Le terme truite est un nom vernaculaire ambigu désignant plusieurs espèces de poissons de la famille des salmonidés.
Les truites vivent dans des eaux claires et vives, on les trouve principalement en Amérique du Nord, en Europe dans le nord de l'Asie et dans les rivières de l'Atlas au Maroc. Elles ont été également introduites en Australie et en Nouvelle-Zélande au XIX siècle. Selon les espèces, la durée de vie peut varier de 7 ans à plusieurs dizaines d'années. Certains individus atteignent une trentaine de kilogramme et peuvent mesurer jusquà 80 centimètres
Description
Les truites n'ont pas d'épines dans les nageoires, et elles possèdent toutes une nageoire adipeuse à l'arrière, proche de la queue, qui est une caractéristique commune à tous les salmonidés.
Bien que la plupart des truites vivent exclusivement en eau douce, certaines espèces (Oncorhynchus mykiss et Salmo trutta ou fario notamment) présentent des spécimens qui passent leur vie adulte dans l'océan et remontent les rivières pour se reproduire, à l'exemple des saumons.
Truite dorée
Les truites sont carnivores. Elles se nourrissent principalement de vers et d'insectes, mais les espèces et les spécimens les plus imposants chassent également d'autres poissons, particulièrement les vairons.
Filet de truite, coupé en « pavé de truite ».
La truite saumonée est une appellation de truites le plus souvent de truite arc-en-ciel d'élevage, ayant la chair couleur saumon du fait de leur alimentation.
Pêche
Les qualités gustatives de la truite sont largement reconnues. La pêche de la truite peut également se pratiquer comme un sport, notamment avec le no-kill.
La pêche de la truite peut se présenter sous plusieurs formes :
Pêche aux leurres
Pêche à la mouche
Pêche au toc
Pêche au vairon manié
Pêche à la bombette
Des œufs fécondés sont placés sur des frayères artificielles, et des alevins sont élevés et relâchés dans les rivières, pour participer au repeuplement de milieux dégradés, menacés ou surexploités. Néanmoins, si ces pratiques sont souhaitables et bénéfiques lorsqu'il s'agit d'espèces autochtones, elles ne contribuent pas à la sélection naturelle, peuvent poser des problèmes de diversité génétique et sont néfastes lorsqu'il s'agit d'introduire des espèces exogènes, ou des poissons susceptibles d'être anormalement porteurs de maladies ou parasites.
Par exemple, en France :
l'introduction de la truite arc-en-ciel, souvent pour répondre à une gestion à court terme de la ressource halieutique, provoque à terme la disparition de la truite fario avec laquelle elle entre en concurrence alimentaire ;
l'introduction massive et répétitive de truites farios de souche « atlantique » (généralement en provenance d'élevages danois) est la cause de la quasi-disparition de la truite fario de souche « méditerranéenne » à cause de la « pollution » génétique due au métissage. De rares groupes sont restés génétiquement « purs », essentiellement dans les rivières corses.
Pour tenter de remédier à cet état de fait, de nombreuses AAPPMA, outre des mesures de protection du groupe local (augmentation de la maille, création de parcours no-kill...) ont mis en place des structures de production et d'élevage de la souche locale.
Physiologie, comportement et écologie
Les caractéristiques générales des truites sont celles des Salmonidés (régime insectivo-carnivore, préférence pour les eaux vives et fraiches, les hauts de bassins-versants, truitelles cherchant selon certains auteurs à éviter les zones de courant faible et de substrats fins (vase notamment), avec des nuances pour chaque espèce et selon les contextes écopaysagers (Par exemples les jeunes salmonidés grandissent plus vite dans les étangs créés par les barrages de castors ou dans leurs petits canaux, pourtant assimilables à des systèmes lentiques ; dans l'Est du Canada où cohabitent encore saumons et castors, les saumons atlantique âgés de 2 ans bénéficient d’une croissance plus rapide en été (en longueur et en poids) et ils sont en meilleure santé que les tacons qui ont grandi en amont ou en aval de l'étang du castor). Les saumons, et certaines truites accomplissent une partie de leur cycle de vie en mer. Voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie.
Espèces
Salmo trutta ou truite d'Europe, au sein de cette espèce : ses morphes : truite fario en cours d'eau ou truite commune — Salmo trutta trutta ou Salmo trutta fario ; truite de lac — Salmo trutta lacustris ou truite argentée ; truite de mer et une sous-espèce : Truite à grosses taches — Salmo trutta macrostigma.
ses morphes : truite fario en cours d'eau ou truite commune — Salmo trutta trutta ou Salmo trutta fario ; truite de lac — Salmo trutta lacustris ou truite argentée ; truite de mer
truite fario en cours d'eau ou truite commune — Salmo trutta trutta ou Salmo trutta fario ;
truite de lac — Salmo trutta lacustris ou truite argentée ;
truite de mer
et une sous-espèce : Truite à grosses taches — Salmo trutta macrostigma.
Truite à lèvres molles — Salmo obtusirostris ;
Truite mouchetée ou Omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) ;
Truite arc-en-ciel — Oncorhynchus mykiss ; Truite dorée — Oncorhynchus aguabonita ou Oncorhynchus mykiss aguabonita ;
Truite dorée — Oncorhynchus aguabonita ou Oncorhynchus mykiss aguabonita ;
Truite fardée — Oncorhynchus clarkii ;
Truite marbrée — Salmo marmoratus.
Truite Adriatique (?) — Salmo trutta cenerinus (Nardo, 1847)
État des populations
Il varie beaucoup selon les lieux. La truite est considérée comme ayant besoin d'une eau de bonne qualité, fraiche et oxygénée, dans un cours d'eau plutôt hétérogène, avec des caches et avec quelque frayères de graviers propres où elle pourra déposer ses œufs. Dans de nombreux cas dresser un état des populations est difficile en raison des réempoissonnements qui sont sources de biais statistiques, et d'hybridation entre souches autochtones et introduites difficiles à repérer (ex entre Salvelinus fontinalis et Salmo trutta) qui pourraient avoir des effets néfastes pour les deux espèces (en raison d'un chevauchement spatial et temporel dans localisations de frayères et des périodes de frai. En termes de tendances ; comme l'anguille européenne, la truite est plutôt en régression en France, alors que d'autres espèces, plus petites et/ou introduites montrent une tendance à l'augmentation (en nombre d'individus et/ou en nombre d'espèces). Selon l'ONEMA, le repeuplement piscicole par relâchers artificiels de truitelles, en rivière ou dans de grands lacs (lac du Bourget par exemple), pratique courante en France depuis plusieurs décennies, s'avèrent assez peu concluant en termes d'efficacité et ils présentent des risques génétiques et sanitaires pour les truites.