Une carafe est un récipient de table, en verre ou en cristal, permettant le service des alcools forts, grands vins (carafe à vin), l'eau (carafe d'eau), ou encore de la gentiane (carafe à gentiane).
Série de carafes de verre
Carafe à vin
Carafage du champagne
La carafe à vin peut être utilisée pour :
décanter un vin qui présente des dépôts en fond de bouteille.
faciliter l'aération du vin, favorable au développement des arômes aériens et l'assouplissement des tanins.
Une carafe se caractérise par un corps pansu surmonté d'un long col étroit permettant sa préhension. Elle peut être obturée par un bouchon généralement du même matériau que la carafe.
On utilise également des carafes à col évasé sans bouchon pour le service de l'eau à table. Une petite carafe de ce type est appelé un carafon. Un carafon peut être un emballage original pour certains vins. Il est alors vendu avec un opercule en aluminium à la façon des bouteilles de lait.
Usage
Carafe à décanter pour un vin rouge.
Les vins vieux, dont la robe devient tuilée, ont en général une structure trop faible pour être carafés durablement. On les laisse décanter dans leur bouteille redressée à la verticale pendant plusieurs heures et que l'on débouche peu avant la dégustation.
Au contraire, un passage en carafe d'une heure ou deux sera bénéfique à un vin de garde en pleine maturité. En augmentant de manière significative la surface de contact avec l'air, le passage en carafe permettra l'élimination de certains volatiles indésirables (soufre, acidité volatile...) et le développement d'arômes plus complexes (au détriment des plus volatils).
Transférer un vin de sa bouteille à la carafe se fait avec doigté, sans la moindre éclaboussure. Il faut tenir la bouteille et la carafe presque l'une en face de l'autre afin que le vin glisse d'une paroi à l'autre sans trouble. En disposant une bougie (ou tout autre source lumineuse) en arrière-plan, on peut suivre la progression des dépôts qu'on s'efforce de laisser dans la bouteille.
Carafe d'eau
Les carafes filtrantes sont utilisées pour purifier l'eau du robinet de façon à remplacer l'eau en bouteille.
Expression
Le terme "être en carafe" s'utilise pour un appareil hors d'usage. Il est également employé dans le monde de l'entreprise lorsqu'un service en sous-effectif est en surcroit d'activité, ou lorsqu'un logiciel douteux ou un périphérique informatique est à l'origine d'une panne. La solution consiste assez souvent à dégager vers un autre centre qui soit moins à la ramasse, sous réserve d'approbation d'un R.A.F. ou P.O.P. Cette expression est couramment utilisée dans le milieu de la production sonore.
Risques pour la santé associé aux carafes de cristal
Une carafe en cristal neuve ou ayant peu servi peut contaminer par du plomb les alcools et tout liquide acide qui y seraient stockés, même en heures et assez pour atteindre un seuil de toxicité (saturnisme). Les alcools forts, les vins, mais aussi les sodas, le vinaigre ou les jus de fruit peuvent absorber des doses importantes de plomb à partir du cristal.
Le plomb est un métal lourd neurotoxique. Il est toxique à très faible dose. Or, divers contenants en cristal peuvent en relarguer des quantités significatives dans les aliments et boissons. Le cristal contient au moins 24 % de PbO (oxyde de plomb) et parfois beaucoup plus. Les produits alcoolisés et tout liquide naturellement acide solubilisent du plomb dans le cristal jusqu'à désaturation du verre à l'interface solide/liquide Une étude publiée en 2004 a montré que dans une carafe utilisée pour décanter le vin, après deux jours seulement, le taux de plomb du vin était de 89 μg/L (microgramme par litre), passant à 2.000 à 5.000 μg/L 4 mois après. Du vin blanc placé dans une carafe de cristal a doublé sa teneur en plomb en une heure de stockage et l'a triplé en quatre heures. Des brandys stockés durant plus de cinq ans dans des carafes en cristal contenaient jusqu'à 20.000 μg de plomb par litre d'alcool, à comparer à la norme eau potable qui est de 15 µg/Litre aux États-Unis. De plus, le vin lui-même peut parfois avoir déjà été significativement contaminé par du plomb lors de la maturation du raisin (via des aérosols en contenant, par exemple près des routes quand les voitures roulaient à l'essence plombée ou près d'installations industrielles telles que haut-fourneaux de Braubach ; « Les vins de Braubach de millésimes 1972-1979 sont chargés de 0,07 à 2,94 mg/L, (moyenne de 0,047 mg/L) de plomb, ») ou durant le processus de fabrication du vin (la contamination naturelle du raisin serait selon les œnologues Eschnauer & Scollary (1996) de 0,01 à 0,03 mg/L.