L'obélisque de Louxor, place de la Concorde à Paris
Un obélisque (nom masculin, du grec ancien : ὀϐελίσκος (obeliskos), « broche à rôtir ») est un monument monolithe élevé, utilisé notamment dans l'architecture sacrée de l'Égypte antique.
Il est composé de trois parties :
un piédestal qui assure l'équilibre de l'ensemble ; un fût quadrangulaire s'amincissant vers le sommet ; une cassure de la pente au sommet pour obtenir la forme d'une pyramide, c'est le pyramidion.
Égypte
Benben est le nom égyptien désignant l'obélisque. D'après les Héliopolitains, Atoum-Rê se serait manifesté sous cette forme pour la première fois et l'obélisque serait un rayon de soleil figé. C'est certainement selon cette symbolique que le pyramidion était recouvert de feuilles d'or.
On a retrouvé la trace d'une cinquantaine d'obélisques au moins, dont la plupart se sont conservés ou ont été restaurés ; ces monolithes ont souvent été déplacés et ce depuis l'Antiquité, d'abord par les pharaons eux-mêmes (voir l'exemple de Tanis) puis par les souverains lagides pour orner leurs monuments alexandrins et enfin, emportés hors d'Égypte comme trophées par les empereurs romains. Au XIX siècle le gouvernement égyptien offrit aux grandes capitales du monde certains de ces colosses de pierre qui ornent désormais de célèbres places ou des parcs.
L'obélisque inachevé d'Assouan se trouve encore dans sa carrière, non détaché du sol rocheux.
Liste d'obélisques égyptiens par ordre chronologique
L'aiguille de Cléopâtre (obélisque de Thoutmosis III), au bord de la Tamise, à Londres.
Obélisque de Thoutmôsis
III, Istanbul, Turquie
obélisque de Pépi I à Héliopolis ; premier obélisque monolithe connu, actuellement fragmentaire, ses restes sont visibles sur le site ;
obélisque de Sésostris I à Héliopolis ;
obélisques de Thoutmôsis I à Karnak ;
obélisques d'Hatchepsout à Karnak ;
obélisques de Thoutmôsis III à Héliopolis puis à Alexandrie aujourd'hui à Londres et à New York ;
obélisques de Thoutmôsis III à Karnak, dont un (obélisque de Théodose) est actuellement à Istanbul ;
obélisque d'Amenhotep II à Éléphantine (Assouan), aujourd'hui à Durham (Angleterre) ;
obélisque de Thoutmôsis III et Thoutmôsis IV à Karnak, aujourd'hui à Rome (obélisque du Latran) ;
obélisque de Séthi I à Héliopolis, aujourd'hui à Rome, obélisque de la piazza del Popolo ;
obélisques de Séthi I à Héliopolis, aujourd'hui à Alexandrie (fouilles du Phare) ;
obélisques de Ramsès II à Louxor dont l'un des deux est place de la Concorde à Paris;
quatre obélisques de Ramsès II à Héliopolis, aujourd'hui à Rome, un sur la Piazza della Rotonda (obélisque du Panthéon), un près des thermes de Dioclétien (appelé obélisque du monument de Dogali), un à la villa Celimontana, et un à Florence, jardin de Boboli ;
obélisques de Ramsès II à Pi-Ramsès puis à Tanis ; on en a dénombré pas moins d'une vingtaine encore sur place mais brisés parfois en trois parties... ;
deux obélisques de Ramsès II au Caire, un dans l’île d’El Jézirah, l’autre près de l’aéroport, autrefois à Tanis ;
obélisque de Ramsès II, achevé par Mérenptah puis Séthi II dit « obélisque de Berlin », où il était conservé (Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung) ; provenance : Athribis ; aujourd'hui au musée archéologique de Poznań en Pologne ;
obélisque de Ramsès II, achevé par Mérenptah puis Séthi II, pendant de l'« obélisque de Berlin ». Conservé au musée du Caire ; provenance : Athribis ;
obélisque de Mérenptah, dit « obélisque de Qaha », du lieu de sa découverte. Jardin du musée du Caire. Provenant sans doute d'Héliopolis ;
obélisque de Séthi II à Karnak, allée des sphinx du temple d'Amon ;
obélisque de Psammétique II à Héliopolis aujourd'hui à Rome, piazza di Montecitorio ;
obélisques d'Apriès à Saïs, aujourd'hui à Rome, piazza della Minerva et à Urbino, piazza del Rinascimento ;
obélisque de Nectanébo II à Hermopolis, aujourd'hui au British Museum ;
obélisque de Ptolémée VIII à Philæ, aujourd’hui à Kingston Lacy House (Grande-Bretagne) ;
d’autres obélisques, probablement tous égyptiens, mais d’époque romaine, se trouvent aujourd’hui sur les sites suivants : obélisque du Vatican, Rome (provient d'Alexandrie, et peut-être d'Héliopolis) ; hippodrome de Césarée (Israël) ; obélisque du Quirinal, Rome ; obélisque de l'Esquilin, Rome ; obélisque de la Trinité-des-Monts (ou « des Jardins de Salluste », ou « de la place d'Espagne »), Rome ; obélisque de la piazza Navona, Rome ; obélisque du Pincio, Rome ; paire d'obélisques du temple d'Isis à Bénévent ; obélisque de la piazza del Duomo, à Catane (Sicile) ; obélisque de Munich.
obélisque du Vatican, Rome (provient d'Alexandrie, et peut-être d'Héliopolis) ;
hippodrome de Césarée (Israël) ;
obélisque du Quirinal, Rome ;
obélisque de l'Esquilin, Rome ;
obélisque de la Trinité-des-Monts (ou « des Jardins de Salluste », ou « de la place d'Espagne »), Rome ;
obélisque de la piazza Navona, Rome ;
obélisque du Pincio, Rome ;
paire d'obélisques du temple d'Isis à Bénévent ;
obélisque de la piazza del Duomo, à Catane (Sicile) ;
obélisque de Munich.
Liste d'obélisques égyptiens classés par lieux actuels
Égypte
Karnak
obélisques de Thoutmôsis I à Karnak ;
obélisques d'Hatchepsout à Karnak ;
obélisques de Thoutmôsis III à Karnak, dont l'un est l'obélisque de Théodose, sur l'hippodrome de Constantinople à Istanbul ;
obélisque de Séthi II à Karnak, allée des sphinx du temple d'Amon.
Louxor
paire d'obélisques de Ramsès II à Louxor dont l'un est l'obélisque de Louxor, sur la place de la Concorde à Paris.
Héliopolis
obélisque (fragmentaire) de Pépi I à Héliopolis.
obélisque de Sésostris I à Héliopolis.
Alexandrie
obélisques de Séthi I à Héliopolis, aujourd'hui à Alexandrie (fouilles du Phare).
Le Caire
jardin du musée du Caire ; obélisque de Mérenptah, dit « obélisque de Qaha », du lieu de sa découverte. Provenant sans doute d'Héliopolis ;
deux obélisques de Ramsès II au Caire, un dans l’île d’El Jézirah, l’autre près de l’aéroport, autrefois à Tanis ;
musée du Caire : obélisque de Ramsès II, achevé par Mérenptah puis Séthi II, pendant de l'« obélisque de Berlin » ; provenance : Athribis.
Tanis
obélisques de Ramsès II à Pi-Ramsès puis à Tanis ; on en a dénombré pas moins d'une vingtaine encore sur place, mais brisés parfois en trois parties.
Italie
C'est en Italie que l'on trouve le plus grand nombre d'obélisques en provenance d'Égypte, avec plus d'une quinzaine importés à Rome, et treize qui sont actuellement dressés au sein de la ville. À la fin du XVI siècle, le pape Sixte V les fit réériger pour baliser un pèlerinage dans Rome, en les surmontant d'une croix chrétienne et d'autres ornements.
À Rome
obélisque du Latran : obélisque de Thoutmôsis III et Thoutmôsis IV à Karnak ;
obélisque de la piazza del Popolo : obélisque de Séthi I à Héliopolis : c'est l'un des premiers érigés à Rome, sous Auguste ; le pape Sixte V le fit transporter en face de Santa Maria del Popolo ;
obélisque du Panthéon : obélisque de Ramsès II à Héliopolis ;
obélisque du monument de Dogali ou obélisque des thermes de Dioclétien : obélisque de Ramsès II à Héliopolis ;
obélisque de la villa Celimontana : obélisque de Ramsès II à Héliopolis ;
obélisque du Montecitorio : obélisque de Psammétique II à Héliopolis ;
obélisque de la piazza della Minerva : un des obélisques d'Apriès à Saïs ;
obélisque du Vatican, provient d'Alexandrie, et peut-être d'Héliopolis ;
obélisque du Quirinal ;
obélisque de l'Esquilin ;
obélisque de la Trinité-des-Monts (ou « des Jardins de Salluste », ou « de la place d'Espagne ») ;
obélisque de la piazza Navona ;
obélisque du Pincio ;
un 14 obélisque, jamais exhumé, a été repéré de longue date près de l'église Saint-Louis-des-Français.
Dans le reste de l'Italie
Obélisque de la fontaine de l'Éléphant, piazza del Duomo à Catane.
Florence, Jardin de Boboli : Ramsès II à Héliopolis. Transféré en 1790 de la Villa Médicis (Rome), où il se trouve remplacé par une copie (provient du temple d'Isis du Champ de Mars).
Urbino, piazza del Rinascimento : un des obélisques d'Apriès à Saïs (provient du temple d'Isis du Champ de Mars) ;
obélisque de Bénévent ;
obélisque de Catane (Sicile), piazza del Duomo ;
Préneste, temple de la Fortune : deux obélisques de l'époque de Claude. L'un est resté sur place, l'autre est au musée archéologique de Naples.
Autres lieux
Obélisque de Nectanébo II au British Museum
deux obélisques dits « Aiguilles de Cléopâtre » (Cleopatra's Needles) à Londres et à New York (obélisques de Thoutmôsis III à Héliopolis, puis à Alexandrie) ;
obélisque de Théodose sur l'hippodrome de Constantinople à Istanbul (paire d'obélisques de Thoutmôsis III, dont l'un est resté en place à Karnak) ;
obélisque de Durham, Grande-Bretagne (Amenhotep II à Éléphantine, Assouan) ;
obélisque de Louxor, place de la Concorde à Paris (paire d'obélisques de Ramsès II dont l'un est resté en place à Louxor) ;
obélisque de Berlin, jusqu'en 2003 à l'Ägyptisches Museum und Papyrussammlung de Berlin, Allemagne ; aujourd'hui au musée archéologique de Poznań, Pologne (Ramsès II, achevé par Mérenptah, puis Séthi II, provenant d'Athribis) ;
obélisque du British Museum, Londres (Nectanébo II à Hermopolis) ;
obélisque de Kingston Lacy House (Grande-Bretagne) (Ptolémée VIII à Philæ) ;
obélisque de Munich (provient du temple d'Isis du Champ de Mars) ;
obélisque de l'hippodrome de Césarée (Israël) ;
aiguille d'Arles, place de la République, Arles (obélisque romain d'inspiration égyptienne).
Éthiopie
Obélisque à Aksoum
La ville d'Aksoum, ancienne capitale de l'empire axoumite, possède de nombreux obélisques antiques en forme de stèles, dont l'un, emporté par l'Italie lors de l'occupation de l'Éthiopie, a été restitué en 2005 et redressé en 2008. Des fouilles archéologiques menées à sa base ont permis de comprendre ses modes d'érection, et par voie de conséquence de restituer la hauteur originelle de ces stèles géantes intégrées jadis dans des podiums. L'une d'elle constitua même avant son abattage le plus grand et plus haut monolithe jamais dressé dans l'histoire de l'homme, avec 32,60 m hors sol.
Obélisques modernes
La plupart des obélisques modernes (fort nombreux) sont des édifices de maçonnerie ou de béton, souvent démesurés :
Le Washington Monument (hauteur 169 m), situé à Washington, D.C., sur la côte est des États-Unis.
L'obélisque (hauteur 67,3 m) du monument de la bataille de Bunker Hill, à Boston. Du sommet, très beau point de vue sur la ville.
L'obélisque de Buenos Aires.
Obélisque de Buenos Aires, 67 m, élevé en 1936 pour le 400 anniversaire de la fondation de la ville.
L'obélisque du Flagler Monument Island (hauteur 34 m), à Miami, érigé en 1920 et dédié à Henry Morrison Flagler.
L'obélisque d'Aldégonde, à Reggio Emilia.
L'obélisque de Reggio Emilia, érigé en 1843 pour les noces de François V d'Este, duc de Modène et de Reggio, avec Aldegonde de Bavière (hauteur : 17,75 m, en six éléments).
L'obélisque de Nancy en granite, rendant hommage au président assassiné Sadi Carnot.
L'obélisque de Brunoy (également appelé la « Pyramide » de Brunoy), construit par Soufflot.
L'obélisque de Dijon au port du canal, érigé en 1786, dont la première pierre fut posée par le Prince de Condé.
L'obélisque de la Praça dos Restauradores à Lisbonne.
La colonne des Trente (1819-1822) dans le Morbihan.
Quelques-uns, cependant, continuent la tradition antique de l'obélisque monolithe :
L'obélisque de Fontenoy, monument élevé en 1860 pour commémorer la bataille de Fontenoy-en-Puisaye, opposant les fils de Louis le Débonnaire en 841.
Le monolithe en marbre de Carrare, érigé par Benito Mussolini sur le Foro Italico, à Rome, dans l'idée de restaurer la grandeur de l'ancien Empire romain.
Le monument aux idées du Juche (Tour Juche), à Pyongyang
L'obélisque du Musée des Papes de Grande-Anse (Nouveau-Brunswick), au Canada
Via della Conciliazione, à Rome.
À Rome, la Via della Conciliazione — dégagée en 1936-50 pour relier la Basilique Saint-Pierre au centre de la capitale — est bordée d'obélisques servant de lampadaires.
De taille plus modeste, l'obélisque est en France une forme très souvent donnée aux monuments aux morts.