Visé Vue de Visé depuis la rive gauche de la Meuse Héraldique Drapeau Administration Pays Belgique Région Région wallonne Communauté Communauté française Province Province de Liège Arrondissement Liège Bourgmestre Marcel Neven (MR) Majorité MR, CDH Sièges MR PS cdH ECOLO 25 10 10 4 1 Section Code postal Visé Lanaye Lixhe Richelle Argenteau Cheratte 4600 4600 4600 4600 4601 4602 Code INS 62108 Zone téléphonique 04 Démographie Gentilé Visétois(e) Population – Hommes – Femmes Densité 17 341 (1 janvier 2015) 48,16 % 51,84 % 620 hab./km Pyramide des âges – 0–17 ans – 18–64 ans – 65 ans et + (1 janvier 2013) 20,97 % 61,58 % 17,45 % Étrangers 8,64 % (1 janvier 2013) Taux de chômage 17,14 % (octobre 2013) Revenu annuel moyen 12 453 €/hab. (2011) Géographie Coordonnées 50° 44′ Nord 5° 42′ Est/50.733, 5.7 Superficie – Surface agricole – Bois – Terrains bâtis – Divers 27,99 km (2005) 41,47 % 6,53 % 43,75 % 8,26 % Localisation Situation de la commune au sein des arrondissement et province de Liège Géolocalisation sur la carte : Belgique Visé Géolocalisation sur la carte : Belgique Visé Liens Site officiel vise.be modifier
Visé (en néerlandais Wezet, en wallon Vizé) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Liège.
Située en bord de Meuse, à la frontière avec les Pays-Bas, à mi-chemin entre Liège et la ville néerlandaise de Maastricht, Visé est également surnommée la « Cité de l'Oie ». Peuplée par environ 17 000 habitants, elle présente la particularité d'être la seule ville belge francophone à avoir une frontière directe avec les Pays-Bas. Elle fait partie de la région de la Basse-Meuse.
Dans l'église, la châsse de saint Hadelin est la plus ancienne à ce jour de l'art mosan (XIetXII siècles).
Démographie
Elle comptait, au 1 janvier 2016, 14 572 habitants (7 050 hommes et 7 522 femmes), pour une sueprficie de 74,28 km², soit une densité de population de 196,18 habitants/km².
Le graphique suivant reprend sa population résidente au 1 janvier de chaque année
Les chiffres des années 1846, 1900 et 1947 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.
Géographie
Sections de commune
Argenteau, Cheratte, Lanaye, Lixhe, Richelle et Visé.
Communes limitrophes
Communes limitrophes de Visé Pays-Bas Bassenge Oupeye Herstal Dalhem Blégny Liège
Histoire
Avant
Les plus anciens documents, des outils en silex taillés sur les deux faces, attestent une présence humaine à Visé dès la fin du paléolithique moyen (100 000 A.C.N.). Bien plus tard, à l'aube de l'ère chrétienne, les légions romaines imposent leur tutelle sur la région, massacrant ou chassant les Éburons. Ils implantèrent à la place les Tongres, peuple originaire de la rive droite du Rhin. C'est à partir du IX siècle que Visé connaît son essor et devient le centre d'un commerce très actif. Très vite, s'y tiennent au printemps des foires internationales très fréquentées grâce à un privilège spécial de l'Empereur Charlemagne qui les affranchit de toute espèce de droits.
Bonne Ville de la Principauté de Liège, Visé est fortifiée en 1330 par le Prince-Évêque Adolphe de La Marck mais est aussi saccagée en 1467 par le Duc de Bourgogne Charles le Téméraire.
En 1672 et en 1675 lors de la guerre de Hollande, le Roi de France Louis XIV séjourne à Visé sur la rive gauche dans la maison Houbart. Il est accompagné de l'illustre mousquetaire d'Artagnan qui meurt en 1673 au siège de Maastricht. Deux ans après la prise de celle-ci, Louis XIV fait abattre les fortifications visétoises et ses fossés au frais des habitants.
Au XX siècle, Visé connaît d'autres drames et notamment lors de la Première Guerre mondiale dont elle est la première ville martyre. Les premiers gendarmes et fantassins belges y tombèrent le 4 août 1914. Le 10 août 1914, les Allemands mettent le feu à l'église et, le 15 août, près de 600 maisons furent détruites ainsi que la plupart des joyaux de son architecture comme l'hôtel de ville, les anciens couvents des Sépulcrines et des Récollets ou les maisons des Gildes. Face à l'adversité, la population visétoise y puise un regain d'énergie et en quelques années, la ville relève la tête et est entièrement reconstruite en préservant son originalité.
Maintenant
Depuis 1977 et la fusion des communes, l'entité comporte Visé, Argenteau, Cheratte, Lanaye, Lixhe-Loën et Richelle.
Patrimoine et tourisme
La commune compte plusieurs monuments au patrimoine immobilier classé.
Les Arbalétriers et Arquebusiers de Visé
Visé compte dans ses murs trois guildes d'arbalétriers et d'arquebusiers.
Elles furent créées en 1310 pour les arbalétriers et en 1579 pour les arquebusiers.
Dissoutes lors de la disparition de l'Ancien Régime, elles se sont depuis le XIX constituées en sociétés d'agréments et défilent dans les rues de la cité mosane deux fois par an. Chaque compagnie possède également un musée riche de souvenirs de l'histoire locale.
C'est en 1310 que la compagnie des arbalétriers fait officiellement son apparition à Visé. Reconnue comme telle par le prince-évêque Thibaud de Bar, la gilde sera chargée de la défense de la ville et des bateaux qui y accostent et jouira de privilèges pour son aide.
En 1579, alors que règne la campagne militaire entreprise par les Espagnols contre les provinces protestantes, certains poussent à la création d'une seconde confrérie sermentée à Visé. La localité est directement menacée car le duc de Parme qui assiège Maastricht a installé ses quartiers à Visé. Ses troupes amènent l'inévitable cortège de maraudeurs, de déserteurs et de pillards. Or depuis quelques années, la bonne ville cherche à renforcer ses moyens de défense et son armement. En réaction à la menace de brigandages, quelques bourgeois entreprenants s'associent pour apporter leur concours à cet effort de défense.
Gérard de Groesbeeck, prince-évêque de Liège, entérine le 15 mai 1580 la fondation de la Compagnie des Arquebusiers et la pourvoit de statuts qui, à l'heure actuelle, régissent toujours les activités de la compagnie qui en 1909 se scinda en deux, les Francs Arquebusiers d'une part et les Anciens arquebusiers de l'autre.
Les arbalétriers pour leur part ont fêté leur 700 anniversaire en 2010. C'est en effet une particularité de Visé ; alors que partout ailleurs dans le pays les guildes et corporations ont arrêté leurs activités à la Révolution française, à Visé elles se mirent parfois en sommeil mais ne disparurent jamais et continuent aujourd'hui encore à perpétuer leurs fêtes.
L'Église et ancienne collégiale
Selon la tradition, la première église est érigée en 779 grâce à la bienveillance de la princesse Berthe, fille de l'Empereur Charlemagne. Peu de temps après, elle est ravagée lors d'un raid normand en 881.
L'église devenue collégiale à la suite de l'arrivée de chanoines de Celles en 1338, fait partie intégrante du système défensif de la ville. Elle repose sur le mur d'enceinte et sa grosse tour carrée est fortifiée. Elle ne survit pas au sac de la ville par les Bourguignons de Charles le Téméraire en 1467.
Reconstruite en plusieurs phases, l'église est à nouveau détruite le 10 août 1914, incendiée par les Allemands. Seul le chœur gothique, datant de 1524 et classé en 1935, est conservé et les vitraux de l'abside sont miraculeusement épargnés. La reconstruction est réalisée sur les plans des architectes Edmond Jamar et Léon Habran en 1924 et c'est de cette époque que date la chapelle abritant les reliques de saint Hadelin, à ne pas confondre avec le saint patron de la paroisse, saint Martin.
La Châsse de Saint Hadelin
Hadelin, né au début du VII siècle en Aquitaine, est un disciple du fondateur de l'abbaye de Stavelot, Saint Remacle. Ses pérégrinations l’amènent à fonder lui-même un oratoire à Celles sur les bords de la Lesse. Il y meurt en 690 et un chapitre d'une douzaine de chanoines se consacre dans cette bourgade à vénérer sa mémoire.
En l'an 1046, l'évêque de Liège Wazon fait déposer les restes du saint dans une châsse ornée de reliefs en argent. Les longs côtés sont parachevés vers 1170 pour en faire ce trésor de l'art mosan que l'on peut encore admirer à l'heure actuelle en l'église Saint-Martin de Visé. D'abord conservée à Celles, la châsse est transférée à Visé en 1338 lorsque les chanoines doivent s'y réfugier.
En 1414, le crâne de saint Hadelin en est extrait pour être placé dans un reliquaire spécifique, restauré en 1654 par l'orfèvre liégeois Jean Goesin. Depuis 1788, tous les 25 ans, les Visétois fêtent par de grandes manifestations l'arrivée de la châsse dans leur ville. La dernière a lieu en 2013, la prochaine se déroulera en 2038. La châsse sort aussi chaque année, le troisième dimanche de septembre. La châsse est considérée comme un joyau de l'art mosan des XIetXII siècles.
L'Hôtel de Ville
L’hôtel de ville de Visé
Fleuron de la renaissance mosane, l'Hôtel de Ville de Visé, construit en 1611 et 1613, a été gravement endommagé lors de la Première Guerre mondiale. Le clocher bulbeux qui culmine à près de 34 mètres, abrite un carillon qui joue à l'heure « où on peut être mieux » de André Grétry, aux quart un air des Arbalétriers et trois quarts d'heure, un air des Arquebusiers, et à la demi-heure le Valeureux Liégeois de l'abbé Ramoux, hymne à la révolution liégeoise.
À l'entrée, au-dessus de la galerie aux trois arcades, se trouvent les armoiries sculptées des deux bourgmestres bâtisseurs, Frambach de la Haye et Denis de Marets de Charneux.
Le Perron
Un perron de Visé
En Principauté liégeoise, le perron était le symbole de l'autorité du Prince-Évêque et de ce fait, il servait de plate-forme pour les crieurs publics. Il devint aussi l'emblème des libertés acquises par les Bons Métiers et la communauté locale. À Visé, le premier fut établi dès le XII siècle, sur la place du Marché, puis transféré en 1340 dans une rue appelée maintenant du Perron, où il resta jusqu'à la fin de l'ancien régime. Au bas de cette rue fut édifié au début du XVII siècle, l'Hôtel de Ville.
Deux perrons, dont l'un offert par la Compagnie Royale des Anciens Arbalétriers Visétois et inauguré en 1960 par le Roi Baudouin, ont été replacés près des emplacements originaux.
La Ferme du Temple
Ferme du Temple (Visé).
Demeure privée, cette ancienne possession de l'ordre du Temple construite au XIII siècle fut une des huit commanderies belges de cet ordre religieux et militaire. Le premier commandeur templier attesté est le frère Inguerrand en 1231 et le dernier commandeur, frère Eustache d'Argenteau, se serait enfuit en Zélande à la suite de la suppression de l'ordre le 22 mars 1312. La dévolution de ce « manoir » aux Hospitaliers n'intervient qu'en 1318 mais il fut immédiatement baillé à un laïc. Il faisait alors partie des possessions de la commanderie de Chantraine, appelée également baillie d'Avalterre puis fut rattaché ensuite à celle de Villers-le-Temple. Il sera détruit en 1675 par les armées de Louis XIV. Rebâti, les hospitaliers le conservèrent jusqu'à la révolution française puisqu'en 1783, ils en obtenaient un revenu de 2200 florins pour l'année.
Musée régional d'archéologie et d'histoire
Le musée donne l'image la plus complète possible du passé de Visé et de sa région, axée sur quatre thèmes : archéologie, architecture, histoire et traditions. De plus, une salle est consacrée entièrement aux armes et aux Gildes. Le conservateur du musée est Jean-Pierre Lensen.
Gastronomie
La ville de Visé est surnommée la « Cité de l'Oie » et ses habitants, appartenant ou non à la Confrérie de la Délicieuse Oie du Gay Savoir en Bien Mangier, y préparent traditionnellement l’« oie à l’instar de Visé », cuisant le volatile dans un bouillon de légumes qui sert ensuite de fond pour une sauce à l’ail, puis le découpant, en panant les morceaux de cuisse qui vont être poêlés comme les morceaux de poitrine, juste avant d’être dressés et servis avec la sauce.
Sport
Équipes principales
Handball messieurs : HC Visé BM (D1 et D2 Nationale)
Handball dames : Fémina Visé (D1 et D2 Nationale)
Rugby : Rugby Club Visé (D2)
Football : R. CS Visé (P1), déclaré en faillite en 2014
Organisation
Visé est le lieu de départ et d'arrivée du marathon de la Meuse (MaasMarathon). Le 11 mai 2008 a eu lieu la dixième édition de ce marathon longeant la Meuse et passant par Maastricht.