Intérieur d'une boîte de nuit en 2009.
Une boîte de nuit ou discothèque, ou plus communément en abrégé boîte ou club (calque de l'anglais nightclub) est un espace de divertissement nocturne, réservé aux personnes majeures (soit 18 ans en France et dans la plupart des pays). Une boîte de nuit se distingue généralement des bars, des pubs et des tavernes par la présence d'une piste de danse et une cabine de DJ, où ce dernier mixe un ou plusieurs styles de musique (un DJ généraliste passe plusieurs styles pour tout type de public (dance, disco, années 1980, musique tropicale, etc.), et autrefois (très rare aujourd'hui) slows; les autres DJs sont plus spécialisés : un genre particulier de musique electronique (par exemple house, techno, etc.), ou de hip-hop, ou reggae/ragga/dancehall, etc.
La musique dans les boîtes de nuit est en direct, ou, plus communément, un mix de morceaux jouées par un DJ grâce à un puissant système de sonorisation. La plupart des clubs nocturnes répondent à certains genres musicaux, tels que la techno, la house music, la trance, le heavy metal, le garage, le hip-hop, la salsa, le dancehall, la drum and bass, le dubstep ou la soca. Plusieurs clubs offrent aussi la lecture du Club 40 des chansons les plus diffusées de la semaine précédente.
Histoire
Prémices
Depuis environ 89 ans 1900 à 1920, les ouvriers des États-Unis se réunissaient dans les honky tonks ou les juke joints pour danser sur la musique qui était jouée au piano ou par un jukebox. Pendant la prohibition américaine, les discothèques se situaient au sous-sol en tant que speakeasies illégaux. Avec l'abrogation de la prohibition en février 1933, les discothèques se développèrent, telles que le Stork Club à New York, El Morocco et le Copacabana. À Harlem, le Cotton Club et le Connie's Inn étaient des lieux très connus avec leur clientèle composée principalement de blancs. Avant 1953 et même quelques années après, la plupart des bars et discothèques utilisaient des juke-boxs ou faisaient chanter en direct des groupes de musique. Le terme discothèque semble provenir du nom d'un club situé, en 1941, rue de la Huchette à Paris, à une adresse inconnue. Il se peut que ce soit le personnel qui y choisissait les disques, ou peut-être y avait-il juste un juke-box à la disposition des clients. La naissance du club a un rapport avec l'Occupation et certaines interdictions imposées par les Allemands. Le concept moderne de discothèque a cependant été inventé un peu plus tard, et ailleurs : en 1953, alors qu'elle travaillait au Whisky à Gogo à Paris, Régine a décidé de peindre les lumières de toutes les couleurs, de les animer à la main, et de remplacer le juke-box par un double tourne-disque pouvant diffuser la musique de façon ininterrompue, et surtout sous son contrôle. Régine aura de la prédilection pour de la musique animée et popularisera le cha-cha-cha. Au début des années 1960, Mark Birley ouvrit une discothèque réservée uniquement à ses membres, le Annabel's, à Berkeley Square, à Londres. Cependant, la première génération rock and roll préférait les bars et tavernes à la fois rustiques et rudimentaires aux discothèques, et ces dernières n'atteignirent pas de popularité flagrante avant les années 1970 et l'émergence du disco.
Musique
DJ Spooky, au Festival du film de Sundance
La musique diffusée dans ces endroits peut être jouée en direct ou mixée par un DJ.
Traditionnellement, les genres musicaux diffusés dans les clubs étaient blues, country, disco, hip-hop, jazz et rock.
Aujourd'hui, il est plus courant d'y trouver toute sorte de musiques électroniques comme la techno, l'electro, la house, la deep house, la house progressive, la techno minimale, la drum and bass, l'ambient, la dance ou des musiques groove comme le ragga/dancehall, le RnB ou le rap mais aussi le zouk.
Suivant les types de musiques jouées, la clientèle est très différente. La clientèle techno ou house peut par exemple se rendre en boîte de nuit que pour y écouter un genre musical précis ou un artiste précis ou DJ particulier. Ces derniers se produisant rarement dans d'autres lieux (tel que salle de concert), le club devient donc dans ce cas là l'équivalent d'une salle de concert où l'on va autant pour danser que pour écouter des morceaux de musique spécifiques et qui ne se diffusent pas dans les circuits traditionnels et populaires.
Certains clubs sont même devenus cultes par le fait qu'ils ont énormément contribué au développement de musiques jouées nulle part ailleurs. Ceci est par exemple le cas pour le Paradise Garage (dont le DJ était Larry Levan) à New-York et le développement de la musique Garage, du Warehouse (dont le DJ était Franckie Knuckles) à Chicago pour le développement de la musique House ou encore du Music Institute à Détroit connu aujourd'hui pour avoir longtemps été le seul établissement diffusant de la Techno de Détroit. Il est également possible de citer l'Haçienda situé à Manchester pour le mouvement musical Madchester.
Pratiques
Performance artistique en boîte de nuit avec des costumes de l'artiste Beo Beyond.
Les clubs sont des lieux où l'on peut consommer des boissons (souvent alcoolisées). Ces dernières y étant vendues nettement plus cher qu'ailleurs, de nombreux jeunes s'alcoolisent avant de se rendre en boîte. On peut aussi y trouver des danseurs et danseuses professionnels ou d'autres formes d'expressions artistiques qui assurent l'animation des soirées. Par exemple, des soirées sexy show ou chippendales sont parfois organisées dans certaines boîtes de nuit. Des élections de miss, des soirées mousse, des grands DJs ou des groupes locaux peuvent y être invités. Les danseurs ou danseuses professionnels et même certaines personnes fréquentant les discothèques, notamment au Royaume-Uni et dans les clubs d'Ibiza, adoptent un code vestimentaire assez radical appelé le Clubwear.
Boîtes spécialisées
Ces établissements se spécialisent souvent en fonction d'un ou plusieurs styles de musique, de l'âge, de la catégorie socio-professionnelle du public, de son orientation sexuelle (il existe des établissements homosexuels, lesbiens, libertins) ou des animations et prestations offertes.
Fonctions officielles et officieuses
Les boîtes de nuit, outre leur fonction officielle qui est de se distraire à l'aide de musique et de danse ont la plupart du temps plusieurs fonctions officieuses, la plus évidente est d'être un lieu de séduction et de rencontres amoureuses. Depuis le début des années 2000, l'essor d'internet et des sites de rencontres a sérieusement concurrencée cette fonction de rencontres amoureuses hors "vie quotidienne".
Le videur
La boîte de nuit est un lieu propice aux échauffourées : les boissons, les possibles rivalités amoureuses ou entre bandes, les trafics possibles, la foule, l'atmosphère festive favorisent la survenance de bousculades voire de violences.
Un membre important du personnel de boîte de nuit est le videur (également appelé sorteur, portier ou physionomiste avec des nuances dans le métier) dont la fonction est d'assurer la tranquillité et la bonne réputation de l'établissement. Sa fonction consiste à empêcher d'entrer (par exemple si le nombre maximal de personnes autorisées à l'intérieur est atteint) ou à obliger à sortir les individus indésirables, soit par leur comportement, soit par leur réputation ou leur apparence (les boîtes de nuit pouvant imposer une certaine tenue : on parle de « tenue correcte exigée »).
Quand la persuasion ne suffit pas, le videur doit employer des moyens plus radicaux faisant appel à ses capacités physiques et de combativité, tout en privilégiant la discrétion.
Sécurité en discothèque
Une discothèque est classée comme établissement recevant du public, répondant au type P. Elles sont de fait, d'un point de vue juridique, soumises aux lois relatives à la sécurité du 7 juillet 1983.
Les discothèques sont alors contrôlées pour leur sécurité tous les 2 ou 3 ans, en fonction du nombre de personnes qu'elles accueillent.
L'une des grandes catastrophes du XX siècle en France fut l'incendie du dancing "le 5-7" à Saint-Laurent-du-Pont, en Isère. Ce drame survenu la nuit de la Toussaint 1970 fit 146 morts, des jeunes âgés de 16 à 25 ans. L'établissement avait été mis en service peu de temps auparavant et ne répondait pas aux normes de sécurité. Il flamba en quelques minutes, et les jeunes victimes restèrent pour la plupart coincées derrière les tourniquets d'entrée qui empêchaient la resquille, ainsi que derrière les portes de secours qui avaient été verrouillées. Ce drame provoqua une énorme émotion en France et à l'étranger. Des centaines de boîtes de nuit furent fermées et de nouvelles règles très strictes furent imposées en matière de sécurité aux établissements recevant du public. Un mémorial se dresse aujourd'hui à l'endroit du drame. Derrière la stèle où sont inscrits les noms des victimes, les restes des 2 tourniquets tragiques sont exposés à la demande des familles touchées par cette catastrophe.
Aspects particuliers
Certaines discothèques sont fréquemment touchées par des incendies, pour diverses raisons (contentieux, création dans le bâtiment, rénovation).
Discothèques célèbres
Allemagne
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Berlin
Kitkatclub
Tresor
Berghain
Belgique
-
Bruxelles
Fuse
Le Mirano
Espagne
Ibiza (voir aussi les discothèques d'Ibiza, mondialement réputées)
Pacha Ibiza
Space
Privilege
Amnesia (en)
États-Unis
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Chicago
Warehouse
Music Box
-
Détroit
Music Institute
-
New York
Studio 54
Paradise Garage
The Loft
Club 57
France
-
Paris
Le Queen
L'Arc
Le Palace
Rex Club
Le Baron
Les 120 Nuits
Royaume-Uni
-
Londres
Ministry of Sound
Fabric
-
Manchester
l'Haçienda
Suisse
-
Genève
l'Usine
Autres
le Club 40/40, chaîne américaine de bars sportifs et clubs « lounge » avec établissements situés à New York, Atlantic City et Las Vegas