La division ou embranchement des pinophytes (ou conifères), anciennement connue sous le nom de coniférophytes (ou Coniferophyta), ne comprend qu'une classe : celle des Pinopsida. Ce sont des plantes vasculaires à graines en cônes apparues sur Terre il y a 300 millions d'années, bien avant les feuillus. Tous les conifères existants sont des plantes ligneuses dont la grande majorité sont des arbres, les autres étant des arbustes. Les conifères les plus répandus sont les cèdres, cyprès, douglas, sapin, genévrier, agathis, mélèze, pin, séquoia, épicéa et l'if.
Les espèces de conifères peuvent pousser naturellement presque partout dans le monde, et sont fréquemment les plantes dominantes dans leur habitat. Cet embranchement est cependant sur le déclin et seules 650 espèces environ de conifères subsistent à l'heure actuelle.
Les conifères ont un important poids économique, principalement pour le bois d'œuvre et la production de papier.
Arbre phylogénétique des pinophytes
Liste des Familles
Lac des Chavonnes
Selon ITIS (classification classique):
division Pinophyta classe Coniferopsida ordre Coniferales famille Abietaceae (inclus par la classification phylogénétique dans Pinaceae) classe Cordaitopsida ordre Cordaitales classe Pinopsida ordre Pinales famille Araucariaceae famille Cephalotaxaceae famille Cupressaceae famille Pinaceae famille Podocarpaceae famille Taxodiaceae (inclus par la classification phylogénétique dans Cupressaceae) ordre Taxales famille Taxaceae classe Taxopsida
classe Coniferopsida ordre Coniferales famille Abietaceae (inclus par la classification phylogénétique dans Pinaceae)
ordre Coniferales famille Abietaceae (inclus par la classification phylogénétique dans Pinaceae)
famille Abietaceae (inclus par la classification phylogénétique dans Pinaceae)
classe Cordaitopsida ordre Cordaitales
ordre Cordaitales
classe Pinopsida ordre Pinales famille Araucariaceae famille Cephalotaxaceae famille Cupressaceae famille Pinaceae famille Podocarpaceae famille Taxodiaceae (inclus par la classification phylogénétique dans Cupressaceae) ordre Taxales famille Taxaceae
ordre Pinales famille Araucariaceae famille Cephalotaxaceae famille Cupressaceae famille Pinaceae famille Podocarpaceae famille Taxodiaceae (inclus par la classification phylogénétique dans Cupressaceae)
famille Araucariaceae
famille Cephalotaxaceae
famille Cupressaceae
famille Pinaceae
famille Podocarpaceae
famille Taxodiaceae (inclus par la classification phylogénétique dans Cupressaceae)
ordre Taxales famille Taxaceae
famille Taxaceae
classe Taxopsida
Sequoiadendron giganteum
Selon NCBI (classification phylogénétique):
division Coniferophyta classe Coniferopsida ordre Coniferales famille Araucariaceae famille Cephalotaxaceae famille Cupressaceae famille Pinaceae famille Podocarpaceae famille Sciadopityaceae (une seule espèce vivante non connue de la classification classique) famille Taxaceae
classe Coniferopsida ordre Coniferales famille Araucariaceae famille Cephalotaxaceae famille Cupressaceae famille Pinaceae famille Podocarpaceae famille Sciadopityaceae (une seule espèce vivante non connue de la classification classique) famille Taxaceae
ordre Coniferales famille Araucariaceae famille Cephalotaxaceae famille Cupressaceae famille Pinaceae famille Podocarpaceae famille Sciadopityaceae (une seule espèce vivante non connue de la classification classique) famille Taxaceae
famille Araucariaceae
famille Cephalotaxaceae
famille Cupressaceae
famille Pinaceae
famille Podocarpaceae
famille Sciadopityaceae (une seule espèce vivante non connue de la classification classique)
famille Taxaceae
Morphologie
Tous les conifères sont des plantes ligneuses et ont une croissance monopodiale (un tronc unique et droit avec des branches latérales), avec une forte dominance apicale. La taille des conifères mûrs varie de moins d'un mètre à plus de cent mètres. Les arbres les plus grands, les plus larges, les plus âgés sont tous des conifères. Le plus grand est un Coast Redwood, Sequoia sempervirens, avec une hauteur de 115,2 mètres. Le plus volumineux est un séquoia géant, Sequoiadendron giganteum, avec un volume de 1 486,9 m. L'arbre ayant le tronc le plus large est un cyprès de marais mexicain, Taxodium mucronatum, d'un diamètre de 11,42 mètres.
Records de durée de vie
Le plus âgé des arbres actuellement vivants connus était jusqu'en 2008 le Great Basin Bristlecone Pine, Pinus longaeva, de 4 700 ans (dit Mathusalem). Mais un arbre de la même espèce, baptisé « arbre Prométhée », tué par erreur par un rangers et Donal Rusk Currey parce que l'arbre ne semblait pas exceptionnel, et que pour aider le dendrochronologiste qui avait coincé la mèche de son carottier dans le tronc de l'arbre, ce rangers l'a simplement coupé ; l'arbre s'est ensuite avéré être âgé de plus de 5000 ans. Il est très probable qu'il en existe d'autres encore vivants qui sont aussi vieux, voire plus. Puis en 2008 a été découverte en Suède un arbre de la même famille, mais d'une autre espèce, un épicéa âgé de 9 550 ans dénommé par son découvreur Old Tjikko.
Le bois des conifères est généralement un bois tendre, mais quelques espèces, souvent à croissance lente, ont un bois plus dur et moins putrescible.
Feuillage
Branche et cônes de pin
Les feuilles de beaucoup de conifères sont longues, fines et aciculaires et nommées « aiguilles » pour cette raison. Certains conifères, la plupart des Cupressaceae et quelques Podocarpaceae, ont des feuilles plates, en forme d'écailles. Quelques-uns, notamment les Agathis (Araucariaceae) et Nageia (Podocarpaceae), ont des feuilles larges, en forme de bandes. Chez la majorité des conifères, les feuilles sont arrangées en spirales, à l'exception de la plupart des Cupressaceae et d'un genre parmi la famille des Podocarpaceae, où elles sont croisées en X vis-à-vis des paires, ou en spirales de trois. Chez beaucoup d'espèces à feuilles en spirales, la base des feuilles est tordue pour présenter les feuilles dans le plan horizontal afin de capter un maximum de lumière. La longueur des feuilles varie de deux mm, chez beaucoup d'espèces à feuilles en écailles, jusqu'à quatre cents mm. pour les aiguilles de quelques pins (par exemple Pinus engelmannii). Les stomates sont en ligne, ou répartis sur la feuille, et peuvent se refermer quand le temps est sec ou froid. Les feuilles sont souvent vert foncé, ce qui peut aider à absorber un maximum d'énergie malgré le faible ensoleillement aux latitudes élevées, ou à l'ombre de la canopée. Les conifères des zones chaudes très ensoleillées (par exemple le pin de Calabre Pinus brutia) ont souvent les feuilles jaune-vert, tandis que d'autres (par exemple l'épicéa bleu Picea pungens) ont une couche de cire très efficace pour refléter la lumière ultraviolette. Dans la grande majorité des genres, les feuilles sont sempervirentes, restant habituellement plusieurs années (de deux à quarante) avant de tomber, mais cinq genres (Larix, Pseudolarix, Glyptostrobus, Metasequoia et Taxodium) ont des feuilles caduques, qu'ils perdent en automne, et restent dénudés tout l'hiver. Les jeunes plants de beaucoup de conifères, incluant les Cupressaceae, et le Pinus de la famille Pinaceae, présentent pendant leur période juvénile un feuillage souvent très différent de celui qu'ils ont à l'âge adulte.
Reproduction
Cône de mélèze du Japon (Larix kaempferi)
La plupart des conifères sont monoïques, c'est-à-dire que les cônes mâles et femelles sont produits sur le même arbre, mais quelques-uns sont dioïques ou trioïques ; tous sont pollinisés par l'action du vent. Les graines des conifères se développent à l'intérieur d'un cône protecteur appelé strobilus (ou, incorrectement « pomme de pin », qui ne s'appliquerait qu'aux pins, et pas aux autres conifères). Les cônes mettent de trois mois à trois ans pour atteindre leur maturité, et varient en longueur de deux à six cents mm. Chez les Pinaceae, Araucariaceae, Sciadopityaceae et la plupart des Cupressaceae, les cônes sont ligneux, et une fois mûrs, les écailles s'ouvrent, permettant aux graines de tomber et d'être dispersées par le vent. Chez certains (par exemple sapins et cèdres), le cône se désagrège pour relâcher les graines, et chez d'autres (par exemple les pins qui produisent des pignons de pin), les graines, ressemblant à des noix, sont dispersées par les oiseaux, principalement les casse-noix et les geais, qui cassent les cônes plus mous, qu'ils préfèrent. Les cônes mûrs restent sur l'arbre pendant un temps très variable avant de tomber sur le sol ; chez quelques pins adaptés aux incendies de forêt, les graines peuvent être conservées dans les cônes jusqu'à 60 à 80 ans, pour n'être relâchées qu'après qu'un feu ait détruit l'arbre.
Pour les familles Podocarpaceae, Cephalotaxaceae, Taxaceae, et un genre de Cupressaceae (Genévrier), l'enveloppe de la graine est douce, charnue, de couleurs brillantes et est mangée par des oiseaux; les graines se retrouvent alors dans leurs déjections, et sont ainsi disséminées. Ces enveloppes charnues (sauf celle du Genévrier) sont appelées arilles. Chez certains de ces conifères (par exemple la plupart des Podocarpaceae), le cône consiste en des écailles imbriquées les unes dans les autres, tandis que chez d'autres (par exemple Taxaceae), le cône est réduit à seulement une enveloppe charnue renfermant entièrement la graine.
Cônes mâles de Pinus nigra
Les cônes mâles ont des structures appelées microsporanges qui produisent un pollen jaunâtre. Le pollen est libéré et transporté par le vent jusqu'aux cônes femelles. Les grains de pollen des espèces de pynophytes produisent des tubes polliniques, tout comme ceux des angiospermes. Quand un grain de pollen se trouve près d'un gamétophyte femelle, il subit la méiose et fertilise la gamétophyte femelle. Le zygote en résultant se développe en embryon, puis devient une graine. Par la suite, la graine peut tomber au sol et, si les conditions le permettent, se développer en un nouvel arbre.
En sylviculture, la terminologie des angiospermes a généralement, bien qu'inexactement, été appliquée aux arbres à graines en cônes. Les cônes mâles et les cônes femelles non fertilisés sont appelés respectivement « fleurs mâles » et « fleurs femelles ». Après fertilisation, le cône femelle qui est appelé fruit, subira la maturation.
Cycle de vie
Cône ouvert de Pinus nigra
Pour fertiliser l'ovule, le cône mâle libère le pollen qui est transporté par le vent jusqu’aux cônes femelles.
Un gamète femelle fertilisé (appelé zygote) se développe en embryon.
Avec des cellules de téguments entourant l'embryon, une graine contenant l'embryon se développe.
Les graines mûres tombent sur le sol.
Les graines germent et se développent en arbres.
Une fois mûr, l'arbre adulte produit des cônes.
Histoire évolutive
Les premiers conifères seraient apparus lors du Carbonifère. Ils furent les arbres dominants de la végétation à partir du Permien et jusqu'au Crétacé; ils furent ensuite remplacés dans les régions tropicales par les angiospermes. Les espèces de conifères sont moins nombreuses actuellement que par le passé, et à côté de quelques genres très divers (comme le genre Pinus), on en trouve qui ne contiennent qu'une ou deux espèces, reliquats de groupes autrefois bien plus nombreux.
État des populations menacées
Hormis quelques espèces largement cultivées et disséminées dans le monde par la sylviculture (souvent intensive) du pin et du sapin, et bien que ces organismes soient les plus grands et parmi les plus anciens de la planète, de nombreuses populations de conifères sauvages et autochtones ont déjà disparu ou souffrent de la surexploitation de certaines forêts, des plantations artificielles de résineux d'intérêts commerciaux, de maladies, parasitoses ou du changement climatique.
En 2013, l'UICN a ainsi ajouté 33 espèces de conifères à la liste rouge des espèces menacées et 1/3 des espèces de conifères du monde semblent menacées d’extinction. Dans un cas (Pin de Monterey de Californie), bien que cet arbre soit le plus cultivé au monde, il a été classé « menacé » en raison d'une mycose qui en décime certaines populations.
Commerce
En 2014, la France est nette exportatrice de pinophyta, d'après les douanes françaises. Le prix à la tonne à l'export était d'environ 60 €