Pissenlit (ou Dent-de-lion) est un nom vernaculaire ambigu en français. On appelle « pissenlit » diverses plantes à tige généralement creuse et dont l'inflorescence est un capitule plat et jaune. Ce capitule est généralement à fleurons ligulés. C'est la couleur jaune du capitule et sa forme plate qui déterminent généralement l'emploi du nom « pissenlit » pour désigner telle ou telle espèce.
Les pissenlits « véritables » sont des espèces du genre Taraxacum. Des espèces d'autres genres de la famille des Asteraceae peuvent prendre néanmoins ce nom vernaculaire.
Genre Taraxacum
Les espèces du genre Taraxacum sont des plantes dicotylédones anémocores.
C'est le genre des pissenlits véritables, même s'il existe dans ce cas des « pissenlits blancs » (comme Taraxacum albidum).
Les akènes à aigrettes que produisent souvent les espèces de ce genre sont très connus. Il est traditionnel de souffler dessus pour les voir s'envoler.
Ce sont des plantes vivaces, de plein soleil ou mi-ombre, à racine charnue pénétrant profondément dans le sol (plus de 50 centimètres), ce qui leur permet de résister au gel intense des régions froides (Russie, Canada). Dans ces régions, la partie aérienne meurt à la fin de l'automne, mais repousse dès la fonte des neiges, et la floraison survient une vingtaine de jours après la repousse ; une autre floraison de moindre importance se produit parfois en fin d'été.
Un pissenlit du genre Taraxacum
Pissenlit commun, Taraxacum sp.
Détail d'une feuille de pissenlit, Taraxacum sp.
Pissenlits communs
Les feuilles (très riches en vitamine C et β-carotène), les fleurs et les racines des pissenlits dits « communs » ou « officinaux » sont également consommées (voir salade de barabans). On remarquera que « pissenlit commun » est également une appellation vague qui regroupe plusieurs espèces, qu'il est parfois difficile de différencier.
Certaines de ces espèces formaient l'agrégat d'espèces Taraxacum officinale agg. Cet agrégat a été abandonné et les espèces sont maintenant réunies au sein d'une des sections du genre Taraxacum, la section Ruderalia. Le pissenlit officinal peut être utilisé comme complément à la médecine conventionnelle, de par ses vertus diurétiques (d'où son autre nom vernaculaire le Pisse-au-lit) et dépuratives.
Genre Microseris
Une espèce océanienne de la famille des Asteraceae est également appelée pissenlit à cause de sa morphologie : Microseris lanceolata.
Genres proches de Taraxacum
D'autres plantes, d'autres genres, peuvent être appelées, à tort, « pissenlit » :
Hypochaeris (les porcelles)
Leontodon (les liondents). Notamment Leontodon saxatilis, le léontodon-faux-pissenlit
ou encore
La forme recourbée des dents des feuilles de Taraxacum sp. lui vaut aussi le nom de dent-de-lion
Crepis (les crépides)
Pilosella (les piloselles)
Hieracium (les épervières) - notamment Hieracium taraxacifolium, épervière à feuilles de pissenlit
Picris (les picrides)
Ce sont généralement des plantes dont les feuilles ou les capitules (souvent jaunes) ressemblent à ceux des pissenlits communs.
Taraxacum
Taraxacum
Étymologie, autres noms, expressions
Le nom « pissenlit » est attesté dès le XV siècle ; il provient des propriétés diurétiques de la plante, c'est-à-dire de certaines des espèces du genre Taraxacum, notamment de la section Ruderalia.
Le pissenlit commun est aussi connu sous le nom de dent-de-lion, lié à la forme recourbée de ses feuilles.
Cette expression est à l'origine du terme anglais dandelion. Cette image se retrouve également en italien (dente di leone), en catalan (dent de lleó), en espagnol (diente de león), en portugais (dente-de-leão), en gallois (dant y llew), en allemand (Löwenzahn), en espéranto (leontodo), en danois (løvetand), en roumain (dintele leului), en cornique, (dans-lew), en norvégien (løvetann), en néerlandais (leeuwentand).
Il existe d'autres appellations régionales, notamment en Franche-Comté : des cramaillots.
Le pissenlit entre dans l'expression « manger les pissenlits par la racine ».
Ennemis
Les papillons de nuit (hétérocères) suivants se nourrissent de pissenlit :
sphinx du pissenlit, Amata phegea (Arctiidae),
Utilisations par l'homme
Salade de pissenlit et lardons.
Les racines se mangent crues ou bouillies. On en prépare un café de pissenlit après torréfaction. Elles se récoltent pendant le repos végétatif de la plante.
Les jeunes pousses se consomment en salades. Elles se récoltent avant la floraison. Les meilleures poussent sur les sols sablonneux.
Les boutons floraux se conservent dans du vinaigre ou du sel. Ils se consomment comme les câpres.
Les capitules servent à préparer un sirop. On n'utilise que les parties jaunes sans les bractées ni les tiges. On en tire également le « vin de pissenlit ».
Le lait de pissenlit aurait provoqué la mort de deux enfants à l'été 1927.
La plante peut être contaminée par la douve du foie, comme le cresson, et ne doit donc pas être consommée crue en cas de risque dû à la proximité de pâturages.
Caractère indicateur
Engorgement en matière organique animale par un excès ou un blocage par le froid ou une richesse en base. Bon indicateur de prairies riches tant qu'elle n'est pas dominante, mais révélateur d'aggravation des engorgements et des anaérobioses lorsqu'elle explose.
Histoire et mythologie
Il est courant de faire un vœu lorsque l'on souffle sur les pistils de ce petit génie. Le rituel est similaire à celui de la lampe à huile, de l'étoile filante ou du bouton d'or.
L'image représentant une femme soufflant sur les aigrettes de pissenlits est la marque du dictionnaire Larousse, symbole de "la connaissance semée à tout vent".
Dans le calendrier républicain français, le 26 jour du mois de ventôse, est officiellement dénommé jour du Pissenlit.