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词典释义:
graffiti
时间: 2023-08-22 21:33:38
TEF/TCF
[grafiti]

粗糙雕刻

词典释义

m. pl
[在墙壁上的题词及图画];[墙壁等处的]涂鸦
近义、反义、派生词
助记:
该词借自意大利语,原系意大利语单词graffito(粗 的文字或图案)的复数形式,源自拉丁语单词graphium(绘图用的铁笔,石笔)

词根:
graph, gramm 书写,记录,文字,图表

近义词:
inscription,  tag
联想词
pochoir 镂花模板,花样模板,刷字板; hip-hop 嬉蹦文化,嬉蹦音乐; underground 地下; rap <英>吟快板; skateboard 滑板; punk ; mur 墙,壁; vandalisme 破坏文物或艺术; peinture 油漆,颜料; collage 贴,粘; fresque 壁画法;
短语搭配

mur couvert de barbouillages (graffiti)一片涂鸦的墙

Ces graffiti obscènes sont l'œuvre d'un refoulé.这些诲淫的图画都是一个禁欲主义者的杰作。

Le soleil corrodait la surface de la mer et la salissait de graffiti obscènes (Vian).太阳侵蚀着海面,使其面目斑驳,布满了诲淫的图画。(维昂)

原声例句

Plutôt que de commenter les tracas du quotidien en temps de guerre, le graffiti serait devenu un symbole du passage triomphant des troupes libérant l'Europe.

他不再是那个议论战争时期生活烦恼的人物了,他成为了解放欧洲的军队取得胜利的象征。

[魁北克法语]

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le graffiti atteint le statut de culte.

但在第二次世界大战结束后,这一涂鸦有了信仰的意义。

[魁北克法语]

Loin d'être un simple graffiti, la marque a laissé des empreintes durables.

它不再是一个简单的涂鸦,而是留下了持久的烙印。

[魁北克法语]

En 1955, dans la nouvelle de science-ficiton « The Message » , Isaac Asimov raconte qu'un voyageur temporel en provenance du 30e siècle, un certain George Kilroy, serait le véritable auteur du graffiti.

1955年,艾萨克·阿西莫夫在科幻小说《消息》中宣称来自30世纪的穿越旅行家乔治·基尔罗伊,才是涂鸦的真正作者。

[魁北克法语]

Lorsqu'un seul graffiti anti Kim Jong-il a été trouvé à Pyongyang en Corée du Nord en 2011, les autorités ont verrouillé la ville entière pendant trois jours pour tenter de trouver le responsable.

2011 年, 当朝鲜平壤发现一幅反金正日涂鸦时,当局将整个城市封锁了三天, 试图找出肇事者。

[2018年度最热精选]

Son auteur se fait appeler Six Sax, à l'origine de 140 graffitis dans la capitale.

- 其作者自称六萨克斯,负责京城140处涂鸦

[法国TV2台晚间电视新闻 2022年11月合集]

Chaque jour, 70 agents s'activent pour enlever 400 graffitis grâce aux signalements d'habitants sur cette application.

由于居民对此应用程序的报告,每天有 70 名工作人员努力清除 400 件涂鸦

[法国TV2台晚间电视新闻 2022年11月合集]

Seule une cinquantaine de tagueurs serait à l'origine de plusieurs centaines de graffitis à Paris.

- 巴黎数百处涂鸦的源头只有大约五十个标记者。

[法国TV2台晚间电视新闻 2022年11月合集]

Sur le rideau métallique de ce cordonnier, les graffitis s'accumulent depuis 2 ans, mais le commerçant ne cherche plus à nettoyer.

在这家鞋匠的金属窗帘上,涂鸦已经积累了2年,但掌柜不再尝试清理。

[法国TV2台晚间电视新闻 2022年11月合集]

Il y a des artistes incroyables et ce sont avant tout, oui, des peintres, que ce soit, du graffiti au pochoir ou à la peinture, ce sont des artistes avant tout.

有令人难以置信的艺术家,他们首先是画家,无论是涂鸦到模板还是绘画,他们首先是艺术家。

[TV5每周精选(音频版)2017年合集]

例句库

Le bonnet en maille unie avec motifs 'graffitis'.

单色针织帽,配上“graffitis”图案。

Il a adopté pour la Campagne pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement le slogan « Tenir les promesses » et un graphisme commun (sous la forme d'un logo inspiré des graffiti) à l'échelle du système.

它为了宣传千年发展目标,采用了“履行承诺”口号,并决定了共同的标识(涂鸦式的标识),供联合国系统各组织使用。

Les craintes des minorités sont entretenues par l'existence d'incidents isolés - qui ne sont pas toujours condamnés ou abordés par les dirigeants politiques - au cours desquels les services de transport destinés aux minorités font l'objet de tirs de pierres, des graffiti de haine sont peints sur les bâtiments municipaux, les logements inoccupés des minorités sont pillés, et les droits linguistiques des minorités ne sont pas respectés.

用石头砸为少数族裔开设的交通工具、市政大楼上涂写仇恨语言、洗劫少数族裔空房、不尊重少数族裔使用本国语的权利等个别事件也加剧了少数族裔的恐惧感,而地方政治领导人并不总是谴责或解决这些事件。

L'administration de la ville de Tokyo avait pris une série de mesures aussi diverses que la lutte contre les groupes criminels organisés (boryokudan), des conseils dispensés aux jeunes et l'obligation d'effacer des graffitis.

东京政府采取了一系列措施,从控制有组织犯罪集团(boryokudan)到指导少年消除涂鸦污染,范围很广泛。

Le recours à des moyens traditionnels et non classiques de communication (y compris le théâtre ambulant, les concours de dessins et de graffiti à l'intention des enfants) a suscité un vif intérêt et une importante participation.

由于使用了传统和非传统的宣传手段(包括儿童巡回剧场、涂鸦艺术和儿童艺术比赛),大大提高了人们的兴趣和参与程度。

Selon certaines informations, les auteurs de ces deux attaques racistes xénophobes étaient, semble-t-il, des jeunes à l'idéologie fasciste, liés aux brigades blanc-bleu qui sont responsables des graffitis fascistes apparus dans toute la ville.

根据所收到的一些情况,这两起种族主义和仇外事件的凶手具有种族主义的意识形态,他们与在全城各处乱写乱画法西斯图像的“白兰”小队有联系。

Les graffiti sur les murs, les obscénités et souvent les slogans racistes sont autant d'éléments illustrant l'humiliation et la déshumanisation générales de la population palestinienne.

墙上的涂鸦、污言秽语、以及往往为种族主义的口号,总体上给人造成了侮辱巴勒斯坦人民并将之非人化的印象。

Elle a fourni la preuve de l'occupation de son domicile par les forces iraquiennes et présenté notamment des photographies de graffiti contre la famille Al Sabah.

索赔人提供的证据表明伊拉克人曾霸占了其住宅,并出示了墙上涂抹的抨击Al Sabah家族的图画的照片。

Les informations concordantes reçues de plusieurs organisations non gouvernementales, notamment juives, ainsi que de l'État d'Israël font état d'une montée alarmante de l'antisémitisme se traduisant par des profanations de synagogues et de cimetières juifs, des agressions de personnes de confession juive ou supposées telles, la propagande antijuive par le biais d'Internet, des graffitis ou des propos antisémites de personnalités de renom international.

根据若干非政府组织,特别是犹太人组织 以及以色列国提交的类似报告,最近反犹太主义的重新抬头令人惊讶,采取的形式是亵渎犹太教堂和犹太人墓地,袭击犹太人或者被认为的犹太人,在互联网上进行反犹太主义宣传,在墙壁上涂写国际知名人士的反犹太主义言论。

Des agressions, des graffitis et des menaces contre les communautés minoritaires et les immigrants ont été enregistrés dans plusieurs villes.

若干城市都发生了针对少数社区和移民的暴力、标语和威胁。

Interrogés, les agents de police ont expliqué que certains de leurs collègues avaient pu utiliser ces cellules et faire ces graffiti.

当问及这些时,警察官员说,他们的一些同事可能使用过这些囚室并在墙上乱涂过。

On lui a expliqué que c'était un nom très répandu en Azerbaïdjan et notamment celui du chauffeur du responsable, qui était peut-être l'auteur du graffiti.

对此,警方对他解释说,这是阿塞拜疆一个常见的姓名,而且这是局长司机的名字,可能是他作的乱涂。

法语百科

Inscription espagnole au El Morro National Monument, 1605, avec des graffitis ultérieurs.

Divers tags à Barcelone. Au milieu à droite, un personnage féminin signé Miss Van.

Un camion « graffé », à Paris.

Une maison « graffée » à Saragosse.

Tag d'O'clock à la gare de Namur.

Bombes de peinture aérosol.

Un graffiti est une inscription ou une peinture réalisée sur des murs, des monuments ou des objets situés sur l'espace public. Les graffitis existent depuis des époques reculées, dont certains exemples remontent à la Grèce antique ainsi qu'à l'Empire romain et peut aller de simples marques de griffures à des peintures de murs élaborées. Dans les temps modernes, la peinture aérosol et les marqueurs sont devenus les outils les plus utilisés. Dans la plupart des pays, « dessiner » un ou plusieurs graffitis sur une propriété sans le consentement de son propriétaire est considéré comme du vandalisme, lequel est punissable par la loi. Parfois, le graffiti est employé pour communiquer un message politique et social. Il existe de nombreux caractères et styles de graffitis, cette forme d'art évoluant rapidement.

Étymologie

Caricature d'un homme politique, découverte dans l'atrium de la Villa des Mystères à Pompéi.

Le mot italien graffiti dérive du latin graphium (« éraflure ») qui tire son étymologie du grec graphein (γράφειν) qui signifie indifféremment écrire, dessiner ou peindre. « Graffiti » en langue française vient de l'italien graffito, terme désignant un stylet à écrire). Son pluriel italien est graffiti. L'usage n'a pas retenu une tentative de francisation en graffite à la fin du XIX siècle, ni le singulier graffito qu'utilise, entre autres, André Malraux. On utilise donc le mot graffiti au singulier et au pluriel mais l'utilisation du s (graffitis) est admise dans l'usage.

En France, les graffiti issus de la tradition nord américaine (tags, graff, free style) côtoient les graffiti issus de la tradition ouest-européenne (collages, pochoirs). Les auteurs de ces graffiti sont appelés « graffeurs » ou « graffiti-artists » plutôt que « graffiteurs ». Au Québec, il n'est pas rare de les qualifier de « graffiti-artists » de « graffiteurs » ou de « writers », comme en anglais. Les mots-valise « calligraffiti » et « calligraffitiste », attribués à Bando dans Le Livre du graffiti n'ont pas été retenus par l'usage ni par le milieu se réclamant de cette forme d'art urbain. En anglais, on évoque le plus souvent ces peintres par le terme de « graffiti-artists », « writers » ou encore « aerosol-artists ». Lorsque le graffeur passe dans le domaine des créations légales, Monzon parle de « peintre en aérosol ». Ces graffeurs se font connaître en apposant leur signature, communément appelée « blaze », ou celle du collectif (généralement appelé « posse », « crew » ou « squad ») auquel ils appartiennent sous leurs œuvres, les murs, les métros ou encore les camions.

Graffiti est le nom générique donné aux dessins ou inscriptions calligraphiées, peintes, ou tracées de diverses manières sur un support qui n'est pas prévu pour cela. Certains considèrent le graffiti comme une forme d'art qui mérite d'être exposée dans des galeries tandis que d'autres le perçoivent comme indésirable. Dans ses formes les plus élaborées, le graffiti est également une forme d'art graphique. Le « tag » est une signature ; il est soit apposé pour signer un graff soit utilisé seul et pour lui-même. Le « flop » est un lettrage en forme de bulle élaboré généralement d'un seul trait. Ce procédé étant assez difficile à réaliser, certains graffeurs préfèrent les peindre lettre par lettre.

Histoire

Graffiti d'un vaisseau romain en provenance de la villa du Viély à Cucuron daté du 3 quart du I siècle.

On distingue généralement le graffiti de la fresque par le statut illégal ou en tout cas clandestin, de l'inscription. Ainsi est-il a priori douteux de qualifier les peintures rupestres de graffitis, car nous ignorons leur statut à l'époque. Les graffitis ont une grande importance en archéologie : ils font partie, avec les textes épigraphiques, des témoignages écrits non littéraires, populaires, souvent très « vivants » et aptes à nous révéler des aspects inédits des sociétés qui les ont produits.

Les graffitis antiques pouvaient être aussi bien des annonces électorales, des messages de supporters à certains athlètes (sportifs ou gladiateurs), des messages à contenu politique, religieux, érotique ou pornographique, personnel, etc. Quelques exemples : « Cornelia Helena est la maîtresse de Rufus », « J'ai baisé ici le 19 et le 13 des calendes de septembre », « Pyrrhus salue son confrère Chius. J'ai de la peine d'avoir appris que tu étais mort. Alors adieu », « Si tu as compris ce que peut l’amour, si tu as conscience d’être humain, prends pitié de moi, permets-moi de venir, Fleur de Vénus… », « Tu es une charogne, tu es un rien du tout », « Mur, je suis surpris que tu ne te sois pas effondré sous le poids des bêtises de tous ceux qui ont écrit sur toi ». Ces graffitis sont généralement rédigés en latin vulgaire et apportent de nombreuses informations aux linguistes comme le niveau d'alphabétisation des populations (car ces textes comportent des fautes d'orthographe ou de grammaire). Du fait même de la présence de ces fautes, ces textes fournissent aussi des indices sur la manière dont le latin était prononcé par ses locuteurs.

Rome, II siècle, un âne crucifié. Le commentaire Alexamenos adore son Dieu suggère que ce dessin raille un Romain converti au christianisme.

Des graffitis remontent de deux millénaires à Pompéi, car il s'agit de l'un des rares sites qui soit suffisamment bien conservé. En effet, les graffitis sont par essence éphémères et disparaissent, soit parce que leur support a disparu, soit parce qu'ils ont été effacés ou recouverts manuellement ou qu'ils ont été victimes de l'érosion naturelle de leur support. L’Antiquité et le Moyen Âge ont laissé de nombreux exemples de graffitis : l'Agora d'Athènes, la Vallée des rois en Égypte, les grands caravansérails du monde arabe, etc. Ces inscriptions ont parfois une importance historique qui est loin d'être anecdotique, en prouvant par exemple que des mercenaires grecs ont servi en Égypte au VII siècle avant l'ère chrétienne. Dans la cité d'Éphèse, on trouvait des graffitis publicitaires pour les prostituées, indiquant de manière graphique à combien de pas et pour combien d'argent on pouvait trouver des professionnelles de l'amour.

Il existe de nombreux autres exemples anciens incluant notamment : graffitis maya à Tikal (Guatemala), graffitis viking en Irlande ou à Rome, et runes varègues en Turquie. Des graffitis, parfois très anciens, sont trouvés dans des endroits abrités de la lumière, de l'humidité et peu décorés, tels que les cellules de prisons, les cellules monacales, les casernes, les cales des bateaux, les caves, les catacombes (les graffitis des premiers chrétiens, dans les catacombes romaines, sont une importante source de documentation à leur sujet), etc. La tour de la Lanterne à La Rochelle, en France, est riche de graffitis de prisonniers, ouvriers et marins, qui sont pour nombre d'entre eux des bateaux : frégates, vaisseaux de guerre, etc. Certains meubles en bois sont souvent gravés d'inscriptions : tables et bancs d'écoles, portes de toilettes publiques.

Peinture recouverte de graffitis exécutés par des militaires, Fort de Cormeilles-en-Parisis.

Des nombreuses églises romanes ont été gravées de graffitis recouverts immédiatement par un enduit. L'église de Moings en est un exemple. Un musée du graffiti ancien existe à Marsilly. Mais le premier musée des graffitis historiques a été créé par Serge Ramond en 1987 à Verneuil-en-Halatte dans l'Oise. Il regroupe plus de 3 500 moulages de graffitis de toute la France couvrant 10 000 ans d'histoire.

Vers l'âge de la cinquantaine, Restif de la Bretonne, écrivain libertin du XVIII siècle, rapportait les évènements de sa vie sous forme de graffitis qu'il faisait sur les parapets des ponts de l'Île Saint-Louis lors de ses promenades quotidiennes. Il a abandonné cette activité maniaque (qui a duré de 1780 à 1787) en constatant la disparition trop rapide de ses mots et après s'être rendu compte qu'une main malveillante les effaçait. Il effectue alors le relevé de ses propres mots qu'il transcrit finalement dans un recueil publié à titre posthume et intitulé Mes inscriptions.

Le graffiti urbain se développe souvent dans un contexte de tensions politiques : pendant les révolutions, sous l'occupation, (le Reichstag à Berlin couvert de graffitis par les troupes russes), pendant la guerre d'Algérie, en mai 1968, sur le Mur de Berlin ou dans les régions où se posent des problèmes d'autonomie (notamment Bretagne des années 1970, et Irlande du Nord). Vers la fin des années 1960 et dans plusieurs pays des deux côtés de l'Atlantique, du fait notamment de la disponibilité d'aérosols de peintures « émaillées » (originellement destinées à la peinture d'automobiles), une partie des graffitis a gagné une vocation esthétique.

New York

New York, le berceau de la culture hip-hop.

Le mouvement nord-américain est très spectaculaire dans le métro de New York dont les rames se sont subitement couvertes de noms : Taki 183, Tracy 168, Akmy, Stay High 149, etc.. En quelques années, ces « tags » (signatures) sont devenus de véritables typographies ; leurs auteurs ont décliné l'écriture de leurs messages (plus souvent leurs noms) afin d'en augmenter la visibilité, ou d'en développer le style, pour marquer ou s'affirmer par leur personnalité, et pour faire partie de la mémoire collective, ne serait-ce que dans leurs milieu, parfois au moins comme simple précurseur d'un style. Le but du graffiti nord américain était au départ d'obtenir « the Fame », c'est-à-dire la célébrité, la reconnaissance des autres tagueurs ou graffeurs leur signifiant par là qu'ils existent. Tous les moyens seront bons pour cela. La simple affirmation d'une identité (« je me surnomme Taki, j'habite la 183 rue ») s'est doublé d'ambitions plastiques, qui se sont révélées être un autre moyen de se faire remarquer : ce n'est plus seulement le graffeur le plus actif ou celui qui prend le plus de risques qui obtient une forme de reconnaissance, mais aussi celui qui produit les œuvres les plus belles. Très rapidement, des styles standardisés (lettrage « bulles », lettrage « wild style ») et des pratiques (« top-to-bottom whole car », « Whole Car Windows Down », « throw-up », etc.) se cristallisent. Des groupes (appelés « posses », « crews », « squads » ou « gangs »), comme la ville de New York en a toujours connu, se forment et permettent aux graffeurs de s'unir pour exécuter des actions spectaculaires (peindre plusieurs rames d'un train par exemple), pour ajouter un nom collectif à leur nom individuel mais aussi pour s'affronter entre groupes, de manière pacifique ou non. Ces groupes sont souvent constitués par origines ethniques et ont pour noms des acronymes en deux ou trois mots : Soul Artists (SA), The Crazy Artists (TCA), etc.

Graffiti à Queensboro Plaza, dans le Queens.

En 1973, le New York Magazine lance le concours du plus beau graffiti du métro. Au milieu des années 1970, la culture du graffiti est plus ou moins figée dans son fonctionnement et dans ses productions. La culture hip-hop émerge du graffiti mais aussi d'autres formes d'expression nées en même temps : une nouvelle danse plutôt acrobatique (break dance), un genre musical à base de textes parlés (rap), de mixage de disques (dee jaying), (scratch) et de fêtes en plein air (sound systems). Les deux pionniers les plus célèbres d'une conjonction entre break dance, rap, dee-jaying et graffitis sont Phase 2 et Fab Five Freddy.

À la fin des années 1970, le graffiti dans le métro est sévèrement réprimé et il commence à se déplacer sur les murs des quartiers défavorisés de la ville avant d'essaimer dans d'autres grandes villes américaines (Los Angeles, Chicago, Philadelphie, Houston) et dans diverses grandes villes européennes : Paris, Londres, Berlin, Amsterdam et Barcelone surtout. C'est à cette époque également que le milieu de l'art commence à s'y intéresser. Des graffiteurs « légendaires » tels que Lee Quinones, Seen, Futura 2000 ou Fab Five Freddy peignent sur des toiles et exposent leur travail dans des galeries telles que la Tony Shafrazi Gallery ou la Fun Gallery de Patti Astor, la galerie Fashion Moda ou encore la Galerie Sydney Janis. Des peintres qui ne sont pas spécialement issus des quartiers défavorisés de New York et qui ont généralement suivi un cursus classique en Arts ou en communication visuelle, intéressés par l'idée d'un art urbain ou d'un art clandestin, s'associent aux graffiteurs (comme Jenny Holzer, qui fera écrire ses « truismes » à la bombe par Lady Pink) ou s'approprient leur pratique (Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Kenny Scharf, Rammellzee).

Paris

Origines

Les marches taguées de la station de métro Saint-Ambroise dans le 11 arrondissement de Paris.

En 1960, Brassaï publie le livre Graffiti, fruit de trente ans de recherches, régulièrement réédité, qui propose le graffiti comme une forme d'Art brut, primitif, éphémère. Picasso y participe. C'est sans doute la première fois que l'on évoque le graffiti comme un art.

Dans la foulée de mai 1968, les messages politiques de la rue parisienne gagnent en poésie et en qualité graphique. Ils sont notamment le fait d'étudiants en philosophie, en littérature, en sciences politiques ou en art et font souvent preuve d'humour absurde ou d'un sens de la formule plutôt étudié : « Cache-toi, objet ! », « Une révolution qui demande que l'on se sacrifie pour elle est une révolution à la papa. », « Le bonheur est une idée neuve. », « La poésie est dans la rue », « La vie est ailleurs », « Désobéir d'abord : alors écris sur les murs (Loi du 10 mai 1968.) », « J'aime pas écrire sur les murs. », etc.. Ces slogans sont indifféremment écrits au pinceau, au rouleau, à la bombe de peinture (plus rare) ou sur des affiches sérigraphiées. C'est de cet affichage sauvage et militant que naît une tradition parisienne du graffiti à vocation esthétique.

En 1966, l'artiste Ernest Pignon-Ernest peint une silhouette au pochoir sur le plateau d'Albion (Vaucluse) en réponse à la présence de la force de frappe nucléaire sur ce territoire. Dans les années 1970, Ernest Pignon-Ernest produira des affiches sérigraphiées, sans slogans, qu'il exposera dans plusieurs grandes villes : « les expulsés », collés sur les murs de maisons en démolition et représentant à taille réelle des personnes tenant des valises ou un matelas, « Rimbaud », représentant le poète, jeune, toujours à taille réelle. Les sérigraphies urbaines d'Ernest Pignon-Ernest interpellent le passant et lui demandent quelle est la place de l'homme ou de la poésie dans la cité moderne.

Pochoiristes et taggers parisiens

Graffiti au pochoir.
Graffiti au pochoir.

Pour se faire connaître, les groupes de musique Punk parisiens utilisent la bombe de peinture, le pochoir, les marqueurs au début des années 1980. Ainsi La Bande à Bonnot (dont le chanteur Spirit fondera en 1983 les Paris City Painters en références aux New York City Breakers qui se rebaptisera La Force Alphabétick ou Lucrate Milk, groupe Punk parisien avec Nina Childress, la chanteuse qui fera partie des Frères Ripoulins en compagnie de Closky, Piro KO devenu Pierre Huyghes, 3 Carrés, artistes français contemporains. Ils utilisent tous la bombe, avec ou sans pochoirs, les marqueurs sur tous supports dès 1981. Leurs références artistiques sont le mouvement Dada ou CoBrA (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam) et la scène Punk : The Ex en Hollande, The Clash à Londres ou Bérurier noir en France. La Force Alphabétick avec les Crime Time Kings et les Bad Boys Crew sont les pionniers du graffiti contemporain à Paris, à l'aide de pochoirs ou en wild style.

Au tout début des années 1980, les premiers « pochoiristes » comme Shalm Trx (premier pochoir en 1981 à Paris) ou Jef Aérosol (premier pochoir en 1982 à Tours) continueront sur le même principe. En 1982, pour annoncer leur « premier supermarché de l'art », Roma Napoli et JJ Dow Jones du Groupe Dix10 placardent dans le quartier Beaubourg de grandes affiches aux personnages de Comic's ; vingt ans plus tard, toujours actifs, on les retrouve dans le mouvement Une nuit. Outre les pochoiristes, de nombreux artistes s'intéressent à l'art urbain et clandestin, comme Gerard Zlotykamien, qui peint des silhouettes évoquant les ombres macabres restées sur les murs d'Hiroshima; Jérôme Mesnager, auteur d'hommes peints en blanc qui courent sur les quais de la Seine ; les VLP (Vive La Peinture), qui investissent les palissades autour du trou des Halles en les recouvrant de fresques sauvages aux couleurs hyper-vitaminées. C'est aussi l'époque de la Figuration libre, une époque de créativité joyeuse et humoristique, née du Pop-Art, de Bazooka, du vidéo clip, du graffiti, souvent présente dans la rue, avec Robert Combas, Les Frères Ripoulin (qui peignaient sur des affiches posées clandestinement), du groupe Banlieue-Banlieue qui commence ses actions en 1982 avec des performances pendant des expositions-concerts et colle en banlieue d'immenses fresques peintes sur papier kraft. Daniel Baugeste, Kim Prisu qui colle des petits originaux sur les murs et Claude Costa (qui se faisaient enfermer la nuit dans le métro pour pouvoir en détourner les affiches), Hervé Di Rosa, Speedy Graffito, Paëlla Chimicos, Nuklé-Art, sont également actifs à cette époque. Outre la rue, les catacombes de Paris sont dès le départ aussi un lieu important du graffiti.

En banlieue parisienne, le groupe TAS (Terrorist Art System) se crée en 1987. Il comprend cinq pochoiristes (Azot, Mad, Monzon, Jenlain et Snooker). Il devient très vite le premier groupe de pochoiristes international, sans pour autant négliger tags et graffs. Dès 1989, Monzon crée le premier d'une nouvelle vague de pochoirs : le pochoir hip-hop, appelé ainsi en référence à la culture du graffiti américain dans lequel la propagande générale de la Zulu prétend l'intégrer, faisant le lien entre le mouvement anglais basé sur les pochoirs et le mouvement américain, basés sur le lettrage aérosol. Actuellement, il regrette le choix d'une telle appellation. Cette vague s'épanouira surtout à Bruxelles où Monzon et Snooker tireront la vague des pochoirs pendant plus de dix ans avec des pochoiristes issus du mouvement graffiti américain, tels que Otage (TAS), Supé (TAS), Monzona (TAS), Lo (TAS), Snyker (TAS), Kami (BTN), etc. ou de la vague punk, tels que Sonik (TAS), Pelo (TAS) ou Mr K (TAS). La notion de pochoirs hip-hop est popularisée lors de l'exposition Pochoirs hip-hop à Bruxelles en 1999, à la Boutique Culturelle d'Anderlecht, organisée par l'association Estampe 51.

Pionniers

RER de la ligne C tagué en gare de Juvisy, en banlieue parisienne, en 2004.

Le graffiti « new-yorkais » apparaît en France dans la foulée des premiers pochoirs, dès 1982, avec des artistes comme Spirit, Darco, Bando, Psyckoze, Blitz, Lokiss, Scipion, Skki ou encore Saho, Boxer, Nasty, Sino, et Shuck2. Les premiers articles de presse consacrés à ce phénomène ne datent pourtant que de 1986. Vers 1986 et 1987, le graffiti « new-yorkais » et sa culture hip-hop prennent définitivement le pas à Paris sur les formes plus proches du monde de l'art contemporain, lequel retourne, sauf exception, à ses galeries.

À Paris, le graffiti new-yorkais se trouve des lieux privilégiés comme les quais de la Seine, les palissades du Louvre ou du centre Georges-Pompidou, le terrain vague de Stalingrad/La Chapelle, puis s'étend progressivement aux cités des banlieues où la culture hip-hop trouve son second souffle en devenant plus populaire et moins bourgeoise. Paris attire de nombreux graffeurs européens (Shoe, Lord Anthony Cahn, Tedys, Mode 2) mais aussi américains (Jonone, Futura 2000, T-Kid, A-One, Meo, Quik, et Sharp).

Nouvelle génération

Le graffiti évolue rapidement et au début des années 2000 arrive ce qu'on appelle « la nouvelle génération ». Le lettrage devient plus carré, et l'évolution des technologies de spray lui permet de peindre plus vite, avec de nouvelles couleurs et de nouveaux effets. Cette génération s'inspire de celle dite « old school » mais s'affirme et fait disparaitre les traces de la précédente par son activité intense et la pratique du « toyage » (« toying » ; le fait de peindre sur un spot déjà occupé). Le mot « toy » en lui même, désigne un graffeur inexpérimenté ou maladroit (l'acronyme « toys » peut aussi signifier « tag over your shit »).

Berlin

Mur de Berlin en 1989, côté Ouest.

En 1961, le Mur de Berlin est construit. Il sépare symboliquement et physiquement l'Europe socialiste dite « de l'Est » de l'Europe atlantiste dite « de l'Ouest ». Tandis que les Allemands de l'Est n'ont pas le droit d'approcher le mur, ceux de l'Ouest viennent de leur côté écrire des slogans, bénéficiant d'une totale bienveillance des autorités de l'Allemagne fédérale qui fait de Berlin à l'époque la capitale allemande de la liberté, de l'art et de la contre-culture : on y a le droit de consommer du hashish, de nombreux squats y prospèrent et c'est un des hauts lieux du Punk, avec Londres et New York.

De nombreux artistes viennent alors du monde entier pour peindre sur le mur qui est à peu près intégralement maculé au moment de sa destruction, en 1989. L’East Side Gallery est une section du mur de Berlin coté oriental, de 1,3 km de long, qui sert de support 106 fresques réalisées par des artistes du monde entier, La première peinture a été réalisée en décembre 1989, D'autres peintres ont suivi : Jürgen Grosse alias INDIANO, Kasra Alavi, Kani Alavi, Jim Avignon, Thierry Noir, Kim Prisu, Hervé Morlay, Ingeborg Blumenthal, Ignasi Blanch Gisberti, et d'autres... Parmi les œuvres, on peut discerner la reproduction du « Baiser de l'amitié » entre Erich Honecker et Léonid Brejnev, peinte par Dmitri Vrubel.

Bruxelles

À partir de 1977, le documentaliste-graffitiste Metallic Avau s'adonne aux bombages de graffitis textuels (« Arrêtez le monde je veux descendre »). En 1978, il commence à réaliser des reportages photo et constitue une documentation du graffiti, qui, encore, est une des plus fournies en Europe. Vers le milieu des années 1980, les tags et les graffs font leur apparition sur les murs bruxellois, avant de s'étendre à d'autres villes.

Palestine

Peinture murale de l’artiste de rue anglais Banksy en 2005 (à droite) et la réponse du peintre français Monsieur Cana en 2008 (à gauche). Check point de Qalandia, Palestine.

La barrière de séparation israélienne est depuis le début de sa construction un support d'expression. D'abord recouvert de slogans il est vite devenu le support d'œuvres d'art engagées, sous la forme de tags, graffitis et affiches plus ou moins créatifs, dont certains sont réalisés par des artistes connus, dont les affiches du photographe JR, les fresques de l’artiste de rue anglais Banksy ou les peintures et graffitis de Monsieur Cana, qui travaille également dans les camps de réfugiés palestiniens.

Barcelone

El pez (« le poisson ») est un personnage abondant des murs de Barcelone.

En Espagne, la culture hip-hop perce plus tardivement que dans le reste de l'Europe. La ville de Barcelone accueille pourtant une quantité extraordinaire de graffitis atypiques et créatifs qui mixent revendications sociales et politiques, graphisme underground et, dans une certaine mesure, culture hip-hop. Fin 1999, Pez, avec son Happy Fish, est à l'origine du mouvement Logo Art qui a pour objectif de contrecarrer la publicité envahissante en reproduisant un même personnage de façon plus ou moins différente et totalement gratuite sur les murs de la ville. C'est aussi là que Montana colors, la plus grande usine de matériel pour graffiti fût crée

São Paulo

La pichação est un genre de graffiti particulier à la ville brésilienne de São Paulo, caractérisé par l'ampleur des zones couvertes et une simplicité dans l'écriture adaptée aux conditions difficiles dans lesquelles se déroulent l'exercice. L'apposition d'une signature et parfois d'un message est donc généralement plus importante que la recherche esthétique. Les pichadores s'expriment avant tout sur les murs de la mégalopole et la recherche de visibilité les pousse à peindre des façades entières ou des surfaces situées dans des zones très difficiles d'accès. On retrouve entre eux des logiques de collaboration, qui sont d'ailleurs indispensables à l'atteinte de certains lieux par effraction ou escalade.

La pichação est encore aujourd'hui une culture de rue, regardée par les habitants comme du vandalisme. Il est d'ailleurs pratiqué avant tout par une population peu éduquée, voire quasi-illettrée, qui le voit avant tout comme un mode de vie. Une séquence du film « Pixo » montre cependant un besoin de reconnaissance pour certains, dont la frustration s'exprime par une intervention violente lors d'une exposition dans une faculté d'art. Si ce mouvement n'est pas présenté dans les galeries, des artistes et critiques internationaux s'intéressent de près à cet art vivant.

Aspects techniques

Un « graffiti-artist » à Bucarest.
Un « graffiti-artist » à Bucarest.

Matériel

Il existe de nombreuses techniques de graffiti ou d'art de rue assimilables, telles que : la peinture aérosol (avec ou sans pochoir), la peinture à l'aérographe, la gravure (sur des vitres, sur des murs, sur des plaques métalliques, sur l'écorce des arbres, etc.), le marqueur et le stylo, la craie, la peinture au rouleau ou au pinceau, l'acide (pour vitre ou pour métal) auxquels on peut adjoindre, dans une définition élargie du graffiti, l'affiche (voir: les sérigraphies de Antonio Gallego), les stickers, les moulages (en résine ou en plâtre collés sur les murs) et la mosaïque (voir : Space Invader).

Cap

Le « cap » est la valve placée au sommet de la bombe, par laquelle sort la peinture. Il est amovible. Il en existe de différentes sortes ; il régule le débit de peinture.

Ultra skinny cap

Cap utilisé pour les détails très précis pour la réalisation d'un graffiti ou d'un personnage, il permet de faire des traits très fins et précis, pour plus d'effets raffinés.

Skinny cap

Cap utilisé surtout pour les lignes dans un graffiti, il permet de faire des traits relativement fins et précis.

Fat cap

Tags, flops ou traits sont réalisés avec un fat cap. Le fat cap est un cap qui une fois fixé à la bombe de peinture, permet de réaliser des traits épais. C'est le cap qui permet de créer des gros tracés.

Ultra fat cap

L'ultra fat cap permet de réaliser des traits plus épais que le fat cap. Il est très utilisé en tag vandale car on le voit très bien et il permet de remplir rapidement le lettrage d'un graff.

Disciplines

Le graffiti « new-yorkais » se caractérise par des formes relativement définies où la créativité individuelle s'exprime dans un cadre codé et impliquant l'adhésion à toute une culture (vocabulaire, lieux, préoccupations, goûts musicaux). Il existe généralement trois niveaux de production.

Tag

Tag à Malmö.

Le « tag » (marque, signature) est le simple dessin du nom de l'artiste. Le geste est généralement très travaillé, à la manière des calligraphies chinoises ou arabes. C'est un logo plus qu'une écriture, et souvent, seuls les habitués parviennent à déchiffrer le nom qui est écrit. Les techniques utilisées sont généralement l'aérosol, le marqueur, l'autocollant (« sticker ») et, depuis la fin des années 2000, le pulvérisateur. Cette dernière technique, difficile à maîtriser, impose un style basique et lisible des lettres.

Throw-up, block-letters

Le throw-up, ou flop est une forme intermédiaire entre le tag et la pièce. La lettre subit une première mise en volume très simplifiée et souvent réalisée dans un style Bubble. En général, les throw-up sont réalisés en quelques minutes à l'aide de deux couleurs (un remplissage et un contour). Ils sont destinés à couvrir une surface moyenne, telle qu'un store métallique, un camion ou un mur de rue en un minimum de temps. Souvent, on utilise un fond comme des bulles où un nuage.

Les block-letters sont réalisés à la bombe ou au rouleau sur de grandes surfaces visibles de loin (bord d'autoroute, de voie ferrée). À l'origine de forme plutôt carrée (d'où leur nom), ils sont réalisés le plus souvent avec un remplissage chrome (qui est la seule couleur de bombe à recouvrir de façon efficace et durable les murs non apprêtés) et un contour noir, ou l'inverse. Ces dernières années, de plus en plus de graffeurs ont développé des block-letters au rouleau, ce qui a eu pour effet de rajouter de la couleur sur ces espaces péri-urbains.

Pièces et fresques

Fresque au Havre, France, en 2009.

Lorsque le graffeur a le temps, sur des spots légaux (murs d'expression libre, festivals, commandes professionnelles) ou non (« Halls of Fame » situés dans des usines désaffectées, sous des ponts ou dans des terrains vagues), il peut laisser libre cours à la technique et aux finesses du graffiti en réalisant des pièces de façon individuelle ou en groupe. Dans ces cas-là, le travail des couleurs et des formes n'est plus contraint par le temps comme dans l'action illégale. Le style individuel de l'artiste se révèle tout comme l'époque déterminant ce style. Les initiés reconnaissent aisément les travaux de graffeurs ou de crews marquants tels que Daim (Allemagne) et ses pièces en 3D, HoNeT (France) et ses pièces simplistes et troisième degré sur train comme sur mur, les XL, Xtra Largos (Espagne) et leur compositions graphiques ou encore les MSK, Mad Society Kingdom, emmenant tout un style américain derrière leur travail dérivée de la typographie. Concernant les styles les plus couramment utilisés, on peut citer le Wildstyle (dans lequel les lettres sont difficilement lisibles, abstractisées, enchevêtrées et décoratives), la 3D (mise en relief et éclairage de lettres), l'Ignorant style (dans lequel des graffeurs expérimentés tentent de reproduire des effets de débutant et ou le second degré est de mise).

Certains graffiti-artists peignent peu de lettres et se spécialisent dans le dessin de décors figuratifs ou abstraits, ou bien de personnages. Le graffiti new-yorkais s'inspire de plusieurs arts dits « mineurs », tels que la bande dessinée, le tatouage et l'affiche.

Grande fresque murale (en cours de réalisation), Lycée Joliot-Curie à Nanterre (Hauts-de-Seine), Shuck2 1991.
Grande fresque murale (en cours de réalisation), Lycée Joliot-Curie à Nanterre (Hauts-de-Seine), Shuck2 1991.
Fresque murale Graffiti, Lycée Joliot-Curie à Nanterre (Hauts-de-Seine), Shuck2 1991.
Fresque murale Graffiti, Lycée Joliot-Curie à Nanterre (Hauts-de-Seine), Shuck2 1991.

Street art

La catégorie street art rassemble les pochoirs, les interventions sur mobilier urbain, les détournements publicitaires, les stickers, les affiches, les collages, les peintures qui ne sont pas centrées sur un lettrage, et les installations, notamment.

Personnages

Graffiti de Twix (2011) dans la région de Nevers.

Un personnage peut représenter un individu, un monstre, un super-héros, un animal, un portrait, une chimère, ou tout type de forme unifiée issue de l'imagination de l'artiste. Il peut être réalisé dans un style cartoon, réaliste comme les coléograffes de Twix ou surréaliste.

Pièce

Une pièce est un ensemble de lettres stylisées, il s'agit d'une représentation élaborée du nom de l'artiste. Une pièce est réalisée avec trois couleurs ou plus et peut être accompagnée d'un personnage. Elle est souvent plus recherchée et complexe que les autres type de graffitis.

Sketch

Le sketch est une esquisse ou un dessin perfectionné sur support papier. Il peut être réalisé en noir et blanc ou en couleur. Il peut être simple ou complexe, représenter un lettrage, un personnage ou encore un paysage. Le graffeur expose souvent ses meilleurs sketch dans un blackbook qui est comme une bible dans l'univers du graffiti

Supports

Roulant

Punition du tagueur parisien Soack sur une rame MF 67 du métro de Paris.

Dès les débuts du graffiti, les writers ont pris un certain plaisir à voir voyager leur nom. Non seulement le déplacement offre une dimension supplémentaire à l´œuvre, mais elle permet en plus au tagueur de se faire connaitre à travers les différents quartiers de sa ville voire au-delà. Ainsi, différents types de véhicules sont tagués ou graffés : camionnettes, camions, métros, RER, trains, etc. Certains artistes ont même peint le Concorde exposé au Musée Delta d'Athis-Mons, à l'aéroport d'Orly.

Camions

Les graffeurs sont souvent sollicités pour leurs capacités par le propriétaire du camion afin qu'il puisse le différencier des autres camions (comme au marché par exemple). Ceux qui sont payés font du travail propre en répondant aux attentes du camionneur mais il peut arriver que certains graffitis de camion soient recouverts par d'autres bandes rivales. C'est pour ça que les camionneurs sollicitent des graffeurs réputés dans le monde du graffiti.

Trains et métros

Whole car (wagon complet)

NON STOP ,WHOLE MÉTRO ,DUC,TCP crew Paris-La Défense 1992 .Whole train (train complet) ,1992 / Le premier Whole sur métros parisien relaté dans le livre "Descente Interdite" page 143, réalisé par le DUC & TCP crew .

End to end (d'un bout à l'autre, pas sur toute la hauteur)

Top-to-bottom (du bas en haut, pas sur toute la longueur)

D'une partie à la totalité d'un train

Whole car photographié à Munich, en Allemagne.

Double-Whole train photographié en Allemagne.

End to end photographié à Prague, en République tchèque.

Top-to-bottom photographié à Berlin, en Allemagne.

Tunnels

Les tunnels des réseaux de transports en commun souterrains sont des spots appréciés par les graffeurs. Dans les années 1980, voyant que leurs graffitis étaient effacés en surface et sur les rames, les writers sont descendus sous terre. Outre que les pièces restent en place, ces spots présentent l'avantage qu´un grand nombre de gens passifs et donc enclins à regarder par la fenêtre passe devant chaque jour. Le côté répétitif du graffiti est ici renforcé par le fait que c´est souvent le même trajet qui est effectué quotidiennement par les voyageurs.

Du fait de l´obscurité qui règne dans les tunnels, l´essentiel des graffs qui y sont exécutés sont des chromes qui deviennent lumineux au passage de la rame.

Voies ferrées

Les voies ferrées sont comme les tunnels : ce sont des lieux de passage et le but pour un graffeur est que son œuvre soit admirée par le plus de monde possible. Elles restent tout de même un lieu dangereux pour certains et quelques artistes périssent chaque année sans pour autant arrêter l'expansion du graffiti car la voie ferrée est le principal lieu d'expression dans le monde.

Toits

Les murs pignons auxquels donnent accès les toits constituent des endroits propices aux graffitis. Du fait de la difficulté de leur accès, des risques pris et de la forte visibilité de la peinture, l'œuvre dépasse sa seule figuration plastique et est enrichie d'une dimension sensationnelle. Le « writer » cherche à exprimer sa liberté de mouvement, parfois irréelle, en faisant de la verticalité une recherche. On appelle aussi cette pratique « élévation ».

Cellograff ou cellograffiti

Cellograph en cours d'exécution sous le Pont de Bir-Hackeim à Paris
Cellograph en cours d'exécution sous le Pont de Bir-Hackeim à Paris

Cette discipline inventée par les graffeurs Astro et Kanos consiste à peindre un graffiti sur du cellophane. Le cellograff (marque déposée par Cellograff et l' agence OSARO) est une démarche qui permet à ses auteurs de s’exprimer légalement dans l’espace urbain, ce procédé est en accord avec les institutions. Ce principe matérialise un vide pour créer de nouvelles surfaces ; il offre une grande liberté plastique sans dégradations de l'espace urbain et se donne pour objectif de rendre une image positive du graffiti du fait de sa réversibilité.

Styles

Les styles appartiennent au jargon spécifique du graffiti de tradition new-yorkaise et hip-hop.


Graffiti,Wild style by shuck2, Paris porte de st-Ouen  2004
Graffiti,Wild style by shuck2, Paris porte de st-Ouen 2004

Wildstyle

Le wildstyle (littéralement style sauvage) est un style de graffiti dans lequel les lettres sont entremêlées, fusionnées et extravagantes. Leurs extrémités sont dynamiques et peuvent se transformer en flèches ou pointes. Les lettres sont tellement travaillées et déformées qu'il est difficile de déchiffrer un wildstyle pour les non initiés. C'est un style complexe à réaliser qui demande beaucoup de technique et d'entraînement. Dans ce style de graffiti les lettres sont la plupart du temps tellement rapprochées qu'elles forment un bloc compact. Le wildstyle est d'abord développé à New York, puis personnalisé par les européens pour en faire une esthétique propre, tout en maintenant le principe du lettrage déformé, stylisé et dynamique.

Bubble

Genre de graffiti. Également appelé flop, ce style circulaire aux extrémités parfois effilées est souvent réalisé très rapidement. L'impact d'un flop réside dans la répétition entre les lettres.

Old-school

Style de graffiti issu des premières vagues de graffiti. Des années 1970 aux années 1980.

Abstrait

Graffiti abstrait. La lisibilité du lettrage n'est pas la caractéristique fondamentale.

Bloc

Ce style fait intervenir des formes en bloc dans le travail des lettres. Les formes sont carrées ou rectangulaires ce qui donne un effet de lourdeur, de solidité à la pièce.

Ignorant

Ce style de graffiti se veut une réaction aux différents styles, techniques, et compliqués comme le wildstyle ou la 3D. L'ignorant style est un style basique, enfantin mais innovant. Ne pas confondre un graffiti raté et un graffiti au style ignorant. Derrière la simplicité de ce genre de pièce se cache une technique bien particulière et une liberté des formes.

Hardcore

Ce style qualifie tous les tags, flops, pièces vandales particulièrement violentes. Ça dégouline, ça prend de l'espace et ça crève les yeux.

Shalm

Trait fin utile pour les finitions.

Motivations

Années 1930, 1940, 1950, 2000… des inscriptions d'amoureux et de passants, sur le mur d'une chapelle de Bétharram.

De nombreuses raisons expliquent l'existence de graffitis. Certains relèvent de la communication pure et servent donc à diffuser un message, par exemple un message politique, souvent (mais pas uniquement) un message politique clandestin : nationalismes régionaux en Irlande du nord, en Bretagne ou en Corse, « V » de la victoire et de la liberté sous l'occupation nazie.

Certains graffitis contiennent des informations secrètes ou publiques se rapportant au lieu qui leur sert de support. C'est le cas par exemple des graffitis discrets et codés laissés par les cambrioleurs sur des habitations pour indiquer à leurs collègues si le lieu est intéressant, dangereux, mal gardé, etc. C'est le cas aussi des étoiles de David ou des mentions « juden » peintes ostensiblement sur les boutiques de commerçants juifs par les nazis en Allemagne dans les années 1930, inscriptions qui étaient souvent des appels à vandaliser les lieux, à molester leurs locataires et à boycotter les commerces. Dans le même registre, certains graffitis sont des messages diffamatoires ou des dénonciations anonymes émanant de « corbeaux » divers. Certains graffitis servent à baliser un territoire, comme le font les gangs criminels tels que les Crips et les Bloods à Los Angeles.

Parfois les graffitis peuvent être décrits comme des réactions à d'autres messages diffusés dans l'espace urbain, telles que les publicités détournées (« Le Pen » se voit ajouter « is » ou « dre ») ou commentées (« non à la malbouffe ! », « halte au porno ! ») et les panneaux de signalisation, ou des détournements d'autres graffitis (« vive le roi », qui devient « vive le rôti » dans les années 1930 en France). Le collectif des « déboulonneurs », créé en 2005, s'est par exemple spécialisé dans le graffiti sur des affiches publicitaires, dans un but militant de préservation du paysage.

Des tags réalisés à l'acide à Chicago, aux États-Unis.

De nombreux graffiteurs-artistes affirment justement créer leurs images en réaction à la saturation publicitaire : à des images aux buts vénaux, ils opposent des images gratuites ; à des messages faisant la promotion de produits standardisés, ils opposent une publicité pour eux-mêmes. Il s'agit d'ailleurs parfois de publicité au sens propre : publicité pour un disque diffusé de manière confidentielle, pour un groupe de rock, pour un artiste, ou pour un parti politique, notamment. Certains graffitis sont la simple expression, anonyme ou non, de sentiments : cris du cœur divers, joie (« il fait beau et je suis content »), déclaration d'amour (« Mélissa je t'aime ») ou de haine. On recense depuis l'antiquité de nombreux exemples d'hommages à des défunts, sur leurs sépultures (voir par exemple les tombes de certains artistes ou poètes au cimetière du Père-Lachaise à Paris) ou dans d'autres lieux : le mur de la maison de Serge Gainsbourg, rue de Verneuil à Paris, était couvert de graffiti-hommages après le décès du chanteur. Les hommages de ce type sont courants aussi dans le graffiti « new-yorkais ». Les attentats du 11 septembre 2001 ont généré une grande quantité de graffitis mémoriels, rendant notamment hommage aux services (police, pompiers) de la ville. Il est fréquent aujourd'hui que lorsqu'un tagueur meurt, les tagueurs qui le connaissaient lui rendent hommage en continuant à poser son « blaze », suivi de la mention R.I.P. ou R.E.P.

La question d'hommage est, désormais, souvent liée à la notion de propriété, dans le sens où de plus en plus, les tagueurs posent le « blaze » d'amis, collègues, etc. Cette mouvance qui tend à s'accentuer a plusieurs origines : d'abord celle de faire plaisir à la personne ainsi honorée. Rituel fréquent au sein d'un « crew ». Cela se fait aussi beaucoup pour montrer aux autres un lien entre le « dédicacé » et le « dédicacer » si le premier a de la notoriété. Ensuite, il peut également s'agir de plagiat. Un rival décide d'usurper un nom qu'il a vu. Enfin, par phénomène de mode, des gens utilisent un blaze en vogue, pour en tirer le prestige. Ainsi la notion d'hommage dans le graffiti est assujettie à bien des débordements. Le propriétaire d'un nom n'est pas forcément celui qui en laisse les traces, et inversement, nombreuses sont les traces laissées à l'insu du propriétaire.

« Bush contre le monde », graffiti suisse.
« Bush contre le monde », graffiti suisse.

La mémoire en tant que trace est d'ailleurs un aspect important du graffiti : en gravant sur un arbre ses amours, en dessinant sur ses bancs d'école ou en inscrivant sur un mur le témoignage de son passage (comme les pionniers de la piste de l'Oregon, en **, ou comme « Kilroy » en 1944), l'auteur de graffiti transforme son support en un véritable pan de mémoire : mémoire collective, mémoire des événements, mémoire individuelle… Cette motivation prend un tour exemplaire avec Restif de la Bretonne qui tenait le journal de ses souvenirs sur les parapets des ponts de Paris. Le graffiti relève parfois de l'art visuel, de la littérature ou encore de l'humour. Il constitue alors une manifestation de l'esprit humain, poétique de par son aspect éphémère et altruiste de par son mode de diffusion. Enfin, certains graffitis relèvent du simple vandalisme, de l’incivilité, actions qui pour certains sociologues sont une manière d'affirmer son existence (« je casse donc je suis »). Certains jeunes peuvent en effet trouver à travers le graffiti, un désir de revanche sur la vie et d'affirmation de soi, ou encore un moyen d'oublier la morosité et la tristesse de leur vie.

Le graffiti « hip-hop », ou « tag », qui représente 90 % des graffitis aux États-Unis et sans doute autant dans la plupart des pays, est un cas complexe. Il se donne souvent des ambitions esthétiques mais constitue dans le même temps une forme de langage secret, destiné à n'être compris que par une population limitée, ce qui ne va pas sans irriter le public qui perçoit bien qu'on lui impose la vue d'images qui ne lui sont pas destinées.

Le « tag » a effectivement sa culture propre. Chaque tagueur a un pseudonyme et une signature (blaze) qu'il utilise pour revendiquer des œuvres ambitieuses mais aussi (plus couramment, car c'est plus facile), pour signaler sa présence dans un lieu et se faire connaître, transformant la ville en une sorte de jeu de piste et de stratégie géant. Un tagueur peut avoir plusieurs talents : une capacité à peindre dans des endroits difficilement accessibles, l'énergie et le culot suffisants pour écrire son nom partout (le vocabulaire consacré est explicite : « exploser », « détruire », « cartonner », etc.) ou encore un talent artistique véritable.

Le but du « tag » est apparemment difficile à expliquer. Il s'agit de la forme de graffiti qui déclenche le plus de controverses, notamment du fait de l'ampleur du phénomène mais aussi, sans doute, du fait qu'il est l'expression d'une culture bien définie. Pour certaines personnes, le tag est avant tout du vandalisme dont le but est alors la destruction ; ils peignent alors illégalement. Mais pour d'autres, le graffiti est un art de vivre, un loisir qu'ils pratiquent dans des terrains légaux, cette frontière entre ces deux faces est parfois inexistante : un graffeur ayant fait une superbe fresque colorée, dessinée, la journée, peut aller dans la rue et inscrire sa signature rapidement, illégalement pour qu'il puisse être reconnu. Cela fait partie d'un même ensemble, le tag et le graffiti.

Statut juridique

Le statut juridique du street art est complexe et peut fortement varier selon les pays. Il faut souligner dans certains pays la privation des droits d'auteur d'œuvres qui ont été réalisées dans l'illégalité, comme des graffitis réalisés en France sans l'autorisation du propriétaire du support.

Lutte anti-graffiti

Historique et idéologie(s) de la répression et les procès médiatisés de la SNCF/RATP.

Économie

Bombe de peinture de la marque Altona, très populaire pendant les années 1980.

Assez tôt dans l'histoire du graffiti « new-yorkais », de jeunes artistes ont été rémunérés pour décorer des boîtes de nuit et des devantures ou des rideaux de fer de boutiques. Certains vivent véritablement de cette activité, notamment les artistes « légendaires » dont d'autres graffeurs débutants n'oseront pas saccager le travail : avoir un rideau de fer peint par un graffeur respecté est l'assurance que celui-ci ne sera plus constamment recouvert par d'autres tagueurs. Certains graffeurs vendent leur travail sous forme de toiles peintes, ou le déclinent sous forme de tee-shirts et autres décorations vestimentaires, de prestations graphiques (cf. la « Carte-Jeunes » de la fin des années 1980 dessinée par le peintre Megaton), d'illustrations pour des pochettes de disques, de bijoux, et de planches de skateboard. Des graffitis sont parfois exécutés, contre rémunération, en présence du public pendant certains évènements tels que des concerts ou des matchs de sports populaires.

Le graffiti engendre un phénomène éditorial qui n'a rien de négligeable depuis la parution du livre Subway Art qui sera suivi d'un grand nombre d'autres ouvrages et deviendra une section à part entière dans les rayons « Arts graphiques » des librairies. Une presse se développe aussi avec des journaux tels que Aérosol (1978) en Belgique, le International Graffiti Times' (1984) aux États-Unis, le pionnier 1 Tox, Paris Tonkar Magazine, Graff it!, Graf Bombz, Mix Grill ou le gratuit The Truth en France, Graphotism au Royaume-Uni, Sicopats en Espagne, Stress aux États-Unis, Bomber megazine aux Pays-Bas, etc.. Les journaux « généralistes » consacrés au hip-hop ouvrent souvent largement leurs colonnes au graffiti.

Publicité spontanée (?) et enthousiaste pour la marque de bombes de peinture « Altona », par le graffiti-artist Bando, Paris, palissades du Louvre, 1984.

Beaucoup de magazines français, World signs par exemple, ont souffert, voire disparu, à la suite de la décision de la commission paritaire de ne plus attribuer aux magazines de graffiti de numéro de commission paritaire, sésame permettant aux magazines accrédités d'avoir un taux de TVA réduit de 2,1 % et des aides à l'acheminement postal, argumentant que ces magazines présentaient sous un jour favorable une activité réprimée par la loi.

Des sites internet voir le jour fin des années 1990, comme Art Crimes, www.maquis-art.com, fatcap.org, bombingart.com, certains ont disparu et d'autres se sont structurés en SARL comme www.maquis-art.com ou en association loi 1901 comme AERO. Des boutiques consacrées à l'achat de matériel pour les graffeurs existent dans plusieurs grandes villes d'Europe ou d'Amérique du Nord. On y trouve notamment des peintures aux couleurs rares et aux propriétés couvrantes adaptées, des « caps » (le bouchon diffuseur de l'aérosol) servant à faire des traits aux formes précises — très fins ou très épais, par exemple —, des marqueurs très larges, des masques, et des lunettes ou des combinaisons de protection.

Plusieurs marques de peintures aérosol plébiscitées par les graffeurs ont profité de cette célébrité : Krylon (en), Red Devil, Altona, Alac, SIM2, Dupli-color, Marabout-Buntlack. La plupart ont essayé de dissocier leur image de marque du graffiti, comme Krylon qui a lancé un programme de sensibilisation nommé Graffiti Hurts (le graffiti fait mal). Inversement, quelques marques telles que Clash paint, Beat paint, Montana colors et Montana Cans visent nettement la clientèle des graffiteurs.

Expositions

Exposition de Tag au Grand Palais.
Exposition de Tag au Grand Palais.

Graffiti ancien représentant un pèlerin. Maison du graffiti ancien à Marsilly

France

Galerie du Jour, agnès b., 1989.

Graffiti Art, Musée national des Monuments Français, 1991, avec des œuvres des collections Speerstra, Pijnenburg, Rodriguez, Wiegersma, Navarra.

Paris Graffiti, Espace de la rue Chapon, en 1992. Exposition organisée par Jack Lang.

Graff, Galerie du Jour, agnès b., 2001, avec des œuvres de JonOne, Futura 2000, André, les BBC (JayOne, Ash, Skki), L'Atlas, Mist, Moze, Os Gêmeos, O'Clock, Psykoze, Invader, Zevs.

L'art Modeste sous les bombes, Musée international des arts modestes (MIAM), Musée Paul-Valéry, Sète, Collection Speerstra, juin 2007.

Calligrafitti, Grande halle de la Villette, Paris, 2008. Collection Alain-Dominique Gallizia.

En avril 2009, Tag au Grand Palais. Exposition organisée par Alain-Dominique Gallizia, réunissant 300 œuvres commandées aux plus grands graffeurs internationaux. Projet unique et première exposition internationale de graffitis qu vue avec succès par plus de 80 000 visiteurs en un mois.

Exposition-vente T.A.G. Les lettres de noblesse au Palais de Tokyo les 13, 14 et 15 février 2010, 5 000 visiteurs en deux jours. Les œuvres exposées ont été vendues le lundi 15 février par la société Pierre Bergé et Associés au profit de l’association SOS Racisme. Avec la participation d'Alain-Dominique Gallizia. Le record a été obtenu par une toile de Taki 183.

Expositions à la Fondation Cartier en 2009/2010, Né dans la rue.

Mars à juillet 2010 Paris : Exposition de la Bâche Wagram organisée par Alain-Dominique Gallizia. 2 000 m² d'exposition offerte à la ville dans ce premier musée à ciel ouvert. Œuvres vendues au profit de l'Association Paris Tout P'Tits.

Février 2011 : exposition-vente "Empreintes urbaines" au Palais d'Iéna Les œuvres exposées ont été vendues par la société Pierre Bergé et Associés au profit de l’association SOS Racisme. Avec la participation d'Alain-Dominique Gallizia.

Juillet à Août 2011 Monaco : Exposition L'Art du graffiti : 40 ans de Pressionnisme, organisée par Alain-Dominique Gallizia. Site internet : www.monaco-graffiti.com.

Février 2013 [paris] Exposition Tableaux de Maîtres dans les espaces privatifs du Palais de Tokyo. Avec vente au profit de SOS Racisme. Avec la participation d'Alain-Dominique Gallizia.

Mai 2013, l'Art du Graffiti a fait son entrée à l'Hôtel de Matignon à la demande de M. et Mme Ayrault, sensibles à la puissance colorée de cet art, avec la mise à disposition par Alain-Dominique Gallizia de douze œuvres de sa collection. Disposées dans les espaces privés et publics, elles ont été présentées au public lors des Journées du patrimoine.

Teenage Kicks, biennale internationale d'art contemporain urbain (expositions, muralisme, performances) de Rennes, créée par l'association Graffiteam. La première édition a eu lieu en septembre 2013.

Street Art, l'innovation au cœur d'un mouvement, Espace Electra, Fondation EDF, Paris, 2014.

D'autres musées comme celui de la Mémoire des murs, unique en Europe, Verneuil-en-Halatte dans l'Oise ou encore le musée des graffitis anciens, Marsilly (Charente-Maritime) ont permis à cette expression artistique marginale d'avoir un début de reconnaissance officielle. Le M.U.R. propose un panneau publicitaire au graffiti, Place Verte, à Paris.

Le graffiti dans la culture populaire

En dehors des fictions consacrées à la culture hip-hop, de nombreux récits recèlent des moments narratifs où les graffitis ont une importance sur le cours des événements.

Littérature

Dans l'Exode, Dieu commande à Moïse de marquer les maisons des hébreux avec du sang de petit bétail, afin qu'il extermine les premiers-nés égyptiens, dans les maisons qui ne sont pas marquées. Cette méthode a aussi été utilisée plusieurs fois dans l'histoire du monde, au début du génocide arménien par exemple.

Dans Ali Baba et les quarante voleurs, un voleur venu en ville pour trouver Ali Baba marque la maison de ce dernier d'une croix, afin que ses compagnons reviennent, de nuit, tuer l'aventurier. Mais sa servante remarque la croix et en trace sur toutes les maisons de la ville.

Dans Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien, Gandalf marque la porte de Bilbo d'un signe (dont le sens est « Cambrioleur désire bon boulot, comportant sensations fortes et rémunération raisonnable » selon la traduction de F. Ledoux), afin de la signaler aux nains qui doivent les rejoindre.

Dans L’Écharpe rouge de Maurice Leblanc, un garçon employé par Lupin dessine des graffitis destinés à mettre l'inspecteur Ganymède sur une piste.

Dans le roman policier Pars vite et reviens tard, de Fred Vargas, un « 4 de chiffre » est peint sur de nombreuses portes d'appartements et sème le trouble parmi la population.

Bande dessinée

Dans Les Cigares du pharaon, Tintin suit le mystérieux sigle d'une société secrète.

Dans de nombreuses fictions, des criminels signent leurs méfaits d'un graffiti : La Marque jaune d'Edgar P. Jacobs, par exemple.

Dans V pour Vendetta, par Alan Moore et David Lloyd, le graffiti est un acte de résistance — il s'agit d'une référence directe au V de la victoire et de la liberté de Victor de Laveleye.

Télévision

Dans la série télévisée Benny Hill show, une séquence redondante présente un mur sur lequel se trouvent des graffitis qui se juxtaposent et se répondent.

Dans la série animée les Simpson, Bart Simpson est un graffeur sous le nom d'El-Barto.

Dans la série télévisée V, le V est un symbole de résistance.

Cinéma

Dans Monty Python's Life of Brian, 1979, de Terry Jones (en français : Monty Python : La Vie de Brian), Brian, qui a été recruté par le « Front du Peuple de Judée », écrit sur un mur un message hostile aux Romains, « Romanes eunt domus » (« Romains, rentrez chez vous »). Il est surpris par une patrouille, dont le chef le tance pour ses erreurs de grammaire puis le corrige point par point, lui faisant trouver la formulation exacte, « Romani ite domum », avant de le contraindre à recopier cent fois cette phrase sur ce mur.

Dans L'Armée des douze singes, James Cole, venu du futur, enquête sur un groupe écologiste radical, les douze singes du titre, dont la piste est parsemée de graffitis.

Dans Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Amélie écrit sur les murs de son quartier des phrases tirées de la prose d'Hipolito, son ami l'écrivain raté.

Dans IP5 : L'île aux pachydermes, Olivier Martinez interprète Tony un gaffeur en rupture de ban. L'acteur est doublé par Darco pour les scènes de graff.

Dans M le maudit, un membre de la pègre, chargé d'identifier l'assassin des petites filles, lui marque un « M » sur le dos, à la craie.

Au début du film Shrek le troisième, on aperçoit des graffitis du graffeur Cope 2.

dans Le Hobbit Gandalf grave une rune naine sur la porte de Cul-de-sac ( maison de Bilbo Sacquet ) pour indiquer aux douze nains le lieu de leur réunion.

Dans Beur sur la ville de Djamel Bensalah de nombreux graffitis du graffeur français Shuck2 .

Tout au long du film Vandal de Hélier Cisterne.

Jeux

Jet Set Radio (2000), par l'éditeur Sega, est un jeu d'arcade qui bien que mettant en scène des actes de graffiti vandalismes, ne fut pas controversé. Le jeu comportait certaines illustrations de graffeurs reconnues, tel Haze (en).

Marc Ecko's Getting Up: Contents Under Pressure (2006), par l'éditeur Atari, est un jeu d'aventure dont le but est de devenir le graffiti-artist le plus réputé de la ville. Interdit aux moins de 16 ans dans de nombreux pays, banni en Australie, ce jeu a souvent été accusé de glorifier la délinquance. Il a été réalisé sous les conseils de graffiti-artists tels que T-Kid, Seen, Futura 2000 ou Cope 2.

ZeWall (2001), graffiti sur les murs d'une ville virtuelle. Dessin collectif sur internet sans inscription ni installation de logiciel. Les meilleurs dessins servent depuis 2001, à construire une immense fresque.

Certains jeux vidéo mettent en avant des graffitis en milieu urbain, des jeux comme Grand Theft Auto: San Andreas,Saints Row,Spider man 2, Grand Theft Auto IV, The Warriors (jeu vidéo) (ou apparaissent notamment Cope 2 et Indie), etc..

Dans Assassin's Creed II, Brotherhood et Revelation, on peut voir des personnes dessiner sur les murs des villes.

Subway surf est un jeu que l'on peut télécharger sur portable ou tablette, dans lequel le joueur incarne un tagueur poursuivit dans le métro aérien par un vigile qui l'a surprit en train de taguer. Le but et de courir le plus longtemps possible en évitant les obstacles pour ne pas être rattrapé par le vigile. Il s'agit d'un jeu sans fin.

Devil May Cry 4 (DMC) est un jeu d'action de la firme capcom ou l'on peut voir un monde de destruction ou se mêlent graffitis et scène de fin du monde.

Splatoon (2015) Le jeu prends place dans une grande ville, Chromapolis, où les murs sont couverts de stickers, Graffitis et tags. Ce jeu s'inspire de la culture hip-hop des années 2010.

Bibliographie

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Jean Baudrillard, Kool Killer ou l'insurrection par les signes in L'échange symbolique et la mort, Gallimard, 1976.

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Henry Chalfant, James Prigoff, Spraycan Art, éd. Thames and Hudson, 1987.

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Stéphane Lemoine, Julien Terral, In situ, un panorama de l'art urbain de 1975 à nos jours, Éditions Alternatives, 2005.

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A. Giverne, Hors du temps, éd. ColorsZoo, 2005

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Collection Wasted Talents, volume 3 , Darco - Code Art, paru en 2006 .

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Claudia Walde : Sticker City. L'art du graffiti papier. Éditions Pyramid, 2007, (ISBN 978-2350170657).

Julien Malland, Globe-Painter, éd. Alternatives, 2007

Frank Sandevoir, Y'a écrit kwa - Le graffiti expliqué aux curieux et aux débutants, Éditions Alternatives, 2008, (ISBN 978-286227-573-4).

Alain Vulbeau, Legende-Des-Tags ( dessins de shuck2 ), éditions Sens & Tonka , 28 février 2009

Collectif,paris 1993-2001, Keag - mémoires d'un Vandal, paru en septembre 2009 .

Jour J, Le livre du célèbre festival graffiti qui a eu lieu à Saint Denis les 13 et 14 juin 2009, organisé par les CHIENS D'LA CASSE et les 93MC , paru en 2009 .

Comer ,Lionel Patron ,Romano Ross ,Paris City graffiti] , Paru en 2010 .

Karim Boukercha ,collection Wasted Talent , édition Alternative, Descente Interdite ,graffiti dans le métro parisien , paru en mai 2011 .

Mank,Wild Edition , Matière Grise : Paris Nord 1986-2013 , paru en 2013 .

Mehdi Ben Cheik ,Tour Paris 13] , paru en Novembre 2014 .

2015 : Christian Gerini, "Le street art, entre institutionnalisation et altérité", in: L’artiste, un chercheur pas comme les autres, Revue Hermes, 2015/2 (n°72) CNRS Editions, Paris, novembre 2015.

de Cédric Naïmi (Auteur), Loïc Gallet (Auteur), agnès b. (Préface), État des Lieux du Graffiti et du Street Art . Préface de Agnes B , paru en 2015.

Films

Documentaires

Style Wars, par Henry Chalfant et Tony Silver, 1983.

Wild War, FAT Prod (2 DVD).

Trumac, par ATN, 2002.

Writers : 1983-2003, 20 ans de graffiti à Paris, par Marc Aurèle Vecchione, 2003.

Chats Perchés, par Chris Marker, 2004.

Graffit' Instincts ,ce documentaire sur la technique du graffiti réunit le gratin du graffiti européen , sortie 2005 .

Graffiti ifs, par International Free Style, version française et anglaise, 2006 [voir en ligne]).

Dirty Handz 1 Destruction Of Paris, 1999.

Dégradation volontaire 1 et 2.

Dirty Handz 2 Back On Tracks, 2001.

Still Free A new graffiti experience, 2006 Réalisé par Charles « OBSEN » Eloidin.

Dirty Handz 3 Search and Destroy, 2006.

Graffiti Instincts.

Tag, la guerre souterraine, par Hugo Hayat, 2007

The Art Pack meets Henry Chalfant

Playboy communiste, par David Thouroude et Pascal Héranval, 2009

Défense d’Afficher, un webdocumentaire sur le street art qui plonge l’internaute dans une déambulation urbaine sur les traces de 8 artistes, dans 8 villes du monde

Faites le mur !, par Banksy, 2010.

Le Clos Joli - Première partie : les derniers jours, Arielle Reynaud, production Aspasya, 2014

Bomb It The Global Graffiti Documentary 1 & 2 .

2015 : Les messages du street art, de la rue au musée, vidéo d'une conférence grandement illustrée de Christian Gerini (Université de Toulon et Collège Méditerranéen des Libertés, avril 2015). En ligne sur : http://plus.franceculture.fr/partenaires/toulon/conference-les-messages-du-street-art-de-la-rue-aux-musees

Graffiti : Peintres et Vandales , un documentaire de Amine Bouziane produit par Stuff production avec la participation de france télévision et TV5monde , 2015

Fictions

Les fictions donnant une importante place aux auteurs de graffitis relèvent généralement de la culture hip hop.

Wild Style, film de Charlie Ahern, 1982.

Beat Street, film de Stan Lathan, 1984.

Style wars, film de Henry Chalfant, 1983.

IP5, film de Jean-Jacques Beinex, 1992.

Whole Train, film de Florian Gaag, 2006.

Fatcap Express, 2000

中文百科

意大利罗马街头的涂鸦

香港的曾灶财「墨宝」,摄于尖沙咀天星码头

位于**台北市大安区敦南街上的「效忠领袖、我爱总统」涂鸦事件现场

涂鸦指在公共、私有设施或墙壁上的人为和有意图的标记。涂鸦可以是图画,也可以是文本。未经设施拥有者许可的涂鸦一般属违法或犯罪行为。

「涂鸦」一词除了作为"Graffiti"的中译外,中国书法的题字,也有在下款署以「某某涂鸦」代替「某某题」的做法,以示谦卑(习惯上,书法到了一定水平的才能署以「某某题」)。

涂鸦早于一些文明古国如古希腊和罗马帝国便有存在。如果把涂鸦定义得再广一些,史前时期的人们在洞穴中涂上的壁画也可算是涂鸦。

时至今日,「涂鸦」在一定程度上为这种街头艺术赋予一定认受性。不然,这些作品的称呼将会是「乱画」或「涂污」。

涂鸦在英语中是以复数Graffiti表示。其单数词为graffito。两字均由意大利文借用得来,并且都是起源于希腊文γραφειν(graphein),意指「书写」。关于这个字何时和如何改为代表「涂鸦」的意思,历史学家并没有定论。

涂鸦的历史

古代 「涂鸦」最初是用来指在古迹、古墓或废墟上找到的铭文或图画,后来包括很多可以被认为是污损公物的画作(如画在行人道旁或墙上的图画)。如果一项纪念物的作者在他的作品刻上铭文,不算是涂鸦。 最早时期的涂鸦可以追溯至尼安德特人,早于20-30万年前,尼安德特人已经懂得在洞穴内涂鸦。 第一个可以被称为「现代涂鸦」的画作位于古希腊城邦以弗所(今土耳其境内)。此图的内容是一个手印、一个心形图案、一个脚印和一个数字。根据此城的游客指南,该图画被认为是一个卖淫广告,教导观看者沿脚印的方向走数字所指的步数去寻找妓女,并按照手印所指的数额付钱。 古埃及和古罗马人均有于他们的墙上或纪念碑前涂鸦。庞贝古城的涂鸦因为城市被火山灰淹没而完整地保存下来。这些出土的涂鸦作品包括当时日常生活的种种细节,包括日用拉丁文、骂人话、咒语、示爱宣言、政治言论等。其中一处甚至涂有「小心恶犬」的标语。 维京人在东征西讨的同时也留下了大量涂鸦。其中在罗马和爱尔兰至今仍存有维京人涂鸦作品的遗迹。另外,君士坦丁堡的索菲亚大教堂也曾遭维京人的涂鸦破坏。 拿破仑远征埃及时,他的士兵也有在碑石上刻名留念。 “涂鸦”一词,出自《玉川子集.云添丁》。唐朝有个人叫卢仝,儿子名添丁,喜欢随意涂涂画画,常把他书册弄得又脏又乱。卢仝因此写了这句:“忽来案上翻墨汁,涂抹诗书如老鸦。”写出了儿子的调皮好动和自己的无奈,这就是涂鸦的来源。 现代 踏入20世纪,一种「到此一游」的涂鸦在欧美各地流行起来。这种涂鸦的内容像是有一个人爬上墙上偷看,人们只看见他的眼和鼻,如吉佬儿到此。其下有一句「到此一游」或「甚么?没有某物?」的字句。到了第二次世界大战,随着战机的盛行,在机身上涂鸦也流行起来。 **街头涂鸦先驱吕学渊为饶舌歌手MC HotDog第二张EP《犬》封面制作的同名作品 巴黎雷诺卡车上的涂鸦 战后,世界各地很多大城市都有一批如童党的人在各处的墙壁上涂鸦,多是留下自己的名字以宣示在涂鸦处附近的控制权。但到了20世纪末,这种行为开始和童党脱离关系,慢慢变成一种个人创作。一些人是「为涂鸦而涂鸦」,或是为了增加自己作为涂鸦艺术家的名声和技术而涂鸦。个人涂鸦在形式和动机都和有组织涂鸦有所不同。例如个人涂鸦的艺术动机便比有组织涂鸦为高;另外个人涂鸦所用的媒介也十分广,包括墙壁、建筑物,甚至货运列车。 有时涂鸦和笔名一样,能反映作者的修养。有时涂鸦所包括的是创作的年份、作者的名字及其简称,或反映作者的一些经历、回忆或追忆。一些涂鸦内容甚至含有隐语。 有些有追思去逝者意义的涂鸦即使是涂在商店正门上,店员也不敢随意涂抹。另外一些涂在废弃围栏或墙壁上而有特别意义的涂鸦,业主或政府有时也不会抹掉。 另外,也有一些涂鸦带有地方色彩。例如美国加州南部一些帮派的涂鸦、香港以中国式书法见称的九龙皇帝,以及法国的安德列·萨拉华。 一些前卫艺术家在1960年代开始研究涂鸦的理念和用处。在斯堪地那维亚甚至有一所专门研究涂鸦的学院。 由于涂鸦者需要令自己免被拘捕,很多涂鸦均以迅速完成为务。这种快速和违法的(甚至是有组织的)涂鸦有时被称为「涂画式签名」(tagging),并且与其他较带有艺术成份的涂鸦分开处理。 美国的两位主流艺术家凯斯·哈林(1958-1990)和尚·米榭·巴斯奇亚(1960-1988)皆承认他们的作品是受到街头涂鸦的美学和技法所影响。

法律地位

涂鸦引起了不少可能的社会压力,因为涂鸦一般都在不属于作者的平面如墙、建筑物、列车车身等出现。亦即是说,涂鸦构成了一种独特的元素。 常用的涂鸦工具包括喷漆和粗箱头笔迹的标记笔。涂鸦作品常常是迅速完成的痕迹,因为涂鸦者要避免被当局发现和拘捕。 有些城市为打击涂鸦,会在一些地方特别设立墙壁供人作涂鸦用途。这种措施据称可以打击一些小涂鸦,但能鼓励涂鸦艺术家花时间创作一些质素高的作品而不用担心因游荡等罪名而被捕。然而,一些人不赞成这种措施,并认为合法涂鸦并未有效杜绝非法涂鸦。 不少人认为涂鸦是骚扰,或一种使物业需以昂贵价钱清理和修复的破坏。人们认为充满涂鸦的地区比较肮脏,而且犯罪事件较多,因此涂鸦可以是生活质素指标的一种。 「破窗理论」的支持者认为,肮脏的地区(包括已受涂鸦影响的地区)会鼓励更多的涂鸦甚至更严重的犯罪出现。纽约前市长鲁道夫·朱利安尼即基于此理论而在其任内推行反涂鸦措施。该措施是美国史上最大型的反涂鸦行动之一,包括通过一项法案以禁止售卖喷漆予18岁以下人士。法案也强制售卖喷漆的店主需要把喷漆锁在箱内以及放在小偷可及范围以外的位置。 一些社区组织也有组队处理涂鸦。法国的一个基督新教反涂鸦组织甚至把古代洞穴的壁画也抹掉,结果赢得了1992年的另类诺贝尔考古学奖。 1993年,一名美国青年费尔(Michael P. Fay)在新加坡涂鸦而被拘捕(他在数辆名贵房车上喷漆),后来当地法院以1966年的涂鸦法判该青年入狱四月,及罚款3500新加坡元(当时合2233美元或1450英镑),以及受笞刑(值得一提的是,该法律本是用以针对宣扬**的涂鸦)。该判决在美国引起轩然大波,因为美国并不对涂鸦一类罪行施体罚。《纽约时报》曾多次发表社论抨击新加坡当局的判决,并呼吁美国人到新加坡的外交部门抗议。虽然新加坡政府接获很多特赦的要求,但费尔仍在1994年5月5日受笞刑。(费尔原被判笞刑六鞭,但当时的新加坡总统王鼎昌最后同意将对他的鞭笞减为四鞭。) 英国在2003年通过一项反社会行为法案以对付涂鸦。次年的「清洁不列颠」运动鼓励对涂鸦者采取零容忍态度,并建议对涂鸦者施以即时罚款及禁止售卖喷漆予青少年。123名支持此运动的英国国会议员表示:「涂鸦不是艺术,而是罪行。我们将为我们的选民把涂鸦从我们的社区驱赶出去。」 美国新墨西哥州的阿尔伯克基市在1990年代中推行的反涂鸦运动则更为激烈。城里的旱谷、桥梁和隔音屏障都被覆盖以防止涂鸦。据称有涂鸦者因企图在这些地方涂鸦而受伤甚至死亡。另外,该市市政府亦设立了一条**涂鸦热线和一个用来**涂鸦的网站。与纽约相似,该市亦禁止售卖喷漆予青少年或把喷漆锁在箱内。涂鸦的刑罚包括罚款、社会服务或入狱。

各种涂鸦

台中市:中科路与中山高速公路交会处(中科路桥桥墩)、复兴路四段东侧、乐业路南侧及北侧围篱、建国北路一段(近崇伦街口)、大里区甲堤路围篱(近立新国中对面)、太平区旱溪东路一段与精武路交接处防洪墙。

公厕涂鸦:在公厕或公众浴室中的涂鸦。这种涂鸦很多情况下都是不雅的作品,例如粗言秽语、厕所笑话、色情内容,以至粗糙的卡通等。

醉画:一种在醉了的人身上施行的涂鸦。内容多是不雅或构成侮辱的,包括全身写字或剃去部份体毛以营造文本效果。

作物涂鸦:指在田野中以去除庄稼等方式画出几何图案的涂鸦。这种涂鸦多于偏远地区出现,而这种涂鸦往往被认为是犯法。

树上涂鸦:刻在树干或树皮上的涂鸦。最常见的内容是爱的宣言。据称在19世纪开始,美国西部的牧羊人们会在每棵他们遇到的树上刻上字句或女人图像以解闷。现在一些有涂鸦的树被认为是有历史价值,当地政府部门甚至考虑保护它们免受侵蚀、砍伐和其他破坏。有人指出这种涂鸦会使树木上面的部份枯死,但讫今为止仍无涂鸦对树木健康影响的研究。

光涂鸦:在漆黑的环境中,利用相机的慢快门让相机长时间曝光,例如是将相机的快门打开30秒后,再在相机面前,用电筒画出不同形状的线条和形状。因感光耦合组件会记录下光线移动的轨迹,因此电筒就像画笔般在相片上画画。

涂鸦战

1980年代初,英国伯明翰的牛环购物中心(Bull Ring shopping centre)展开了一场大型的涂鸦战。该市邀请了一些英国著名的涂鸦者参赛。 这场比赛竖立了许多大型的板供参赛者涂鸦之用,并罕有地使这么多人的涂鸦聚首一堂。然而,当有涂鸦者抄袭别人时,往往会触发群众或帮派间互相对抗。英国一所电视台的纪录片留有这场涂鸦战的片段。

数据源

↑ 毕恒达. 《涂鸦鬼飞踢》. **: 远流. 2011年6月1日: 页132. ISBN 9789573267935 (中文). 使用|accessdate=需要含有|url= (帮助)

法法词典

graffiti nom commun - masculin ( (invariable ou graffitis) )

  • 1. inscription ou dessin gravés ou griffonnés sur un mur

    faire des graffitis sur une palissade

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glaise a. (f), n. f (terre)~黏土, 胶泥

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