词序
更多
查询
词典释义:
Éthiopie
时间: 2024-01-03 14:13:41

n. 埃塞俄[非洲]

词典释义
n.
埃塞俄[非洲]
原声例句

Également, la construction du plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique en Éthiopie inquiète toujours l'Égypte.

此外,埃塞俄比亚非洲最大的水电大坝的建设仍令埃及感到担忧。

[热点新闻]

L'Éthiopie se prépare à des élections générales en mai 2020 malgré des tensions ethniques dans le pays.

尽管该国国内民族关系紧张,埃塞俄比亚仍在为2020年5月的大选做准备。

[热点新闻]

" C'est un prix pour l'Éthiopie, mais aussi pour tout le continent africain" , dit-il à son interlocutrice norvégienne.

“这是对埃塞俄比亚的奖励,也是对整个非洲大陆的奖励。”他如是回复来自挪威的通知。

[热点新闻]

– Nous avons eu un petit problème en Éthiopie. Ils ont quitté le pays, annonça Lorenzo.

“我们在埃塞俄比亚遇到了一点小麻烦。他们离开了这个国家。”洛伦佐说。

[《第一日》&《第一夜》]

Le long voyage du café, qui commence en Éthiopie.

咖啡的漫长旅程,从埃塞俄比亚开始。

[Le Dessous des Cartes]

La sécheresse touche principalement l'Éthiopie, le Kenya et la Somalie.

干旱主要影响埃塞俄比亚、肯尼亚和索马里。

[RFI简易法语听力 2022年7月合集]

– Nous avons encore des contacts actifs en Éthiopie ?

“我们在埃塞俄比亚还有可用的联系人吗?”

[《第一日》&《第一夜》]

Les conflits actuels en Éthiopie doivent être résolus.

埃塞俄比亚目前的冲突必须得到解决。

[TV5每周精选(音频版)2019年合集]

Il fait déjà la fierté de l’Éthiopie qui en fait une priorité nationale.

这已经是埃塞俄比亚的骄傲,这使它成为国家的优先事项。

[TV5每周精选 2013年11月合集]

Un conflit entre l’Érythrée et l'Éthiopie à stopper, donc c’est une bonne chose.

厄立特里亚和埃塞俄比亚之间的冲突要停止,所以这是一件好事。

[Le Dessous des Cartes]

例句库

Ce redéploiement est, selon l'Éthiopie, purement défensif.

埃塞俄比亚称这一做法纯属防御性质。

Enfin, je voudrais évoquer l'Éthiopie et l'Ogaden.

最后,我谨谈谈埃塞俄比亚和欧加登。

Elle soumettra à l'Éthiopie, pour observations, le tracé proposé.

之后标界小组将把边界草图提交给埃塞俄比亚,供其评论。

Ce qui intéresse l'Éthiopie, c'est une paix durable.

埃塞俄比亚对持久和平感兴趣。

La faute en revient sans aucun doute à l'Éthiopie.

这种状况完全要归咎于埃塞俄比亚。

Le terrorisme n'est pas nouveau pour l'Éthiopie.

恐怖主义对埃塞俄比亚并不陌生。

Le bureau sous-régional prévu en Éthiopie desservirait pas moins de six PMA.

提议的埃塞俄比亚分区域办事处将涵盖不少于6个最不发达国家。

Parmi les récents bénéficiaires figurent l'Éthiopie, la Mauritanie et le Togo.

最近的获益者包括埃塞俄比亚、毛里塔尼亚和多哥。

La situation des réfugiés, tant en Érythrée qu'en Éthiopie, reste extrêmement précaire.

在厄立特里亚和埃塞俄比亚的难民情况仍然极为严重。

Ceux qui souhaitent retourner en Éthiopie doivent être autorisés à quitter l'Érythrée.

应允许希望返回埃塞俄比亚的人离开厄立特里亚。

Mon gouvernement trouve inadmissibles et affligeantes les accusations portées contre l'Éthiopie.

我国政府认为对埃塞俄比亚的指控毫无道理,令人遗憾。

Le premier couvre l'Érythrée, l'Éthiopie, Djibouti, la Somalie et le Soudan.

前者覆盖吉布提、厄立特里亚、埃塞俄比亚、苏丹和索马里。

Mme Adriaanse présente la stratégie d'accord de coopération élaborée pour l'Éthiopie.

Adriaanse女士介绍了为埃塞俄比亚制订的合作协议战略。

En juillet dernier, je me suis rendu en Éthiopie, à Djibouti et au Kenya.

今年7月,我访问了埃塞俄比亚、吉布提和肯尼亚。

Il y a une semaine seulement, en Éthiopie, nous avons célébré la Nouvelle Année.

我们埃塞俄比亚人就在一个星期之前庆祝了我们的新年。

Les problèmes sanitaires ont également affecté l'Éthiopie, notamment parmi les populations rurales déshéritées.

埃塞俄比亚人的健康问题也很严重,尤其是在农村穷人当中。

Des missions d'évaluation sont également prévues en Éthiopie, en Géorgie et au Mozambique.

还计划向埃塞俄比亚、格鲁吉亚和莫桑比克派赴评估团。

Ceci est une source de profonde angoisse pour l'Éthiopie et pour son peuple.

这是埃塞俄比亚及其人民感到非常痛苦的根源。

Mais revenir sur le passé ne va pas aider l'Éthiopie ni l'Érythrée.

但是,纠缠历史不会给埃塞俄比亚或厄立特里亚带来帮助。

D'autres ont eu lieu en Éthiopie, en Égypte, en Libye et au Yémen.

此外也在埃塞俄比亚、埃及、肯尼亚、利比亚和也门举行了会议。

法语百科
Carte de l'Éthiopie
Carte de l'Éthiopie

L'Éthiopie, en forme longue la République fédérale démocratique d'Éthiopie, en amharique Ītyōṗṗyā , ኢትዮጵያ et ye-Ītyōṗṗyā Fēdēralāwī Dīmōkrāsīyāwī Rīpeblīk , የኢትዮጵያ ፌዴራላዊ ዲሞክራሲያዊ ሪፐብሊክ, est un État de la Corne de l'Afrique. L'Éthiopie a des frontières communes avec l'Érythrée (ancienne province), la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Kenya et la République de Djibouti. Depuis l'indépendance de l'Érythrée en 1993, l'Éthopie n'a plus d'accès à la mer.

Deuxième pays d'Afrique par sa population, l'Éthiopie est le neuvième pays du continent par sa superficie. Essentiellement constitué de hauts plateaux, s'étendant de la dépression de Danakil à -120 m jusqu'aux sommets enneigés du mont Ras Dashan à 4 543 m, le pays possède un environnement très diversifié traversé par six zones climatiques. La capitale Addis-Abeba, située à 2 400 m d'altitude, est la quatrième capitale la plus élevée au monde.

Considérée comme un berceau de l'humanité, l'Éthiopie est avec le Tchad et le Kenya, l'un des pays où l'on retrouve les plus anciens hominidés. On y a découvert Lucy en 1974 et, en 2003, les plus anciens spécimens d'Homo sapiens. Le fait urbain et l'existence d'un État y sont très anciens, le prophète mésopotamien Mani citant au III siècle le royaume d'Aksoum parmi les quatre plus importantes puissances au monde. Au sein de l'Afrique, l'Éthiopie se caractérise comme l'un des pays à avoir conservé sa souveraineté lors du partage de l'Afrique au XIX siècle: de ce fait, ses couleurs symbolisent souvent l’Afrique et ont été adoptées par plusieurs autres États africains, dans des configurations différentes.

L'Éthiopie, aujourd'hui constitutionnellement laïque, est un pays où de nombreuses croyances coexistent. Après l'Arménie, c'est la deuxième plus ancienne nation chrétienne au monde. S'y trouvent aujourd'hui des orthodoxes monophysites, des catholiques et des protestants. Par ailleurs, un tiers de ses habitants sont musulmans et des minorités religieuses comme les Falachas ou des animistes y vivent aussi.

Sur le plan international, l'Éthiopie est signataire de la Déclaration des Nations unies dès 1942 et devient l'un des 51 États membres fondateurs de l'ONU. Addis-Abeba est aujourd'hui le siège de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et de l'Union africaine.

Dénomination

L'origine du nom « Éthiopie » demeure incertaine. Son plus ancien usage attesté remonte aux épopées d'Homère ; le mot apparaît deux fois dans l’Iliade et trois fois dans l’Odyssée. Son utilisation pour désigner le royaume d'Aksoum apparaît pour la première fois au IV siècle sur l'inscription d'Ezana qui traduit Habachat par Aithiops (Αἰθίοψ) en grec, signifiant « au visage brûlé ». Selon La Chronique des rois d'Aksoum, un manuscrit ge'ez du XVII siècle, le nom Éthiopie est dérivé d'Ityopp'is, un fils de Koush inconnu de la Bible qui aurait fondé la ville d'Aksoum. Pline l'Ancien exposait la même tradition en parlant d'« Aethiops, fils de Vulcain ». Une tombe attribuée à Ityopis est montrée près d'Aksoum.

En France, et plus généralement hors de l'Éthiopie, le pays a été longtemps connu sous le nom d'Abyssinie, dont la racine sémite hebeshe signifie « mélangé » . Les deux noms étaient encore employés indifféremment par la presse française en 1935. Le terme Habesha désigne de nos jours l'ensemble des habitants du Nord de la Corne, Éthiopiens et Érythréens, voire Soudanais.

L'arabe moderne utilise le mot Al-Habacha ou le mot Ithyûbyâ pour désigner l'Éthiopie.

Histoire

On identifie des États indépendants sur des parties du territoire actuel de l'Éthiopie depuis près de 3 000 ans. Vers le VIII siècle av. J.-C., on constate la formation du royaume D'mt, suivi de diverses autres entités, sans que les continuités soient toujours claires : le royaume d'Aksoum, les royaumes Zagwés. Vers 1270 se constitue le royaume solomonide, qui se poursuivra sous diverses formes jusqu'à l'Empire d'Éthiopie, le Gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste, la République populaire démocratique d'Éthiopie et l'actuelle République fédérale démocratique d'Éthiopie.

Préhistoire et Antiquité

Un des vestiges du royaume de D'mt : les ruines du temple de Yeha, dans le Tigré, Éthiopie.

Considérée comme l'un des berceaux de l'humanité, l'Éthiopie est l'une des plus anciennes zones de peuplement humain. Les premières traces d'hominidés remontent à 3 ou 4 millions d'années. L'apparition de l'Homo erectus et de l'Homo sapiens dans la région se situe entre 1,7 million d'années et 200 000 ans avant notre ère. Il existe assez peu de données sur l'Éthiopie durant l'Antiquité qui semble avoir fait partie du pays de Pount (-3000 - -1000).

Les stèles d'Aksoum avec celle d'Ezana au centre. Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Le royaume D'mt (VIII ‑ V siècle av. J.-C.) est généralement considéré comme la première forme organisée d'un État en Éthiopie. Très peu de traces archéologiques ont subsisté de ce royaume qui aurait eu des relations très étroites avec le royaume sabéen au Yémen. Certains historiens modernes considèrent pourtant que la civilisation D'mt est indigène et qu'elle n'aurait subi que peu d'influence sabéenne ; d'autres estiment qu'elle serait un mélange entre la culture sabéenne dominante et une culture indigène. Après la chute du royaume de D'mt au V siècle av. J.-C., divers royaumes ont dominé la région jusqu'à l'émergence, au I siècle av. J.-C., du royaume d'Aksoum, premier empire important de l'histoire éthiopienne.

Le Royaume d'Aksoum à son apogée.

Le royaume d'Aksoum constitue un grand État d'Afrique, sa capitale, Aksoum, est une ville cosmopolite où vivent des Juifs, des Grecs et des populations d'Arabie du Sud. Situé au bord de la mer Rouge, le royaume prospère grâce à l'exportation de produits primaires, se développe autour du commerce et commence à contrôler les principales routes maritimes passant par la région. L'élément caractéristique d'Aksoum est la pratique de l'écriture avec le développement de l'alphabet éthiopien. Vers 330, Ezana, Negus d'Aksoum se convertit au christianisme, qui devient la religion officielle, adoptée par la population locale majoritairement juive et païenne. Vers la fin du VI siècle, les gouverneurs aksoumites et les garnisons militaires installées en Arabie méridionale sont expulsées par les forces locales avec le soutien des Perses. Son déclin se poursuit avec l'expansion de l'Islam vers la moitié du VII qui menace l'hégémonie maritime d'Aksoum. La destruction par les Arabes du port d'**** affecte les revenus de l'État, déstabilise l'autorité du royaume et aggrave les troubles internes. Le manque de sécurité rend les routes caravanières impraticables, l'accès à la mer est toujours plus compliqué et les ressources naturelles s'épuisent. Tous ces facteurs contribuent à la chute d'Aksoum et au déplacement du pouvoir politique éthiopien vers le sud.

Le Moyen Âge éthiopien

Les Zagwés et l'instauration des Salomonides

Bete Giyorgis, une des Églises rupestres de Lalibela constituant l'héritage le plus célèbre de la dynastie des Zagwés.

Vers 990, le royaume aksoumite s'effondre définitivement. En raison de la progression de l'Islam depuis les côtes, les Chrétiens sont repoussés vers l'intérieur des terres et divers prétendants s'affrontent pour le contrôle du centre du pays. Vers 1140, les Zagwés du Lasta, arrivent au pouvoir. Ils dominent initialement la partie septentrionale de leur province mais à partir du début du XIII, ils étendent leur contrôle sur le Tigray, le Bégemeder et l'actuel Wello. La structure féodale de l'Empire offre aux seigneurs régionaux une relative autonomie. Le souverain le plus célèbre est Gebre Mesqel qui ordonne la construction d'un ensemble d'églises taillées dans la roche. Le soutien de l'Église éthiopienne orthodoxe assure aux Zagwés leur suprématie.

L'Empire éthiopien(Aksum) médiéval avant les invasions d'Ahmed Gragne.

En 1270, le dernier souverain zagwé, Yetbarek, est renversé par Yekouno Amlak. L'arrivée au pouvoir de ce dernier marque l'instauration de la dynastie salomonide qui perdure symboliquement de façon presque continue jusqu'en 1974, sans qu'il y ait une continuité familiale. Pendant presque trois siècles, le pays vit une période de développement culturel, administratif, d'extension territoriale et de guerres contre les sultanats musulmans voisins des royaumes chrétiens, bien que ce clivage recouvre plus les dirigeants que les habitants. Cette phase de l'histoire éthiopienne est parfois surnommée l'« âge d'or de la dynastie salomonide ». Amda Syon I mène les premières grandes conquêtes territoriales durant les trente années de son règne (1314-1344) ; une expansion consolidée par Dawit I et Yeshaq I de la fin du XIV au début du XV.

Outre ses succès militaires, l'Éthiopie connaît une phase de développement du christianisme orthodoxe et de la littérature nationale. Dans ce domaine Zara Yaqob semble être le souverain emblématique. Durant son règne de 1436 à 1468, il convertit les habitants du Damot et du Godjam et participe aux débats théologiques. Il est également un auteur, dont l'œuvre la plus connue est le Metsehafe Berhan (Livre de la Lumière). Durant ces siècles, diverses réformes administratives et financières réorganisent l'Empire. Un des éléments caractéristiques de cette période est le déplacement continu de la cour, une pratique à laquelle ont recours la majorité des souverains et qui leur permet de marquer leur domination sur les responsables régionaux, d'assurer leur contrôle du territoire et de répartir la prédation qu'ils exercent sur les ressources.

Guerre, troubles et déstabilisation de l'autorité impériale

Lebne Dengel, un des souverains éthiopiens ayant lutté contre les forces d'Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi.

Cette phase de prospérité s'achève au début du XVI siècle, sous Lebne Dengel. Les troubles économiques et la forte poussée démographique dans les sultanats islamiques conduisent, en 1527, à l'éclatement d'une guerre entre des forces musulmanes menées par Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi, dit Ahmed « Gragne » (gaucher en amharique) et l'Empire chrétien éthiopien. Soutenues par les Ottomans, les troupes d'Ahmed remportent une série de victoires et en 1535, l'Empire éthiopien semble sur le point de s'effondrer. Néanmoins, le cours du conflit va changer à partir de 1541, avec l'arrivée des Portugais auxquels Lebne Dengel a fait appel. Le 21 février 1543, à l'issue de la bataille de Wayna Daga, Ahmed est tué et son armée défaite, laissant derrière lui un pays en ruine et fragilisé.

Face à la faiblesse de l'Empire, les Oromos vont migrer du Balé et du Sidamo, vers le nord, le centre et l'ouest de l'Éthiopie ; ces mouvements de population vont durer trois décennies de 1550 à 1580. La fragilité de l'Éthiopie a encouragé la venue des jésuites. Au cours de la seconde moitié du XVI siècle, ceux-ci parviennent à imposer le catholicisme au souverain Sousnéyos qui se convertit en 1621. Les protestations s'ensuivant se transforment en une véritable guerre civile et Sousnéyos abdique le 14 juin 1632, en faveur de son fils Fasilides. C'est ainsi que se concluait dans le sang une intéressante parenthèse de tentative d'occidentalisation d'un pays africain, généralement méconnue par rapport aux entreprises menées et réussies par la Compagnie de Jésus en Amérique Latine ou en Chine. Près d'un siècle de présence européenne (Espagnols, Portugais et Italiens essentiellement) qui a influencé cette Nation qui faisait rêver l'Occident ne serait-ce qu'au regard de la légende du Prêtre Jean.

Le palais de Fasilides à Gonder

En 1632, le nouveau souverain fonde Gonder où il fait construire un château. La nouvelle ville devient la capitale du pays ainsi qu'un important centre religieux et commercial. L'année 1632 marque le début de la période gonderienne qui prend fin en 1769 et pendant laquelle les divisions doctrinales de l'Église, la percée de l'islam et la lutte contre les offensives oromos conduisent vers un effondrement annoncé. Au cours de la première moitié du XVIII siècle, la stagnation économique et la déstabilisation de l'autorité impériale poussent les seigneurs locaux à prendre toujours plus de pouvoirs.

En janvier 1769, avec le meurtre de Iyoas I débute le Zemene Mesafent (« l'Ère des Princes »). Jusqu'en 1855, une série de souverains aux pouvoirs limités règnent à Gonder ; les véritables détenteurs du pouvoir sont les maires de palais et les seigneurs locaux. Le Zemene Mesafent constitue une phase de stagnation économique, les innovations étant dissuadées par les guerres incessantes. La population éthiopienne a particulièrement souffert durant cette période et au cours des années 1830, une ancienne prophétie ressurgit selon laquelle un souverain arrivera au pouvoir, instaurera un règne juste et assurera la paix au pays. Vers la moitié du XIX siècle, les exploits militaires d'un jeune Kassa Hailou semblent annoncer l'avènement de ce monarque tant attendu.

Centralisation et indépendance : la construction de l'État éthiopien moderne

L'Empire d'Éthiopie face aux menaces étrangères

Empire d'Éthiopie avant les conquêtes de Menelik II (1875)

Empire d'Éthiopie après les conquêtes

De 1855 au début du XX siècle, trois souverains importants se succèdent. Le premier est Téwodros II dont le couronnement en 1855 marque la fin du Zemene Mesafent et le début de l'histoire moderne du pays. Premier véritable modernisateur, il lance un processus d'expansion, d'unification et de centralisation. Néanmoins, les résistances des notables régionaux devant les mesures adoptées et un conflit avec la Grande-Bretagne conduisent à son suicide en 1868 à Maqdala. Après le bref règne de Tekle Giyorgis (de 1868 à 1871), Kassa Mercha arrive au pouvoir en janvier 1872 sous le nom de Yohannes IV. Moins centralisateur que Téwodros II, il assure néanmoins la suprématie du negusse negest et fait progresser la construction nationale.

Menelik II à la bataille d'Adoua, une victoire assurant à l'Éthiopie le maintien de son indépendance.

Toutefois, après l'ouverture du canal de Suez, les agressions étrangères le détournent des questions de politique interne. De 1875 à 18**, il défend les frontières éthiopiennes contre trois pays. Tout d'abord les Égyptiens, auxquels il inflige une lourde défaite en 1875-1876. Ensuite, les Italiens, installés à Metsewa depuis 1885, sont vaincus à la bataille de Dogali en 1887 par ras Alula Engeda. Enfin, en partie à la suite d'un accord avec la Grande-Bretagne, Yohannes affronte les Madhistes soudanais. Il meurt de ses blessures le 10 mars 18**, au lendemain de la bataille de Metemma.

La même année, le negus du Shewa est proclamé negusse negest sous le nom de Menelik II. Le troisième grand souverain de cette fin de siècle poursuit le processus d'expansion, d'unification et de modernisation du pays, tout en affrontant les menaces européennes. Il signe avec l'Italie le traité de Wouchalé, censé assurer la paix et l'amitié entre les deux pays. Cependant, les Éthiopiens refusent de reconnaître l'interprétation du texte par les Italiens (qui l'utilisent pour notifier un protectorat selon la procédure définie à Berlin) et le dénoncent en 1**3. Ce conflit débouche sur une guerre en 1**5, qui s'achève par la bataille d'Adoua au cours de laquelle plus de 100 000 Éthiopiens écrasent les forces italiennes en mars 1**6. Ce succès garantit à l'Empire son indépendance et la reconnaissance internationale de la souveraineté éthiopienne, même si certains auteurs évoquent alors une « semi-souveraineté ».

L'Éthiopie du début du XX siècle à la chute de l'Empire

Le Negusse Negest Haile Selassié I en 1934.

Au début du XX siècle, durant les années 1910-1920, deux souverains aux personnalités bien différentes vont se succéder : Ledj Eyassou et Zewditou I. Le premier est officiellement au pouvoir de 1913 à 1916, son bref règne est particulièrement agité. Son désintérêt pour les affaires publiques, sa proximité avec les milieux musulmans et sa politique antagoniste avec les puissances européennes voisines pousse la noblesse éthiopienne à le renverser lors du coup d'État du 27 septembre 1916. Zewditou I arrive sur le trône impérial, son règne voit l'émergence de Tafari Makonnen, nommé régent et prince lors du coup d'État. Au cours des années 1920, les progressistes et les conservateurs s'opposent de la Cour. Les seconds s'opposent aux volontés d'ouverture sur le monde que défendent les premiers. En 1923, en faisant de l'Éthiopie le premier pays africain adhérant à la Société des Nations, Tafari remporte une victoire.

Durant les années 1920, il conduit des politiques de modernisation dans tous les domaines, aussi bien sociaux, avec l'abolition de l'esclavage, qu'économiques et juridiques. Ce processus se poursuit sous son règne débuté le 3 avril 1930, à la suite du décès de Zewditou ; Tafari est couronné le 2 novembre 1930 sous le nom de Haile Selassie I. Une nouvelle Constitution, la première de l'Histoire éthiopienne, est promulguée en 1931, de nombreuses é***** sont construites, l'économie est réformée et le pouvoir politique centralisé ; tout est entrepris pour mettre l'Éthiopie à l'abri d'une invasion coloniale. Cela n'empêche pas le déclenchement d'une guerre avec l'Italie fasciste en 1935 qui débouche sur une défaite éthiopienne et le début d'une occupation partielle du pays pendant cinq ans durant lesquels une résistance nationale s'organise. En 1941, année de la libération, s'ouvre une nouvelle période nommée Addis Zemen (en français : Nouvelle Ère) à la suite de la défaite italienne devant les forces anglo-françaises au nord du pays, les Italiens qui occupaient Addis-Abeba ayant capitulé et la Force publique du Congo belge, attaquant au sud, ayant reçu la capitulation italienne d'Asosa. Dès lors, il s'agit pour Haile Selassie de reprendre les chantiers ouverts en début de son règne. Le pays connaît alors une période d'industrialisation et de croissance économique, mais également divers troubles. En effet, des rébellions éclatent dans le Tegré en 1943, ainsi que dans le Godjam, le Balé, l'Ogaden et en Érythrée durant les années 1960. À ces mouvements, viennent s'ajouter des manifestations contre le pouvoir politique ainsi que des grèves. Dans le contexte de la guerre froide, alors que la politique du Négus est plutôt favorable à l'occident, le bloc est-européen soutient le mouvement de contestation, pris en main par un comité de militaires appelé Derg qui parvient en septembre 1974 à destituer Haile Selassie I et à renverser la plus vieille monarchie du monde.

L'Éthiopie de 1974 à nos jours

La révolution et régime du Derg

Mengistu Haile Mariam, membre du Derg, dirige le pays de 1977 à 1991.

Le 12 septembre 1974, Haile Selassie est déposé et arrêté, les anciens dignitaires sont emprisonnés, les grèves et manifestations sont interdites. Le Derg, la junte militaire, commence à s'installer au pouvoir. Les étudiants sont envoyés dans les provinces afin de mener des campagnes d'alphabétisation et diffuser la nouvelle idéologie, d'inspiration soviétique. L'État prend contrôle de l'économie, plusieurs entreprises sont nationalisées. Enfin, un grand parti unique est mis en place sur une base nationale et socialiste. Si le Derg arrive initialement à affirmer son autorité, les partis politiques civils réclament un transfert du pouvoir et le retour des militaires dans les casernes. Les deux principaux partis d'opposition sont le Meison et le Parti révolutionnaire du peuple éthiopien (PRPE). Les affrontements entre le deuxième parti et le régime vont dégénérer et de la fin 1976 à la fin 1978, le pays vit « deux années terribles ». Les confrontations sont particulièrement brutales et la répression accentue le radicalisme du régime. Les familles des membres du PRPE sont visées et la participation de jeunes écoliers aux côtés du PRPE conduit le Derg à massacrer des classes entières. Du 29 avril au 1 mai 1977, plus d'un millier d'étudiants et lycéens sont assassinés. Cette période de violence politique, surnommée Terreur rouge, a marqué les Éthiopiens, les rapprochant ainsi des autres peuples du bloc communiste. Les meurtres sont également courants au sein du Derg, où les rivalités entre personnes donnent lieu à des arrestations et à des fusillades. C'est finalement le lieutenant-colonel Mengistu Haile Mariam qui émerge au sein de la junte et qui dirige le pays à partir de 1977.

Cette même année, le pays fait face à une offensive de l'armée somalienne qui envahit le territoire national en juillet. La guerre de l'Ogaden est déclenchée ; avec le soutien des pays communistes européens et de Cuba, l'Éthiopie remporte le conflit. Durant la guerre civile, les violences du régime touchent durement les civils et favorisent les séparatistes du Tegré et de l'Érythrée qui progressent : dans le nord du pays, le régime rencontre de réelles difficultés militaires. Alors que l'URSS, en pleines perestroïka et glasnost, n'est plus en mesure de soutenir le régime, la fin du Derg semble se rapprocher lorsque les deux principaux mouvements de guérilla, le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT) et le Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE) coordonnent leurs opérations à partir de la moitié des années 1980. Une série de victoires conduit le premier mouvement à élargir ses objectifs au sein de la coalition du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE), censé libérer tout le pays. Le 21 mai 1991, Mengistu Haile Mariam décide de fuir le pays et une semaine plus tard, les forces du FDRPE pénètrent dans la capitale. Le 28 mai 1991, le régime du Derg est tombé et la date est devenue un jour de fête nationale.

L'Éthiopie sous le FDRPE

Meles Zenawi, Premier ministre d'Éthiopie jusqu'en août 2012

De 1991 jusqu'en 1995, le pays est dirigé par un gouvernement de transition chargé de mener l'Éthiopie vers un régime démocratique. En 1992, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) remporte les premières élections multipartites de l'Histoire du pays et prépare une nouvelle Constitution. L'année suivante, le référendum pour l'indépendance de l'Érythrée, effectué en accord avec le FDRPE, voit la victoire des séparatistes. En 1994, l'assemblée constitutante vote la ratification de la nouvelle Constitution qui entre en vigueur en août 1995. La République fédérale démocratique d'Éthiopie est officiellement proclamée. La transition s'est effectuée rapidement et dans une atmosphère relativement calme.

Le FDRPE va néanmoins faire face à quelques difficultés. En 1998, l'Érythrée envahit l'Éthiopie et déclenche une guerre qui va durer deux ans. Le conflit fait plus de 80 000 morts et voit la victoire des troupes éthiopiennes. Depuis les rapports restent difficiles entre les deux États. Le gouvernement central est également confronté à deux rébellions armées, le Front de libération Oromo (FLO) et le Front national de libération de l'Ogaden (FNLO). Ce dernier est d'ailleurs soutenu par l'Union des tribunaux islamiques, un mouvement actif en Somalie où l'Éthiopie est intervenue, en soutien au gouvernement officiel de Mogadiscio, de 2006 à 2009.

En 2005, les élections générales ont vu la montée des partis politiques de l'opposition qui ont remporté de nombreux sièges au parlement national et aux conseils régionaux. Ceux-ci ont toutefois contesté les résultats qui ont permis au FDRPE de se maintenir au pouvoir, des manifestations violentes ont éclaté à Addis Abeba et plusieurs opposants ont été arrêtés. Si les élections générales de 2010 ont suscité une même passion avec un taux de participation de 90 %, les résultats n'ont pas confirmé la tendance de 2005. Au contraire, le FDRPE et ses alliés ont remporté la quasi-totalité des sièges de la chambre basse tandis que l'opposition ne s'est imposé que dans deux circonscriptions. Cette écrasante victoire à 99 %, contestée par les opposants, renforce la présence du parti de Meles Zenawi dans toute l'Éthiopie. Enfin, ces élections se distinguent des précédentes par le calme et le climat serein dans lequel le processus s'est déroulé. Dans la nuit du 20 au 21 août 2012, Meles Zenawi décède en pleine fonction après 21 ans au pouvoir. Conformément à la Constitution (article 73), Haile Mariam Dessalegn est désigné comme Premier ministre par la Chambre des Représentants des Peuples.

Sécheresse et crise alimentaire de 2011

Géographie

Géographie physique

D'une superficie de 1 137 000 km, l'Éthiopie se situe entre 3°N et 14°N à équidistance de l'équateur et du tropique du Cancer. Située sur la partie africaine du grand rift, abritant la dépression de l'Afar au point de rencontre de trois plaques tectoniques et drainant les principaux cours d'eau de la corne de l'Afrique, l'Éthiopie dispose d'un environnement très diversifié.

La topographie s'étend ainsi du désert du Danakil à 120 m sous le niveau de la mer aux sommets enneigés du mont Ras Dashan culminant à 4 543 m. Le relief du pays combinant hauts plateaux (notamment le plateau central situé à une altitude variant entre 1 800 et 3 000 m), massifs et canyons escarpés, régions volcaniques, savanes, zones désertiques et hautes plaines verdoyantes.

Le pays a été exploré et cartographié de 1838 à 1848 par Antoine d'Abbadie d'Arrast.

Massif du Simien - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Canyon dans le nord du Tigré

Chutes du Nil bleu près du lac Tana

Savanes dans le parc national de Mago

Volcan Erta Ale dans le désert Danakil

Montagnes dans la région de Balé

(en) Le parc national du Semien sur le site de l'UNESCO

Formation géologique

Vue satellite de l'Éthiopie.
Vue satellite de l'Éthiopie.

À l'ère précambrienne, à la suite de la fracturation du supercontinent Rodinia (environ –750 millions d'années), trois blocs principaux (le Gondwana oriental, le Gondwana central et le Gondwana occidental) entrent en collision il y a 600 millions d'années ; des chaînes de montagnes colossales se forment à cette époque, constituant l'orogenèse panafricaine. Le socle précambrien protérozoïque (visible à Meqelé) se forme également durant la même période. Durant 375 millions d'années, un processus d'érosion estompe ces monts pour laisser place à de basses plaines à la périphérie de l'Éthiopie. À l'ère mésozoïque (250-70 millions d'années) une élévation du nord de l'Éthiopie se produit en parallèle d'un affaissement du Sud.

Zone saline dans le désert de la dépression du Danakil

C'est à l'ère oligocène (35 millions d'années) que se produit un évènement géologique majeur dessinant l'actuelle géologie éthiopienne : une élévation brutale de la plaque arabo-éthiopienne se produit sous l'effet de la montée d'une masse magmatique en fusion issue de points chauds situés entre 2 900 et 700 km de profondeur. La masse des matériaux, ainsi que la forte élévation de température à laquelle ils conduisent (100 à 300 °C) fragilisent puis provoquent un effondrement de l'écorce terrestre. Trois fractures apparaissent alors amenant pour deux d'entre elles à la mer Rouge et au golfe d'Aden, la troisième à la vallée du rift. À la suite de l'effondrement de l'écorce terrestre - certaines zones s'enfoncent à 120 m sous le niveau de la mer - la mer Rouge envahit la dépression formée au nord-est de l'Éthiopie. La persistance des éruptions volcaniques forme par la suite des digues basaltiques conduisant à la formation d'une mer intérieure. Celle-ci s'évapore progressivement laissant place de nos jours à des lits de sels de plusieurs kilomètres d'épaisseur et quelques lacs salés. Les volcans toujours en activité, dans la région d'Afrique où ils s'y trouvent en plus grand nombre, les sources d'eau bouillonnante et les geysers témoignent encore de nos jours de ces époques.

Climats

Représentation des cinq principales zones climatiques en Éthiopie
Représentation des cinq principales zones climatiques en Éthiopie

De par son positionnement en zone tropicale, son relief et sa proximité avec l'océan Indien, l'Éthiopie possède une large variété de climats. Globalement, seules les régions du Sud-Ouest disposent d'un climat de type tropical, les climats des autres zones étant influencés par l'altitude et la mousson de l'océan Indien.

On distingue généralement six zones climatiques majeures sur l'ensemble du territoire :

alpine, au-dessus de 3 800 m, la température y est en moyenne de 5 °C et le climat de type alpin ;

tempérée subalpine, jusqu'à 1 400 m, d'une température moyenne de 15 °C ;

tropicale, entre de 500 m et 1 000 m d'altitude, d'une température moyenne de 30 °C ;

tropicale de savane, entre 100 m et 1 400 m d'altitude ;

semi-désertique entre 100 m et 800 m d'altitude, le climat est semi-aride dans ces deux zones

désertique entre -130 m et 100 m d'altitude, le climat y est de type aride et la température moyenne atteint les 40 °C.

Les plateaux du Nord et le Choa central, qui constituent le cœur de l'Éthiopie historique, sont soumis à des précipitations abondantes (moyenne annuelle supérieure à 1 000 mm) durant la mousson d'été (fin juin à fin septembre), suivi d'une saison sèche jusqu'en février. La mousson pénètre le pays par le sud-ouest avant de précipiter à la rencontre des hauts-plateaux, épargnant ainsi les plaines du Danakil sur le versant est au climat aride.

Du fait du relief du pays, les basses terres à l'Est et au Sud-Est sont ainsi généralement soumises à des climats plus arides que les hauts plateaux. La région de l'Ogaden au Sud-Est bénéficie de précipitations plus faibles au printemps et en automne, le climat y est de type semi-désertique (moyenne annuelle entre 50 et 300 mm seulement). Les régions du Sud et du Sud-Ouest du pays sont moins sensibles à la mousson. Le climat y est de type tropical, les pluies y sont intermittentes et l'humidité élevée.

Végétation

L'Éthiopie dispose d'une végétation extrêmement diversifiée du fait de la grande variété de climats et de reliefs au sein du pays. La région éthiopienne constitue à cet égard l'une des huit écozone identifiés à travers le monde par le biologiste Nikolaï Vavilov, c'est-à-dire de régions du globe ou l'on trouve un très forte diversité génétique d'espèces particulières qui puisse être identifié comme le centre d'origine de cette espèce. La diversité est telle qu'on y découvre encore de nos jours de nouvelles espèces. Dans les régions de très hautes altitudes (au-dessus de 3 800 m) seul subsiste une végétation de type alpin (lichen, bruyère). Plusieurs plantes sont caractéristiques de ces régions, notamment la lobélie géante.

Dans les régions des hauts plateaux (2 400 m-3 800 m), le climat est plus tempéré, et le sol plus riche. C'est dans ses régions qui constituent le cœur historique de l'Éthiopie que l'on trouve encore aujourd'hui la majeure partie de l'exploitation agricole (teff, sorgho, maïs), tout autant que les forêts éthiopiennes largement soumises à une déforestation progressive.

Le long de la frontière soudanaise à l'ouest, le climat tropical et les précipitations abondantes conduisent à une végétation luxuriante, particulièrement le long des fleuves. Dans les régions de plus basses altitudes au sud-ouest, le climat plus sec contribue à développer un environnement de type savane (herbes hautes, arbustes) ainsi que des plantes résistant à des conditions climatiques plus extrêmes (plantes succulentes). Enfin dans les régions désertiques périphériques, le climat aride et les précipitations quasi-inexistantes contribuent à développer une végétation xérophytique ou à la vie très courte, avec une végétation plus faible (acacias, palmiers) autour des quelques cours d'eau.

Viola abyssinica

Euphorbia abyssinica

Cactus candélabre

Café arabica

Lobélie géante

Faune

Babouin gelada dans la vallée du Nil bleu

On dénombre en Éthiopie un nombre important d'espèces endémiques tout aussi bien chez les mammifères que chez les oiseaux qui constituent la faune éthiopienne. La biodiversité des espèces est notamment due à l'implantation de l'activité humaine à des zones assez délimités.

À cet égard il est possible de distinguer les massifs montagneux des basses terres périphériques. Sur les haut plateaux, la présence humaine a au cours de l'histoire modifié l'environnement par sa pratique agricole sédentaire ; certaines régions au relief escarpé ont elles été naturellement protégées, c'est le cas notamment du massif du Simien, qui constitue aujourd'hui un parc naturel où prospèrent de nombreuses espèces endémiques (notamment le bouquetin walia (Capra walie), le loup d'Abyssinie (Canis simensis), le nyala de montagne (Tragelaphus buxtoni), le corbeau corbivau (Corvus crassirostris), le babouin gelada).

Les pratiques nomades dans les basses terres privilégiant l'élevage ont eu beaucoup moins d'impact sur son environnement. On dénombre aujourd'hui neuf parcs nationaux, trois sanctuaires et huit réserves sauvages sur l'ensemble du territoire.

Loup d'Abyssinie (Canis simensis)

Bouquetin walia (Capra walie)

Bucorvus abyssinicus

Bostrychia carunculata

Corvus crassirostris

Géographie administrative

Depuis l'entrée en vigueur de la constitution éthiopienne de 1994, l'Éthiopie repose sur un système fédéral et est divisée en neuf régions et deux « villes-régions » indiquées par des astérisques :

1. Addis-Abeba* Régions et villes-régions d'Éthiopie. Cliquer sur l'image pour accéder au descriptif de la région. 2. Afar 3. Amhara 4. Benishangul-Gumaz 5. Dire Dawa* 6. Gambela 7. Région Harar 8. Oromia 9. Somali 10. Région des nations, nationalités et peuples du Sud 11. Tigré

Zones administratives de l'Éthiopie.

Chacune des régions dispose de son propre gouvernement et d'un droit constitutionnel à l'autodétermination et à la sécession. Ces dispositions, bien que théoriques, marquent la fin du processus de centralisation ayant commencé sous Téwodros II. Elles reflètent la nature des mouvements ayant combattu le gouvernement central durant la guerre civile de 1974 à 1991, essentiellement régionalistes, nationalistes, autonomistes voire indépendantistes.

Les régions administratives remplacent depuis 1994 l'ancien système des provinces établi par Haile Selassié I. Leurs noms sont parfois encore employés de nos jours pour désigner un lieu dans le pays. Ces régions sont divisées à leur tour en 68 zones administratives sur l'ensemble du territoire. Le pays est en outre subdivisé en 550 woredas et six woredas spéciaux. Il s'agit en fait de l'équivalent d'un canton ou d'un district. Les woredas sont elles-mêmes divisées en kébélés qui représente une municipalité ou un quartier.

Le peuple et sa culture

Démographie

Données générales

Densités de population en Éthiopie
Densités de population en Éthiopie

Évolution démographique entre 1961 et 2003 (chiffres de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

En juillet 2009, selon les estimations du World Factbook l'Éthiopie comptait une population de 85 237 338 habitants ce qui lui vaut la 14 place mondiale et la deuxième en Afrique.

Le pays a connu une évolution croissante et régulière de sa démographie jusqu'au début des années 1980. Par la suite cette croissance s'est accélérée jusqu'à aujourd'hui avec un taux moyen de 2,3 % par an, à l'exception d'une baisse visible entre 1992 et 1993 due à l'indépendance de l'Érythrée, le 24 mai 1993 dont la population avoisinait à l'époque 3,2 millions de personnes. La population éthiopienne reste majoritairement jeune et rurale ; elle habite les zones des hauts plateaux.

Langues et populations

Langues d'Éthiopie

Représentation schématique de la répartition des quatre principales langues éthiopiennes

13 langues sont parlées par plus de 1 % de la population en Éthiopie selon le recensement de 2007, parmi 66 langues mentionnées : l'oromo (33,8 %), l'amharique (29,3 %), le somali (6,2 %), le tigrinya (5,9 %), le sidama (4,0 %), le wolaytta (en) (2,2 %), le gurage (2,0 %), l'afar (1,7 %), l'hadiya (1,7 %), le **** (1,5 %), le gedeo (1,3 %), l'opo (1,2 %) et le kafa (1,1 %). En raison de l'« impressionnante » concentration de langues très diverses, l'Éthiopie est considérée comme un « paradis pour linguistes », avec 90 langues dont certaines ont moins de 10 000 locuteurs. Même si quelques langues restent encore non classifiées, la majorité peuvent être rattachées à quatre familles principales :

les langues sémitiques ;

les langues couchitiques ;

les langues omotiques ;

les langues nilotiques.

Les trois premières branches appartiennent à la famille des langues afro-asiatiques tandis que la quatrième fait partie des langues nilo-sahariennes.

Toutes les langues d'Éthiopie jouissent du même statut légal depuis l'entrée en vigueur de la constitution de 1994, son article 5 garantit une « égale reconnaissance de l'État » à tous les peuples, leur droit à développer leur langue et à l'établir comme langue maternelle à l'école primaire.

Un passage de la Genèse écrit en ge'ez, une langue utilisant le système d'écriture national.

Les langues sémitiques sont principalement parlées dans les régions des hauts plateaux, dans le centre et le Nord du pays. Ce sont des langues cousines du ge'ez, langue du royaume d'Aksoum d'importance nationale jusqu'à l'émergence de l'amharique au XIII siècle et qui est demeuré la langue liturgique de l'Église éthiopienne orthodoxe et des Falashas. Les deux principales langues sémitiques actuelles de l'Éthiopie sont l'amharique et le tigrinya. La première est la plus pratiquée du pays, par environ 32,7 % de la population, principalement dans le Nord central éthiopien. Langue « nationale » depuis le règne de Tewodros II (1855-1868), elle perd son statut premier en 1995, avec l'adoption de la nouvelle Constitution. La deuxième, le tigrinya, parlé par 6,1 % de la population, essentiellement dans le Tigré. Parmi les autres langues sémitiques, on peut citer le hareri, l'argobba ou le gurage, parlés par 4,3 % de la population.

Les langues sémitiques d'Éthiopie utilisent le système d'écriture ge'ez, un alphasyllabaire dit « éthiopique » et appelé fidel (ፊደል). L'Éthiopie et l'Érythrée sont les seuls pays au monde utilisant ce système d'écriture qui comprend 182 caractères basiques auxquels il faut ajouter des caractères spéciaux, totalisant plus de 200 signes.

Les langues couchitiques sont essentiellement parlées dans une partie du Sud-Ouest et du Centre ainsi que dans l'Est du pays, dans la vallée de l'Awash et le triangle Afar. La plus importante est l'afaan oromoo, deuxième langue du pays, parlée par 31,6 % de la population, très majoritairement les peuples oromos. Le somali, quatrième langue du pays, est pratiqué par 6 % de la population, principalement les Somalis de l'Ogaden, dans l'est éthiopien. L'afar est quant à lui parlé dans le Nord-Est, une région où est également pratiqué le saho. Enfin, parmi les autres langues couchitiques d'Éthiopie, il convient de citer le sidama, pratiqué par 3,5 % de la population et regroupé au sein du groupe oriental des hautes terres avec le burji.

Les langues omotiques sont propres à l'Éthiopie où elles sont parlées par les populations vivant dans le bassin de l'Omo, dans le Sud-Ouest du pays. Bien que leur nombre précis soit difficilement évaluable, on estime à plus de 40 les langues de cette branche. Si très peu de personnes parlent une langue omotique, leur faible diffusion géographique n'empêche pas une grande hétérogénéité. Parmi cette famille, on peut citer le ****, le yemsa ou le gimira.

Les langues nilotiques sont les moins utilisées, pratiquées par des populations du Sud-Ouest, à la frontière avec le Soudan. Le faible nombre de locuteurs et leur éloignement géographique du centre en font un groupe linguistique relativement peu connu et étudié d'Éthiopie. Parmi les langues nilotiques en Éthiopie on trouve le nuer-dinka et l'anyua.

L'anglais est la première langue étrangère : c'est la langue commerciale, largement utilisée dans l'administration, sans toutefois avoir de statut officiel, et l'industrie du tourisme. Enseigné dès l'école primaire, il est parlé par environ 500 000 Éthiopiens surtout issus de l'élite et des classes aisées. La grande pauvreté du pays limite sa diffusion, ainsi que la promotion et diffusion des langues régionales. Langue de l'enseignement supérieur, c'est aussi la langue de la diplomatie, utilisée avec le français au siège de l'OUA à Addis-Abeba.

L'arabe est la seconde langue internationale, parlée surtout dans les régions de l'Est éthiopien. C'est une langue liturgique et religieuse qu'une faible partie des Éthiopiens musulmans utilisent dans la vie de tous les jours. Un nombre non négligeable d'Éthiopiens chrétiens l'utilisent toutefois dans les échanges commerciaux. L'arabe est parlé, généralement comme seconde langue, par 300 000 à 500 000 Éthiopiens.

L'italien a presque disparu. C'était une des langues européennes utilisées pour les échanges extérieurs jusqu'en 1935. De 1936 à 1941, lors de l'occupation italienne, il fut la langue coloniale. À la libération de 1941, il fut perçu comme lié à la période mussolinienne et à la barbarie fasciste. Au milieu des années 1990, la grande majorité des locuteurs de l'italien, environ 15 000 personnes, avaient plus de 70 ans (en ne comptant pas ceux de l'Érythrée voisine). Aujourd'hui, l'italien est toujours une langue universitaire, mais il n'est parlé que par quelques milliers de locuteurs tout au plus, de tous les âges (dont des étudiants). Pour nombre d'Éthiopiens, l'Italie apparaît désormais comme un pays lointain.

Le français est enseigné également à l'université. Des retraités du chemin de fer Addis-Abeba - Djibouti parlent cette langue. Jusqu'en 1935, le français était la seconde langue administrative et la langue de la diplomatie. Le discours du Négus à la SDN en 1935 pour demander de l'aide à son pays qui subissait l'agression de l'Italie fasciste était en français. Toutefois, en 1941 l'anglais, langue des libérateurs, devint la langue étrangère dominante. Le français demeure aujourd'hui une langue de l'élite, en particulier à travers le Lycée franco-éthiopien Guébré-Mariam, peu répandue par ailleurs, si ce n'est dans des organismes internationaux (Commission économique pour l'Afrique et Organisation de l'unité africaine) dont les sièges sont à Addis Abeba. Selon les statistiques de l'encyclopédie en ligne Wikipédia, la version en langue française est la 3 plus consultée depuis l’Éthiopie après l'anglaise et l'amharique. Le Premier ministre éthiopien voudrait que le français soit langue obligatoire dans chaque lycée du pays afin que le peuple éthiopien puisse parler à l’Afrique francophone, le français étant, avec l'anglais et l'arabe, l'une des trois langues internationales du continent africain.

Peuples d'Éthiopie

Tigréens

Mursis

Les peuples d'Éthiopie peuvent être répartis en divers grands ensembles avec comme élément caractéristique essentiel, la langue. Le premier grand groupe est constitué des peuples habesha parlant essentiellement des langues sémitiques. Le peuple amhara est le deuxième demographiquement au niveau national après les Oromos. Ils habitent les hauts plateaux et sont des agriculteurs. À partir de la moitié du XIX siècle et notamment sous le règne de Menelik II, ils jouent un rôle important dans la construction de l'État moderne éthiopien. Ils parlent l'amharique, aujourd'hui langue de travail du gouvernement fédéral et sont des chrétiens orthodoxes. Les Tigrés constituent démographiquement le deuxième peuple du groupe habesha. Leur langue est le tigrinya et ils sont également des chrétiens orthodoxes. Ils sont installés dans le nord de l'Éthiopie et se sentent par conséquent fortement liés à l'héritage aksoumite ainsi qu'à l'identité nationale éthiopienne. Les autres populations habesha sont les Agew et les Béte Esraél.

Une deuxième entité est constituée par les Oromos, premier peuple du pays devant les Amharas. Auparavant, ils ont été désignés par le terme de « Gallas », un mot ayant aujourd'hui une connotation péjorative. L'« identité élastique » s'explique par l'étendue de la zone de peuplement allant de la frontière avec le Soudan à l'ouest, à l'Ogaden, à l'est et à la frontière avec le Kenya, au sud. Leurs activités varient selon les régions mais l'élevage bovin est partagée par les divers groupes oromos. En effet, ils détiennent une partie importante du cheptel national. Contrairement aux Amharas et aux Tigrés, les Oromos n'ont pas d'unité religieuse, une partie pratique le christianisme orthodoxe éthiopien, une autre fraction est musulmane tandis qu'une portion est protestante. En revanche, la langue oromo constitue un ciment unificateur ; les divers dialectes oromos sont intercompréhensibles. L'intégration politique des Oromos dans la société et l'État éthiopiens s'est effectuée du XVI au XVIII, après l'invasion de Gragne et à la suite des mouvements d'immigration. Plusieurs groupes de populations constituent l'ensemble oromo tels que les Borenas, les Arsi et les Gujis, etc.

Dans l'Est éthiopien, vivent deux peuples de pasteurs : les Afars et les Somalis. Majoritairement musulmans, ils parlent respectivement l'afar et le somali. Près de 1 à 1 5 million d'Afars vivent dans le Nord-Est de l'Éthiopie, tandis que les 4 millions de Somalis sont installés dans la région de l'Ogaden. Les deux peuples sont nomades et organisés en clans bien qu'historiquement, ils ont pu constituer des États stables.

Enfin, tout un ensemble de peuples vit dans le Sud-Ouest, et dans les périphéries Ouest et Sud de l'État éthiopien. Gérard Prunier dégage deux groupes. Tout d'abord, la « première périphérie sud-ouest », proche du centre, dans laquelle vivent entre autres les Gurages, les Kaffas, les Sidamas, les Welaytas, etc. Le deuxième groupe est celui des « grandes périphéries ». Chaque peuple est démographiquement peu important mais ce vaste ensemble regroupe des cultures véritablement homogènes, des langues différentes et des organisations sociétales diverses.

Religions

La liberté de culte est garantie en Éthiopie par la constitution de 1994, spécifiant l'absence de religion d'État. Il y est ainsi interdit de créer un parti politique fondé sur la religion, tout groupe religieux doit être déclaré et enregistré auprès des autorités gouvernementales.

Christianisme

Prêtre de l'église Yemrehanna Krestos.

Église Debré Berhan Sélassié à Gondar

Le christianisme en Éthiopie est dominé par l'Église éthiopienne orthodoxe, qui est majoritairement répartie dans les régions des hauts plateaux (capitale-région: Addis-Abeba, régions Amhara et Tigré).

Selon le recensement national officiel de 2007, la population chrétienne se répartit suivant trois courants :

43,5 % de la population éthiopienne est membre de l'Église éthiopienne orthodoxe

18,6 % sont protestants tels que les membres de l'Église éthiopienne orthodoxe Tehadeso, du P'ent'ay et de l'Église évangélique éthiopienne Mekane Yesus,

0,7 % se réclament de l'Église catholique éthiopienne.

Le christianisme est introduit en Éthiopie vers 330 lorsque Saint Frumence de Tyr, appelé localement Fremnatos ou Abba Selama (« père de la Paix »), convertit le roi Ezana d'Aksoum, en faisant ainsi l'un des plus anciens États chrétiens au monde, le second après l'Arménie. La croix remplace à cette époque la symbolique du Soleil et de la Lune sur les pièces du royaume. Vers 480, un groupe de moines, les Neuf Saints introduisent le monachisme et le monophysisme, sous la forme d'un refus des formulations du concile de Chalcédoine de 451, adhérant à la nature unique du Christ. Ceux-ci contribuent à la diffusion du christianisme dans le royaume en traduisant notamment les premiers textes religieux en ge'ez. Les monastères, l'architecture à travers des églises rupestres de Lalibela notamment, l'art, la peinture, la littérature, témoignent de l'influence sensible du christianisme orthodoxe tout au long de l'histoire de l'Éthiopie et du règne des dynasties Zagwe et salomonienne. La tentative d'introduire le christianisme romain en Éthiopie par la voix de missionnaires se révèle par ailleurs un échec conduisant à une guerre civile se concluant par l'expulsion des jésuites sous Fazilidas.

Jusqu'en 1959, l'Église éthiopienne orthodoxe fait partie de l'Église copte orthodoxe, date à partir de laquelle elle devient autocéphale. Elle constitue la seule Église orthodoxe précoloniale de l'Afrique subsaharienne. Elle sera une religion d'État jusqu'en 1974 date du renversement de la dynastie salomonienne et de la révolution éthiopienne.

Islam

La ville de Harar, patrimoine mondial de l'Unesco

Selon le recensement national officiel de 2007, l'islam serait pratiqué par environ 33,9 % de la population éthiopienne.

Celui-ci est surtout présent aujourd'hui dans les basses plaines plus chaudes du Sud et de l'Est, dans les régions de Harar, Afar et Somali ainsi que dans certaines parties du sud de la région Oromia. L'islam suit généralement la tradition sunnite.

La présence de l'islam en Éthiopie remonte à l'époque de la fondation de la religion musulmane et à l'Hégire. Vers 615, un groupe de musulmans dirigé par Mahomet, fuit les persécutions dont ils sont l'objet à la Mecque, et trouve refuge en Éthiopie dirigée alors par le roi chrétien nommé Ashama ibn Abjar dans la tradition arabe. L'un des compagnons de Mahomet, le premier muezzin Bilal, est également décrit comme originaire d'Éthiopie. Ceux-là s'installent à Negash, dans le Tigré, considéré comme le premier lieu d'implantation de l'islam en Éthiopie. En échange de la protection accordée par le roi face aux injonctions des Quraych qui demandent leur retour en Arabie, Mahomet demande à ses compagnons de respecter, et de vivre en paix avec les chrétiens d'Éthiopie. Un cimetière remontant au VII siècle a depuis été retrouvé dans la région de Negash. La région éthiopienne est ainsi l'endroit où l'on retrouve certains des plus anciens sultanats au monde, parmi ceux-là celui de Shoa fondé par la dynastie Makhzumite en **6, remplacé plus tard par le sultanat d'Ifat.

Cimetière musulman à l'extérieur des fortifications de Harar

L'islam s'est par la suite développé dans les régions commerçantes côtières du sud de la corne de l'Afrique, suivant ainsi les routes maritimes, particulièrement dans la région Somali. Les campagnes du somali Ahmed Gragne vers les hauts plateaux à partir de 1527 contribuent également à son expansion dans le sud de l'Éthiopie. L'expansion des Oromos de tradition Waaqa vers le nord dans les décennies qui suivent affaiblit un temps son influence, avant que celui-ci n'adoptent progressivement la nouvelle religion. Aujourd'hui la religion musulmane est pratiquée par environ 40 % des Oromos sous forme de syncrétisme entre islam et anciennes croyances.

La ville de Harer, abritant 82 mosquées, dont trois remontant au X siècle et 102 tombeaux est aujourd'hui considérée comme la quatrième ville sainte de l'islam par les musulmans éthiopiens. Harer est également patrimoine mondial de l'Unesco.

Judaïsme

L'origine des Beta Israël (ge'ez : ቤተ እስራኤል) reste mal comprise, leur croyance coexistait probablement avec les animistes avant l'arrivée du christianisme. Depuis l'Antiquité éthiopienne ils vivent dans le nord du pays, en particulier les provinces de Gondar et du Tegré. Après avoir bénéficié de petits États indépendants jusqu'au XVII siècle, ceux-ci sont conquis par l'Empire d'Éthiopie, et les Bete Esraél deviennent une minorité marginalisée.

Les pratiques religieuses des Falashas d'Éthiopie sont basées sur la même version du Pentateuque que celle qu'utilisaient les chrétiens éthiopiens, rédigée en ge'ez. Toute la littérature rabbinique, en particulier le Talmud, est ignorée. Les communautés Beta Israel n'ont pas eu de synagogues ni de rabbins, au niveau de la symbolique, ils n'utilisent pas l'étoile de David. Leur lieu de culte est appelé masgid. On y lit la Bible, et on y sacrifie l'agneau pascal.

Ils rentrent en contact avec la version occidentale du judaïsme à la fin du XIX siècle. À compter du début du XX siècle, une redéfinition en profondeur de l'identité de la communauté se fait jour et l'amène à se considérer désormais comme juive, et plus seulement comme Béte Esraél, notamment depuis les opérations de rapatriement en Israël. Cette évolution réduit progressivement les forts particularismes religieux originels et rapproche la religion des Beta Israël du judaïsme orthodoxe. Depuis leurs pratiques séculaires n'ont cessé de régresser au profit des pratiques du judaïsme rabbinique, mais sans disparaître. On compte en 2009 3 188 Falashas en Éthiopie, alors qu'ils sont plus de 100 000 en Israël.

Animisme et mouvement rasta

Arts et culture

En raison du maintien de son indépendance et à la suite de la mauvaise expérience catholique au XVII siècle, l'art éthiopien n'est que peu influencé par le monde occidental. En revanche, sa proximité avec le monde byzantin est pe****tible dans l'art chrétien. Avant les années 1990, l'art éthiopien est relativement peu connu du grand public occidental. La première étude européenne date de 1**2 et la première expédition archéolique s'est effectuée en 1906. De nombreuses collections privées et des librairies ont gardé inconnu l'art éthiopien. Sa reconnaissance internationale débute en 1960, avec la publication par l'UNESCO d'enluminures, progressivement des expositions sont organisées dans différentes villes, à Addis-Abeba, Paris ou encore Baltimore. L'aspect le plus connu demeure l'art chrétien, tandis que l'artisanat n'est que peu étudié.

L'art chrétien éthiopien

Croix de procession
Croix de procession

Christianisée dès le IV siècle puis coupée du reste du monde chrétien à la suite de l'expansion de l'islam à partir du VII, l'Éthiopie a développé une tradition religieuse mais également un art chrétien original. Celui-ci s'exprime sous trois formes principales : l'architecture, l'orfèvrerie et la peinture. L'architecture chrétienne est partiellement influencée par la civilisation aksoumite ; les premiers monuments taillés dans la roche datent du VII-X. Ils apparaissent tout d'abord dans la province du Tegré où, aux X-XII, est creusée une grande église funéraire à plan cruciforme dédiée aux souverains Abreha et Atsbeha. L'ensemble le plus célèbre reste celui de Lalibela où Gebre Mesqel fait tailler au XIII les premières églises monolithes. Quand elles ne sont pas taillées dans la roche, les églises éthiopiennes ont souvent une forme octogonale. L'intérieur des édifices religieux sont parfois décorés et c'est principalement dans ce domaine que la peinture éthiopienne s'est développée, influencée par l'art byzantin.

Les plus vielles peintures chrétiennes conservées sont des enluminures datant, environ, du VII ; les contacts entre le royaume d'Aksoum et le Moyen-Orient sont pe****tibles à travers le style des œuvres. L'isolement du pays par rapport au reste du monde chrétien est visible dans les peintures des XII-XV durant lesquels un véritable style éthiopien se développe. La première école picturale originale éthiopienne apparaît vers 1400, les peintres illustrent principalement des manuscrits. Outre l'architecture et la peinture, on retrouve un art des croix qui constitue « probablement la part la plus originale de l'art chrétien éthiopien », note Jacques Mercier, historien de l'art. Cette orfèvrerie serait apparue durant les siècles de christianisation du pays, durant les V-VI pour véritablement prospérer dès les X-XII. Les gravures sont géométriques, les sculptures anthropomorphes sont absentes et le Christ est parfois représenté. La diversité des styles, des tailles et des matériaux permet de retrouver des formes originales par rapport aux arts d'autres chrétientés.

Artisanat et art corporel

Le bouclier, un objet de guerre souvent travaillé par les artisans éthiopiens.
Le bouclier, un objet de guerre souvent travaillé par les artisans éthiopiens.

Contrairement à l'art chrétien, les objets artisanaux de la vie quotidienne conservés ne dépassent pas 200 ans. Les différents artisanats se sont développés en fonction des aires culturelles, définies par rapport aux systèmes agraires. Ainsi dans le Sud-Ouest, notamment dans l'aire horticole, on retrouve du mobilier monoxyle, des tables et des sièges, ceux-ci étant particulièrement travaillés. La culture régionale du café explique le développement d'un artisanat prévu à cet effet, comme les plateaux recevant des tasses ou encore les cafetières. L'appuie-tête constitue un objet important de l'artisanat éthiopien ; son usage s'est répandu du sud vers le nord à partir du XVII. Ils sont souvent monoxyles mais peuvent être constitués de deux pièces.

La poterie, d'une « extraordinaire diversité », est de grande qualité surtout dans les régions du Tigré, du Harer, de l'Illubabor, du Welayta et du Gayent. La bijouterie est tout aussi diverse, les Argobba du Harerr ayant développé dans ce domaine un artisanat original. Toujours dans le Harer, on retrouve des vanneries colorées décorant l'intérieur de certaines maisons de la capitale régionale. Dans le passé, l'artisanat a touché l'armée puisque bouclier et matériel de guerre ont été travaillés. Dans le nord, les boucliers sont renforcés et décorés par des plaques en métal embossées. Enfin, l'art éthiopien est également corporel. Au XVII siècle, les chrétiennes donnent une grande importance à leur coiffure ; de nos jours, les femmes du Tigré portent une coiffure bien distincte. Dans le sud, outre les coiffures d'argile des Nyangatom, on retrouve les perruques des Oromos, parmi les plus célèbres, celles de la région de Jimma. Les tatouages sont également développés. Ils sont relativement discrets dans les populations rurales chrétiennes où les femmes se font parfois tatouer une croix sur le front. En revanche, ils sont bien plus visibles chez les Mursis qui se tatouent une partie importante du corps.

Littérature et philosophie

De par l'existence de son système d'écriture ge'ez, l'Éthiopie entretient une tradition littéraire ancienne remontant à son Antiquité aksoumite. On distingue généralement deux périodes majeures dans la littérature éthiopienne correspondant à la littérature ge'ez, aujourd'hui langue morte conservée comme langue liturgique, et à la littérature amharique. À leur côté subsiste également une littérature musulmane apparue pendant le XVI siècle ; et quelques livres spécifiques Juifs d'Éthiopie, comme le Te'ezaza Sanbat (Ordonnance du Sabbat).

Littérature ge'ez
Eliza Codex (Hill Museum)
Eliza Codex (Hill Museum)

Durant l'Antiquité éthiopienne, le ge'ez est une langue vivante, le grec est également parlé à la cour. Les premières inscriptions connues font état des campagnes royales, l'inscription d'Ezana constitue à cet égard la première historiographie officielle en Éthiopie. La Bible est traduite au V siècle à partir du grec ; le canon de la Bible éthiopienne contient plusieurs livres considérés comme apocryphes par d'autres Églises chrétiennes. De nombreux textes, comme le Qerillos (Cyrille), les Règles monastiques de saint Pacôme, Le Fisalgwos (« Le Physiologue ») et "bie'afe Mikaél" (« le livre des philosophes »), sont traduits tout en faisant simultanément l'objet, selon Claude Sumner (en), d'enrichissements typiquement éthiopiens.

À partir du XIII siècle, la puissance d'Axoum s'affaiblit et le ge'ez s'impose progressivement comme une langue savante de l'écrit face à l'amharique au cours de la période de la dynastie solomonide. Cette période marque le début d'une période intense de productivité littéraire ge'ez. La théologie et les pensées religieuses influencent les écrits. Les vies de saints et les récits de miracle sont nombreux. Parmi ces écrits on peut relever notamment le Kebre Negest rédigé vers 1314 au cours du règne d'Amda Tsion (1314-1344), un des ouvrages majeurs de la littérature éthiopienne, évoquant la fondation de la dynastie salomonide, le règne de David I (1382-1413), ou encore celui de Zara Yacoub (1434-1468) auteur d'ouvrages principalement théologique dont le plus célèbre reste « le Livre de la Lumière ».

Bible éthiopienne (Oregon Museum)
Bible éthiopienne (Oregon Museum)

De nouveaux genres poétiques apparaissent : les qenés, les deggwas (recueil d'hymnes religieux) mais aussi les malkes (portrait d'une personne chantée), généralement des stances, avec des rimes, d'environ 55 lignes, chacune adressée à un attribut moral ou physique du saint décrit.

Durant le XVI siècle, la philosophie écrite nationale, qui s'étend sur douze siècles de production littéraire, se développe sous forme d'œuvres uniquement éthiopiennes, notamment La Vie et les maximes de Skendes, le Traité de Zera yacob (Hatata) ainsi que celui de son élève Walda Heymat. Dans son traité écrit au XVII siècle, Zara Yacoub développe notamment une philosophie rationaliste, en adoptant une positionnement critique sur le discours religieux soulignant le rôle de la Raison. Au cours du XVII siècle, les genres culturels éthiopiens, dont la poésie, la musique et à la danse vivent une phase d'intense développement.

Littérature amharique

La littérature amharique apparaît dès le XIII siècle, au cours de la dynastie Zagwe, sous forme de courts chants royaux, des paraphrases, des psautiers ainsi que quelques traités théologiques. Cependant, ce n'est que sous le règne de Tewodros II (1855-1868) qu'elle se développe avec les chroniques royales, premières chroniques entièrement en amharique.

La traduction du Voyage du pèlerin de John Bunyan en 1**2 ouvre la voie à un nouveau genre : la nouvelle allégorique, souvent partiellement en vers, la première est Lebb wellad tarik (1908) de Afeworq Gebre Eyesus. Il sera également l'auteur d'ouvrages didactiques et d'une « Vie de Menelik II ». Plus tard, Hiruy Walde Selassie devient le principal écrivain de la littérature amharique sous la régence de Teferi Mekonnen (1916-1920). Il est l'auteur de biographies de recueils de poésies, de récits historiques et d'essais. Parmi les écrivains du XX siècle, on peut citer notamment Makonnen Endalkatchew, Kebbede Mikael, Mengistu Lemma, Tadesse Liban, Alemayehu Mogas et Tekle Tsodeq Makuria.

Certains auteurs éthiopiens célèbres pour leurs œuvres en amharique ont aussi publié des romans, pièces de théâtres et poèmes en langue anglaise. C'est la cas notamment, pour le plus célèbre d'entre eux, de Tsegaye Gabre-Medhin qui, à 29 ans, reçoit le prix Haile Selassie I de littérature amharique.

Musique

Mahmoud Ahmed en février 2009

La musique éthiopienne est extrêmement diversifiée, chacun des 80 peuples du pays possédant ses propres particularités. Les influences sont multiples et incluent la liturgie chrétienne et musulmane ainsi que la musique populaire des pays situés dans la Corne de l'Afrique, somalienne et soudanaise en particulier. La musique éthiopienne utilise souvent un système modal unique pentatonique, caractérisé par des intervalles prolongés entre certaines notes.

La musique des hauts plateaux utilise un mode unique appelé qenet, basé sur quatre modes principaux : tezeta, bati, ambassel, et anchihoy. Trois modes supplémentaires peuvent être considérés comme des variations : tezeta mineur, bati majeur et bati mineur.

Mulatu Astatke, créateur de l'éthio-jazz

Certains morceaux prennent le nom de leur qenet, tel que le tezeta, un chant de nostalgie. Accompagné d'instruments traditionnels, ces modes sont généralement non tempérés, mais joués sur des instruments occidentaux tels que piano et guitare ils utilisent le système d'accord tempéré occidental. La musique des hauts plateaux est généralement homophonique ou hétérophonique. En dehors, certaines sont polyphoniques.

Les principaux instruments traditionnels sont masenqo (luth), krar (lyre), washint (flûte), begena (harpe), kebero (double tambour), cistree et tom (chez les Anuaks). Dans la tradition populaire, l’azmari, chanteur et musicien éthiopien, homme ou femme, sont doués pour chanter des vers en s'accompagnant d'une masenqo ou d'une krar. La musique moderne éthiopienne laisse également une part importante à l'éthio-jazz, à travers son créateur Mulatu Astatke, et des musiciens comme le saxophoniste Getatchew Mekurya. Certains musiciens populaires connus sont Mahmoud Ahmed, Gigi Shibabaw, Teddy Afro, Tilahun Gèssèssè, Aster Aweke, Alèmayèhu Eshèté, Neway Debebe, Asnatqèch Wèrqu et Ali Birra. À la fin des années 1990, le label français Buda Musique a réédité les plus grandes voix de l'éthio-jazz avec la collection Éthiopiques permettant la redécouverte, pour les occidentaux, du groove de la corne de l'Afrique.

Cuisine

L'injera est recouverte de divers plats dont le doro wat, au centre et à gauche, et le tebs
L'injera est recouverte de divers plats dont le doro wat, au centre et à gauche, et le tebs

La cuisine éthiopienne se caractérise par l'usage de l'injera, une galette levée à base de teff qui sert à la fois de couverts et de récipient. L'injera est disposée sur une vaste assiette afin d'y placer les divers ragoût, sauces et légumes. Traditionnellement, le plat est placé sur un messob, une sorte de table ronde faite de paille, afin que la nourriture puisse être partagée en commun. La variété des climats éthiopiens permet de faire pousser un grand nombre de légumes et de féculents : le millet, du maïs, de l'orge, des lentilles, des pois cassés ou encore de la coriandre, qui constituent autant d'élément de base pour les différentes sauces accompagnant l'injera. Ces plats végétariens sont particulièrement consommés lors des jeûnes, strictement respectés par les chrétiens orthodoxes.

La sauce la plus courante est le wet, accompagnée d'oignons rouges, de niter kibbeh et assaisonné de bérbéré. Ce dernier est un des ingrédients principaux contenant du piment rouge. Son nom s'applique aussi à un mélange d'épices parmi lesquelles le piment séché à proprement parler, mais également de l'ail, du gingembre, des oignons rouges, de la graine de rue, de la cardamome, des clous de girofle ou encore de la cannelle.

Cérémonie traditionnelle du café, Éthiopie
Cérémonie traditionnelle du café, Éthiopie

Le wet peut être réalisé à partir de viande de bœuf, de poulet, d'agneau et dans certaines régions de poisson. Il peut également inclure légumes, pois cassés, pommes de terre, carottes et blettes. La viande peut aussi être servie sautée ou crue (ketfo ou gored gored) accompagnée avec du piment. Une fois l'ensemble des plats disposés sur l'injera, chaque personne utilise un bout de cette-même galette pour se saisir des aliments. Il est possible qu'une personne porte la nourriture à la bouche d'une autre, il s'agit d'un signe d'amitié et de respect.

Le t'ella est une bière traditionnelle brassée à partir d'orge ou de malt, de houblon et de feuilles de gesho, employée également dans la fabrication du t'edj — sorte d'hydromel qui accompagne souvent les plats éthiopiens. Enfin, le café, probablement né en Éthiopie, occupe une place centrale dans la culture et les traditions nationales. Il est servi, à l'aide d'une jebena, une cafetière locale, en toute fin de repas au cours d'une cérémonie où l'on brûle de l'encens. Les grains de café sont grillés sur place et l'ont fait sentir leur odeur aux hôtes. Dans la plupart des foyers, un espace tapissé d'herbes et dote de meubles dédiés est souvent agrémenté.

Sport

Meseret Defar championne olympique du 5 000 mètres aux Championnats du monde d'athlétisme à Osaka, 2007

Le football reste un sport populaire en Éthiopie, même si l'équipe d'Éthiopie de football n'obtient pas des résultats très probants. Au niveau national, il existe deux principales compétitions, le championnat d'Éthiopie de football et la coupe d'Éthiopie de football. Le pays dispose de plusieurs clubs parmi lesquels on peut citer l'EEPCO, l'Ethiopian Coffee et le Saint-George SA.

Sur le continent africain, la Fédération d'Éthiopie de football fait partie de la Confédération africaine de football. Le pays a accueilli la CAN en 1962, année où elle remporte le championnat, en 1968 et en 1976. L'Éthiopie participe à la Coupe CECAFA des nations qu'elle a organisé en 1987, 2001, 2004 et 2006, et qu'elle a remporté en 1987, 2001, 2004 et 2005. Les clubs éthiopiens sont en revanche beaucoup moins performants dans le cadre de la Coupe Kagame Inter-Club qu'ils n'ont jamais remporté. Si le pays a accueilli une fois en 2001 la Coupe d'Afrique des nations junior, elle ne s'est jamais illustrée dans cette compétition. Au niveau international, l'Éthiopie est 123 du classement mondial de la FIFA en avril 2010 ; elle n'est jamais parvenue à se qualifier pour la phase finale de la coupe du monde.

Haile Gebreselassie et coureurs de fond éthiopiens à la finale du 10 000 mètres aux Jeux olympiques de Sydney, 2000

L'athlétisme est également populaire en Éthiopie qui a remporté de nombreuses distinctions au sein des compétitions internationales. Parmi les Éthiopiens ayant dominé les courses de fonds au niveau mondial, ces dernières années, on note particulièrement Haile Gebreselassie, champion du monde et champion olympique, qui a établi plus de vingt nouveaux records du monde. Kenenisa Bekele, champion du monde de cross country et double champion olympique à Pékin, qui détient à ce jour en 2010 les records du monde du 5 000 mètres et du 10 000 mètres. Chez les femmes, Tirunesh Dibaba, double championne olympique à Pékin, est détentrice du record du 5 000 mètres. Meseret Defar réalise quant à elle la deuxième meilleure performance mondiale dans la même discipline.

Parmi les autres coureurs éthiopiens s'étant distingués dans cette discipline, il faut citer également Abebe Bikila, Derartu Tulu, Mamo Wolde, Miruts Yifter, Gebregziabher Gebremariam et Million Wolde. Abebe Bikila fut quant à lui le premier médaillé d'or africain en remportant le marathon olympique en 1960 et **, établissant un nouveau record du monde les deux fois. L'Éthiopienne Derartu Tulu fut la première femme africaine à remporter une médaille d'or aux jeux olympiques de Barcelone en 1992, dans le 10 000 mètres. Depuis 2001, l'Éthiopie organise le Great Ethiopian Run qui est un marathon regroupant plusieurs milliers de coureurs et qui se déroule à Addis-Abeba.

Société

Calendrier et indication spécifique de l'heure

Le calendrier éthiopien est, comme les calendrier julien, copte et de l'Égypte antique, structuré sous la forme de douze mois lunaires de trente jours chacun complété d'un treizième de cinq ou six jours épagomènes. Le nouvel an éthiopien, enqoutatash (እንቁጣጣሽ), le 1 du mois de meskerem (መስከረም), correspond au 11 septembre du calendrier julien lorsque le sixième jour est ajouté, correspondant, dans le calendrier grégorien, aux 11 et 12 septembre pour les années allant de 1901 à 2099. Pour l'indication des années, l'origine du calendrier, qui fixe la date de l'Incarnation de Jésus, correspond au 25 mars de l'an 9 dans le calendrier julien. Elle correspond à l'indication donnée par Anianus d'Alexandrie au I siècle et diffère en cela de celle de sa modification introduite par Denys le Petit au début du V siècle qui a été retenue pour le calendrier grégorien. La première année civile débuta donc le 29 août de l'an 8 du calendrier julien, ce qui entraîne un décalage de huit ans avec le comput grégorien du 1 janvier au 10 septembre puis un décalage de sept ans pour le reste de l'année grégorienne. L'entrée dans le troisième millénaire a ainsi été fêtée à une date correspondant au 11 septembre 2007 du calendrier grégorien.

Les mois du calendrier éthiopien sont indiqués dans le tableau suivant.

Amharique Copte Date de commencement Date de commencement après le 6 jour épagomène መስከረም (Meskerem) Tut 11 septembre 12 septembre |ጥቅምት (Teqemt) Babah 11 octobre 12 octobre ኅዳር (Hedar) Hatur 10 novembre 11 novembre ታኅሣሥ (Tahesas) Kiyahk 10 décembre 11 décembre ጥር (Ter) Tubah 9 janvier 10 janvier የካቲት (Yekatit) Amshir 8 février 9 février መጋቢት (Megabit) Baramhat 10 mars 10 mars ሚያዝያ (Miyazya) Baramundah 9 avril 9 avril ግንቦት (Guenbot) Bashans 9 mai 9 mai ሰኔ (Sené) Ba'unah 8 juin 8 juin ሐምሌ (Hamlé) Abib 8 juillet 8 juillet ነሐሴ (Nehasé) Misra 7 août 7 août ጳጐሜን/ጳጉሜን (Pagoumén) Nasi 6 septembre 6 septembre

Le décomptage des heures s'effectue de manière distincte de celle communément employée dans le reste du monde. Celui-ci s'effectue sur la base de deux cycles de deux fois douze heures à partir du coucher du Soleil. Les distinctifs ke qenou (« de la journée ») et ke meshetou (« de la soirée ») sont l'équivalent des « A.M. » et « P.M. » dans le système américain.

La proximité de l'équateur (latitude 9°03' Nord et longitude 38°42' Est pour Addis-Abeba), rend en effet minime la variation du la durée du jour, restant à peu près constante de 6 h à 18 h (12 h - 12 h en Éthiopie) au cours de l'année. Ainsi, à 6 h 00, heure solaire locale, il est 12 h 00 heures à Addis Abeba ; à 19 h 00, il est 1 h 00 à Addis Abeba et à 17 h 00 de l'après-midi, il est 23 h 00.

Tableau de correspondance
Système éthiopien 12 h 13 h 14 h 15 h 16 h 17 h 18 h 19 h 20 h 21 h 22 h 23 h 0 h 1 h 2 h 3 h 4 h 5 h 6 h 7 h 8 h 9 h 10 h 11 h
Système français 6 h 7 h 8 h 9 h 10 h 11 h 12 h 13 h 14 h 15 h 16 h 17 h 18 h 19 h 20 h 21 h 22 h 23 h 0 h 1 h 2 h 3 h 4 h 5 h

L'Éthiopie dispose d'une avance de 3 heures sur le méridien de Greenwich et n'a pas adopté l'heure d'été.

Fêtes et jours fériés

Célébration de Temqet à Gonder

Célébration de Mesqel sur Mesqel adebabay, Addis-Abeba

Date Nom local/amharique Nom français Remarque 11 septembre እንቁጣጣሽ(Enqoutatash) Nouvel an éthiopien 27 septembre መስቀል (Mesqel) Fête de la vraie Croix 24 octobre 'Id al-Fitr Fin du mois du Ramadan Variable. La date était pour l'année 2006 6 ou 7 janvier ገናልደት (Genna/Ledet) Noël orthodoxe Naissance de Jésus-Christ 10 janvier 'Id al-Adha Fête du Sacrifice Variable. La date était pour l'année 2006 19 janvier ጥምቀት (Temqet) Fête de l'Épiphanie 2 mars ዓድዋ ድል (Ye'adowa Bä'al ou Adwa del) Commémoration de la victoire d'Adoua Victoire de Menelik II contre les Italiens (**) 11 avril Mäwlid an-Nabi Naissance du prophète Mahomet Variable. La date était pour l'année 2006 21 avril ስቅለት (Seqlet) Vendredi saint orthodoxe Variable. La date était pour l'année 2006 23 avril ፋሲካ (Fasika) Pâques orthodoxe Variable. La date était pour l'année 2006 24 avril ትንሣኤ (Tensaé) Lundi de Pâques Variable. La date était pour l'année 2006 1 mai የሰራተኞች ቀን (Yeserategnoch qen) Fête du Travail 5 mai ኦሜድላ ድል (Omédla del) Jour de la Libération Victoire des Patriotes éthiopiens Retour d'Hailé Sélassié I à Addis-Abeba (1941) 28 mai ብሔራዊ በዓል (Behérawi beal) Fête nationale Chute du régime Derg 18 août ቡሄ (Buhe) Transfiguration de Jésus-Christ

État, politique et institutions

Répartition des pouvoirs

Depuis 1995, l'Éthiopie est officiellement appelée : République fédérale démocratique d'Éthiopie (RFDE). Le fonctionnement de ses institutions est codifié par le texte constitutionnel ratifié en décembre 1994 et entré en application le 22 août 1995. L'Éthiopie est un régime parlementaire fédéral et bicaméral. D'après la constitution, la RFDE comprend deux organes : le gouvernement fédéral et les États membres, les neuf régions fédérales. Tous les pouvoirs souverains appartiennent aux « Nations, Nationalités et Peuples d'Éthiopie », souveraineté qu'ils expriment à travers des représentants élus au suffrage universel direct et siégeant au Conseil des représentants des peuples. En raison de la nature fédérale de la République, une des deux chambres du parlement représente les régions, il s'agit du Conseil de la fédération.

Le chef de l'État est le président de la République, fonction essentiellement honorifique. Il est élu par les deux chambres à la majorité des deux tiers, pour un mandat de six ans, renouvelable une fois. Les pouvoirs et fonctions du président comprennent, entre autres : la promulgation des lois et traités internationaux ratifiés par le Conseil des représentants des peuples, la convocation de la session annuelle de la réunion des deux assemblées, la réception des lettres de créance des ambassadeurs. En outre, il dispose du droit de grâce. L'actuel président est Girma Welde Giyorgis, réélu le 9 octobre 2007 à ce poste.

Le pouvoir exécutif appartient au Premier ministre et au Conseil des ministres. Le Premier ministre est désigné parmi les membres du parti majoritaire au Conseil des représentants des peuples. Il dirige le Conseil des ministres et mène la politique du pays. Il est chef de l'exécutif, président du Conseil des ministres, dont il dirige les activités, et commandant en chef des forces armées nationales. Il doit suivre et assurer la mise en œuvre des lois, des politiques, des directives et des autres décisions adoptées par le conseil des Représentants des Peuples. Outre la direction des affaires nationales, il supervise la mise en œuvre de la politique étrangère. L'actuel Premier ministre est Meles Zenawi à la tête du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien, la coalition majoritaire au Conseil des représentants des peuples.

Le Conseil des Représentants des Peuples détient le pouvoir législatif dans les limites fixées par la Constitution à l'article 55. Les compétences du Conseil touchent aussi bien des domaines fiscaux et budgétaires que des questions pénales ou encore d'administration. Ses membres sont élus pour un mandat de cinq ans, au suffrage universel direct. Des 550 sièges, 20 sont réservés à des « Nationalités et Peuples » minoritaires. Les lois adoptées sont soumises au président chargé de leur promulgation. Les membres du Conseil doivent également désigner au sein du parti ou de la coalition majoritaire, le Premier ministre. Celui-ci peut dissoudre le Conseil afin d'organiser de nouvelles élections. Le Conseil de la fédération est une institution particulière du système politique éthiopien. Il a le pouvoir d'interpréter la Constitution et de régler les questions relatives aux droits des « Nations, Nationalités et Peuples ». Il résout les différends entre diverses régions et doit empêcher celles-ci de mettre en danger l'ordre constitutionnel. Ses membres sont élus au suffrage indirect par les conseils régionaux bien que ceux-ci peuvent organiser un suffrage direct permettant à la population de s'exprimer. Chaque « Nation, Nationalité et Peuple » doit être représenté par au moins un membre. À chaque million d'habitants additionnel, un membre en plus de ce peuple est autorisé à siéger.

Le pouvoir judiciaire est constitutionnellement indépendant. La Cour suprême fédérale est la plus haute juridiction du pays. Elle prépare les budgets, soumis au Conseil des Représentants des Peuples, prévus pour les cours fédérales. Elle constitue la juridiction d'appel de toutes les affaires traitées par la Haute Cour Fédérale ; celle-ci est compétente pour les affaires civiles portant sur des montants supérieurs à 500 000 birr. Il existe également deux catégories de tribunaux régionaux : les cours de woredas et ceux des awrajas. En plus des juridictions de droit commun, il existe des tribunaux militaires, intégrés à la Cour suprême fédéral. L'État éthiopien donne aux musulmans du pays la possibilité de faire traiter les litiges de droit de la famille par des tribunaux islamiques. La Cour suprême fédérale est associée au conseil constitutionnel. En effet, le président et le vice-président de la Cour suprême fédérale sont également, respectivement, président et vice-président du conseil constitutionnel. Cet organe est chargé d'examiner les litiges d'ordre constitutionnel et de remettre ses recommandations au Conseil de la Fédération qui doit trancher. S'il estime qu'une loi fédérale ou régionale est contraire à la Constitution, il étudie la norme mise en cause et soumet son jugement au Conseil de la Fédération pour une ultime décision.

Vie politique

Depuis la moitié des années 1990, le pays est en cours de démocratisation. Le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) a remporté toutes les élections depuis 1995. Cette coalition est dominée par le Front de libération du peuple du Tigré, un parti présidé par Meles Zenawi, premier ministre d'Éthiopie depuis 1995. Depuis l'arrivée au pouvoir du FDRPE, la vie politique et de manière générale, la société éthiopienne, se sont libéralisées. Le régime du parti unique instauré sous le Derg a été aboli et les partis politiques d'opposition sont légalement autorisés. Au niveau sécuritaire, le gouvernement a fait face à des insurrections dans la région de l'Ogaden, réprimées en 2007-2008 ainsi qu'à la rébellion du Front de libération Oromo.

La principale coalition d'opposition est le Forum pour la démocratie et le dialogue, surnommé Medrek. Il comprend le parti de l'Unité pour la démocratie et la justice, surnommé Andenet (« unité » en amharique), fondé en 2008 en vue des élections générales de mai 2010 et dirigé par Bertoukan Mideksa. Il comprend les partis de la coalition pour l'unité et la démocratie ayant participé au scrutin de 2005.

Les élections de mai 2010 ont largement renforcé le FDRPE. Les débats ont tourné essentiellement autour des questions économiques. Si le gouvernement revendique un bilan positif et une croissance annuelle forte, l'opposition affirme qu'il ne s'agit que d'évolutions statistiques et non de véritables changements.

Politique étrangère et relations internationales

Meles Zenawi et Vladimir Poutine en décembre 2001.

Si depuis sa fondation l'État éthiopien entretient des relations diplomatiques avec d'autres pays, la création du Ministère des Affaires étrangères date de 1907. La politique étrangère est élaborée par le ministre des Affaires étrangères puis étudiée par le gouvernement. S'il est en accord, il autorise sa mise en application par le ministre, supervisée par le Premier ministre. Teferi Mekonnen, qui occupe le poste de 1917 à 1930, demeure un des plus importants ministres des Affaires étrangères. Durant les années 1920, il plaide en Éthiopie pour une plus grande ouverture sur le monde. Un de ses grands succès a été l'admission de son pays, en 1923, à la Société des Nations. L'année suivante, il rend visite à divers chefs d'États européens, devenant le premier ministre des affaires étrangères à pleinement s'impliquer dans les questions diplomatiques. À partir des années 1950, il renforce les liens avec plusieurs pays occidentaux et particulièrement les États-Unis, avec lesquels des accords militaires sont signés. Le régime du Derg (1974-1991) constitue une sorte de parenthèse dans la diplomatie éthiopienne. L'idéologie socialiste et la violence du pouvoir amènent le pays à être isolé tout en comptant sur l'appui de l'URSS.

L'arrivée au pouvoir du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien marque le début d'une nouvelle période dans la politique étrangère du pays dont l'image se normalise. L'Éthiopie reprend ses liens avec les États-Unis, la collaboration entre les deux États concernent entre autres la lutte contre le terrorisme dans la Corne de l'Afrique. Plus généralement, les relations sont bonnes avec la majorité des pays occidentaux et d'Afrique où l'Éthiopie a participé à diverses opérations de maintien de la paix.

Éthiopie

Ambassade

Consulat

En revanche, les relations avec ses divers voisins peuvent être très cordiales ou mauvaises. L'Éthiopie entretient de bons rapports avec trois voisins : le Soudan, Djibouti et le Kenya, essentiellement commerciaux avec les deux premiers et plutôt historiques et géopolitiques avec le dernier. L'amélioration des relations avec le Soudan date du début des années 2000 avec les discussions concernant l'approvisionnement en pétrole de l'Éthiopie. Les rapports sont cordiaux avec Djibouti, dont le port de la capitale constitue le point d'entrée et de départ des produits commerciaux transportés par l'unique ligne ferroviaire d'Éthiopie. La question de l'accès à la mer est d'ailleurs un des facteurs déterminant les choix diplomatiques, le pays étant le seul de la région ne disposant d'aucun littoral. Les relations avec le Kenya sont particulièrement cordiales dès l'accès à l'indépendance du pays en 1960. Les deux chefs d'État, Haile Selassie I et Jomo Kenyatta sont proches ; en outre, les deux pays font face à la même menace : l'irrédentisme somali visant à la constitution d'une Grande Somalie.

L'Éthiopie prête en effet beaucoup d'attention à la Somalie ; les deux pays se sont affrontés durant une guerre de 1977 à 1978. En outre, Mogadiscio a apporté son soutien à des mouvements rebelles ogadenis dès les années 1960. Toutefois, les rapports ont évolué puisque l'Éthiopie soutient le gouvernement fédéral de transition face aux Tribunaux islamiques allant même jusqu'à intervenir militairement en Somalie de 2006 à 2009. En parallèle, Addis Abeba entretient de bon rapport avec le Somaliland. À nouveau la question de l'accès à la mer, notamment via les ports de Zeilah et Berbera, est capitale ; l'Éthiopie voit dans la stabilité de cette région, un facteur positif pour le commerce. Le pays a perdu son accès à la mer depuis l'indépendance de l'Érythrée en 1993. Initialement, les relations avec ce nouvel État sont bonnes, l'Éthiopie a d'ailleurs été le premier gouvernement à reconnaître l'indépendance de son ancienne province. À partir de 1997, la dégradation des rapports débouche l'année suivante sur une guerre frontalière qui prend fin en 2000. Depuis, les rapports entre les deux États restent tendus.

Système éducatif

L'université d'Addis Abeba, premier institut d'enseignement supérieur du pays, fondé par Haile Selassie I.

Historiquement influencé par l'Église éthiopienne orthodoxe, le système éducatif s'est laïcisé depuis 1974 et régionalisé depuis 1991. Les premières é***** publiques sont construites sous le règne de Menelik II. L'éducation a été un des domaines privilégiés sous Haile Selassie, de nombreux instituts sont fondés à travers le pays donc l'université d'Addis Abeba. Néanmoins, l'enseignement est encore marqué par une influence de l'Église et une grande place accordée à la langue amharique. Depuis l'adoption de la nouvelle Constitution de 1994, les é***** primaires peuvent enseigner dans la langue régionale. Principalement financée par l'État, l'école est gratuite ; en parallèle, il existe des instituts privés généralement gérés par des organisations étrangères ou des Églises. Administré et préparé par le ministère de l'Éducation, le cursus scolaire en Éthiopie est composé en général de six années d'école primaire, quatre années de cursus secondaire et deux années de cursus secondaire supérieur.

L'éducation rencontre plusieurs problèmes en Éthiopie. La grande majorité de la population étant rurale, l'accès à une école publique peut s'avérer difficile. En outre, le manque d'effectif et de ressources dans les é***** publiques compliquent la tâche des enseignants. Ces problèmes sont inconnus dans les é***** privées payantes, tendant à créer un système à deux niveaux. Néanmoins, la situation semble s'améliorer depuis les années 1990. Le nombre de femmes allant à l'école a doublé entre 1996 et 2000. En 2004, l'institut statistique de l'UNESCO ont montré que 44,6 % des enseignants de primaire étaient des femmes et que 93,4 % des filles étaient scolarisées dans l'enseignement primaire. Durant la fin des années 1990, l'Éthiopie a formé environ 7 000 enseignants chaque année. Dans l'éducation supérieure, il y a un peu plus de 2 200 professeurs dont les deux tiers ont une maîtrise ou un doctorat, les autres ayant au moins le niveau baccalauréat. Il y a par ailleurs près de 6 000 personnels administratifs dans l'enseignement supérieur qui passent 75 % de leur temps à enseigner et se consacrent le reste du temps à des activités de recherche.

Système de santé

Selon les données de la Banque mondiale, l'Éthiopie aurait 1 médecin pour 100 000 personnes. Toutefois, dans son rapport annuel 2006, l'Organisation mondiale de la santé évoque un chiffre de 1 936 médecins, ce qui représenterait environ 2,6 médecins pour 100 000 personnes.

Les principaux problèmes de santé en Éthiopie sont liés aux maladies qui se transmettent essentiellement en raison des conditions sanitaires précaires et de la malnutrition. Ces problèmes sont accrus par le manque de main-d'œuvre qualifiée et d'infrastructures de santé. Le pays compte 119 hôpitaux, dont 12 à Addis-Abeba, et 412 centres de santé. L'Éthiopie a une moyenne d'espérance de vie de 63 ans. Le taux de mortalité infantile est relativement élevé avec 68 ‰ des enfants décédant au moment ou juste après leur naissance, chiffre auquel il faut ajouter les complications post-natales, comme les fistules obstétricales, qui affectent de nombreuses femmes. Il faut également ajouter un taux de mortalité des moins de 5 ans de 106 ‰. Le sida est également très répandu dans le pays malgré la réduction du taux de nouvelles infections VIH parmi les adultes de 90 % entre 2001 et 2011. Toutefois l'Éthiopie n'a une couverture des services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH qu'inférieure à 25 % en 2011.

Le faible nombre de professionnels de santé disposant d'une formation médicale moderne et le manque de fonds accordés aux services médicaux, explique que beaucoup d'Éthiopiens fassent encore appel aux guérisseurs traditionnels qui emploient des thérapies maison pour guérir les maux communs. Un nombre croissant de « faux guérisseurs » côtoie les véritables guérisseurs qui seuls connaissent véritablement les vertus curatives des plantes et minéraux. Le fort taux de chômage fait que de nombreux éthiopiens sont incapables de subvenir aux besoins de leur famille et donc encore moins capables d'acheter des médicaments. C'est principalement en raison du coût de la médecine moderne que la médecine traditionnelle continue à être la plus répandue.

Économie

Ressources naturelles

Carte représentant les blocs ouverts à l'exploration pétrolière dans le bassin de l'Ogaden. Voir la carte complète sur le site du ministère)

D'une superficie de plus d'un million de kilomètres carrés, l'Éthiopie dispose de 65 % de terres arables. Les 14 rivières importantes ou moyennes traversant le pays constituent par ailleurs des ressources en eau immenses. En outre, son très riche cheptel constitué de 27 millions de bovins, 24 millions d'ovins et 18 millions de caprins, place le pays au premier rang continental et au dixième au niveau mondial. La déforestation s'est considérablement accrue au cours du XX siècle et constitue un problème environnemental majeur : les forêts ne constituent plus que 3 % du territoire en 2007, contre une estimation de 40 % au siècle passé. Toutefois, des efforts de reforestation ont permis d'inverser cette tendance puisque le chiffre est passé à 9 % en 2010.

Les ressources géologiques sont l'or (280,2 millions de dollars de recettes d'exportations en 2010-11), le gaz naturel, le fer, l'étain, le lignite et le potassium. On trouve également des pierres gemmes (opale, topaze, olivine, corindon), des métaux rares (notamment le tantale utilisé dans les produits électroniques grand public, pour un revenu de 4 millions en 2009-2010) et des minerais industriels. L'Éthiopie dispose de 5 bassins sédimentaires potentiellement riches en hydrocarbures : le bassin de l'Ogaden, à Gambela, le bassin de l'Omo, Abay et dans le Tigré. Les explorations pétrolières en Éthiopie débutent en 2000 avec l'implantation de la compagnie américaine Hunt Oil.

Depuis 2007, le gouvernement prévoit d'étendre les concessions dans des plateaux situés au centre du pays. On compte en 2009, 11 compagnies présentes dans le pays. Au niveau des énergies fossiles, le ministère table sur un potentiel de 113 milliards de tonnes de gaz naturel et 253 milliards de tonnes de schistes bitumeux. À ce jour l'Éthiopie appartient aux pays non-producteurs de pétrole.

Ces exploitations font l'objet de vives tensions avec les populations locales, notamment le mouvement séparatiste de l'Ogaden accusant le gouvernement éthiopien de défendre l'implantation de ces compagnies conduisant à des déforestations massives des zones pétrolifères, au déplacement des populations nomades et à la destruction d'un équilibre écologique fragile. En 2007, un attentat contre une compagnie pétrolière chinoise fait 74 victimes.

Le café arabica fait vivre 12 % de la population, lors de la période des récoltes, qui s'étire d'octobre à février. Le pays pourrait, dans quelques années, passer du sixième au troisième rang des exportateurs mondiaux de café arabica.

Secteur énergétique

Le potentiel hydroélectrique est estimé à 45 000 mégawatts, 5 000 mégawatts pour l'énergie géothermique, 300 millions de tonnes de charbons, 15 à 20 millions tonnes pour l'énergie issue des déchets agri*****, 1,120 million de tonnes de bois et un potentiel de 100 GW pour l'énergie éolienne. Dans certaines régions, les conditions climatiques seraient également favorables au développement de l'énergie solaire. Un programme public d'accès universel à l'électricité (Universal Electrification Access Programme) a été mis en place afin d'étendre le réseau d'électricité dans les zones rurales. La capacité de production s'est considérablement accrue et devrait continuer sa progression du fait de la construction de quatre nouveaux barrages hydroélectriques. En janvier 2013, la Banque d'Éthiopie annonça qu’elle allait débloquer 20 millions de dollars afin poursuivre le développement de la géothermie, considérée comme une ressource particulièrement abondante et encore sous-exploitée..

Le premier barrage (le barrage de Gilgel Gibe, aussi appelé Gibe I) d'une capacité de 184 MW a été achevé en 2004. Le projet Gibe II (420 MW) est en cours de construction. En mars 2010, un contrat est signé avec la compagnie chinoise Chinese Gezhouba Group Company pour la construction de la centrale hydroélectrique Genale Dawa 3 d'une capacité de 254 MW. Avec une capacité de 1 800 MW (6 500 GWh par an), il permettrait de doubler la capacité de production électrique en Éthiopie, permettant l'accès à 70 % des personnes qui ont sont actuellement dépourvues. Il constitue le second plus grand barrage hydroélectrique de l'Afrique subsaharienne. Ce projet fait par ailleurs l'objet de vives critiques pour son impact écologique à l'étranger, bien que soutenu par le fond des Nations Unies pour l'environnement. Un rapport de l'OCDE datant de 2008 note que, malgré la présence de ressources abondantes, la distribution et la gestion de l'eau restent globalement inégales et inefficaces.

Situation actuelle

Après une période de récession de l'économie en 2003, le PIB suit depuis 2004 une croissance supérieure à 6 % atteignant 8,2 % en 2006-2007 bénéficiant à des secteurs diversifiés de l'économie. Le PIB par habitant, en augmentation, reste faible à 1 346 $ en 2008. En décembre 2009, le magazine britannique d'économie The Economist prévoit la cinquième plus forte croissance mondiale en Éthiopie pour 2010, atteignant ainsi une croissance à deux chiffres pour la septième année consécutive.

Répartition du PIB par secteur en Éthiopie en 2006-07 (source : OCDE, 2008)
Répartition du PIB par secteur en Éthiopie en 2006-07 (source : OCDE, 2008)

La part de l'industrie dans le PIB est en hausse (12 % du PIB en 2006-07), ainsi que celle du secteur manufacturier (10,5 %), du commerce de gros (15 %), du BTP (10,9 %), de l'électricité et de l'eau (13,6 %), des transports et des télécommunications (7,6 %). L'économie reste dominée par l'agriculture (47 % du PIB en 2006-07) qui occupe néanmoins une part décroissante relativement au PIB (56 % en 1996-97). En volume le secteur montre un taux de croissance de 9,4 % en 2006-07, principalement due à la forte progression (40 %) des exportations de café, la forte hausse du volume contrebalançant le repli du prix unitaire.

La politique monétaire suivie vise à maintenir la stabilité des prix, des taux de change et de protéger le système financier. La masse monétaire et le crédit se sont accrus de 19,7 et 23,1 % resp. en 2006-07. Néanmoins, du fait de la forte hausse découlant des grands projets publics et de la hausse des prix du carburants, le prix des denrées alimentaires et d'autres produits a subi une inflation de 18,9 % en 2006-07. La Banque nationale d'Éthiopie a réagi en freinant directement les prix des produits de première nécessité, en interdisant certaines exportations (maïs) et en distribuant des produits subventionnés aux populations pauvres (blé, huile).

Jeune femme récoltant le café en Éthiopie

Les exportations ont suivi une progression de 18,05 % en 2006-07, représentant un total de 1,2 milliard de dollars. Le café représente environ un tiers de celles-ci, suivi des oléagineux. Les exportations de viandes et de produits carnés sont en baisse, ceux de produits non agri***** comme les fleurs en forte hausse. Plus de la moitié de ces exportations sont destinées à des pays européens, un tiers à l'Asie (Arabie saoudite, Chine, Japon) et parmi les pays africains, on note principalement les pays limitrophes (Djibouti, Somalie et Soudan). Les importations ont suivi une progression de 11,6 % s'établissant à 5 milliards de dollars. En forte hausse, celles-ci reflètent l'essor du secteur industriel, notamment du BTP. Les biens d'équipements représentent un tiers du total de ces importations en 2006-07. Les trois cinquièmes des importations proviennent d'Asie (Arabie saoudite, Chine, Japon), plus d'un quart proviennent d'Europe, un dixième sont d'origine africaine.

La dette extérieure de l'Éthiopie s'établit à 2,3 milliards de dollars en 2006-07. Celle-ci est en net recul depuis 2005-06 (6 milliards $) principalement du fait de l'initiative d'allègement de la dette multilatérale à l'égard des institutions financières internationales (Initiative PPTE). En 2007, le pays a également signé un accord d'annulation de la dette avec la Chine.

Banque nationale d'Éthiopie à Addis-Abeba

Différents programme sont en cours afin de réduire la pauvreté, notamment le plan d'accélération du développement durable pour mettre un terme à la pauvreté (Pasdep –Plan for Accelerated and Sustained Development to end Poverty), qui couvre la période 2005/06-2009/10, le programme national de sécurité alimentaire (National Food Security Program) financé par les pouvoirs publics, et le filet de protection pour un niveau de production minimale (PSNP) financé par la Banque mondiale. Ce dernier vise à employer les pauvres à la construction d'infrastructures (routes entre autres) et distribuer de la nourriture gratuitement aux plus démunis. Selon le Pasped la pauvreté a reculé à 38,7 % en 2005. Le chômage reste élevé (26 %) et difficile à chiffrer, il est estimé à 40 % à Addis-Abeba.

Échafaudages en bambou à Addis-Abeba

Les résultats économiques en Éthiopie font l'objet d'interprétations variées aussi bien entre le gouvernement et l'opposition que des experts internationaux, lié au fait que les privatisations et les réformes structurelles recommandées par les institutions financières internationales ne sont effectuées qu'avec modération par les autorités éthiopiennes. Ainsi l'OCDE note que « la privatisation joue un rôle clé dans les réformes lancées au milieu des années 1990 ». Alors que le premier ministre éthiopien Meles Zenawi dénonce dès 2003 des « pressions exercées par le Fonds monétaire international sur le gouvernement pour vendre ses entreprises publiques, mais nous résisterons à ces mesures qui pourraient provoquer l'effondrement de notre économie ». Pour Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, l'Éthiopie est un exemple flagrant des dérives de la mondialisation, notant que les mesures préconisées par les institutions financières internationales comme le FMI ont systématiquement freiné les progressions sociales.

Par ailleurs le rôle de ces institutions dans l'abandon de l'Accord international sur le Café en ****, est vivement dénoncé par les altermondialistes et les ONG, cet abandon ayant conduit à la disparition de tous les outils de contrôle des prix par les pays producteurs soumis depuis aux fluctuations boursières, et à une chute du prix de revient aux producteurs du café (divisé par deux entre 1988 et 2003). Selon un rapport de l'ONG Oxfam, « le café est une véritable mine d'or pour les torréfacteurs internationaux » tandis que les producteurs « ne reçoivent qu'environ 6 % de la valeur du paquet de café vendu dans les supermarchés et les épiceries ».

En 2005 le documentaire Black Gold (en) rend compte des conditions d'exploitation du café en Éthiopie par les multinationales. Une polémique éclate entre l'Éthiopie et l'Association nationale de Café américaine (National Coffee Association) dirigée par Starbucks en 2007, cette dernière s'opposant à une procédure de labellisation du café dont la mise en place pourrait rapporter 88 millions de dollars par an à l'Éthiopie selon Oxfam.

En mai 2009, un rapport de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture met au jour une tendance se développant en Afrique, et en Éthiopie prise en exemple dans le rapport, consistant en l'achat de terres agri***** à grande échelle par des investisseurs étrangers. Le rapport montre que ces transactions, si elles peuvent créer des opportunités au niveau des infrastructures, peuvent également se révéler nuisibles, les populations locales étant généralement insuffisamment indemnisées des pertes de terre (p. 93), la production étant dirigée vers les besoins des investisseurs privés étrangers (par exemple, en biocarburant, p. 50, 100, compagnie Flora EcoPower (Allemagne), p. 41). Le rapport indique que ces investisseurs sont aussi bien les pays asiatiques, ceux de la péninsule Arabique, que l'Union européenne et les États-Unis bien que ces derniers soient plus rarement dénoncés à ce sujet dans la presse internationale (p. 34).

Finance internationale et organismes mondiaux

En février 2003, L'Éthiopie a déposé une demande d'entrée auprès de l'Organisation mondiale du commerce. Le processus est ralenti par le refus du gouvernement éthiopien de libéraliser les secteurs bancaires et celui des télécommunications. Il considère que ces réformes pourraient nuire aux récents progrès économiques.

Au niveau continental, l'Éthiopie est membre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) dont Meles Zenawi est depuis Président du Comité des Chefs d'État et de Gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD. Au niveau régional, l'Éthiopie est membre du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA). Elle est également membre de son institution financière, la Banque de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique Australe pour le Commerce et le Développement (Banque PTA (en)).

En mars 2010, un rapport chiffre pour la première fois les fuites illicites de fonds liées à des pratiques financières hors des pays africains. Les fuites de capitaux hors de l'Éthiopie par des pratiques financières illicites sont estimées à 10.9 milliards de dollars de 1970 à 2009.

Infrastructures et télécommunications

L'aéroport international de Bolé à Addis-Abeba, hub majeur de la Corne de l'Afrique.

L'Éthiopie dispose d'un réseau routier de 37 000 km en forte évolution. La proportion de routes en bon état est passée de 17 % en 1997 à 49 % en 2004. Actuellement, l'unique voie ferrée du pays permet de relier la capitale Addis-Abeba au port de Djibouti. Des négociations sont en cours en février 2010 avec une compagnie indienne afin d'améliorer et d'accroître les capacités de cette liaison. En 2010 un programme d'extension du réseau ferroviaire est lancé, envisageant au finale la construction de 5 000 kilomètres de voies ferrées supplémentaires reliant Addis Abeba aux diverses régions du pays.

L'Éthiopie dispose de 56 aéroports dont 13 avec des pistes goudronnées. Créée en 1951, la compagnie Ethiopian Airlines a depuis reçu de nombreux prix internationaux.

Les infrastructures de télécommunications nationales comptent parmi les moins développées au monde pour la téléphonie fixe et mobile. En parallèle, l'Éthiopie est un des pays investissant le plus dans les technologies d'informations et de communications, relativement à son PNB. Le nombre d'usagers de la téléphonie mobile a plus que doublé durant l'année 2006 atteignant 866 700 abonnés contre 410 000 en 2004-05. En 2009, le pays compte 3 168 000 d'abonnés à la téléphonie mobile et 360 000 usagers d'internet. L'entreprise de télécommunications d'État Ethiopian Telecommunication Corporation a notamment raccordé plus de 600 lycées à Internet, et lancé le réseau Agri-net, qui connecte plus de 50 centres de recherche agronomique dans le pays. L'installation de câbles à fibres optiques progresse également. La liaison Gonder-Metemma est en cours afin de relier le réseau éthiopien au Soudan. En mars 2010, un accord est signé avec la compagnie Seacom afin de développer le réseau vers Djibouti, connectant directement le réseau éthiopien à l'Inde et à l'Europe par des câbles sous-marins.

Codes

L'Éthiopie a pour codes :

ET, selon la norme ISO 3166-1 alpha-2 (liste des codes pays) ;

ET, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;

ET, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ;

.et, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ;

ETH, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ;

ETH, selon la liste des codes pays du CIO ;

ETH, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;

ETH, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ;

HA, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports.

中文百科

衣索比亚联邦**共和国,通称衣索比亚(阿姆哈拉语:ኢትዮጵያ ʾĪtyōṗṗyā, 读音),是一个位于非洲东北的国家,旧称「阿比西尼亚」。

和一般非洲国家不同,衣索比亚在第二次意大利衣索比亚战争被意大利侵占(1936-1941年)之前,一直维持其古老的君主制,并未有受到殖**义浪潮的吞噬。1974年,一次军事流血政变将1930年代以来一直统治埃塞俄比亚的皇帝海尔·塞拉西一世推翻以后,衣索比亚废除君主制,创建由门格斯图掌握实权的军政府,并成为名义上的社会主义国家,直至1990年才放弃社会主义制度。1991年,亲阿尔巴尼亚的**通过武装斗争上台,执政至今。非洲联盟总部位于该国首都亚的斯亚贝巴。

体育方面,埃塞俄比亚是盛产长跑选手的国家,在国际多项田径赛事(包括奥运)均能创下不俗的战绩。

历史

衣索比亚是一个古老的国家,公元前975年已出现国家;13-16世纪,阿姆哈拉人创建阿比西尼亚王国;曾经是东非一大强国,领土达至现今的苏丹和索马里;16世纪中叶,奥斯曼帝国和葡萄牙相继侵入;19世纪初分裂为许多公国;1868年英国侵入;1889年获得统一。 1890年意大利侵入,宣布衣索比亚受其保护。1896年意大利被击败,承认衣索比亚独立;1936年又遭意大利侵占,皇帝海尔·塞拉西流亡。二战东非战场上意大利被英军击败,意大利殖民地厄立垂亚被英国托管。1941年衣索比亚皇帝海尔·塞拉西回到首都复位,在政治上彻底倒向美、英。“衣索比亚”国名正式确立。 二战结束后,美国大力扶持衣索比亚,把衣国变成其在非洲的代理人,与埃塞签订了10多个军事和经济协定,并在埃塞设立了军事基地,给埃塞的军援高达1.5亿美元,占当时美国对整个非洲军援的一半,还派出军事顾问小组负责训练埃塞军队。衣索比亚创建起一支很有规模的装备比较现代化的军队。1950年6月朝鲜战争爆发后,衣索比亚立即宣布加入联合**出兵朝鲜。美国回报以大力推动将联合国托管的厄立垂亚并入衣索比亚组成一个联邦国家。时任美国驻联合国大使约翰·福斯特·杜勒斯称:“从正义来看,必须考虑到厄立垂亚人民的观点。但是美国在红海盆地的战略利益与安全考虑及世界和平使得这个国家必须联系我们的盟友衣索比亚。”1950年12月2日联合国大会采纳了美国意见,通过了390号决议,英国对厄立垂亚的托管在1952年9月15日前结束,衣索比亚与厄立垂亚组成一个联邦,厄立垂亚具有自治的行政管理权与司法权、旗帜及内部事务包括警察、税收;联邦政府负责外交事务、国防、金融、运输。 1950年埃塞国内舆论求战呼声日高,埃塞大部分军方人士认为远在东方的**即使有苏联和中国的支持,也不足以抵御美国第八集团军领头的**,很可能不等埃塞军进抵战场当年朝鲜战争就已经结束回家过圣诞节。海尔·塞拉西皇帝宣布派遣埃塞俄比亚军一个步兵营「卡格纽营」参加朝鲜战争。由于路途遥远加上其他问题的耽搁,卡格纽营的1153人于1951年7月才抵达朝鲜半岛,编入美军步兵第7师串行,此后一年多时间里他们一直没有参加战斗。1952年10月31日,联合**指派衣索比亚营向上甘岭发起攻击,在朝鲜战场待战一年多的衣索比亚军终于等到参战机会。衣索比亚营在战争中阵亡121人,负伤536人,共计657人。直至1965年才撤离朝鲜半岛。 1962年衣索比亚政府将厄立垂亚改为一州,激起厄立垂亚人反抗。厄立垂亚人随即组织“厄立垂亚解放阵线”,开展长达30年的武装抗争。 1974年发生军事政变,皇帝被废黜。1978年门格斯图社会主义政权投向苏联,获得大量苏援,更名“社会主义衣索比亚”。衣索比亚在1980年代再次成为世界的焦点。由于社会主义政府的经济政策对国家造成严重的损害,衣索比亚出现前所未有的饥荒。各国为了抒解当地灾情而举办了一个超大型演唱会,并由迈克尔·杰克逊和莱昂纳尔·里奇为大会作了一首主题曲「天下一家」。衣索比亚问题使世界关注到第三世界武器泛滥,以及富裕国家的压逼造成的经济失衡,引致1980年代的绿色运动思潮。1987年9月更名为“**”。1989年9月在衣索比亚的苏联顾问与古巴军人全部撤出。 1991年5月,门格斯图的政府被由亲阿尔巴尼亚的霍查派掌握的**(埃革阵)武装推翻。埃革阵组建过渡政府;厄立特里亚人民解放阵线也组建厄立特里亚过渡自治政府。1993年,2年过度期满,厄立垂亚经全民公决,脱离衣索比亚宣告独立。1995年8月改称为“衣索比亚联邦**共和国”。 1997年厄立垂亚发行自己的货币,与衣索比亚交恶。1998年5月至2000年6月爆发埃厄战争。

地理

衣索比亚面积1,104,300平方公里,位于非洲东部广阔的埃塞俄比亚高原,1993年5月厄立特里亚省独立建国之后,成为一个内陆国,邻国有吉布提、厄立特里亚、苏丹、南苏丹、肯尼亚和索马里。首都在亚的斯亚贝巴。 另外,与肯雅、南苏丹交界的伊雷米三角,埃塞俄比亚及南苏丹各自宣称拥有主权和管辖权,现由肯雅管辖。 衣索比亚三分之二地区为衣索比亚高原,一般海拔2500~3000公尺,在非洲各国中地势最高,有“非洲屋脊”之称;东南属索马里高地;东非大裂谷纵贯全境中部;沙漠和半沙漠**土的28%。 气候 热带草原气候和**带森林气候为主,兼有山地和热带沙漠气候。 年降水量从西部高原的1500毫米向东北、东南递减到500毫米。 水文 境内多河流、湖泊,塔纳湖为最大的湖泊。 西北有蓝尼罗河流经。西南则有奥摩河经过,最后流入图尔卡纳湖。蓝尼罗河发源于埃塞俄比亚,也是整条尼罗河最大的水量来源。但1990年代埃塞俄比亚想盖水库向非洲发展银行贷款,却被尼罗河下游的埃及用外交势力**否决,后来向中国贷款才获得盖水库的经费。目前奥摩河上游正兴建大坝,预计2013年完工后,发电量可达187万千瓦。

政治

埃塞俄比亚地图 1994年12月,制宪会议通过《衣索比亚联邦**共和国宪法》,决定改国体为联邦制;政体实行三权分立和议会内阁制,实行政教分离。总统为国家元首,由人民代表院提名,经联邦院和人民代表院三分之二多数同意后通过,任期为6年,最多可连任两届。总理和内阁拥有最高执行权力,由多数党或**联合组阁,集体向人民代表院负责。联邦议会由人民代表院和联邦院组成。人民代表院系联邦立法和最高权力机构,由选民直选产生的547名议员组成,少数民族至少占20席,任期五年。联邦院拥有宪法解释权,以及裁决民族自决或分离、各州间纠纷等权力,由大约117名各民族代表组成,每个民族至少有一位代表,此外每百万人口可增选一名代表,由各州议会推选或人民直选产生,任期五年。 **执政以来,创建以民族区域自治为基础的联邦政体,以发展经济为重点,注重协调稳定、发展和民族团结三者间关系。2001年埃革阵“四大”通过新党章、党纲,确立了各民族平等参与国家事务的“革命**”和“资本主义自由市场经济”的政经发展方向。2005年5月,埃举行第三次议会选举。埃革阵虽然继续赢得政府组阁权,但议会席位流失近三分之一。反对党以大选存在舞弊为由拒不承认选举结果,在首都等主要城市煽动暴力活动,但埃政府控制局势能力较强,国内形势总体稳定。 新政府成立后,积极与反对党接触、对话,致力于政治和解,制定和实施第二个五年发展计划,执政地位得到巩固。在2006年9月举行的埃革阵第六次全国代表大会上,梅莱斯再次当选主席。2007年以来,政府努力推动政治与社会和谐,促进内部稳定,大赦反对党领导人,基本实现政党和解;深化各项改革,加强能力和良治建设,取得一定成效。目前,埃政局总体保持稳定,但反政府武装在边远地区制造****事件,局部地区安全的形势有所恶化。

人口

历回埃塞俄比亚人口普查 年份 人口 %± 1984 39,868,572 — 1994 53,477,265 34.1% 2007 73,750,932 37.9% Source: 埃塞俄比亚中央统计局 衣索比亚的人口有8432万,相较于1983年仅3350万,于19世纪仅约900万,根据2007年的人口及住房普查显示1994年至2007年间年均人口成长率为2.6%,较1983年至1994年间的2.8%略为下降,但人口成长率仍居于世界前十位。于2060年时预估将达2.1亿人,为2011年的2.5倍。 全国约有80多个民族,所使用的语言大多数属亚非语系,主要为闪米特语族及库希特语族分支,后者则包括了奥罗莫人、阿姆哈拉人、提格雷族及索马里族,这四个民族即占衣索比亚四分之三以上的人口。 根据2007年衣索比亚人口普查,奥罗莫人为最大民族,占34.49%,阿姆哈拉人占26.89%,索马里族及提格雷族分别占6.2%及6.07%,其他民族分别为锡达莫族4.01%、古拉格族2.53%、沃莱塔族2.31%、哈迪耶族1.74%和阿法尔族1.73%、加莫族1.5%、Kefficho族1.18%和其他占11%。 语言 阿姆哈拉语为联邦工作语言,通用英语,主要民族语言有奥罗莫语、提格雷语。根据民族语统计,衣索比亚境内共有90个独立语言。 宗教 埃塞俄比亚宗教 宗教 百分比 基督教 62.8% 伊斯兰教 33.9% 非洲传统信仰 2.6% 其他 0.6% 衣索比亚是一个具有悠久和丰富的基督教传统的国家,早期基督教从公元1世纪开始就已经在衣索比亚北部和中部传播了。现在全国人口中62.8%信仰基督教(其中全国人口的43.5%信奉埃塞俄比亚正教,18.6%信奉基督新教,0.7%信奉天主教)。衣索比亚也是伊斯兰教最早传播到的国家之一,33.9%信仰伊斯兰教。2.6%信仰原始宗教,0.6%信仰其他宗教。历史上衣索比亚境内一直有大量犹太人,他们自称贝塔以色列人,但现在他们大都移居至以色列。 主要城镇 衣索比亚大城市排名 CSA(2012年7月1日估计值) 排名 城市名称 州份 人口 亚的斯亚贝巴 默克莱 1 亚的斯亚贝巴 亚的斯亚贝巴 3,040,740 阿达玛 德雷达瓦 2 默克莱 提格里州 273,601 3 阿达玛 奥罗米亚州 271,562 4 德雷达瓦 德雷达瓦 262,884 5 贡德尔 阿姆哈拉州 254,450 6 阿瓦萨 南方各族州 212,665 7 ** 阿姆哈拉州 191,015 8 吉马 奥罗米亚州 149,166 9 德西 阿姆哈拉州 147,592 10 吉吉加 索马里州 147,482

经济

衣索比亚难民营 经济落后。农牧业人口占全国人口的百分之八十。衣索比亚是咖啡的原产地,咖啡至今仍是重要的经济作物,年产量一般在20万吨左右,其他经济作物有油菜籽、豆类、小麦、玉米、高粱等。粮食基本自给。畜牧业发达,牲畜存栏量居非洲首位。工业有纺织、建筑伐木、水泥和农畜产品加工,新建有炼钢、石油提炼等。主要贸易对象有美国、日本、俄罗斯、意大利,出口咖啡、牛羊皮、油菜籽等。铁路总长781公里,公路24,000公里,其中约9000公里可全年通行。 衣索比亚使用童工的现象十分普遍。

身心健康

根据世界银行的艾滋病毒项目全球负责人介绍,在埃塞俄比亚每10,0000人里就会有一名医生。然而另一份报告来自世界健康组织给出了一组数字,1936个埃塞俄比亚医生,使世界银行的数字升到没10,0000人里就有2.6个是医生。这些数据证明了, 高等学历人才离开埃塞俄比亚前往西方寻求更多就业和经济机会。

埃塞尔比亚的主要的身心健康问题被认为是关于卫生条件和营养不良而引发的传染病。超过44,0000(是埃塞尔比亚人口的一半)没有干净的水可以喝。这些身心健康问题是由医生,护士和医疗设备的短缺而遭成的。

医生准备疫苗
医生准备疫苗

埃塞尔比亚的公共健康的状态是在城市要比农村好得多。出生率,婴儿死亡率和正常死亡率 在城市比农村地区低,由于教育,药品和医院在城市 有着优质的设施对比于农村。在城市中,人们的平均寿命为53岁,在农村地区是48岁。由于卫生是一个问题,利用改进的水源比例也随趋势上升;相比农村地区11%城市是81%。正如在非洲其他地区,出现了人朝着更好的生活条件的希望城市平稳迁移。

医护人员与现代医学培训的低可用性. 和资金不足的医疗服务,导致了使用家庭为基础的疗法医治常见疾病可靠性较差的同时体现了传统治疗的优势。

在埃塞俄比亚有119家医院(12仅亚的斯亚贝巴)和412家保健中心。 埃塞俄比亚人有58年平均预期寿命,这是相较低的。 [182]和在这国家的婴儿死亡率比较高,因为有8%的婴儿死亡期间在分娩后不久(虽然这是从1965的数字16%到8%,有着显著降低)。生育有关的并发症如产科瘘,仍然影响许多国家的妇女。

行政区划

埃塞俄比亚行政区划 Fasilidas古堡 阿迪斯阿贝巴 埃塞俄比亚划分为9个州份和2个直辖市: 级别 名称 右图序号 人口 面称(平方公里) 人口密度(每平方公里) 首府 州份 阿法尔州(Afar Region) 2 1,389,004 96,707 14.36 塞梅拉 阿姆哈拉州(Amhara Region) 3 19,120,005 159,173.66 120.12 **达尔 本尚古勒-古马兹州(Benishangul-Gumuz Region) 4 625,000 49,289.46 12.68 阿索萨 甘贝拉州(Gambela Region) 6 247,000 25,802.01 9.57 甘贝拉 哈勒尔州(Harari Region) 7 196,000 311.25 629.72 哈勒尔 奥罗米亚州(Oromiya Region) 8 26,553,000 353,006.81 75.22 阿达玛 索马里州(Somali Region) 9 4,329,001 279,252 15.5 吉吉加 南方各族州(Southern Nations, Nationalities, and People's Region) 10 14,901,990 112,343.19 132.65 阿瓦萨 提格里州(Tigray Region) 11 4,334,996 50,078.** 86.56 默克莱 直辖市 亚的斯亚贝巴市(Addis Ababa) 1 3,147,000 530.14 5,936.2 德雷达瓦市(Dire Dawa) 5 398,000 1,213.20 328.06

交通

埃塞俄比亚的铁路铁路总长781公里。2002年道路总长度33,297公里,其中公路24,000公里,约9000公里公路可全年通行。

原有的19世纪末期法国修建的亚的斯亚贝巴至吉布提米轨铁路已报废,严重损毁,许多铁路路基被建筑、沙土等占用或覆盖。从吉布提到亚的斯亚贝巴的客货运输通过公路一般需要一周时间。

埃塞于2010年开始招标建设亚的斯亚贝巴至吉布提的电气化准轨铁路,全长756km,其中埃塞境内全长656km,总投资约40亿美元,其中70%左右由中国进出口银行提供优惠贷款。项目全部采用中国国铁II级电化技术标准,设计时速120公里,从设计、施工、监理,到轨料、施工装备、通信讯号和电气化设备、机车车辆,全部使用中国产品。中国铁建的中国土木工程集团有限公司、中铁二局等承建。其中中土集团承建的米埃索(Mieso)到吉布提段全长339km。该项目2012年4月正式动工,计划2015年10月全线通车运营。已经自西向东分段建成通车。2014年12月31日,中土集团衣索比亚公司已经铺轨至吉布提境内的最后一段,预计2015年5月完成埃塞-吉布提铁路全线铺架工程。

衣索比亚交通部规划以埃塞吉布提铁路为重点,在2020年前建设约5000公里的铁路网,包括从亚的斯亚贝巴到南苏丹的西线铁路、从亚的斯亚贝巴向北连通北部各重要城市的北线铁路,以及从亚迪斯亚贝巴沟通肯雅边境的南线铁路。

军事

索马里战事 (2006年至2009年)

相关推荐

glaise a. (f), n. f (terre)~黏土, 胶泥

jaillir v. i. 1. 喷射, 喷, 涌:2. 射, 冒, :3. (突然)显现, 显示:4. 冲; 突然现 常见用法

régiment 团,军队,兵役,大量

décorner v. t. 1. 去(兽)角:2. 抚平折角:

ozone n.m.【化学】臭氧常见用法

insulté insulté, ea. , n. m 受侮辱的(人), 被凌辱的(人), 被辱骂的(人)

entrepreneur n. m. 承办人, 承包人, 承揽人; 承包商; 包工头 entrepreneur de transports 运输承包人 entrepreneur (de bâtiments)/(de construction) 筑工程承包人 2. 企业主, 业主; 企业家

marier v. t. 1. 为…主持婚礼2. 使结婚; 替…娶; 嫁出:3. [转]使结; 使和谐; 使:se marier v. pr. 1. 结婚2. 与… 结婚:3. [转]结; 和谐; :常见用法

majoritairement adv. 1获得数人支持2占数

aloi n.m.1. 〈旧语,旧义〉合金;成色 2. 〈转义〉质, 价值