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espagne
时间: 2023-07-25 08:21:46
[εspaɲ]

西班牙

词典释义
n. f
西班牙[欧]

常见用法
l'Espagne西班牙

当代法汉科技词典

savon d'Espagne 西班牙皂

短语搭配

l'espagne西班牙

l'espagne est limitrophe du portugal西班牙和葡萄牙接壤

法语百科
Description de l'image EU-Spain.svg.

L’Espagne, en forme longue, le Royaume d'Espagne, en castillan España et Reino de España, est un pays d'Europe du Sud et, selon les définitions, de l'Ouest, qui occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique. En 2015, le pays comptait 46 millions d'habitants, ce qui en faisait le vingt-huitième pays au monde pour ce qui est de la population.

L’Espagne est bordée par la mer Méditerranée au sud et à l'est, à l'exception du territoire britannique de Gibraltar et le détroit du même nom qui sépare le continent européen de l'Afrique. Au nord, les Pyrénées constituent une frontière naturelle avec la France, l'Andorre, et le golfe de Gascogne. Le Portugal et l'océan Atlantique bordent l'ouest et le nord-ouest. Le territoire espagnol inclut également les îles Baléares en Méditerranée, les îles Canaries dans l'océan Atlantique au large de la côte africaine, et deux cités autonomes en Afrique du Nord, Ceuta et Melilla, limitrophes du Maroc. Avec une superficie de 504 030 km², l'Espagne est le pays le plus étendu d'Europe de l'Ouest et de l'Union européenne après la France ainsi que le troisième d'Europe derrière l'Ukraine et la France sans compter la partie européenne (selon les définitions) de la Russie.

Du fait de son emplacement, le territoire espagnol a été l'objet de nombreuses influences externes, souvent simultanément, depuis les temps préhistoriques jusqu'à la naissance de l'Espagne en tant que pays. Inversement, le pays lui-même a été une importante source d'inspiration pour d'autres régions, principalement durant l'ère moderne, lorsqu'il est devenu un empire colonial qui a laissé un héritage de plus de 400 millions d'hispanophones à ce jour.

L'Espagne en tant que pays est née de l'union dynastique au XV siècle de deux États souverains, les Couronnes de Castille et d'Aragon - elles-mêmes construites tout au long du Moyen Âge par l'union ou la conquête d'entités politiques, culturelles et linguistiques initialement distinctes, qui se retrouvent dans les multiples nationalités historiques reconnues par la Constitution actuelle de l'État espagnol - et de l'absorption en 1492 du Royaume de Grenade et en 1512 de la partie ibérique du Royaume de Navarre. Cet ensemble devient un État unitaire en 1715-1716 par la dissolution des deux Couronnes en application des décrets de Nueva Planta.

La Monarchie catholique espagnole, qui possède alors un immense empire colonial, est, du XV au début du XVII siècle, une grande puissance politique et économique. Elle connaît notamment un important rayonnement culturel dans toute l'Europe durant le Siècle d'or espagnol (XVI siècle-XVII siècle). L'influence espagnole décline par la suite, particulièrement tout au long du XIX siècle et au début du XX siècle avec la perte de ses colonies, la montée des nationalismes et la multiplication des crises politiques, économiques et sociales qui culminent avec la Guerre civile de 1936 à 1939 suivie d'une longue période de dictature franquiste, conservatrice, militariste et nationale catholique de 1939 à 1975.

À la suite de la transition démocratique ouverte à la mort de Francisco Franco en 1975 et au mouvement culturel qui l'a accompagnée, la Movida, l'Espagne est devenue une monarchie constitutionnelle au régime démocratique parlementaire. C'est un pays développé doté de la neuvième plus forte économie mondiale par PIB nominal (douzième à parité de pouvoir d'achat), et d'un niveau de vie « très élevé » (23 au classement IDH en 2012). C'est un membre de l'Organisation des Nations unies, de l'Union européenne, de l'Union latine, de l'OTAN, de l'OCDE et de l'OMC.

Histoire

Ibères et Celtibères au contact des civilisations méditerranéennes (avant -197)

La Dame d'Elche, considérée comme la meilleure expression de l'art ibérique sculpté (V siècle av. J.-C.–IV siècle av. J.-C.).

Les populations autochtones de la péninsule Ibérique s'appelaient les Ibères. D'après les éléments livrés par l'archéologie et les recherches les plus récentes, il semble falloir abandonner l'idée que les Ibères soient un peuple migrateur venu d'Afrique. Les Ibères connaissent un développement qui prend sa source au début du I millénaire av. J.-C. et se termine avec la conquête romaine dans le courant du II siècle av. J.-C.. Leur territoire, qui a pu selon les époques représenter l'essentiel des côtes du Levant Espagnol ainsi que la partie occidentale du littoral méditerranéen de la Gaule a en réalité connu des peuplements diversifiés. La géographie et le climat ainsi que certaines interactions avec d'autres peuples peuvent expliquer cela.

Les premières populations ibériques à s'affirmer sont identifiées au Sud de la péninsule. Celles-ci semblent avoir dès le début du I millénaire av. J.-C. su exploiter les richesses minières de leurs sols, afin d'en faire commerce avec d'autres populations méditerranéennes, et en particulier les Phéniciens puis les Carthaginois. C'est dans cette région qui comprend l'essentiel de l'Andalousie actuelle et qui s'articule autour du bassin du Guadalquivir que va se développer la culture tartessienne, qui utilisent une langue, une écriture, une culture et une organisation sociale et politique distincte de celle des peuples voisins, avec une forte influence phénicienne. Les troubles géopolitiques qui affecteront le Proche-Orient durant le VI siècle av. J.-C. ralentiront ces échanges, et à partir de cette époque environ augmentera la visibilité des régions du Nord de l'Ibérie : la région de l'Èbre. Cette région, d'un caractère plutôt agricole en regard des territoires du Sud, miniers, connaîtra un développement singulier et des relations avec les peuples du Nord de la Méditerranée : Gaulois, Grecs, et plus tard Romains. Les peuples ibères développent différents systèmes d'écritures, dont l'écriture ibérique sud-orientale et l'écriture ibérique nord-orientale.

Bronze de Botorrita I, alphabet celtibère oriental

À ce peuplement ibérique vont s'agréger au nord et à l'ouest des populations celtes, qu'on appelle les celtibères, à partir du XIII siècle av. J.-C.. Ils adaptent l'écriture ibérique nord-orientale à leur langue, donnant ainsi naissance à l'écriture celtibère.

À partir du IX siècle av. J.-C., des comptoirs sont fondés sur les rivages méditerranéens par les Phéniciens - essentiellement sur le littoral sud, Gadès (actuelle Cadix), Malakka (Malaga), Onoba (Huelva), Sexi (Almuñécar), Ibossim (Ibiza), ou encore, en Afrique du Nord]], Russadir (Melilla), par exemple -, les Grecs - surtout sur la côte orientale, Empúries (près de Gérone) par les Phocéens, Hēmeroskopeion (Dénia) par des Massaliotes, par exemple - et les Carthaginois - avec Qart Hadasht (Carthagène), Abyla (actuelle Ceuta) de l'autre côté du détroit de Gibraltar, ou encore Akra Leuka (Alicante), Mahon (sur Minorque).

L'Hispanie romaine (-197 - 476)

Théâtre romain d’Emerita Augusta (Mérida).

Les Romains conquirent la péninsule au II siècle av. J.-C., conséquemment à leur victoire sur Carthage lors de la Deuxième guerre punique. En -197, ceux-ci divisent les territoires ibériques qu'ils viennent de conquérir en deux provinces : l'Hispanie citérieure au nord, avec l'ancienne cité égéenne puis ibère de Tarraco (Tarragone), devenue un campement et une colonie romaine, comme capitale, et l'Hispanie ultérieure au sud, avec Corduba (Cordoue), un ancien site de peuplement ibère devenu une place forte punique, pour capitale. Ils romanisent les plus importants centres urbains préexistants de la côte méditerranéenne qu'ils ont conquis, et fondent des colonies romaines ex-nihilo (par exemple, Italica dès -206 pour des vétérans de la deuxième guerre punique). La Celtibérie est conquise à partir de -181, grâce à l'appui d'un peuple rival, installé plus au nord dans les régions pyrénéennes, les Vascons, mais l'avancée des Romains et de leur culture s'y révèlera plus lente, en raison de la résistance et des révoltes fréquentes des Celtibères (comme en témoigne la guerre contre Numance de -153 à -133), ne se terminant qu'en 19 av. J.-C. avec Auguste. La péninsule ibérique est également l'un des terrains de bataille des guerres civiles de la fin de la République romaine : notamment lors de la guerre sertorienne opposant les partisans de Caius Marius alliés aux Ibères sous le commandement de Quintus Sertorius à Rome désormais contrôlée par Sylla, de -83 à -72 ; c'est également en Hispanie que se joue en partie la guerre civile entre César et Pompée, les deux provinces étant initialement fidèles à ce dernier et où Jules César mène deux campagnes victorieuses, la première en -49 et la seconde après la mort de Pompée, contre les derniers chefs des Républicains (le fils de Pompée, Pompée le Jeune, et un ancien lieutenant de César, Titus Labienus), de -46 à -45. Lors de la réorganisation de la gestion de l'empire par Auguste en -27, celui s'attribue les trois nouvelles provinces qu'il vient de créer en Hispanie, qui deviennent ainsi des provinces impériales, afin de parachever la conquête puis la pacification de la péninsule (ce qui est fait en -19 après une campagne contre les peuples celtibères des Cantabres et des Astures au nord).

L'Hispanie romaine sous Dioclétien.

L'Hispanie citérieure ou Tarraconaise, du nom de sa capitale Tarraco, la plus étendue, au nord et à l'est, est celle où se concentre l'effort de conquête puis de pacification des Celtibères. Elle est dirigée par un légat d'Auguste propréteur de rang consulaire et six légions y sont initialement implantées pour la conquête (la Legio II Augusta jusqu'en -19, la Legio I Germanica jusqu'en -16, la Legio IV Macedonica jusqu'à 43, la Legio VI Victrix jusqu'en 68, la Legio IX Hispana jusqu'en -13, la Legio X Gemina jusqu'en 63). Après la victoire d'Auguste en -19 et la fin des campagnes, trois légions y sont laissées en garnison : la Legio IV Macedonica peut-être à Pisorica (Herrera de Pisuerga) ; la Legio VI Victrix à Legio (León) ; la Legio X Gemina à Petavonium (Rosinos de Vidriales). Après 63 et jusqu'à la chute de l'Empire romain, il n'en reste plus qu'une, en garnison à Legio : la Legio VI Victrix vite remplacée par la Legio VII Gemina fondée en 68. Auguste a également fondé dans la province plusieurs colonies romaines pour vétérans : par exemple, Caesaraugusta (Saragosse), qui se mêle ainsi à la population ibère déjà installée dans la cité préexistante de Salduie. L'essor économique de cette province est assuré par l'exploitation de l'étain dans les Asturies et par la production de blé, de vin et d'huile d'olive, denrées exportées vers Ostie depuis les ports de la côte orientale dont surtout Tarraco et Carthago Nova (Carthagène). À la suite de la réorganisation de l'empire menée par Dioclétien entre les années 284 et 305, cette province d'Hispanie citérieure est la seule de la péninsule ibérique à connaître des modifications territoriales en étant divisée en trois : la Tarraconaise avec Tarraco au nord-est, correspondant plus ou moins aux communautés actuelles de Catalogne, d'Aragon, de Navarre et du Pays basque, conservant Tarraco comme capitale ; la Gallaecia ou Gallécie au nord-ouest, avec les communautés autonomes actuelles de Galice, des Asturies et les provinces espagnoles actuelles de León et de Zamora, ainsi que le nord du Portugal, avec Bracara Augusta (Braga) comme capitale et qui conserve l'unique légion d'Hispanie ; la Carthaginoise, au centre et à l'est de la péninsule, sur les territoires actuels de la communauté valencienne, de l'est de l'Andalousie, de la Murcie et d'une grande partie de la Castille, avec Carthago Nova (Carthagène) comme capitale.

Vestiges du Temple d'Auguste de Barcino (Barcelone).

La Bétique, qui tire son nom du fleuve Betis (Guadalquivir), correspondant plus ou moins à l'actuelle Andalousie au sud, avec Corduba pour capitale. Pacifiée et déjà largement romanisée, avec un réseau dense de cités (175, dont 9 colonies, du temps de Pline l'Ancien), elle est rétrocédée par Auguste au « peuple romain » vers -16 ou -13, devenant ainsi une province sénatoriale gouvernée par un propréteur. Aucune légion n'y est jamais implantée, et cette province n'a connu que peu de troubles jusqu'au V siècle, à l'exception d'une expédition de Maures révoltés venus d'Afrique du Nord vers 180. Elle est également riche sur le plan économique, avec l'essentiel des ports intégrés au commerce impérial, et grâce à l'exploitation minière ou encore la production et l'exportation du garum (par exemple à Baelo Claudia).

La Lusitanie, à l'ouest, correspondant en grande partie à l'actuel Portugal et à certaines régions du León et de l'Estrémadure espagnol. Elle est dirigée par un légat d'Auguste propréteur de rang prétorien, chargé à l'origine de pacifier et de contrôler les Lusitaniens, mais sans disposer d'aucune légion. La province reste pour autant paisible jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident, et connaît, comme la Bétique voisine, une certaine prospérité économique grâce à l'exploitation minière (notamment du cuivre et de l'argent, par exemple avec la mine de Vipasca à Aljustrel) ou à la production et à l'exportation du garum. La colonie de vétérans d’Emerita Augusta (Mérida) en devient la capitale.

L'empire romain au III siècle.

L'Hispanie est, à la fin de la République romaine et au début du Principat, l'une des régions de l'empire les plus romanisées. Ainsi, lorsque les Romains occupent les Baléares en -123, trois mille hispaniques parlant latin s'y installent. Le culte impérial s'y diffuse de manière d'autant plus précoce - les plus anciens autels dédiés à un culte d'Auguste en Occident, les trois Arae sestianae ou Arae Augusti, sont attestés dans le nord-ouest de la Tarraconaise de son vivant, vers -19 - et d'autant plus rapidement que, comme l'a démontré Robert Étienne, les peuples de la péninsule ibérique (tout particulièrement les Celtibères et les Lusitaniens) pratiquaient déjà un culte au chef, ce dernier, considéré comme doté d'une aura surhumaine, pouvant exiger au combat de ses hommes une devotion allant jusqu'au don de leurs vies. L'Hispanie est également l'un des maillons importants du commerce impérial, ce qui favorise les échanges avec les autres régions d'Europe et la richesse économique de la péninsule qui exporte des produits miniers (argent, plomb, or), des céréales, de l'huile, du vin et du garum.

Vespasien (69-79) a octroyé le droit latin à l'ensemble des cités d'Hispanie, généralisant ainsi le modèle institutionnel et juridictionnel du municipe latin dans la péninsule et permettant l'accès à la citoyenneté romaine des anciens magistrats de ces cités. Des familles de l'élite hispanique s'intègrent progressivement à l'élite impériale romaine : le philosophe et conseiller impérial Sénèque ainsi que son neveu le poète Lucain sont issus d'une famille de Corduba ayant accédé à l'ordre équestre ; grâce à ces derniers, le poète Martial, originaire d'une petite ville de Tarraconaise, connaît une ascension sociale et devient chevalier sous Domitien ; l'empereur Trajan (98-117) est un descendant de colons italiens d'Italica ; son fils adoptif et successeur, Hadrien (117-138), est issu par son père de la même gens d'Italica, et par sa mère d'anciens colons puniques romanisés de Gadès ; Théodose I (379-395) naît dans une famille de l'aristocratie impériale installée à Cauca (Coca), près de Ségovie, et l'un de ses co-empereurs, Maxime (384-388), est également originaire de Tarraconaise.

La langue latine est la base linguistique d'où seront issues la plupart des langues parlées aujourd'hui dans la péninsule (castillan, catalan, galicien, aragonais, portugais). Le droit romain continue également, contrairement à d'autres régions de l'Europe occidentale, à être appliqué après la chute de l'Empire et va fortement influencer les coutumes et normes juridiques du droit wisigothique puis du droit féodal dans les royaumes chrétiens espagnols. La christianisation s'est faite relativement rapidement à partir du II siècle, du littoral vers l'intérieur des terres, grâce à la présence romaine, et est terminée au IV siècle.

Les Invasions barbares et le Royaume wisigoth (409-711)

Art wisigoth : couronne votive de Suintila, VII siècle (Musée archéologique national de Madrid)

Lors de la chute de l'Empire romain au V siècle, des barbares germaniques, les Suèves, les Vandales et les Wisigoths envahirent l'Espagne. Les Vandales, installés momentanément au sud de la péninsule passèrent rapidement en Afrique du Nord (actuelle Tunisie) et les Wisigoths imposèrent leur loi jusqu'à la conquête musulmane. Ils conquièrent définitivement ce qui reste du Royaume suève au nord-ouest en 584, puis la province byzantine de Spania (actuelles régions d'Andalousie et du Levant) en 624. Seules une bande littorale et montagnarde au nord, peuplées par les Cantabres, les Astures et les Vascons, romanisés et christianisés, vont échapper à leur contrôle. Les traditions romaines et méditerranéennes sont conservées. À partir du VII siècle, si les habitants sont tous qualifiés de « Goths » (Gothi), c'est pour les distinguer des « Romains » (Romani) ou Byzantins. Jusqu'au VII s., on distingue principalement dans le royaume, les Gothi (c.-à-d. les Wisigoths) des indigènes hispano-romains (Hispani). Avec la conversion officielle des Wisigoths au catholicisme (589), la multiplication des mariages mixtes, et l'abolition de la personnalisation des lois par la promulgation d'un corpus législatif commun (le Liber Iudiciorum en 654), ces différences s'atténuent. Le terme de Gothi finit par perdre son sens ethnique pour s'appliquer à la classe dirigeante du royaume (peut-être dominée par des Goths), toutes origines confondues. Le roi Chinthila (636-639) est à l'origine d'un édit stipulant que seul un "Goth" peut monter sur le trône wisigothique.

L'église wisigothique de San Pedro de la Nave depuis le Sud-ouest.
L'église wisigothique de San Pedro de la Nave depuis le Sud-ouest.

Christianisés avant l'invasion, les Wisigoths sont initialement des adeptes de l'arianisme jusqu'au III Concile de Tolède en 589 lors duquel le roi wisigoth d'Hispanie Récarède fait adopter à l'Église ibérique l'orthodoxie nicéenne. L'Espagne wisigothique, avec des centres importants tels Tolède (la capitale à partir de 554), Séville, Barcelone, Mérida, Cordoue ou Saragosse, devient un conservatoire de la culture antique et le cadre d'une importante activité intellectuelle et religieuse, tout particulièrement incarnée par l'œuvre de l'évêque Isidore de Séville. Le IV Concile de Tolède de 633, présidé par ce dernier, unifie la liturgie dans l'ensemble du royaume, et le système politico-religieux alors établi, fondé sur une association étroite entre roi et évêques, plaçant les seconds sous l'autorité du premier tout en mettant celui-ci à la disposition et sous le contrôle des évêques, sera repris par l'Église carolingienne. Le pays se spécialise dans les compilations et les florilèges, tout en produisant des œuvres originales en histoire, en droit et en théologie. Les écoles fondées par les évêques, qui transmettent la culture classique, forment aussi bien des clercs et des laïcs, et de nombreux actes de vente conservés sur ardoise témoignent de la diffusion de l'écriture dans les communautés rurales. Les Hispaniques du VII siècle continuent à vivre dans des villas de type romain, décorées de fresques, au centre de vastes domaines agricoles ou artisanaux. Ils construisent des églises de plan basilical ou cruciforme, dont seuls nous sont parvenus quelques modestes exemples ruraux. Les architectes utilisent l'arc outrepassé, tandis que les sculpteurs abandonnent la représentation de la figure humaine au profit de motifs géométriques, végétaux et animaux où se mêlent les influences romaine, byzantine et orientale. L'orfèvrerie connaît un grand essor, notamment dans l'atelier royal d'où sortent croix et couronnes votives qui, comme à Byzance, sont suspendues au-dessus des autels.

L'Espagne médiévale : Al-Andalus et royaumes chrétiens de la Reconquista (711-1512)

Les colonnades de la cour des Lions des Palais nasrides de l'Alhambra à Grenade

Les Arabo-Berbères menés par Tariq ibn Ziyad conquirent le pays en 711. En 756, l'Espagne musulmane (al-Andalus) prit son indépendance, sous le règne des Omeyyades de Cordoue. En 929, le pays se transforme en califat. Au XI siècle, le califat s'effondre et se fragmente en micro-États, les taïfas ; on en comptera jusqu'à 25. Une certaine unité est retrouvée avec la conquête d'al-Andalus par la dynastie berbère des Almoravides de 1086 à 1142, puis avec celle des Almohades de 1147 à 1212. Al-Andalus se morcelle alors à nouveau en plusieurs taïfas.

Quoi qu'il en soit, malgré ces divisions politiques, al-Andalus est l'un des pôles de l'âge d'or islamique entre le milieu du VIII siècle et le milieu du XIII siècle, avec des centres au rayonnement culturel important tels que Cordoue, Grenade ou Séville. Une Convivencia ou « Coexistence » s'installe entre communautés musulmanes, chrétiennes et juives, favorisant des échanges culturels et une relative tolérance religieuse à l'égard des dhimmi. Les chrétiens arabisés ou Mozarabes, nombreux dans les villes de Tolède, Cordoue, Séville et Mérida, développent une liturgie, une production artistique et une culture mélangeant maintien des traditions et des rites ibères ou wisigoths et influence arabo-musulmane. Ils conservent, comme les muladi (anciens chrétiens convertis à l'islam et leurs descendants, ou métis d'origines arabo-berbères et ibéro-wisigothiques), au moins jusqu'au X siècle (époque où s'intensifie le processus d'acculturation et de substitution linguistique au profit de l'arabe, ainsi que de conversion à l'islam), leurs dialectes romans, transcrits en graphie arabe (aljamiado) et qui sont également pratiqués par les colons arabo-berbères. La plupart de ces spécificités de la communauté mozarabe vont perdurer ou influencer (et être influencées en retour) la culture et la liturgie grégorienne et clunisienne des Chrétiens du Nord après la Reconquista.

Un chantre lisant le récit de la Pâque dans une synagogue d'Al-Andalus — illustration d'une Haggada de Barcelone, XIV siècle.

Il se met également en place un âge d'or de la culture juive en Espagne, avec le développement de la culture séfarade, la transformation de la péninsule ibérique en pôle majeur du judaïsme européen au Moyen Âge et la participation active de savants juifs au rayonnement scientifique, artistique et intellectuel d'al-Andalus et aux transferts culturels entre civilisations antiques, arabo-musulmanes, hébraïques et chrétiennes. Certains représentants de ces minorités religieuses - de manière néanmoins très exceptionnelle - sont intégrés au pouvoir politique : Hasdaï ibn Shaprut, au X siècle, médecin juif du calife Abd al-Rahman III, exerce en réalité auprès de lui et de manière officieuse une fonction de vizir ; Samuel ibn Nagrela, au siècle suivant, grammairien, poète et talmudiste juif, est vizir et chef des armées du royaume de Grenade. Toutefois, cette « Coexistence » est entrecoupée de périodes de durcissements des autorités musulmanes vis-à-vis des dhimmi : une révolte chrétienne entre 852 et 886 entraîne une répression brutale notamment à Cordoue, Burgos, Urbiena et Zamora ; le 30 décembre 1066, un important massacre de la population juive a lieu à Grenade. À partir de la fin du XI siècle, les Almoravides puis les Almohades pratiquent une politique de propagation d'un islam strict et sont donc moins tolérants à l'égard des minorités religieuses.

Les chrétiens, réfugiés dans le nord au sein du royaume des Asturies ou dans la Marche d'Espagne de l'Empire carolingien, profitèrent de l'affaiblissement musulman lié à l'éclatement politique d'al-Andalus et entamèrent la Reconquista (Reconquête en espagnol) qui prit fin en 1492 avec l'élimination du dernier bastion musulman, le royaume de Grenade, sous le règne des Rois catholiques. Les campagnes des « empereurs de toute l'Hispanie » (Imperatores totius Hispaniae : Sanche III Garcès le Grand de Navarre, Ferdinand I le Grand et Alphonse VI le Brave de León et de Castille, Alphonse I le Batailleur d'Aragon puis Alphonse VII l'Empereur de Castille) de 1034 à 1157, du Cid Campeador dans les années 1080 et 1090, les prises de Tolède en 1085 ou de Saragosse en 1118, la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, l'expansion aragono-catalane menée par Jacques I le Conquérant à Majorque en 1229 et à Valence en 1238, les conquêtes castillanes de Cordoue en 1236, de Murcie en 1243, de Jaén en 1246 et de Séville en 1248, et finalement l'entrée des Rois catholiques à Grenade en 1492, marquent les événements militaires les plus importants de cette Reconquista.

Le Palais royal de l'Almudaina à Palma de Majorque, exemple d'art mudéjar catalano-majorquin

Celle-ci s'accompagne d'une politique de Repoblación (« repeuplement » ou colonisation) des terres de l'ancienne al-Andalus ainsi reconquises par l'installation de populations chrétiennes venues des régions septentrionales notamment pyrénéennes, pauvres et surpeuplées, issues des communautés mozarabes s'étant réfugiées au Nord pour fuir les persécutions ou originaires du nord des Pyrénées (les Francos). Toutefois, dans de nombreuses régions, surtout en Murcie, dans le royaume de Valence, aux Baléares ou dans la vallée de l'Èbre, d'importantes communautés musulmanes se maintiennent. Ces Mudéjares, essentiellement des paysans pratiquant une culture d'irrigation mais aussi des artisans spécialisés dans la maçonnerie ou l'industrie textile de la soie, peuvent continuer à pratiquer leur religion, leurs langues et leurs coutumes avec plus ou moins d'autonomie jusqu'à la fin du XV siècle. Il en est de même pour les communautés juives séfarades. Des soulèvements de Mudéjares, notamment à Valence en 1248 puis 1275, ou en Andalousie en **, entraînent des expulsions ou conversions forcées et donc le dépeuplement de certaines zones telles que la vallée du Guadalquivir en Andalousie ou au sud du royaume de Valence, dans la région d'Alicante. Les conquérants construisent ou transforment palais (Palacio de Galiana à Tolède, Alcazar de Séville, Palais de l'Aljaferia à Saragosse, Palais royal de l'Almudaina à Majorque), lieux de culte (cathédrale Santa Maria de Tolède, mosquée-cathédrale de Cordoue, cathédrale Santa Maria de Valence, cathédrale de Palma de Majorque, cathédrale de Santa María de la Sede de Séville) et bâtiments en développant un syncrétisme architectural et artistique, l'art mudéjar. Tolède devient, à partir du XII siècle, un important centre de traduction d'ouvrages scientifiques (en mathématiques, médecine, astronomie, par exemple), littéraires ou philosophiques du grec, de l'arabe ou de l'hébreu au latin. Barcelone ou Murcie sont d'autres importants centres de traduction et de circulation de savoirs scientifiques et techniques.

Vue de la Loge de la soie depuis le Marché central de Valence

Les Royaumes chrétiens connaissent également une certaine prospérité économique, dans le contexte de la « Renaissance du XII siècle » qui touche alors l'Occident. Aux exportations traditionnelles de la péninsule ibérique durant l'Antiquité (vin, de Ribadavia en Galice par exemple, ou huile), s'ajoutent celles de productions nouvelles, héritées d'al-Andalus ou de l'évolution des techniques artisanales : de la métallurgie (armes de Tolède) ou de l'habillement, de la tannerie et du textile (le cuir de Cordoue, la soie de Grenade, Tolède, Séville ou Valence, laines de Castille et de León, draps du nord de la Catalogne notamment de Barcelone, de Perpignan ou de Villefranche-de-Conflent). L'afflux de pèlerins venus de toute la Chrétienté occidentale vers Saint-Jacques-de-Compostelle assure également l'essor de cette ville et de la Galice. Barcelone surtout mais aussi Valence sont des pôles importants du commerce méditerranéen, la Couronne d'Aragon ayant établi, entre le XIII siècle et le XV siècle, une véritable thalassocratie en Méditerranée occidentale, capable de rivaliser avec les Républiques maritimes italiennes. La Galice, pour sa part, entretien des liens commerciaux étroits avec d'autres régions du littoral atlantique, notamment l'Aquitaine, la Normandie et l'Angleterre.

Grande Histoire Générale, de Alphonse X le Sage (Tolède, Espagne). Manuscrit de la bibliothèque de l'Escurial.

Durant cette période, par unions dynastiques et conquêtes, quatre États souverains chrétiens se sont lentement constitués en péninsule ibérique entre le IX siècle et le XIII siècle : le royaume de Navarre dès 824 ; la Couronne d'Aragon née en 1137 de l'union dynastique du royaume d'Aragon et du comté de Barcelone, puis par conquête, essentiellement durant le règne de Jacques I (1213-1276), de l'ensemble des autres comtés catalans ainsi que des royaumes arabo-mauresques de Majorque et de Valence ; le royaume du Portugal, formé en 1139 ; la Couronne de Castille fondée essentiellement durant le règne de Ferdinand III (1217-1252) avec l'union dynastique en 1230 des royaumes de Castille et de León, puis la Reconquista des royaumes de Cordoue, de Murcie, de Jaén, de Séville et de Niebla.

C'est également lors des quatre derniers siècles du Moyen Âge que les langues ibériques modernes se fixent et se différencient des langues pré-romanes et les unes par rapport aux autres. Trois d'entre elles, le castillan, le catalan et le portugais, portées par les cours aristocratiques, les milieux savants et intellectuels notamment des ordres mendiants et le développement de ces État, deviennent des langues littéraires - avec la diffusion du Cantar de mio Cid mis par écrit en 1207, les activités de la cour d'Alphonse X le Sage (1252-1284) ou le développement à partir du XIV siècle des Romanceros pour le castillan, et avec les œuvres tant philosophiques, scientifiques que romanesques écrites en prose par Ramon Llull (v. 1232 - 1315) à partir des années 1270, les Jocs florals instaurés à Barcelone en 1393 et les productions littéraires du Siècle d'or valencien au XV siècle (Tirant le Blanc, Espill) pour le catalan -, administratives et juridiques.

Enfin, le Moyen Âge a vu s'installer la structure économique, sociale et territoriale de la péninsule qui perdurera, sous de nombreux aspects, jusqu'au XIX siècle. Les régions septentrionales, d'où est partie la christianisation, sont vieilles chrétiennes, très denses et majoritairement rurales malgré une urbanisation plus forte en Catalogne. La population est essentiellement constituée de petits propriétaires terriens regroupés en communautés attachées à leurs privilèges (fueros ou fors), bourgs castraux, villages ou hameaux. Ces propriétaires sont des alleutiers catalans, basques ou navarrais, des petits chevaliers (les hidalgos ou infanzónes) de Vieille-Castille, d'Aragon, de Galice, des Asturies ou de Cantabrie. Par conséquent, la population nobiliaire y est numériquement importante, parfois majoritaire et se différencie peu des gens du commun. Dans les Asturies, les hidalgos vont représenter pratiquement 80 % de la population, et atteignent en Cantabrie 83 % au XVI siècle puis plus de 90 % en 1740. Une bourgeoisie, avec des statuts, privilèges et droits politiques particuliers (Ciutadans honrats), se développe notamment dans les villes les plus importantes de la Couronne d'Aragon (Barcelone, Valence), qui sont également les plus peuplées de la péninsule. En revanche, au centre et au sud, dans les territoires issus de la Reconquista, la population est plus mélangée, avec le maintien de communautés juives ou musulmanes dans certaines régions, l'importance des Nouveaux chrétiens, des Mozarabes et des colons venus du Nord de la péninsule ou du reste de l'Europe chrétienne (Francos). La densité de population y est plus faible (certaines régions du centre de la péninsule sont pratiquement désertées), constituée de paysans dépendants et salariés travaillant dans de grandes propriétés extensives détenues par des nobles ne résidant pas sur place mais intégrés de plus en plus aux cours royales ou princières, installant ainsi durablement un système latifundiaire : c'est à partir de ce groupe de Ricohombres que sera créé le statut de Grand d'Espagne (Grandeza de España) en 1520.

Les Rois catholiques, portrait de mariage, 1469

Couronne d'Aragon unifiant une partie de l'Espagne et de l'Italie en 1441.

L'unification politique de l'Espagne actuelle se dessine à partir de l'union dynastique des Couronnes de Castille et d'Aragon, par le mariage en 1469 des héritiers de ces deux États, la future Isabelle I de Castille (1474-1504) et le futur Ferdinand II d'Aragon (1479-1516), surnommés les Rois catholiques pour avoir mené en 1492 la conquête du royaume de Grenade. À la fin de cette même année, Christophe Colomb atteint l'Amérique pour le compte de ces derniers. Ces deux entités politiques conservèrent toutefois, jusqu'en 1715-1716, leurs organisations politiques et institutionnelles distinctes (incarnées par les assemblées représentatives, les Cortes ou Corts, de même que les systèmes de coutumes, de privilèges, de droits et de juridictions spécifiques (les fueros ou fors). En 1512, s'y ajoute la partie ibérique du royaume de Navarre (Haute-Navarre). À cette même époque, les conquistadors s'emparèrent pour les rois espagnols de vastes territoires pour former un immense empire colonial.

Grande puissance européenne et mondiale (XVI siècle-début du XVII siècle)

Charles Quint, roi des Espagnes et empereur du Saint-Empire romain germanique.

Pris dans l'exaltation religieuse de la Reconquista, les souverains espagnols décidèrent par le décret de l'Alhambra (1492) de contraindre les juifs d'Espagne à choisir entre la conversion et l'exil. La plupart d'entre eux ont trouvé refuge dans l'Empire ottoman. Les musulmans restés en Espagne, ou morisques, seront convertis de force dès le début du XVI siècle. L'Inquisition espagnole, instaurée en 1478 pour maintenir l'orthodoxie catholique en lien avec le pouvoir royal, s'attache surtout à lutter contre les « Nouveaux chrétiens », conversos (anciens juifs convertis de force, péjorativement appelés marranes) et morisques, soupçonnés de continuer à pratiquer leurs religions d'origine dans la clandestinité. Les autorités temporelles et spirituelles commencent également à relayer, la violence et les pratiques d'exclusions qui se sont déjà multipliées dans la population depuis la fin du XIV siècle : un statut de Limpieza de sangre (« pureté du sang ») s'impose ainsi dans l'ensemble des royaumes espagnols à la fin du XVI siècle, entrainant une discrimination de fait entre vieux chrétiens et nouveaux chrétiens, empêchant l'accès à ces derniers de nombreux offices ou charges publiques, universitaires ou ecclésiastiques. Même après leur quasi-généralisation à partir de la deuxième moitié du XVI siècle, les statuts de pureté de sang continuèrent à susciter de fortes réserves, en particulier dans la Compagnie de Jésus. Les dérives qu'engendraient ces statuts contraignirent Philippe II à convoquer en 1596 une Junte présidée par l'Inquisiteur général Portocarrero et chargée de définir un cadre à ces statuts. On envisagea ainsi que les enquêtes ne puissent remonter au-delà de cent ans dans le lignage, mais la mort du souverain espagnol entraîna, dès 1599, l'abandon du projet. Le ministre Olivares, soucieux d'attirer les capitaux marranes portugais, tenta lui aussi de limiter la portée des statuts en rédigeant, le 10 février 1623, un décret « qui invalidait toute dénonciation anonyme, pénalisait lourdement la circulation des fameux livres Verdes ou de Becerro contenant des listes infamantes de famille « impures » et instituait le principe des « Trois actes positifs » qui sanctionnait définitivement comme pure toute généalogie ayant par trois été prouvée ». Mais les réticences de la société espagnole, le soulèvement du Portugal en ** et la disgrâce d'Olivares en ** firent que ce décret ne fut pas réellement appliqué. Comme on peut le voir avec ces deux tentatives de législation sur les statuts de pureté de sang, l'État espagnol fut loin de favoriser systématiquement leur développement. A fortiori, il ne donna jamais aux statuts de pureté de sang la dimension d'une loi générale s'imposant à tous. Jamais la limpieza de sangre ne fit partie des lois du royaume. Elle resta toujours du domaine du privé, et toutes les institutions espagnoles ne l'adoptèrent pas.

Embarquement de Morisques au port du Grao à Valence en 1609.

Quoi qu'il en soit, les persécutions et les discriminations entraînent des révoltes, notamment des Morisques, comme la révolte des Alpujarras entre 1568 et 1571. Les Morisques seront finalement expulsés entre 1609 et 1614. Cela entraîne des conséquences démographiques et économiques dramatiques pour la Couronne d'Aragon et plus précisément pour le royaume de Valence, où cette communauté était la plus représentée, restait une composante importante de la population et constituait une grande partie de la main d'œuvre. Avant l'expulsion, il y aurait eu entre 300 000 et 400 000 Morisques en Espagne, sur un total d'approximativement 8,5 millions d'habitants. Ils se trouvent concentrés dans les royaumes de la Couronne d'Aragon, où ils représentent près de 20 % de la population ; ce chiffre s'éleve à près de 40 % dans le pays valencien. De façon générale, les terres riches (souvent proches du littoral) et les centres urbains de ces royaumes sont majoritairement chrétiens, tandis que les Morisques occupent une grande partie des terres intérieures, pauvres et montagneuses, et se concentrent dans les faubourgs urbains. On les trouve également en nombre important dans les zones de cultures irriguées autour de Gandie et Xàtiva. À tout cela s'ajoute un taux de croissance démographique nettement supérieur à celui des chrétiens. Les Morisques étaient des travailleurs : leur départ occasionne d'importantes pertes dans la perception des impôts et a, dans les zones les plus affectées, des effets dévastateurs sur l'artisanat, la production de toiles, le commerce et les travaux des champs. Certaines comarques du nord de la région d'Alicante perdent presque l'intégralité de leur population. Si, tout au long du XVI siècle, Valence avait été le centre le plus actif de la Couronne d'Aragon, l'ordre d'expulsion massive des Morisques signifie sa ruine, en détruisant les fondements même de son économie : « On dit que douze mille hommes étaient morts, que soixante-dix lieux furent brûlés, que les dommages pouvaient être estimés à 70 000 ducats ». Les terres abandonnées passèrent aux mains de la noblesse qui prétendit ensuite les louer aux paysans dans des conditions souvent abusives pour compenser à court terme ses pertes supposées, si bien qu'au final les nobles se trouvèrent les plus favorisés.

Portrait de Philippe II d'Espagne par Sofonisba Anguissola

Au XVI siècle, l'empire des Habsbourg, dont la Monarchie espagnole était, avec le Saint-Empire romain germanique, l'élément essentiel, devient la première puissance européenne ainsi qu'un des premiers empires coloniaux et de portée mondiale qui va durer de 1516 à 1898. En Europe, outre les Couronnes espagnoles, lors du partage de l'empire de Charles Quint en 1555-1556, Philippe II hérite des territoires aragonais en Méditerranée (la Sardaigne, les Royaumes de Sicile et de Naples), du duché de Milan, des Pays-Bas espagnols (jusqu'en 1581 pour la partie septentrionale qui devient ensuite indépendante sous le nom de Provinces-Unies et qui correspond aux actuels Pays-Bas, jusqu'en 1713 pour les Pays-Bas méridionaux qui reviennent ensuite à l'Autriche et qui correspondent à l'actuelle Belgique), du comté de Bourgogne (Franche-Comté, jusqu'en 1678, date de son rattachement à la France), du Charolais (cédé pour paiement d'une dette en 1684 au Grand Condé) et de l'Artois (jusqu'à son rattachement à la France en **). S'y ajoute le Portugal par union dynastique entre 1580 et ** (et donc également l'Empire colonial portugais durant cette période) titre impérial du Saint-Empire romain germanique pour Charles Quint (1519-1558). La Monarchie espagnole établie également une véritable thalassocratie, grâce à son Armada, sur l'Atlantique et la Méditerranée, incarnée par la victoire de Lépante par une flotte coalisée emmenée par les Espagnols sur les Ottomans en 1571.

Conquistadors et porteurs indigènes dans le Codex Azcatitlan

L'empire colonial, né essentiellement de l'exploration du Nouveau Monde à partir de 1492, de la chute de l'Empire aztèque sous les coups des conquistadors d'Hernán Cortés entre 1519 et 1521 puis du lancement de la conquête de l'empire inca par Francisco Pizarro et Diego de Almagro en 1532, s'étend sur la partie occidentale de l'Amérique du Sud (avec les vice-royautés de Nouvelle-Grenade du Pérou, et même la totalité de ce sous-continent durant l'union avec le Portugal qui apporte dans l'empire le Brésil), l'Amérique centrale et la moitié sud de l'Amérique du Nord actuelles (la Nouvelle-Espagne), de même que les Philippines. L'Espagne acquit en partie sa puissance politique, économique et militaire par un afflux considérable de métaux précieux ou de denrées rares en provenance des Amériques et par l'accès à un stock de monnaie. Une partie de celui-ci transite via Anvers, première place financière mondiale. Le port de Séville, puis à partir de 1717, celui de Cadix, où arrivent les navires du Nouveau Monde, sont parmi les plus riches d'Europe. Pour la mise en valeur des colonies, l'utilisation d'esclaves africains commence en 1510. L'Espagne présente alors la particularité de ne pas participer directement à la traite, confiant, à partir de 1519, le monopole de l'importation d'esclaves africains vers les colonies espagnoles d'Amérique à des puissances étrangères : ce monopole, l’Asiento, est concédé en échange du paiement d'une redevance, et c'est d'abord le Portugal qui l'obtient puis la Hollande jusqu'à la fin du XVII siècle. Ce n'est qu'à partir de 1550 que la demande espagnole pour l'Amérique décolla. Les esclaves étaient alors pêcheurs de perles à la Nouvelle-Grenade, débardeurs à Veracruz, dans les mines d'argent de Zacatecas, dans les mines d'or du Honduras, du Venezuela et du Pérou, vachers dans la région de la Plata. D'autres étaient forgerons, tailleurs, charpentiers et domestiques. Les esclaves femmes servaient de femme de chambre, de maîtresse, de nourrice ou de prostituée. On prenait l'habitude de leur confier les tâches les plus ingrates. Dans le premier quart du XVII siècle, le nombre total d'esclaves déportés d'Afrique devait approcher les 200 000, dont 100 000 allèrent au Brésil, plus de 75 000 en Amérique espagnole, 12 500 à São Tomé (autre colonie portugaise) et quelques centaines en Europe.

Le monastère royal de l'Escurial, près de Madrid, construit sous Philippe II.

Plus encore, les royaumes espagnols, à partir de Charles Quint (1516-1556) puis surtout de son fils et successeur Philippe II (1556-1598), se posent en champions de la Contre-Réforme tridentine et de la lutte contre les Réformes protestantes en Europe. C'est un groupe d'étudiants essentiellement espagnols de l'université de Paris qui fondent en 1539 ce qui va devenir la Compagnie de Jésus, avec à leur tête le basque espagnol Ignace de Loyola. C'est également durant cette période que la domination politique, économique et culturelle de la Castille commence à s'installer : essentiellement basée à l'étranger durant le règne de Charles Quint ou itinérante entre les différentes capitales traditionnelles des Couronnes espagnoles, la cour royale se fixe à partir de 1561 à Madrid.

L'Enterrement du comte d'Orgaz par El Greco, Tolède.

Le mécénat des Habsbourg contribue alors au développement de la littérature et des arts à partir de la fin du XVI siècle, faisant rayonner la culture espagnole (désormais assimilée à la culture castillane) dans l'ensemble de l'Europe, marquant le début du Siècle d'or espagnol. L'Escurial, le grand monastère royal construit par Juan de Herrera sous les ordres de Philippe II, attire certains des plus grands architectes et peintres européens. Aux idées de l'humanisme et de la Renaissance italienne, qui ont pénétré dans la péninsule ibérique depuis la fin du XV siècle et l'époque du Siècle d'or valencien, s'ajoute l'esprit de la Contre-Réforme tridentine qui contribue à l'essor en Espagne du baroque. Diego Vélasquez, un artiste immensément respecté de son temps et considéré comme l'un des peintres majeurs de l'histoire de l'art, cultive des liens avec Philippe IV et son premier ministre, Gaspar de Guzmán, comte d'Olivares, et laisse plusieurs portraits montrant l'originalité de son style et l'étendue de son talent. El Greco, autre grand peintre espagnol de la période, incorpore des éléments venant de la Renaissance italienne dans l'art espagnol et participe à la naissance d'un style espagnol original. Certaines des plus grandes compositions musicales espagnoles sont écrites pendant le Siècle d'or. Des compositeurs comme Tomás Luis de Victoria, Luis de Milán ou Alonso Lobo participent au développement de la musique de la Renaissance et de styles comme le contrepoint ou la polyphonie, gardant une grande influence tout au long de la période baroque. La littérature espagnole est également florissante, avec notamment l'œuvre monumentale de Miguel de Cervantes, l'auteur du Quichotte. Lope de Vega, l'auteur de théâtre le plus prolifique d'Espagne, écrit sans doute plus de mille pièces, dont quatre cents sont parvenues jusqu'à nous.

Déclin (XVII siècle - 1975)

La puissance de l'Espagne déclina progressivement non seulement en raison des guerres coûteuses qu'elle mena et des révoltes qui éclatèrent, mais également du fait d'une économie artificiellement prospère due aux richesses tirées du Nouveau Monde.

En 1700, à la suite de la mort sans héritier mâle du dernier souverain Habsbourg, le petit-fils de Louis XIV, dont la première épouse était une infante espagnole, devint roi d'Espagne sous le nom de Philippe V, et fonda la dynastie des Bourbons d'Espagne, liés par le pacte de famille aux Bourbons de France.

En 1755, c'est le tremblement de terre de Lisbonne. Les ports de Cadix, Séville et La Corogne sont presque entièrement détruits. L'Espagne perd sa flotte militaire et marchande, et surtout son aura de pays indestructible, conquérant et gendarme du monde. La conséquence économique sera dramatique, le commerce avec les Amériques se déroutant vers les ports anglais, allemands, hollandais ou belges. Ce qui impliquera, aussi, une ingérence de ces mêmes pays dans les affaires latino-américaines.

Tres de Mayo, tableau du peintre espagnol Francisco de Goya.

Au XVIII siècle, des luttes entre les prétendants au trône affaiblirent la couronne. En 1808, Napoléon I envahit l'Espagne et y place sur le trône son frère Joseph Bonaparte. Rapidement, la résistance des civils sous forme de nombreuses révoltes et de guérilla prend de l’ampleur. Celle-ci, l'intervention militaire britannique, ainsi que plusieurs autres facteurs comme le redéploiement de 30 000 soldats français de l'Espagne vers l'Europe de l'Est pour renforcer la Grande Armée, qui se prépare pour la Campagne de Russie, mènent au retrait de l'armée française d'Espagne en 1814. Ce conflit est particulièrement sanglant et entraîne d'importantes pertes pour l'Espagne, qui ne put être pacifiée durablement.

Du fait de ces affaiblissements, l'Espagne perdit la plupart de ses colonies au XIX siècle, surtout à partir des années 1820. Une Première République espagnole se mit en place brièvement en 1873 et 1874.

Les dernières colonies (Cuba, les Philippines, Porto Rico, Guam) se séparèrent de la couronne en 1898 après la guerre hispano-américaine. Quelque peu isolée du reste de l'Europe, l'Espagne connaît une période de stagnation économique et politique. Toutefois, ce déclin doit être relativisé étant donné que l'Espagne a elle aussi eu droit à sa part du gâteau "Afrique" ; elle a ainsi pris possession du sud Marocain en 1884, du nord en 1912, sans oublier bien sûr la Guinée équatoriale.

La Seconde République espagnole chassa la monarchie des Bourbons en 1931. Mais, après la victoire du Front populaire espagnol en 1936, les extrêmes droites (carlistes et phalangistes) organisent un soulèvement, soumettant l'Espagne, après une tragique guerre civile de 1936 à 1939, à la dictature du général Franco. Celui-ci, bien qu'originellement monarchiste, décida de conserver le pouvoir. La monarchie, quoique restaurée en 1969, ne fut vraiment effective qu'après la mort de Franco.

Restauration monarchique (depuis 1975)

Felipe VI, l’actuel roi d’Espagne.

À la mort de Franco, en 1975, la monarchie est restaurée et Juan Carlos I, le nouveau roi, rétablit rapidement la démocratie représentative. L'adhésion aux Communautés européennes qui était gelée sous la période de dictature, reprend et le pays intègre la Communauté économique européenne avec son voisin, le Portugal, le 1 janvier 1986. La nouvelle Constitution, très libérale, rompt avec le centralisme très poussé de l'époque franquiste et met en place une très large décentralisation. De nombreux partis nationalistes locaux sont à nouveau légalisés, en particulier dans les provinces périphériques, où subsistent des langues régionales différentes du castillan (Galice, Pays basque, Catalogne). Certains revendiquent plus d'autonomie, d'autres parlent d'indépendance (en particulier au Pays basque et en Catalogne). Le parti communiste est aussi légalisé. L'indépendantisme le plus radical et le plus violent est celui de l'ETA basque, organisation terroriste prônant et pratiquant la lutte armée, l'assassinat et le racket.

La réussite économique de l'Espagne entre 1975 et 2007 fait naître l'idée d'un miracle économique espagnol, altéré toutefois par un taux de chômage très élevé par rapport au reste de l'Europe. Au milieu des années 1990, les réformes s'accélèrent avec le Pacte de Tolède, consensus de tous les partis politiques représentés au parlement pour garantir la viabilité économique du système de retraite en Espagne. Mais le pays connaît de graves difficultés économiques depuis 2008, lorsqu'il apparaît que ce miracle a reposé en grande partie sur le dynamisme du secteur de la construction, lui-même facilité par la spéculation immobilière qui a multiplié par trois la valeur des bureaux et des logements en moins de dix ans.

En 2004 le PSOE revient au pouvoir après avoir enregistré son meilleur score depuis 1989 avec 42,6 % des voix et en 2008 il remporte à nouveau les élections avec 43,8 % des voix, augmentant encore son emprise sur la vie politique espagnole. Le contraste entre les régions les plus industrialisées et celles qui sont en retard s'est creusé après que l'Union européenne eut diminué ses fonds structurels, compte tenu de son extension à 12 nouveaux pays, l'Espagne devenant un contributeur net de fonds après avoir été longtemps un bénéficiaire net.

Politique

Palais royal de Madrid

Depuis 1978, l'organisation politique de l'Espagne est régie par la constitution de la même année qui établit un régime de monarchie constitutionnelle et un État social et démocratique de droit et la pluralité des partis politiques.

Le monarque dispose de pouvoirs politiques et symboliques, définis par l'article 62 de la constitution : il est le chef de l'État et des armées, ratifie les lois, nomme le président du gouvernement, peut dissoudre le Parlement sur proposition de ce dernier. Par ailleurs (art. 56), il est le représentant de l'État espagnol dans les relations internationales, notamment vis-à-vis des liens avec le monde hispanique. L'actuel souverain est Felipe VI. Le pouvoir exécutif est néanmoins détenu par le président du gouvernement.

Le président du gouvernement (Presidente del Gobierno) (rôle comparable à celui d'un Premier ministre), est à la tête de l'exécutif pour une durée de quatre ans renouvelable. Le président du gouvernement est nommé par le roi après l'acceptation de sa candidature par le Congreso de los Diputados ; il préside le Conseil des ministres. Mariano Rajoy est, depuis le 20 décembre 2011, président du gouvernement.

Le pouvoir législatif est dévolu au Parlement (les Cortes Generales), qui constitue l'organe suprême de représentation du peuple espagnol. Il est composé d'une chambre basse, le Congrès des députés (Congreso de los Diputados), et d'une chambre haute, le Sénat (Senado). Le Congrès des députés compte 350 membres élus pour quatre ans au suffrage universel direct. Actuellement, le Sénat est constitué de 2** membres dont 208 directement élus et 56 désignés par les régions.

Le pouvoir judiciaire se compose du Conseil du Pouvoir judiciaire, organe d'administration et de supervision des juges et magistrats ainsi que du personnel exerçant une autorité juridique en Espagne ; le Tribunal suprême, qui chapeaute l'ordre juridique espagnol et juge en dernier appel pour les crimes et délits ainsi qu'en première instance pour certains crimes ou délits d'importance ; les tribunaux supérieurs de Justice, qui composent les hautes juridictions autonomes, font également partie de l'Ordre judiciaire espagnol et sont pour la communauté autonome de rattachement, l'équivalent du Tribunal suprême, ils demeurent toutefois soumis à ce dernier et leur rendus de jugements peuvent être pourvus en appel près du Tribunal suprême. Une spécificité espagnole réside dans l'existence de l'Audience nationale, sorte de tribunal "international" ne jugeant que les étrangers pour des crimes et délits à caractère international ou bien de thèmes particulier pouvant impliquer soit des États tierces, soit plusieurs Communautés, mais également des domaines d'actualité comme les actes terroristes, atteintes au bien de l'État et Communautés ou de ces représentants.

Le Tribunal constitutionnel n'entre pas dans l'ordre judiciaire et n'a que pour rôle, la défense de l'ordre constitutionnel et l'application de la Constitution et de vérification, validation ou suspension de toutes normes de l'État ou des Communautés contraires à cette dernière. Il est aussi juge du bon déroulement des élections et des résultats.

Communautés autonomes Habitants (2000) Habitants (2005) Andalousie 7 340 052 7 849 799 Aragon 1 189 909 1 269 027 Asturies 1 076 567 1 076 635 Îles Baléares 845 630 983 131 Îles Canaries 1 716 276 1 968 280 Cantabrie 531 159 562 309 Castille-La Manche 1 734 261 1 894 667 Castille-et-León 2 479 118 2 510 849 Catalogne 6 261 999 6 995 206 Communauté valencienne 4 120 729 4 692 449 Estrémadure 1 069 420 1 083 879 Galice 2 731 900 2 762 198 Madrid 5 205 408 5 9** 143 Région de Murcie 1 149 329 1 335 792 Navarre 543 757 593 472 Pays basque 2 098 596 2 124 846 La Rioja 2** 178 301 084 Villes autonomes Ceuta 75 241 75 276 Melilla 66 263 ** 488

Les élections se déroulent normalement tous les 4 ans. Les dernières élections générales eurent lieu en novembre 2011.

Depuis la transition démocratique, un bipartisme s'est mis en place entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (Partido Socialista Obrero Español) ou PSOE (centre gauche, social-démocrate), au pouvoir de 1982 à 1996 avec Felipe González et de 2004 à 2011 avec José Luis Rodríguez Zapatero ; le Parti populaire (Partido Popular) ou PP (centre droit, conservateur et libéral sur le plan économique), au pouvoir de 1996 à 2004 avec José María Aznar et depuis 2011 avec Mariano Rajoy. Une coalition de gauche, Gauche unie (Izquierda Unida) ou IU (gauche communiste, anticapitaliste et écosocialiste), s'est également régulièrement imposée comme la troisième force du pays depuis sa fondation en 1986.

Plusieurs partis ou coalitions autonomistes, nationalistes ou indépendantistes ont pu influer sur la scène politique espagnole en raison de leur poids régional : la fédération Convergence et Union (Convergència i Unió en catalan) ou CiU (centre et centre droit catalaniste, progressiste, libéral et démocrate chrétien), au pouvoir en Catalogne de 1980 à 2003 avec Jordi Pujol et depuis 2010 avec Artur Mas ; la Gauche républicaine de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya) ou ERC (gauche indépendantiste, catalaniste, sociale-démocrate et républicaine), la deuxième force politique de Catalogne depuis 2012 ; l'Initiative pour la Catalogne Verts (Iniciativa per Catalunya Verds en catalan) ou ICV (gauche catalaniste, fédéraliste, néo-communiste, écosocialiste, anticapitaliste et républicaine), ponctuellement associé au niveau national à la Gauche unie ou plus récemment à Podemos ; le Parti nationaliste basque (Euzko Alderdi Jeltzalea en basque, Partido Nacionalista Vasco en espagnol) ou EAJ-PNV (centre, abertzale, fédéraliste et démocrate), au pouvoir au Pays basque de 1980 à 2009 avec Carlos Garaikoetxea Urriza, José Antonio Ardanza Garro puis Juan José Ibarretxe et depuis 2012 avec Iñigo Urkullu ; la coalition Amaiur (gauche abertzale) fondée en 2011 ; le Bloc nationaliste galicien (Bloque Nacionalista Galego en galicien) ou BNG (gauche galléguiste, nationaliste, socialiste démocratique et social-démocrate), qui a participé au gouvernement de la Galice en alliance avec le Parti des socialistes de Galice-PSOE de 1987 à 1990 et de 2005 à 2009 ; la Coalition canarienne (Coalición Canaria en espagnol) ou CC (centre et centre droit, nationaliste et libéral), au pouvoir aux îles Canaries depuis 1993 avec Manuel Hermoso, Román Rodríguez Rodríguez, Adán Martín puis Paulino Rivero, allié avec le PP de 1995 à 2005 et de 2007 à 2010 puis avec le PSOE depuis 2011 ; la Coalition engagement (Coalició Compromís en catalan valencien) ou tout simplement Compromís (coalition de gauche valencianiste, progressiste et écologiste, qui participe au gouvernement de la Communauté valencienne en alliance avec le PSOE depuis 2015 ; le Forum des Asturies (Foro Asturias en espagnol et Foru Asturies en asturien, centre et centre droit, autonomiste, progressiste et réformiste), au pouvoir dans la Principauté des Asturies de 2011 à 2012 avec Francisco Álvarez-Cascos ; le Parti aragonais (Partido Aragonés en espagnol et Partito Aragonés en aragonais) ou PAR (centre droit, nationaliste, fédéraliste et régionaliste), au pouvoir en Aragon de 1987 à 1993 avec Hipólito Gómez de las Roces puis Emilio Eiroa et en coalition avec l'Alliance populaire devenue en 1989 le PP, puis participe au gouvernement de l'Aragon en étant allié au PP de 1995 à 1999 puis avec le PSOE de 1999 à 2011 ; l'Union aragonaisiste (Chunta Aragonesista en aragonais) ou CHA (gauche nationaliste, fédéraliste, écosocialiste et sociale-démocrate), ponctuellement alliée au plan national avec la Gauche unie ; l'Union du peuple navarrais (Unión del Pueblo Navarro en espagnol) ou UPN (centre droit régionaliste, fédéraliste, navarriste, conservateur, démocrate chrétien et libéral), qui était affilié nationalement au PP jusqu'en 2008, au pouvoir dans la Communauté forale de Navarre de 1979 à 1980 puis en 1984 avec Jaime Ignacio del Burgo, de 1991 à 1995 avec Juan Cruz Alli puis depuis 1996 avec Miguel Sanz puis Yolanda Barcina, en coalition avec le PSOE depuis 2011.

Depuis le déclenchement de la crise économique et sociale en 2008, des mouvements citoyens ont remis en question l'équilibre du bipartisme. Tout particulièrement, deux nouveaux mouvements politiques ont connu une ascension électorale rapide dans les années 2010 sur la base d'un discours critique à l'égard des partis traditionnels et en appelant à renouveler la façon de faire de la politique en s'appuyant sur une démocratie dite citoyenne, participative ou directe : les Citoyens - Parti de la Citoyenneté (Ciutadans – Partit de la Ciutadania en catalan et Ciudadanos – Partido de la Ciudadanía en espagnol) ou C's (centre droit constitutionnaliste, antinationaliste, progressiste et social-libéral) ; le collectif Podemos, né du mouvement des Indignés (gauche radicale, populiste, eurosceptique, anticapitaliste et non violent), qui a obtenu ou soutenu, en association avec la Gauche unie et d'autres associations militantes, l'élection de Manuela Carmena et d'Ada Colau aux mairies respectivement de Madrid et de Barcelone en 2015.

L'Espagne est membre de l'OTAN et de l'Union européenne.

Géographie

Géographie physique

Localisation et topographie

Relief de l'Espagne
Relief de l'Espagne

Frontières de l'Espagne Pays Longueur Portugal 1 214 km France 623 km Andorre 65 km Maroc 15,9 km Gibraltar 1,25 km

Située en Europe de l’Ouest, l'Espagne occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique, qu'elle partage avec le Portugal.

En dehors de la péninsule, le royaume comprend aussi deux archipels (celui des îles Canaries dans l'océan Atlantique et celui des îles Baléares dans la mer Méditerranée), deux villes (Ceuta et Melilla) et quelques îles et îlots au nord du Maroc, comme les îles Chafarinas, Peñón de Alhucemas, Peñón de Vélez de la Gomera ou l'îlot Persil. Par ailleurs, l'Espagne revendique la souveraineté sur le rocher de Gibraltar.

L'îlot d'Alboran, dans la Méditerranée de l'ouest, appartient également à l'Espagne.

L'Espagne est le quatrième plus grand pays d'Europe, après la Russie, l'Ukraine et la France, et le deuxième de l'Union européenne.

Les limites physiques de l'Espagne sont les suivantes : à l'ouest, le Portugal et l'océan Atlantique ; à l'est, la mer Méditerranée ; au sud, le détroit de Gibraltar, qui la sépare de l'Afrique (Maroc); au nord, les Pyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec la France, Andorre et le golfe de Gascogne.

Les principaux systèmes montagneux sont les Pyrénées, le système ibérique, la cordillère Cantabrique, le système central et les cordillères Bétiques.

Plusieurs fleuves traversent l'Espagne dont le Duero, l'Èbre, le Tage, le Guadalquivir, le Guadiana, le Jucar et le Segura ; son relief en nombreux plateaux lui donne beaucoup de fleuves côtiers dont la Bidassoa.

Climat

BWh: Climat désertique chaud

BWk: Climat désertique froid

BSh: Climat semi-aride chaud

BSk: Climat semi-aride froid

Csa: Climat méditerranéen subtropical

Csb: Climat méditerranéen tempéré

Cfa: Climat subtropical humide

Cfb: Climat océanique tempéré

Cfc: Climat océanique subarctique

Dsa: Climat continental tempéré avec des étés chauds et secs

Dsb: Climat continental tempéré avec des étés doux et secs

Dsc: Climat continental froid avec des étés frais et secs

Dsd: Climat subarctique avec des étés secs

Dfa: Climat continental humide avec des étés chauds

Dfb: Climat continental humide avec des étés doux

Dfc: Climat subarctique humide avec des étés frais

Dfd: Climat subarctique humide avec des étés froids

ET: Climat montagnard

EF: Climat polaire

Il existe trois grandes zones climatiques :

Le climat méditerranéen : caractérisé par un été sec et chaud. Selon la classification de Köppen, il est dominant dans la péninsule, avec deux grandes nuances : le climat méditerranéen type (climat Csa), présent dans la partie sud et dans le nord-ouest du pays, avec des étés moins caniculaires du fait de la proximité de l'océan ou de l'altitude(climat Csb).

Le climat semi-aride (Bsk) : il est localisé dans un quart sud-est du pays (notamment dans la région de Murcie) mais aussi autour de Valladolid. Contrairement au climat méditerranéen, la saison sèche s'étend au-delà de l'été.

Le climat océanique : températures d'hiver et d'été pondérées par l'océan et épisodes de sécheresse moins accentués et moins réguliers que dans le reste de la péninsule (épisodes pluvieux en automne et en hiver). Le climat océanique-type est quasi-absent d'Espagne. Dans certains secteurs d'altitude en Galice et sur les côtes asturiennes et basques, on a essentiellement la nuance aquitaine, qui diffère du climat océanique type par les chaleurs d'été plus importantes et plus orageuses que dans le nord-ouest de l'Europe — température moyenne de juillet de 21° à Santander contre 16° à Brest ou à Liverpool.

Mis à part certains secteurs humides de montagne, les précipitations sont faibles et le manque d'eau est un problème dans une grande partie de l'Espagne. Les incendies de forêts sont un problème pour toutes les forêts de la péninsule.

Environnement

Géographie humaine

Démographie

Distribution de la population espagnole en 2005
Distribution de la population espagnole en 2005

L'Espagne comptait 40 499 799 habitants au 1 janvier 2000 et 45 116 000 habitants au 1 janvier 2007. En 2014, 46 4** 053 personnes peuplent l'Espagne. La densité de population, de 87,41 hab/km², est inférieure à celle de la majorité des autres pays de l'Europe de l'Ouest et sa distribution à travers le territoire national est très irrégulière. Les aires plus densément peuplées se concentrent sur la côte et aux alentours de Madrid, tandis que le reste de l'intérieur se trouve très faiblement occupé.

La population espagnole a augmenté fortement depuis la fin des années 1980 grâce à l'arrivée de plus de trois millions d'immigrants. Entre 2000 et 2005, l'Espagne a connu le plus grand taux d'immigration du monde, en provenance principalement d'Amérique latine, d'Europe de l'Est et du Maroc. Entre 2001 et 2006, le pays a accueilli une moyenne de 600 000 personnes par an. En 2006, 5 millions de personnes, soit 11 % de la population espagnole, étaient de nationalité étrangère.

Langues

D'un point de vue institutionnel, la langue officielle de l'Espagne est l'espagnol ou castillan mais d'autres langues coexistent avec des statuts différents. Le castillan a le statut de langue officielle dans toute l'Espagne. Dans certaines régions, certaines langues ont un statut de coofficialité avec le castillan. En 2014 un sondage indique que seuls 55 % des Espagnols ont le castillan pour langue maternelle.

Le statut des langues d'Espagne est présenté de façon globale dans l'article 3 de la constitution espagnole, mais les questions liées aux langues propres (qualification, délimitation, normalisation, enseignement etc.) ont été en grande partie laissées à la discrétion des statuts d'autonomie de chaque région.

Administration territoriale de l’Espagne

L'Espagne comporte un État central et trois niveaux d'administration locale :

17 communautés autonomes (Comunidad autónoma) ;

50 provinces (provincia) ;

8 112 municipalités (municipio).

Principales agglomérations

Cuatro torres business area, Madrid.

Paseo de la Castellana, Madrid.
Paseo de la Castellana, Madrid.

Les plus grandes agglomérations sont (chiffres 2007) :

Madrid : 5 900 000 habitants

Barcelone : 4 856 579

Valence : 1 7** 970

Séville : 1 417 098

Malaga : 1 104 074

Bilbao : 946 000

Asturies : 910 199 (Gijón 380 000, Oviedo 220 000, Avilés 85 000, Mieres et Langreo)

Alicante-Elche : 741 215 (Alicante 340 000, Elche 290 000)

Baie de Cadix : 688 076 (Cadix 125 000, Jerez 210 000)

Saragosse : 683 763

Las Palmas de Gran Canaria : 656 903

Murcie : 633 272

Grand Hotel Bali, Benidorm
Grand Hotel Bali, Benidorm

Économie

Restée longtemps un pays agricole, l’Espagne a connu d’importantes mutations socio-économiques dans le dernier quart du XX siècle. Elle possède aujourd’hui une économie diversifiée, grâce notamment à la croissance rapide de l’industrie depuis les années cinquante et à l’essor du tourisme. Entre 1995 et 2001, les emplois industriels ont augmenté de 38 %. À partir de **, une série de plans de développement a contribué à l’expansion économique du pays. Le développement des industries métallurgique et textile, de la construction navale et de l’extraction minière a été privilégié. L’Espagne est devenue en moins de vingt ans une grande puissance industrielle et agricole. Le tourisme est aussi très important, représentant 5 % du produit intérieur brut. Le pays reste toutefois dépendant de la construction de logements.

L'État-providence est peu développé en Espagne : le pays possède un taux de prélèvements obligatoires très bas (37 % du PIB) et les dépenses sociales parmi les plus faibles de la zone euro (20,3 % du PIB).

L'Espagne connaît actuellement une grave crise. Celle-ci a d'abord commencé avec une crise de la construction dû à l'effondrement des prix, puis la crise économique mondiale de 2008 a encore aggravé la situation. Cette crise se caractérise par une très forte montée du chômage, qui touche désormais plus de 26 % de la population active au deuxième trimestre 2012, contre environ 8 % un an auparavant. Le taux de chômage espagnol est désormais le plus élevé de l'Union européenne après celui de la Lettonie. Cette crise créée une fracture sociale en Espagne qui s'est propagée dans le reste du monde avec entre autres le mouvement des Indignés

Culture

Le Cabo Menor, baigné par les eaux de la mer Cantabrique, et, au fond, la ville de Santander, capitale de la Cantabrie.

Le pont du Kursaal, à Saint-Sébastien, capitale de la province basque du Guipuscoa et grande ville touristique.

La palmeraie d'Elche, patrimoine mondial de l'Unesco.

Aqueduc de Ségovie vu en contre plongée.

Puerta del Sol, Madrid. Statue de l'ours et l'arbousier par le sculpteur Antonio Navarro Santafe.

Maison suspendue (XV siècle) dans la province de Cuenca.

Cathédrale de Cuenca.

Place d'Espagne, Séville.

Environ 70 % des Espagnols se disent catholiques et 25 % sans religion.

Parmi les éléments les plus connus de la culture populaire espagnole, on peut citer, notamment, le flamenco, typique du sud du pays et plus particulièrement de l'Andalousie, et une pratique parfois controversée, la tauromachie.

Le français fut pendant une longue période la première langue étrangère d’Espagne. D'après une étude d'Eurostat de 2013, l'anglais est la langue étrangère la plus maîtrisée par les Espagnols, le français étant en deuxième position.

Fêtes et jours fériés Date Nom français Nom local Remarque 1 janvier Jour de l'an Año Nuevo Fête de la nouvelle année 6 janvier Épiphanie Epifanía Fête des Rois mages 19 mars Saint Joseph San José Sauf en Andalousie, Baléares, îles Canaries, Communauté valencienne, Catalogne et La Rioja Jeudi saint Jueves Santo Sauf en Catalogne et dans la Communauté valencienne Vendredi saint Viernes Santo 1 mai Fête du Travail Día del Trabajo 2 mai Deux mai Dos de mayo Soulèvement contre l'occupation française à Madrid (ne se fête qu'à Madrid) 25 juillet Jacques le Majeur Santiago Apóstol Sauf en Andalousie, Aragon, Catalogne, Ceuta, Melilla et Navarre. 15 août Assomption Asunción 12 octobre Jour de l'hispanité Día de la Hispanidad Fête nationale 1 novembre Toussaint Día de Todos los Santos 6 décembre Jour de la Constitution Día de la Constitución 8 décembre Immaculée Conception Inmaculada Concepción 25 décembre Noël Navidad

La langue officielle de l'Espagne est le castillan. Cependant, cette langue n'est pas la seule qui soit usitée, certaines communautés autonomes ont leur propre langue officielle à côté de l'espagnol ; en voici la liste :

Catalogne : catalan et occitan (dans sa variante aranaise)

Valence : valencien (appellation locale du catalan)

Îles Baléares : catalan

Galice : galicien

Pays basque et une partie de la Navarre : basque

Éducation

Le système éducatif espagnol se caractérise par deux spécificités majeures : sa forte décentralisation, due à l'organisation administrative du pays, et la part importante de l'enseignement privé confessionnel.

Sport

Le sport en Espagne a été dominé par le football dans la seconde moitié du XX siècle. Les autres activités sportives populaires sont le basket-ball, le tennis, le cyclisme, le handball, la course de motos, la Formule 1, la natation, le golf et le ski. L'Espagne a aussi organisé de nombreux événements internationaux comme les Jeux olympiques d'été de 1992 à Barcelone et la Coupe du monde de football 1982.

Codes

L'Espagne a pour codes :

E, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,

EC, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,

ES, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2,

.es, selon la liste des Internet TLD (Top level domain),

ESP, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,

ESP, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3,

ESP selon la liste des codes pays du CIO,

GC, GE & LE, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports,

SP, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2,

中文百科

西班牙王国(西班牙语:Reino de España),通称西班牙(España;古籍译为日斯巴尼亚或以西巴尼亚),是位于欧洲西南部的君主立宪制国家,与葡萄牙同处于伊比利亚半岛,东北部与法国及安道尔接壤,国土面积则占伊比利亚半岛的五分之四。其领土还包括地中海中的巴利阿里群岛、大西洋的加那利群岛、以及在非洲北部的休达和梅利利亚。首都兼最大都市为马德里。

由于位处欧洲与非洲的交界,西班牙自史前时代以来就一直受许多外来影响,中世纪时有多国并立,至15世纪始创建单一国家,在近代史上是影响其他地区文化的重要发源地。其全球帝国兴盛时给世界带来的影响是,现今全球有5亿人口使用西班牙语,使西班牙语成为世界上总使用人数第三多,母语人数第二多的语言。

历史

梅里达 (西班牙) 西班牙历史开始于伊比利亚史前期,其间经历了全球帝国——西班牙帝国兴衰,如今为主权独立的君主立宪制国家,欧盟成员国。 现代人类在大约三万五千年前即已经进入伊比利亚半岛。在其后数千年里,又有数波入侵者和殖民者纷至沓来,其中包括凯尔特人、腓尼基人、希腊人、迦太基人、罗马人和西哥德人。公元711年,柏柏尔人和阿拉伯人的军队(西班牙人统称他们为摩尔人)入侵,并征服了几乎整个伊比利亚半岛。在接下来七百五十年里,独立的穆斯林国家相继创建,而穆斯林控制的区域被称为阿尔-安达卢斯。同时,北方弱小的基督教国家在宗教势力支持下展开对半岛漫长的收复运动,史称收复失地运动。随着1492年格拉纳达的陷落,该运动宣告落幕。 1492年,在卡斯蒂利亚王国和阿拉贡王国联合的基础上成立了西班牙王国。同年,克里斯托弗·哥伦布首次扬帆出海寻找新大陆,揭开了西班牙帝国兴盛的序幕。著名的异端裁判所也在这时创建,大批不愿改宗基督(天主教)的犹太人和穆斯林被驱逐出国。 在接下来三个世纪里,西班牙成为全球最重要殖民国家。它是文艺复兴时期欧洲最强大的国家,同时也是16世纪和17世纪大部分时间里最重要的全球力量。西班牙文学和艺术、各种学术研究和哲学,都在这时繁盛起来。西班牙在美洲创建幅员广阔的帝国,从加利福尼亚延伸至巴塔哥尼亚,此外还包括西太平洋上多个殖民地。在殖民地源源不断的财富支持下,西班牙卷入欧洲多次宗教战争和政治阴谋中,在这期间,它取得但是最后又失去了广濶的领土,包括:部分尼德兰、意大利、法国和德意志,并先后与法国、英国和瑞典爆发了战争。值得一提的是,它还在地中海、北非和土耳其帝国进行了数场战争。西班牙的欧洲战争换来经济上的重大损失;在17世纪的下半叶,哈布斯堡皇室腐败的统治最终导致了帝国的衰落。衰败以西班牙王位继承战争为标志,这场战争最终使西班牙从欧洲的领导地位上滑落,但它仍然是个占据优势的殖民国家。 17世纪,西班牙新的王朝——波旁王朝创建,该王朝的统治者曾努力的复兴该国家,并取得了一些成功,这种成功在对美国独立战争的介入中达到了顶峰。但在18世纪末,局势又开始逆转。18世纪和19世纪之交的法国大革命和拿破仑战争在全欧洲引起了混乱,法国最终占据了欧洲大陆包括西班牙的大部分区域。这又引发了独立战争,这场战争最终拖垮了国家,造成的政权空缺又引起了西班牙美洲大陆殖民地的相继独立。战争之后,西班牙在代表自由主义、保守主义和其他派别的政党的相互纠缠中变得软弱不堪,各政党都没有足够的力量组成长期的政权以有效的解决国内的问题。民族主义运动在老帝国最后的殖民地(古巴和菲律宾)中出现,导致西班牙和美国发生了为时甚短的战争,结果在19世纪末,西班牙失去了其最后几块殖民地。 20世纪初,西班牙的政局越来越动荡,1936年爆发了血腥的内战。内战最后以弗朗西斯科·佛朗哥领导的民族主义**登台而告终结,他控制着西班牙政府到1975年。西班牙在二战中是中立国,不过许多西班牙志愿者都出现在了战争双方的阵营当中。战后时期国内局势相对稳定(但是还发生了注目的巴斯克独立运动),在60年代和70年代经历了经济的快速增长。1975年,佛朗哥去世,由胡安·卡洛斯王子带领的波旁王室回到国内。尽管国内的紧张局势仍然存在(如穆斯林移民问题和巴斯克地区问题),但是现代西班牙显示了在受欢迎的胡安·卡洛斯国王领导下、作为君主立宪制国家的健康、现代、**的发展趋向,是欧洲生活水平提高快速的地区。西班牙是欧盟成员国,并举办了1982年FIFA世界杯及1992年夏季奥运会。

地理

温带地中海型气候:西班牙东部与南部多属**带气候,春、秋皆为雨季,夏季温度令人感到舒适。 高温纪录:梅西亚47.2℃,马拉加44.2℃,华伦西亚42.5℃,阿利坎特41.4℃,马略卡40.6℃,巴塞罗那39.8℃。 低温纪录:加隆拿−13.0℃,巴塞罗那−10.0℃,华伦西亚−7.2℃,穆尔西亚−6.0℃,阿利坎特−4.6℃,马拉加−3.8℃。

内陆的温带大陆性气候:西班牙北部地区拥有寒冷的冬季(通常会降雪)及炎热的夏季。 高温纪录:塞维利亚47.0℃,科尔多瓦46.6℃,巴达霍斯45.0℃,阿尔巴塞特与萨拉戈萨42.6℃,马德里42.2℃,布尔戈斯41.8℃,巴利亚多利德40.2℃。 低温纪录:阿尔巴塞特−24.0℃,布尔戈斯−22.0℃,萨拉曼卡−20.0℃,特鲁埃尔−19.0℃,马德里−14.8℃,塞维利亚−5.5℃。

北大西洋沿海气候的温带海洋性气候:夏季气候和暖,降雨量主要集中在冬季。 高温纪录:毕尔包42.0℃,拉科鲁尼亚37.6℃,希洪36.4℃。 低温纪录:毕尔包−8.6℃,奥维多−6.0℃,希洪与拉科鲁尼亚 −4.8℃。

加纳利群岛:温带地中海型气候,全年气温通常在18℃与24℃之间。 高温纪录:特内里费42.6℃。 低温纪录:特内里费8.1℃。

领土纠纷

西班牙地图 西班牙声称拥有主权的地区 西班牙政府要求英国交还西班牙南部一个面积极小的半岛直布罗陀。1704年,英国在西班牙王位继承战争中征服了直布罗陀。由于战争失利,西班牙遂于1713年签订的《乌得勒支和约》中将直布罗陀永远割让予英国。战后多年来,直布罗陀的人民一直希望继续接受英国统治,并在多次公投中以绝对多票支持英国的统治。联合国于方案(2231(XXI)及2353(XXII)中要求英国及西班牙就直布罗陀问题达成协议以结束殖民状态。西班牙政府宣称联合国的解决方案凌驾于《乌德勒支条约》之上,因此作出了收回领土的要求。除统治权问题外,疆界划分亦令两国争议不断。目前联合国承认直布罗陀为非自治领土。 其他国家声称在西班牙拥有主权的地区 摩洛哥声称拥有非洲北部的休达、梅利利亚及无人居住地区戈梅拉岛、胡塞马群岛、舍法林群岛及佩雷希尔岛等岛屿。摩洛哥指上述地区是由西班牙于摩洛哥无法自我保护时夺去,在此之前摩洛哥未与西班牙签定任何条约割让该等土地。西班牙则称上述土地乃在回教势力入侵,即公元711年前西班牙王国的一部分。西班牙亦指摩洛哥只为地理原因要求得到该批土地。埃及对西奈半岛的主权与土耳其对伊斯坦堡的拥有权常被视为西班牙主张的支持论点。 葡萄牙从未认可西班牙于奥利宾沙的主权,原因是1815年的维也纳会议规定西班牙需将该土地还予葡萄牙,西班牙则指维也纳会议决策的先决条件是要维持巴达荷斯条约的完整。 马德里太阳门 马德里太阳门 加泰隆尼亚独立运动 加泰隆尼亚独立运动(加泰罗尼亚语:Independentisme català)是境内的独立运动,其目标是将加泰隆尼亚语地区(主要位于西班牙境内)独立成为主权国家。今日相对于西班牙其他地区,加泰隆尼亚在文化发展上更独立自主。作为当地第一母语的加泰隆尼亚语,与西班牙语同为西班牙的官方语言,两者虽然同是属于印欧语系拉丁语族,却有明显的差异。加泰隆尼亚是西班牙国内经济比较发达、独立意识也是比较鲜明的地区,多数人认为其他地区在免费分享他们的经济成果。2014年9月11日,数十万人在加泰隆尼亚自治区首府巴塞隆纳游行,要求举行独立公投。 2014年11月9日加泰隆尼亚举办无法律效力的独立公投,共有两百二十万人**投票(投票率约40%)。其中,80.7%赞成完全脱离西班牙独立,11.1%赞成与西班牙组成联邦,4.6%赞成维持统一。西班牙政府表示,公投违法。宪法法院在9月29日做出裁决说,宪法法院将审查这项公投的合法性,这事实上等于是技术性阻止和搁置了公投计划直到永远。

经济

西班牙11百万瓦的PS10太阳能发电塔 西班牙在世界范围内属于已开发的工业国,属于东扩前的旧已开发欧盟内部较贫穷的国家。不过和东欧的欧盟新成员,如匈牙利、波兰、罗马尼亚等,以及日本、亚洲“四小龙”以外的大部分亚洲国家相比,西班牙更富裕先进,2011年人均国内生产毛额大约在32,000多美元,属于世界上高度发展的欧洲先进工业国家之列。 工业 西班牙的制造业发达。西班牙是世界造船国,也是汽车生产大国,但仅拥有少量的民族品牌。西班牙比较广为人知的轿车品牌是西亚特。 著名皮具及时装品牌罗威于1846年在西班牙首都马德里创立。平价时装品牌飒拉(Zara),全球70多个国家拥有超过3100家分店,为欧洲最大的时装零售商。和飒拉属于同一个集团的Massimo Dutti创办于1985年, 飒拉和Massimo Dutti都属于西班牙著名集团印地纺。 观光业 马贝拉 西班牙在欧洲和世界上是非常著名的旅游胜地,有着很舒适的地中海气候并且阳光充足,是很多旅行者的度假天堂。在2010年西班牙的观光人口数量达到了5千3百万,排到在全世界第四位,仅次于第一位的法国、第二位的美国和第三位的中国。在2010年观光业在西班牙国家的国内生产总值占89%,并且在观光业上的年收入总值世界排名第二位,仅次于美国。世界经济论坛(WEF)每两年公布一次《全球旅游与观光竞争力报告》,2015年西班牙首次登上「全球最具旅游竞争力」国家的冠军宝座,更是专家认为对观光客最友善的国家。 失业率 西班牙近年来的经济改革效果卓越,不过失业率持续高企。根据统计,到2013年3月底,西班牙共有620万人失业,失业率高达27.2%,为近19年来最高,也是17个欧元区国家中最高失业率。 社会福利 西班牙实行12年免费教育,大专院校众多,一方面因为国家设立奖学金令一般大众的后代就学普及,另一方面为了接受大量的外籍学生。社会福民接受教育的权利,贫困户和低收入户的儿女上学完全免费。 西班牙的医疗费用在一般的情况下完全免费,例如西班牙公民或者是持有西班牙本地合法有效证件并有合法工作(留学生签证不包括在内)的人都可以免费享受医疗保险,包括他们的子女。购买药物的时候政府会与病人共同承担药费。 在多人口家庭(指的是一家人里面人数多于5个人,也就是说父母算2个人在加上3个孩子)国家会给予一定的帮助和补助。比如像普通家庭一样的免费教育以外,到了大学普通家庭还是要交一小部分的学费(西班牙称作注册费),然后多人口家庭就可以享用到独特的价格。 货币 西班牙使用欧元;欧元面世前使用比塞塔,硬币面额有1、5、25、100和500比塞塔,纸钞面值有200、500、1000、2000、5000、10000比塞塔。欧元对比塞塔的兑换率为1:166.386。

交通运输

水运 西班牙内河不利航行,海运却很发达,与世界各大港口之间,都有忙碌的货运。11个海港年货运量都在1000万吨以上,阿尔赫西拉斯吞吐量4000多万吨。阿尔赫西拉斯也是西班牙最重要的客运港,每年数以百万计的旅客从这里乘船,越过直布罗陀海峡,前往非洲。 航空 西班牙的航空事业非常发达。共有民航机场47个,26个为国际机场。15个机场的客运量在200万人次以上。马德里巴拉哈斯机场每年客运量3000多万人次。巴塞罗那和马略卡岛上的帕尔马机场及马德里机场并列为全国三大机场。西班牙不仅国际航线密集,国内航班也很频繁。马德里到巴塞罗那每半小时就有一航班,便捷的航空有力地促进了旅游业。 铁路 西班牙的铁路主要为宽轨线路,由国营铁道网公司(RENFE)运营。1992年,马德里到塞维利亚之间的高速铁路投入运行。2008年马德里和巴塞罗那之间也开通了高速铁路。目前过速铁路1636.2千米,普通铁路17074千米,客运量50亿人次,货运3090万吨。 公路 2005年,西班牙公路总长16.56万千米,高速公路和快速国道约9000千米。公路网覆盖全国,客运量13.08亿人次,货运能力6956万吨,货运车辆530万辆。

政治

西班牙是君主立宪制政体,有世袭的君主和两院。国王为国家元首和三军统帅。众议院和参议院两院掌握立法权。首相领导的政府行使行政权。首相由多数党提名,并由国王任命。

行政区域

安达卢西亚

阿拉贡自治区

阿斯图里亚斯

巴利阿里群岛

巴斯克自治区

加那利群岛

坎塔布里亚

卡斯蒂利亚-拉曼恰

卡斯蒂利亚-莱昂

加泰罗尼亚

埃斯特雷马杜拉

加利西亚自治区

马德里自治区

穆尔西亚自治区

纳瓦拉

拉里奥哈

瓦伦西亚自治区

语言

西班牙语(又称卡斯蒂里亚语),通行于西班牙全国各地。

加泰罗尼亚语(又称巴伦西亚语),用于加泰罗尼亚,瓦伦西亚,和巴利阿里群岛。

巴斯克语,用于巴斯克地区。

加利西亚语,用于加利西亚地区。

文化

西班牙的人口密度分布图 除了为音乐世界的庞大贡献(弗拉明戈舞和吉他),西班牙各地拥有五花八门的文化表现如塞尔特传统与举世有名的料理与建筑。曾经一致地受欢迎的斗牛却目前在于辩论的地位。西班牙民风被当作奔放热情。 在2005年7月3日,西班牙成为全球第三个将同性婚姻合法化的国家。 人口最多的城市群 西班牙大城市排名 Instituto Nacional de Estadística (INE) 排名 城市名称 自治区 人口 排名 城市名称 自治区 人口 马德里 巴赛隆纳 1 马德里 马德里 3,233,527 11 阿利坎特 瓦伦西亚 334,678 瓦伦西亚 塞维亚 2 巴赛隆纳 加泰隆尼亚 1,620,943 12 科尔多瓦 安达卢西亚 328,841 3 瓦伦西亚 瓦伦西亚 797,028 13 瓦拉多利德 卡斯提亚-雷昂 311,501 4 塞维亚 安达鲁西亚 702,355 14 维戈 加利西亚 297,733 5 萨拉戈萨 阿拉贡 679,624 15 希洪 阿斯图里亚斯 277,554 6 马拉加 安达鲁西亚 567,433 16 科尔韦拉德略夫雷加特 加泰隆尼亚 257,057 7 莫夕亚 莫夕亚 441,354 17 拉科鲁尼亚 加利西亚 246,146 8 帕尔马 巴利亚利群岛 407,**8 18 维多利亚 (西班牙) 巴斯克 242,223 9 拉斯帕尔马斯 加那利群岛 382,296 19 格拉纳达 安达卢西亚 239,017 10 毕尔包 巴斯克 351,629 20 埃尔切 瓦伦西亚 230,587

教育

萨拉曼卡大学 一般说来,西班牙的教育是五育均衡的。西班牙是由17个自治区组成的王国,每个自治区是独立的,所以全国没有统一的各学科计划和大纲,有意思的是,西班牙政府严格规定了各科的教时。 西班牙的老师有权根据学校的条件、学生的水平、当地的特点,决定他的教学内容和教学方法。这种没有统一大纲,只有规定时数的做法,既保证了各科教学的时间,又让各科的教学提供了创造的空间。 在西班牙1992年颁布的规定里,学校规定义务教育下,每班学生不得多于25人,而且每周总学习时数25小时,其中体育必须占3小时。 西班牙学校每周3小时的体育课,根据学校地理环境的差别,有丰富的教学内容,舞蹈、足球、篮球、排球、艺术体操、体操、田径、游泳、拳术、柔道都包括在内。 在西班牙,从上百万人口的大都市到几百人口的小山村,学校都有着现代化的体育教学设施,体操馆、健身房等,城乡学校都有。 除了正式的体育课程,西班牙学校的课外活动里,学生每学期可以选择学习一个运动项目。4年下来,学生就能学会8个运动项目。 孩子们从10岁起就进入自己喜欢的运动项目,周六参加学校所在地区组织的校际比赛。这些比赛只在周末举行,持续时间长,往往持续整个学年。 知名大学包括马德里康普顿斯大学、加泰罗尼亚理工大学、巴塞隆纳大学、巴塞隆纳自治大学、庞培法布拉大学、ESADE商学院、IE 商学院、IESE商学院。

体育

西班牙足球甲级联赛

西班牙足球乙级联赛

西班牙国王杯

西班牙超级杯

西班牙运动员列表

F1:费尔南多·阿隆索(Fernando Alonso)

魔术:西班牙的纸牌魔术闻名世界,著名的魔术师有阿图罗·阿斯卡尼奥(Arturo de Ascanio被誉为西班牙纸牌魔术之父),胡安·塔马里斯(Juan Tamariz)

治安情形

躲在小旅馆(Hostal)入口楼梯间,伺机行抢。

在街上、地铁站车厢出入口、餐厅门口等处先故意推挤。

佯装游客,手中拿着地图请问方向,或假藉协助提行李,并趁机下手窃走行李内财物。

扮成便衣警察,借故搜查。

以衣服被沾污为由,佯装提供协助。

先蓄意戳破车胎后,于协助更换时趁机下手窃走行李。

借故骚扰,使受害人分心或在地下铁出入口处用力推倒,甚至由身后紧勒受害者脖子使陷入昏迷,再由同伙下手行抢或直接持刀抢劫。

停车后注意不要在车内存放贵重物品。常常有人砸车窗,以盗取物品。

恐怖份子活动

西班牙巴斯克地区从事分离运动之恐怖组织“埃塔”(ETA)系西欧地区制造恐怖事件最活跃者之一,该组织自1959年成立以来,计杀害近2000名西国政、军、警界人士及无辜民众。该组织前后曾于1988年、1992年、1998年、2005年、2006年多次宣布停火,寻求与西国政府展开对话,嗣因不耐谈判进程缓慢,再度进行暴力攻击,以期压迫西国政府迅与之进行和谈。嗣于2011年9月5日再次以「开启**进程」为由宣布无限期停火,迄今尚无暴力活动迹象,惟西政府对该组织确否放弃采暴力措施仍持怀疑态度。

交通安全

西班牙高速铁路 当地人驾车习惯欠佳,经常超速及酒后开车。主管交通当局为减低层出不穷之车祸事件及所导致之人员伤亡,爰自2006年夏季开始实施「点数法」并加重处罚,并于高速公路(时速限制120公里)及隧道内加装控速摄影系统,目前交通情况已有改善。

中资问题

2012年10月16日,西班牙首都马德里警方进行打击洗钱和其他犯罪活动的反黑行动(代号帝王行动),大规模逮捕华人。西班牙海关、税务和国家警察组成近500人的行动队,封锁了华商聚集的马德里南部Fuenlabrada的Cobo Calleja仓库批发区。警方发出了132张搜查令,带走1000多万欧元现金(约一亿元人民币),并逮捕了58名华人和25名其他人士,其中包括浙江省政协委员中国商人高平,他旗下的西班牙国贸城,是这个批发区最大的一家。

图片展示

新城堡曼萨纳雷斯埃尔雷亚尔

普拉多博物馆

西贝莱斯广场

塞哥维亚输水道

圣地亚哥-德孔波斯特拉

科尔多瓦主教座堂

阿兰布拉宫

阿维拉

莱昂 (西班牙)

埃斯科里亚尔修道院

龙达 (西班牙)

卡塞雷斯 (西班牙)

毕尔巴鄂

兰萨罗特岛

帕尔马 (西班牙)

托莱多 (西班牙)

萨拉戈萨

昆卡 (西班牙)

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