La maturité est l'étape dans laquelle se trouve un organisme qui a atteint son plein développement. L'adjectif associé est mûr.
On entend par plein développement l'étape qui, faisant suite à une évolution normale et complète, marque le passage à la phase suivante où l'organisme a subi une certaine métamorphose ou transformation marquée, par exemple le passage de l'adolescence à la vie adulte chez l'Homme.
L'organisme qui a atteint la maturité entrera éventuellement dans la phase de déclin ou sénescence. Le déclin est l'étape à laquelle l'organisme perd définitivement en complexité, en organisation, en sensibilité ou en force.
Chez les végétaux
Mûres à différents stades de mûrissement (immature ; verte), en cours de mûrissement (rose et rouge), et mûre (noire)
Dattes en cours de mûrissement sur Phoenix dactylifera
Ce citron deviendra jaune en mûrissant
Citron mûr
Le concept de maturité (Ripening pour les anglophones) s'applique autant à un organisme végétal simple que complexe, par exemple on considère qu'un fruit qui est mûr a atteint la maturité, processus complexe qui implique des conditions hormonales déterminées par le temps, la température et la lumière
La nécessité de cueillir les fruits à des dates optimales afin de garantir une bonne conservation et des qualités organoleptiques et commerciales optimales, a conduit à définir un certain nombre d’indices de maturité fiables en fonction des espèces ou variétés.
Citons par exemple,
l’indice de régression de l'amidon,
l'évolution de l’acidité totale,
l'évolution des sucres solubles (échelle de Brix),
l'évolution de la fermeté des tissus, de l’indice Thiault,
l'évolution de la production d’éthylène
l'évolution de la consommation de CO2 .
en complément de l'évolution de la couleur, de l'odeur, de la texture
Forêts, milieux naturels ou cultivés
Dans la nature, différents « cortèges » ou « successions » de communautés végétales et animales tendent à se succéder avant d'atteindre un stade globalement plus stable. Ainsi, lorsque la forêt gagne sur un milieu ouvert, des essences pionnières s'installent (plus ou moins vite selon la densité d'espèces herbivores, grands herbivores en particulier, eux-mêmes autrefois contrôlés par les petits et grands carnivores), et sont progressivement remplacées par les essences du climax, plus longévives et constituant la phase de maturité de la forêt. C'est souvent une perturbation naturelle qui met fin à ce stade.
Hormis dans les milieux artificiels (boisement artificiel de type futaie régulière ou taillis simple, monospécifique et d'une même classe d'âge), les stades de maturité ne peuvent être résumés à la notion de classes d’âge, car celle-ci correspond à une maturité très différente selon l’essence et les conditions de croissance. Les classes de diamètres n'y suffisent pas non plus, d'autant qu'il est normal que des sous-ensemble d'un écosystème atteignent un stade de maturité à des moments différents, selon leur histoire. La structure de diamètre est un indicateur qui semble néanmoins plus utile, s'il est comparé à ce que serait un stade climatique ou un objectif de production dans le cas des sylvicultures.
En foresterie, les arbres à croissance lente (chêne en particulier) sont généralement coupés bien avant leur âge maximal dès que leur vitesse de croissance se réduit.
Chez l'homme et la femme
Pour un organisme de la complexité de l'humain, il est plus facile de délimiter la maturité sur le plan physique que sur les plans émotif ou de l'intellect.
Par exemple, on peut penser à Albert Einstein qui a mis au point la théorie de la relativité générale à l'âge de 37 ans ou à Mozart qui a composé le Requiem en ré mineur à l'âge de 35 ans ou encore à Beethoven avec sa 9 Symphonie qu'il a composée à l'âge de 54 ans alors qu'il était tout à fait sourd.
On peut donc dire que l'on ne sait pas à l'avance, chez un organisme complexe, à quel moment il aura atteint la maturité ultime, avant d'avoir constaté son déclin... Un proverbe y est même consacré : « Dire que l'on est plus mûr que quelqu'un montre une certaine immaturité ».
Animaux d'élevage
La maturité est une notion très relative : la plupart des animaux élevés pour la viande sont jugés « mûrs » pour l'abattoir très tôt, bien avant leur maturité physiologique. C'est moins vrai pour les animaux élevés pour le lait ou les œufs.