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词典释义:
ironique
时间: 2023-08-07 21:23:18
专四
[irɔnik]

挖苦的,讽刺的,嘲笑人的

词典释义
a.
反话的; 挖苦的, 讽刺的; 讲反话的, 嘲笑人的

常见用法
un air ironique一副讽刺的神态
un ton ironique一种讽刺的语调

近义、反义、派生词
近义词:
blagueur,  goguenard,  gouailleur,  moqueur,  narquois,  persifleur,  railleur,  sarcastique,  malicieux
反义词:
sérieux
cynique 犬儒的; ironie 反话,反语; drôle 滑稽的,有趣的,好笑的; provocateur 挑唆的,煽动的; pathétique 哀婉动人,悲怆; grotesque 令人发笑的,滑稽的; humoristique 幽默的,诙谐的; fantaisiste 天开的,任性的; parodique 滑稽地模仿的; loufoque 疯疯癫癫的,怪诞的; stupide 愚蠢的,愚笨的;
短语搭配

contre-vérité ironique讽刺性的反话

contre(-)vérité ironique讽刺性反语

voltairien, ne ironique惯于讽刺的伏尔泰派

un ton ironique一种讽刺的语调

un air ironique一副讽刺的神态

une femme ironique et réfrigérant, ee一位好挖苦别人的冷冰冰的女人

Son sourire ironique voile son attendrissment.〈转〉他讽刺性的微笑使他的同情心打了折扣。

Il a vécu au milieu de voyeurs ironiques (Aragon).他曾在讲怪话的看热闹者中间生活。(阿拉贡)

Son sourire ironique m'a fait rentrer sous terre.他那讥讽的微笑使我羞得无地自容。

原声例句

Avec tes écureuils ? demanda Adam, ironique.

“和你的松鼠们在一起?”亚当半开玩笑地问道。

[那些我们没谈过的事]

En fait, c’est ironique. Cela veut dire ce n’est pas un cadeau. Cela veut dire c’est horrible, c’est un boulet on dit des fois, c’est un problème.

其实,这很讽刺。这意味着它不是礼物,意味着它很可怕,这是我们有时所说的负担,这是一个问题。

[Français avec Pierre - 词汇表达篇]

Bon alors des fois, ça peut être un petit peu moins ironique et avoir vraiment le sens littéral de : Ce n'est pas vrai !

有时候,它的讽刺意味会小一点,表现其字面意思:“这不是真的!”

[Français avec Pierre - 词汇表达篇]

Donc c'est un peu ironique, remercier ça veut dire, ben merci beaucoup, au revoir, voilà.

所以这有点讽刺,remercier意为谢谢,再见。

[Français avec Pierre - 词汇表达篇]

– En fait, c’est ironique quoi, ça  veut dire, ce n’est pas un cadeau, ça veut dire, eh bien, c’est horrible quoi, c’est un boulet on dit des fois, c’est un

其实挺讽刺的,它的意思是,这很可怕,有时候我们也说c’est un boulet,problème.这是个麻烦。

[Français avec Pierre - 词汇表达篇]

Oui, des fois ça peut être un peu ironique comme ça : Dommage !

是的,有时候,Dommage 可以带有略微讽刺的意思!

[Français avec Pierre - 词汇表达篇]

L'avocat général m'a regardé avec une lueur ironique dans les yeux. A ce moment, mon avocat a demandé au concierge s'il n'avait pas fumé avec moi.

检察官看了看我,眼睛里闪着一种嘲讽的光亮。这时,我的律师问门房是否和我一道抽烟了。

[局外人 L'Étranger]

Ici elle fume, ce qui est normalement interdit, mais elle le fait quand même et elle est pas stressée, donc voilà de manière assez ironique, en toute détente, elle fume.

这里,她吸烟,这正常情况下是被禁止的,但她还是吸了,她没有感到压力,所以,比较具有讽刺意味,她悠闲地吸着烟。

[French mornings with Elisa]

Et on va l'utiliser souvent de manière assez ironique.

我们常常用作讽刺

[French mornings with Elisa]

Mais, madame, il est de l’Académie, répliqua le docteur d’un ton ironique.

“夫人,他可是位院士,”大夫以嘲讽的口吻反驳道。

[追忆似水年华第一卷]

例句库

Eugenie regarda son pere, en lui jetant un regard ironique qui l'offensa.

欧叶妮瞧着她父亲,那带刺的目光惹恼了他。"

Mais c’était si ironique que je m’est souvenu du sens d’amour avec Alex après qu’on avait été rompu il y a 3 ans.

讽刺的时候,这么多年后的某天和朋友喝小酒,又想到曾经和亚大一起时候的感觉。

Dans cette caricature,on peut sentir un ton ironique d'auteur.

从这幅讽刺漫画中,我们可以感受到作家讽刺的语调。

Voici quelques vocabulaires inventés, ironiques à la fois significatifs, qui circulent rapidement sur la Toile chinoise.

据称,中国网络上疯传着一些草民创意的新词汇。以下列举的这些既幽默讽刺又意味深长。

Son regard ironique l'offense.

讽刺的眼神冒犯了他。

Les écoliers, pressés à la fenêtre, les accueillirent au passage avec des sarcasmes et des applaudissements ironiques.

学子们挤在窗前,冷嘲热讽,鼓掌喝倒采,向他们表示欢迎。

Il y a des gens qui sont toujours là pour te rendrent la paix, il y a des gens qui sont toujours là pour t'empêcher de dormir, mais tu as besoin des deux, que c'est ironique!

有些人的存在能让你感到内心平静,有些人呢却总能让你无法入睡,但是讽刺的是,这两种人你都需要!

La situation est ironique, d'autant que les deux parties ont réitéré dans leurs déclarations la nécessité de résister aux infractions à la Loi et aux méthodes de concurrence illégale.

而双方却一再重申要抵制对方的违法行为并反对对方的不正当竞争。实在无语

Il est tristement ironique que les pays en développement assument la plus grande partie du fardeau que représente le déplacement de personnes.

流离失所造成的负担主要由发展中国家分担,这实在没有道理。

Il est ironique, alors qu'on dépense une énergie et des ressources considérables pour garantir la libre circulation des marchandises, qu'on ne fasse que très peu d'efforts pour faciliter la circulation des personnes - qui est pourtant un autre facteur de production.

具有讽刺意味的是,尽管在确保物品自由移动方面花费了大量能源和资源,对协助生产的另一个因素——人员流动却没有花任何力气。

Il est ironique de justifier toutes ces transgressions au nom de la « lutte contre le terrorisme ».

具有讽刺意味的是,这一切违法行为都在“反恐战争”的名义下变得合法。

N'est-il pas ironique que, dans le domaine du financement du développement, le fait de « réussir » est récompensé par des punitions?

只有在发展融资方面,“摆脱”的结果是受到惩罚,难道说这不是很有讽刺意义吗?

D'un point de vue historique, nous trouvons assez ironique l'insistance actuelle sur l'universalité.

从历史上看,我们发现,目前对普遍性的这种强调具有某种讽刺意味。

Ce qui est réellement ironique et paradoxal, c'est que le plus grand détracteur de l'Assemblée générale et de ses fonctions de contrôle en apporte lui-même les preuves les plus concluantes. Il devient implicitement le plus fervent partisan du contrôle exercé par l'Assemblée générale et de son rôle dans le processus.

真正的讽刺与矛盾在于,大会监督权力和大会作用的最大批评者提供了支持大会监督和大会作用最强有力的证据,进而使其不自觉地成为大会在秘书长选举过程中监督权和作用的最有力支持者。

Pour une région qui ne produit ni armes ni munitions, la situation particulièrement ironique.

鉴于我们区域既不生产武器,也不生产弹药,这一情况尤其具有讽刺意味。

Décrivant les conditions qui sont actuellement imposées à son pays par le Fonds monétaire international (FMI), il dresse un portrait ironique du Fonds en l'appelant le « Docteur FMI ».

他写到国际货币基金曾经强加给尼日利亚的条件,以讽刺的手法描述货币基金,把它称为“货币基金博士”。

Il serait cruellement ironique que la minorité d'hier ne réussisse pas à adopter une culture de tolérance à l'égard de la minorité d'aujourd'hui et ait recours à l'intimidation.

如果昨天的少数人未能采纳宽容今天少数人的文化并采取恐吓态度,那将是一个残酷的讽刺。

Il est très ironique - et inacceptable - que des membres des services de sécurité israéliens se soient déguisés avec des uniformes palestiniens pour arrêter et emprisonner des enfants et des jeunes Palestiniens durant les funérailles des martyrs.

极具讽刺意味、因此是不能接受的是,以色列保安部门的成员以巴勒斯坦军服伪装自己,在殉难者的葬礼上逮捕并监禁巴勒斯坦儿童和青年。

Il est ironique que la mondialisation se généralise, alors que les pauvres sont de plus en plus marginalisés sur le plan de l'information et du développement économique.

具有讽刺意味的是,全球化正在扩大,而穷人却在信息和经济发展方面越来越边缘化。

Bien que les démolitions massives de logements par la puissance d'occupation soient contraire au droit international humanitaire, il serait ironique que les donateurs adoptent la position, préjudiciable aux victimes, selon laquelle il se rendraient complices de ces violations en finançant la construction de nouveaux logements.

占领国大肆破坏巴勒斯坦人家园的行径违背了国际人道主义法,如果捐助方从不利于受害者的原则立场出发,坚持认为筹集资金,帮助巴勒斯坦人建立新住所是与违法行为串通一气,那就大错特错了。

法语百科

L’ironie, en grec ancien : εἰρωνεία (eirōneía), est une figure de style où l'on dit le contraire de ce qu'on veut faire entendre, et par extension une moquerie. L'ironie se rattache non à l'humour, mais à l'esprit.

L'ironie recouvre un ensemble de phénomènes distincts dont les principaux sont l'ironie verbale et l'ironie situationnelle. Quand elle est intentionnelle, l'ironie peut servir diverses fonctions sociales et littéraires.

L'ironie verbale

Éléments de définition

L’ironie verbale est une forme de langage non-littéral, c'est-à-dire un énoncé dans lequel ce qui est dit diffère de ce qui est signifié. L'ironie peut être produite de différentes manières, dont certaines correspondent à des figures de style classiques.

L'antiphrase ironique, la plus fréquente des formes d'ironie, consiste à dire l'inverse de ce que l'on souhaite signifier tout en laissant entendre ce que l'on pense vraiment.

« Quelle belle journée ! » pour signifier qu'il pleut des cordes.

L'hyperbole ironique qui consiste à exagérer ses propos.

« Je suis carrément mort de rire… », mdr, lol, venant d'un locuteur à qui l'on a fait une plaisanterie douteuse.

La litote ironique qui consiste au contraire à minimiser ses propos.

« Il n’est pas complètement stupide » à quelqu’un qui vient de résoudre un problème compliqué.

D'autres figures de style induisent de l'ironie : la juxtaposition, la digression, la circonlocution.

Des énoncés peuvent être ironiques sans pour autant être des figures de style reconnues :

« Beau temps, n'est-ce pas ? » produit par un agriculteur après trois mois de sécheresse alors que le soleil est radieux.

« Encore un petit peu plus de bazar ? » produit par une mère qui souhaite que son enfant range sa chambre.

« — Que fait Jules ? — Il étudie ... » produit par le père de Jules pour signifier à sa femme que Jules flirte dans sa chambre avec sa camarade de classe.

Les définitions de l'ironie oscillent entre un point de vue restreint et un point de vue élargi (Mercier-Leca, 2003). Du point de vue restreint, l'ironie se limite à dire l'inverse de ce que l'on pense (antiphrase ironique) mais cette perspective ne rend pas compte de toutes les formes d'ironie existantes. D’un point de vue élargi, le discours ironique est un discours dans lequel on fait entendre autre chose que ce que disent les mots (et non pas spécifiquement l'inverse) mais cette définition, trop large, s’applique non seulement à l’ironie mais aussi à la quasi-totalité des formes de langage non-littéral (telles que la métaphore).

Devant la difficulté à établir une définition qui circonscrive spécifiquement ce qu'est l'ironie verbale, différentes théories psycholinguistiques ont émergé.

La théorie gricéenne

Selon Paul Grice (1975), la conversation est sous-tendue par un « principe de coopération » qui stipule que les interlocuteurs respectent un certain nombre de règles, les maximes conversationnelles. Parmi ces maximes conversationnelles, la maxime de qualité spécifie que « l'on ne doit pas dire ce que l'on pense être faux ». Grice définit alors l'ironie comme un énoncé dont la maxime de qualité a été transgressée. Il revient alors à l’interlocuteur de produire une implicature conversationnelle (une inférence sur le signifié) pour rétablir le respect de la maxime transgressée. Cette implicature sera générée à la suite du constat d’une contradiction entre la structure de l’énoncé (ce qui est dit) et le contexte d’énonciation. Il peut s'agir par exemple de dire à un joueur de football ayant marqué contre son camp : « Encore un très beau but ! » pour signifier que le footballeur a mal joué. L’intérêt de cette théorie réside dans la définition d’une condition qui permet de juger qu’un énoncé est ironique ou non : la violation de la maxime de qualité. Le problème est que la violation d’autres maximes que celle de qualité peut produire des énoncés ironiques ce qui a pour conséquence un échec de la définition gricéenne de l’ironie à caractériser entièrement son sujet. Le principal apport de Grice est d'avoir fait de l'ironie un phénomène résolument pragmatique, c'est-à-dire un phénomène linguistique dont l'interprétation adéquate ne peut se faire qu'avec une prise en compte du contexte d'énonciation.

L'ironie comme négation indirecte

Rachel Giora et ses collaborateurs (1995) ont considérablement fait évoluer l’approche gricéenne en proposant une réponse à la critique suivante : le sens non-littéral d’un énoncé ironique n’est pas la négation directe de sa forme littérale. En effet, dire « Tu es si fin ! » ne signifie pas forcément que l’on signifie « Tu es bête ». Cela peut, par exemple, vouloir dire « Certes, tu es fin mais tu manques de modestie ». C’est pour cette raison que Giora propose le concept de « négation indirecte ». À la différence de la négation directe, la négation indirecte admet plusieurs interprétations situées entre le sens littéral et le sens strictement opposé. Le sens littéral n’est pas écarté au profit du sens implicite. Les deux significations sont conservées en mémoire et participent à la construction du sens final.

L'ironie comme impropriété pertinente

Selon Salvatore Attardo (2000), un énoncé ironique est défini comme un énoncé inapproprié au regard du contexte, qui reste néanmoins pertinent dans l'interaction. On n’accède pas au sens ironique d’un énoncé par son sens littéral (en cherchant l’inverse du sens littéral par exemple). En créant de l’impropriété, le sens littéral n’aurait comme fonction que de signaler à l’interlocuteur que le locuteur est ironique, c'est le contexte qui permet d'inférer entièrement le sens ironique. L’impropriété peut naturellement apparaître au travers de la violation des différentes maximes conversationnelles de Grice mais pas seulement. Un énoncé ne transgressant aucune maxime peut être ironique simplement parce qu’il n’est pas approprié au regard du contexte. La maxime conversationnelle la plus à même de définir l'ironie selon Attardo serait : « être contextuellement approprié ». Finalement, un énoncé est ironique s’il remplit les 4 conditions suivantes :

L'énoncé est contextuellement inapproprié.

Malgré tout, l’énoncé est pertinent dans la conversation.

Le locuteur de l’énoncé a conscience de l’impropriété et l’a produite intentionnellement.

Le locuteur suppose qu’une partie au moins de son public reconnaitra les points 2 et 3.

L'ironie comme mention échoïque

Wilson et Sperber (1992) décrivent l’ironie comme un type d’énoncé spécifique où l’on « mentionne » un énoncé antérieur. On fait écho à la parole de quelqu’un en reprenant cette parole, en général pour la moquer, la critiquer. Imaginons par exemple que dans les vestiaires avant un match, Olivier, l'attaquant déclare qu'il est en grande forme. Néanmoins, pendant le match, il rate toutes ses occasions de but. Dire « Olivier était vraiment en grande forme aujourd’hui ! » est un énoncé ironique parce qu'il fait écho, mention à la déclaration d'Olivier avant le match. Les théories échoïques reposent sur une dissociation énonciative : le locuteur mentionne des propos dont il se dissocie, qu’il impute à tort ou à raison, à sa cible qui peut-être un individu, un groupe ou même une partie de lui-même, dont il se distancie au moment de l’énonciation ironique. Cette approche a le mérite d’expliquer pourquoi des locuteurs décident d’employer l’ironie ce que ne fait pas la théorie gricéenne. Il s’agit pour le locuteur d’exprimer son attitude (en général critique) à l’égard de l’énoncé auquel il fait écho.

Cependant, de nombreux exemples d’ironie semblent ne faire écho à aucun énoncé antérieur. Pour cette raison, Sperber et Wilson ont élargi leur concept, passant de celui de « mention » à celui « d’interprétation », soit un écho plus ou moins lointain de pensées ou de propos, réels ou imaginaires, attribués ou non à des individus définis (il peut s’agir simplement d’une référence à une croyance populaire trouvant une forme propositionnelle dans les proverbes par exemple). Par exemple, l'énoncé « Belle journée pour un pique-nique ! » alors qu'il pleut fait écho au fait qu'un pique-nique sous la pluie est un pique-nique raté. Mais on verse ici dans le problème inverse : bien des énoncés qui reposent sur une « interprétation » ne sont pas nécessairement ironiques.

La théorie du rappel échoïque

Pour Kreuz et Glucksberg (1989), si s’exprimer ironiquement ne nécessite pas forcément la mention échoïque d’un énoncé antérieur, l’ironie implique toujours le rappel d’un événement antécédent, une norme sociale, une attente partagée en décalage avec la situation présente. C’est la théorie « du rappel échoïque ». Si une nouvelle fois, cette proposition est insuffisante pour décrire l'ensemble des énoncés ironiques, l’idée qu’un trait caractéristique de l’ironie est un décalage entre les attentes et la réalité effective est essentielle et sera reprise.

La théorie du faux-semblant

Selon Clark et Gerrig (1984), si l’écho n’est pas un trait obligatoire de l’ironie, en revanche, on retrouve toujours la même attitude chez le locuteur : celui-ci feint de tenir un discours auquel en fait il n’adhère pas. Son but serait de critiquer, voire de ridiculiser, la position tenue par la personne qui pourrait tenir un tel discours de manière sincère. L’ironie permet au locuteur de se distancier du discours qu’il produit. La compréhension de l’ironie reviendrait pour un interlocuteur à reconnaitre les différents rôles joués. Ici, c’est la mise en scène qui permet de souligner le contraste entre ce qui est réel et ce qui était attendu.

La théorie du faux-semblant allusif

La théorie du faux-semblant allusif par Kumon-Nakamura, Glucksberg et Brown (1995) est l'une des théories les plus abouties. Selon ses auteurs, deux traits seraient nécessaires et suffisants pour décrire l’ironie : l’allusion et le faux-semblant.

Comme la notion de « rappel » de Kreuz et Glucksberg (1989), l'allusion n’est pas simplement une référence à un propos ou un événement passé mais renvoie spécifiquement à une divergence entre ce qui était attendu et ce qui est en fait. L’important n’est plus le décalage entre le dit et le signifié mais entre « ce qui est dit » et « ce qui aurait dû être dit au regard du contexte ». Néanmoins, contrairement à Kreuz et Glucksberg, Kumon-Nakamura et ses collaborateurs ne supposent pas qu'un rappel explicite à un événement antérieur est nécessaire, une simple allusion suffit.

Le faux-semblant renvoie à l'idée que les énoncés ironiques sont caractérisée par une « insincérité pragmatique ». il s’agit pour le locuteur de transgresser délibérément et ouvertement l’une des règles pragmatiques (en général, la condition de sincérité, voir Searle, 1969). Selon les auteurs, le concept d’insincérité pragmatique est beaucoup plus heuristique pour décrire l’ironie que le principe de négation du sens littéral (directe ou indirecte) qui prévaut dans la perspective gricéenne classique. Pour juger de l’ironie d’une phrase, il ne faut pas tant s’intéresser à si elle est vraie ou fausse au regard du contexte (ce qui est ou ce qui n’est pas), mais à si elle est sincère ou insincère. L’insincérité pragmatique distingue efficacement l’ironie des métaphores ou des demandes indirectes qui sont jugées sincères. Néanmoins, cette théorie du faux-semblant allusif a été l'objet de critiques car jugée encore trop restrictive (Utsumi, 2000)

Traits principaux

De cette revue des différentes théories ressort que :

La majorité des énoncés ironiques transgresse directement une des maximes conversationnelles de Grice (souvent la maxime de qualité). Au minimum, on peut considérer que les énoncés ironiques sont des énoncés pragmatiquement inadéquats, délibérément « mal formés ».

Si l’ironie s’exprime bien via un décalage entre le dit et le signifié, ce qui la caractérise surtout par rapport aux autres formes de langage non-littéral, c’est l'allusion à un décalage entre un état de fait attendu, désiré et la réalité. L’ironie dépend souvent du fait que les choses ne tournent pas toujours comme nous l’espérions ou comme nous l’attendions (souvent de manière négative, parfois de manière positive).

L’ironie exprime l’attitude du locuteur, le plus souvent une attitude critique (liée à la désillusion). Il peut arriver qu'un locuteur souhaite énoncer un compliment sous forme de critique (astéisme) mais c'est assez rare. Certains auteurs défendent l'idée que l'ironie est négative et critique par essence (Kerbrat-Orecchioni, 1976; Wilson & Sperber, 1992) ce qui exclut que l'astéisme soit une figure de style ironique. De ce point de vue, l'ironie trouverait son point culminant dans le sarcasme.

Les fonctions de l'ironie

Dans la communication quotidienne

L'ironie s’utilise essentiellement dans des situations où le locuteur souhaite véhiculer une attitude critique à l’égard d’une situation, d’un objet ou d’une personne. Le principal intérêt de produire un énoncé critique ironiquement plutôt que littéralement serait de modifier l’intensité de la critique sous-jacente à l’énoncé. Si la plupart des chercheurs s’accordent sur ce point, ceux-ci sont divisés sur la question de savoir si l’ironie va nuancer la critique ou au contraire la rendre plus saillante.

L’hypothèse de la nuance. Développée par Shelly Dews (1995), l’hypothèse de la nuance (Tinge hypothesis) suppose que l’ironie permet d’adoucir, de nuancer la portée évaluative d’un message comparée à sa version littérale. Dans leurs études, les auteurs démontrent que les critiques ironiques sont perçues comme étant moins critiques que les critiques littérales. À l’inverse, les compliments ironiques sont perçus comme étant moins élogieux que leurs équivalents littéraux. De ce point de vue, l’ironie permettrait de « sauver la face ». Le terme « face » est ici utilisé dans le sens que lui donne le sociologue Erving Goffman (1974), c'est-à-dire l’ensemble des images valorisantes que l’on tente de construire de soi et d’imposer aux autres lors d’une interaction. Dire « Ne m’aide pas surtout ! » plutôt que « Aide-moi ! » permet d’éviter de donner un ordre et de passer pour une personne directive, rustre et impolie (ce qui est menaçant pour notre face). C’est pour cette même raison que l’on préfèrera souvent une demande indirecte (« Auriez-vous du sel, s’il vous plaît ? ») à une demande directe (« Donnez-moi du sel ! »).

L’hypothèse de l’ironie agressive. À l’opposé de l’hypothèse de la nuance, un certain nombre de chercheurs défendent l’idée selon laquelle l’ironie permet d’accentuer une critique. L’idée a été développée pour la première fois par Sigmund Freud (1905). Pour cet auteur, le choix de la non-littéralité permet d’exprimer une agressivité qui aurait été socialement inacceptable énoncée littéralement. L’idée a été reprise et soutenue expérimentalement par des auteurs plus contemporains (Colston, 1997).

Il semble que l’ironie puisse remplir les deux fonctions (atténuer et accentuer) selon des critères difficiles à arrêter.

L’ironie a d’autres fonctions que la modification de l’intensité de la critique mais ces fonctions ne sont pas communes à tous les énoncés ironiques. Ainsi un certain nombre d’énoncés ironiques permettent à ceux qui les produisent d’avoir l’air drôle, souvent parce que dire l’inverse de ce qui est attendu est surprenant et incongru. Un autre intérêt de l’ironie, qui pourrait justifier son utilisation dans certains cas, est qu’elle peut être ambigüe. Ainsi, elle permet à un locuteur de signifier quelque chose sans le dire directement, laissant à ses interlocuteurs la responsabilité de l’interprétation. De ce point de vue, l’ironie est une forme de langage non-littéral privilégiée pour les discours transgressifs. En dernier recours, un locuteur ayant produit un énoncé transgressif de manière ironique pourra arguer que son discours était à prendre au premier degré quant à l’inverse un locuteur ayant produit un discours explicitement raciste ou sexiste, pourra prétendre qu’il ironisait. L'aspect parfois ambigu de l'ironie peut aussi permettre de véhiculer des messages entre initiés : ceux qui saisissent l’ironie se reconnaissent mutuellement, ce qui renforce la cohésion sociale.

Dans la littérature

L’ironie est une manière de persuader quelqu’un en vue de faire réagir un lecteur, un auditeur ou un interlocuteur. Elle est en outre utilisée pour dénoncer, critiquer quelque chose ou quelqu’un. Pour cela, le locuteur décrit souvent la réalité avec des termes apparemment valorisants, dans le but de la dévaloriser. L’ironie invite donc le lecteur ou l’auditeur à être actif pendant sa lecture ou son audition, à réfléchir et à choisir une position. Les genres concernés où l'ironie est omniprésente sont :

le conte philosophique (ex. : Voltaire) ;

le roman épistolaire (ex. : Montesquieu) ;

la satire (ex. : Bossuet) ;

le pamphlet (ex. : Voltaire) ;

la critique littéraire ;

l’article, l’article de presse (ex. : Diderot) ;

le billet d’humeur ;

l’essai (ex. : Montaigne) ;

la fable (ex. : La Fontaine) ;

le dialogue, le monologue (théâtre) (ex. : Molière) ;

l’autobiographie, les mémoires (ex. : Rousseau, Saint-Simon, Sainte-Beuve).

La compréhension de l'ironie verbale

La compréhension des énoncés ironiques constitue une énigme passionnante en psycholinguistique. En effet, ces énoncés sont non-littéraux (la compréhension de ce qui est dit ne donne pas accès à ce qui est signifié) et aucun code (au sens de Sperber et Wilson, 1986) ne relie logiquement ou conventionnellement le dit au signifié. L'erreur commune est de considérer que le sens ironique d'un énoncé correspond à l'inverse de son sens littéral. Cette stratégie conduit à des aberrations dans la plupart des cas. Imaginons un couple se rendant en visite chez des amis. Le plan fourni par ces derniers est confus et ils arrivent avec plus d’une heure de retard. L'homme dit à son hôte : « Heureusement que tu nous avais donné un plan, on aurait pu se perdre sinon ». L'énoncé est clairement ironique et le sens ironique ne correspond pas du tout à l'inverse du sens littéral. Le lien entre le dit et le signifié n’est pas non plus analogique (comme c’est le cas pour les métaphores) ou conventionnel (expressions idiomatiques)

Ces caractéristiques des énoncés ironiques font de l'ironie verbale un phénomène résolument pragmatique. Cela signifie que la construction de la signification ironique par les interlocuteurs est le produit d'inférences sur le signifié à partir du sens littéral et surtout du contexte d'énonciation. Par exemple, l'énoncé ironique « Quel temps magnifique ! » ne peut être interprété adéquatement que si l'on sait qu'il pleut à verse.

La compréhension de l'ironie impliquerait classiquement deux étapes de traitement (Grice, 1975) :

Dans une première étape, il s'agit pour l'auditeur de comprendre que le locuteur est ironique et qu'il lui faut rejeter le sens littéral et chercher le sens implicite (ironique) de l'énoncé. Cette étape est fondamentale et un échec à ce stade conduit à prendre au premier degré un énoncé qu'il fallait comprendre au second degré. Pour comprendre que le locuteur est ironique, l'auditeur va s'appuyer sur un certain nombre d'indices, les « marqueurs de l'ironie », qui, juxtaposés avec la signification littérale de l'énoncé, vont produire une incongruité plus ou moins manifeste. Cette incongruité marque l'écart entre la réalité et les attentes du locuteur. L'énoncé « Quel temps magnifique ! » ne sera interprété ironiquement que s'il pleut. Le marqueur de l'ironie est alors le contexte situationnel. Mais les marqueurs de l'ironie ne sont pas uniquement dans la situation, il peut d'agir de la prosodie employée par le locuteur, son expression faciale ou encore des marques structurales (emploi de superlatifs), souvent une combinaison de ces différents marqueurs. Communiquer son attitude ironique peut se faire de manière très simple, y compris en dehors de toute interaction verbale, à la condition de produire une incongruité : si quelqu'un fait tomber son plateau à la cantine et que vous applaudissez, ce signal positif sera interprété comme étant ironique pour la simple raison qu'il n'y a aucune raison d'applaudir sincèrement quand quelqu'un fait tomber son plateau. À l'écrit, en l'absence de plusieurs marqueurs de l'ironie (expressions faciales, prosodie), l'ironie est généralement difficile à identifier sauf si les interlocuteurs possèdent un solide contexte de connaissances partagées. Pour cette raison, il a été proposé l'utilisation d'un signe de ponctuation spécifique, le point d'ironie pour identifier les phrases à interpréter au second degré.

Une fois reconnue l'attitude ironique du locuteur et rejetée la signification littérale, l'auditeur doit construire une représentation de la signification ironique de l'énoncé. Cette représentation, qui est le fruit des inférences que produit l'auditeur, n'est donc toujours qu'une hypothèse sur l'intention de communication réelle du locuteur (qu'a-t-il voulu signifier ?). Ces hypothèses sont généralement rapides à produire et pertinentes dans la mesure où l'ironie est souvent utilisée dans des situations où l'écart entre les attentes communes (du soleil pour un pique-nique) et la réalité (la pluie) est patent. Dans les cas où le locuteur cherche délibérément à produire de l'ambiguïté (pour au moins une part de l'auditoire), la fabrication de ces hypothèses peut être plus épineuse et conduire à des quiproquos. La compréhension du sens implicite des énoncés ironiques repose ainsi principalement sur les connaissances encyclopédiques que les interactants partagent à propos du monde, des normes, des attentes communes des gens, etc.

Un tel modèle en deux étapes a pu être critiqué par les partisans d'un modèle où l'auditeur accéderait directement au sens ironique en une seule étape (Gibbs, 1986).

D'un point de vue développemental, l'ironie est la forme de langage la plus difficile à acquérir par les enfants. Si l'on trouve trace de compréhension des métaphores vers l'âge de 3 ans, il faut attendre l'âge de 5-6 ans pour un début de compréhension de l'ironie qui ne sera pas complet avant l'adolescence (Andrews, Rosenblatt, Malkus et Gardner, 1986).

L'ironie situationnelle

L’ironie situationnelle (ou ironie de fait) renvoie aux situations, aux états du monde, qui sont perçus comme étant ironiques comme pourrait l’être une caserne de pompiers qui brûle. Ce type d'ironie est généralement non intentionnel et s'impose par le télescopage de deux réalités antagonistes. On la qualifie habituellement d’« ironie du sort ». De même, l'« ironie cosmique » est une ironie situationnelle donnant l'impression que le destin s'acharne sur un personnage. Elle s'opère à travers une répétition d'évènements positifs ou négatifs.

Autres formes d'ironie

Ironie socratique

L'ironie socratique est une forme d’ironie où l’on feint l’ignorance, afin de faire ressortir les lacunes dans le savoir de son interlocuteur.

Étymologiquement, le terme « ironie » est un concept de rhétorique qui provient du grec εἰρωνεία (eironeia), qui signifie « ignorance feinte » (une technique souvent employée par le philosophe grec Socrate), de είρων (eiron), celui qui pose une question en se prétendant crédule (une question rhétorique), et du verbe είρειν (eirein) signifiant « parler ». Ce verbe είρειν est lui-même probablement issu de la racine indo-européenne *wer-, « dire ». Soeren Kierkegaard a consacré sa thèse à l'ironie socratique. À la suite de Henri Bergson, Vladimir Jankelevitch a consacré de brillantes pages à la distinction que l'on doit faire entre celle-ci et l'humour. On pourrait, à ce sujet, citer un autre épigone de Bergson, Gilles Deleuze.

Ironie dramatique

L’ironie dramatique est caractérisée par la position d’un personnage qui ignore un événement important connu du public. Par exemple, dans le film Les Lumières de la ville (Charlie Chaplin, 1931), le public sait que Charlot n'est pas millionnaire mais pas la jeune fleuriste non voyante qui le croit riche. Le décalage entre le savoir du public et la croyance de la jeune femme entraîne l'ironie dramatique.

Ironie romantique

L’ironie romantique concerne avant tout la manière dont l’art se met lui-même en scène, en rompant l’illusion de réel.

« Vous devez penser : Ah, cette histoire est enfin finie. Mais non, elle continue encore. »

L’ironie aujourd’hui

Hégémonie de l’ironie : suspicion envers l’ironie à cause de son omniprésence?

Aujourd’hui, des comédiens comme Steve Martin parlent du ton sardonique comme d’un « véritable virus », des journaux vont jusqu’à dire que l’ironie « pervertit l’esprit des jeunes » . Récemment, une tendance s’est développée, d’abord dans les pays anglo-saxons et puis aussi en France, de se méfier de l’ironie. Souvent, dans ces discussions, l’on préfèrera « l’humour sincère » à une ironie perçue comme cassante, ou « méchante » . Le colloque « Hégémonie de l'ironie ? » propose un panorama de réflexion pour comprendre cette évolution.

« Que la plus grande part -sinon la totalité- de la littérature récente puisse être placée sous le signe de l’ironie, on peut croire qu’il ne reste plus grand monde aujourd’hui pour en douter […]. On peut se demander toutefois si ce triomphe -dans la critique comme apparemment dans les œuvres- n’est pas ce qui peut la rendre aujourd’hui suspecte. »

La rebelle par trop triomphante

Trois voix de jeunes écrivains illustrent cette évolution : Jedediah Purdy, un intellectuel conservateur, David Foster Wallace, un écrivain et polémiste américain et David Eggers, chef de file de Mc Sweeney’s.

Jedediah Purdy

En 1999, Jedediah Purdy écrit For common things, ouvrage qu’il présente comme « une lettre d’amour au monde entier » . Né à Chloe, en West-Virginia rurale, il a reçu l’enseignement à domicile avant d’obtenir des diplômes à Harvard et Yale. Ce jeune homme d’orientation manifestement conservatrice pose que l’ironie d’aujourd’hui est une maladie qui a infesté la société américaine.

« [We need to] understand today’s ironic manner. There is something fearful in this irony. It is a fear of betrayal, disappointment, and humiliation and a suspicion that believing, hoping or caring too much will open us to these. Irony is a way of refusing to rely on such treacherous things. […] Nothing will ever surprise us. »

Selon Purdy, là où règne l’ironie — politique, enseignement, médias, affaires —, l’espoir et la sincérité disparaissent, les convictions pures s’effritent sous l’effet du cynisme. Il propose un engagement personnel et inconditionnel de tous pour renverser la vapeur.

David Foster Wallace

David Foster Wallace livrait, lui aussi, une étude des effets secondaires de l’ironie dans A Supposedly Fun Thing I’ll Never Do Again (1997). Wallace pose que l’ironie est la « marque d’un grand désespoir », comme l’affirmait déjà Purdy. Mais là où Purdy fait référence à Montaigne et Thoreau, Wallace observe l’ironie dans son environnement quotidien, en analysant des publicités des voitures Isuzu et des séries télévisées comme Mariés, deux enfants.

« Most likely, I think, today’s irony ends up saying : « How totally banal of you to ask what I really mean. » Anyone with the heretic gall to ask the ironist what he actually stands for ends up looking like an hysteric or a prig. And herein lies the oppressiveness of institutionalized irony, the too-successful rebel […] »

Wallace fut un des premiers à souligner à quel point l’ironie s’est compromise avec la société de consommation, jusqu’à en devenir le mode de communication dominant.

Dave Eggers

L’omniprésence actuelle de l’ironie est également critiquée depuis un angle surprenant. Fondateur du collectif ludique Mc Sweeney’s, Dave Eggers écrit dans un style où les remarques légères foisonnent. Pourtant, Eggers a réagi dans A heartbreaking Work of staggering Genius contre cette étiquette ironique qu’on ne cessait de lui coller.

« Irony and its malcontents: This section should be skipped by most, for it is annoying and pedantic, and directed to very few. […] When someone kids around, it does not necessarily mean he or she is being ironic. That is, when one tells a joke, in any context, it can mean, simply, that a joke is being told. Jokes, thus, do not have to be ironic to be jokes. […] Irony is a very specific and not at all interesting thing, and to use the word/concept to blanket half of all contemporary production. (To) refer to everything odd, coincidental, eerie, absurd or strangely funny as ironic is, frankly, an abomination upon the Lord. »

Le ton volontairement enjoué d’Eggers peut fourvoyer le lecteur sur la sincérité de son propos ; à l’étiquette d’ironiste, il préfère incontestablement celle d’humoriste, c’est-à-dire « just kidding ».

中文百科

反讽法、反语(irony),为说话或文章时一种带有讽刺意味的语气或写作技巧,文学上常称为倒反法,字面上不能了解其真正要表达的事物,而真义正好是字面上意涵的反面,通常需要从上下文及语境来了解其用意。

例如胡适《母亲的教诲》「你没有老子,是多么得意的事。」事实上,丧父是一件悲哀之极的事。又如朱自清《背影》其中的一句:「我那时真是太聪明了」,单从字面上所能理解的是我太「聪明」了,然而作者要表达的是:「太不聪明了」。

反讽的种类

语言式反讽

语言式反讽是指语言上的意思跟心中含义的差别, 那就是说字面上的意思跟说话人想要表达的意思相反。 例如:“什幺东西与混泥土一样柔软,” 语言式反讽是最反讽简单的一种,并且跟讽刺相近,两者之略有不同便在于讽刺的侵略性。 语言式反讽跟情景式和戏剧性反讽的不同在于语言式反讽是说话的人有意识造成的。

情景式反讽

情景反讽是当从你所期望的相反的东西发生。再说, 情景反讽的意味是什么预期和实际发生的是不同。 每个人都有自己的想法每一个物体或生物的做什么。 例子包括: "救护车撞人" - 救护车的主要任务是救人如此受损的人可以接受治疗和治愈得更快。这是情景反讽,因为救护车存在的理由就是为了救人,但它最终反而害伤了人。 "消防站燃烧" - 消防战士的工作场所是消防局。所有消防专家在这里工作,并准备将居民从火中救出。因此,没有人期待消防站有火。这是情景反讽,因为没有人会想到消防站燃烧。 “猴子从树上掉下来” 这是日语里面的成语,一样是情景反讽的好例子,因为猴子一般善于爬树,因此没有人会想到猴子从树上掉下来。

戏剧式反讽

戏剧式反讽是一个叙事方式,用于让读者达到比人物多的知识。作家用故事的结构表达戏剧式反讽。作家要让读者知道对人物或者情节有显着性的事情。然后人物的言行对读者的意义变化,连反对读者的知识。戏剧式反讽最联想的文学方式是剧场艺术,但是所有的文学和表达艺术都有戏剧式反讽的例子。

西方的文学中最多戏剧式反讽的例子是从悲剧来的。索福克勒斯写的《俄狄浦斯》是最有名的戏剧式反讽例子之一。《俄狄浦斯》的读者在第一幕已经知道俄狄浦斯的生活背景,虽然俄狄浦斯自己都不知道。他每一次以为有所建树,读者知道他的行动特别糟糕。到最后一幕,俄狄浦斯终于知道他是谁,而且他的有所建树实际上不是好事,然后自杀。

中国的文学中也有戏剧式反讽的例子, 但是在中国的文学中,戏剧式反讽最联想喜剧。中国明代,凌蒙初写的《丹客半黍九还富翁千金一笑》把戏剧式反讽用于使读者笑。这本短篇故事关于炼金术迷人两次被一样的坏人欺骗,而且还觉得他碰到的问题就是厄运。最后,虽然读者知道他上当了,他还是特别高兴。

反讽的误用

因为反讽的定义与用法错综复杂所以有不少人把他误解为巧遇的一种。举例子说,朋友偶然在路上见面的时候说 “这是我第三次碰到你,给我带来一点的反讽感。” 语言式和戏剧性的反讽用法简单,可是情景式反讽比较有弹性,所以常有人运用它的时候会误用。 流行文化中也通常有歌手和艺术家误解反讽的意义。比如说,艾拉妮丝·纳丁·莫莉塞特的歌曲 “不就有反讽感吗?”里面有好几次把巧遇误解为情景式反讽,例如:“有老头98岁了,抽奖赢得了大笔钱,第二天就死了…… 不就有反讽感吗?

生活实例

「尚书大人还真机灵,风往哪吹,你就往哪倒,真是佩服、佩服。」(香港电影《九品芝麻官》)

法法词典

ironique adjectif ( même forme au masculin et au féminin, pluriel ironiques )

  • 1. caractérisé par l'intention délibérée de se moquer Synonyme: railleur

    dresser un portrait ironique de la société

  • 2. qui pratique une manière de se moquer par un ton ou une attitude exprimant le contraire de ce qu'il veut faire entendre

    un observateur ironique et grinçant de la vie quotidienne

  • 3. qui paraît prendre plaisir à être contraire (soutenu)

    être la victime de circonstances ironiques

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