Kiwi Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu : L'appellation « Kiwi » s'applique en français à plusieurs taxons distincts. Trois kiwis, dont l'un coupé en deux Taxons concernés Parmi la famille des Actinidiaceae, Plusieurs espèces du genre Actinidia : Actinidia deliciosa dont plusieurs cultivars et de probables hybrides Actinidia chinensis Actinidia arguta Actinidia kolomikta Actinidia polygama
Les kiwis sont des fruits de plusieurs espèces de lianes du genre Actinidia, famille des Actinidiaceae. Ils sont originaires de Chine, notamment de la province de Shaanxi. On en trouve par ailleurs dans des climats dits montagnards tropicaux. En France, les kiwis de l'Adour disposent d'une IGP et d'un label rouge.
Sa pulpe généralement verte, sucrée et acidulée, entourée d'une peau brune et duveteuse (poilue), contient une centaine de minuscules graines noires comestibles. Le kiwi est une source de vitamine C, mais aussi de vitamine A et E, de calcium, de fer et d'acide folique.
Il existe différentes espèces, comme Actinidia chinensis, Actinidia deliciosa, le kiwai (Actinidia arguta), le kiwi arctique, etc.
Les autres noms vernaculaires du kiwi sont entre autres : Groseille de Chine, Yang Tao (nom chinois), Souris végétale (à ne pas confondre avec la Plante souris), Actinide de Chine (traduction du nom scientifique), voire Actinidier (chez les pépiniéristes).
Histoire de la groseille de Chine
Actinidia deliciosa et Actinidia chinensis sont originaires du sud-est de la Chine, dans la vallée du Yangzi Jiang. Il a été décrit pour la première fois vers 1750, par Chéron d'Incarville, un jésuite français. Le « yangtao », littéralement « Pêche du Yang », ou « mihoutao », « pêche des singes », poussait à l'état sauvage dans la forêt longeant le fleuve mais n'était pas cultivé, il était simplement cueilli par les Chinois qui l'appréciaient.
À la fin du XIX siècle, des plants sont importés en Europe, sans qu'on s'intéresse encore à leurs fruits, puis aux États-Unis en 1904. Le fruit nommé « groseille de Chine » apparaît en Nouvelle-Zélande et en France entre 1904 et 1906 où, proposé sous la dénomination de souris végétale, il n'obtient aucun succès commercial. Le Néo-zélandais Alexander Allison plante chez lui des graines apportées par Isabel Fraser en 1906. Les plants portent leurs premiers fruits en 1910.
La plante a d'abord été cultivée dans les jardins domestiques mais la plantation commerciale a commencé dans les années 1940 en Nouvelle-Zélande. Par sélection les Néo-zélandais ont obtenu des variétés produisant des fruits de gros calibre (plus de 100 grammes) alors que les fruits sauvages ne pèsent que 20 grammes. Une intense campagne commerciale, doublée d'un plan marketing concerté en 1974, a imposé le nom de kiwi, emblématique de ce premier pays producteur.
Dans les années 1960, un architecte français, Jacques Rabinel, alors en poste en Chine, rapporte quelques fruits qui lui avaient été offerts. Il les présente au responsable du Jardin des Plantes à Paris. Peu de temps après, il est le premier fournisseur français de plants à Pessac-sur-Dordogne en Gironde.
La Nouvelle-Zélande reste au début du troisième millénaire l'un des principaux producteurs de kiwis, deuxième derrière l'Italie qui peut dépasser 400 000 tonnes par année, le Chili ne dépassant pas 100 000 tonnes. Autres pays producteurs : la France, l'Espagne, les États-Unis et le Japon.
Naturellement, des kiwis sont encore produits dans leur région d'origine, la Chine, mais celle-ci n'a jamais fait partie de la liste des dix principaux pays producteurs de kiwis. Ils sont maintenant cultivés principalement dans le secteur montagneux en amont du Chang Jiang. On en trouve également dans d'autres régions de la Chine comme le Sichuan, ainsi qu'à Taïwan.
Le kiwi a d'abord été connu sous le nom de « groseille de Chine », sa chair rappelant celle de la groseille à maquereau. Lors de la guerre froide, ce nom devient un problème pour sa commercialisation aux États-Unis. Sa culture se développant en Nouvelle-Zélande, à partir de 1953, les Néo-zélandais l'appelèrent donc « kiwi », sa peau velue rappelant celle de l'oiseau du même nom, emblème du pays. « Kiwi » a été adopté comme marque déposée à partir de 1974.
Espèces et cultivars
Zespri Gold', une variété sucrée à chair jaune.
Le cultivar le plus souvent commercialisé est un cultivar de Actinidia deliciosa (espèce désormais distinguée d'Actinidia chinensis), nommé Hayward. Il est apparu dans les années 1960 et a été amélioré dans les années 1980. C'est un fruit assez clair, brun vert aplati aux extrémités, à la peau velue. Il existe de plus une autre variété d'Actinidia deliciosa. C'est une variété française sélectionnée à Montauban. Le kiwi MontCap porte en effet dans son nom son origine géographique (Montauban-Capou).
Il existe d'autres espèces, des hybrides et cultivars moins commerciaux (car de plus petits calibres, de moindre tonnage par hectare, de moindre conservation et de moindre résistance au transport), mais de grande qualité gustative :
Monty (petit et gris)
Bruno (allongé et brun foncé)
Abbott (marron clair et en forme de poire)
Solo (très petite taille mais autofertile)
Kiwi de Actinidia chinensis Hort 16 A, vendu sous la marque Zespri Gold, un cultivar à la chair jaune et sucrée. Soreli, un cultivar développé en Italie, à chair jaune et sucrée. Belle de Chine, variété développé en France au Lycée agricole de Capou, à Montauban par Jocelyne Chartier et Patrice Blanchet. Cette variété offre un fruit à chaire jaune, citronné, et douce.
Hort 16 A, vendu sous la marque Zespri Gold, un cultivar à la chair jaune et sucrée.
Soreli, un cultivar développé en Italie, à chair jaune et sucrée.
Belle de Chine, variété développé en France au Lycée agricole de Capou, à Montauban par Jocelyne Chartier et Patrice Blanchet. Cette variété offre un fruit à chaire jaune, citronné, et douce.
Kiwi arctique, Actinidia kolomikta
Kiwi de Sibérie ou kiwai, Actinidia arguta
Kiwi d'Actinidia polygama
Kiwi d'Actinidia rosae de Madagascar (petit et rose)
Il existe en France deux conservatoires du genre Actinidia.
Kiwi d’Actinidia polygama
Kiwi d’Actinidia arguta
Kiwi d’Actinidia chinensis, cultivar 'Hort16A'
Kiwi d’Actinidia deliciosa, cultivar Hayward
Kiwi d’Actinidia kolomikta
Commerce
Pays producteurs
En 2009, 1,38 Mt de kiwis a été produit dans le monde, dont environ la moitié en Méditerranée (656 kt en incluant le Portugal). C’est l’Italie, avec 32 % de la production mondiale, qui domine le marché. La Grèce avec 6,1 % et la France avec 5,5 % suivent les deux autres pays leaders que sont la Nouvelle-Zélande (28 %) et le Chili (16 %).
L'Italie est le premier producteur mondial en 2009, d'où ses recherches dans le développement de nouveaux cultivars comme à l'Université d'Udine. La France (5 mondial et troisième européen) produisait un peu moins de 76 000 tonnes en 2004, son premier client est l'Espagne. Il est cultivé dans l'Ariège, en Tarn-et-Garonne et sur la façade atlantique, du Pays basque à la Bretagne.
Plantation de kiwis dans le sud des Landes.
Pays Quantité (t, 2009) Quantité (t, 2013) Part mondiale en 2009 part mondiale en 2013 Total 1 377 233 3 262 274 100 % 100 % Chine 1 765 847 54.2 % Italie 436 300 447 560 31,7 % 13.8 % Nouvelle-Zélande 390 000 382 337 28,3 % 11.9 % Chili 227 000 255 758 16,5 % 8 % Grèce 84 000 162 800 6,1 % 5 % France 75 907 55 999 5,5 % 2 % Japon 35 000 29 225 2,5 % 1 % Iran 30 396 31 603 2,2 % 1 % Turquie 23 6** 41 625 1,7 % 1.01% États-Unis 23 133 27 300 1,7 % 0.1% Espagne 18 800 19 800 1,4 % 0.1 % Autres pays 33 008 42 993 2,4 % 0.01 %
Pays exportateurs
Le fruit conditionné est transporté dans des conteneurs réfrigérés.
En 2008, 1,18 mt de kiwis a été exporté, pour une valeur globale de 2,02 milliards de dollars américains.
Pays Quantité (kt) Valeur ($) Nouvelle-Zélande 377 690565 Italie 307 532551 Chili 157 148540 Belgique 124 313375 Pays-Bas 44 **084 Grèce 38 46148 France 26 61349 Iran 20 8442 États-Unis 16 28461 Allemagne 11 2**36
Pays importateurs
En 2008, 1,15 mt de kiwis a été importé. Les principaux importateurs sont :
Pays Quantité (kt) Belgique 155 Espagne 119 Allemagne 118 Pays-Bas 66 Japon 59 Russie 59 Italie 57 France 53 États-Unis 50 Chine 43 Canada 40
Composition
Valeurs nutritionnelles
Le kiwi contient davantage de vitamine C que l'orange ; il fournit aussi de la vitamine E contenue dans ses graines noires ou encore de la provitamine A, et des B1, B2, B3, ** et B6. Il fournit environ 61 kilocalories (255 kilojoules) aux 100 grammes. Il est riche en potassium, son taux de magnésium est élevé. On y trouve aussi du fer, du cuivre, du zinc et du phosphore. De ce fait, le kiwi fait partie des fruits ayant l'activité antioxydante la plus élevée.
Kiwi cru (valeur nutritive pour 100 g) eau : 83,07 g cendres totales : 0,61 g fibres : 3,0 g valeur énergétique : 61 kcal protéines : 1,14 g lipides : 0,52 g glucides : 14,66 g sucres simples : 8,99 g oligo-éléments potassium : 287 mg calcium : 34 mg phosphore : 34 mg magnésium : 17 mg sodium : 3 mg fer : 310 µg zinc : 140 µg cuivre : 130 µg vitamines vitamine C : 92,7 mg vitamine B1 : 27 µg vitamine B2 : 25 µg vitamine B3 : 341 µg vitamine ** : 183 µg vitamine B6 : 63 µg vitamine B9 : 37 µg vitamine B12 : 0 µg vitamine A : 87 µg rétinol : 0 µg vitamine E : 1,46 µg vitamine K : 40,3 µg acides gras saturés : 29 mg mono-insaturés : 47 mg poly-insaturés : 287 mg cholestérol : 0 mg
Reproduction
Une fleur femelle de kiwi.
Une fleur mâle de kiwi.
Les kiwis sont généralement dioïques : les fleurs des plants mâles ne produisent que du pollen et celles des plants femelles produisent les fruits (leurs étamines sont stériles).
Culture
Les Actinidia apprécient les sols profonds et légers, bien drainés au pH compris entre 6,0 et 6,5 avec une exposition ensoleillée abritée du vent. La plante est sensible au froid (-10 à -15 °C selon les variétés alors que le Kiwaï résiste jusqu'à -30 °C).
La pollinisation des kiwis est difficile car leurs fleurs ne sont pas très attirantes pour les abeilles. Certains producteurs pollinisent artificiellement avec du pollen récolté et d'autres placent des ruches dans les champs pour optimiser les chances de pollinisation.
Depuis les années 1990, on trouve des plants hermaphrodites qui permettent théoriquement de ne cultiver que des pieds « productifs ».
Le kiwi apprécie la mycorhization
Arrosage
À la plantation, positionner au centre d'une cuvette qu'on remplira une fois par semaine à la belle saison. Mettre un bon paillis de paille, BRF ou encore du gravier pour établir une isolation thermique des racines superficielles très fragiles. Quand le plant est adulte, il protège ses racines par l'ombrage de son feuillage abondant. Lorsqu'il est jeune, il faut à tout prix ombrer le sol et en tous cas éviter les expositions trop sévères. Pour ces raisons, il faut déconseiller sa culture en zone venteuse, ou bien créer des coupe-vent au moyen de haies, ou encore de filets.
Taille
Dès la chute des feuilles, il est important de tailler cette liane. Éliminer les rameaux ayant produit du fruit. Couper au niveau du « rameau de l'année » qui n'a aucune ramification latérale. Les fruits vont pousser sur les premiers nœuds. On peut donc ne laisser que 20 ou 30 cm de bois mais on peut aussi garder plus de longueur pour palisser en pergola ou verticalement. Il n'y a pas de « charpentière ». Il faut éviter le foisonnement et remplacer les rameaux anciens par des plus récents (un peu comme les rosiers grimpants). Trop de bois diminue la taille des fruits.
Taille « en vert » : dès le mois de juillet, éliminer les vrilles et les rameaux très fins. Pour augmenter le diamètre des fruits, éliminer le rameau au-delà du fruit et supprimer les petits fruits d'une grappe trop chargée.
Multiplication
Le marcottage est très facile. Le bouturage est plus complexe. Les bois de taille se conservent au réfrigérateur dans du polyéthylène. Vers le 15 mars, planter sous cloche à l'ombre ou demi-ombre. Après apparition des feuilles, soulever de 2 cm la cloche pour éviter le dessèchement car les racines tardent à apparaître.
On peut aussi procéder par semis mais on obtient en général 4 plants mâles pour 1 plant femelle. On ne peut différencier les mâles et les femelles qu'au moment de la première floraison. Les fleurs femelles ont un ovaire et un pistil assez volumineux au centre de la fleur. Les étamines sont très voyantes sur les fleurs mâles. On peut greffer les plants mâles avec un greffon femelle. Un semis fructifie de 3 à 8 ans après le semis, le pic de production a lieu entre 10 et 15 ans et la durée de vie d'un plant est d'environ 30 ans.
Greffe
Elle est déconseillée en zone très froide (< -8 °C) où il ne faut cultiver que des plants « directs » car, si les plants greffés gèlent, ils repartiront en « sauvage ». En zone plus favorable, on peut greffer des pieds obtenus par semis (sauvages) de graines ou des mâles en excès ou encore une partie du plant mâle. On peut procéder dès la mi-février en fente ou encore à l'anglaise.
Sur les grosses sections, il faut greffer par « incrustation ». Retirer un cinquième environ du diamètre du rameau sur environ cm. Tailler le greffon pour qu'il s'adapte (système tenon/mortaise) et mastiquer.
Fumure
Un peu de cendre et de compost bien décomposé à la fin de l'hiver. Attention aux nitrates et à la tonte de gazon trop riche. Plante très sensible à l'azote. Les symptômes sont le jaunissement des feuilles et le brunissement des bordures des feuilles.
Pesticides
Certains pesticides sont autorisés en France pour lutter contre les parasites du kiwi. Pendant longtemps, il ne connaissait ni ravageur, ni maladie ou champignon et se cultivait donc aisément en agriculture biologique, mais depuis 2010, une maladie commence à toucher les vergers européens : la bactérie qui la propage, Pseudomonas syringae pv.actinidiae (PSA), est transportée par le vent et mute fréquemment, on ne connait pas encore de remède, les arbres touchés sont donc coupés et détruits.
Utilisation
Conservation
Pour lui permettre de monter au maximum son taux de sucre, le kiwi doit être cueilli le plus tard possible à la fin de l'automne, si possible avant ou juste après la première gelée pas trop sévère. Le kiwi se conserve très longtemps loin des pommes (placées à côté, ou dans un même sac de plastique, celles-ci accélèrent sa maturation grâce à l'éthylène dégagée par les pommes), à la température d'une grange ou d'un garage (hors gel). Le temps de mûrissement est très variable ; il faut les trier de temps en temps et rapprocher les moins durs de l'assiette. Cueillis à l'automne, les derniers peuvent tenir jusqu'à l'été suivant (neuf mois).
Pour la cuisine
Purée de kiwis déshydratée ou « cuir de kiwis ».
Le kiwi est idéal à déguster en dessert, nature, ou avec des condiments sucrés. Il faut le choisir avec une peau souple mais pas trop molle. Mieux vaut les prendre trop durs sur le marché, ils mûrissent rapidement à température ambiante et se conservent dix jours sans difficultés (et plus longtemps au réfrigérateur dans un bac entrouvert). Pour les faire mûrir doucement, les mettre dans une corbeille avec des pommes. Le dégagement d'éthylène dû à la maturation des pommes fait mûrir le kiwi. En cuisine, rester prudent quant à l'utilisation des kiwis : ils empêchent la gélatine de prendre. De plus, les kiwis font partie des aliments qui peuvent provoquer des allergies orales (notamment le syndrome oral croisé).