Salix
Salix Salix pentandra. Classification de Cronquist (1981) Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous-classe Dilleniidae Ordre Salicales Famille Salicaceae Genre Saule L., 1753 Classification APG III (2009) Classification APG III (2009) Ordre Malpighiales Famille Salicaceae
Les saules font partie des essences décoratives utilisées en zone tempérée, ils supportent la taille.
Le saule (Salix) est un genre d'arbres, d'arbustes, d'arbrisseaux de la famille des Salicacées (Salicaceae). Il comprend 360 espèces environ, réparties à travers le monde, principalement dans les zones fraîches et humides des régions tempérées et froides de l'hémisphère nord.
- Une rangée régulière de saules est dénommée une saulée.
- Une saulaie est un endroit où poussent des saules, tout comme une saussaie, terme vieilli et régional.
Étymologie
Le terme français saule est issu du vieux bas francique *salha (Cf. vieil anglais salh, vieux haut allemand salaha), du germanique *salχaz. Il ne procède donc pas du latin salix, accusatif salĭcem qui, par contre, a donné en ancien français saus et sausse, conservés dans certains dialectes et dans le terme saussaie (de SALICETU) « endroit planté de saules, saulaie » (en toponymie Saussay, Saussaye, Sauchay, Saulchoy, etc.).
Caractères généraux
La cire blanche du saule et une lenticelle.
Les feuilles sont caduques, alternes, ovales ou lancéolées. Les fleurs sont réunies en chatons dressés, mâles ou femelles, portés par des pieds différents (plantes dioïques). Chaque fleur est portée par un nectaire, qui correspond au périanthe, et protégée par une bractée ciliée.
La fleur mâle, minuscule, comporte deux à cinq étamines, et les fleurs mâles sont les seules qui aussi portent du pollen.
La fleur femelle ne comprend qu'un seul ovaire, uniloculaire mais à deux carpelles. Les fleurs femelles fécondées forment des capsules à deux valves, qui libèrent des graines cotonneuses. Les saules peuvent être anémophiles (pollinisés par le vent) ou entomophiles (pollinisés par les insectes).
Les nombreux hybrides rendent souvent la détermination difficile.
La plupart des saules se couvrent à l'automne d'une cire blanche qui les protège pendant l'hiver. Comme toutes les cires, celle-ci est hydrophobe, c'est-à-dire qu'elle ne laisse pas passer l'eau. Cette propriété protège l'arbre de la déshydratation pendant l'hiver mais rend aussi la respiration plus difficile. Pour résoudre ce problème, l'arbre est équipé de lenticelles.
Distribution
Saules et bouleaux sont les premiers arbres à coloniser les friches, surtout les berges de rivières. En effet, le saule a besoin d'un terrain nu et de beaucoup de lumière ; l'eau est un caractère important pour son développement. Il est plutôt acidicline et s'installera sur des sols à pH allant de 5,5 à 7,5. Il préfère les sols légers et humides tels que les alluvions des bords de cours d'eau.
Principales espèces
Salix acutifolia Willd.
Salix aegyptiaca L. - Saule d'Égypte
Salix alaxensis (Andersson) Coville - Saule d'Alaska
Salix alba L. - Saule blanc
Salix amplexicaulis Bory & Chaub.
Salix amygdaloides Andersson - Saule à feuilles de pêcher
Salix ansoniana J.Forbes
Salix apennina A.K.Skvortsov - Saule des Apennins
Salix apoda Trautv.
Salix appendiculata Vill.
Salix arbuscula L.
Salix arctica Pall.
Salix argyracea E.L.Wolf
Salix arizonica Dorn - Saule d'Arizona
Salix armenorossica A.K.Skvortsov - Saule d'Arménie
Salix atrocinerea Brot. − Saule roux
Salix aurita L. - Petit marsault
Salix babylonica L. - Saule pleureur
Salix balfouriana C.K.Schneid.
Salix barclayi Andersson
Salix bebbiana Sarg.
Salix bicolor Willd. - Saule bicolore
Salix bikouensis Y.L.Chou
Salix bonplandiana Kunth - Saule de Bonpland
Salix brachycarpa Nutt.
Salix breviserrata Flod. (voir S. myrsinites)
Salix burjatica Nasarow
Salix burqinensis Chang Y. Yang
Salix caesia Vill.
Salix calliantha J.Kern.
Salix calodendron
Salix candida Flüggé ex Willd.
Salix cantabrica Rech.f. - Saule de Cantabrique
Salix capensis Thunb.
Salix capitata Y.L.Chou & Skvortsov
Salix caprea L. - Saule marsault
Salix capusii Franch.
Salix carmanica Bornm.
Salix caroliniana Michx. - saule de Caroline
Salix caspica Pall.
Salix cavaleriei H.Lév.
Salix chaenomeloides Kimura
Salix cinerea L. - Saule cendré
Salix cordata Michx. - Saule à feuilles en forme de cœur
Salix daphnoides Vill. - Saule daphné
Salix discolor Muhl.
Salix drummondiana Barratt ex Hook. - Saule de Drummond
Salix elaeagnos Scop.
Salix eriocephala Michx.
Salix excelsa S.G.Gmel.
Salix exigua Nutt.
Salix fargesii Burkill - Saule de Farges
Salix floderusii Nakai
Salix fluviatilis Nutt. (syn. Salix exigua var. sessilifolia)
Salix foetida Schleich. ex DC. - Saule fétide
Salix fragilis L. - Saule fragile
Salix geyeriana Andersson - Saule de Geyer
Salix gilgiana (Seemen)
Salix glabra Scop., Saule glabre
Salix glauca L. - Saule glauque
Salix glaucosericea Flod.
Salix gooddingii C.R.Ball - Saule de Gooding
Salix gordejevii Y.L.Chang & Skvortsov
Salix graciliglans Nakai
Salix gracilistyla Miq.
Salix hastata L.
Salix hegetschweileri Heer
Salix helvetica Vill. - Saule suisse
Salix herbacea L. - Saule herbacé
Salix hookeriana Barratt ex Hook. - saule de Hooker
Salix humboldtiana Willd. - Saule du Chili
Salix humilis Marshall
Salix hylematica C.K.Schneid.
Salix integra Thunb.
Salix irrorata Andersson
Salix japonica Thunb. - Saule du Japon
Salix jessoensis Seemen - Saule de Jesso
Salix koreensis Andersson - Saule de Corée
Salix koriyanagi Kimura ex Goerz
Salix laevigata Bebb - Saule rouge
Salix laggeri Wimm. - Saule de Lagger
Salix lanata L. - Saule laineux
Salix lapponum L. - Saule des Lapons
Salix lasiolepis Benth.
Salix lemmonii Bebb
Salix lindleyana Wallace ex Andersson
Salix linearistipularis (Franch.) K. S. Hao
Salix longiflora Andersson
Salix longistamina Z. Wang & P. Y. Fu
Salix lucida Muhl.
Salix luctuosa H.Lév.
Salix magnifica Hemsl., Saule magnifique
Salix matsudana Koidz. - Saule tortueux
Salix maximowiczii Kom. - Saule de Maximowicz
Salix medwedewii Dode - Saule de Medwedew
Salix melanopsis Nutt.
Salix microstachya Turcz.
Salix mielichhoferi Saut., syn. de Salix myrsinites
Salix miyabeana Seemen
Salix moupinensis Franch.
Salix muscina Dode ex Flod.
Salix myricoides Muhl. - Saule tamaris
Salix myrsinifolia Salisb., syn. de Salix ansoniana
Salix myrsinites L., syn. de Salix mielichhoferi Tausch ex Anderss.
Salix myrtilloides L. - Saule fausse myrtille
Salix neowilsonii W.P.Fang
Salix nigra Marshall - Saule noir
Salix nivalis Hook. - Saule des neiges, syn. de Salix reticulata
Salix pantosericea Goerz
Salix paraplesia C.K.Schneid.
Salix pauciflora Koidz.
Salix pedicellata Desf.
Salix pellita Andersson
Salix pentandra L.
Salix petiolaris Sm., syn. S. sericea
Salix phlebophylla Andersson
Salix phylicifolia L.
Salix planifolia Pursh
Salix polaris Wahlenb.
Salix psammophila Z. Wang & Chang Y. Yang
Salix purpurea L. - Saule pourpre
Salix pyrenaica Gouan - Saule des Pyrénées
Salix pyrifolia Andersson
Salix pyrolifolia Ledeb.
Salix rehderiana C.K.Schneid.
Salix repens L. - Saule rampant
Salix reptans Rupr.
Salix reticulata L.
Salix retusa L. - Saule à feuilles rétuses
Salix retusoides J.Kern., syn. de Salix retusa
Salix rorida Lacksch.
Salix rosmarinifolia L. - Saule à feuilles de romarin
Salix sajanensis Nasarow
Salix salviifolia Brot.
Salix schwerinii E.L.Wolf
Salix scouleriana Barratt ex Hook.
Salix sericea Marshall, syn. de S. petiolaris
Salix serissima (L.H.Bailey) Fernald
Salix serpyllifolia Scop. - Saule à feuilles de serpolet
Salix silesiaca Willd.
Salix sitchensis C.A.Sanson ex Bong.
Salix siuzevii Seemen
Salix starkeana Willd.
Salix subopposita Miq.
Salix subserrata Willd.
Salix suchowensis W.C.Cheng
Salix sungkianica Y.L.Chou & Skvortsov
Salix taxifolia Kunth - Saule à feuilles d'if
Salix tenuijulis Ledeb.
Salix tetrasperma Roxb.
Salix triandra L. - Saule à trois étamines
Salix turanica Nasarow
Salix turfacea G.Haller ex Münchh., syn. de Salix myrsinifolia Salisb.
Salix udensis Trautv. & C.A.Mey.
Salix uva-ursi Pursh
Salix variegata Franch.
Salix viminalis L. - Saule des vanniers ou osier vert
Salix vulpina Andersson - Saule des renards
Salix waldsteiniana Willd. - Saule de Waldstein
Salix wallichiana Andersson
Salix wilhelmsiana M.Bieb.
Salix wilsonii Seemen - Saule de Wilson
Salix yezoalpina Koidz.
Les Salix et l'homme
Blason de Widen, canton d'Argovie.
Utilisation
Les saules sont cultivés principalement pour l'ornement, notamment le saule pleureur, de loin le plus connu dans les parcs et jardins.
Certaines espèces fournissent du bois, apprécié notamment pour la fabrication de manches d'outils, de perches, et des rameaux flexibles utilisés en vannerie (osier). Certaines espèces particulièrement droites et solides (Salix calodendron, Salix cinerea, Salix caprea, Salix viminalis et leurs mélanges) sont utilisées pour la fabrication des fusains d'artistes.
L'écorce de saule est connue depuis l'Antiquité pour ses vertus curatives. Hippocrate conseillait déjà une préparation à partir de l'écorce du saule blanc pour soulager les douleurs et les fièvres. En 1829, un pharmacien français, après avoir fait bouillir de la poudre d'écorce de saule blanc dans de l'eau, concentre sa préparation. Il en résulte des cristaux solubles qu'il baptise salicyline (du latin salix). Plus tard, un chimiste alsacien nommé Charles Frédéric Gerhardt a réussi, à partir de la salicyline, à synthétiser l'acide acétylsalicylique qui deviendra la substance active d'un médicament : l'aspirine.
Avant l'invention de l'auxine de synthèse, on se servait de l'eau de saule pour faciliter le bouturage de tous types de plantes.
La salicine peut aussi être utilisée pour tanner le cuir.
Symbolique, religion et superstitions
Dans la mythologie orientale, le saule est symbole d'immortalité.
Les branches de saule ou Arava sont aussi l'une des quatre espèces utilisées dans la fête juive des cabanes. Il représente entre autres l'un des rangs des dirigeants de la génération à savoir les scribes des juges, ou l'un des organes du corps à savoir la bouche.
Artemis Lygodesma [Artémis du saule] était l'épitèthe d'Artémis à Sparte. En outre, les branches de saule étaient utilisés dans plusieurs rituels grecs.
Chez les incas la Saramama, déesse du maïs, était associée au saule.
Sail / saule est le nom d'une lettre de l'alphabet oghamique cette lettre est glosé li n-aimbi ce qui voudrait dire "couleur des morts".
Chez les germains, le « salix » était symbole de mort. Des sorcières habiteraient dans la cime des saules. On faisait alors des flûtes en bois de saule pour chasser le diable. (Grimm)
En religion vaudou, on noue les branches de saules pour bloquer une personne.
Une gerbe de branches de saule était utilisée par les scythes pour prédire l'avenir. Les Enarei (une classe différente) utilisaient plutôt des morceaux d'écorce de tilleul.
Le phénix vivrait dans le benben d'héliopolis ou dans le saule sacré.
En Cantabrie, cueillir des branches de saule au lever du soleil du solstice d'été porterait chance.
Chez les Pomos, le dieu Coyote créa des humains (avec des griffes) de branches de saule et de cornouiller.
Littérature
Le saule jouit d'un ambassadeur célèbre : Alfred de Musset, qui appréciait cet arbre. Les vers cités plus bas sont extraits du poème Lucie, ils sont placés en tête et en fin de ce poème :
Voici l'extrait :
-
« Mes chers amis, quand je mourrai,
-
Plantez un saule au cimetière.
-
J’aime son feuillage éploré ;
-
La pâleur m’en est douce et chère,
-
Et son ombre sera légère
-
À la terre où je dormirai ».
Le Vent dans les saules (The wind in the willows) est un roman de Kenneth Grahame, adapté en bande dessinées par Michel Plessix (voir Le Vent dans les saules (bande dessinée)).
Les saules de Grand-Pré ont inspiré un roman de René Verville, Le Saule de Grand-Pré. Selon la légende, les saules marquent la présence de villages d'Acadiens déportés.
Le psaume 137 parle du saule :
-
« Sur les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion.
-
Aux saules de la contrée nous avions suspendu nos harpes. »
Le dicton « suspendre sa harpe (ou sa lyre) dans les saules » indique une période de deuil.
Dans le Livre de Taliesin (XIII siècle / XIV siècle) et le poème Cad Goddeu (« la Bataille des Arbres ») (VI siècle) le saule et le sorbier sont décrits comme des arbres qui « tardent a entrer en lice ».
Insectes se nourrissant de saule
Les chenilles des papillons de nuit (hétérocères) suivants (classés par famille) se nourrissent de saule :
adèle de la scabieuse (Adelidae),
cabère virginale,
cidarie à bandes vertes,
cidarie du peuplier,
crocale aglosse,
grande nayade,
numérie poudrée,
phalène ondulée (Geometridae),
bombyx de l'aubépine,
bombyx du chêne,
bombyx feuille de l'yeuse,
feuille morte du chêne (Lasiocampidae),
bombyx disparate (Lymantriidae),
passagère (Dysgonia algira),
xanthie noisette,
xyline du chêne (Noctuidae),
bois veiné,
bombyx dictaeoïde,
bucéphale,
demi-lune grise,
notodonte dromadaire,
porcelaine,
vinule (Notodontidae),
polyphème d'Amérique (Saturniidae),
sphinx demi-paon,
sphinx du peuplier (Sphingidae).
(Voir aussi ces papillons sur le Wiktionnaire)