Bréviaire de Cologne, XII ou XIII siècle (Université d'Helsinki)
Le bréviaire est un livre liturgique catholique contenant l'ensemble des textes nécessaires pour prier la liturgie des Heures, appelée aussi l'office divin.
De Breviarium (du latin brevis, court), ce livre, à l'usage des clercs, religieux et religieuses catholiques, est actuellement divisé en 4 parties correspondant aux saisons de l'année. Son nom vient du fait qu'il est une synthèse des livres qui servent au chœur pour l'office divin. Il est composé de psaumes, antiennes, répons, hymnes, versets, oraisons, etc., ainsi que de rubriques qui règlent les rites à suivre et marquent la différence des fêtes.
Étymologie
Le mot bréviaire a deux étymologies complémentaires :
de « Breviarium Officii » ( « abrégé », « sommaire », « condensé ») a servi à désigner au moyen âge le livre qui regroupait pour la commodité de la célébration ou de la récitation, toutes les pièces qui composaient l’office et qui auparavant étaient réparties en plusieurs livres différents (psautier, antiphonaire, collectaire, lectionnaire)
du latin « breviaria ». C’était des index grâce auxquels, par des mots initiaux et des indications brèves, on pouvait savoir quels textes emprunter aux différents livres de chœur pour la célébration commune.
Histoire
Origine
L'usage du bréviaire en Orient remonte, dit-on, au temps de saint Jean Chrysostome au milieu du IV siècle ; en Occident, il ne daterait que du pape Gélase I à la fin du V siècle. En fait la prière des Heures se faisait d'abord, voir seulement à partir du psautier. La règle de saint Benoît répartit les psaumes dans la semaine, mais il n'existe alors pas de livre spécifique. Le bréviaire se constitue en fait petit à petit à partir du milieu du Moyen Âge.
Moyen-Âge
Les premiers bréviaires apparaissent dans les communautés monastiques vers la fin du XI siècle pour permettre aux religieux en voyage ou qui ne pouvaient pas assister à la prière liturgique commune de prier quand même les heures de la liturgie. Les chartreux furent parmi les premiers à composer des bréviaires pour célébrer la liturgie des heures dans la solitude de leurs cellules. La diffusion du bréviaire à grande échelle puis son adoption par le clergé est le fruit de la conjonction de deux facteurs : premièrement, la création des ordres mendiants, dont les religieux n'étaient pas voués à la stabilité, comme les moines, mais à l'itinérance pour la prédication. Ils eurent donc rapidement besoin d'un livre unique et maniable pour prier au cours de leurs fréquents déplacements et adoptèrent à cet effet la liturgie abrégée des clercs de la curie romaine. Deuxièmement, l'abandon de la pratique de la célébration commune obligatoire pour tous et l'obligation de réciter l'office divin en toute circonstance, même lorsqu'on ne pouvait être présent à la célébration commune à l'église. Il fallait donc également procurer au clergé un livre simple, complet, maniable.
Bréviaire issu du Concile de Trente
Le Bréviaire romain, à l'usage universel de l'Église, a été publié par Pie V en 1568 à la proclamation de la bulle Quod a nobis du 7 juillet 1568. Il compte huit offices répartis sur la nuit et la journée : matines au cours de la nuit, laudes à l’aurore, prime à la première heure du jour, tierce à la troisième heure, sexte à midi, none en milieu d’après-midi, vêpres en fin d’après-midi (du latin Vesper : le soir), complies avant le coucher. Prime, tierce, sexte, none sont appelées petites heures.
À la suite du concile de Trente, le Breviarium romanum est légèrement modifié par le pape Clément VIII d'après la bulle Cum in Ecclesia, du 10 mai 1602. Toutefois, au contraire de ses prédécesseurs, le pape Urbain VIII décide de remanier complètement le bréviaire, par la bulle Divinam psalmodiam du 25 janvier 1631, afin d'adapter la connaissance du latin à l'époque. Ses modifications sont considérables avant que le nouveau bréviaire ne soit publié en 1632. Le 1 novembre 1911, Le pape saint Pie X promulgue une réforme plus importante de l’élément central du Bréviaire, la psalmodie, par la constitution apostolique Divino afflatu. D'autres réformes mineures ont lieu sous Pie XII et Jean XXIII. Les évêques membres du Concile Vatican II souhaitent en 1963 une réforme plus approfondie pour faciliter la prière des Heures. Le point le plus important est le respect de la vérité des Heures, donc de célébrer chaque office au plus près de l'heure pour laquelle il a été conçu. Par exemple, des vêpres priées le matin n'auraient quasiment aucun sens, mais il faut prier les laudes.
Bréviaire actuel
Le terme bréviaire est devenu impropre, puisque le livre de la liturgie des Heures n'est plus un abrégé d'une autre forme. Le Concile Vatican II n'emploie d'ailleurs pas ce mot, qui reste cependant d'usage courant. Le Pape Paul VI promulgue, le 1 novembre 1970, la « Liturgia Horarum », nouvel office divin réalisé en exécution des décisions du Concile Vatican II. Il le fait par la Constitution apostolique Laudis canticum. Le bréviaire actuel est composé de quatre volumes. Il existe une version sans les lectures de l'office des lectures (ou vigiles) en un volume unique (dont le titre est Prière du Temps présent).
Organisation de la liturgie des Heures (Bréviaire)
La liturgie des Heures et son livre encore appelé bréviaire romain (ou Breviarium Romanum) s'articulent comme le Missel Romain. Ainsi dans le bréviaire, il y a le temporal (offices des dimanches, des féries et de quelques fêtes mobiles ainsi que les fêtes entre Noël et le 13 janvier) et le sanctoral (offices pour les fêtes tant mobiles que fixes). Le bréviaire contient toutes les heures que le clerc ou le religieux qui s'est engagé à prier l'office divin doit chanter ou réciter. Chaque heure contient un ou plusieurs psaumes à réciter, ainsi qu'une hymne et l'oraison du jour, qui est généralement l'oraison d'ouverture de la messe du jour. Selon la Constitution Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II, la priorité devrait être donnée à une célébration communautaire, dès que cela est possible.