Le Centre national de la recherche scientifique, plus connu sous le sigle CNRS, est le plus grand organisme public français de recherche scientifique. Juridiquement, c'est un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) placé sous la tutelle administrative du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Fondé par le décret-loi du 19 octobre 1939, afin de « coordonner l’activité des laboratoires en vue de tirer un rendement plus élevé de la recherche scientifique », le CNRS fut réorganisé après la Seconde Guerre mondiale et s'orienta alors nettement vers la recherche fondamentale.
En 2009, il employait environ 30 000 personnes : 26 100 permanents (11 700 chercheurs et 14 400 ingénieurs, techniciens et administratifs), ainsi que 4 000 contractuels. Son budget annuel est d'environ 3,4 milliards d'euros dont 800 millions de ressources propres. Le CNRS exerce son activité dans tous les domaines de la connaissance à travers 1100 unités de recherche et de service labellisés dont la plupart sont gérées avec d'autres structures (universités, autres EPST, grandes écoles, industries, etc.) pour quatre ans sous la forme administrative d'« unités mixtes de recherche ».
Le CNRS figure au huitième rang mondial et au premier rang européen selon le classement mondial « Webometrics », qui mesure la visibilité sur le web des instituts de recherche. Le CNRS figure au premier rang mondial selon l'institut Scimago qui intègre institutions de recherche et universités dans son classement fondé entre autres sur la production scientifique, le nombre de citations, la collaboration internationale, à partir de la base Scopus intégrant plus de 18 000 revues scientifiques. Il figure au deuxième rang des contributeurs à la revue Nature en 2010.
Selon un sondage réalisé par Sofres pour Sciences Po, le CNRS bénéficierait auprès des Français d'un niveau de confiance de 90 %, bien avant la police (71 %), le Gouvernement (31 %), le président de la République (35 %) ou les partis politiques (23 %), et second seulement après la famille (97 %).
Historique
Le CNRS est né le 19 octobre 1939, de la fusion entre une agence de moyens, la Caisse nationale de la recherche scientifique et une grande institution de laboratoires et de chercheurs, le Centre national de la recherche scientifique appliquée.
Cette fusion a été préparée par Jean Zay avec l'aide des sous-secrétaires d'État à la recherche, Irène Joliot-Curie puis Jean Perrin. Le décret organisant le CNRS est signé par le président de la République en exercice, à savoir Albert Lebrun, le président du Conseil, Édouard Daladier, le ministre de l’Éducation nationale Yvon Delbos succédant à Jean Zay, et le ministre des Finances Paul Reynaud. La création du CNRS prétendait « coordonner l’activité des laboratoires en vue de tirer un rendement plus élevé de la recherche scientifique » ; et, selon les termes de Jean-François Picard, de « fondre en un organisme unique, en quelque sorte l’aboutissement logique du jacobinisme scientifique et centralisateur ».
La fusion est favorisée par la Seconde Guerre mondiale : les autorités françaises, ne souhaitant pas reproduire les erreurs commises lors de la Première Guerre mondiale (tous les scientifiques avaient été mobilisés, souvent comme cadres dans l'infanterie ou l'artillerie, ce qui aboutit à la disparition d'une forte proportion de jeunes savants), affectent des chercheurs au CNRS. Cette fusion ne suscita donc aucun écho dans la presse. Au commencement, une partie des recherches étaient menées pour les besoins de l'armée française. Menacé par le Régime de Vichy qui finalement le maintient confirme à sa tête le géologue Charles Jacob, le CNRS est réorganisé à la Libération. Frédéric Joliot-Curie en est nommé directeur et le dote de nouvelles Allocations de recherche.
L'arrivée de De Gaulle au pouvoir en 1958 ouvre une période qualifiée d'« âge d'or de la recherche scientifique » et du CNRS : le budget du CNRS double entre l'exercice de 1959 et 1962.
En 1966 sont créées des unités associées, ancêtres des UMR. Il s'agit de laboratoires universitaires, soutenus par le CNRS, grâce à ses moyens humains et financiers. En 1967 est fondé l'Institut national d'astronomie et de géophysique, qui deviendra en 1985 l'Institut national des sciences de l'univers (INSU). L'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) est créé à son tour en 1971.
Dans les années 1970 s'opère un changement de régime de sciences en société : le CNRS s'interroge sur son ambition, ses modes d'action. Les premiers programmes interdisciplinaires sont lancés et des contrats globaux avec l'industrie signés (le premier avec Rhône-Poulenc en 1975).
En 1982, la loi du 15 juillet, dite loi Chevènement de programmation des moyens de la recherche publique, décrète que les personnels chercheurs, ingénieurs techniciens et administratifs passent sous le régime de la fonction publique : ils deviennent fonctionnaires, avec, pour les chercheurs, un statut semblable à celui des maîtres de conférences et des professeurs des universités.
Rôle et organisation
Le CNRS est classé comme établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) et placé sous la tutelle administrative du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ; il est actuellement régi par les articles L. 321-1 à L. 321-6 du code de la recherche et par le décret n 82-993 du 24 novembre 1982, modifié en dernier lieu par le décret n 2007-195 du 2 février 2007.
D'après le décret portant organisation et fonctionnement du Centre national de la recherche scientifique, le CNRS a pour missions :
d'évaluer, d'effectuer ou de faire effectuer toutes recherches présentant un intérêt pour l'avancement de la science ainsi que pour le progrès économique, social et culturel du pays ;
de contribuer à l'application et à la valorisation des résultats de ces recherches ;
de développer l'information scientifique, en favorisant l'usage de la langue française ;
d'apporter son concours à la formation à la recherche et par la recherche ;
de participer à l'analyse de la conjoncture scientifique nationale et internationale et de ses perspectives d'évolution en vue de l'élaboration de la politique nationale dans ce domaine.
Pour l'accomplissement de ces missions, le Centre national de la recherche scientifique peut notamment :
créer, gérer et subventionner des unités de recherche ;
contribuer au développement de recherches entreprises dans les laboratoires relevant d'autres organismes publics de recherche, des universités et autres établissements d'enseignement supérieur, des entreprises nationales, des entreprises et des centres de recherche privés ;
mettre en œuvre des programmes de recherche et de développement technologique ;
recruter et affecter des personnels de recherche dans la limite des emplois autorisés par la loi de finances ;
prendre en charge des déplacements et des séjours de personnels en tout lieu où les appellent les missions du centre ;
construire et gérer, le cas échéant, dans le cadre d'accords nationaux ou internationaux, des grands équipements de recherche ;
constituer des filiales et prendre des participations ;
participer, notamment dans le cadre des groupements d'intérêt public, à des actions menées en commun avec des services de l'État, des collectivités locales ou d'autres organismes publics ou privés, français ou étrangers ;
participer à l'élaboration et à la mise en œuvre d'accords de coopération scientifique internationale et de coopération pour le développement;
assurer l'élaboration et la diffusion de la documentation scientifique et la publication des travaux.
On peut distinguer trois rôles fondamentaux du CNRS dans la recherche :
Financement du fonctionnement de la recherche: Le CNRS finance 1170 laboratoires de recherche, dont 98 unités propres et 1072 unités mixtes de recherche (UMR), partagées avec un établissement d'enseignement supérieur, un autre organisme de recherche, une fondation ou une entreprise. Le CNRS participe à leur budget et à leur dotation en personnel, parfois à leurs locaux. Le Comité national du CNRS évalue tous les quatre ans ces unités de recherche, cette évaluation conditionne son apport financier, et peut donner lieu à la réorganisation ou à la rupture du contrat d'association avec l'unité.
Emploi et gestion de personnels de recherche:Le CNRS rémunère des chercheurs, ingénieurs et techniciens, qui travaillent en règle générale dans les unités de recherche du CNRS ou dans les unités qui y sont associées. Les chercheurs sont évalués par le Comité national tous les deux ans. Selon l'article 10 du décret n 83-1260 du 30 décembre 1983 et l'article 3 du décret n 84-1185 du 27 décembre 1984, les chercheurs sont tenus de fournir chaque année un compte rendu de leur activité (campagnes CRAC ou RIBAC). Certains peuvent être également « mis à disposition » d'un autre établissement dans le cadre d'un projet de recherche.
Financement de projets de recherche : le CNRS sélectionne et finance des projets de recherche spécifique, auquel des chercheurs de tous statuts sont habilités à prendre part.
Ce triple rôle contribue à la difficulté de définir la part du CNRS dans la recherche en France. En pratique, un chercheur du CNRS travaille très souvent dans un laboratoire d'une université, n'importe où en France : ceci conduit généralement à une complication et un manque de lisibilité des affiliations dans les publications des chercheurs français. Il faut aussi distinguer la recherche financée par le CNRS, et celle des chercheurs du CNRS. Enfin, du fait en particulier de l'intégration du CNRS et de la recherche universitaire, les résultats de la recherche seront souvent le fruit d'une collaboration entre chercheurs du CNRS et d'autres organismes, ou universitaires. Ces dernières années, la politique suivie a été d'augmenter la part des associations entre le CNRS et les universités, ce qui a contribué à accroître la confusion des rôles et a entraîné une certaine pression corporatiste de la part des professeurs d'université. L'habilitation à diriger des recherches, délivrée par les universités, tend à devenir un point de passage obligé dans la promotion des chercheurs du CNRS.
Découpage administratif
Instituts
Le CNRS comporte dix instituts :
Institut des sciences biologiques (INSB)
Institut de chimie (INC)
Institut écologie et environnement (INEE)
Institut des sciences humaines et sociales (INSHS)
Institut des sciences de l'information et de leurs interactions (INS2I)
Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes (INSIS)
Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions (INSMI)
Institut de physique (INP)
Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3)
Institut national des sciences de l'univers (INSU)
Chaque institut gère la politique scientifique de son domaine.
Découpage en sections
Il existe également un découpage plus fin en sections :
Mathématiques et interactions des mathématiques
Théories physiques : méthodes, modèles et applications
Interactions, particules, noyaux du laboratoire au cosmos
Atomes et molécules, optiques et lasers, plasmas chauds
Matière condensée : organisation et dynamique
Matière condensée : structures et propriétés électroniques
Sciences et technologies de l'information (informatique, automatique, signal et communication)
Micro et nano-technologies, électronique, photonique, électromagnétisme, énergie électrique
Ingénierie des matériaux et des structures, mécaniques de solides, acoustique
Milieux fluides et réactifs : transports, transferts, procédés de transformation
Systèmes supra et macromoléculaires : propriétés, fonctions, ingénierie
Architectures moléculaires : synthèses, mécanismes et propriétés
Physicochimie : molécules, milieux
Chimie de coordination, interfaces et procédés
Chimie des matériaux, nanomatériaux et procédés
Chimie du vivant et pour le vivant : conception et propriétés de molécules d'intérêt biologique
Système solaire et univers lointain
Terre et planètes telluriques : structure, histoire, modèles
Système Terre : enveloppes superficielles
Surface continentale et interfaces
Bases moléculaires et structurales des fonctions du vivant
Organisation, expression et évolution des génomes
Biologie cellulaire : organisation et fonctions de la cellule ; pathogènes et relations hôte/pathogène
Interactions cellulaires
Physiologie moléculaire et intégrative
Développement, évolution, reproduction, vieillissement
Comportement, cognition, cerveau
Biologie végétale intégrative
Biodiversité, évolution et adaptations biologiques : des macromolécules aux communautés
Thérapeutique, médicaments et bio-ingénierie : concepts et moyens
Hommes et milieux : évolution, interactions
Mondes anciens et médiévaux
Mondes modernes et contemporains
Langues, langage, discours
Philosophie, histoire de la pensée, sciences des textes, théorie et histoire des littératures et des arts
Sociologie, normes et règles
Économie et gestion
Sociétés et cultures : approches comparatives
Espaces, territoires et sociétés
Politique, pouvoir, organisation
Délégations régionales
Le CNRS compte également 18 délégations régionales qui assurent des missions de représentation au sein des diverses instances locales impliquées dans la recherche et l’enseignement supérieur, de gestion de proximité des laboratoires et des personnels et d'accompagnement des projets scientifiques locaux.
Île-de-France Paris Villejuif (01) Paris B (02) Île-de-France Sud (04) Île-de-France Ouest et Nord (05) Paris Michel-Ange (16)
Paris Villejuif (01)
Paris B (02)
Île-de-France Sud (04)
Île-de-France Ouest et Nord (05)
Paris Michel-Ange (16)
Délégation Alsace à Strasbourg
Grand-Est Centre Est (06) Alsace (10)
Centre Est (06)
Alsace (10)
Nord-Ouest Centre-Limousin-Poitou-Charentes (08) Bretagne et Pays de la Loire (17) Nord, Pas-de-Calais et Picardie (18) Normandie (19)
Centre-Limousin-Poitou-Charentes (08)
Bretagne et Pays de la Loire (17)
Nord, Pas-de-Calais et Picardie (18)
Normandie (19)
Sud-Est Rhône Auvergne (07) Alpes (11) Provence et Corse (12) Côte d'Azur (20)
Rhône Auvergne (07)
Alpes (11)
Provence et Corse (12)
Côte d'Azur (20)
Sud-Ouest Languedoc Roussillon (13) Midi-Pyrénées (14) Aquitaine (15)
Languedoc Roussillon (13)
Midi-Pyrénées (14)
Aquitaine (15)
Comité national de la recherche scientifique
C'est l'instance du CNRS chargée de l'évaluation de la recherche scientifique des unités de recherche financées par le CNRS, ainsi que, individuellement, de chaque chercheur rémunéré par le CNRS. Il est également chargé du recrutement de nouveaux chercheurs, bien que dans les règles régissant le CNRS, la liste de candidats acceptés n'est qu'une « indication » qui doit être validée par la direction du CNRS.
Il est divisé en 40 sections, plus 7 sections interdisciplinaires, focalisées sur des domaines de recherche. Chaque section est composée de 21 membres, qui sont spécialistes du domaine scientifique concerné, et viennent de différents horizons (chercheurs au CNRS, dans d'autres EPST ou EPIC, dans le secteur privé, enseignants-chercheurs, chercheurs étrangers…). Un tiers d'entre eux est nommé par le ministère de la Recherche, deux tiers sont élus par l'ensemble des personnels de recherche du domaine (chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs, personnels techniques et d’administration des organismes publics et universités français), pour une période de 4 ans, afin de permettre un contrôle des orientations scientifiques et de garantir l'indépendance de la recherche. Il n'existe pas de code déontologique et méthodologique de l'évaluation professionnelle au CNRS ; chaque section du Comité national de la recherche scientifique publie lors de son renouvellement les critères qui seront employés pour mener l'évaluation des chercheurs et des laboratoires. Les mots-clés fréquemment rencontrés comprennent la « production » scientifique, l'adéquation des recherches entreprises avec le contexte scientifique, leur rayonnement national et international, le rôle dans la formation de docteurs, l'animation et la valorisation scientifique. Les critères bibliométriques (nombre de publications dans des revues ou chez des éditeurs considérés comme pertinents) sont également utilisés, mais en regard de ces aspects qualitatifs.
Chaque section du Comité national étudie les besoins des différents laboratoires dans son domaine de compétence. S'il apparaît que certains laboratoires ont rapidement besoin d'un Chargé de Recherche, ces postes sont dits "fléchés" et font partie d'un concours particulier (environ 4 postes sur 10). Les candidats peuvent s'inscrire à un de ces postes « fléchés » mais aussi à un poste « libre », donc non attribué à une thématique particulière. Chaque candidat doit faire 3 choix dans l'ordre de ses préférences et le règlement du CNRS fait qu'un bon candidat devrait être recruté même si ce n'est pas dans son laboratoire de prédilection. Dans les faits, il y a tellement de candidats à l'heure actuelle (2014) qu'aucun candidat n'est accepté dans un autre laboratoire que celui qu'il/elle a choisi en premier choix.
Pour les postes « fléchés », si aucun des candidats ne répond aux exigences du Comité national, alors le poste n'est pas pourvu. Pour les postes « libres » (c'est-à-dire non « fléchés »), les candidats sont classés dans un ordre qui correspond à environ 2 fois la quantité de postes disponibles : la liste principale + la liste complémentaire.
Unités de recherche et de services
Le CNRS possède 98 laboratoires de recherche, dits unités propres de recherche (UPR) ou unités de service et de recherche (USR). Il participe également au financement et à la dotation en personnels de 1 223 laboratoires de recherche associés à des établissements d'enseignement supérieur (pour 90 % d'entre eux) ou à d'autres organismes de recherche, sous différents types de contrat d’association :
association en tant qu'unité mixte de recherche (UMR) ;
association en tant qu'unité de recherche associée (URA) ;
association en tant que formation de recherche en évolution (FRE).
association en tant qu'équipe d'accueil (EA)
association en tant que jeune équipe (JE)
association en tant qu'équipe postulante (EP)
association en tant qu'unité propre de recherche de l'enseignement supérieur associée (UPRESA)
Plusieurs UMR ou EA peuvent être regroupées au sein d'une fédération de recherche (FR) dans le but de mutualiser les moyens. Les groupements de recherche (GDR) permettent de regrouper autour d'un même objectif scientifique différentes unités (UMR, URA, FRE ou ERL) en totalité ou en partie, qu'elles relèvent ou non du CNRS, et ce pour une durée de quatre ans maximum afin de mettre en commun les moyens.
Par ailleurs, il existe des unités de service qui regroupent des moyens de soutien à la recherche, par exemple des services administratifs communs, des centres de calcul, voire des bibliothèques, etc. :
des unités propres de service (UPS) ;
des unités mixtes de service (UMS).
On fait peu ou pas du tout de recherche dans les unités de service, et en conséquence le personnel de ces unités comporte très peu de chercheurs, voire aucun, mais plutôt des personnels ingénieurs, techniciens et administratifs. Parmi ces unités figure l'Institut de l'information scientifique et technique, spécialisé dans la conservation et la diffusion de publications scientifiques, y compris via internet, ou encore le réseau Mathrice des Administrateurs Système et Réseaux des laboratoires de recherche en mathématiques.
Chaque unité est munie d'un code numérique unique. Ainsi, UMR 1234 désigne une UMR précise, UMS 3456 une UMS précise.
Chaque structure dépend d'un (ou parfois plusieurs) département scientifique.
Certaines structures dépendent aussi de l'un des deux instituts du CNRS :
l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) ;
l'Institut national des sciences de l'univers (INSU), qui est notamment muni d'une division technique chargée de l'élaboration ou de la maintenance de différents matériels expérimentaux de terrain, allant du navire scientifique à la sonde spatiale.
Les unités propres du CNRS
Le CNRS compte 63 unités propres de recherche et de service situées principalement à Paris (11), Gif-sur-Yvette (8), Marseille (7), Strasbourg (6), Grenoble (4), Toulouse (3) et Orsay (3):
Institut européen de données financières (EUROFIDAI), Grenoble
Laboratoire photons et matière, Paris
Centre de recherche sur l'hétéroepitaxie et ses applications, Valbonne
Laboratoire interfaces et systèmes électrochimiques, Paris
Laboratoire de photonique et de nanostructures, Marcoussis
Institut Charles Sadron, Strasbourg
Conditions extrêmes et matériaux: haute température et irradiation , Orléans
Laboratoire d'anthropologie urbaine, Ivry-sur-Seine
Centre Jean Pépin, Villejuif
Laboratoire d'énergétique moléculaire et macroscopique, combustion, Châtenay-Malabry
Milieux, sociétés et cultures en Himalaya, Villejuif
Institut d'histoire du temps présent, Paris
Neurosciences cognitives et imagerie cérébrale, Paris
Institut de recherche et d'histoire des textes, Paris et Orléans
Institut de génétique humaine, Montpellier
Laboratoire d'ingénierie des matériaux et des hautes pressions, Villetaneuse
Laboratoire pour l'application des laser de puissance, Arcueil
Biologie cellulaire et moléculaire de la sécrétion, Paris
Centre d'études biologiques de Chizé, Beauvoir-sur-Niort
Dynamique de l'évolution humaine : individus, populations, espèces, Paris
Centre de génétique moléculaire, Gif-sur-Yvette
Unité de neurosciences intégratives et computationnelles, Gif-sur-Yvette
Développement, évolution et plasticité du système nerveux, Gif-sur-Yvette
Neurobiologie génétique et intégrative, Gif-sur-Yvette
Régulation de la transcription et maladies génétiques, Paris
Centre de recherches pétrographiques et géochimiques, Vandœuvre-lès-Nancy
Institut de chimie des substances naturelles, Gif-sur-Yvette et Nouméa
Institut des sciences du végétal, Gif-sur-Yvette
Information génomique et structurale, Marseille
Institut Néel, Grenoble
Institut de combustion, aérothermique, réactivité et environnement, Orléans
Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur, Orsay
Laboratoire Aimé Cotton, Orsay
Laboratoire de photophysique moléculaire, Orsay
Centre de biophysique moléculaire, Orléans
Laboratoire national de champs magnétiques intenses, Grenoble - Toulouse
Centre de recherches sur les macromolécules végétales, Grenoble et Gières
Laboratoire réactions et génie des procédés, Nancy et Vandœuvre-lès-Nancy
Laboratoire de mécanique et d'acoustique, Marseille
Centre Interdisciplinaire de Nanoscience de Marseille
Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes, Toulouse
Centre d'élaboration des matériaux et d'études structurales, Toulouse
Laboratoire de chimie de coordination, Toulouse
Laboratoire PROMES : PROcédés, Matériaux et Énergie Solaire, Perpignan et Font-Romeu-Odeillo-Via
Centre de recherches Paul-Pascal, Pessac
Laboratoire des propriétés mécaniques et thermodynamiques des matériaux, Villetaneuse
Institut de biologie moléculaire des plantes, Strasbourg
Institut des neurosciences cellulaires et intégratives, Strasbourg
Architecture et réactivité de l'ARN, Strasbourg
Immunopathologie et chimie thérapeutiques, Strasbourg
Réponse immunitaire et développement chez les insectes, Strasbourg
Laboratoire d'enzymologie interfaciale et de physiologie de la lipolyse, Marseille
Laboratoire d'ingénierie des systèmes macromoléculaires, Marseille
Institut P', Poitiers
Laboratoire évolution, génomes et spéciation, Gif-sur-Yvette
Bioénergétique et ingénierie des protéines, Marseille
Laboratoire de neurobiologie cellulaire et moléculaire, Gif-sur-Yvette
Laboratoire de chimie bactérienne, Marseille
Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux, Pessac
Régulation de l'expression génétique chez les microorganismes, Paris
Transporteurs mitochondriaux et métabolisme, Paris
Laboratoire de biochimie théorique, Paris
Partenariat avec des laboratoires à l'international
Un LIA ou Laboratoire International Associé est un partenariat entre un laboratoire français du CNRS et un laboratoire étranger autour d'un projet défini conjointement. Il s'agit d'une structuration juridique du partenariat sous la supervision de la Direction des Affaires Européennes et Relations Internationales du CNRS notamment en termes de protection de la propriété intellectuelle. Ce laboratoire dit "sans murs" est coordonné par un Comité de Pilotage et un Comité d’Évaluation Scientifique. Le contrat a une durée effective de 4 ans renouvelable une fois. En attribuant des moyens financiers spécifiques aux équipes de recherche en plus des autres sources de financement habituelles, ce dispositif permet de structurer la recherche tant au niveau local qu'international.
On parle de Laboratoire Européen Associé (ou LEA) lorsque le partenaire est européen.
Direction du CNRS
Dans le cadre de la réforme du CNRS, les postes de président et de directeur général sont fusionnés en 2010. Le 20 janvier, Alain Fuchs est nommé président du CNRS par le Conseil des ministres sur proposition de la Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse.
Présidents
Claude Fréjacques : 1981-1989
René Pellat : 1989 - 4 novembre 1992
Édouard Brézin : 4 novembre 1992 - 31 octobre 2000
Gérard Mégie : 1 novembre 2000 - 5 juin 2004
Bernard Meunier : 21 octobre 2004 - 5 janvier 2006
Catherine Bréchignac : 11 janvier 2006 - 20 janvier 2010
Alain Fuchs : depuis le 20 janvier 2010
Directeurs généraux
Henri Laugier : octobre 1939 - 1942
Charles Jacob : 1942 - 20 août 1944
Frédéric Joliot-Curie : 20 août 1944 - 3 février 1946
Georges Teissier : 4 février 1946 - 27 janvier 1950
Gaston Dupouy : 1950-1957
Jean Coulomb : 1957-1962
Pierre Jacquinot : 1962-1969
Hubert Curien : 1969-1973
Bernard Gregory: 1973-1976
Robert Chabbal : 1976-1979
Jacques Ducuing : 1979-1981
Pierre Papon : 1982-1986
Serge Feneuille : 1986-1988
François Kourilsky : 1988 - 18 juillet 1994
Guy Aubert : 19 juillet 1994 - 19 juillet 1997
Catherine Bréchignac : 19 juillet 1997 - 2000
Geneviève Berger : 2000 – 1 août 2003
Bernard Larrouturou : 1 août 2003- janvier 2006
Arnold Migus : 18 janvier 2006 - 20 janvier 2010
Logos
Ancien logo du CNRS jusqu'en 2008
Actuel logo du CNRS depuis 2008
CNRS et les distinctions
De nombreux chercheurs ayant reçu des prix internationaux ont été au cours de leur carrière membres du CNRS ou bien ont travaillé dans un laboratoire associé au CNRS. Peu d'entre eux ont cependant été durablement membres du CNRS, en effet, avant 1982, celui-ci n'accordait que des emplois non fonctionnaire, et une évolution de carrière comme professeur des universités était la norme. Par ailleurs, travailler dans un laboratoire associé au CNRS ne signifie pas appartenir au CNRS.
Prix Nobel
Plusieurs des prix Nobel français ont été employés par le CNRS, notamment en début de carrière, et la plupart ont travaillé dans des laboratoires universitaires associés au CNRS, mais un seul a effectué toute sa carrière au CNRS.
Parmi ceux qui en ont été salariés à un moment de leur carrière :
Prix Nobel de physique 1966 : Alfred Kastler, École normale supérieure (directeur de recherche au CNRS de 1968 à 1972) 1991 : Pierre-Gilles de Gennes, Collège de France, École supérieure de physique et de chimie industrielles 1992 : Georges Charpak, École supérieure de physique et de chimie industrielles et CERN (chercheur du CNRS de 1948 à 1959) 1997 : Claude Cohen-Tannoudji, Collège de France et École normale supérieure (attaché de recherches du CNRS de 1960 à 1962) 2007 : Albert Fert, Unité mixte de physique CNRS/Thales, en commun avec Peter Grünberg (physicien allemand) 2012 : Serge Haroche, Collège de France (administrateur), Université Paris-VI (de 1975 à 2001), CNRS (de 1967 à 1975)
1966 : Alfred Kastler, École normale supérieure (directeur de recherche au CNRS de 1968 à 1972)
1991 : Pierre-Gilles de Gennes, Collège de France, École supérieure de physique et de chimie industrielles
1992 : Georges Charpak, École supérieure de physique et de chimie industrielles et CERN (chercheur du CNRS de 1948 à 1959)
1997 : Claude Cohen-Tannoudji, Collège de France et École normale supérieure (attaché de recherches du CNRS de 1960 à 1962)
2007 : Albert Fert, Unité mixte de physique CNRS/Thales, en commun avec Peter Grünberg (physicien allemand)
2012 : Serge Haroche, Collège de France (administrateur), Université Paris-VI (de 1975 à 2001), CNRS (de 1967 à 1975)
Prix Nobel de physiologie ou médecine 2008 : Luc Montagnier, Professeur émérite à l'Institut Pasteur, Unité d'Oncologie Virale, directeur de recherches honoraire au CNRS et membre des Académies des Sciences et de Médecine. Prix en commun avec Françoise Barré-Sinoussi et Harald zur Hausen. 2011 : Jules Hoffmann, Directeur de Recherches émérite, Institut de biologie moléculaire et cellulaire (université de Strasbourg).
2008 : Luc Montagnier, Professeur émérite à l'Institut Pasteur, Unité d'Oncologie Virale, directeur de recherches honoraire au CNRS et membre des Académies des Sciences et de Médecine. Prix en commun avec Françoise Barré-Sinoussi et Harald zur Hausen.
2011 : Jules Hoffmann, Directeur de Recherches émérite, Institut de biologie moléculaire et cellulaire (université de Strasbourg).
Prix Nobel de chimie 1987 : Jean-Marie Lehn, université de Strasbourg et Collège de France (chercheur du CNRS de 1960 à 1966)
1987 : Jean-Marie Lehn, université de Strasbourg et Collège de France (chercheur du CNRS de 1960 à 1966)
Médaille Fields
Parmi les mathématiciens français ayant obtenu la médaille Fields, seuls Jean-Christophe Yoccoz et Cédric Villani semblent n'avoir jamais été employés par le CNRS (ils ont cependant travaillé dans des unités associées au CNRS).
1950 : Laurent Schwartz, université de Nancy (boursier du CNRS de 1940 à 1944 à l'université de Toulouse)
1954 : Jean-Pierre Serre, Collège de France (attaché, puis chargé puis maître de recherches du CNRS de 1948 à 1954)
1958 : René Thom, université de Strasbourg. (chercheur du CNRS de 1946 à 1953 ??)
1966 : Alexandre Grothendieck, Université de Paris. (chercheur du CNRS ??)
1982 : Alain Connes, Institut des hautes études scientifiques (stagiaire, puis attaché, puis chargé de recherches du CNRS de 1970 à 1974)
1994 : Pierre-Louis Lions, université Paris-Dauphine (attaché de recherches du CNRS de 1979 à 1981)
2002 : Laurent Lafforgue, Institut des hautes études scientifiques (chargé de recherches du CNRS de 1990 à 2000 à Paris-XI)
2006 : Wendelin Werner, université Paris-Sud 11 (chargé de recherches du CNRS de 1991 à 1997 à Paris-VI puis ENS)
2014 : Artur Ávila, Institut de Mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche (chargé de recherche puis directeur de recherche depuis 2003)
Prix Abel
Un chercheur a obtenu le Prix Abel :
2003 : Jean-Pierre Serre (chercheur au CNRS de 1948 à 1954)
Autres
2003 : la Délégation aux entreprises reçoit l’European Grand Prix for Innovation Awards, prix européen de l'innovation pour les organismes scientifiques.
2007 : Le prix Turing qui est la plus haute distinction en informatique, considéré comme le prix Nobel dans ce domaine, est attribué à Joseph Sifakis, directeur de recherche au CNRS dans le laboratoire Verimag qu'il a fondé.
Distinctions décernées par le CNRS
Depuis 1954, le CNRS décerne chaque année trois types de médailles à des chercheurs travaillant en France :
Une médaille d'or du CNRS au chercheur qui a contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française.
Une quinzaine de médailles d'argent pour distinguer un chercheur en début de carrière mais déjà reconnu pour la qualité et l'originalité de ses travaux.
Une quarantaine de médailles de bronze pour récompenser et encourager un jeune chercheur, spécialiste de talent dans son domaine.
Depuis 1992, le CNRS décerne aussi une autre récompense appelée Cristal du CNRS à ses techniciens, ingénieurs et personnels administratifs pour leur « maîtrise technique et leur esprit innovant ». Depuis 2011, le CNRS décerne une médaille de l'innovation pour honorer une recherche exceptionnelle sur le plan technologique, thérapeutique, économique ou sociétal.
CNRS en chiffres
Au 1 janvier 2003, il y avait 26 167 employés statutaires du CNRS.
Au 1 janvier 2004, ils étaient 26 080.
La dotation de l'État au CNRS s'élevait à 2 214 millions d'euros en 2004. Ses ressources propres s'élevaient à 513 millions d'euros (2007). À titre de comparaison, le budget de recherche de l'Université de Californie en 2004 était de 2 950 millions de dollars (800 millions de fonds propres).
L'échelle des salaires en janvier 2006 allait de 1 477 euros (salaire mensuel brut minimal d'un adjoint technique de la recherche début de carrière) à 6 243 euros (pour un directeur de recherche hors classe, fin de carrière). Les salaires mensuels bruts moyens des chercheurs étaient 5912 (DRCE), 4949 (DR1) 3903 (DR2), 3192 (CR1), 2459 (CR2) ; ceux des ingénieurs : 4468 (IRHC), 3897 (IR1), 3029 (IR2), 3845 (IEHC), 3180 (IE1), 2607 (IE2), 3228 (CMR), 2329 (AI) ; ceux des techniciens : 2300 (TCE), 2147 (TCS), 1920 (TCN), 1897 (AJTP), 1676 (AJT), 1625 (AGTP), 1574 (AGT). Une estimation du montant du salaire net peut être obtenue en retranchant 20 % au montant salaire brut.
Plus de 4 000 brevets actifs. Depuis 10 ans le CNRS figure dans la liste des 10 "entreprises ou établissements français" qui déposent le plus de brevets (source INPI).
Effectifs
Le personnel titulaire du Centre relève de différents corps régis par les dispositions du décret n 83-1260 du 30 décembre 1983 commun à tous les EPST, complété pour les dispositions propres aux corps du CNRS par le décret n 84-1185 du 27 décembre 1984.
Il comprend :
les directeurs de recherche et chargés de recherche ;
les ingénieurs de recherche et les ingénieurs d'études ;
le personnel administratif et technique.
Publication
Le Centre publie plusieurs revues sous format numérique et papier, conformément à sa mission de diffusion des connaissances. Le journal du CNRS vulgarise ainsi les travaux de recherche de ses équipes et veille à les rendre accessibles au plus grand nombre.
Bilan en 2004
D'après le bilan social 2004 publié par la direction des ressources humaines du CNRS, les effectifs des personnels du CNRS en 2004 étaient de :
25 980 agents fonctionnaires dont 11 626 chercheurs dont 3 625 femmes 14 354 IT (ingénieurs, techniciens) dont 7 460 femmes
11 626 chercheurs dont 3 625 femmes
14 354 IT (ingénieurs, techniciens) dont 7 460 femmes
11 695 non permanents ou stagiaires.
Les emplois du CNRS sont inégalement répartis sur le territoire, puisque 41,7 % sont en Île-de-France, 11,7 % en Rhône-Alpes… pour 0,2 % en Limousin et 0,1 % dans les DOM-TOM.
Les emplois techniques sont divisés, comme pour les ingénieurs et techniciens de recherche et de formation, en BAP (Branche d'activité professionnelle) numérotées de A à H :
BAP A : Sciences du vivant
BAP B : Sciences chimiques et sciences des matériaux
BAP C : Sciences de l'ingénieur et instrumentation scientifique
BAP D : Sciences humaines et sociales
BAP E : Informatique et calcul scientifique
BAP F : Documentation, édition, communication
BAP G : Patrimoine, logistique, prévention
BAP H : Gestion scientifique et technique
Le recrutement se fait par concours externe, basé sur le dossier des candidats (incluant notamment leurs publications précédentes) et un entretien avec un jury, la promotion par concours interne, sélection professionnelle, proposition au choix.
Les agents du CNRS sont aussi divisés en corps :
Chercheurs, classés dans la catégorie A de la fonction publique, titulaires d'une thèse de doctorat. Les chargés de recherche (CR2=seconde classe et CR1=première classe). Les directeurs de recherche (DR2=seconde classe, DR1=première classe, DRCE=classe exceptionnelle)
Les chargés de recherche (CR2=seconde classe et CR1=première classe).
Les directeurs de recherche (DR2=seconde classe, DR1=première classe, DRCE=classe exceptionnelle)
Ingénieurs, classés dans la catégorie A de la fonction publique. Les ingénieurs de recherche (IR) titulaires d'un diplôme d'ingénieur délivré par une ENSI, d'un doctorat, d'une agrégation. Les ingénieurs d'études (IE) titulaires d'une licence, d'une maîtrise, d'un DEA, d'un DESS ou d'un diplôme d'ingénieur non reconnu pour postuler au corps des IR Les assistants-ingénieurs (AI) titulaires d'un DUT ou BTS.
Les ingénieurs de recherche (IR) titulaires d'un diplôme d'ingénieur délivré par une ENSI, d'un doctorat, d'une agrégation.
Les ingénieurs d'études (IE) titulaires d'une licence, d'une maîtrise, d'un DEA, d'un DESS ou d'un diplôme d'ingénieur non reconnu pour postuler au corps des IR
Les assistants-ingénieurs (AI) titulaires d'un DUT ou BTS.
Techniciens (TCN=technicien classe normale, TCS=technicien classe supérieure, TCE=technicien classe exceptionnelle) : titulaires du baccalauréat, ou d'un DEUG, qui correspond à la catégorie B de la fonction publique
Adjoints techniques (AJT) : titulaires d'un CAP ou BEP correspondant à la catégorie C de la fonction publique.
Les diplômes indiqués sont ceux exigés lors de l'inscription aux concours externes.
Répartition suivant les branches d'activités et les corps
Le tableau suivant donne la répartition des personnels techniques, suivant la branche d'activité professionnelle (BAP) et les différents corps.
BAP |
Nb d'agents |
âge moyen |
% de femmes |
Ingénieurs (IR, IE, AI) |
Techniciens (T, AJT) |
A (Sciences du vivant) |
1 943 |
44,2 ans |
70,3 % |
1 144 |
799 |
B (Sciences chimiques et sciences des matériaux) |
1 067 |
43,4 ans |
43,3 % |
852 |
215 |
C (science de l'ingénieur et instrumentation scientifique) |
2 895 |
44,1 ans |
10,4 % |
2 195 |
700 |
D (Sciences humaines et sociales) |
1 597 |
52,4 ans |
58,3 % |
1 590 |
7 |
E (Informatique et calcul scientifique) |
1 867 |
43,4 ans |
24,4 % |
1 676 |
191 |
F (Documentation, édition, communication) |
1 250 |
48,3 ans |
43,6 % |
819 |
431 |
G (Patrimoine, logistique, prévention) |
724 |
45,1 ans |
21,5 % |
155 |
569 |
H (Gestion scientifique et technique des EPST) |
3 954 |
44,3 ans |
86,5 % |
1 292 |
2 662 |
Place des femmes au CNRS
En décembre 2005, sur un ensemble de 26 133 personnes, le CNRS comptait 11 095 femmes et 15 038 hommes, soit une proportion de 42,5 %. Chez les ingénieurs et techniciens, 7 454 sur 14 456, soit 52 %, sont des femmes. Quant aux chercheurs, les femmes sont nettement en minorité et ne sont que 3 625 sur 11 626, soit 31 %. Ce dernier chiffre cache tout de même d'importantes différences suivant les filières. Les femmes représentent 43 % des chercheurs en sciences de l’homme et de la société, 39 % en sciences de la vie, 30 % en chimie, 26 % en sciences de l'Univers, 19 % en sciences de l'ingénieur, 19 % en sciences et technologies de l'information et de la communication, 17 % en physique, 16 % en mathématiques.
La proportion de femmes diminue également en fonction de la hiérarchie. Elles représentent 35,7 % des chargés de recherche de 2 classe (CR2) qui représentent le niveau de recrutement de la plupart des nouveaux chercheurs, 36,7 % des chargés de recherche de 1 classe pour les CR1, 25,2 % des directeurs de recherche de 2 classe (DR2), 11,7 % des directeurs de recherche de 1 classe (DR1) et 11,6 % des directeurs de recherche de classe exceptionnelle (DRCE), soit 15 femmes seulement.
À la suite de ce bilan et afin de promouvoir la place des femmes au sein de l'organisme, une mission pour la place des femmes a été mise en place en 2001.
Temps partiel au CNRS
1 836 agents dont 1 634 femmes (soit 88 %) exerçaient leur activité à temps partiel, cela représente 7,1 % de l'effectif qui se répartissent de la façon suivante :
2 % des chercheurs
11,2 des IT
La répartition suivant le temps de travail et l'évolution depuis 1994 est la suivante :
ratio |
1994 |
1999 |
2004 |
50 % |
29,4 % |
19,3 % |
17,2 % |
60 % |
4,1 % |
3,6 % |
2,8 % |
70 % |
3,2 % |
2,8 % |
2,1 % |
80 % |
56,2 % |
**,8 % |
66,8 % |
90 % |
7,1 % |
9,5 % |
11,1 % |
Emplois non permanents
En 2004, 11 695 personnes ont été rémunérées par le CNRS sur des postes non permanents (CDD, vacataires, accueil en détachement depuis une entreprise privée, action de valorisation…) Le nombre de salariés non permanents travaillant pour le CNRS a augmenté depuis 2004. Le CNRS fournit des CDD de droit public. Les CDD de droit public ont des règles particulières (par exemple nombre illimité de contrat dans une période continue de 6 ans, pas de prime de précarité).
Dépenses de fonctionnement
Le budget de la politique sociale du CNRS était de :
25 986 002 € en 2000
26 442 133 € en 2001 soit + 1,7 %
27 313 470 € en 2002 soit + 3,2 %
27 433 470 € en 2003 soit + 0,44 %
27 937 470 € en 2004 soit + 1,8 %
La restauration utilise 63,9 % des dépenses sociales.
Il y a au CNRS 28 médecins de prévention auxquels on ajoute 25 médecins du travail interentreprises et 33 médecins de prévention de l'université ; cela fait donc un total de 86 médecins pour 26 000 agents permanents.
Réformes et polémiques
Bien qu'à la pointe de la recherche mondiale, le CNRS est régulièrement la cible de critiques émanant notamment de certains milieux économiques et spécialistes de gestion publique.
La loi dite Chevènement de 1982 fonctionnarisant le personnel du CNRS, eut ses partisans et ses adversaires :
les favorables considèrent que les chercheurs vont ainsi bénéficier d'une stabilité propice aux recherches fondamentales et que la recherche ne sera plus dépendante de la grande industrie et des financements privés, ni des phénomènes d'engouement qui suscitent des variations abruptes de politique scientifique décidées par les gouvernements successifs.
les opposants noteront que la machine administrative ainsi créée ne peut encourager les bons chercheurs, qui seraient démotivés par la permanence de chercheurs médiocres qui, dans une certaine mesure, avancent au bénéfice de l'âge.
En 2001, la Cour des comptes reprochait au CNRS son « absence de stratégie » et notait que les découpages en secteurs scientifiques constituent un frein majeur à la capacité interdisciplinaire de l'établissement. La cour note également la rigidité thématique, la faiblesse des opportunités d'expression des jeunes talents, le recrutement endogamique (40 à 50 % des recrutements dans le laboratoire de préparation du doctorat), le faible impact de l'évaluation des chercheurs sur leur carrière et les primes distribuées sans lien avec la qualité des services effectués
En 2002, Olivier Postel-Vinay, directeur de la rédaction du magazine « La Recherche », publiait son livre Le grand gâchis - splendeur et misère de la science française, ouvrage dénonçant ce qu'il nomme les ratés de l'institution. Ainsi, l'auteur notait que le CNRS emploie onze mille chercheurs environ, mais ne parvient à en licencier qu'un ou deux chaque année et que, souvent, ils sont annulés par le tribunal administratif (les chercheurs du CNRS, étant fonctionnaires, ne dépendent pas de la juridiction des prud'hommes). Il a aussi été reproché à la Direction du CNRS de « ne pas diriger grand-chose ». Le phénomène semble moins lié à des causes organisationnelles qu'au mode de recrutement des responsables (cooptation de scientifiques au profil essentiellement académique, qui ne sont pas des managers).
L'hebdomadaire L'Express du 2 février 2004, citant un rapport de l'Inspection générale des finances sur le CNRS, note les défauts suivants : « Mauvaise répartition des moyens, doublons, absence de contrôles, statut rigide des chercheurs, et surtout une direction qui ne dirige pas grand-chose. » L'Inspection des Finances suggérait qu'il faudrait réduire le rôle du comité national du CNRS (évaluation par les pairs) au profit d'une autorité plus hiérarchique.
L'ancien ministre de la Recherche Claude Allègre défraya la chronique en engageant une réforme importante du CNRS, ce qui conduisit à des manifestations de la part de chercheurs français (2004). Ces polémiques se sont ensuite poursuivies dans un contexte de fronde de l'ensemble de la recherche publique contre le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, accusé de coupes importantes dans les crédits de la recherche. Plus récemment, ces réformes ont été présentées comme également liées à une volonté de reprise en main politique de la stratégie scientifique d'un organisme jugée par trop indépendant.
De nombreuses critiques ont été émises par la Cour des comptes et l'Inspection générale des finances sur le fait que les laboratoires du CNRS seraient rarement, voire jamais, évalués de manière « indépendante » . Ces institutions notent que la plupart de ces laboratoires répugneraient à utiliser la bibliométrie comme critère d'évaluation, contrairement aux organismes anglo-saxons. Or le syndicat SNCS-FSU s'oppose à la généralisation de la bibliométrie. En 2005, le syndicat de chercheurs SNCS-FSU demande plus de postes statutaires (fonctionnaires) au sein de l'institution et refuse la généralisation de l'évaluation individuelle, à laquelle il préfère l'évaluation des recherches — mais pas de façon bibliométrique. Outre le caractère collectif de toute recherche (voir les règles du CERN régissant les personnes ayant droit de signer tel ou tel article, les expériences du CERN engageant des centaines d'individus), il considère en effet improbable la tentative soi-disant « scientifique » de donner une note aux chercheurs afin d'évaluer leurs compétences de chercheurs sur une échelle numérique (en fonction, par exemple, du facteur-h qui corrèle nombre de publications dans certaines revues scientifiques et nombre de citations, considéré par ses promoteurs comme mesure légitime de la productivité d'un chercheur).
La bibliométrie est une mesure quantitative de la productivité en termes de publications scientifiques. Elle est souvent difficile à mettre en œuvre, car un usage inconsidéré peut mettre sur le même plan des publications peu importantes scientifiquement, et d'autres beaucoup plus importantes. Elle ne prend pas en compte les dimensions officiellement mises en avant par la commission européenne, le ministère français de la recherche et la direction du CNRS elle-même, à savoir la dissémination, la formation, et la communication de leur savoir par les chercheurs, qui sont plus difficilement quantifiables. Le débat porte donc en fait principalement sur le degré de bibliométrie académique utilisé .
La loi sur la recherche a été débattue au parlement le 7 mars 2006. Elle semble loin de répondre aux demandes des chercheurs du CNRS et des autres organismes de recherche publique en particulier ceux du collectif « Sauvons la recherche ». La création de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES, évaluation) et l'Agence nationale de la recherche (ANR, financement) a profondément modifié l'organisation générale de la recherche française, et certains, tels le Prix Nobel Albert Fert, s'inquiètent des conséquences que cette réorganisation pourrait avoir à terme sur le CNRS, une part des fonctions de ses structures propres (CoNRS et direction) pouvant paraître redondante avec les fonctions de ces nouvelles structures.
En février 2008, la Cour des comptes estime que le CNRS n'a pas de « stratégie suivie dans la durée » et déplore que son organisation n’ait « pas véritablement changé depuis un quart de siècle ». Cependant, la Cour des comptes souligne que « Mais il est vrai également que, si le contrat a pu être perdu de vue par les nouvelles équipes dirigeantes, c’est qu’il présentait des lacunes. En premier lieu, le contrat d’action pluriannuel n’était pas accompagné par une programmation des moyens financiers du CNRS. Il ne permettait donc ni de donner une indication des moyens budgétaires que l’État souhaitait mobiliser en faveur du CNRS, ni de traduire concrètement les priorités définies par le contrat, ni enfin de définir les efforts demandés au centre en matière de gestion. »
Plus récemment, il a été question de transformer le CNRS en une « Agence de moyens » attribuant des financements à des projets (et non à des structures), et de réaffecter tout ou partie des 26 000 employés du CNRS dans les universités : le candidat à la présidentielle, N. Sarkozy avait annoncé « Je transformerai donc nos grands organismes de recherche en agences de moyens, chargées de sélectionner et financer des équipes de recherche pour des projets à durée déterminée ». Une note de la Direction générale de la recherche et de l'innovation a empêché le Conseil scientifique du CNRS les 9 et 10 octobre 2007 de rendre un avis sur le projet de plan stratégique du CNRS. Ce plan « CNRS - Horizon 2020 », lancé plus d'un an auparavant par la direction du CNRS a été reporté par le ministère chargé de la Recherche, après qu'il a été validé en juin 2007 par le conseil scientifique du CNRS, puis modifié par la Direction générale de la recherche et de l'innovation (DGRI). Dans sa lettre de mission à Valérie Pécresse, le Président de la république lui demande de « placer les universités au centre de l'effort de recherche, en confortant notamment leur responsabilité dans les laboratoires mixtes de recherche ».
Fin février 2008, la Ministre a traduit ces orientations dans une « feuille de route » qui confère au CNRS « une responsabilité particulière, à côté d’autres organismes, dans la conception, la construction et la gestion des très grandes infrastructures de recherche » tout en lui reconnaissant le statut de « principal organisme de recherche en France ». Cette feuille de route précise nombre d'objectifs, et particulièrement de ré-organiser le CNRS en grands instituts, « sur le modèle de l'INSU et de l'IN2P3 ».
Le 1 juillet 2008, le CA du CNRS a adopté son "Plan Stratégique 2020" après de longues négociations avec sa tutelle et les organisations syndicales et associatives des personnels de la recherche. Ce plan prévoit entre autres, dans son introduction portant sur l'organisation, la transformation des actuels départements en instituts qui ont "tous vocation à assumer des missions nationales". Le contour de ces missions devra être négocié avec les autres EPST ou établissements œuvrant dans les mêmes champs (par exemple, avec l'Inserm pour les Sciences du Vivant, ou l'INRIA pour certains domaines d'application de l'informatique). Le "Contrat d'Objectifs" à 4 ans qui doit être signé avec le Ministère de tutelle avant la fin de l'année précisera l'ensemble de ces missions nationales et les contours précis des différents instituts.
En septembre 2012, l'Académie des sciences a publié un rapport plutôt critique sur le fonctionnement du CNRS. Ce rapport note qu'entre 1960 et 2012, le nombre d'emploi dans les services centraux a été multiplié par 9 lorsque le nombre de chercheurs ne faisait que quadrupler. La masse salariale du CNRS représentait, en 2010, 84 % de son budget, contre seulement 47 % en 1960. Les auteurs du rapport notent également le poids grandissant de la bureaucratie au sein du CNRS.