Un cabotin, ou cabot, est un acteur qui cherche davantage à attirer l'attention du spectateur sur lui-même, qu'à servir son rôle.
Le cabotin peut être un interprète médiocre compensant son absence de talent ou d'inspiration dramatique par un procédé insidieux et peu élégant consistant à aligner ouvertement ses effets sur la réaction du public et à se laisser graduellement guider par celui-ci, et non plus par son texte ou la mise en scène initiale. Poussé à l’extrême, le cabotinage peut mener à une inversion complète du message de la pièce et à son remplacement par un numéro inane, creux et individualiste de flagornerie du public.
Durant un match d'improvisation théâtrale, c'est le terme cabotinage qui est utilisé.
Le terme vient du nom d'un monsieur Cabotin, bonimenteur qui vendait des élixirs miracles en déclamant des vers. Cet acteur et arracheur de dents du XVII siècle aurait ouvertement et intensivement cultivé ce procédé. D'après l'historien Victor Fournel, dans Les rues du Vieux Paris (1879), ce charlatan charismatique « a servi de patron aux comédiens nomades baptisés du même nom que lui, et qu'on appelait aussi quelquefois alors des “gandolins”, du nom de guerre d'un acteur bouffon du Marais ». Cabotiner signifiait donc au départ effectuer une tournée théâtrale, ce qui est la vie des comédiens itinérants. Peu à peu, l'expression est devenue péjorative.