L’acmé (du grec ancien ἀκμή, « apogée ») désigne le point extrême d'une tension, d'un propos ou d'une situation. C'est un substantif féminin qui connut néanmoins des hésitations de genre et des emplois masculins avérés.
Appliqué à une civilisation, le terme évoque son apogée.
Origines et emplois
Ce terme a été abondamment utilisé par Diogène Laërce, qui semble le tenir d'Apollodore d'Athènes. Le terme latin floruit est parfois utilisé également. Il servait à désigner le point culminant de la vie d'une personne, mais on supposait qu'il était atteint autour de la quarantième année de vie. Ce critère a permis aux érudits de tenter de resituer les bornes de vies de personnages importants. Il faut cependant signaler que ce n'est qu'un indice, et sûrement pas un critère fiable, car les doxographes ont eu tendance à « arranger » les périodes d'acmé pour les faire coïncider avec des faits remarquables (événement politique, mort du maître, naissance du disciple le plus important…).
Le mot est apparu en français en 1751 dans le domaine médical, pour désigner le plus haut degré d'intensité d'une maladie. Il continue à être utilisé dans le domaine physiologique (cf. l'article sexualité infantile : « cette description évoque à tous les adultes l’acmé jouissif du rapport génital »).
Significations modernes
Dans la première moitié du XIX siècle, le mot acquiert un sens large et désigne le « point culminant » d'une pensée ou d'un ouvrage.
Il reste très approprié pour qualifier le sommet d'une pensée philosophique (cf. l'article Aristote : « le second séjour à Athènes marque l’acmé de la philosophie aristotélicienne »).
Le mot acmé devient alors un synonyme de « climax » avec son sens moderne (venu de l'anglais) de pic, d'apogée.
Acmé théâtrale
L’« acmé » fait partie du vocabulaire technique du théâtre. Il provient du grec ancien ακμη et s’applique essentiellement aux tragédies grecques et latines (œuvres d’Eschyle, d’Euripide, de Sénèque…), ou d’inspiration gréco-latine, telles que de la littérature française du XVII siècle (Racine notamment). Il correspond au paroxysme du mal dont un personnage est atteint, et s’accompagne souvent du registre pathétique (qui évoque la douleur) ou dramatique.
Par exemple dans Phèdre de Jean Racine, l’acmé est atteint aux vers 303-304 :
- « J’ai revu l’ennemi que j’avais éloigné
- Ma blessure trop vive aussitôt a saigné ».
L’acharnement de la déesse Vénus est fatal, Phèdre ne peut échapper à sa fureur vengeresse :
- « C’est Vénus tout entière à sa proie attachée ».
C’est à ce moment que Phèdre comprend qu’il lui est impossible de résister.
On dira encore que Molière a su habilement retarder l’acmé de son Tartuffe jusqu’à la dernière scène de la pièce.
莎士比亚戏剧《凯撒大帝》中的凯萨之死桥段是个众所周知的高潮。
高潮(climax)或转折点(turning point)是叙事作品中紧张局势的最高点或戏剧结局情节的开始。climax的词源为希腊语「κλῖμαξ」(拉丁转写klimax),意思是「楼梯」、「梯子」。
小说
在散文小说作品,高潮往往像是古典喜剧,发生在文本或表演接近尾声之时。
高潮包括三个要素。最重要的因素是,主角经历变革。第二是主要角色发现一些关于自己和其他未知角色的事情。最后一个因素是揭示主题本身。