Pour ces raisons au moins, le Serpentaire (Ophiuchus) n'a donc jamais fait partie des éléments astrologiques utilisés dans la pratique astrologique courante des astrologues traditionnels, contrairement aux constellations et/ou signes du zodiaque, qui sont connues depuis l'Antiquité. (Cela n'ôte rien à la signification mythologique qui est attachée à ce symbole).
En résumé, si les astrologues contemporains ne tiennent pas compte des changements dans le découpage du ciel introduits par les astronomes des siècles modernes, c'est parce que ces changements ont été effectués pour de simples raisons de facilitation de la pratique astrocartographique, et non pas pour des raisons astrologiques.
Ce ciel, avec les cycles qu'il recèle, les astrologues l'observent depuis plusieurs millénaires, selon leurs propres critères, qui sont basés sur des besoins différents de ceux de l'astronomie, comme celui de se fixer sur les saisons pour établir les signes (d'où le nom de tropical, pour le tropique du cancer et celui du capricorne, qui commencent le cancer et le capricorne selon ce système), opposé au zodiaque sidérale, qui lui est conforme à l'astronomie.
Le problème posé est qu'en supprimant le rapport entre constellations et signes, on nie la causalité entre les deux. Le phénomène mystique, certes peut-être incompris mais censé être réel, de l'influence desdites constellations sur les personnalités et les évènements ne compte plus. On devrait observer empiriquement un décalage de correspondance des personnalités à leurs signes respectifs par générations comparativement à ce qui est décrit sur le papier.
Problème des saisons
Le symbolisme des signes astrologiques est lié à la saison prévalente dans l'hémisphère nord (le Bélier est le signe du printemps, le Capricorne est le signe de l'hiver, etc.), mais dans l'hémisphère sud, les saisons sont inversées, ce qui n'est pas sans poser un problème quant à la validité du modèle astrologique. Les partisans de l'astrologie sidérale trouvent là un argument pour défendre leur cause. Un partisan de l'astrologie tropicale, François Villée, résout ce problème en disant que chaque signe a un signe opposé qui lui est complémentaire dans sa façon principale d'aborder l'existence, d'où la nécessité de « travailler non pas par signe mais par axes de deux signes opposés et complémentaires »
Confrontation avec un échantillon témoin
Contrairement à des pratiquants d'autres disciplines ésotériques, certains astrologues annoncent qu'ils peuvent prévoir, notamment, des événements très précis et facilement vérifiables. En ce sens, des protocoles de tests permettant de les mettre à l'épreuve sont aisés à mettre en place. Ces protocoles comparent les prévisions des astrologues sur des sujets précis à des prévisions aléatoires émises par des sceptiques ou des ordinateurs. Les prévisions des astrologues sont alors validées si elles sont de meilleure qualité que les prévisions aléatoires. On peut citer le test sur vingt-deux prévisions de l'an 2000 entre Elisabeth Tessier qui écrit régulièrement qu'elle situe son niveau de réussite à 80 %, voire 90 %, un sceptique et un ordinateur. Résultat : Ordinateur huit réussites, Elisabeth Tessier et Sceptique sept réussites. De nombreuses expériences de ce type ont eu lieu.
Le cercle zététique de l’université de Nice a créé le Défi zététique international. L’intérêt de ce dernier test est qu’en échange d’un test gratuit, l’astrologue reçoit 200 000 euros en cas de succès. Comme le risque financier est nul pour un gain potentiel énorme, on peut estimer que les astrologues ne se présentant pas à ces tests ne croient pas à leur don. Après quelques années de fonctionnement, très peu d’astrologues ont concouru, le test fut arrêté faute de combattants. Toutes disciplines confondues, il y a eu 250 tests et aucun réussi.
Un autre test réalisé sur cent personnes qui jugeaient l'exactitude des prévisions que l'on faisait sur eux montrait que les astrologues avaient exactement le même taux de succès qu'un système aléatoire.
Approche statistique
Effet Mars : Distribution de Mars dans le ciel de naissance d'athlètes, d'après Gauquelin.
En 1993 paraît dans Les cahiers conditionnalistes une étude statistique non scientifique qui vise à démontrer une corrélation entre les aspects Mercure-Saturne et les qualités de joueur d'échecs.
L'astrologie statistique est d'ailleurs une activité très marginale, dont les principes méthodologiques de base ne sont pas nécessairement (re-)connus des astrologues.
Question des succès prédictifs
Les prédictions et les conjectures astrologiques sont soumises à la double question de la précision de l'information formulée et de la subjectivité de son destinataire. Il semble intéressant pour qui manipule les résultats d'une prédiction d'analyser le degré d'information qu'elle contient, c’est-à-dire à la fois son caractère informatif réel (voir effet Barnum) et la quantité d'éléments présentés.
Plusieurs éléments cités aux points précédents (confrontation à un échantillon témoin et approche statistique) apportent une explication objective à l'existence de nombreux succès prédictifs de la part des astrologues.
En effet, l'illusion statistique qui consiste à ne présenter que les « succès » (cas des fraudes caractérisées) soit à ne se souvenir que des prédictions efficientes (phénomène purement psychologique) explique de façon rigoureuse une partie réelle des succès présents dans l'imaginaire populaire.
Par ailleurs, certains succès prédictifs s'expliquent par la probabilité objective de l'occurrence d'un évènement.
Exemple fameux : prédire la mort d'un pape dans l'année, durant les dernières années de la vie de Jean-Paul II, était pour les astrologues un pari apparemment facile au vu de la très mauvaise santé du souverain pontife. Sa longévité a infirmé année après année ces prédictions, présentées comme solides. Il est à noter que l'année de sa mort, ces mêmes astrologues pouvaient comptabiliser cette prédiction comme un « succès ».
Les bilans prédictifs des astrologues (récapitulation des prédictions justes, au terme d'une série de séances ou d'une année) ne présentent généralement que les « succès » prédictifs, occultant les erreurs. Si l'on suppose la précision égale des prédictions, cette comparaison s'avèrerait pourtant intéressante. La constitution d'un grand nombre de ces bilans prédictifs par les zététiciens démontre, selon le modèle présenté plus haut, que les succès sont attribuables au hasard dans tous les cas étudiés.
Les résultats étant toujours présentés comme liés au « talent » et à l'expérience de l'astrologue (pour être recevable aux yeux de ses défenseurs, l'analyse doit être faite par un « praticien compétent »). Dès lors, il est impossible d'étudier les méthodes astrologiques actuelles selon les critères scientifiques de reproductibilité.
Cet aspect est vivement critiqué par les sceptiques, cet argument précis étant justement utilisé par les charlatans pour opérer une sélection a posteriori de leurs prédictions.
Il a été démontré par Henri Broch que la variabilité des résultats présentés par des sujets réputés doués correspond précisément aux résultats de prédictions « aléatoires ». Cette démonstration, très facilement reproductible, est consultable dans l'ouvrage Devenez sorcier, devenez savant.
Cependant, au sujet de ce livre et des démonstrations qu'il contient, on peut remarquer que Bertrand Méheust, dans son ouvrage 100 mots pour comprendre la Voyance, critique les méthodes zététiciennes, en particulier celles qui sont pratiquées dans l'ouvrage Devenez sorcier, devenez savant, et estime que, dans leur livre, Henry Broch et Georges Charpak citent principalement des expériences spontanées de la vie courante, facilement discréditables, et ignorent l'existence de chaires universitaires de parapsychologies (et donc de travaux parapsychologiques de niveau universitaire) dans beaucoup de pays développés (mais pas en France, cependant) :
« Les auteurs ne se proposent pas d'examiner les travaux de la métapsychique, ce qui aurait été une entreprise constructive. Ils se proposent plutôt de ruiner, dans l'esprit du lecteur non averti, l'idée même qu'une telle entreprise eu pu avoir l'intérêt le plus ténu, en se gardant de lui présenter les éléments qui lui permettraient d'utiliser son jugement. En traitant le sujet sur un ton léger, ils font passer le message qu'il est sans consistance. [...] Les exemples sont toujours pris dans le répertoire non-épuré de la vie quotidienne ; ils ne mettent jamais en scène des parapsychologues au travail dans des situations construites, mais des observateurs naïfs en train de se divertir dans un salon à la fin d'une repas (p. 48). Après avoir ainsi campé l'adversaire, il leur est aisé de dénoncer l'appel universel à l'"expérience personnelle", et l'illusion qu'elle puisse constituer une preuve (p. 38). En bref, ils se comportent comme des experts qui pour accabler la compagnie des eaux, se débrouillent pour effectuer leurs prélèvements en amont de l'usine d'épuration, au lieu de le faire en aval. Tout est l'avenant dans "Devenez sorcier, devenez savant". Une telle manière de faire relève plus de l'idéologie que de la science. »
Comportements induits par la croyance en l'astrologie
Selon la revue Sciences et pseudo-sciences, la croyance en l'astrologie pourrait induire une modification significative des comportements de ses adeptes conformant leurs actions avec les « prédictions » de l'horoscope.
Autres fondements pour l'astrologie
En parallèle à l'astrologie traditionnelle ou traditionaliste, il existe d'autres courants de pensée.
Celui des astro-psychologues, qui développent une astrologie basée sur les théories de la Psychologie et la Psychanalyse.
Ce courant rejette la démarche scientifique appliquée à l’astrologie, et en récuse le bien-fondé.
Carl Gustav Jung défend les concepts de symbolisme, de synchronicité et d’archétype, et craint que « l’influence niveleuse des grands nombres» rende impossible de prouver quelque chose par la méthode statistique dans le domaine de l’astrologie.
Dane Rudhyar, promoteur d’une astrologie humaniste, déclare que « l'astrologie n'a pas pour objet principal et immédiat de prédire des événements sous forme de probabilités statistiques, mais d'enseigner […] l'ordre et la « forme » qui font le sens de l'existence individuelle et des luttes jalonnant le chemin de la réalisation de soi ».
Le corpus astrologique devrait ainsi être considéré comme une "modélisation" empirique, établie génération après génération, de la relation de l'être humain avec l'Univers. L'astrologie placerait l'être humain au centre de son questionnement, et ainsi donc, quand elle se centre sur la Terre et non sur le Soleil, même à l'heure où l'on sait que la terre n'est pas le centre du système solaire, elle ne fait que poursuivre sa propre "logique" ou étayer la cohérence de son "logos".
C'est pourquoi, dans le cadre de ce courant de pensée, on peut affirmer que l'être humain sur la Terre reste le postulat de base de la "science" astrologique, qui reste fondamentalement géocentrique (et non héliocentrique). Du moins tant que l'être humain continuera à n'habiter que sur Terre. On peut alors résoudre le problème du décalage du référent de l'astrologie (le Zodiaque tropique) avec la réalité physique qui a fait dire aux astronomes que l'astrologie n'a rien de "scientifique"; car ces derniers ne se réfèreraient qu'à "leur" cohérence, et non à celle de l'astrologie qu'ils méconnaissent le plus souvent.
Pour certains astrologues, ce décalage ferait sens (sauf pour l'école sidéraliste, qui ne se fie qu'aux constellations), et serait même fondamental. Car c'est sur ce décalage, dû à la précession des équinoxes, que se fonde leur théorie des âges ou ères astrologiques, dont la fameuse Ère du Verseau à venir.
Astrologie et chamanisme
Selon Laurence Larzul, c'est dans une nouvelle mouvance d'esprit, née des Rencontres d'Eranos, (lieu de rencontre de Jung et d'autres personnes dont l'influence a été majeure sur la pensée scientifique du XX siècle, avec notamment "le père" de l'histoire des religions : Mircea Eliade), ainsi que Wolfang Pauli, l'un des pères de la théorie quantique, que s'inscrirait l'astrologie contemporaine.
En conformité avec son école, qui affirme tenir davantage à la connaissance de soi qu'à la prédiction, Laurence Larzul est en effet revenue à une considération plus "chamanique" du rôle de l'astrologue. Ceci jusqu'à voir en l'astrologie une forme de « chamanisme évolué », puisque cette connaissance serait fondée sur l'observation des corrélations entre la nature terrestre et les phénomènes cosmiques.
Se heurtant à la controverse, tant face à la science qu'à la religion, elle affirme que la résurgence de la conscience chamanique fait un pont permettant de sortir de l'impasse des sempiternelles querelles occidentales liées à son héritage judeo-chrétien, et permettrait de mieux comprendre le rôle de l'astrologue et de l'astrologie dans la société.
Selon ses dires, la libération de l'« ethnocentrisme » occidental qui aurait opposé science et religion dans un débat et un rapport de force où l'astrologie a trop longtemps joué le rôle de bouc émissaire permettrait de reconsidérer le rôle de l'astrologue.
Elle rappelle qu'à son origine, l'astrologue était « prêtre », faisant le pont entre le ciel et la terre, tout comme le chaman qui aurait pour charge traditionnelle de protéger son environnement des forces naturelles.
Cette nouvelle vision des choses, propre au XXI siècle , émergerait notamment du fait de l'ouverture à l'Est et de la chute du mur de Berlin .
Notons que depuis 1999 le chamanisme est reconnu comme religion officielle en Bouriatie, où les chamanes officient à l'égal des lamas tibétains. Ainsi, on parle à présent avec davantage de respect des "peuples premiers" perpétuant une tradition chamanique. Un article du monde diplomatique en fait état.
Ce renouveau chamanique favoriserait un "ressourcement" de la pensée européenne. À l'heure où la psychanalyse s'ouvrirait au chamanisme, l'astrologie régénèrerait ses sources, au-delà du bassin méditerranéen.
La résurgence de l'astrologie au XX siècle doit sans aucun doute beaucoup à la laïcité, qui la protège des divers anathèmes jetés sur elle, tant par la religion que par la science .
Toujours selon Laurence Larzul, la (frêle) conscience écologique qui émerge à notre époque inviterait à reconsidérer sous un autre angle ce que la science verrait depuis longtemps d'un œil sarcastique, à la suite des Lumières. Car ce que la science aurait longtemps considéré comme primitif et synonyme d'archaïque, au sens péjoratif des termes, apparaîtrait aujourd'hui sous un jour plus novateur comme source d'enseignement pour notre époque.
Elle affirme donc que les connexions de l'astrologie avec le chamanisme pourraient expliquer pourquoi elle a toujours conservé son "assise" populaire, en accord avec un supposé inconscient collectif qui reconnaitrait, intuitivement et maladroitement, la valeur et le bien fondé de sa pratique ancestrale, et ce malgré les oppositions.
Aspect de sextil et points de Lagrange
Dans son livre Retour au zodiaque des étoiles, l'astrologue sidéraliste Jacques Dorsan a souligné que l'angle de sextil de soixante degrés, qui est à ses yeux « le Roi des Aspects », correspond aux points de Lagrange 4 et 5, notamment pour Jupiter et pour la Lune. Or 60 est divisible par 1, 2, 3, 4, 5, 6, 10, 12, 15, 20 et 30. Toute une théorie des aspects peut donc en découler.
Astrologie et société
Astrologie et pouvoir politique
Dans l'Antiquité romaine, alors même que l'astrologie est très populaire, les astrologues furent mis hors la loi par décret dès 130 av. J.-C. La « mode » astrologique continuant, l'empereur Tibère met en place une législation restrictive des pratiques divinatoires et impose des critères de qualité à la profession d'astrologue (sous la suggestion de son conseiller Thrasylle de Mendès, lui-même astrologue). Ces législations sont renouvelées un siècle plus tard par Hadrien, lui-même astrologue amateur.
On retrouve la même préoccupation mille ans plus tard, quand Alphonse X, auteur de traités astronomiques et astrologiques, édicte que « La divination du futur par les astres est autorisée pour les personnes correctement formées à l'astronomie ».
Jusqu'à la fin du XX siècle, en France, le Code Pénal comportait dans sa partie règlementaire l'article R. 34-5° sanctionnant « les gens qui font métier de deviner ou de pronostiquer ». Cet article a été supprimé par la réforme du code pénal, sous la présidence de François Mitterrand.
On peut néanmoins remarquer que la Loi sanctionne des pratiques et des faits, non des pensées : ces interdictions ne s'adressent donc pas à l'astrologie en tant que telle, mais aux troubles sociaux qu'entrainent les pratiques des charlatans qui s'appuient sur l'astrologie.
Astrologie et prédiction de l'avenir
L'idée de base de l'astrologie est que deux personnes nées le même jour à la même heure au même endroit connaîtront des parcours de vie parallèles, « mais relativement à leur point de départ respectif » (hérédité biologique, milieu d'origine, sexe, etc.).
Pour le grand public, la distinction entre astrologue et voyant est souvent floue.
Tous les astrologues ne prétendent pas dresser des prédictions formelles.
La Fédération Des Astrologues Francophones (FDAF) demande à ses membres de signer un code de déontologie qui interdit les prédictions formelles.
L'astrologue André Barbault a écrit qu'en astrologie individuelle, au vu de la multiplicité des plans sur lesquels peut s'exprimer une même tendance susceptible de « déplacement, de déviation, de refoulement ou de sublimation », « nous devons toujours placer le pronostic sur le plan intérieur, en termes de sentiments éprouvés » et non en termes d'événements précis.
Quant au point de vue du Christianisme sur l'astrologie, voilà une citation tirée d'un ouvrage paru aux Éditions du Lion de Juda: « une prophétie n'est accordée par Dieu que pour le bien d'une communauté, et donc des hommes qui la composent. Jamais elle ne cultivera un intérêt égoïste. ».
Problématiques philosophiques
Question du libre arbitre
Gravure de Claude Ptolémée.
Dans le Tetrabiblos, Ptolémée répond déjà à la critique centrale de l'astrologie, son lien avec le déterminisme, en affirmant : « Les astres inclinent mais n'obligent pas. » De même, il souligne l'importance de la situation de naissance du sujet (hérédité génétique et sociale) dans les interprétations : « Le ciel ne donne pas à l'homme ses habitudes, son histoire, son bonheur, ses enfants, sa richesse, sa femme… mais il façonne sa condition. »
Le relais de cette critique est pris par les théologiens, pour lesquels la doctrine astrologique met en danger la notion de responsabilité individuelle de l'homme face à ses actes. On trouve trace de cette préoccupation dès l'interdiction biblique (Deutéronome 18:10-12) : « On ne trouvera chez toi personne qui fait le métier de devin et de mage », interdiction relayée par les moqueries des prophètes (par exemple, Isaïe 47:12-14). Au V siècle, le concile de Tolède déclare « si quelqu'un croit devoir ajouter foi à l'astrologie ou à la divination, qu'il soit anathème. » Au XII siècle, Thomas d'Aquin écrit dans sa Somme théologique : « Beaucoup d'hommes obéissent à leurs passions, auxquelles le sage résiste. C'est pourquoi, le plus souvent, ce qui est prédit d'après l'observation des astres au sujet des actions humaines se vérifie », les « actions humaines » en question concernant par exemple les labours ou la navigation, sur laquelle il mentionne l'influence de la Lune. Mais il indique aussi reprenant un argument d'Origène : « il faut bien se garder de croire que la liberté de l'homme soit soumise à l'influence des astres ; car alors, il n'y aurait plus de libre arbitre, sans lequel les hommes ne feraient aucun acte de vertu, digne de récompenses, ni aucune mauvaise action qui méritât d'être punie. » Il s'oppose donc au déterminisme astral intégral, qui conduirait à la négation du libre arbitre et à l'idée d'une production planétaire (et donc hérétique) du divin (cf. Dante).
Pour le théologien, ce n'est pas l'idée que les astres puissent avoir une influence sur le comportement humain qui est en soi condamnable. Ce qui est « une abomination devant l'Éternel » (Dt 18:12) c'est d'accorder une importance absolue à cette éventuelle influence au point de suggérer que le destin « est écrit », et donc que les hommes ne sont pas libres.
« Loin de nous laisser impressionner par le déterminisme et par la fatalité que propagent les astrologues (même sans le vouloir), libérons-nous, et diminuons les astres. Qu'ils nous éclairent et nous aident, mais sans toucher notre pleine responsabilité et liberté. »
— Thomas d'Aquin, Lettre à Réginald de Piperno