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词典释义:
bilingue
时间: 2023-10-06 18:59:15
TEF/TCF专四
[bilɛ̃g]

a.1. 有种语言的;用种语言的;双语的 2. 讲种语言的;会讲种语言的, 精通国语言的 — n.精通国语言的人常见用法

词典释义
a.
1. 有种语言的;用种语言的;双语的
édition bilingue 种语言的版本, 双语版
dictionnaire bilingue français-chinois法汉辞典

2. 讲种语言的;会讲种语言的, 精通国语言的
région bilingue 种语言的地区
une secrétaire bilingue 会讲种语言的女秘书

— n.
精通国语言的人

常见用法
secrétaire bilingue会种语言的秘书
être bilingue会种语言

近义、反义、派生词
助记:
bi,双+lingu语言+e

词根:
lingu 语言

联想词
multilingue 多种语言; anglophone 讲英语的; anglais 英格兰的; linguistique 语言学的,语言研究的; francophone 讲法语的; langue 语言; traductrice 翻译者; traducteur 译者,笔译者 n. m.【技】变换器; traduction 翻译; français 法国的,法国人的; maternelle 母亲的;
短语搭配

région bilingue讲两种语言的地区

édition bilingue有两种语言的版本, 双语版

dictionnaire bilingue双语词典

secrétaire bilingue会两种语言的秘书

être bilingue会两种语言

une secrétaire bilingue会讲两种语言的女秘书

vocabulaire bilingue d'informatique电脑双语词典

dictionnaire bilingue français-chinois法汉辞典

une édition bilingue, dans la langue d'origine, avec la traduction française en regard原文和法文译文对照的两种语言的版本,

原声例句

On crée alors des écoles bilingues, il devient possible de prendre une option facultative occitan au bac et l'étudier à l'université.

双语学校应运而生,在中学毕业会考中可以选择奥克语,并在大学中学习奥克语。

[德法文化大不同]

Des villes comme Toulouse, introduisent les panneaux de rues sont bilingues et on annonce les stations de métro en occitan.

有些城市,如在图卢兹,路标是双语的,地铁站的广播也是奥克语。

[德法文化大不同]

Donc en réalité, je ne pense pas être bilingue en anglais.

所以实际上,我不认为我会英语。

[Madame à Paname]

Je suis sûr qu’elle sera vite bilingue, ou plus encore.

我肯定她很快就会双语,或者更多的语言。

[循序渐进法语听写初级]

D’abord, vous pouvez trouver des livres bilingues avec le texte original sur une page et la traduction sur la page d’en face.

首先,你可以找到双语书籍,一页印着原版,对面那页则印着译文。

[innerFrench]

Maintenant, je travaille dans un lycée bilingue, de l'éducation nationale polonaise au nord de Varsovie.

现在我在华沙北部一所波兰教育部的双语,高中工作。

[innerFrench]

Dans cette ville du XXIe siècle, un Canadien sur deux est bilingue.

在21世纪时,这个城市中每两个加拿大人,有一个是使用双语的。

[Reflets 走遍法国 第二册 视频版]

Sur le plan de la formation professionnelle, la coopération s’élargit sans cesse, et certains lycées proposent à présent des filières bilingues débouchant sur un « Abi-bac » , reconnu dans les deux pays.

在职业培训方面,两国合作不断扩大。某些中学提供双语培训,最后考取法德两国认可、名为“Abibac”的中学会考。

[法语词汇速速成]

Suzanne, pourquoi c'était important, pour vous, de soutenir ce projet d'enseignement bilingue francophone ici, à Adélaïde ? Il y a beaucoup de bénéfice pour les enfants.

Suzanne,为什么对你来说支持这个在阿德莱德的法语双语教学项目很重要?对孩子们有很多好处。

[Destination Francophonie]

Eric, qui est Suzanne ? Suzanne, il y a quatre ans, elle était ministre de l'Education et c'est elle qui a soutenu le projet de création d'école bilingue ici, à Adelaïde.

Eric, Suzanne是谁?Suzanne四年前担任教育部长,她是支持在阿德莱德建立双语学校的项目的人。

[Destination Francophonie]

例句库

Si le recruteur poursuit la conversation en anglais, c’est tout simplement parce que le poste exige impérativement d’être bilingue.

如果面试官继续用英语,那是因为这个职位必须要掌握两种语言

Ce travail porte sur les representations metaphoriques des mots dans un dictionnaire bilingue, les representations qui sont pour les lecteurs sont tr(?)s importantes.

本论文在于研究双语词典中词汇隐喻信息的表征问题,而这些信息对于词典使用者是非常重要的,因为它们可以帮助读者更好的学习词汇的意义和用法。

Ce dossier bilingue rend la parole aux grands orateurs qui, pendant plus de deux siècles, ont remis en question la peine capitale et défendu avec ferveur la cause de l’abolition.

这份双语资料将发言权留给两个多世纪以来,质疑死刑,并满怀热情为废除事业辩护的雄辩家。

Est-on bilingue de la même façon selon que l'on apprend une seconde langue dès la naissance ou plus tardivement ?

无论学习接触第二种语言是从一出生就开始还是晚些时候才再学的,所有的双语人都是一样的吗?

Beaucoup de gens souhaitent bénéficier d'un enseignement bilingue.

许多人希望享受双语教学。

Il est bilingue,et il parle couramment ces deux langues.

他会讲两种语言,而且讲的很流利。

Le Ministère de l'éducation publique encourage la mise en place d'un enseignement culturel bilingue de qualité qui, équitablement dispensé, réponde aux besoins des enfants autochtones des deux sexes en matière d'éducation et d'apprentissage de base et favorise l'édification d'une société donnant à tous la possibilité de se développer aux plans individuel et social.

公共教育部鼓励发展公平、优质的双语跨文化教育,以满足土著儿童和青年的教育和基本学习需要,促进建设一个个人和社会有机会共同发展的社会。

Dans cette optique, la politique scolaire vise à faire en sorte que l'enseignement offert aux enfants autochtones des deux sexes soit interculturel et bilingue.

就此而言,教育政策的目标是保证向土著儿童提供跨文化的双语教育。

Parmi les principales actions menées pour favoriser l'enseignement interculturel bilingue en respectant les spécificités en jeu sur les plans théorique et opérationnel, on peut citer l'élaboration de matériels didactiques, la promotion de la formation de base et de la formation professionnelle d'enseignants bilingues, l'exécution de projets scolaires et la promotion de l'utilisation et de l'enseignement des langues autochtones dans les processus éducatifs.

旨在鼓励进行双语跨文化教育的主要活动具有理论和实践特点,包括准备教育材料,鼓励双语教师参加基础和职业培训,制定教育计划,促进在教育过程中使用和教授土著语言。

Les matériels didactiques visent à encourager des pratiques scolaires qui répondent aux besoins des enfants autochtones des deux sexes en matière d'éducation et contribuent à satisfaire leurs besoins en matière d'apprentissage de base dans l'optique de l'enseignement interculturel bilingue.

教育材料鼓励那些满足土著儿童学习需要的教育实践,通过双语跨文化方法满足他们的基本学习需要。

La formation de base et professionnelle des enseignants bilingues se conçoit comme un processus intégré, systématique et permanent qui se concrétise par la continuité et la progression des actions de formation initiale des futurs enseignants, la remise à niveau des enseignants en activité et le perfectionnement professionnel, en vue de renforcer la formation pédagogique dans l'établissement, de stimuler le travail collectif du personnel enseignant et de créer les conditions d'un échange pédagogique entre la direction et les enseignants dans le cadre de l'approche interculturelle bilingue.

双语教师的基础专业培训是一个完整、系统和持续的过程,它的实践形式包括循序渐进地对教师进行连续的初始培训,为在职教师举办进修课程,提高学术和专业水平,以此加强教师在工作场所的培训,鼓励教职员工间的合作,创造教师和校长间的教育交流条件,采取双语跨文化的方式。

L'enseignement dans d'autres langues peut être dispensé dans des établissements privés, ainsi que dans les établissements d'État et municipaux où des programmes d'éducation pour les minorités sont dispensés, c'est à dire où l'enseignement peut être bilingue.

可在私立教育机构及实施少数族裔教育方案的国家和市政教育机构即双语教育机构获得不同语言的教育。

Dans ce cas également, conformément à la pratique établie, le rapport sera publié dans une version bilingue reliée après avoir été soumis au Comité.

按照惯例,报告于提交委员会后,将以中、英文双语钉装本形式印发。

Après avoir apporté son concours aux programmes d'enseignement bilingue interculturel pendant plusieurs années, la Banque s'emploie actuellement à généraliser les enseignements tirés afin de mieux définir son rôle dans ce domaine, conformément à la stratégie sur l'enseignement qu'elle prépare actuellement.

几年来美洲开发银行一直在支持双语文化教育方案,与此同时,该机构目前正在努力系统地整理它吸取的经验,以期按照正在编制的教育战略,更好地界定美洲开发银行在该领域的潜在作用。

Cette population est essentiellement hispanophone mais souvent bilingue espagnol-anglais.

岛上居民基本上讲西班牙语,但时常使用英西双语。

Des programmes d'enseignement interculturels et bilingues ou multilingues constitueront les éléments clefs d'un système éducatif aux résultats scolaires équilibrés.

不同文化和双语或多种语言的教育方案,是产生平等的教育成果的教育制度的主要组成部分。

Au Mexique, des projets ont permis l'implantation d'associations de guérisseurs, la transmission des savoirs traditionnels par les manuels et les ouvrages de référence locaux, ainsi que l'élaboration de supports d'apprentissage bilingues illustrés par des artistes locaux pour les écoles maternelles et primaires autochtones de 20 communautés mayas.

在墨西哥,项目包括建立民俗医士协会;通过手册和地方参考书传播传统知识;为20个玛雅社区的土著学龄前学校和小学编写双语教材,由地方艺术家配插图。

Bien que les objectifs du Millénaire pour le développement n'énoncent pas les priorités de développement des peuples autochtones, ceux-ci peuvent avoir des droits propres - comme l'encouragement à l'éducation interculturelle bilingue dans l'enseignement primaire - qu'on peut promouvoir dans le contexte des objectifs du Millénaire pour le développement.

虽然千年发展目标没有确定土著民族的发展优先事项,但可能也存在一些具体的土著权利,例如在千年发展目标关于促进初级教育的框架中促进文化间双语教育。

Comme les objectifs du Millénaire pour le développement, leurs 48 indicateurs ne permettent pas un suivi ventilé des progrès accomplis par les peuples autochtones et il n'y a pas eu d'effort concerté pour les adapter aux priorités de ces peuples (par exemple les inscriptions nettes de leurs enfants à l'école primaire ni le nombre d'enfants ayant accès à un enseignement bilingue). En pratique, cela reviendrait à regrouper les grands indicateurs dans une pyramide de l'information qui, à sa base, les ventilerait et décrirait leurs relations avec les problèmes sous-jacentso.

如同千年发展目标本身一样,48个相关的指标不能够分类监测与土著民族有关的进展情况,而且也没有共同努力界定与土著民族具体优先事项有关的指标(例如,土著儿童的小学入学人数,以及获得双语教育儿童的人数(实际上,这将意味着在一个金字塔式的信息系统里提出了分类的主要指标,该系统在较低一级提供了没有分类的指标,并说明了与根本问题之间的相互关系。

L'UNICEF, l'UNESCO, le PNUD, la Banque mondiale, le FIDA et d'autres organismes devraient continuer à appuyer, en coopération avec les peuples autochtones, des programmes d'enseignement interculturels et bilingues et promouvoir en particulier le droit à l'éducation, notamment pour les enfants autochtones; il devrait être envisagé de fournir une assistance financière directe aux établissements d'enseignement autochtones.

联合国儿童基金会(儿童基金会)、教科文组织、联合国开发计划署、世界银行、国际农业发展基金及其他机构应继续同土著民族合作,支助不同文化和双语教育方案,尤其是促进受教育的权利,特别着重土著儿童受教育的权利;应考虑直接向土著教育机构提供财政援助。

法语百科

Le concept du bilinguisme comprend deux types de variabilités :

  • Le bilinguisme de l’individu : capacité du locuteur d’alterner entre deux langues selon des besoins de contexte sociologique où deux langues sont couramment utilisées sur un même territoire
  • Le bilinguisme de communauté : la coexistence de deux langues officielles dans un même état<.

Il consiste théoriquement dans le fait de pouvoir s'exprimer et penser dans deux langues. Les individus bilingues sont également imprégnés des deux cultures . Le bilinguisme constitue la forme la plus simple du multilinguisme, qui s'oppose au monolinguisme (fait de parler une seule langue).

Bilinguisme chez l'individu

Une personne bilingue, dans le sens le plus large de la définition, est celle qui peut communiquer en deux langues au moins, que ce soit sous une forme active (la parole et l'écriture) ou passive (par l'écoute et la lecture). Plus spécifiquement, le terme trilingue est employé pour décrire les situations comparables dans lesquelles trois langues sont impliquées.

Différence entre Bilingue et Courant

Une personne bilingue peut aussi être capable de s'exprimer parfaitement sans aucune préférence pour les deux langues.

Le terme « courant » s'applique aux gens capables de communiquer, même de façon inégale et avec des petites erreurs, dans chacune des deux langues.

Les locuteurs bilingues compétents ont acquis et maintenu au moins une langue pendant l'enfance, la première langue (L1). La première langue (parfois également désignée sous le nom de langue maternelle) est acquise sans enseignement conventionnel, par des processus qui font débat. Il est possible que les enfants aient et maintiennent plus d'une première langue.

Définition

Certains linguistes plaident pour la définition maximale qui signifie que les « vrais » bilingues sont aussi bien capables de s'exprimer dans une langue que dans l'autre et ont une connaissance identique des deux langues. D'autres plaident pour la définition minimale, basée sur l'utilisation correcte de phrases dans les deux langues pour la communication courante. Encore d'autres considèrent billingues ceux capables de penser naturellement dans une langue comme une autre.

Vivian Cook estime que la plupart des gens multilingues se situent quelque part entre ces deux définitions et il parle alors de personnes multi-compétentes.

La notion linguistique du bilinguisme est définie par la capacité d’un individu de s’exprimer aussi bien dans une langue que dans une autre. Les compétences et les connaissances orales du locuteur face aux deux langues sont identiques et couramment utilisées dans des contextes sociolinguistiques différents.

Définition de « langue maternelle » et « langue seconde »

La connaissance de deux langues chez un individu est liée à plusieurs variables (voir ci-dessous). Initialement l’individu apprend une langue maternelle (L1). Plus tard, il acquiert une langue seconde (L2). Éventuellement, il est capable de comprendre et de parler aisément les deux langues apprises.

Langue maternelle (L1)

Langue maternelle, langue natale ou langue première désignent tous la première acquisition linguistique d’un enfant. C’est la langue de communication utilisé avec l’enfant avant qu’il n'apprenne à parler. C’est à travers les interactions de son entourage que l’enfant assimile de façon naturelle la langue entendue. Une bonne maîtrise de la langue maternelle est essentielle pour l’apprentissage d’une seconde langue. Après l’âge de 12 ans tout apprentissage linguistique est considéré comme une seconde langue<.

Langue seconde (L2)

L’acquisition d’une seconde langue dépend de facteurs extralinguistiques tous interreliés:

Territorial plusieurs langues sont parlées sur un même territoire
Institutionnel une langue est officiellement reconnue; elle est la langue administrative du pays et est enseignée dans ses établissements scolaires
Didactique une langue seconde est acquise par immersion sociale ou scolaire

Acquisition d'une langue

Un point de vue largement répandu, et pourtant voué à de nombreuses critiques, est celui du linguiste américain Noam Chomsky qui parle de « module humain de langue » - un mécanisme permettant à un individu de recréer correctement les règles (grammaire) des locuteurs autour de lui. Ce mécanisme de langue, selon Chomsky, devient moins utile une fois que l'enfant grandit et n'est plus, normalement, disponible à la puberté, ce qui explique le fait que les adolescents et les adultes ont parfois du mal avec certains aspects de l'apprentissage d'une deuxième langue (L2).

Les locuteurs multilingues ont plus d'une langue à leur disposition ; d'abord une L1 et une (ou plusieurs) L2(s). Si la connaissance des langues est un processus cognitif, plutôt qu'un module de langue, comme le suggère l'étude menée par Stephen Krashen, la différence entre l'acquisition d'une L1 et une L2 serait seulement relative.

Une troisième école a fait son apparition ces dernières années qui pense que le mécanisme qui permet l'acquisition d'une langue pourrait se situer quelque part entre le module de langue et les processus cognitifs.

L'un des processus induisant cette dualité des langues maternelles consiste à commencer par enseigner à l'enfant la langue du pays où il ne réside pas. Une fois cette première langue acquise, on lui parle dans les deux langues, en lui laissant s'imprégner de la langue dans son pays. Il n'est pas rare que ces enfants aient besoin d'avoir recours à un orthophoniste après un certain temps pour la langue de leur pays.

Variables qui différencient les bilingues entre eux

Le bilinguisme individuel varie en fonction de nombreux facteurs. Il existe alors plusieurs façons de caractériser le bilinguisme, selon ces variables. Celles-ci doivent donc être prises en compte dans les études psycholinguistiques.

Motivation

La source de motivation dans l’apprentissage d’une langue seconde est une variable qui influence son acquisition et donc le type de bilinguisme caractérisant l’apprenant. Les motivations intrinsèques peuvent s’appliquer dans les sphères du travail, de l’immersion d’une langue et du plaisir. Plus précisément, le type de motivation de l’apprenant influence le degré d’acculturation (la capacité à faire sienne la culture de la langue cible) et, par le fait même, la maîtrise de la langue. La motivation peut être intégrative, l’apprenant désire être socialement intégré dans la culture cible; assimilative, l’apprenant ne veut pas être différencié d’un locuteur natif; ou instrumentale, l’apprenant souhaite atteindre un but particulier, par exemple obtenir une promotion professionnelle.

Âge d’acquisition

L’âge d’acquisition d’une langue influence la compétence du bilingue. Tout apprentissage linguistique fait après l’âge de 12 ans est considéré comme une langue seconde.

Bilinguisme précoce simultané apprentissage et développement de deux langues dès la naissance qui génère un bilinguisme fort
Bilinguisme précoce consécutif apprentissage partiel d’une langue suivi d’une seconde durant la petite enfance avec un développement langagier en partie bilingue
Bilinguisme tardif la langue seconde est apprise après l’âge de 6 ans, il est distinctif du bilinguisme précoce et son développement est basé sur les connaissances de la L1
Bilinguisme additif apprentissage des deux langues de façon équivalente autant sur le plan de la communication que de la compréhension, les deux langues coexistent
Bilinguisme soustractif apprentissage de la langue seconde au détriment de la L1, il y une baisse de la compétence de la L1

Dans le développement de l’enfant, l’acquisition du langage s’étend en général de 0 à 3 ans.

- Reproduction des sons à travers le babillage

- Apprentissage de la communication

- Construction de phrase

Âge d’acquisition Acquisition
0 à 12 mois
12 à 18 mois
18 à 24 mois

Degré de maîtrise de chacune des langues

Le degré de maîtrise des langues influence le type de bilinguisme.

Langue Degré de maîtrise
« vrai » bilinguisme (bilinguisme idéal) le locuteur peut s’exprimer de façon équivalente sur tous les sujets dans une langue comme dans l’autre (maîtrise tous les registres)
« semi-linguisme » aucune des langues n’est maîtrisée comme un locuteur natif
« équilingue » connaissance des deux langues équivalente, mais non identique à celle du locuteur natif
« diglossie » <chaque langue est utilisée dans un contexte spécifique
bilinguisme passif compréhension d’une langue seconde sans la parler

L’aire corticale occupée par chaque langue est inversement proportionnelle à son degré d’automaticité. En d’autres mots : plus une langue est maîtrisée, plus elle occupe une petite superficie dans la zone corticale du langage étant donné que des automatismes ont été développés. Pour chaque type de bilinguisme, le locuteur peut utiliser différents registres pour chacune de ses langues, c’est-à-dire, qu’il peut être parfaitement bilingue, mais utiliser un registre familier dans une langue, et un registre formel dans une autre langue, ayant complété sa scolarité dans cette langue, par exemple.

Contextes d’acquisition

Lorsque l’acquisition des deux langues se fait de façon simultanée (bilingue simultané) et que chaque langue est parlée seulement avec un locuteur ou un groupe différent, la séparation fonctionnelle des deux langues et le contrôle cognitif volontaire des opérations mentales serait facilité. Il est également possible d’acquérir une deuxième langue hors de la maison (acquisition informelle) ou d’en faire l’apprentissage de façon systématique (en classe)

Contextes d’utilisation

Les registres sociolinguistiques (familier, soutenu, etc.) d’utilisation de chaque langue doivent également être pris en compte dans les études psycholinguistiques sur le bilinguisme.

Organisation du système linguistique du bilingue

Selon tous les facteurs mentionnés précédemment, le système linguistique du bilingue peut s’organiser de différentes façon.

Bilinguisme coordonné

(généralement l’arrangement du “vrai” bilingue)

Chaque langue d’un sujet possède son propre ensemble de signes, et les unités d’expression (signifiants) de chaque langue correspondent aux unités de sens (signifiés) de cette même langue.
Bilinguisme amalgamé / composé Les deux langues d’un sujet partagent le même ensemble de signes, mais ont chacune leurs propres unités d’expression. Le système est amalgamé lorsque les deux langues s’influencent mutuellement.
Bilinguisme subordonné Les deux langues d’un sujet partagent le même ensemble de signes (celui de la L1). La langue maternelle a des unités d’expression appropriées, mais la L2 a des unités d’expression qui sont des traductions de la L1.

Un bilingue n’est pas nécessairement complètement coordonné, amalgamé ou subordonné. En effet, un bilingue peut être coordonné pour certaines parties du système linguistique, au niveau de la syntaxe et de la sémantique, par exemple, mais subordonné au niveau phonologique. Il a un fort accent dans sa L2, tout en ayant une syntaxe impeccable et un lexique riche. Ainsi, un bilingue coordonné idéal aurait deux systèmes linguistiques complètement séparés et il n’y aurait jamais de mélange entre les langues, à aucun niveau. Il faut également noter que l’organisation du système linguistique et donc de l’état de bilinguisme d’une personne peut changer selon ses expériences.

Recherches en psychologie sur le Bilinguisme

L'intérêt de la psychologie, et plus particulièrement de la psycholinguistique sur le bilinguisme a commencé dès les années 1950 avec les observations cliniques faites sur des patients bilingues souffrant d'une aphasie. L'aphasie fait référence à la perte d'un aspect du langage à la suite d'une lésion cérébrale (traumatisme crânien, AVC...). Des observations notamment sur la récupération du langage ont posé la question des représentations cérébrales des deux langues chez le bilingue. Différents types de récupération ont été observés: récupération sélective (une des deux langues est retrouvée), partielle (récupération partielle de chacune des deux langues)... Ainsi est né l'intérêt pour les représentations neurales des langues première et seconde chez le bilingue, aujourd'hui étudié par les neurosciences et sciences cognitives. En parallèle, la question de l'organisation du lexique bilingue a été soulevée depuis les années 1980 en psycholinguistique.

Les recherches empiriques sur les conséquences du bilinguisme se divisent en deux périodes: avant 1960, alors que les études majoritairement psychométriques ont surtout démontré l’existence de conséquences négatives au bilinguisme; et après 1960, où les avantages du bilinguisme se sont faits plus nombreux que ses inconvénients .

Les premières études sur le sujet ont conclu que l’enfant bilingue avait un “handicap linguistique”, ou encore qu’il voyait ses fonctions cognitives affectées par une “confusion mentale” . L’étude de Macnamara (1966) conclut que les lacunes des bilingues en ce qui concerne l’intelligence verbale sont attribuables à un “effet de balance”, c’est-à-dire que la compétence linguistique totale (qui ne peut dépasser celle des monolingues) doit nécessairement se diviser entre la L1 et la L2, de sorte que, s’il y a progression en L2, il y a du même coup une régression en L1.

Nombreuses sont les critiques méthodologiques de ces premières études psychométriques :

les niveaux socioéconomiques et les compétences des sujets bilingues et des monolingues contrôles étaient souvent non équivalents;

les bilingues étaient souvent sélectionnés parce qu’ils vivaient dans une famille d’immigrants, portaient un nom de famille étranger ou encore parlaient une langue étrangère à la maison;

la notion de bilinguisme était mal définie et les tests étaient souvent administrés dans la langue la moins bien maîtrisée par le sujet.

Ces problèmes méthodologiques sont probablement la cause des conséquences négatives du bilinguisme découvertes dans les premières études sur le sujet.

Peal et Lambert (1962) posent les jalons pour une nouvelle approche dans l’étude du bilinguisme. Avec une étude dans laquelle ils portent une attention toute particulière à la méthodologie de leur design, ils démontrent que les bilingues ont des résultats plus élevés que les monolingues en ce qui concerne les mesures d’intelligence, résultats qu’ils attribuent à l’habilité des bilingues à manipuler des systèmes symboliques.

Bilinguisme et représentations neurales

Globalement, les études relatives aux représentations neuronales chez l'adulte bilingue ont montré que des aires similaires s'activent lors du traitement de la langue première (L1) ou seconde (L2). Les facteurs à prendre en compte lors de l'étude de bilingues sont les suivants

Âge d'acquisition de la L2

Compétences atteintes en L2

Degré d'exposition

Ainsi, la variable "âge d'acquisition" interviendrait notamment lors de l'étude des aires cérébrales associées au traitement grammatical des deux langues. Plus la L2 est apprise précocement (cas du bilingue dit "précoce"), plus les aires cérébrales seraient partagées entre la L1 et la L2. Lors d'un apprentissages plus tardif de la L2, les mêmes aires semblent activées mais il y aurait un recrutement supplémentaire d'aires adjacentes. Notons que ces études comparant apprentissage précoce/tardif maintiennent les autres variables, notamment les compétences, constantes. La variable "compétences" influencerait plutôt le traitement lexico- sémantique en L2. De même, plus les compétences en L2 sont élevées, plus le réseau cérébral entre L1 et L2 serait partagé. Enfin, à âge d'acquisition et compétences équivalentes entre deux groupes de bilingues, il a été montré que le groupe présentant le plus d'exposition à la L2 était également celui chez qui le réseau L1-L2 était le plus partagé.

Lexique bilingue

La question majeure posée par la psycholinguistique est celle concernant la sélectivité versus nonsélectivité à la langue de l'accès au lexique. L'hypothèse de sélectivité à la langue lors de l'accès au lexique propose que lors de la lecture d'un mot, seule la langue de ce mot serait activée. Il y aurait un mécanisme permettant l'inhibition de la langue non cible avant même l'accès au lexique. L'hypothèse de non-sélectivité à la langue lors de l'accès au lexique propose au contraire que lors de la lecture d'un mot, il y aurait, dans les étapes initiales de l'accès au lexique, coactivation des mots de la langue non cible. Cette dernière hypothèse est celle actuellement favorisée par la littérature en psycholinguistique. Elle peut être illustrée ainsi : lors des premières étapes de reconnaissance du mot anglais fire (signifiant feu en français), un bilingue français-anglais activerait de façon automatique et inconsciente les mots voisins orthographiques français tels que "dire", "rire", "file"...

Cette vision du lexique bilingue a été implémentée dans le modèle d'Activation Interactive Bilingue (Bilingual Interactive Activation, BIA, van Heuven, Dijkstra & Grainger, 1998), adapté de la version monolingue Interactive Activation (McClelland & Rumelhart, 2001).

Le chercheur Guo et al (2011) pose l’hypothèse qu’il y a deux types d’inhibition qui sont faits lors de la production. L’inhibition locale est utilisée dans un contexte où le bilingue doit garder ses deux langues actives, car il ne saurait pas laquelle est nécessaire pour la production, donc l’inhibition se fait mot par mot (concept par concept). C’est le type d’inhibition qui est habituellement testée dans les expériences. L’inhibition globale serait utilisée dans un contexte plus naturel. Il s’agirait d’une inhibition nécessaire lorsque les bilingues veulent parler une langue cible sur une période de temps étendue. Celle-ci est plus généralisée et demanderait beaucoup moins d’attention continue, d’effort et de structures cérébrales.

L’étude réalisée en 2011 par Guo et al. a permis de différencier les réseaux neuronaux impliqués dans les deux types d’inhibition grâce à une tâche de production bilingue. Pour vérifier l’inhibition locale, l’effet d’alternance des langues locale était utilisé, dans une tâche de nomination mixte, c’est-à-dire que les participants bilingues devaient nommer des images autant dans une langue ou l’autre en fonction d’un signal visuel qui leur indiquait quelle langue utiliser. Pour l’inhibition globale, c’était l’effet d’alternance des langues globale qui était étudié à l’aide d’une tâche de nomination bloquée qui consistait pour les participants à nommer dans une langue toutes les images d’un bloc, puis de recommencer dans l’autre langue avec les mêmes images. Les résultats pour la tâche de nomination mixte ont montré que la demande d’inhibition est plus forte lorsque la langue dominante (L1) doit être inhibée pour produire la langue seconde (L2). Pour ce qui est de l’inhibition globale, une différence a été trouvée lors de la tâche de nomination bloquée, en fonction l’ordre d’utilisation des langues. Le groupe qui devait nommer les images dans sa langue première puis dans sa langue seconde a montré un modèle d’activation du cerveau différent du groupe débutant avec leur langue seconde. Lorsque les bilingues parlaient en L2 sur un bloc étendu, l’inhibition de la L1 persistait pendant le bloc suivant. Cela prenait donc un plus grand contrôle cognitif pour arriver au même niveau d’activation en L1

La compétence du bilingue dans sa langue seconde va grandement déterminer la force d’inhibition qui sera nécessaire à la sélection d’une langue. La nécessité de « contrôler » la production de L2 est particulièrement importante dans le cas d’une personne ayant une faible compétence. Lorsqu’une personne qui a une faible maîtrise de sa langue seconde, sa langue première vient souvent interférer lors de la production de la L2, ce qui démontre la nécessité d’inhiber leur L1 pour pouvoir produire leur L2. De plus, ces bilingues ont du mal à produire le bon nom pour nommer une image ou pour identifier un mot. On infère donc que les connexions neuronales entre la forme conceptuelle, la forme lexicale et la forme du mot sont plus faibles, c’est pourquoi la récupération lexicale prendrait plus de temps. Avec le temps, si la compétence du bilingue dans sa langue seconde augmente, il devrait de moins en moins avoir besoin de ces processus de contrôle lors d’un usage normal de la langue, c’est-à-dire lorsqu’une seule des deux langues est utilisée. N’entrent pas dans cette définition les contextes langagiers où il y a utilisation récente de la langue première ou dans des circonstances demandant une alternance des deux langues. La compétition dans le processus qui génère les items lexicaux serait résolue de plus en plus automatiquement ou pourrait devenir interne au système lexico-sémantique

Puisque le contrôle cognitif est un processus très complexe, voici les structures principales impliquées dans l’inhibition. Premièrement, il y a le cortex préfrontal qui, grâce à son important système de connexions avec les diverses structures impliquées, facilite la communication entre celles-ci. Aussi, il est important pour son rôle dans l’attention, l’inhibition des réponses et la mémoire exécutive. Deuxièmement, le cortex cingulaire antérieur a un rôle important dans l’inhibition, puisqu’il est impliqué dans la détection et la signalisation des conflits. Un exemple de conflit dans le cas présent serait l’activation de deux mots pour un seul concept. Ensuite, il y a le noyau caudé gauche qui surveille et contrôle le langage lors de son utilisation. Finalement, le tandem cortex préfrontal et cortex pariétal est impliqué dans la sélection des réponses qui se compétitionnent. Plus spécifiquement, le cortex préfrontal est responsable de la sélection et l’inhibition des représentations et le cortex pariétal, pour sa part, est responsable du maintien des représentations

Avantages et désavantages du bilinguisme

Comme mentionné dans la section Histoire du bilinguisme, la question des avantages versus inconvénients du bilinguisme a souvent été posée dans la recherche. Aujourd'hui, il semblerait que

le bilinguisme présente certains inconvénients en termes de vocabulaire et fluidité dans chacune des deux langues. Il y aurait un effet un certain ralentissement de l'acquisition du vocabulaire et une moindre fluidité.

Cela peut s'expliquer notamment du fait que l'input linguistique est réduit de moitié pour chacune des deux langues.

le bilinguisme présente de nombreux avantages en ce qui concerne les fonctions exécutives, telles que les capacités d'alternance entre tâches, flexibilité mentale, capacités d'inhibition (cf. études de Bialystok).

Selon Vygotsky (1962), un enfant qui peut exprimer la même chose dans deux langues différentes développera une meilleure conscience métalinguistique que les unilingues, puisqu’il sera conscient que ses langues sont des systèmes particuliers parmi d’autres et qu’il existe des catégories plus générales qui englobent les langues. Vygotsky considère que cette conscience précoce se généralise à d’autres aptitudes cognitives.

Segalowitz (1977), quant à lui, suggère qu’un bilingue aura plus de facilité en calcul mental puisqu’il sera capable de jouer avec les symboles en alternant facilement entre deux systèmes de règles. Plus tard, Lambert (1987) propose que les enfants bilingues voient en quelque sorte le langage en trois dimensions, ce qui leur permet une flexibilité cognitive plus grande en plus de développer leur conscience métalinguistique.

Tirés de Hamers et Blanc (2000) voici quelques-uns des avantages qu’ont les bilingues sur les monolingues:

une aptitude supérieure dans la reconstruction de situations perçues;

des résultats supérieurs lors de tests d’intelligence verbale et non verbale, d’originalité verbale et de divergence verbale;

une sensibilité accrue aux relations sémantiques entre les mots;

de meilleurs scores dans des tâches de “découverte de la règle” .

Certaines conséquences négatives du bilinguisme ont été trouvées dans des études qui ne comportaient pas de problèmes méthodologiques. Mentionnons notamment, mais sans les détailler, les études de Tsushima & Hogan (1975) sur l’habilité verbale, de Ben-Zeev (1977), de Lemmon & Goggin (1989), de Skutnabb-Kangas & Toukomaa (1976) et de Pfaff (1981).

Cummins (1979) explique les conséquences positives et négatives par les deux hypothèses suivantes: l’“interdépendance développementale” et “le seuil minimum de compétences linguistiques”.

<La première hypothèse suggère que la compétence en L2 est dépendante de la compétence en L1, au moins au début de l’apprentissage de la L2. La deuxième hypothèse stipule qu’un seuil de compétence dans la L1 doit être atteint pour éviter un déficit cognitif lié à l’apprentissage d’une langue seconde durant l’enfance et qu’un seuil de compétence dans la L2 doit être atteint pour obtenir des effets positifs au niveau cognitif.

En 1999, la psycholinguiste Ellen Bialystok de l’Université de York de Toronto fait une étude chez les enfants monolingues et bilingues de 4 à 5 ans. L’étude porte sur la classification de formes et l’association de couleurs dans un contexte de jeu que les enfants doivent réaliser. Avec ses consignes spécifiques, des enfants performèrent mieux que d’autres. En effet, les enfants bilingues de 4 ans avaient une performance équivalente à celle des enfants monolingues, mais âgés de 5 ans. La conclusion de la recherche d’Ellen Bialystok est que les enfants bilingues ont une capacité supérieure à s’adapter à la complexité des règles. La flexibilité cognitive et le contrôle exécutif du cerveau des enfants bilingues sont renforcés grâce à l’apprentissage simultané de deux langues en bas âge. Lorsqu’ils alternent d’une langue à une autre, les jeunes enfants bilingues sollicitent des processus cognitifs tels que l’attention sélective, la mémoire de travail et l’inhibition de données. Toutes ces composantes sont significatives lorsqu’une tâche doit être accomplie, et c’est pour cette raison que la performance des bilingues est diffère de celle des monolingues.

L’acquisition d’une langue seconde en bas âge par immersion linguistique afin de permettre aux enfants un meilleur développement cognitif est un domaine de recherche en plein essor qui suscite l’intérêt tant des chercheurs que des parents.

Bilinguisme et développement de l'enfant

Nourrisson

Il est prouvé qu'un nourrisson peut différencier les langues et les sons qui l'entourent et sait quand une autre langue lui est parlée, particulièrement entre 6 et 18 mois. Il est à ce moment de sa vie capable d'acquérir n'importe quelle langue. Il a également été montré qu'un nourrisson peut discriminer les langues sur la simple base des mouvements silencieux du visage. On sait en effet que les mouvements du visage accompagnent le langage oral, et que ces indices visuels sont notamment utilisés lorsque la perception auditive est difficile (situation de bruit par exemple). Il semblerait que ces simples indices faciaux visuels permettent de discriminer entre la langue maternelle et une langue étrangère, ou pour le cas des nourrissons en situation d'environnement bilingue, entre la langue première et la langue seconde.

Ainsi, l'étude de Weikum et al (2007) en est un parfait exemple: les expérimentateurs montraient à des nourrissons vivant en environnement monolingue ou bilingue de 4, 6 et 8 mois un visage d'un sujet parlant une langue (langue maternelle par exemple). Ces sujets prononçaient oralement des phrases entières, mais seuls les mouvements du visage étaient présentés aux nourrissons. Le son était en effet coupé. Ces 1ers visages étaient présentés dans une première phase dite d'habituation. Ainsi, une fois les nourrissons habitués à ce premier stimulus, les temps de regard diminuaient. Lors de la phase test, deux types de stimuli étaient présentés: un autre sujet prononçant une nouvelle phrase, dans la même langue qu'en phase d'habituation (situation contrôle) ou un sujet prononçant une nouvelle phrase dans une deuxième langue (situation expérimentale; langue étrangère pour les enfants monolingues, langue nondominante pour les enfants bilingues). Les résultats montraient :

chez les nourrissons en situation monolingue : les bébés de 4 et 6 mois étaient capables de discriminer entre les deux langues. En effet, le temps de regard augmentait pour la situation expérimentale signifiant une réaction à la nouveauté, tandis que pas pour la situation contrôle ;

chez les nourrissons en situation monolingue : à 8 mois, les bébés ne semblaient plus capables de discriminer entre les deux langues ;

chez les nourrissons en situation bilingue: les bébés étaient capables de discrimination entre les deux langues jusqu'à 8 mois au moins.

Ainsi, cette étude montre que :

les nourrissons sont capables de discriminer entre des langues sur la simple base d'indices faciaux visuels ;

ces compétences diminuent plus rapidement chez les nourrissons dont l'environnement est totalement monolingue par rapport aux enfants vivant en environnement bilingue.

Âge critique et adolescence

Ces facultés commencent à régresser dès l'âge de 3-5 ans lorsque l'enfant n'est exposé qu'à une seule langue. S'il entend déjà plusieurs langues, il ne perd pas les facultés à distinguer les différences de sons, à les intégrer et à les reproduire.

À l'âge de 7-12 ans (puberté et adolescence), la perte est irréversible et en plus il éprouve une peur de l'erreur, une peur envers l'apprentissage d'une langue.

Comparaison Adulte-Enfant

Concernant la grammaire, aucun différence n'est prouvée entre l'apprentissage adulte et celui de l'enfant. En revanche un adulte sera plus pressé de pouvoir s'exprimer alors que l'enfant devra découvrir la parole, apprendra par imitation et n'aura pas peur de se tromper. L'adulte a plus tendance à réfléchir.

Phase du bilinguisme chez l'enfant

L'enfant bilingue, comme un enfant monolingue, va tâtonner, il est donc très fréquent qu'il passe par une phase de mélange (répondre en langue B à une phrase en langue A, ou insérer des mots en langue A dans une phrase en langue B - par facilité : mot plus court ou encore inconnu dans la langue A - et vice versa).

Mais, et surtout, si les individus autour de lui ne lui parlent qu'une langue, l'enfant va finir par faire la différence de lui-même très rapidement.

Bilinguisme dans une communauté

Signal de direction bilingue (Koper, Slovénie)

Voir : Liste des régions officiellement multilingues, c'est-à-dire les pays ou régions ayant plusieurs langues officielles sur tout leur territoire, ou plusieurs langues qui ne sont officielles que dans une partie du territoire.

Le bilinguisme fait l'objet d'une politique linguistique officielle soutenue au Canada et particulièrement au Québec : voir bilinguisme au Canada.

Le terme de bilinguisme a été critiqué dans son acception communautaire, car jugé trop simplificateur et source de confusion selon les sociolinguistes. Certains, comme Charles A. Ferguson et Rafael Ninyoles, ont ainsi développé la notion de diglossie pour traduire de façon plus nuancée les réalités sociales, complexes et dynamiques, qui caractérisent les communautés utilisant plusieurs langues dans des contextes différenciés. Ces auteurs limitent l'application du terme bilinguisme à la désignation de l'aptitude d'un individu à utiliser deux langues, tandis que le phénomène social et communautaire de la coexistence des idiomes est qualifié et étudié par le biais de la diglossie.

Histoire du bilinguisme

Billet de banque haïtien bilingue (français/créole haïtien) de 2004.

Pendant longtemps le bilinguisme a été déprécié au profit du monolinguisme dominant (en France et aux États-Unis par exemple). Bon nombre d'idées circulaient sur le fait que l'enfant possédait moins de compétences dans chacune des deux langues, même sa langue « maternelle ». Un chercheur américain a même essayé de prouver qu'il était simplement moins « intelligent » que les monolingues. En effet, il avait évalué les compétences d'enfants immigrés arrivés peu auparavant aux États-Unis et avait « mesuré » leurs compétences uniquement en anglais, langue que les enfants découvraient à peine.

Depuis, beaucoup de personnes défendent le bilinguisme. En effet, il apparaît comme une solution au problème de la disparition des langues. On sait en effet que 90 % des langues sont actuellement menacées de disparition, dont 50 % avant la fin du XXI siècle. Une telle perspective constitue un appauvrissement jamais rencontré dans l'histoire de l'humanité. L'institution du bilinguisme dans les territoires où existent des langues menacées constitue un moyen de préserver ce patrimoine linguistique menacé, qui fait partie intégrante du patrimoine culturel de l'humanité.

Cependant, le bilinguisme, dans les minorités linguistiques, fait plus généralement partie du processus de disparition de la langue minoritaire au profit de la langue majoritaire.

Le bilinguisme se généralise dans une minorité quand ses membres estiment plus utile et culturellement plus enrichissant d’apprendre la langue de la majorité  cette dernière ayant en revanche peu d’intérêt à apprendre une langue minoritaire. L’usage de la langue majoritaire se généralise alors dans la minorité, qui finira par s’assimiler à la majorité, la langue minoritaire devenant inutile et réservée à des usages de plus en plus restreints.

Enseignement

Signalisation bilingue italien-français à Villefranche (hameau de Quart), en Vallée d'Aoste.

Certaines régions ou pays ont un enseignement bilingue plus ou moins développé tel que le Val d'Aoste (italien et français), l'Alsace (allemand et/ou alsacien et français), le Canada (anglais et français), le Luxembourg (allemand et français), la Suisse (deux, voire trois des trois langues officielles) ou des quatre langues nationales, la France (langue régionale et français), l'Allemagne (français ou anglais, et allemand), les Pays d'Europe de l'Est (français ou allemand, et langue du pays), le Maghreb (français, arabe et anglais plus l'espagnol pour le Maroc)... En Espagne, les communautés autonomes dont le statut reconnait deux langues officielles pratiquent un enseignement monolingue dans la langue historique pour maintenir le bilinguisme ; par exemple, en Galice les écoles pour enfants de 3 mois à 3 ans du réseau A galiña azul pratiquent le monolinguisme en galicien pour qu'il puisse se maintenir comme langue maternelle de l'enfant.

Enseignement bilingue en France

En dépit d'une législation et d'une politique linguistique françaises basées sur le monolinguisme, excluant le bilinguisme, et donc aux marges de la légalité, il existe :

des sections bilingues dans l'Éducation Nationale en breton, en basque, en alsacien, en occitan. En Corse, en plus des filières bilingues, les professeurs des filières monolingues ont également l'obligation de dispenser une heure et demie d'enseignement du corse. Cet enseignement n'est pas obligatoire et les élèves peuvent demander à en être dispensés. en Bretagne, elles sont soutenues par l'association de parents Div Yezh ; au Pays basque par Ikas-Bi et Euskal Haziak (pour les écoles catholiques) ; en Alsace par ABCM_Zweisprachigkeit ; en Occitanie par Oc-Bi.

en Bretagne, elles sont soutenues par l'association de parents Div Yezh ;

au Pays basque par Ikas-Bi et Euskal Haziak (pour les écoles catholiques) ;

en Alsace par ABCM_Zweisprachigkeit ;

en Occitanie par Oc-Bi.

des sections bilingues dans l'Éducation Nationale permettant la conservation du bilinguisme idéal dans les langues étrangères, tel l'anglais, l'allemand, ou l'espagnol, et proposant un programme de la maternelle jusqu'à la majorité (exemple : Strasbourg).

Ces associations sont réunies au sein d'une confédération appelée FLAREP.

un certain nombre d'écoles bilingues hors de l'Éducation nationale française, pratiquant l'immersion linguistique, ce sont : en Bretagne les écoles Diwan ; au Pays basque les ikastolas de Seaska ; en Catalogne les écoles Bressolas ; dans l'aire occitane, les calandretas.

en Bretagne les écoles Diwan ;

au Pays basque les ikastolas de Seaska ;

en Catalogne les écoles Bressolas ;

dans l'aire occitane, les calandretas.

Il existe quelques autres écoles confessionnelles, comme des écoles arabes ou juives (enseignant l'hébreu), des filières bilingues français-breton de l'enseignement catholique en Bretagne, soutenues par l'association Dihun.

Enseignement bilingue en Suisse

La Suisse possède quatre langues nationales et trois langues officielles. Dans les régions à la frontière de deux de ces langues, l'enseignement de la langue minoritaire est protégé. Les deux plus grandes villes bilingues sont Bienne et Fribourg, à des taux inverses entre l'allemand et le français.

Pratiques bilingues institutionnelles en France

Rares sont les pratiques bilingues institutionnelles en France ; elles ont été parfois saluées, comme lors de vœux bilingues de conseils régionaux en Occitanie. Il y a cependant une tendance à afficher de plus en plus le bilinguisme dans la rue, notamment avec l'apposition de plaques de rues bilingues.

Terme liés au bilinguisme

Diglossie : la diglossie est caractéristique d'une situation où deux langues sont présentes sur un territoire donné mais bénéficient d'une valorisation inégale aux yeux de la population et sont utilisées dans des contextes différents, l'une étant généralement cantonnée à un contexte familial et intime, tandis que l’autre bénéficie d'une prépondérance dans les usages officiels.

Monolinguisme : fait de ne parler qu'une seule langue.

Trilinguisme : fait de parler trois langues.

Multilinguisme ou plurilinguisme : fait de parler plusieurs langues.

Langue minoritaire : langue peu utilisée dans l'entourage de l'enfant, ou moins utilisée dans un pays, par exemple l'alsacien, le corse, les autres langues régionales de France, mais aussi le français au Canada, ou au Val d'Aoste.

Langue menacée : langue dont l'extinction est prévue à plus ou moins brève échéance, compte tenu de la diminution constatée du nombre de ses locuteurs. Les langues régionales françaises sont actuellement menacées de disparition.

Langue maternelle : au départ, langue parlée par la mère, donc par le principal éducateur de l'enfant. Maintenant c'est la langue qui est parlée initialement par l'enfant : sa (ou ses) première(s) langue(s).

Bibliographie

En français

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Dabene, L. - Repères sociolinguistiques pour l'enseignement des langues ; Hachette, 1994

Dabene, L. - Les langues régionales. Enjeux sociolinguistiques et didactiques ; Lidil. 1999, n 20

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Deprez & Tabouret-Keller, A. - Les enfants bilingues ; Hatier-Didier

Deshays, E. - L'enfant bilingue ; Laffont, 1970

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- L'enfant aux deux langues ; Odile Jacob, Paris, 1996

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En anglais

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François Grosjean et Li, Ping (2013). The Psycholinguistics of Bilingualism. Malden, MA & Oxford: Wiley-Blackwell.

Articles connexes

Attrition des langues

Bilinguisme passif

Colonialisme

Diglossie

Impérialisme linguistique

Jacobinisme

Langue officielle

Langue véhiculaire

Langue vernaculaire

Liste des régions officiellement multilingues

Monolinguisme

Multilinguisme

Politique linguistique

Politique linguistique de la France

Politique linguistique de l'Union européenne

法法词典

bilingue adjectif ( même forme au masculin et au féminin, pluriel bilingues )

  • 1. qui parle couramment deux langues

    un enfant bilingue

  • 2. qui associe la pratique ou la lecture de deux langues

    un dictionnaire bilingue

bilingue nom commun - masculin ( bilingues )

  • 1. texte associant l'original et sa traduction dans une autre langue

    en bilingue

bilingue nom commun - masculin ou féminin ( bilingues )

  • 1. personne qui parle couramment deux langues

    les bilingues et les trilingues

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