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词典释义:
hystérie
时间: 2023-07-04 13:03:46
TEF/TCF
[isteri]

n.f.【医学】癔病, 歇斯底;〈转义〉歇斯底般的

词典释义
n.f.
【医学】癔病, 歇斯底;〈转义〉歇斯底般的
C'est de l'hystérie .这简直是疯。
hystérie collective集体泄;集体
近义、反义、派生词
联想:
  • folie   n.f. 疯癫,精神错乱;疯,疯,荒唐;癖好

近义词:
délire,  frénésie,  fureur,  nervosité
联想词
hystérique 乱; psychose 精神病,精神变态,热; paranoïa 妄想,偏执; euphorie 欣快症; frénésie 热,疯暴,迷恋; schizophrénie 精神分裂症; folie 疯癫,精神错乱; délire 极度兴奋,热; agitation 摇动; excitation 鼓励,激励; angoisse 极端不安,焦虑,苦恼;
当代法汉科技词典

hystérie f. 精神病; 歇斯底

hystérie chez les femmes 妇人脏躁

hystérie traumatique 外伤性癔病

hystérie épileptiforme 癫痫样癔病

hystérie gravidique 【医学】孕悲

短语搭配

hystérie collective集体发泄;集体发狂

hystérie gravidique【医学】孕悲

hystérie épileptiforme癫痫样癔病

hystérie traumatique外伤性癔病

hystérie chez les femmes妇人脏躁

C'est de l'hystérie.这简直是发疯。

原声例句

C'est parce que je veux être adoré, jusqu'au bout de mes ongles, justifié dans tous mes choix, qu'il y a une hystérie de la séduction.

因为我想要被爱,从头到脚的,捍卫我每一个选择,那诱惑歇斯底里存在着。

[TEDx法语演讲精选]

L'instigateur du Vorticisme, Lewis, s'oppose à l'hystérie frénétique des futuristes et aère les espaces, même si la forme artistique reste très proche.

涡流主义的鼓动者刘易斯反对未来主义者狂热的歇斯底里,并将空间空气化,即使艺术形式仍然非常接近。

[历史小问题]

Je croyais que c'était l'autre hystérie, je vous dis.J'ai pensé, elle a trouvé quelqu'un pour garder les chiens, et maintenant elle vient foutre la pagaille, cette nymphomane!

我说过我还以为是那个歇斯底里的疯子呢 我以为她找别人帮她看狗 自己跑过来添乱呢 这个求偶狂!

[《晚餐游戏》电影节选]

La force des images, les mises à feu de barricades, ça entraîne un phénomène collectif d'hystérie complètement irrationnel déconnecté de toute revendication politique.

- 图像的力量,路障的射击,这导致了一种完全非理性的歇斯底里的集体现象与任何政治主张脱节。

[2022法国总统大选]

Certains de mes patients semblent encore souffrir d’hystérie.

我的一些病人似乎仍然患有歇斯底里症

[《间谍过家家》法语版]

Kim Jong-un, acclamé, scène frisant l'hystérie, annonce que l'armée est prête à une guerre totale.

金正恩(Kim Jong-un)广受赞誉,近乎歇斯底里的场景宣布,军队已准备好进行全面战争。

[TV5每周精选 2013年3月合集]

Une chaine de télévision indonésienne s’est excusée après avoir montré des images de corps, flottant à la surface de l’eau… que les familles des victimes ont vu à la télévison, et qui ont provoqué des scènes d’hystérie à Surabaya.

印度尼西亚一家电视频道在展示漂浮在水面上的尸体图像后道歉。受害者家属在电视上看到的,这在泗水引发了歇斯底里的场景。

[RFI简易法语听力 2014年12月合集]

« La Serbie est fière de ne pas faire partie de l'hystérie antirusse, et les pays qui y participent auront le temps d'avoir honte » , a déclaré un ministre serbe.

“塞尔维亚为没有成为反俄歇斯底里的一部分而感到自豪,参与的国家将有时间感到羞耻”,一位塞尔维亚部长说。

[Géopolitique franceinter 2022年6月合集]

Et le mot n’a de sens que par rapport à la relation que cette vedette entretient avec son public : des foules l’adorant, l’adulant, avec parfois des manifestations très démonstratives, qui ne sont pas toujours loin de l’hystérie.

[Les mots de l'actualité - 2017年合集]

Senti ma gorge serrée par la main terrible de l'hystérie.

[巴黎的忧郁 LE SPLEEN DE PARIS]

例句库

Ce sera bien sûr l'ultime coup d'éclat du film - pour ne pas dire le nouveau coup de théâtre -, une sorte d'hystérie émotionnelle qui mettra à nu ce personnage de Mère Courage.

在影片接近尾声时,茱丽歇斯底里般得爆发让影片达到高潮(我避免说是一种戏剧的冲突),树立了一个勇敢母亲的形象。

L'auteur affirme avoir été pris dans une vague générale d'hystérie antiterroriste, relevant qu'il n'a jamais vu l'intégralité de l'évaluation faite par la police de son cas.

他说,他是在一次反恐的歇斯底里中被胡乱抓起来的,从未见到安全警察对其案件的全面评估。

Absolument rien ne saurait justifier, en aucune circonstance, l'hystérie israélienne, ces assassinats en masse et ces destructions délibérées.

无论如何,以色列的歇斯底里、这种大规模的杀戮和这种蓄意的破坏,都绝对是说不过去的。

La probabilité que des groupes armés se livrent à des tueries motivées par des considérations ethniques et qu'une hystérie génocidaire se propage au sein de la population civile est un facteur qui doit être pris au sérieux et auquel il faut faire face avec la plus grande énergie.

武装团伙可能出于族裔动机而杀人,平民百姓之间灭绝种族激动情绪日益高涨,都是必须认真考虑和处理的因素。

De manière plus précise, la probabilité que des groupes armés se livrent à des tueries motivées par des considérations ethniques et qu'une hystérie génocidaire se propage au sein de la population civile, en particulier contre la communauté tutsie, ne saurait être exclue et ne doit pas l'être.

更具体地说,我们不能也不应该排除武装团伙出于族裔动机杀人和平民百姓之间(特别是针对图西族社区)灭绝种族的疯狂情绪日益膨胀的可能性。

Treize ans après les événements de Khodjaly, les autorités de Bakou continuent obstinément à nourrir l'hystérie antiarménienne en vue de falsifier l'histoire et de faire porter aux Arméniens la culpabilité de ces événements tragiques.

霍贾里事件已经有13年,巴库官方一直顽固煽动反亚美尼亚的疯狂行动,其目的在于伪造历史事实,把悲惨事件的责任推到亚美尼亚人身上。

法语百科

Enseignement de Charcot à la Salpêtrière : le professeur montrant à ses élèves (dont Joseph Babinski à droite sur le tableau) sa plus fidèle patiente, « Blanche » (Marie) Wittman, en crise d'hystérie. Détail du tableau d'André Brouillet : Une leçon clinique à la Salpêtrière, 1887)

L'hystérie est en psychanalyse une névrose touchant les femmes et les hommes, aux tableaux cliniques variés, où le conflit psychique s'exprime par des manifestations fonctionnelles (anesthésies, paralysies, cécité, contractures...) sans lésion organique, des crises émotionnelles, éventuellement des phobies. C'est une notion qui fait également partie de l'histoire de la psychiatrie et de la psychologie.

L'hystérie décrit un ou plusieurs excès émotionnels incontrôlables. Le terme donné par Antoine Porot définit « une disposition mentale particulière, tantôt constitutionnelle et permanente, tantôt accidentelle et passagère, qui porte certains sujets à présenter des apparences d'infirmité physiques de maladies somatiques ou d'états psychopathologiques. ». L'association de manifestations permanentes ou récurrentes, fréquemment des paralysies, des troubles de la parole ou de la sensibilité, et d'autres manifestations transitoires, tels que des crises pseudo-épileptiques ou des comas « psychogènes », en constituent certaines des formes les plus courantes. Depuis Freud et Janet notamment, elle est considérée comme une névrose, et en a constitué l'une des premières manifestations étudiées.

Cette affection a disparu des nouvelles classifications du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV-TR) et de la Classification internationale des maladies (CIM-10), remplacée par les catégories trouble de la personnalité histrionique ou trouble somatoforme. L'étiologie de l'hystérie, pendant un temps indissociable de sa représentation sociale, a beaucoup évolué en fonction des époques et des modes.

De nouvelles expressions de l'hystérie sont notées depuis une trentaine d'années, y compris dans le DSM-IV-TR. Ainsi les diagnostics de « personnalité multiple », de « syndrome dissociatif hystérique » et certaines formes de « syndrome dépressif » notamment ceux qui ne sont pas sensibles à une chimiothérapie comprenant des antidépresseurs évoquent l'hystérie classique. A contrario les manifestations somatoformes et épileptiformes sont moins fréquentes.

Histoire

Le terme d'hystérie vient du médecin grec Hippocrate, qui inventa ce mot pour décrire une maladie qui avait déjà été étudiée par les Égyptiens. Le terme est dérivé du mot grec ὑστέρα, pouvant signifier les entrailles, la matrice ou l'utérus. La maladie était donc intimement liée à l'utérus ; la théorie admise étant que celui-ci se déplaçait dans le corps, créant les symptômes. Platon décrivait ainsi ses causes et ses manifestations dans le Timée (91cd) : « La matrice est un animal qui désire ardemment engendrer des enfants ; lorsqu'elle reste longtemps stérile après l'époque de la puberté, elle a peine à se supporter, elle s'indigne, elle parcourt tout le corps, obstruant les issues de l'air, arrêtant la respiration, jetant le corps dans des dangers extrêmes, et occasionnant diverses maladies, jusqu'à ce que le désir et l'amour, réunissant l'homme et la femme, fassent naître un fruit et le cueillent comme sur un arbre ».

Au Moyen Âge, les hystériques étaient parfois considérées comme possédées par le diable donc "soignées" par le seul traitement connu : l'exorcisme. Parfois elles pouvaient être confondues avec des sorcières et lynchées par leur voisinage. La célèbre affaire de Loudun à la fin du XVII siècle donne une idée de la peur que suscitaient ces femmes et implicitement tout ce qui se rattachait à leur sexualité.

Charles Le Pois fut l'un des premiers médecins à prétendre avoir localisé mentalement l'hystérie en 1618, et cette idée fut défendue âprement par Thomas Willis. Plus tard, le médecin Paul Briquet en décrivit systématiquement les manifestations qu'il a consignées dans son Traité de l'hystérie publié en 1855 et basé sur une clinique de 430 patientes vues à l'hôpital de la Charité à Paris. Il y définit la maladie comme une « névrose de l'encéphale dont les phénomènes apparents consistent principalement dans la perturbation des actes vitaux qui servent à la manifestation des sensations affectives et des passions ». Il dénombra un cas d'hystérie masculine pour 20 cas d'hystérie féminine. Il prétendait que cette affection était absente chez les religieuses mais fréquentes chez les prostituées. Il a aussi mis en évidence une composante héréditaire (25 % des filles d'hystériques le devenaient elles-mêmes). Il a encore mis en évidence que l'affection touchait les couches sociales inférieures et était plus fréquente à la campagne qu'en ville.

En 1868, Moriz Benedikt pense les traumatismes et la sexualité infantile comme sources de l'hystérie. Il utilise une psychothérapie sans hypnose pour conscientiser des souvenirs ou traumas enfouis dès 1889.

C'est ensuite le neurologue Charcot qui - tout en conservant l'idée d'une localisation cérébrale et à son corps défendant - promut l'idée d'une origine psychogène de l'affection en faisant apparaître et disparaître les symptômes par hypnose. Il décrivait les manifestations de la grande crise hystérique en cinq périodes :

Les grandes attaques hystériques,

les formes mineures (crise syncopale, la crise à symptomatologie de type extra-pyramidal, l'hystéro-épilepsie, les crises tétaniformes),

les états crépusculaires et états seconds (l'état crépusculaire hystérique, d'autres états crépusculaires, dits aussi « états seconds »),

les amnésies paroxystiques,

les attaques cataleptiques.

Proche collaborateur de Charcot, Joseph Babinski a déploré le manque de précision des descriptions du trouble hystérique. Il a ainsi distingué ce que n'est pas l'hystérie : « une maladie localisable, susceptible d'une définition anatomo-clinique et d'une description par accumulation de signes » et ce qu'elle était : « les phénomènes pithiatiques qui peuvent être reproduits par la suggestion ». (Babinski forge les termes pithiatique, pithiatisme en lieu et place d'hystérique, hystérie en 1901). À la suite de ses travaux, la névrose est trop souvent devenue ce « qui n'existe pas pour les neurologues ». À l'opposé, Ambroise-Auguste Liébeault et Bernheim de Nancy défendaient l'idée que l'hystérie était d'origine affective et émotive en promouvant le traitement par psychothérapie. Dans la même période, le neurologue Paul Julius Möbius s'est aussi intéressé à l’hystérie en en donnant la définition suivante en 1888, définition qui précédait et annonçait les théories de Freud, Breuer et Janet : « Sont hystériques toutes les manifestations pathologiques causées par des représentations ». Puis : « Une partie seulement des phénomènes pathologiques correspond par son contenu aux idées motivantes, c.à.d. à celles provoquées par des suggestions étrangères et des autosuggestions, dans le cas, par exemple, où l'idée de ne pouvoir mouvoir le bras entraîne une paralysie de celui-ci. D'autres phénomènes hystériques, tout en émanant bien de représentations, ne leur correspondent pas au point de vue du contenu. » Il prétendait ainsi que les manifestations hystériques sont idéogènes.

Psychanalyse

Études

Hystériques sous hypnose à la Salpétrière par D.M. Bourneville et P. Régnard (1876-1880)

Les études sur l'hystérie sont les travaux que Sigmund Freud a réalisés avec Josef Breuer qui l'ont mis sur les traces de la construction du modèle psychanalytique. Poursuivant les hypothèses psychogénétiques de quelques-uns de ses prédécesseurs, il a donné à l'hystérie et à la névrose leurs lettres de noblesse.

Dès 1883, Josef Breuer a parlé à Freud de son traitement de sa patiente Anna O. alias Bertha Pappenheim qui souffrait de troubles hystériques. Les avatars transférentiels et contre-transférentiels de cette cure menée par Breuer ont donné lieu à toute une série de travaux .

C'est à Paris, dans les services du professeur Charcot en 1885, que Freud fait de l'hystérie un sujet d'études privilégié. Il admirait Charcot et était impressionné par ses séances d'hypnose avec des hystériques à la Salpétrière, mais il se séparait de l'hypothèse organiciste de son maître pour privilégier une étiologie psychotraumatique. L'étude du cas Emma illustre le modèle adopté par Freud à l'époque.

Cette jeune femme souffrait d'une « phobie hystérique » des magasins où elle ne pouvait se rendre seule. Freud l'amène à associer, et lui revient un souvenir de l'adolescence où, alors qu'elle faisait des courses dans un magasin,

« elle vit deux jeunes hommes - elle se souvient de l'un d'eux - qui riaient ensemble, et, saisie d'une sorte d'affect d'effroi, prit la fuite »

. Ce souvenir en amène un autre, âgée de huit ans

« elle est allée deux fois seule dans le magasin d'un épicier (...). Le patron lui agrippa les organes génitaux à travers ses vêtements. Malgré cette première expérience, elle s'y rendit une seconde fois (...) comme si elle avait voulu par là provoquer l'attentat. La première scène venant à la conscience ne s'explique dès lors qu'avec la première qui est réinterprétée en après coup dans sa dimension sexuelle. C'est parce qu'elle est devenue pubère et par associations d'idées que les jeunes hommes et leur attitude prennent une dimension traumatique venant de l'impact de l'attentat de l'épicier lorsqu'elle avait huit ans. L'un ne se comprend pas sans l'autre. « L'hystérique souffre de réminiscence ! »

En 1893, Freud et Breuer publient leurs études où ils analysent la causalité psychotraumatique et le traitement par la méthode cathartique. Freud élabore les notions de psychonévrose de défense et de libido. Deux ans plus tard seront publiées les Études sur l'hystérie. Breuer n'était pas d'accord avec Freud sur le fait que toutes les hystériques avaient subi un traumatisme sexuel, la plupart du temps une séduction d'adulte, ou dans des termes actuels un "abus". Il partageait par contre l'idée qu'un traumatisme vécu était à l'origine des troubles hystériques.

Modèle métapsychologique

L'hystérie traumatique préfigure le modèle psychanalytique de la névrose. Dans une première phase, il s'agissait de respecter l'idée tirée de la neurologie d'un traumatisme à l'origine d'un trouble avant d'en arriver à un modèle psychologique (métapsychologique) dégagé de la neurologie. Freud relève que les symptômes physiques, s'ils sont reliés à un trouble psychique, trouvent leur origine dans l'histoire psychosexuelle du sujet. L'hystérie serait la réponse corporelle à un traumatisme sexuel subi durant l'enfance. C'est la première théorie, celle d'un événement réel cause d'un traumatisme psychique : la fameuse théorie de la séduction (ou neurotica). Dans le "Manuscrit K" des lettres à Fliess, Freud revient sur l'étiologie de l'hystérie : L'hystérie présuppose nécessairement une expérience vécue primaire de déplaisir, donc de nature passive (p. 218). Il y souligne aussi le rôle primordial du refoulement. Plus loin dans "l'Esquisse" il ajoute, (...)le refoulement hystérique a lieu manifestement à l'aide de la "formation de symbole", du déplacement sur d'autres neurones.

Abandon de la théorie de la séduction (ou neurotica)

Dans une lettre à Wilhelm Fliess du 21 septembre 1897, il écrit : Et maintenant, il faut que je te confie tout de suite le grand secret qui, au cours de ces derniers mois, a lentement commencé à devenir clair. Je ne crois plus à ma "Neurotica" . Il abandonne l'hypothèse première d'un évènement vécu et passera à l'autre qui est celle d'un traumatisme découlant d'un fantasme de séduction formé par l'hystérique qui acquiert ainsi et c'est là la réelle nouveauté le statut d'un traumatisme psychique. Freud met au même plan - ou à peu près, ça se discute - l'impact d'un traumatisme extérieur, abus, vécu violent, etc. et un "évènement" de la vie intrapsychique tramé par le complexe d'Œdipe qui sera lui supposé très peu de temps après, hypothèse relatée dans la même correspondance avec Fliess. André Green écrit en 1972 à propos de ce changement de théorie : Ce qui est en jeu ce n'est pas la séduction agie, ce sont les signes minimaux, porteurs d'un tel désir qui sont reconnus par la fille, comme le jaloux reconnaît le comportement séducteur de son amante à l'égard du rival. Ce qui est en jeu, c'est la fonction de méconnaissance du désir de la fille qui souhaite être séduite .

Notons que bien avant les critiques de Jeffrey Moussaieff Masson par exemple , Sándor Ferenczi reprochera à Freud l'abandon de cette théorie de la séduction (ou neurotica). Dans Confusion des langues , il abordera la question d'une séduction réelle d'un enfant par un adulte, comprenant cette séduction comme la confusion de deux registres : celui de la sexualité génitale, qui est propre à l'adulte, et celui de la sexualité infantile.

En tout état de cause, ce qui subsiste c'est que d'une manière ou d'une autre, la notion de traumatisme vécu dans la réalité extérieure ou dans la réalité psychique subsiste dans l'étiologie de la névrose hystérique et qu'elle sera reprise dans la plupart des théories ultérieures de Freud, notamment dans la seconde topique en 1924.

Complexe d'Œdipe et bisexualité psychique

Dans la correspondance avec Fliess, Freud parle du complexe d'Œdipe mais il ne le théorise pas encore, notamment pour les hystériques. C'est en 1910 qu'il l'inclut dans ses théories en l'universalisant. C'est donc dans les théories ultérieures et celles d'autres psychanalystes qu'il faut se tourner pour y trouver la mise en commun des troubles hystériques et du complexe d'Œdipe ainsi que du complexe de castration. Dans le cas Dora (1905), le rôle du désir œdipien est déjà bien envisagé et Freud, même s'il s'est certainement trompé dans sa technique psychanalytique comme l'écrit notamment Michel Neyraut, avait bien pressenti que, pour reprendre le terme de Neyraut : « Derrière M. K... il y a le père de Dora ; Freud le démasque en peu de temps ; derrière le père il y a la gouvernante ; derrière la gouvernante, il y a M K... et derrière tout le monde il y a Freud » (p. 137). Ce qui se trame dans la cure de Dora c'est une succession de trompe-l'œil qui cachent un œdipe qui va de l'attirance pour Monsieur K..., puis qui s'inverse par identification aux objets d'amour du père : l'amour homosexuel pour M K..., pour la gouvernante et donc à sa mère. C'est ici qu'intervient la « bisexualité psychique » que Freud, selon Neyraut et d'autres analystes n'a pas su traiter contre-transférentiellement dans ce cas d'hystérie. Rappelons que Dora était une adolescente que Freud avait reçue pour des symptômes hystériques dégoût, sensations de pression sur la partie supérieure du corps et l'horreur des hommes en tête-à-tête tendre avec une femme, toux, aphonie, etc. Elle avait subi une tentative de séduction par un ami de la famille, Monsieur K..., qui avait tenté de l'embrasser. Notons que Dora était par ailleurs convaincue que M K... avait été l'amante de son père. Elle avait aussi mis au jour l'amour de la gouvernante de maison pour ce même père et que son attitude chaleureuse envers elle était grandement dépendante de la présence ou l'absence de celui-ci. En son absence, cette gouvernante se montrait indisponible pour Dora. Ceci met Freud sur la piste de l'attirance de Dora pour M K..., qui cache celle envers sa mère, par identification (identification hystérique), pour « se mettre à la place » et ainsi obtenir l'amour du père. Freud arriva à la conclusion « qu'elle était amoureuse de son père ». Le tout étant vécu de manière inconsciente et sous le sceau du refoulement, des déplacements, etc. Il précise : « J'ai appris à considérer de pareilles relations amoureuses inconscientes entre père et fille, mère et fils, comme la reviviscence de germes sensitifs infantiles. Ils sont reconnaissables à leurs conséquences anormales. J'ai exposé ailleurs (dans l'interprétation des rêves) avec quelle précocité se manifestait l'attraction sexuelle entre parents et enfants, et j'ai montré que le mythe d'Œdipe devait sans doute être compris comme une adaptation poétique de ce qui est typique dans ces relations. » Il ajoute encore et à propos de ces névrosés : « Cette inclination précoce de la fille pour son père et du fils pour sa mère, dont on trouve probablement trace chez la plupart des gens, doit être considérée comme étant dès le début, plus intense chez les personnes prédestinées à la névrose par leur constitution (…). »

Hystérie de conversion

Selon Freud, la conversion est le noyau de l'hystérie. Dans l'hystérie, l'idée incompatible est rendue inoffensive par le fait que sa somme d'excitation est transformée en quelque chose de somatique. Pour ceci, je désire proposer le nom de conversion. (...) Le moi a ainsi pu se libérer de la contradiction, mais en échange il s'est chargé d'un symbole amnésique, innervation motrice insoluble ou sensation hallucinatoire revenant sans cesse . Le trouble de conversion est répertorié dans le DSM-IV-TR .

Hystérie d'angoisse

Le terme a été introduit par Wilhelm Stekel en 1908. Freud le reprendra à propos du petit Hans pour souligner que de son point de vue, la phobie ne saurait constituer un processus pathologique indépendant . Il note donc une similitude structurale avec l'hystérie de conversion.

Psychopathologie

Jean Bergeret parle de « structure hystérique » (Cf.Structure en psychopathologie) qu'il voit comme le « maillon » le plus élaboré en direction de la maturité : « Du point de vue topique, la structure hystérique ne comporte pas de régression du Moi, mais une simple régression topique de la libido sans régression dynamique ni temporelle. L'hystérique de structure présente d'importantes fixations au stade phallique de Karl Abraham tout en gardant de fortes composantes orales [...] »

Psychosomatique

La psychanalyse, par la suite, sera amenée à différencier l'hystérie d'autres troubles psychosomatiques. Si le principe de conversion semble au premier regard le même, il y a plusieurs différences essentielles. La différence principale est structurelle et essentielle selon le point de vue de la psychopathologie psychanalytique. Si l'hystérie est une névrose, d'autres troubles psychosomatiques ne peuvent pas être compris en se référant uniquement à la structure névrotique. Le modèle du passage de psychique à corporel n'y est pas le même. Dans l'hystérie, c'est la conversion hystérique, qui implique une histoire psychique et une forme symbolique d'expression du désir érotique. Le symptôme corporel, tel que la paralysie, se laisse analyser et révèle le passé historique psychique.

Dans les troubles psychosomatiques, le symptôme implique bien plus un rejet de la vie psychique. Ce que le psychique, même inconscient, ne prend pas en charge, les représentations donc qui sont déniées, provoqueront des troubles médicaux, mais sans signification inconsciente. L'école psychosomatique de Paris (IPSO) à la suite des travaux de Pierre Marty, Michel Fain, etc. a montré que ce qui y était en cause, c'est le défaut ou l'absence de symbolisation : la pulsion n'est pas traitée psychiquement sur le modèle du travail du rêve mais elle s'attaque sans médiation au corps, il est alors question de pensée opératoire . Pour les cas ou l'atteinte organique n'est pas trop développée, le travail de l'analyste devra être, selon l'expression de Joyce McDougall, d'« hystériser les symptômes ».

En psychanalyse, l'hystérie ne recouvre donc pas tout trouble physique inexplicable par une affection médicale autre que psychique. Il s'agit d'une structure à part entière.

Hystérie, féminité et devenir dans la modernité

Pour Hippocrate, les Égyptiens de l'Antiquité et nombre de leurs successeurs y compris dans la médecine des Lumières jusqu'à Jean-Martin Charcot, le phénomène hystérique était limité aux femmes comme l'origine du mot hystérie (utérus en grec) le souligne d'ailleurs d'emblée. Cette pathologie est restée fortement associée à la féminité, en dépit des efforts au XIX siècle de Charcot, Janet, Freud, Breuer, etc. qui ont chacun démontré l'existence d'hystéries chez les hommes.

La psychanalyse, à la suite de Wilhelm Fliess, a posé les bases théoriques d'une « bisexualité psychique » constitutive de tous les humains ce qui modifie profondément l'appréhension de la question de l'hystérie. Notons que les symptômes hystériques de conversion – avec ou sans crise grande-ou-petite – ont pratiquement disparu du champ clinique à la faveur de symptômes souvent plus discrets où l'érotisation et le refoulement sont prépondérants. La théâtralité, l'exhibitionnisme infantile, l'artificialité de manifestations d'émotivité en sont quelques-unes des expressions modernes de cette tendance qui est aussi soumise aux modes. Comme chacun peut le constater, elles ne sont pas l'apanage des femmes ce qui était plus le cas au début du XX siècle.

Classifications

Le courant de la psychiatrie inspiré du behaviorisme a donc abandonné les modèles notamment janétien et freudien sur les névroses et notamment l'hystérie qui a ainsi disparu du vocabulaire à la faveur des catégories CIM de trouble somatoforme et de trouble de la personnalité histrionique (DSM) qui ne recouvrent pas le concept d'hystérie dans la mesure où elles s'attachent exclusivement à décrire des symptômes visibles et appréhendables sans présupposé de sous-bassement psychologique intrapsychique.

Dans le DSM-IV, le trouble somatoforme constitue une catégorie à part entière, regroupant tant le trouble somatoforme lui-même que, par exemple, l'hypocondrie. Le trouble somatoforme n'est pas donc situé dans la même catégorie que le trouble de la personnalité obsessionnelle-compulsive : le trouble somatoforme n'est, dans le DSM, pas un trouble de l'anxiété - mais il est, simplement, un trouble somatoforme.

Hystérie et art

Alors que les expériences de Charcot à la Salpêtrière sont le prélude à une réflexion théorique sur l'hystérie, qui a donnera plus tard naissance à la psychologie moderne et la psychanalyse, le poète Baudelaire s'interroge sur l'usage que l'artiste pourrait faire de l'application volontaire des phénomènes qui attirent ainsi l'attention des savants de son temps :

« L'hystérie ! Pourquoi ce mystère physiologique ne ferait-il pas le fond et le tuf d'une œuvre littéraire, ce mystère que l'Académie de médecine n'a pas encore résolu, et qui, s'exprimant dans les femmes par la sensation d'une boule ascendante et asphyxiante (je ne parle que du symptôme principal), se traduit chez les hommes nerveux par toutes les impuissances et aussi par l'aptitude à tous les excès ? »

La figure hybride du poète hystérique fait écho, bien sûr, aux romans de l'époque (le fameux « Madame Bovary c'est moi » de Flaubert) mais Baudelaire, en définissant ainsi le projet d'une expérimentation volontaire d'une symptomatologie alors comprise comme essentiellement féminine, rompt avec la simple conversion connue des romantiques et des générations antérieures, inaugurant une pratique dont la trace se retrouve dans tout l'art ultérieur, des outrances littéraires de Lautréamont à celles de Dada, jusqu'à certaines de ses manifestations les plus contemporaines.

Dans la fiction

Oh My God! (Hysteria) est une comédie romantique britannique réalisée par Tanya Wexler, sortie en 2011. Dans le Londres victorien, le docteur Mortimer Granville, avec l'aide de son ami Edmund St. John-Smythe, invente le vibromasseur comme remède à la prétendue « hystérie féminine »…

中文百科
歇斯底里发作的女性
歇斯底里发作的女性

歇斯底里(Hysteria)指无法控制的情感发泄。在过去是一种精神疾病的名称,又被称为癔病或癔症。症状是由于未知恐惧等原因而情绪失控,或幻想身体某部位不舒服,却无法被医学检查出来。现在医学界已逐渐停止使用该词,转而使用更精确的词汇描述不同症状,如转换障碍和分离障碍。

辞源

“歇斯底里”是音译自拉丁文hysteria,词源于希腊文hystera(子宫),因为当时病因被认为是女性子宫扰动。 按照中国传统的讲法,具有同等病征的病况一般被归类为中邪、鬼上身、癫痫、癔病等,癔病即“心意病也”。

历史

欧洲在19世纪前的两千年里一直认为歇斯底里是由于女性子宫扰动、游走或倒错造成的。当时认为怀孕可以消除该症状。在19世纪中晚期,该病主要指性功能障碍,治疗方法是用手、振动器或喷水进行生殖器按摩,使患者达到性高潮。19世纪末至20世纪初,医学界逐渐认识到该病是一种心理疾病,20世纪中期以后,歇斯底里症被细分为许多精神疾病,医学界已逐渐停止使用该词,转而使用更精确的词汇描述不同症状,如转换障碍和分离障碍。

症状

情感爆发:病人在精神因素作用下突然失常,哭叫、打人、毁物等,发作时有轻度的意识状态,发作后部分遗忘。

意识朦胧:表现为梦游或在意识朦胧下突然出走,而清醒后对发生过的事毫无记忆。

心因性遗忘:对曾经是或者仍然是创伤性或者应激性的事件部分或全部遗忘。

疏离综合症:自我的人格分离或是对周围环境的「非真实感」。

多重人格:表现出两种或以上的完整人格,不同人格之间还可能存在各种关系。

刚塞尔综合症:假性痴呆。

附体障碍:在迷信的背景下常出现的「附身」。

法法词典

hystérie nom commun - féminin ( hystéries )

  • 1. état d'extrême agitation (péjoratif)

    hystérie collective • se trouver au bord de l'hystérie

  • 2. médecine : en psychiatrie névrose caractérisée par l'exagération de l'expressivité ou la somatisation

    diagnostiquer une hystérie • hystérie de conversion

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