Une enseigne indiquant une « fontaine à soda », sur la Route 66.
Un 'soda, aussi appelé liqueur au Canada francophone, sucrerie en Afrique de l'Ouest et gazouz au Maghreb est une boisson gazeuse généralement sucrée.
Le terme soda rassemble aujourd'hui les colas (sodas au cola et généralement à la caféine), les limonades (sodas au citron).
Histoire du soda
L'histoire du soda remonte à l'« invention » de l'eau gazeuse (« soda water » en anglais), procédé développé par le polymathe britannique Joseph Priestley dans les années 1770. La technique de Priestley est reprise et améliorée par Johann Jacob Schweppe dans les années 1780. En 1790, Schweppes ouvre à Londres, sur Drury Lane, la première usine de soda au monde, connue depuis sous le nom de Schweppes.
Parmi les plus anciennes boissons gazeuses à avoir été commercialisées figurent le « flotteur » (un mélange de liqueur douce et de crème glacée), la root beer (1850), le Dr Pepper (1885), le Coca-Cola (1886), la Selecto, de la marque Hamoud Boualem (1879) ou encore le Pepsi-Cola (1898).
Composition
Les sodas étaient traditionnellement composée d'eau, de sucre et de différents types d'extrait de plantes/fruits, sans alcool. Puis, récemment certaines marques ont remplacé le sucre par des édulcorants pour produire des sodas dits light. Le CO2 contenu dans le soda est inséré à la fabrication.
Les sodas peuvent contenir du cola, de la caféine (comme le Coca-Cola, le Pepsi-Cola, etc.), des limonades contiennent des extraits de fruits ou des huiles essentielles et divers extraits végétaux (sodas au citron, comme le 7 Up ou le Sprite), le Ricqlès ou le Toto Vino soda.
En 2012, il existe des milliers de sodas de par le monde. Dans un pays comme la France, il est probable qu'il existe 150 à 300 types de sodas sur le marché.
La base de données OpenFoodFacts recense 60 sodas au 19 juin 2012. Cette base de données ne tient bien sûr pas compte des sodas que les particuliers peuvent créer chez eux grâce aux machines à sodas (comme SodaStream ou Homebar).
Soda et santé
Les Américains consomment de grandes quantités de sodas. Les Français en consommeraient en 2012 environ 56 litres par an, soit plus que deux fois plus que leur consommation de jus de fruits (un peu moins de 25 l/an).
Selon une étude ayant porté sur les effets de la consommation de sodas chez les adultes dans le monde entier la consommation de sodas serait cause d'un excédent de mortalité correspondant à 180 000 décès/an, en tant que facteur d'aggravation des risques d'obésité, de diabète, de maladies cardiovasculaires, mais aussi de cancers et décès induits (133 000 morts de diabète, 44 000 par maladies cardiovasculaires et 6 000 à la suite d'un cancer). Cette surmortalité est à 78 % géolocalisée dans les pays pauvres et les pays à PIB moyen où les sodas sont plus accessibles et moins chers que les jus de fruits, et où ils font l'objet d'une publicité presque omniprésente. C'est dans les Caraïbes et en Amérique latine que le diabète induit domine, alors que les problèmes cardiovasculaires dominent en Eurasie. Le Mexique semble le plus touché par cette surmortalité (318 cas de surmortalité induite par le soda par million de personnes), à l'opposé du Japon où ce taux n'est que de 10 par million). Il n'existe pas de telles statistiques à grande échelle concernant les enfants. Gitanjali Singh, directeur de l'étude, estime que les politiques de santé publique devraient plus efficacement réduire la présence et la consommation de sodas et autres boissons artificiellement sucrées.
L'Europe n'est pas épargnée : une étude épidémiologique européenne récente (publiée en 2013) et conduite à grande échelle (plus de 340 000 participants, issus de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (en)), publiée en 2013 dans la revue Diabetologia a indiqué qu'une canette de soda par jour suffit à accroître d’environ 20 % le risque de diabète de type 2 (non insulinodépendant), alors que les nectars et les jus, quand ils sont constitués de 100 % de fruits, semblent n’avoir aucun effet. L'aggravation du risque ne concerne pas que les obèses, il reste de 18 % après prise en compte de l’indice de masse corporelle (IMC).
Les sodas sucrés à l'aspartame, selon cette étude ne semblent pas augmenter le risque de diabète, sauf (+ 52 % de risque) chez les obèses, mais cette dernière augmentation résulterait de ce que les statisticiens appellent une « causalité inverse », cette augmentation de risque traduisant simplement le fait que les sodas light sont plus souvent consommés par des personnes obèses ou en surpoids (connues pour un risque augmenté de diabète). Selon une étude de l'Inserm parue la même année, le risque de diabète est plus important chez les femmes consommant des sodas avec un édulcorant que chez celles consommant des sodas sucrés.
Depuis la fin du XX siècle, pour diminuer la charge calorique de ces boissons favorisant l'obésité, le diabète, des problèmes cardiovasculaires ou la carie dentaire, les fabricants ont mis sur le marché des boissons sans sucre ou sucrées aux édulcorants. L'innocuité de certains édulcorants est cependant encore discutée, de même que le fait qu'ils entretiendraient un goût pour le sucre.
Certains sodas étant très acides, ils ne doivent pas être conservés ni servis dans des récipients contenant des métaux (plomb contenu dans certains émaux par exemple, source de saturnisme) ou d'autres produits toxiques ou indésirables et solubles dans l'acide.