Chamane de la Forêt amazonienne.
Le chaman, chamane (ou encore shaman), est un être humain qui se présente comme l’intermédiaire ou l’être intercesseur entre l’humanité et les esprits de la nature. Il a une pe****tion du monde que l’on qualifie aujourd’hui d’holistique dans son sens commun ou animiste (voir également les théories Gaïa). Le chaman est à la fois « sage, thérapeute, conseiller, guérisseur et voyant ». Il « est » l’initié ou le dépositaire de la culture, des croyances, des pratiques du chamanisme, et d’une forme potentielle de « secret culturel ». On le trouve principalement dans les sociétés traditionnelles ancestrales où il arbore des parures et pratique dans le secret.
Étymologie
Ce terme provient du toungouse (langues de Sibérie) evenki šamán (chamane, personne qui possède la connaissance ou pour certains auteurs, homme réunissant les attributs de sacrificateur, de médecin et de magicien). Le féminin de ce terme est chamanka. Une confusion avec le terme sanskrit श्रमण (śramaṇá, qui désignait des ascètes) a laissé penser que les deux termes avaient une source commune, mais il n'en est rien.
Le mot shaman, chamane, saman apparaîtrait pour la première fois en 1672 dans l'autobiographie d'Avvakoum Petrovitch, dirigeant du clergé conservateur russe, exilé en Sibérie en 1661 par le Tsar Alexis I. « Il obligea un indigène à faire le šaman [chamane], c'est-à-dire le devin : l'expédition sera-t-elle heureuse, et reviendront-ils victorieux ? Ce manant de magicien, près de ma cabane, amena sur le soir un bélier vivant et se mit à pratiquer sur lui sa magie. Après l'avoir tourné et retourné, il lui tordit le cou et rejeta la tête au loin. Puis il commença à sauter et danser et à appeler les démons. Enfin, avec de grands cris, il se jeta à terre, et l'écume sortit de sa bouche. Les démons le pressaient, et il leur demandait : « L'expédition réussira-t-elle ? » Et les démons dirent : « Avec grande victoire… » (…) J'eus pitié d'eux : mon âme voyait qu'ils seraient massacrés… Sa troupe a été massacrée… » (Avvakum Petrovitch, La vie de l'archi-prêtre Avvakum écrite par lui-même, 1672, trad. du russe Pierre Pascal, Gallimard, 1938).
Fonction au sein des sociétés traditionnelles
Le rôle est assumé par des hommes ou des femmes avec des fonctions très variées dans les sociétés traditionnelles, incluant la direction de la tribu, l'élaboration et la direction des rituels, la guérison par sa connaissance des plantes ou une action psychique directe, l'enseignement, le conseil. Ces rôles sont souvent combinés.
Les aptitudes supposées des chamanes sont, entre autres, une pe****tion extra sensorielle; des pouvoirs psychiques variables suivant les traditions et l'individualité du chamane (télépathie, prescience, vision à de grandes distances, divination...); en tant que psychopompe, il relie le monde des morts, l'au-delà, à celui des vivants par une série de transformations personnelles, parfois par l'emploi de substances psychotropes, guidés par un chamane plus ancien, selon une relation Maître-Disciple.
Le chamane a acquis une certaine popularité pour un public des sociétés modernes en recherche d'expériences mystiques ou après la lecture des livres de Carlos Castaneda. Ainsi, les offres d'initiations chamaniques à base de substance psychotrope comme l'ayahuasca et l'iboga, par exemple, ont fait la une des journaux, provoquant des débats et une polémique sur leur nocivité éventuelle et les possibles difficultés que pourraient rencontrer des citadins européens qui s'engageraient aveuglément dans de telles pratiques.