Reliquaire du XV siècle au Musée de Mont Cassin en 2012.
Un reliquaire est un réceptacle, généralement un coffret, destiné à contenir une ou plusieurs reliques. La dévotion populaire cherchant à honorer ceux dont les restes mortels étaient préservés fit que tout un art se développa, créant des reliquaires en matériaux précieux de forme et style esthétique divers.
Les reliquaires dans le christianisme
Au sens originel du mot, un reliquaire (du latin reliquiarium) contient les reliques d'un saint.
Différentes catégories
Reliquaire du Saint-Sang, Bruges.
Arliquiera décorée par le Vecchietta (pinacothèque nationale de Sienne).
La forme la plus ancienne du reliquaire chrétien est la châsse (du latin capsa, « boîte », « coffre »), qui rappelle le cercueil primitif et contient le corps entier du saint.
Dans certaines églises comme à Rouen, on a conservé longtemps le vieux terme de fierte (du latin feretrum, « brancard » ou « civière mortuaire »).
Le terme reliquaire s'applique théoriquement à tout récipient contenant des reliques, y compris les châsses, mais en pratique on le réserve à des coffrets et boîtes de plus petite taille qui ne contiennent pas le corps entier d'un saint.
On a parfois usé du terme grec de lipsanothèque (littéralement « armoire à reliques » comme l'Arliquiera du Vecchietta), pour qualifier des meubles ou des reliquaires destinés à recevoir plusieurs reliques. Certains reliquaires portatifs destinés à l'exposition des reliques se sont appelés monstrances. D’autres, épousant la forme de l'objet qu'ils contiennent, sont qualifiés de topiques (ainsi les bustes-reliquaires et chefs-reliquaires qui contiennent généralement tout ou partie du crâne d'un saint, les bras-reliquaires, etc.).
On appelle staurothèque, au moins en milieu byzantin, un reliquaire contenant un fragment de la Vraie Croix.
Il existe enfin d'autres modes de conservation des reliques tels que leur insertion dans des regalia (sceptres, couronnes, mains de justice, etc.), ou leur usage comme talismans (dans des amulettes ou dans le fourreau des épées), qui sortent du cadre des reliquaires proprement dits.
Forme et matière
Floribeth Mora et son mari s'inclinant devant les reliquaires de Jean XXIII et Jean-Paul II, lors de leur canonisation.
Il s'agit donc de boîtes de taille et de forme variable (par exemple forme de sarcophage, caisse, capsella, stèle, couvercle à coupole, boîte, ampoule, etc.), destinées à recueillir des objets précieux et vénérés.
Les reliquaires paléochrétiens et byzantins sont principalement en pierre et marbre. La plupart des reliquaires médiévaux sont en métal, souvent argentés ou dorés. Ils peuvent être enrichis soit d’émaux, soit de pierres précieuses ou semi-précieuses.
Un hublot vitré peut laisser entrevoir la relique dans son coffret.
Plusieurs formes géométriques sont possibles : quadrangulaire, cubique, octogonale, cylindrique ou autre.
Parmi les reliquaires topiques, les chefs-reliquaires prennent la forme soit d'une tête ou d'un buste, comme le chef-reliquaire de saint Ferréol à Nexon, du milieu du XIV siècle ou celui de saint Piat à Tournai (ci-contre).
Les bras-reliquaires les pieds-reliquaires et les jambes-reliquaires revêtent la forme générale des membres qu'ils contiennent. Vous pouvez en voir un exemple à Saint-Gildas-de-Rhuys.
Les reliquaires portatifs destinés à la dévotion personnelle sont d’une grande variété de formes et de matières. Charlemagne avait ainsi une relique dans la poignée de son épée Joyeuse.
Fonctions
Les reliquaires sont destinés à conserver les restes terrestres de saints personnages ou d'autres objets qui ont été sanctifiés par leur contact en les préservant de la corruption et des souillures. Ils sont généralement en métal, au moins pour ceux contenant les reliques les plus précieuses.
Ils servent aussi à garantir l'authenticité et l'intégrité des reliques et contiennent donc, pour chaque relique, une petite bande de papier ou de parchemin qu'on appelle authentique et par laquelle une autorité ecclésiastique, le plus souvent un évêque, certifie l'origine et le caractère sacré de la relique. Une des plus fameuses collections d'authentiques est celle attachée aux reliques conservées à Chelles, près de Paris, et désormais déposée aux Archives nationales.
Ils servent à exposer les reliques à la piété des fidèles, soit dans l'église même, soit lors de procession. Au départ en effet les reliques étaient conservées sous les autels des églises (reliquaires de fondation) ; mais à partir du XII siècle on les exposa à la piété des fidèles (reliquaires de vénération), soit sur l'autel, soit sur une « tribune d'ostension », ou encore dans des reliquaires portatifs appelés monstrances. Les reliquaires portatifs étaient parfois utilisés pour être montrés aux fidèles lors de tournées destinées à collecter des fonds.
Une autre fonction du reliquaire, ou plutôt des ornements précieux du reliquaires, est de manifester la gloire et le prestige du saint dont il contient les restes, et au-delà du saint lui-même, la gloire et le prestige de la communauté qu'il protège. Comme pour objet précieux en cas de crise, le reliquaire peut être fondu. En tant qu'objets précieux, les reliquaires sont d'habitude conservés dans le Trésor des églises avec les autres pièces d'argenterie, comme les calices.
La splendeur du reliquaire a aussi pour fonction de commémorer la générosité du ou des donateurs qui en ont financé la fabrication ou l'enrichissement. C'est rarement le cas aujourd'hui, mais cela l'était encore jusqu'au début du XX siècle. Le souvenir du donateur pouvait en effet être porté sur le reliquaire soit par la représentation de son blason, ou encore celle de son saint patron, ou encore par une inscription.
Quelques exemples de reliquaires chrétiens
Chef-reliquaire de saint Baudime (St Nectaire, France)
Reliquaire de la crèche (basilique Sainte-Marie-Majeure, Rome)
Lipsanothèque de Sainte-Anastasie (Rome)
Reliquaire de la colonne de la Flagellation (Ste Praxède, Rome)
Reliquaire de Saint Louis, à la Basilique San Domenico (Bologne).
Reliquaire de Saint Étienne à Waha (Luxembourg belge).
Buste reliquaire de Saint Mauxe (Acquigny – Eure – Normandie)
Châsse de saint Thomas Becket
Bras reliquaire de Sainte Ursule. Lyon, 1509.
Les reliquaires dans les autres religions
Reliques du Bouddha Sakyamuni conservées à Mandalay, Birmanie.
Les reliquaires bouddhiques
Après la mort du Bouddha historique prit place le « Partage des reliques », dont le motif était la possession des restes échappés au bûcher funéraire de Bouddha. Un élément traditionnel de l'architecture bouddhiste, le stûpa trouve son origine dans le culte des reliques du Bouddha, dont les premiers furent conçus pour les abriter.
Les rois bouddhistes ont acquis à prix d'or et conservé dans de précieux reliquaires des reliques du Bouddha Sakyamuni et d'autres saints personnages du bouddhisme. Ainsi par exemple, une dent du Bouddha est conservée à Kandy au Sri Lanka dans un reliquaire en or massif. Dans d'autres pays asiatiques comme au Japon, au *****, en Birmanie, des reliques du Bouddha ou de Grands Maîtres disparus sont vénérées avec dévotion.
Les reliquaires islamiques
Le monde islamique, s'inspirant des pratiques du christianisme byzantin, a également utilisé des reliquaires, pour abriter des reliques chrétiennes ou d'origine plus récente, spécialement pour les poils de la barbe de Mahomet.
La plus grande collection de reliques musulmanes, et donc de reliquaires musulmans, se trouve au palais de Topkapi, à Istanbul, ancienne capitale de l'Empire ottoman, dont les sultans mirent un point d’honneur à constituer de prestigieuses collections de reliques.
Les reliquaires africains
Reliquaire kota
En Afrique la pensée religieuse traditionnelle est étroitement liée au culte des ancêtres. Des pouvoirs magiques y sont prêtés aux reliquaires.
Certains peuples – comme les Bakotas du Gabon – sont réputés pour leurs reliquaires. Différents matériaux sont utilisés, tels que le bois, le cuivre, l'os ou le fer.
Les reliquaires profanes
On appelle aussi reliquaires des coffres ou récipients analogues destinés à conserver précieusement des restes humains autres que ceux des saints, ou bien d'autres souvenirs de personnes chères ou admirées.
Reliquaire du cœur d'Anne de Bretagne, château des ducs de Bretagne, Nantes
L’usage de l’Ancien Régime, en France, était de conserver le cœur des rois à part, et le plus souvent dans une autre église que le reste de leur dépouille. Aussi a-t-on appelé reliquaires les récipients où on les conservait, par analogie avec ceux des saints.
À l’époque romantique ont fleuri des reliquaires napoléoniens, destinés à honorer le souvenir de l’Empereur.
On cite aussi comme une bizarrerie inexpliquée le reliquaire gothique en cuivre doré découvert par les héritiers de Vivant Denon (1747-1826), contenant entre autres des fragments d’os d’Héloïse et d'Abélard, une partie de la barbe d’Henri IV arrachée à sa tombe en 1793, une dent de Voltaire, poils de barbe de Napoléon Bonaparte et quantité de restes d'autres personnages historiques ; il est conservé actuellement au musée Bertrand de Châteauroux.
À la même époque on a souvent conservé dans différentes sortes de reliquaires des souvenirs familiaux ou galants, tels que, par exemple, la boucle de cheveux d'une personne chère et trop tôt disparue.
Plus récemment, parmi les artistes contemporains, on remarquera les reliquaires (dans l'esprit des paquets canopes) de Michel Bertrand.
圣物箱是存放与逝去圣人相关物品的容器,可以存有圣人的遗骸,如圣髑、衣服以及其他日常用品等。实际上圣物的权威性通常引发讨论,因此保存圣物箱的一些宗教场所也有着圣物出处相关的文献记载。圣物箱存在于基督教、佛教、印度教等宗教文化中,信徒会去放置圣物箱的教堂、寺庙朝圣祈求神明保佑。圣物箱也不仅仅存放宗教人物,如法国国王也会将自己的器官放于圣物箱内埋葬。