénomènes par un principe unique, de nature matérielle : l'eau avec Thalès, l'air avec Anaximène, la matière, c'est-à-dire ce qui est indéfini, avec Anaximandre. À la suite de ces conceptions matérialistes, un matérialisme mécaniste, ou du moins atomiste, s'est constitué avec Leucippe, Démocrite, Épicure, Lucrèce. Pour ces philosophes, tous les phénomènes naturels et les différents corps eux-mêmes sont dus aux mouvements et aux combinaisons d'atomes matériels se déplaçant dans le vide. L'âme est alors également une chose matérielle périssable qui ne se distingue du corps que par les propriétés particulières de ses atomes (plus légers).

Bien plus tard, au XVII siècle, ce matérialisme mécaniste sera épuré en langage mathématique, plus spécialement géométrique, par Galilée, Gassendi, Hobbes. Le premier tout occupé de physique ne s'occupera pas de métaphysique, sinon pour ridiculiser le dogmatisme ; Gassendi, phénoméniste sera plus préoccupé de comprendre comment les atomes et le vide pourraient rendre compte de l'imagination ; le dernier, Hobbes, contribuera à l'avancement des idées matérialistes tant par sa philosophie morale que par son opposition à Descartes. La conception de l'animal machine qu'il proposera relève indéniablement du matérialisme. Descartes adoptera une position originale, utilisant une forme d'atomisme méthodologique dès ses premiers écrits, atomisme qu'il se gardera de confondre avec des conceptions matérialistes. Il éliminera la notion de matière de façon à concevoir une physique compatible avec le mécanisme, sans risquer d'être soupçonné de faire référence aux théories matérialistes. Le mécanisme de Descartes ne vaut toutefois que pour sa physique, c'est-à-dire pour ce qui concerne le monde matériel, et non pour ce qui concerne le monde spirituel, dont les constituants - les « pensées » - sont immatériels. L'ontologie de Descartes étant dualiste (il considère l'être comme fait de deux substances, la matière ou, plus exactement l'étendue, et l'esprit), elle ne saurait être qualifiée de « matérialiste ». Gassendi, pour qui la matière, définie par l'impénétrabilité, est active, proposera une conception qu'on a pu appeler un matérialisme dynamique ou dynamiste. Le XVII siècle voit se mettre en place les concepts qui conduiront au matérialisme, bien que plusieurs de ses protagonistes ne puissent qu'à grand peine être qualifiés de matérialistes. Le matérialisme, en germe, se dessine d'une part comme un prolongement possible de la mathématisation de la physique, ramenée plus spécialement à l'atomisme et au mécanisme, d'autre part, et conjointement, comme la conception portant en son sein le vitalisme, voire l'animisme.

Siècle des Lumières : développement des doctrines matérialistes

Au XVIII siècle, qualifié de siècle des Lumières, le matérialisme mécaniste, nourri des résultats des sciences, s'est répandu parmi les savants et les philosophes du temps et il est utilisé comme une arme dans la lutte idéologique contre le dogmatisme religieux et l'emprise de l'Église sur tous les aspects de la vie en société. Les auteurs philosophiques qui se sont engagés dans ce sens sont notamment : La Mettrie (le premier philosophe à avoir généralisé à l'homme la thèse cartésienne de l'animal-machine, dans son ouvrage L'Homme Machine, 1747), Diderot, d'Holbach, Helvétius, Cabanis.

Du point de vue métaphysique et cosmologique, ces auteurs insistent sur l'unité du monde, qui est une unité matérielle, et sur la constance de la quantité de mouvement à l'échelle de l'univers (cf. Maupertuis ou Lavoisier), constance qui est au principe de l'explication mécaniste du monde.

Du point de vue psychologique, la thèse majeure du matérialisme du XVIII siècle est que la matière elle-même est susceptible de penser, lorsque du moins elle est organisée et structurée à cet effet. Cette thèse se réfère notamment à Locke, tel que l'avait popularisé Voltaire, à partir de passages où Locke mettait en cause le dualisme cartésien au nom de la toute-puissance de Dieu, qui aurait très bien pu doter la matière de la propriété de penser. De cette hypothèse théologique, ouvrant une simple possibilité théorique, on est passé au cours du XVIII siècle à une conception empiriste de la pensée, destinée à justifier le fait que nos prétendus « états d'âme » ne sont rien d'autre que des états de notre cerveau. En effet, les observations médicales tendent à établir la corrélation rigoureuse des phénomènes mentaux et des processus organiques, ceux du cerveau en particulier.

XIX siècle : matérialisme naturaliste et matérialisme historique

Au cours du XVIII siècle, le mécanisme de type cartésien – le vivant modélisé par une machine – a rencontré de nombreuses objections qui ont montré les limites de ce modèle. L'âge du mécanisme était en effet celui des horloges et des automates, machines caractérisées essentiellement par leur capacité à effectuer des mouvements de façon autonome. Or, les organismes vivants et les êtres humains possèdent bien d'autres caractéristiques dont il a fallu rendre compte.

D'une part, le matérialisme du XIX siècle a poursuivi l’œuvre des matérialistes du XVIII siècle à la lumière des progrès de la science de l'époque, avec pour figure de proue Charles Darwin et Claude Bernard. D'autre part, il s'est exprimé sous une forme inédite qui prenait appui sur une théorie de l'histoire et de la société. Le marxisme en a été l'aboutissement.

C'est ainsi que l'on peut parler d'un double mouvement ou de deux courants du matérialisme du XIX siècle : l'un naturaliste et mécaniste, l'autre historique et dialectique. Ces deux courants de pensée ont en commun de fonder l'unité de la matière et de l'esprit sur la question de l'origine (matérielle) de ce que nous désignons comme l'esprit ou la pensée.

Matérialisme naturaliste

L'ensemble des avancées des sciences de la nature concourt à justifier une conviction primordiale du matérialisme naturaliste : le passage gradué et nécessaire de l'inerte au vivant. Alors qu'elle n'est qu'un principe indéterminé chez Diderot ou La Mettrie, elle devient pour ces matérialistes une évidence empirique.

L'évolutionnisme

La théorie darwinienne de l'évolution apporte à la thèse matérialiste de l'unité physique du monde trois arguments de poids :

L'unité du vivant n'est plus un mystère qui nécessiterait de présupposer quelque intelligence supérieure afin d'en penser l'ordre. Il suffit de comprendre que les êtres vivants ont tous des ancêtres communs ;

L'adaptation physique des organismes vivants apparaît comme le résultat non intentionnel d'une causalité purement physique ;

L'homme n'est qu'un des produits de l'évolution et non une création divine. Il doit être intégré au règne animal et non pas identifié à l'image de Dieu.

La théorie darwinienne de l'évolution donne ainsi le cadre d'ensemble de la naissance et de l'évolution du vivant, homme inclus, pendant que la physiologie ou la biologie doivent permettre d'élucider le mécanisme conduisant à l'apparition des organismes (mécanismes de la reproduction, de la variation du génotype, etc.).

Le concept d'évolution devient pour le matérialisme naturaliste un concept essentiel qui donne sa validité au monisme (l'une des thèses principales du matérialisme) en montrant l'unité de l'homme et du vivant ainsi que celle du vivant et de l'inorganique. Cette unité est un continuum qui doit être pensé sur une longue échelle de temps. Ludwig Büchner (1869) résume cela ainsi : « […] Tout le grand mystère de l'être, et surtout de l'être organisé, consiste dans un développement lent et graduel ».

La physiologie matérialiste de Claude Bernard

C'est au médecin et physiologiste Claude Bernard que l'on doit la première conception matérialiste du vivant reposant sur des données expérimentales, qu'il présente dans son Introduction à l'étude de la médecine expérimentale. Claude Bernard a tenté de penser scientifiquement la spécificité du vivant en récusant le recours à un principe vital, comme cela était en vogue à son époque. Pour lui, la distinction entre les corps vivants et les corps « inertes » est un processus physique qui aboutit à la séparation entre un « milieu intérieur » et le « milieu extérieur », ou environnement . Ce processus implique une forme de continuité entre l'inorganique et l'organique, mais le milieu organique se spécialise et s'isole de plus en plus pour finir par s'affranchir apparemment de l'influence directe de l'environnement. Le vivant semble ainsi s'autonomiser par rapport à la matière dont il est issu :

« Le corps inerte subordonné à toutes les conditions cosmiques se trouve enchaîné à toutes leurs variations tandis que le corps vivant reste au contraire indépendant et libre dans ses manifestations » .

Les organismes vivants semblent ainsi acquérir une certaine spontanéité et échapper en partie au déterminisme qui régit la matière. Mais cette spécificité du vivant par rapport à matière n'est qu'apparente, comme le précise plus loin Claude Bernard :

« Mais si on y réfléchit bien, on verra bientôt que cette spontanéité des corps vivants n'est qu'une simple apparence et la conséquence de certains mécanismes de milieux parfaitement déterminés » .

Claude Bernard inaugure ainsi une forme réductionniste de matérialisme qui s'inscrit dans le prolongement du mécanisme cartésien mais qui tente, contrairement à lui, de se justifier sur le plan expérimental en observant les mécanismes sous-jacents à l'activité du vivant. Le « secret » de la vie résiderait ainsi dans les propriétés constitutives des organismes, là où se produisent les causes qui expliquent l'apparition et l'activité de cette machine complexe qu'est l'organisme. Ainsi, l'être vivant, homme inclus, n'est-il pas autre chose qu'« une machine qui fonctionne nécessairement en vertu des propriétés physico-chimiques de ses éléments constituants » .

Forts des résultats du darwinisme et de la physiologie expérimentale, les matérialistes justifient leur conception de l'unité matérielle du monde sur le mouvement continu qui unit le monde organique à l'inorganique.

Matérialisme historique

Le tournant scientifique du matérialisme

Selon le physicien Arthur Eddington (1929), la nouvelle conception scientifique du monde, fondée sur la physique atomique, remet en cause notre conception ordinaire du monde . Nous devons donc opter pour une nouvelle forme de matérialisme, plus conforme aux données scientifiques actuelles. Pour Eddington, notre concept ordinaire de « table », par exemple – selon lequel la table est un objet stable et plein – est incompatible avec son équivalent scientifique, qui décrit un ensemble de particules mobiles dans un espace essentiellement vide. Aussi, les concepts ordinaires et les concepts scientifiques ne peuvent-ils être conjointement vrais du même objet. Il faut choisir : Eddington choisit les concepts scientifiques et renonce aux concepts ordinaires.

C'est ce choix ontologique qui va être fait dans les pays « anglo-saxons » (on parlera alors après Quine d' « engagement ontologique ») et qui va distinguer le matérialisme de ces pays des formes plus traditionnelles de matérialisme présentes sur le continent européen.

La renaissance du matérialisme réductionniste

Le matérialisme a connu aux États-Unis et dans les pays anglophones un développement particulier depuis les année 1950. La thèse réductionniste de l' « esprit-cerveau », qui affirme l'identité de nature entre les états psychologiques (« subjectifs ») et les états ou processus cérébraux (identité psychophysique), est au centre des débats en philosophie de l'esprit, et a fait ressurgir le lien entre matérialisme et scientisme.

Durant la première moitié du XX siècle l'empirisme logique, très critique à l'égard des thèses métaphysiques du matérialisme, avait réussi à s'imposer dans les pays de tradition empiriste pour devenir une sorte de paradigme à l'intérieur duquel s'inscrivaient la plupart des réflexions sur la relation entre le corps et l'esprit. C'est dans ce contexte que le béhaviorisme s'est développé.

À la suite de l'échec du programme béhavioriste d'explication de la notion d'esprit , le problème du corps et de l'esprit s'est posé en des termes nouveaux dans le cadre d'une tentative de « naturalisation » de l'esprit, inspirée du modèle des sciences de la nature. La théorie de l'identité esprit-cerveau, ou « matérialisme de l'état central », s'est constituée alors comme une première alternative au béhaviorisme. Cette théorie a été défendue au départ par des philosophes de l'« école australienne » de philosophie – Ullin Place, Herbert Feigl, John Smart et David ****trong notamment. Smart, en particulier a rédigé un article intitulé « Sensations and Brain Processes » publié en 1959 dans la Philosophical Review et qui en constitue une des formulations les plus claires. Pour ces philosophes matérialistes, l'esprit, c'est le cerveau (d'où le qualificatif de matérialisme de l'« état central » pour le distinguer des théories associant l'esprit à l'ensemble du système nerveux). Plus précisément, les états psychologiques sont des états neurologiques.

Ce matérialisme s'inspire du modèle des réductions scientifiques conduisant à de nombreuses assertions d'identité. Selon ce modèle, l'eau est identifiée à ses propriétés moléculaires (eau = H2O), les gènes à des séquences de l'ADN (gène = ADN), etc. À l'instar de ces identités scientifiques, la réduction des états mentaux à des états cérébraux n'établit pas une équivalence logique entre eux (comme entre le mot « gène » et sa définition classique de « facteur biologique de l'hérédité ») : elle postule plutôt une identité ontologique (ou métaphysique), qui explique le lien étroit observé entre eux. Cette théorie de l'identité fait donc le pari qu'il peut y avoir une traduction réussie du discours psychologique ordinaire dans celui de la physique ou de la biologie. Il doit être possible de traduire des termes comme « désir », « croyance », « douleur » etc. dans le vocabulaire de la science, qui ne fait référence qu'à des entités physiques. Le problème du corps et de l'esprit trouverait ainsi une solution matérialiste dans cette traduction ou réduction inter-théorique qui doit permettre d' « expliquer » les états psychologiques par des états physiques.

Le matérialisme « éliminativiste »

Face à la difficulté qu'il y a à opérer de telles identifications ou réductions, dans la pratique scientifique comme à un niveau plus conceptuel (les états mentaux ne « collent » pas avec les états cérébraux), une forme radicale de matérialisme a été défendue à partir des années 1960 par des auteurs comme Paul Feyerabend, Richard Rorty, Paul et Patricia Churchland : c'est le matérialisme éliminativiste (ou « éliminativisme »). Selon les tenants de ce scientisme assumé et revendiqué, le vocabulaire psychologique ainsi que les concepts et les généralisations élaborés à partir de ce vocabulaire sont destinés, non pas à être identifiés ou réduits selon le modèle scientifique, mais à être purement et simplement remplacés (ou éliminés). Ils constitueraient en effet une forme naïve de psychologie (la folk psychology) qui, comme l'ancienne cosmologie naïve (astrologique) ou l'ancienne biologie naïve (animiste ou vitaliste), est une théorie défaillante qui finira par céder la place à une théorie scientifique viable.

Aux yeux des Churchland notamment, ce sont les neurosciences qui peuvent fournir le cadre théorique approprié à l'explication du comportement.

Le matérialisme et le modèle de l'ordinateur

C'est aussi pour éviter les difficultés de la théorie de l'identité esprit-cerveau que Hilary Putnam et Jerry Fodor ont proposé la théorie fonctionnaliste de l'esprit (ou « computationnalisme »). Mais, contrairement à l'approche éliminativiste de l'esprit, cette nouvelle théorie des états mentaux reconnaît leur réalité, et, à la différence du matérialisme réductionniste, il reconnaît également leur spécificité. Cette théorie s'inspire du modèle informatique : l'esprit peut être envisagé par analogie avec le logiciel ou programme d'un ordinateur. Autrement dit, l'esprit serait au cerveau ce que le software (logiciel) est au hardware (matériel informatique).

Un programme informatique n'est pas composé d'atomes, mais il a pourtant bien une existence physique. Il correspond à un niveau de description particulier du fonctionnement de l'ordinateur qui doit être décrit formellement en termes de symboles et de fonctions plutôt qu'en termes de câblage ou de circuits électriques. De même, il y a deux types de descriptions possibles associés au comportement humain : la description physique des états internes du cerveau (ce qui se passe du point de vue neurologique lorsque nous faisons telle ou telle chose) et la description des processus mentaux en termes de symboles et de fonctions.

Le fonctionnaliste est donc un matérialiste : pour lui, une pensée humaine n'est au fond rien d'autre que l'activation électro-chimique d'un réseau de neurones. Mais, de même que l'on peut concevoir un programme informatique sans mentionner la circuiterie électronique qui l'exécute, on peut décrire la psychologie humaine sans mentionner ce qui se passe dans le cerveau, en ayant recours seulement au vocabulaire et aux concepts courants de la psychologie. Celle-ci peut être traduite et développée dans un langage formel : le « langage de la pensée ».

La différence entre l'esprit et le cerveau correspondrait ainsi à une différence dans la façon de décrire un même phénomène physique, et non à une différence entre deux types de choses.

中文百科

唯物论(英语:materialism),哲学理论,肯定世界的基本组成为物质,物质形式与过程是我们认识世界的主要途径,持着「只有事实上的物质才是真实存在的实体」的这一种观点,并且被认为是物理主义的一种形式。该理论的基础是,所有的实体(和概念)都是物质的一种构成或者表达,并且,所有的现象(包括意识)都是物质相互作用的结果,在意识与物质之间,物质决定了意识,而意识则是客观世界在人脑中的生理反应,也就是有机物出于对物质的反应。因此,物质是唯一事实上存在的实体。作为一个理论体系,唯物主义属于一元本体论。但其本身又不同于以二元论或多元论为基础的本体论。作为对现实世界的一种解释,它是唯心主义和心灵主义的一个对立面。

概述

历史上,源于笛卡尔的传统观点认为,意识是非物质的存在。而唯物主义者的观点则是从根本上反对这一信条的。尽管如此,唯物主义本身并没有讨论如何来描述所谓的“物质实体”。在实践中,唯物主义通常等同于物理主义或其他理论的一个种类。 唯物主义通常被认为与简化论的方法论原理有关,根据简化论,被一个特定描述层次所区分出来的事物或者现象,如果它是真的(正确的),那它也必须可以在其他描述层次中被解释—特别是在一个普通或简化了的层次中可以被解释。而非简化唯物主义就明确地反对这一种概念或说法,但无论是简化唯物主义还是非简化唯物主义,都通常将物质的构成作为所有存在事物、性质、无法解释现象的物质基础。杰瑞·福多通过描述经验主义和某些特殊学科(如心理学和地质学)是无法直接从基本物理中观察出,从而有力地证明了这个观点。并且,很多有关的文献都是基于这些观点之间的联系而发展起来的。 现代的唯物主义哲学家们扩充了唯物主义中关于物质的定义,其中包括符合科学并能探测得到的实体,如能量、力、甚至空间曲率等。尽管如此,像玛丽·米雷这样的哲学家,依然认为概念中的“物质”是非常难以定义的。 特别地,唯物主义是二元论、现象论、理想主义、活力论以及二重一元论的相反对照面。在某种程度上,唯物主义的物质性,可以和决定论的概念产生联系。启蒙时代的一些思想家认同决定论。 唯物主义通常会被宗教的思想家们批评和反对。他们认为唯物主义是一种令精神上空洞的哲学观。而马克思则将唯物主义作为一种非形而上学的“唯物史观”,相对地,他将其专注于人类活动(包括实践和劳动)和由此产生的制度生成、复制和摧毁。(请参照“唯物史观”)

法法词典

matérialiste adjectif ( même forme au masculin et au féminin, pluriel matérialistes )

  • 1. soucieux avant tout des satisfactions matérielles [Remarque d'usage: souvent péjoratif] Synonyme: terre à terre

    une société matérialiste

  • 2. philosophie favorable à la doctrine selon laquelle la matière constitue le principe de toute chose et même de la pensée

    un athée matérialiste

matérialiste nom commun - masculin ou féminin ( matérialistes )

  • 1. personne qui recherche avant tout les satisfactions matérielles [Remarque d'usage: souvent péjoratif]

    il est très terre à terre, c'est un matérialiste

  • 2. philosophie partisan de la doctrine selon laquelle la matière constitue le principe de toute chose et même de la pensée

    un matérialiste révolutionnaire

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poulain n.m. 1. (不满30个月的)马,马驹子;马的毛皮 2. 培养的新手 3. poulain (de chargement) (搬桶用的)梯形滑道 4. poulain de charge 〔船〕护舷木 5. 〔船〕(船下水前船台上的)撑柱

Cf 参考,参照

envier v. t. 羡慕; 嫉妒, [古]想望, 想获得:常见用法 法语 助 手

contrepoint n. m. 对位法, 对位法作品; 配合主题, 对位主题

dégourdir v. t. 1. 使不再麻木:2. [引]把…热一热:3. [转]使变得活跃, 使变得机灵, 使变的聪明伶俐se dégourdir v. pr. 1. 使自己活动一:2. 变得活跃, 变得机灵, 变得聪明伶俐常见用法

fugacité n.f. 1. 〈书〉短暂,转即逝 2. 逸性,逸变

poivré poivré, ea.1. 加, 用调味;味 2. 〈转义〉辣;放肆, 淫秽

accompagnement n.m.1. 陪同, 伴随;陪同人员, 随从人员2. 〈转义〉伴随物;附属物 3. 【烹饪】配菜 4. 【音乐】伴奏, 伴奏部分 5. 【军事】 6. (重病人或长期卧床病人的)陪护;陪伴常见用法

centupler v. t.乘以一, 使增加到倍:

collé collé (être) adj. 考试不及格 point collé 胶合接头