Une évidence est ce qui s'impose à l'esprit comme une vérité, ou une réalité, sans qu'il soit besoin d'aucune preuve ou justification. Le mot évidence vient du latin "videre" (voir).
Histoire du concept d'évidence
Pour Descartes, l'évidence est la marque de la vérité, l'illustration la meilleure étant les mathématiques mais se retrouvant aussi dans toute science, et pouvant l'être dans toute discipline où l'on peut passer de l'errance (désaccord) des esprits à l'évidence qui les accorde, rompant ainsi avec la méthode scolastique de la recherche de la vérité.
Leibniz fera une critique radicale de cette conception cartésienne, montrant des « erreurs mémorables » que Descartes avait déduites de ses évidences, il y voit une simplification, une méthode approximative, aux conséquences funestes pour la vérité scientifique. Les idées de Descartes sur l'évidence ne s'en relèveront pas.
Les différentes formes d'évidences
Évidence terminale
On appelle évidence terminale une évidence qui intervient à la fin d'un processus : le doute. C'est en fait une idée qui a résisté au doute.
Contrairement à l'évidence immédiate, qui peut être ce dont on ne peut pas douter parce qu'on ne le veut pas, l'évidence terminale est ce dont je ne peux pas douter car je ne le peux plus : on sait qu'on est arrivé à une évidence terminale quand la volonté de douter bute sur ce qui résiste, qui est indubitable (mais seulement si elle est le résultat d'un doute).
Évidence immédiate
On appelle évidence immédiate quelque chose qui nous paraît évident (au moins dans l'immédiat), semble aller de soi. Ce que l'on est spontanément porté à tenir pour vrai relève de l'évidence si nous ne sommes pas amenés à le remettre en cause. Dans le langage courant, on désigne un fait ou un phénomène tenu pour évident par l'expression « ça crève les yeux ».
En sciences
Dans le troisième tiers du XXème siècle, et en probabilité, le terme évidence s'est aussi vu utiliser en français comme traduction du weight of evidence ("poids de témoignage") de l'inférence bayésienne, et s'inscrit comme une extension quantitative commode du mot initial, fidèle au même concept.