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词典释义:
Iran
时间: 2024-01-22 16:18:37
[irɑ̃]

n.m.伊朗[亚洲]常见用法

词典释义

n.m.
伊朗[亚洲]


常见用法
l'Iran 伊朗

短语搭配

République islamique d'Iran伊朗伊斯兰共和国

les chiites d'Iran伊朗的什叶派穆斯林

les hauts plateaux de l'Iran伊朗高原

原声例句

Et par la même, à devancer l'Iran.

并通过此举,超越伊朗。

[法语动画小知识]

Vous êtes nos cousins. -J'adore l'Iran.

你们是我们的表兄弟。-我爱伊朗。

[魁北克法语]

« Même quand l’Iran joue » , précise un journaliste iranien à Désintox.

" 即使伊朗在表演," 一位伊朗记者告诉Désintox。

[Désintox]

Après la Chine, Gengis Khan étend son empire vers l'Ouest et va toujours plus loin, jusqu'à conquérir l'Iran.

攻占中国之后,成吉思汗将他的帝国向西方扩张,并且一直走得更远,直到征服了伊朗。

[Quelle Histoire]

L'Iran adore la France, tu vois.

伊朗爱法国,你知道的。

[魁北克法语]

L'Iran, c'est un pays musulman situé au Moyen-Orient.

伊朗是中东的一个穆斯林国家。

[魁北克法语]

Ok et ici la pistache d'Iran

好的。这是产自伊朗的开心果。

[Les passionnés du goût]

Hors de Chine, l'Iran est désormais le pays où le covid-19 a fait le plus grand nombre de victimes.

伊朗现在是在中国以外,Covid-19病毒造成受害者人数最多的国家。

[新冠特辑]

Située en Asie centrale, à la place de l'actuel Iran, la perse a plus de 4 500 ans d'histoire.

波斯位于中亚如今伊朗的位置,它拥有4500多年的历史。

[Quelle Histoire]

Donald Trump joue la carte de l’apaisement avec l’Iran.

唐纳德·特朗普正在与伊朗打绥靖牌。

[RFI简易法语听力 2020年1月合集]

例句库

Il pourrait être actuellement détenu en Iran.

据信他目前可能被关押在伊朗。

L’emblème de Iran airlines, toutefois, ces oiseaux bizarres étaient en fait abandonnés.

伊朗航空的标志,就是这个鸟头。但实际它们是被遗弃的装饰物。

Ces restrictions n'ont nullement pour but de punir l'Iran.

这些限制措施绝对不是为了惩罚伊朗。

Tel est précisément ce que montre notre expérience à Bam, en Iran.

这正是我们从伊朗巴姆汲取的经验所显示的那样。

Personne ne conteste ce droit à l'Iran ni à tout autre pays.

没有人否认伊朗或任何其他国家拥有这项权利。

Et de l'Iran également signé une entente à long terme d'accord de coopération.

另外还与伊朗还签署了长期合作协议。

Nous avons vu cela en Iran. Nous avons vu le pouvoir du peuple.

我们在伊朗看到这种情况,我们看到了人民的力量。

En Iraq, les insurgés et les terroristes sont financées et formés par l'Iran.

在伊拉克,伊朗还资助和训练反叛分子和恐怖分子。

Son frère et sa sœur étaient également politiquement actifs et avaient dû fuir d'Iran.

她的兄弟和姐妹也都是政治活跃分子,也因此逃离伊朗。

Or, dans sa déposition orale, elle déclare avoir quitté l'Iran avec un faux passeport.

但是,在她的口头证词中,她声称是凭假护照离开伊朗的。

L'Agence est en mesure de vérifier le non-détournement de matières nucléaires déclarées en Iran.

原子能机构能够核实伊朗已申报的核材料未被转用。

Ainsi donc, il est impossible d'être assuré des intentions pacifiques proclamées par l'Iran.

不回答这些问题就不可能相信伊朗声称的和平目的。

Nous ne souhaitons pas nier à l'Iran son droit à l'énergie nucléaire civile.

我们不愿剥夺伊朗发展民用核能的权利。

Nous demandons de nouveau à l'Iran d'appliquer ces résolutions en tant que question prioritaire.

我们继续呼吁伊朗作为优先事项遵守这些决议。

C'est la raison pour laquelle nous devons empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires.

因此,我们必须阻止伊朗获取核武器。

Depuis bientôt quatre ans, l'AIEA enquête sur les activités nucléaires non déclarées de l'Iran.

近四年来,原子能机构一直在调查伊朗未宣布的核活动。

Sous ce régime, aucune arme ni aucun matériel connexe n'a été importé depuis l'Iran.

根据这一制度的规定,从未自伊朗进口武器或相关物资。

L'armée de l'air iranienne a mis en service deux des Mirage F-1 laissés en Iran.

伊朗空军起用了两架留给伊朗保管的F-1型幻影飞机。

Un arrangement similaire est en train d'être négocié entre l'Iran et la Fédération de Russie.

目前,伊朗和俄罗斯联邦正就类似的安排进行谈判。

La Représentante spéciale a adressé à l'Iran neuf communications concernant cinq défenseurs des droits de l'homme.

特别代表向伊朗发送了9封信函,涉及5名维护者。

法语百科
Description de l'image Iran (orthographic projection).svg.

L’Iran (en persan : ايران, Irān), également connu sous le nom de la Perse, en forme longue la République islamique d'Iran (en persan : جمهوری اسلامی ايراﻥ, Jomhuriye Eslāmiye Irān), est un pays d'Asie de l'Ouest. Elle partage des frontières avec l'Afghanistan, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, l'Irak, le Pakistan, le Turkménistan et la Turquie. Sa capitale est Téhéran (ou Tehrān) et sa population est de 80 096 604 habitants en octobre 2015. La langue officielle est le persan et sa monnaie est le rial. Le calendrier officiel est le calendrier persan. Le nom Iran, qui signifie « royaume des Aryens », d'usage natif depuis l'ère Sassanide, a été officiellement adopté en 1935 pour l'usage international. Auparavant, le pays était connu en Occident sous le nom de Perse. Les noms « Perse » et « Iran » sont utilisés indifféremment dans le contexte culturel, mais « Iran » est le nom utilisé officiellement dans le contexte politique.

Le pays a une superficie de 1 **8 195 km. En 2015, l'Iran est la 29 puissance économique mondiale par PIB nominal et la dix-huitième par PIB à parité de pouvoir d'achat. En 2011, son PIB par habitant s’élève à 11 200 $. L'Iran est le 2 producteur de pétrole au monde et le 1 exportateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). D'après BP, il dispose aussi depuis 2011 de la plus grande réserve en gaz naturel.

Toponymie

Le mot Iran a une racine aussi ancienne que les langues indo-européennes. C'est la base d'un mot aussi bien mythologiquement qu'historiquement à la fois complexe et commun, couvrant un espace étendu allant de l'Iran à l’Écosse. Pendant la dynastie des Achéménides (-559 à -330), les Iraniens appelaient leurs territoires Parsa du nom de l'empire de Cyrus le Grand, qui appartenait à la tribu perse, et qu’on retrouve encore aujourd’hui sous la forme de Fars ou Pars, correspondant au nom de cette province d’Iran. Cependant, la totalité de l’État était alors appelée Aryanam. Ce mot est apparenté au terme Aryen, qui signifie noble. À l’époque parthe (248 av. J.-C. - 224 ap. J.-C.), Aryanam a été modifié en Aryan pour évoluer vers Iranshar et Iran à l’époque sassanide.

Les Grecs les appelaient les Mèdes (les confondant avec un peuple que les Perses avaient soumis auparavant). Ils utilisaient les termes Aryana et Persis pour désigner la région qui est aujourd’hui connue comme le plateau iranien. Le terme est passé au latin pour devenir Persia, puis en français Perse, terme qui est encore utilisé dans les pays occidentaux et qui peut provoquer une confusion avec la province du Fars.

Au XX siècle, une dispute entre intellectuels éclate pour savoir quel devrait être le nom correct du pays. Le 21 mars 1935, jour de Noruz, Reza Shah Pahlavi publie un décret demandant à toutes les relations étrangères du pays de le désigner sous le nom d'Iran dans leur correspondance officielle, en accord avec le fait que Perse est un terme utilisé pour un pays appelé Iran en persan. En 1959, le gouvernement a annoncé que les deux noms (Perse (Persia en anglais) et Iran) peuvent être officiellement utilisés de manière interchangeable .

En 1979, la révolution iranienne a abouti à la création de la République islamique d’Iran, mais les termes Perse et Iran sont toujours largement utilisés.

Géographie

Géographie physique

Carte physique de l’Iran
Carte physique de l’Iran

L'Iran est un pays montagneux et partiellement désertique d'une superficie de 1 **8 195 km. Au nord, il a des frontières communes avec l’Arménie (35 km), l’Azerbaïdjan (611 km) et le Turkménistan (992 km), et a 740 km de côtes sur la mer Caspienne. Les frontières occidentales sont partagées avec la Turquie au nord-ouest et l’Irak au sud-ouest, finissant au Chatt-el-Arab (en persan : Arvand Rud). Le golfe Persique et le golfe d’Oman forment l’intégralité de sa limite méridionale de 1 770 km. L’Iran a un contentieux avec les Émirats arabes unis depuis les années 1970 portant sur les îles Tunbs et Abu Moussa, occupées militairement par l’Iran. À l’est se trouvent l’Afghanistan au nord et le Pakistan au sud. La distance entre l’Azerbaïdjan au nord-ouest et le Sistan et Baloutchistan au sud-est est appro**mativement de 2 330 km.

Le paysage iranien est dominé par plusieurs chaînes de montagnes qui séparent divers bassins et plateaux les uns des autres. La partie occidentale — la plus peuplée — est la plus montagneuse, avec des chaînes telles celles du Zagros et de l’Alborz (Elbourz) ; c’est dans cette dernière que se trouve le sommet le plus haut de l’Iran, le Damāvand qui culmine à 5 671 m. Le plateau iranien est la zone située entre les chaînes de montagnes localisées à l’est et à l’ouest du pays. La moitié orientale consiste essentiellement en une série de bassins désertiques inhabités (comme le Dasht-e Kavir) parsemés de rares lacs salés.

Les montagnes entourent plusieurs larges bassins, ou plateaux, sur lesquels sont situés des centres agri***** et urbains majeurs tels qu'Ispahan ou Shiraz. Jusqu’au XX siècle, lorsque furent construites les principales autoroutes et chemins de fer à travers les chaînes montagneuses, ces bassins avaient tendance à être relativement isolés les uns des autres. Typiquement, une grande ville dominait un bassin, et il e**stait des relations économiques complexes entre la ville et les centaines de villages à sa périphérie. Dans les hauteurs des chaînes montagneuses délimitant les bassins, des groupes organisés de manière tribale pratiquaient la transhumance, déplaçant leurs troupeaux de moutons et de chèvres entre leurs pâturages traditionnels d’été et d’hiver.

Forêts et zones arborées

Steppes arborées

Steppes

Plaines désertiques

Zones semi désertiques

Marais saumâtres alluviaux

Il n’y a pas de système fluvial d’importance dans le pays, et historiquement, le transport se faisait au moyen de caravanes qui suivaient les routes traversant les cols des chaînes montagneuses. Celles-ci empêchaient aussi l’accès au golfe Persique et à la mer Caspienne. Toutefois, on peut citer comme cours d'eau le Rud-e Kârun, le plus long d'Iran, qui se jette dans le Chatt-el Arab, et le Sefid qui se termine dans la mer Caspienne. Celui-ci porte son nom depuis le confluent du Qezil Owzen (ou Kizil Ouzen) (Rudkhaneh-ye Qezil Owzen) et du Shahrud (Rudkhaneh-ye Shahrud).

Le climat de l’Iran est principalement aride ou semi-aride. La plaine côtière caspienne fait exception avec un climat subtropical : les températures y tombent rarement en dessous de 0 °C en hiver et le climat reste humide toute l’année. Les températures estivales montent rarement au-dessus des 29 °C, et les précipitations annuelles sont de 680 mm à l’est et de 1 700 mm à l’ouest. Dans l’ouest du pays, les régions habitées dans les vallées des monts Zagros connaissent des températures moins clémentes, des températures moyennes en dessous de 0 °C et de fortes chutes de neige. Ainsi, lors du blizzard de 1972, environ 4 000 personnes sont mortes dans des villages ensevelis sous 7,9 m de neige. Les bassins orientaux et centraux sont très arides, avec moins de 200 mm de précipitations annuelles et des températures estivales dépassant les 38 °C. Les plaines côtières du golfe Persique ont des hivers tempérés, et des étés très chauds et très humides. Les précipitations y varient entre 135 et 355 mm.

L’Iran est située dans une zone sismique très instable et est régulièrement touchée par des tremblements de terre. Le 26 décembre 2003, un important tremblement de terre a frappé la région de Bam, dans le sud du pays, détruisant ainsi les vestiges de l’Arg-é Bam (citadelle et ville antique) et faisant plus de 26 000 morts. Le relief accidenté de l'Iran a surgi de la dernière grande collision tectonique des continents. En s'éloignant de l'Afrique, le nord de la péninsule Arabique a heurté l'Eurasie, il y a 25 ou 30 millions d'années, peu après la création de l'Himalaya lors de la poussée de l'Inde. L'impact a soulevé pratiquement toutes les chaînes de montagnes de l'Iran, ainsi que le plateau central, qui passe de 2 000 m d'altitude dans le Nord-Ouest à moins de 500 m dans les bassins désertiques de l'Est. La collision, toujours à l'œuvre, est responsable des nombreux tremblements de terre.

Faune, flore et environnement

Chat persan
Chat persan

La faune et la flore d’Iran, étant donnée la grande quantité de biomes et de biotopes, accueillent de nombreuses espèces animales et végétales. Les zones semi-désertiques accueillent des félins et des gazelles tels le lynx d’Eurasie, le chat de Pallas, la gazelle indienne, la gazelle à goitre ou encore l’onagre du désert. Certaines sont menacées d’extinction, comme le Guépard iranien, dont il ne subsiste que 50 à 60 individus.

D’autres animaux sont endémiques aux régions iraniennes, comme le Tétraogalle de Perse ou le daim de Perse, qui sont aujourd’hui très rares ; une espèce de poisson de la famille des cichlidae (Iranocichla hormuzensis, endémique de l'Hormozgan et possédant un genre mono-typique — ne comprenant qu'une seule espèce).

Les espèces d’oiseaux sont également très nombreuses en Iran : buse féroce, faucon crécerelle, aigle royal, gypaète barbu, ganga unibande dans les steppes, outarde houbara d’Asie dans les déserts. Dans les forêts de montagne se trouvent des sangliers, des ours, des cerfs et des bouquetins.

La préservation de l’environnement en Iran a commencé à être prise en compte par l’État dans les années 1950, à la suite des dégradations environnementales et de la surexploitation des ressources naturelles. L’Iran s’est d’abord doté d’une association iranienne de la vie sauvage en 1956, puis d’une organisation de la chasse et de la pêche en 1967 et enfin d’un ministère de l’environnement en 1971. Le but de ces organisations était la protection de l’environnement.

Depuis le début du X** siècle, les principaux problèmes environnementaux sont les suivants :

La pollution de l’air, particulièrement dans les zones urbaines. Cette pollution a des causes anthropiques et est liée aux émissions des véhicules, aux opérations de raffinerie et aux effluves industrielles ;

La déforestation ;

La désertification ;

La diminution de la surface des marais à cause de la sécheresse ;

La pollution par le pétrole dans le golfe Persique (due aux opérations d’extraction et de dégazage) ;

La pollution de l’eau, causée par les rejets industriels et les rejets non contrôlés d’eau usée.

Le plus préoccupant de ces problèmes est peut-être celui de la qualité de l’air, plus particulièrement dans la capitale à Téhéran. Le monoxyde de carbone représente une partie importante des 1,5 million de tonnes de produits polluants rejetés à Téhéran en 2002.

Géographie administrative

L’Iran est subdivisé depuis 2010 en 31 provinces :

Téhéran

Qom

Markazi

Qazvin

Gilan

Ardabil

Zanjan

Azerbaijan-e-sharghi (de l’est)

Azerbaijan-e-gharbi (de l’ouest)

Kurdistan

Hamedan

Kermanshah

Ilam

Lorestan

Khuzestan

Chahar Mahaal-o-Bakhtiari

Kohkiluyeh-o-Boyer Ahmad

Bushehr

Fars

Hormozgan

Sistan-o-Balouchestan

Kerman

Yazd

Esfahan

Semnan

Mazandaran

Golestan

Khorasan-e-shomali (du Nord)

Khorasan-e-razavi

Khorasan-e-jonubi (du sud)

Alborz

Les provinces (en persan : استان, Ostān) sont gouvernées depuis une ville centrale, généralement la plus grande ville de la province. Le gouverneur de province (en persan : استاندار, Ostāndār) est nommé par le ministre de l’Intérieur.

Depuis 2004, la province du Khorassan est divisée en trois provinces, augmentant le nombre des provinces de 28 à 30.

En 2010, Karaj est devenue indépendante de la province de Téhéran avec la création de la province d'Alborz, augmentant le nombre des provinces de 30 à 31.

Chaque province (Ostān) est divisée en départements (Shahrestān), eux-mêmes divisés en cantons (Bakhsh), qui regroupent une dizaine de villes (Shahr). Les villages (dehestān) sont la plus petite unité administrative ; ils sont rattachés aux villes. La structure administrative de l’Iran change très régulièrement. En 2005, l’Iran comptait 324 départements, 865 cantons, 982 villes et 2 378 villages.

Histoire

L’Iran (ou Perse) possède l’une des civilisations continues les plus anciennes du monde. L’histoire de l’Iran couvre des milliers d’années, depuis les civilisations antiques du plateau iranien, la civilisation des Mannéens en Azerbaïdjan, de Shahr-i Sokhteh (« Ville brûlée ») dans le Sistan, et l’ancienne civilisation de Jiroft, suivie du royaume d’Élam, de l’empire Achéménide, des Parthes, des Sassanides jusqu’à l’actuelle République islamique d’Iran.

Préhistoire et Antiquité

Des vestiges d’occupation humaine remontant au Paléolithique inférieur y ont été retrouvés au Baloutchistan, dont certains — parmi les plus anciens — ont un âge estimé à 800 000 ans. Au nord-ouest du pays, dans la région de la mer Caspienne, des vestiges datant du X millénaire av. J.‑C. attestent de l’apparition d’une économie de production de biens au Mésolithique. Des sites néolithiques attestent que la pratique de l’agriculture remonte à 6 et 7 000 ans dans la vallée de Gorgan, à Tureng Tepe (en), Yarim Tepe, et au centre du pays à Sialk II (près de Kashan).

Des objets de cuivre et des céramiques peintes remontant à l’âge du cuivre (il y a 4 000 ans), ont été retrouvés en Susiane (province du Khuzestan) et à Sialk. Des recherches archéologiques commencent à peine à faire connaître des civilisations très anciennes comme la civilisation de Jiroft qui bâtit des villes 3 000 ans av. J.-C.

Le début du III millénaire av. J.‑C. voit apparaître une forme d’écriture, probablement dérivée du système sumérien, à Suse. L’Empire Élamite (précédé par la civilisation proto-élamite) établit un nouveau pouvoir régional dans le sud-ouest de l’Iran, et concurrence les empires voisins de Babylonie et d’Assyrie. C’est au cours du second millénaire avant notre ère qu’arrivent sur le plateau iranien divers peuples iraniens, provenant d’Asie centrale. Au milieu du VII siècle av. J.-C., les Mèdes, groupes de tribus établis au nord et au nord-ouest du pays, établissent leur pouvoir sur la région. À la fin de ce même siècle, les Mèdes et les Babyloniens se libèrent définitivement du joug assyrien en prenant Ninive en 612 av. J.-C.. C’est à la même période qu’apparaissent les premières sources mentionnant Cyrus I, roi d’Anshan, petit-fils d’Achéménès, fondateur du premier Empire Perse, celui des Achéménides.

Les ruines des palais des Achéménides (Persépolis).

Achéménides

Despotes éclairés, les Achéménides construisent un immense empire s’étendant de l’Inde à l’Égypte, organisé en satrapies reliées entre elles par un immense réseau routier. Le cylindre de Cyrus est la première trace écrite d’une déclaration des Droits de l’Homme, datant de Cyrus II. La dynastie achéménide établit des capitales à Pasargades, Persépolis, Suse et Ecbatane. Leur règne est marqué par les Guerres médiques les opposant aux Grecs. L’empire perse décline après le règne de Xerxès I et chute en 330 av. J.-C., conquis par Alexandre le Grand, sous Darius III.

Séleucides

Les généraux d’Alexandre établissent la dynastie des Séleucides, qui s’effondre à son tour en 60 av. J.-C., le dernier reliquat de l’empire, en Syrie étant transformé en province romaine par Pompée. L’empire Parthe (aussi appelé Arsacide), fondé par Arsace et Tiridate en 250 av. J.-C., leur succède jusqu’en 224, quand le roi Artaban IV est défait par un de ses vassaux perses. Une nouvelle dynastie naît : les Sassanides, qui donnent naissance au second empire perse (226 - 651).

Sassanides

Les Sassanides furent les premiers à appeler leur empire Iranshahr ou Eranshahr (en persan : ايرانشهر, Terre des Aryens). Il s’agit d’une des périodes les plus importantes de l’histoire de l’Iran : la civilisation perse s’accomplit dans de nombreux domaines, et influence considérablement le monde romain, les deux empires étant perpétuellement en guerre. L’influence culturelle atteint l’Europe occidentale, l’Afrique, la Chine et l’Inde, et continue durant la période islamique.

Période islamique

La conquête de l’Iran commence en 637, avec 'Umar. Après avoir occupé Ctésiphon, capitale de l’empire, les musulmans battent l’armée sassanide à Nahavand en **-**. L’Iran est ensuite rapidement conquis. La conversion à l’islam est progressive jusqu’au IX siècle. L’Iran a été islamisé, mais n’a jamais été arabisé, contrairement aux autres régions conquises par le califat. Les Persans ont même réussi à se distinguer au sein de l’islam, et l’apport culturel, politique et même religieux des Iraniens à cette religion est d’une importance fondamentale.

Carte de la Perse (Iran) vers l’an 1000.
Carte de la Perse (Iran) vers l’an 1000.

Au VIII siècle, le Khorassan se rallie à la doctrine dissidente du chiisme et s’émancipe de la domination arabe. Une révolte renverse la dynastie Omeyyade, installant les Abbassides à Bagdad en 748. Le pouvoir des califes diminue progressivement, et plusieurs dynasties régionales émergent en Iran entre 820 et 1005, dont les Samanides. Ces derniers rivalisent avec Bagdad, et créent d’importants foyers de vie intellectuelle. Outre la culture arabe classique, ils favorisent l’éclosion de la littérature persane et accordent leur protection à des penseurs. En 962, la dynastie Ghaznévides s’installe à Ghazna et règne du Khorasan au Pendjab. C’est sous le patronage de Mahmûd de Ghaznî que Ferdowsi écrit en persan le Shâh Nâmâ (signifiant « Le livre des Rois »), poème épique qui recueille les histoires de la mythologie perse.

Un groupe turc, les Seldjoukides, arrive dans la région au ** siècle. Les Ghaznévides, puis les Samanides, sont défaits. L’Iran connaît une renaissance culturelle et scientifique. L’observatoire d’Esfahan est créé, où Omar Khayyam met au point un nouveau calendrier qui introduit l’année bissextile : le calendrier persan, encore utilisé aujourd’hui. Cette époque voit aussi une production artistique très riche : l’art des Saljukides d’Iran.

Après les Seldjoukides, l’Iran est encore dirigé par des petites dynasties locales avant d’être envahi par les Mongols de Gengis Khan en 1219. Le pays est dévasté et l’invasion est désastreuse pour la population. La destruction de nombreux qanats (un système d’irrigation traditionnel performant) détruit le réseau d’habitat. Les villes sont détruites et remplacées par des oasis isolées, la démographie chute et le pays se tribalise. De petites dynasties locales se mettent en place après la fin de la première période mongole en 1335.

Mais rapidement, le pays est de nouveau envahi : Tamerlan (ou Timur, d’origine turque ou mongole), conquiert la totalité de l’Iran, et en devient l’empereur en 1381. L’empire Timouride dure jusqu’en 1507 : les Chaybanides prennent Samarcande tandis que les Safavides reconquièrent une bonne partie du territoire iranien à partir de l’Azerbaïdjan iranien.

Mise en place de l’État iranien moderne

L’Iran se convertit au Chiisme duodécimain au XVI siècle, sous l’impulsion d’Ismail I, premier souverain Safavide. Cette conversion résulte d’une volonté de s’affirmer face à la domination des Ottomans sunnites et de créer une identité iranienne spécifique. La conversion des sunnites est obligatoire, sous peine de mort.

Intérieur de la mosquée du Sheikh Lutfallah, Ispahan

L’apogée des Safavides est atteinte sous Shah Abbas I le Grand. Le pays est pacifié, son territoire étendu et son administration centralisée. Son règne est aussi un âge d’or pour le commerce et les arts (accueil de commerçants et d’artistes étrangers, développement de la production de tapis, construction d’Ispahan, etc.).

Une invasion de l’Iran par des tribus afghanes met un terme à la dynastie des Safavides. La suprématie afghane est assez brève. Tahmasp Quli, un chef de tribu Afshar, chasse les Afghans et prend le pouvoir en 1736 sous le nom de Nâdir Shâh. Tout le territoire iranien est repris, depuis la Géorgie et l’Arménie jusqu’à l’Afghanistan. Des campagnes militaires sont même menées jusqu’à Delhi en 1739. Nâdir Shâh est assassiné en 1747 par d’autres chefs Afshars.

Carte de l’État safavide, du XVIauXVIII siècle.

Le pays est ensuite la proie de luttes tribales pour la conquête du pouvoir : Afshar, Afghans, Qajars et Zands se battent. Karim Khan Zand réussit à réunifier presque tout le pays en 1750. Il refuse de prendre le titre de Shah et préfère se nommer Vakil ar-Ra’aayaa (« Le Régent des paysans »). Sa mort en 1779 est encore suivie de luttes. C’est finalement Agha Mohammad Shah Qajar qui prend le pouvoir en 1794, établissant une dynastie qui dure jusqu’en 1925.

Sous les règnes de Fath Ali Shah, Mohammad Shah, et Nasseredin Shah, le pays retrouve ordre, stabilité et unité. Les marchands (bāzāris) et les Oulémas (chefs religieux) deviennent des membres importants de la société iranienne. Cependant, l’autorité centrale est plutôt faible, la classe dirigeante relativement corrompue et le peuple exploité par ses dirigeants. Les puissances coloniales russe et britannique tirent parti de cette situation : grâce à leur supériorité militaire et technologique, elles dominent le commerce de l’Iran et interfèrent dans les affaires internes du pays.

Révolution constitutionnelle persane

Groupe de révolutionnaires à Tabriz. Au centre : Sattar Khan et Bagher Khan.

Soldats entourant le bâtiment de la Majles à Téhéran le 19 août 1953.

Reza Khan Mir Panj, devenu Reza Shah Pahlavi.

Mohammad Mossadegh, figure de la nationalisation du pétrole iranien.

M. Reza Shah Pahlavi et la reine Farah Pahlavi (Farah Diba), les derniers représentants de la monarchie.
M. Reza Shah Pahlavi et la reine Farah Pahlavi (Farah Diba), les derniers représentants de la monarchie.

Les premières tentatives iraniennes de modernisation commencent sous Nasseredin Shah. Le système fiscal est réformé, le contrôle central sur l’administration est renforcé, le commerce et l’industrie sont développés. L’influence du clergé chiite et des puissances étrangères se réduisent. La montée de la colère populaire et une demande de réforme mènent le pays à la Révolution constitutionnelle persane de 1906. L’Iran devient le premier pays moyen-oriental à faire une révolution et à se doter d’une constitution.

La Première Guerre mondiale voit grandir l’influence des Britanniques, déjà intéressés par la découverte de pétrole dans le Khuzestan en 1908. Ils essaient d’imposer l’accord anglo-persan en 1919, qui est refusé par le parlement.

Peu de temps après, un coup d’État fait changer le pouvoir de main, au profit d’un officier, Reza Khan, qui devient quatre ans plus tard Reza Shah Pahlavi. Au moyen d’un gouvernement centralisé et fort, il modernise l’Iran : développement d’industries lourdes, projets majeurs d’infrastructures, construction d’un chemin de fer national, création d’un système public d’éducation nationale, réforme de la justice (jusque-là contrôlée par le clergé chiite), création du code civil iranien, amélioration de l’hygiène et du système de santé. Les droits spéciaux accordés aux étrangers pendant l’époque Qajar sont annulés pour diminuer la dépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne et la Russie. Le 21 mars 1935, la communauté internationale est officiellement sommée de ne plus utiliser le nom Perse mais Iran (nom local depuis les Sassanides, le nom officiel de la monarchie est État impérial d'Iran). Interdiction du port du voile pour les femmes et obligation de porter un habit « à l’occidentale » pour les hommes sont décrétés la même année.

En 1941, Reza Shah déclare la neutralité de l'Iran et refuse l'expulsion des ressortissants allemands, alors que la Grande-Bretagne a le contrôle de son pétrole. Les forces britanniques et soviétiques envahissent le pays et forcent Reza Shah à abdiquer en faveur de son fils Mohammad Reza Pahlavi. Il est alors envoyé en e**l et meurt en 1944. L’occupation du pays est d'une importance stratégique majeure pour les Alliés. Ayant déclaré la guerre à l’Allemagne en 1943, l’Iran se rapproche des puissances occidentales. La même année, la conférence de Téhéran voit Churchill, Roosevelt et Staline réaffirmer leur engagement sur l’indépendance de l’Iran, qui devient rapidement membre des Nations unies.

Pourtant, en décembre 1945, bénéficiant du soutien de l’Union soviétique, le Gouvernement du peuple d’Azerbaïdjan et la République de Mahabad déclarent leur indépendance dans les régions de l’Azerbaïdjan iranien et du Kurdistan iranien. Des parties du Khorasan, du Gorgan, du Mazandaran et du Gilan sont occupées par les troupes soviétiques : la crise irano-soviétique, première de la guerre froide, se termine en décembre 1946 avec l’effondrement des gouvernements républicains ayant perdu le soutien de l’URSS.

En 1951, le premier ministre Mohammad Mossadegh nationalise l'Anglo-Iranian Oil Company (AIOC). Il est alors éloigné du pouvoir à la suite d’un complot orchestré par les services secrets britanniques et américains, l'opération Ajax. Après sa chute, Mohammad Reza Shah Pahlavi met en place un régime autocratique et dictatorial fondé sur l’appui américain. En 1955, l’Iran appartient au pacte de Bagdad et se trouve alors dans le camp américain pendant la guerre froide. Mohammad Reza Shah modernise l’industrie et la société grâce aux revenus très importants du pétrole et à un programme de réformes nommé la Révolution blanche. L’Iran entre dans une période de prospérité fulgurante et de modernisation accélérée mais la société, bouleversée dans ses racines, souffre du manque de liberté.

Révolution iranienne et République islamique

En 1963, ont lieu les premières émeutes, au cours desquelles se fait remarquer un jeune agitateur islamique du nom de Khomeini. En 1971, le faste des cérémonies de célébration des 2 500 ans de Persépolis irrite les pauvres et les paysans. En 1976, le calendrier islamique est remplacé par un calendrier solaire impérial.

Après des mois de protestations populaires et de manifestations contre son régime, Mohammad Reza Pahlavi quitte l’Iran le 16 janvier 1979. Le 1 février 1979, Rouhollah Khomeini revient en Iran après un e**l de 15 ans. Après la proclamation de la neutralité des forces armées dans la révolution, Khomeini déclare la fin de la monarchie le 11 février et met en place un gouvernement provisoire. Il e**stait une grande jubilation en Iran autour de la destitution du Shah, mais il e**stait aussi beaucoup de désaccords sur l'avenir de l’Iran. Alors que Khomeini était la figure politique la plus populaire, il e**stait des douzaines de groupes révolutionnaires, chacun ayant sa propre vue concernant l'avenir de l’Iran. Il y avait des factions libérales, mar**stes, anarchistes et laïques, ainsi qu’un large panorama de groupes religieux cherchant à modeler l'avenir de l’Iran.

Mohammad Khatami.

Les théologiens sont les premiers à rétablir l’ordre dans le pays, avec l’aide des comités locaux. Connus sous le nom de Gardiens de la Révolution à partir de mai 1979, ces groupes ont vite pris le pouvoir dans les gouvernements locaux dans tout l’Iran, et récupèrent ainsi la plupart des pouvoirs. Les tribunaux révolutionnaires mis en place permettent l’élimination de figures de l’ancien régime et des opposants de tous bords. Finalement, à l'issue d'un référendum organisé le 1 avril 1979, une république islamique est instaurée, à la tête de laquelle Khomeini devient le guide suprême.

La crise iranienne des otages (occupation de l’ambassade des États-Unis à Téhéran entre le 4 novembre 1979 et le 20 janvier 1981 et prise en otage de ses personnels) pousse l’administration Carter à rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, puis à imposer des sanctions économiques le 7 avril 1980. Le 22 septembre 1980, profitant de la faiblesse des forces armées iraniennes qui subissent des purges du nouveau régime islamique, l’Irak envahit l’Iran. La politique officielle des États-Unis cherche à isoler l’Iran. Les États-Unis et leurs alliés fournissent des armes et de la technologie à Saddam Hussein, qui a pour objectif de s’emparer des champs de pétrole du Khuzestan. Ironiquement, des membres de l’administration Reagan vendent secrètement des armes et des pièces détachées à l’Iran dans ce qui est connu sous le nom de affaire Iran-Contra. L’Iran accepte de respecter le cessez-le-feu e**gé par la résolution 598 du conseil de sécurité de l'ONU le 20 juillet 1987. Le 15 août 1990, Saddam Hussein accepte de revenir aux accords d’Alger de 1975 : retour à un statu quo ante.

Après la mort de Khomeini le 3 juin ****, l’assemblée des experts choisit le président sortant, Ali Khamenei comme Guide de la révolution. La constitution est modifiée à la suite de son arrivée au pouvoir.

Pendant la deu**ème guerre du Golfe en 1991, le pays reste neutre (il permet toutefois à l’aviation irakienne de se poser en Iran et aux réfugiés irakiens de pénétrer sur son territoire).

La révolution et la guerre avec l’Irak ont beaucoup pesé sur l’économie du pays, ce qui conduit des pragmatiques comme Hachemi Rafsandjani à devenir président en **** puis 1993. L’échec des politiques économiques et de la modernisation de l’état iranien voit l’élection de Mohammad Khatami, un religieux modéré, en 1997. Celui-ci doit diriger le pays en tenant compte des e**gences d’une société demandeuse de réformes et de l'influence d’un clergé très conservateur, qui souhaite garder la mainmise sur le pouvoir. Ce décalage atteint son paroxysme en juillet 1999, où des protestations massives contre le gouvernement ont lieu dans les rues de Téhéran. Khatami est réélu en juin 2001 mais, aussitôt, les éléments conservateurs du gouvernement iranien œuvrent pour déstabiliser le mouvement réformateur, bannissant les journaux libéraux et disqualifiant les candidats aux élections parlementaire et présidentielle.

L’échec de Khatami à réformer le gouvernement cause une apathie grandissante parmi la jeunesse. Le maire ultra-conservateur de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad est élu président en 2005 (plus de 1000 candidatures sont invalidées par le Conseil des Gardiens). On observe alors un durcissement du discours nationaliste par le président, qui vise ainsi à asseoir la légitimité du programme nucléaire iranien et les décisions de politique étrangère malgré l’opposition américaine.

Élection présidentielle iranienne de 2013

L'élection présidentielle iranienne de 2009 est marquée par la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, ce qui donne lieu à des manifestations de masse d'opposition, probablement les plus importantes depuis la Révolution de 1979. Ces manifestations pacifiques sont réprimées avec violence par le pouvoir islamique : même si leur nombre exact est encore inconnu à ce jour, des centaines de manifestants auraient été tués à l'instar de Neda Agha-Soltan par les milices pro-gouvernementales Bassiji ou les policiers antiémeutes faisant aussi de nombreux blessés, et plus de deux mille arrestations auraient été opérées selon Amnesty International.

Le 14 juin 2013, Hassan Rohani, présenté comme le seul candidat modéré de la campagne présidentielle, est élu président de la République islamique d'Iran au premier tour, avec 50,7 % des suffrages exprimés.

Voir aussi : Liste des dirigeants de l’Iran

Après l'élection d'Hassan Rohani à la présidence de la République iranienne en juin 2013 et son entrée en fonctions en août, l'Iran fait publiquement part de sa plus grande disposition à trouver un accord sur le nucléaire, alors que les sanctions prises par les pays occidentaux depuis plusieurs années portent leurs fruits. Fin novembre 2015, un accord est trouvé entre Téhéran et le groupe 5 + 1 (États-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie + l'Allemagne), qui prévoit un arrêt de l'enrichissement de l'uranium et une surveillance accrue de la part de l'AIEA, contre une levée partielle des sanctions occidentales.

Le peuple et sa culture

Démographie

Densité de population par province en Iran.
Densité de population par province en Iran.

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d’habitants.

La démographie iranienne a été complètement bouleversée au cours du XX siècle. La population est à environ 76 923 300 en 2010, alors qu’elle était de 10 millions au début du siècle précédent. En 2011, on estime la population à 77,9 millions. Cependant, il apparaît que l’Iran a récemment maîtrisé son très fort taux de fécondité grâce à une régulation des naissances efficace, passant de cinq enfants par femme en âge de procréer à la fin des années 1970 à 1,** aujourd’hui. Toutefois, la population continue à croître à rythme élevé (1 % par an) : en effet, de la faible proportion de personnes âgées — 5 % de la population a 65 ans et plus — résulte un faible taux de mortalité (5,5 ‰) ; la forte proportion de personnes en âge de procréer explique le taux de natalité soutenu (17 ‰). À terme, le vieillissement de la population devrait tendre à faire baisser la natalité, de sorte que la population se stabiliserait au-dessus de 100 millions d’habitants en 2050. Le solde migratoire est faible (-0,5‰).

La répartition géographique de la population a aussi connu un bouleversement : les urbains formaient environ 10 % de la population iranienne au début du XX siècle, ils sont 70 % en 2010. L’urbanisation est continue : le taux de croissance démographique des villes est de 1,8 % par an tandis que les zones rurales perdent annuellement 0,7 % de leur population.

Le taux d’alphabétisation est de 80 % chez les plus de 15 ans. La durée moyenne de scolarisation est de 12 ans. Le taux de fécondité est de 1,** enfant/femme ce qui place l'Iran au 148 rang mondial.

Migration

Distribution ethno-religieuse en Iran
Distribution ethno-religieuse en Iran

La position géographique de l'Iran, sa démographie et sa situation économique en font à la fois un pays d'origine, de transit et de destinations pour les migrants. Bien que le pays accueille une des plus grandes populations de réfugiés au monde, il est aussi un pays d'émigration.

L'Iran compte près d’un million de réfugiés, la plupart originaires d’Afghanistan et d’Irak. En 2001, le nombre de réfugiés afghans en Iran était de 3 809 600, et le nombre de réfugiés irakiens de 530 100. Cet afflux de réfugiés a lieu depuis le tout début des années 1980, causé par les guerres qui ont eu lieu aux frontières de l'Iran (en Afghanistan à partir de 1980), ou par des décisions prises par les pays voisins (la décision de Saddam Hussein d'expulser des irakiens d'origine iranienne vers l'Iran entre 1980 et 1981).

La politique officielle du gouvernement vise à rapatrier ces réfugiés et près de 2 millions l’ont été, pour une bonne part en coopération avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

La diaspora iranienne est estimée à environ 2-3 millions de personnes qui ont émigré en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest, en Australie, dans les pays du Golfe Persique ou en Israël, la plupart après la révolution de 1979. Le solde migratoire actuel est négatif, et correspond au départ d’environ 40 000 personnes par an. Les facteurs des migrations au départ de l'Iran peuvent être multiples : instabilité économique de l'Iran, instabilité de son régime politique, niveau d'éducation, attentes démocratiques, présence de famille dans le pays hôte, montant du salaire et taux de chômage. Cependant, il faut signaler que les données précises sur les phénomènes de migration en Iran ne sont pas toutes disponibles, il est donc difficile d'apprécier l'étendue du phénomène.

Groupes ethniques

L’Iran est une mosaïque de plus de 80 « ethnies » différentes. Les deux origines principales des langues sont indo-européennes ou turques. La majorité des Iraniens parlent une langue du groupe iranien (persan, kurde, baloutchi…) et ils comprennent le persan, la langue officielle de l’Iran. Les principaux groupes ethniques sont :

parlant une langue iranienne : Persans (61-66 %), Kurdes (7-10 %), Baloutches (2 %), Lors (6 %), Tats, Talyshes, Gilaki, Mazandari, Pachtounes, etc.

parlant une langue turque : Azéris (13-15 %), Turkmènes (1 %), Qashqais

autres : Arabes (2 %), Arméniens, Juifs (0,014 %), Assyriens, Géorgiens, Chaldéens, Circassiens et autres (1 %).

Langues

Religions

Une particularité du chiisme duodécimain en Iran : le Tazieh, un genre théâtral qui rejoue le massacre de l’imam Hussein. Palais du Golestan, Téhéran, fin du **X siècle.

Mausolée de l’Esther biblique et de son oncle Mordekhaï à Hamedan, l’un des centres de pèlerinage juif les plus importants en Iran

Mythologie

La mythologie perse est à la fois très voisine et profondément différente de la mythologie de l’hindouisme. Elle en est très voisine parce que les Iraniens sont, de tous les peuples indo-européens, celui dont la langue a le plus d’affinités avec le sanskrit et aussi celui qui est resté avec les Aryens de l’Inde en relations les plus fréquentes. Elle en est profondément différente, parce que la religion des anciens Perses acquiert de bonne heure un caractère beaucoup plus moral que mythologique.

Le nouvel an Iranien (Norouz) est célébré le 21 mars, premier jour du printemps. Norouz est reconnu en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO depuis 2009.

Religions actuelles

L’islam chiite duodécimain est la religion officielle d’Iran à laquelle ** % de la population appartient. L’Iran est, avec l'Azerbaïdjan, l'Irak et Bahreïn, un des seuls pays du monde musulman à avoir plus de la moitié de sa population majoritairement chiite. L’Iran a sur son territoire deux sites saints du chiisme : Mashhad, où est enterré l’imam Reza et Qom, où est enterrée Fatimah Ma’sumeh, sœur de Reza. Qom est de plus un des centres théologiques chiites les plus influents du monde, rivalisant avec Nadjaf en Irak. Qom compte de nombreux séminaires chiites, comme le Howzeh ye Elmiyeh Qom et est aussi le siège de nombreuses associations cléricales. C’est à partir des séminaires et universités religieuses de Qom qu’a eu lieu la consolidation du pouvoir du clergé en Iran depuis l’ouverture du Howzeh ye Elmiye Qom en 1922.

Mosquée du Chah, Ispahan

Les sunnites (la branche majoritaire dans le reste du monde musulman) représentent 9 % de la population iranienne. Les autres minorités incluent les juifs, les baha’is, les chrétiens, les zoroastriens, les sabéens (ou mandéens) ou d’autres. Trois « religions révélées » autres que l’islam sont considérées comme officiellement reconnues par la constitution et disposent de leurs représentants au Parlement (Majles) : les chrétiens, les juifs et les zoroastriens. Les musulmans sunnites, minoritaires en Iran, ne disposent pas de sièges réservés. À la veille de la révolution islamique, l'Iran abrite la plus importante communauté juive du monde musulman avec, selon les estimations, entre 60 000 et 100 000 membres. En 2015, il reste moins de 10 000 juifs dans le pays qui sont néanmoins représentés par un député.

La minorité sabéenne qui ne compte que quelques centaines de fidèles, et les plus de 300 000 baha’is, durement persécutés sous tous les régimes iraniens, n’ont jamais été reconnus comme minorités religieuses. Depuis l’avènement de la République islamique en 1979, les baha’is d’Iran, sont considérés comme des « infidèles non protégés, (…) des non-personnes, et n’ont ni droits, ni protection », indique la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) dans son rapport de 2003 sur les discriminations religieuses en Iran.

Selon l’article 14 de la constitution iranienne et conformément au Coran « Dieu ne vous interdit pas de traiter avec bonté et droiture ceux qui n'ont pas lutté contre vous en raison de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos logements », le gouvernement se doit donc de respecter les droits humains des non-musulmans, tant qu’ils ne conspirent pas contre l'islam ou la République islamique d’Iran. Les représentants des minorités religieuses reconnues ont confirmé que l'enseignement de leur religion était assuré et respecté tant dans les é***** publiques que dans les é***** propres aux minorités. Cependant, peu après la révolution iranienne, le gouvernement a créé un bureau des minorités (religieuses) afin de les surveiller (et de les contrôler). En 1993, le Majles (parlement) adopte une loi rendant obligatoire la mention de la religion sur les cartes d’identité, ce qui permet au gouvernement de contrôler plus facilement les minorités. Une des conséquences est l'éviction des chrétiens des services publics, des é*****, de l'armée et d'autres institutions de l'État. D'après le rapport de Abdelfattah Amor, « Outre le non-accès aux postes gouvernementaux, il apparaît que les minorités ne peuvent accéder professionnellement à l'armée et à la justice et seraient limitées dans leur plan de carrière dans le reste de l'administration, sauf cas exceptionnels. »

Société

Fêtes et jours fériés

Fêtes et jours fériés en 2007 Date En français Nom local Remarques 11 février* Anniversaire de la révolution de 1979 20 mars* Jour de la nationalisation du pétrole Le mercredi avant le nouvel an* La Fête du mercredi d'origine zoroastrienne Chaharshanbe suri 21 mars* Nouvel An persan Norouz d'origine zoroastrienne, le premier jour du printemps 1er avril* Jour de la République islamique proclamation de la république islamique en 1979 2 avril* 13 jour de l'an Sizdeh Bedar 13 jour de la nouvelle année, fin des festivités de Norouz 5 juin* Anniversaire du soulèvement contre le chah 20 décembre* Le dernier jour de l'automne, le plus court jour de l'année Shab-e Yalda d'origine zoroastrienne

Les dates des fêtes sont basées sur le calendrier persan* (solaire) et le calendrier musulman (lunaire); la correspondance entre le calendrier grégorien et le calendrier persan (tous les deux, solaires) est régulière avec une variation probable d'un jour, d'une année sur l'autre. En revanche le calendrier lunaire (musulman) se déplace d'une dizaine de jours chaque année par rapport au calendrier solaire.

Célébrations iraniennes

Norouz

Sizdeh bedar

Farvardinegan

Ordibeheshegan

Khordadegan

Tirgan

Amordadegan

Shahrivaregan

Mehregan (en)

Abanegan

Azargan

Deugan

Bahmanegan

Sepandarmazgan

Shabe Yaldaa

Jashne Sade

Chaharshanbe Soori

Kuse bar Neshin

Système éducatif

Faculté de littérature de l’université de Téhéran

Un programme pré-primaire non obligatoire d’une durée d’un an est dispensé pour les enfants de cinq ans. L’éducation primaire (dabestan) commence à l’âge de six ans et dure cinq ans. L’éducation secondaire de base, également connue sous le nom de cycle d’orientation (Râhnamâï), englobe la si**ème à la huitième année. Le cycle d’orientation sert à déterminer les aptitudes à suivre des études générales ou professionnelles/techniques au niveau de l’éducation secondaire supérieure (dabirestan), qui est constituée d’un cycle de trois ans et n’est ni obligatoire ni gratuite. Les études secondaires supérieures sont subdivisées en trois filières : théorique, technique/professionnelle et pratique, elles-mêmes subdivisées en diverses spécialités.

L’éducation supérieure est assurée par les universités, les universités technologiques, les universités de médecine, les établissements d’enseignement professionnel, les collèges et les centres de formation des professeurs, et des établissements privés. Les conditions requises pour l’accès à l’éducation supérieure sont d’avoir achevé les études secondaires supérieures et le programme d’un an de préparation à l’université et de réussir l’examen national d’entrée à l’université (concours). Les études supérieures délivrent plusieurs diplômes : Fogh-Diplom ou Kârdâni (équivalent à un grade de technicien supérieur) pour deux ans d’études supérieures, Karshenasi (également connu sous le nom de licence), sanctionnant quatre ans d’études supérieures. Deux ans après la licence, la Fogh Licence (maîtrise). Un examen d’entrée permet ensuite aux étudiants de commencer un programme doctoral.

En 1999, les étudiants avaient été aux premiers rangs de la contestation du régime islamique, violemment réprimée. En 2004, l’Iran comptait plus de 2,2 millions d’étudiants à l’université dont 60 % de filles. L’Iran a actuellement 54 universités d’État, et 42 é***** médicales d’État. Il e**ste également 2** universités privées. 6 % environ des établissements d’éducation secondaire supérieure sont des établissements privés, qui suivent le même programme que les é***** publiques et doivent se conformer aux directives du ministère de l’éducation, même si leurs dépenses sont payées par les frais de scolarité des élèves. En 2009, l'université de Téhéran a été au cœur de la contestation après la proclamation de la réélection du président sortant, l'opposition dénonçant les raids des forces de sécurité dans des dortoirs universitaires où « le sang a coulé et des jeunes ont été battus ».

Protection sociale

La première forme d'assurance sociale (en persan : , Bimeh-ye ejtekmāi) e**stant en Iran a été introduite en 1931 par le ministère des Routes pour les ouvriers travaillant à son service sous la forme d'un fonds de compensation ; deux années plus tard, le même type de fonds est introduit pour les ouvriers d'État des secteurs de l'industrie et des mines. Plusieurs fonds de compensation sont ensuite créés jusqu'à ce qu'une loi régulant la sécurité sociale des ouvriers soit votée en 1953 (Bimehā-ye ejtemāi-e kārgarān), par la suite étendue aux non-ouvriers en 1960, aux employés agri***** en 1963. En 1975, une loi est votée pour l'unification des statuts de sécurité sociale pour tous les travailleurs. L'État a tout d'abord pris en compte l'assurance maladie et les pensions de retraite étaient d'abord réservées au secteur public, et la loi de 1975 a étendu la loi sur l'assurance sociale au secteur privé.

Après la révolution de 1979, plusieurs fondations sont créées pour aider les plus démunis (appelés mostaz'afin) et améliorer leurs conditions de vie sous formes d'aides financières ou de pensions. Le Comité de secours de l'Imam Khomeini (CSIK), la fondation des martyrs ou la fondation du 15 khordad sont des exemples de ces fondations qui disposent de moyens financiers importants (subventions de l'État, exemption de taxes et dons religieux).

En 1986, la protection sociale est étendue aux travailleurs indépendants, qui doivent cotiser volontairement entre 12 et 18 % de leurs revenus selon la protection souhaitée.

La protection sociale couvre les employés entre 18 et 65 ans, et le financement est partagé entre l'employé (7 % du salaire), l'employeur (20 à 23 % de la masse salariale) et l'État (qui complète la contribution de l'employeur à hauteur de 3 % de la masse salariale).

La sécurité sociale permet d'assurer les employés contre le chômage, la maladie, la vieillesse (pension de retraite), les accidents professionnels. L'Organisation de la sécurité sociale, gérée par le Ministère la protection sociale, délivre aussi des allocations familiales et de maternité dans certaines conditions. L'Iran n'a pas légiféré en faveur d'une protection sociale universelle, mais en 1996, le Centre des statistiques d'Iran estime que plus de 73 % de la population iranienne est couverte par une assurance sociale.

Sciences

L’histoire des sciences en Iran remonte à l’Antiquité, avec des exemples comme l’académie de Gundishapur, premier hôpital d’enseignement connu. Suivant la conquête islamique de la Perse, le savoir de la Grèce antique, de l’Inde et d’Alexandrie a été traduit en arabe par des scientifiques d’origine perse et arabe, créant ainsi un des plus grands trésor scientifique du Moyen Âge. Des scientifiques iraniens très importants ont, lors de la période islamique, posé les bases de nombreuses disciplines : algèbre et mathématiques avec al-Khuwarizmi, Nasir ad-Din at-Tusi ou Ghiasseddin Jamshidi Kashani ; médecine avec Avicenne ou Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi (dit Rhazes) ; chimie et physique avec Jabir Ibn Hayyan ou Alhazen, astronomie avec Al-Biruni ou Omar Khayyam.

Les sciences appliquées et les sciences fondamentales sont assez développées en Iran. Les physiciens et les chimistes sont régulièrement publiés dans des revues à fort facteur d’impact. Malgré les limites posées par les fonds, les installations et les collaborations internationales, les scientifiques iraniens ont été très productifs dans des domaines tels que la pharmacologie, la chimie pharmaceutique, et la chimie organique et analytique. Des scientifiques iraniens ont aidé à construire le Compact Muon Solenoid, un détecteur destiné au Large Hadron Collider du CERN, mis en opération en 2007. Des installations de RMN, de microcalorimétrie, de dichroïsme circulaire ou d’autres permettant d’étudier les protéines e**stent en Iran depuis des décennies. La recherche sur la réparation de tissu biologique émerge à peine dans les départements de biophysique.

L’Iran est le bon exemple d’un pays qui a fait des avancées considérables en se concentrant sur l’éducation et la formation. Malgré les sanctions subies pendant les décennies passées, les scientifiques iraniens ont tout de même produit des recherches de très bonne qualité. Leur taux de publication dans les journaux internationaux a quadruplé durant la décennie passée. Bien que ce taux de publication soit toujours très bas par rapport aux pays développés, cela place l’Iran à la première place parmi les pays islamiques. L’Iran a multiplié par dix ses publications entre 1996 et 2004 et a été classé premier en termes de taux de croissance, suivi par la Chine.

Arts et artisanat

L’Iran a une longue histoire artistique, musicale, poétique, philosophique, de traditions et d’idéologies. Beaucoup d’Iraniens pensent que leur culture est la seule et unique raison ayant permis à leur civilisation de survivre à des milliers d’années de perturbations.

La quête de justice sociale et d’équité est une partie importante des caractéristiques de la culture iranienne. Le respect des anciens et l’hospitalité aux étrangers est aussi partie intégrante de cette étiquette iranienne.

Littérature

Farhang (« la culture ») a toujours été le point central de la civilisation iranienne. Beaucoup d’Iraniens se considèrent comme les fiers dépositaires d’une culture millénaire et sophistiquée.
Farhang (« la culture ») a toujours été le point central de la civilisation iranienne. Beaucoup d’Iraniens se considèrent comme les fiers dépositaires d’une culture millénaire et sophistiquée.

« که ایران بهشت است یا بوستان
همی بوی مشک آید از دوستان »

« Que quelqu’un pense à l’Iran comme Eden ou comme Jardin,
L’odeur du musc de l’ami, du compagnon, abonde ici bas. »

— Firdawsi

« همه عالم تن است و ایران دل
نیست گوینده زین قیاس خجل »

« L’Iran est le cœur et l’univers le corps,
De cette parole, le poète ne ressent humilité ni remords. »

— Nizami

Les travaux subsistants écrits en langues persanes (comme le vieux-persan ou le moyen-persan) remontent aussi loin qu’en 650 av. J.-C., date des inscriptions Achéménides les plus anciennes retrouvées. L’essentiel de la littérature persane, cependant, remonte à la période de la conquête de l'Iran par l'Islam aux environs de 650 de notre ère. Après que les Abbassides furent arrivés au pouvoir (750), les Persans sont devenus les scribes et les bureaucrates de l’empire Islamique et aussi, de plus en plus, ses écrivains et poètes. Les persans écrivaient à la fois en arabe et en persan ; le persan a ensuite prédominé dans les cercles littéraires successifs. Les poètes perses tels que Saadi, Hafez et Rûmi sont lus dans le monde entier et ont une eu grande influence sur la littérature dans de nombreux pays. La littérature persane contemporaine est peut-être moins connue.

La littérature persane est notamment renommée pour sa poésie, qui peut être épique, historique, philosophique, amoureuse…

Les principaux écrivains persans sont Ferdowsi, auteur du Shâh Nâmâ, la grande épopée iranienne, Nizami, auteur du Khamsa (ou « Cinq Poèmes »), Rûmi avec Mesnâvi et le Chant des oiseaux, Sa’adi, Hafez, Omar Khayyam, Attar avec le Mémorial des Saints, La Conférence des oiseaux et Le Livre des secrets…

Parmi les écrivains et les poètes contemporains, on peut citer aussi Sadegh Hedayat, Ahmad Shamlou, Ali Shariati, Fereydoun Moshiri, Furough Farrokhzad.

Cinéma

Le cinéma n’est âgé que de cinq ans quand il arrive en Perse au début du XX siècle. Le premier réalisateur iranien fut sûrement Mirza Ebrahim Khan Akkas Bashi, le photographe officiel de Mozaffaredin Shah, le Shah d’Iran (**-1907). Après une visite à Paris en juillet 1900, Akkas Bashi obtint une caméra et filma la visite du Shah en Belgique.

Le cinéma iranien d’après la révolution rencontre un important succès sur les forums internationaux pour son style distinct, ses thèmes, ses auteurs, son idée de nationalité et la manifestation de la culture. De nombreux réalisateurs iraniens de classe mondiale ont émergé, comme Abbas Kiarostami et Jafar Panahi. La présence régulière de films iraniens dans de prestigieux festivals internationaux comme le Festival de Cannes, la Mostra de Venise ou le Festival de Berlin ont attiré l’attention du monde entier sur des chefs-d’œuvre. Les films iraniens ont été régulièrement sélectionnés ou ont gagné des prix prestigieux tels que le Lion d’Or de la Mostra de Venise, la Palme d’Or du Festival de Cannes ou l'Ours d’argent ou d’or de la Berlinale. En 2006, 6 films iraniens, de 6 styles différents, ont représenté le cinéma iranien au festival du film de Berlin. Cela a été considéré par les critiques comme un évènement remarquable pour le cinéma iranien.

Musique

La musique d’Iran a une histoire plusieurs fois millénaire remontant au Néolithique, tels que peuvent l’attester les fouilles archéologiques à Élam, au sud-ouest de l’Iran. Il faut distinguer la science de la musique, ou musicologie (Elm-e Musiqi) qui, en tant que branche des mathématiques, a toujours été très bien considérée dans le pays, et la performance musicale (Tarab, Navakhteh, Tasneef, Taraneh ou plus récemment Muzik) qui a souvent eu une relation conflictuelle avec les autorités religieuses.

La musique classique iranienne (Musiqi Asil) est basée sur les théories acoustiques et esthétiques exposées par Farabi et Shirazi dans les premiers siècles de l’Islam. Ce genre musical préserve les formules mélodiques attribuées aux musiciens des Cours impériales de Khosro Parviz à la période Sassanide. Ces modes sont connus sous le nom de dastgah et représentent un répertoire (radif) dans lequel les autres genres musicaux iraniens puisent leurs idées et leur inspiration.

Musiciens jouant de la musique de chambre iranienne traditionnelle

La musique religieuse n’est pas un genre homogène. Les pièces de théâtre (tazieh) représentant la passion de l’imam Hussein ont leur origine dans la musique martiale. D'une manière similaire, la musique des confréries soufies, par l’utilisation d'instruments mystiques daf et tambur et la pratique de cérémonies rituelles (zikr et jam), possède une liberté de composition plus grande et est rythmiquement plus sophistiquée que la musique classique.

La musique populaire et folklorique joue un rôle important dans la vie quotidienne des iraniens ruraux, comme les chansons folkloriques du Kurdistan et du Khorasan, mais aussi des citadins car elle inspire la musique populaire et classique.

L’Iran a développé sa propre musique pop dans les années 1970, utilisant des formes et des instruments indigènes et ajoutant de la guitare électrique et d’autres caractéristiques importées ; le musicien le plus populaire de cette époque était une chanteuse, Gougoush. La musique pop a cependant été bannie après la révolution de 1979 qui a lancé une renaissance dans la musique classique perse permettant l'émergence de célébrités nationales et internationales comme Mohammad Reza Lotfi, Hossein Alizadeh, Shahram Nazeri et Mohammad Reza Shadjarian. Toutefois, beaucoup d’iraniens très conservateurs ne voyaient pas d’un bon œil même les mélodies et les paroles les plus simples. Ainsi fut-il interdit aux femmes de chanter en public ; elles peuvent toujours jouer d’un instrument.

Danse

La danse en Iran possède une longue histoire et s’est développée depuis les temps datant de l’époque pré-achéménides. En effet, des fouilles durant ces 30 dernières années donnent accès à la preuve de son e**stence depuis l’apparition du culte de Mithra 2000 ans avant notre ère. Pour cette nation ancienne, la danse peut être envisagée comme un phénomène important et social et/ou un rituel religieux. Cependant, des restrictions politiques aux danses iraniennes et traditionnelles ont eu lieu après la révolution de 1979, la danse et la musique ont un temps été mal vues, voire interdites pendant un temps, mais cette histoire millénaire se perpétue toujours, parfois dans un cadre plus privé.

La danse peut intervenir dans de nombreux contextes très différents : les événements sociaux, les rites de passage, les exorcismes et les cérémonies. Ces contextes peuvent être associés à des événements traditionnels ou historiques (fêtes nationales, jours religieux festifs, fêtes pré-islamiques, migrations tribales…) ou avoir lieu de manière improvisée.

Miniatures

Kelileh va Demneh, Manuscrit persan datant de 1429, provenant de Herat, l’illustration représente un chacal essayant de faire fuir un lion.

Les thèmes de la miniature persane sont pour la plupart liés à la mythologie persane et à la poésie. Les artistes occidentaux ont découvert la miniature persane au début du XX siècle. Les miniatures persanes utilisent de la géométrie pure et une palette de couleurs vives.

Il est difficile de tracer les origines de l’art de la miniature persane, qui a atteint son sommet pendant les périodes Mongoles et Timourides (**I ‑ XVI siècles). Les dirigeants mongols de l’Iran ont répandu le culte de la peinture chinoise et l’ont amené avec eux, comme un certain nombre d’artisans chinois. Le papier lui-même, est arrivé en Perse depuis la Chine en 753. L’influence chinoise est donc très grande sur cet art.

La fonction la plus importante de la miniature était l’illustration. Elle donnait une image à un texte littéraire, le rendant plus agréable et facile à comprendre. La richesse poétique iranienne a permis l’émergence de nombreuses é***** importantes de la miniature, chacune possédant son style unique, et créant ainsi une grande diversité de peintures. C’est à travers ces é***** que la peinture miniature a atteint son apogée, à la fois en Iran et en Asie centrale. Les trois é***** ayant eu le plus d’influence sur la miniature étaient situées à Shiraz, Tabriz et Herat (actuel Afghanistan).

Un des peintres les plus connus et ayant eu le plus d’influence dans l’école d’Herat était Kamaleddin Behzad. Les œuvres de Behzad ont influencé le développement ultérieur de l’art de la miniature.

Le thème des miniatures est devenu plus limité au fur et à mesure que le temps passa. Au XVII siècle, les thèmes portaient principalement sur des scènes d’amour, des portraits et même des copies d’images européennes. Au XVIII siècle apparut un nouveau genre faisant apparaître des fleurs et des oiseaux.

Tapis

Un tapis de Tabriz.

Probablement né à l'âge du bronze, le tapis persan est un élément essentiel de l’art et de la culture persane. Au XVI siècle, les Safavides en ont développé la production et en ont élevé le tissage au rang d'art.

C'est aujourd'hui un mode d’expression artistique par la liberté qu’autorise notamment le choix des couleurs vives et des motifs employés. Les secrets de fabrication sont passés de génération en génération. Les artisans utilisaient les insectes, les plantes, les racines, les écorces et d’autres matières comme source d’inspiration.

Cuisine

La cuisine d’Iran est diverse, chaque province ayant ses propres plats aussi bien que ses styles et traditions culinaires, distinctes selon les régions. Elle n’est pas épicée. Les herbes sont beaucoup utilisées, de même que les fruits tels que prunes, grenades, raisins, coings ou autres. La plupart des plats iraniens sont une combinaison de riz avec de la viande (poulet, agneau) ou du poisson et beaucoup d’ail, d’oignon, de légumes, de noix et de fines herbes.

Dans son livre La nouvelle nourriture de la vie, Najmieh Batmanglij écrit que la « cuisine d’Iran a beaucoup en commun avec d'autres cuisines du Moyen-Orient, mais est souvent considérée comme la plus sophistiquée et la plus imaginative de toutes, aussi colorée et complexe qu'un tapis persan. »

Sport

Le sport traditionnel iranien est le Varzesh-e Pahlavani (« sport des héros »), un art martial remontant à l’époque parthe ou sassanide. Ce sport consiste en une série de techniques de culturisme accompagnées de lutte. De plus, ce sport accorde une grande importance à l’esprit chevaleresque, à la courtoisie et à la bravoure. Le Varzesh-e Pahlavani est normalement pratiqué dans une Zurkhaneh où différents accessoires sont utilisés pour l’entraînement (par ex. Mīl, Kabbadeh, Sang et Takhteh Shena). Les pratiquants de ce sport sont appelés des Pahlavan (littéralement "athlète").

L’Iran gagne sa première médaille olympique avec la médaille d’argent en lutte obtenue à Helsinki en 1952 par Gholamreza Takhti. Il gagne par la suite une médaille d’or à Melbourne en 1956 puis l’argent de nouveau à Rome. Le pays se distingue régulièrement dans des compétitions internationales en lutte et en haltérophilie. Hossein Reza Zadeh est actuellement (2006) détenteur du record du monde d’haltérophilie dans la catégorie de plus de 105 kg, il est le premier iranien à avoir remporté deux médailles d’or olympiques. Nassim Hassanpour a représenté l’Iran en tir au pistolet à 10 m aux Jeux olympiques de Sydney en 2004. Elle était la plus jeune et la seule représentante féminine de la délégation iranienne.

 Ali Daei.
Ali Daei.

L’équipe de football a participé à trois phases finales de Coupe du monde. Des joueurs comme Ali Daei, Vahid Hashemian, Ali Karimi, Andranik Teymourian et Javad Nekounam jouent ou ont joué à l’étranger dans des clubs de première division européens tels que le Bayern Munich, VfL Bochum, Hambourg SV, Osasuna Pampelune ou au Bolton Wanderers FC.

Le ski est également un sport très prisé des classes aisées iraniennes, pratiqué dans nombre de stations de sports d’hiver comme Dizin, situé à pro**mité de Téhéran, ou Sepidan, dans le Fars.

En 2002, les sports les plus pratiqués sont le football, le culturisme, les arts martiaux, la natation, les sports de montagne (alpinisme, ski, randonnée) et la lutte. Le tennis, le golf, le basket-ball, la gymnastique et le Varzesh-e Pahlavani sont pratiqués dans des proportions moindres. On note que les équipes de basket-ball iraniennes sont autorisées à disposer de deux joueurs américains ma**mum. Le pays se distingue également en volley-ball, notamment grâce aux victoires de l'équipe nationale dans le Championnat d'Asie et d'Océanie de volley-ball masculin en 2011 et 2013, ce qui place l'Iran à la 12 place du classement mondial de volley-ball.

En 2011, l'équipe nationale iranienne a remporté de nombreux podiums aux championnats du monde de Viêt Vo Dao à Ho Chi Minh Ville - Viêt Nam.

État et politique

Répartition des pouvoirs

Institutions politiques de l’Iran.
Institutions politiques de l’Iran.

L’Iran, depuis l’instauration de la République islamique, présente un système institutionnel très singulier. L’Iran est le seul État officiellement chiite et un des rares pays à être une théocratie ; c’est-à-dire que le pouvoir, censé émaner de Dieu, réside dans les mains du clergé. Cette théocratie découle du concept de velayat-e faqih, théorisé dans les années 1960 par l’ayatollah Rouhollah Khomeini, premier « Guide de la Révolution ». Le chef suprême de la religion a droit de veto sur tout. Quand le chef religieux contrôle le pays, il choisit ce qui est bon ou non en fonction de sa religion. Cependant, il e**ste aussi une dimension représentative dans ce système, puisque la souveraineté populaire est reconnue et qu’un processus électoral permet l’élection du président de la république, des députés et des membres de l’assemblée des experts. Ce système électoral s’inspire des démocraties populaires, mais le pluralisme politique n’e**ste pas ; les candidats appartiennent aux diverses factions islamiques.

Le système politique de la République islamique est basé sur la Constitution de 1979 appelée Qānun-e Asasi (« Loi Fondamentale »). Le système comprend plusieurs corps gouvernants intimement reliés, dont la plupart sont nommés par le guide (seuls le président, les membres du parlement, et les membres de l’assemblée des experts sont élus au suffrage universel). L’âge minimum requis pour voter est fixé à 15 ans.

Pouvoir exécutif

Le président Hassan Rohani.

Le Guide de la révolution (aussi appelé « Guide suprême ») est responsable de la supervision des « politiques générales de la République islamique d’Iran ». Le guide de la révolution est élu par l’Assemblée des experts pour une durée indéterminée. Le guide de la révolution est commandant en chef des forces armées ; il contrôle le renseignement militaire et les opérations liées à la sécurité ; lui seul a le pouvoir de déclarer la guerre. C’est aussi la seule personne des institutions d’État obligatoirement religieuse. Il peut démettre le président de la république de ses fonctions, après que la cour suprême a reconnu ce dernier coupable de violation de ses devoirs constitutionnels, ou après un vote du Parlement témoignant de son incapacité sur la base du principe ** de la constitution. L’assemblée des experts est responsable de la supervision du guide suprême dans le cadre de l’exécution de ses devoirs légaux. Le guide suprême actuel est l’ayatollah Ali Hossein Khamenei (désigné en ****).

La Constitution définit le président comme la plus haute autorité de l’État après le guide de la révolution. Le président est élu au suffrage universel pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Les candidats à la présidence doivent être autorisés à se présenter par le Conseil des gardiens. Le président est responsable de l’application de la constitution et de l’exercice des pouvoirs exécutifs, à l’exception de ceux directement liés au guide suprême. Le président nomme et supervise le Conseil des Ministres, coordonne les décisions du gouvernement et sélectionne les politiques du gouvernement avant qu’elles soient transmises au parlement. Dix vice-présidents assistent le président, ainsi qu’un cabinet de 22 ministres, dont la nomination doit être approuvée par le parlement. Le Président de la République actuel est Hassan Rohani, élu le 14 juin 2013.

Pouvoir législatif

La Majles (maʤles), dont le nom complet est « Assemblée consultative islamique » (en persan : مجلس شورای اسلامى, Majles-e Shora-ye Eslami), est l’unique assemblée du système monocaméral iranien. Elle compte 290 membres élus pour un mandat de quatre ans. La Majles ébauche la législation, ratifie les traités internationaux et approuve le budget national. Tout candidat à la législature doit être autorisé à se présenter par le Conseil des gardiens. En 2006, 5 sièges sont réservés pour les minorités religieuses.

L’Assemblée des experts, qui siège une semaine par an, compte 86 membres du clergé « vertueux et cultivés » élus au suffrage universel pour un mandat de huit ans. Comme pour les élections présidentielle et législatives, c’est le Conseil des Gardiens qui détermine l’éligibilité des candidats. L’assemblée élit le Guide suprême et a l’autorité constitutionnelle pour lui retirer le pouvoir à n’importe quel moment. On n’a cependant jamais vu de cas où cette assemblée s’opposait aux décisions du guide suprême.

Le Conseil des Gardiens compte 12 juristes dont 6 sont nommés par le Guide suprême. L’autre moitié est recommandée par le dirigeant du pouvoir judiciaire (lui-même nommé par le Guide de la révolution) et officiellement nommés par le parlement. Le conseil interprète la constitution et peut user de son droit de veto à l’encontre de la Majles : s’il juge une loi incompatible avec la constitution ou les principes de l’islam, il la renvoie au parlement pour réexamen. Dans l’exercice controversé de son autorité, le conseil se réfère à une interprétation stricte de la constitution afin de mettre son veto aux candidats au parlement.

Le Conseil de discernement, composé de six membres religieux du Conseil des Gardiens de la Constitution, des chefs des pouvoirs législatifs, judiciaires et exécutifs, du ministre concerné par l’ordre du jour auxquels s’ajoute une dizaine d’autres personnalités. Il a l’autorité pour faire la médiation des problèmes entre le parlement et le conseil des gardiens, et sert de corps consultatif au guide suprême ; en faisant ainsi un des organes de pouvoir les plus puissants du pays.

Pouvoir judiciaire

Le guide de la révolution nomme le chef du pouvoir judiciaire (actuellement Mahmoud Hashemi Shahroudi), qui à son tour nomme le dirigeant de la cour suprême et le procureur en chef. Il e**ste différents types de tribunaux incluant les tribunaux publics qui sont chargés des cas civils et criminels, et les tribunaux révolutionnaires qui traitent différents cas, dont les crimes contre la sécurité nationale. Les décisions des tribunaux révolutionnaires sont finales et l’appel n’est pas possible. Le tribunal spécial clérical est chargé des crimes commis par les membres du clergé, bien qu’il se soit aussi chargé de cas impliquant de laïcs. Le tribunal spécial clérical fonctionne indépendamment du système judiciaire régulier et ne rend compte qu’au guide de la révolution. Les décisions de ce tribunal sont définitives et on ne peut y faire appel. Plusieurs religieux réformistes ont par exemple été jugés et condamnés sous des prétextes divers par le tribunal spécial du clergé, comme le montre l’exemple de l’Hojjat-ol-Eslam Abdollah Nouri, éditeur du journal Khordad. Ce religieux réformateur, critique de la répression, est accusé d’insultes à Khomeini et de publications d’articles religieux puis condamné à cinq ans d’emprisonnement

Jusqu'en février 2012, l'article 83 du code pénal iranien prévoyait que l'adultère serait puni de lapidation. Ce mode d'exécution a disparu du nouveau code, mais une disposition de la constitution permet aux magistrats de statuer en la matière d'après leur connaissance du droit islamique, ce qui leur laisse toute latitude pour appliquer ou non cette sanction. Les associations de défense des droits de l'homme estiment que cinq hommes et une femme ont été ainsi exécutés depuis 2006.

Pouvoirs locaux : conseils de villes et de villages

Téhéran
Téhéran

Les conseils locaux sont élus par un vote public pour des mandats de quatre ans dans toutes les villes et villages d’Iran. D’après l’article 7 de la constitution iranienne, ces conseils locaux, avec le parlement, sont « les organes administratifs et de décision de l’État ». Cette section de la constitution n’a pas été appliquée avant 1999, quand les premières élections de conseils locaux ont été tenues dans le pays. Les conseils ont différentes responsabilités comme élire les maires, superviser les activités des municipalités, étudier les besoins sociaux, sanitaires, économiques, culturels et éducatifs de leurs administrés. Ils planifient et coordonnent la participation nationale à l’implémentation des décisions sociales, économiques, culturelles, éducatives et autres.

Politique intérieure

L'Iran est souvent considéré comme une dictature. Selon certaines sources, la majorité du peuple iranien serait insatisfaite du régime. Même si le peuple élit ses représentants au suffrage universel, les personnes éligibles sont choisies par les instances islamiques. Amnesty International classe l'Iran dans les deux pays avec le plus fort taux d'exécution. Selon les organismes internationaux de défense des droits de l'homme, la torture et le viol par les Gardiens de la Révolution islamique se produisent régulièrement. Amnesty International affirme aussi qu'il n'e**ste pas de liberté d'expression.

Politique générale

Partisans de Mostafa Mo’in, candidat à l’élection présidentielle en 2005, dont un des slogans était de se battre pour les Droits de l’Homme

L’État iranien, à part ces structures institutionnelles, possède d’autres particularités sur le plan politique. Il e**ste en effet des structures de dédoublement de l’appareil d’État. Ces structures, appelées structures révolutionnaires (nahadha ye enqelāb), dépendent directement du guide de la révolution et prennent en charge des activités généralement sous le contrôle du gouvernement. L’Armée iranienne est ainsi doublée par les Gardiens de la révolution et les tribunaux par des tribunaux révolutionnaires. Dans chaque ministère et chaque province est nommé un représentant du guide.

La politique est réservée aux factions islamistes, puisque tous les autres partis traditionnels sont interdits. Il e**ste deux tendances chez les islamistes : conservateurs et réformateurs. Tous deux veulent faire durer le système iranien, mais ils ne sont pas d’accord sur les moyens à employer. Les conservateurs s’opposent à tout changement, et sont pour la ligne dure en vigueur aux débuts de la révolution. Les réformateurs sont pour une certaine libéralisation politique. L’élection de Mohammad Khatami, un réformateur, en 1997, a montré la volonté de changement des Iraniens. Néanmoins, les difficultés créées par les conservateurs pour faire valider les lois des réformateurs ont empêché le moindre changement et ont permis aux conservateurs de revenir sur la scène politique. La perte de crédibilité a entraîné un fort taux d’abstention aux élections municipales en 2003, le retour de députés conservateurs au Majles en 2004, jusqu’à l’élection de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2005. Ce dernier sera réélu en 2009 à l'issue d'un scrutin aux résultats très contestés par des millions d'Iraniens favorables à son principal concurrent réformateur l'ex-Premier Ministre, de la République Islamique Iranienne, Mir-Hossein Mousavi de 1981 à ****.

Partisans de Hassan Rouhani rue Valiasr (2013).

Les catégories de la population les plus sensibles pour les autorités politiques de la république d’Iran sont les jeunes, les femmes et les intellectuels. La jeunesse iranienne vit une crise causée par les contraintes morales, le manque de perspectives d’avenir et le chômage. Les jeunes n’abandonnent pas pour autant leur quête de liberté sociale : liberté de choix vestimentaires, de rencontre entre sexes opposés dans les lieux publics, d’accès à la production culturelle et artistique du monde entier. Les revendications ayant trait à la condition de la femme en Iran n’ont rien perdu de leur vigueur. Bien que leur statut juridique soit inférieur, comme le montrent notamment l’obligation du port du voile et les mesures relatives à la mi**té, les femmes participent à tous les aspects de la vie politique, sociale, économique, scientifique et artistique. Il e**ste aujourd’hui deux mouvements féministes en Iran : un courant féministe islamiste, se réclamant des valeurs religieuses et de la tradition, et un autre se réclamant de la laïcité. Les intellectuels (roshanfekran) sont eux aussi divisés en religieux et laïques. Ils ont changé leur vision entre les débuts de la république islamique et aujourd’hui, un quart de siècle après. Abdul Karim Soroush, un philosophe iranien tout d’abord partisan de la révolution, est aujourd’hui considéré comme un degarandishan (« ceux qui pensent autrement ») ; il a développé une approche critique de l’islam : il distingue une version de la religion qui n’a son mot à dire que dans la sphère du sacré et une autre qui a son mot à dire sur tout, y compris la vie sociale et politique. De nombreux intellectuels pensent de manière similaire à Soroush et sont opposés à l’imbrication du politique et du religieux. Les laïques, bien que soumis à l’intimidation sont toujours actifs. Des débats réguliers ont lieu sur l’ouverture du système politique, le rôle de la société civile, la démocratie, l’espace public, etc.

Les jeunes, les femmes, les intellectuels et les classes moyennes forment une société civile qui n’est pas dotée de structures d’encadrement, car l’appareil d’État a infiltré les institutions civiles. Des groupes e**stent néanmoins en dehors du contrôle de l’État, qui permettent d’organiser des manifestations, signer des pétitions. Des contacts ont aussi lieu avec la diaspora iranienne et l’extérieur du pays pour informer sur la situation nationale et internationale.

Situation des droits de l'homme en Iran

Partisans de Mostafa Mo’in, candidat à l’élection présidentielle en 2005, dont un des slogans était de se battre pour les Droits de l’Homme (il n’a obtenu que 13,83 %)

La situation des droits de l’homme est jugée très préoccupante en Iran.

Sous le règne du Shah, le non-respect des droits de l'homme avait été constaté et dénoncé par des ONG. Depuis l'instauration de la République islamique, la violation par le gouvernement iranien des droits civils et de la liberté d’expression politique est toujours dénoncée à travers le monde. L’Assemblée générale et la Commission des droits de l’homme de l’ONU se déclarent préoccupées par « le grand nombre d'exécutions capitales, de cas de torture et de traitements ou châtiments inhumains ou dégradants, les normes appliquées en ce qui concerne l'administration de la justice, l'absence de garanties d'une procédure régulière, le traitement discriminatoire de certains groupes de citoyens ».

Depuis l’établissement de la république islamique en 1979, les lois iraniennes sont basées sur une interprétation particulière de la Charia. Toutes les relations sexuelles qui ont lieu en dehors du traditionnel mariage hétérosexuel sont illégales et aucune distinction légale n’est faite entre les relations consenties ou non consenties. Jusqu'en février 2012, l'article 83 du code pénal iranien prévoyait que l'adultère serait puni de lapidation. Ce mode d'exécution a disparu du nouveau code, mais une disposition de la constitution permet aux magistrats de statuer en la matière d'après leur connaissance du droit islamique, ce qui leur laisse toute latitude pour appliquer ou non cette sanction. Les associations de défense des droits de l'homme estiment que cinq hommes et une femme ont été ainsi exécutés depuis 2006. Le rapport du HCR de 2001 dit que la chirurgie de changement de sexe est fréquemment et ouvertement menée en Iran, et que les homosexuels et les travestis sont en sécurité tant qu’ils gardent profil bas. Le rapport déclare de plus qu’il n’est pas possible actuellement pour les individus transgenres de choisir de ne pas subir de chirurgie - si on leur accorde le droit de changer de sexe, il est attendu qu’ils le fassent immédiatement. Ceux qui ne veulent pas se faire opérer (ainsi que ceux qui se travestissent ou ne peuvent définir leur sexe) sont considérés comme étant de leur genre biologique, et, en tant que tels, peuvent être soumis à harcèlement pour le fait d’être homosexuels et sont donc sujets aux mêmes lois interdisant les actes homosexuels.

Depuis son élection en 2005, la présidence de Mahmoud Ahmadinejad est marquée par la priorité donnée à la politique internationale. Le pouvoir se préoccupe plus de la position géostratégique du pays que des problèmes intérieurs. L’efficacité de l’action internationale sur les Droits de l’Homme en est affectée. Le dialogue avec l’Union européenne, rompu en 2004, n’est pas repris malgré une tentative de relance en 2005. L’ACAT note toutefois que, malgré des déclarations contradictoires, la position de l’Iran pourrait évoluer sur la question de l’application de la peine capitale aux mineurs. À l’opposé, Amnesty International craint que le nombre d’exécutions de mineurs depuis 2005 soit sous-évalué. L’association avait vu dans les promesses électorales de Mahmoud Ahmadinejad (amélioration des droits sociaux et économiques) une occasion de sensibiliser l’Iran au thème des droits humains. Elle note au contraire que « les mois ont passé et… répression, limitation du droit à l’expression et d’association, arrestations arbitraires, torture et pour agrémenter le tout, retour massif à la peine de mort, sont à nouveau à la carte ».

En 2003, Bernard Hourcade, iranologue au CNRS dressait un portrait optimiste de l’évolution politique et sociale de l’Iran. Il constatait une modernisation du pays dans les secteurs culturel, social, économique, politique, des relations internationales, et des échanges universitaires internationaux. De nombreux anciens pasdarans qui occupent aujourd’hui des postes clefs sont allés étudier à l’étranger. Il notait que les notions de république, de démocratie ou de libertés s’ancrent de plus en plus dans la société iranienne et créent les conditions d’un changement profond ; changement dans lequel l’islam politique a une nouvelle place. Selon lui, « malgré la répression, l’Iran est un pays où les gens débattent, parlent, s’expriment, protestent. Quels que soient leurs efforts, les autorités cléricales qui contrôlent la justice et la police ne sont plus en mesure de contrôler l’accès à l’information ni l’expression des revendications. Les actes de répression pour l’exemple, notamment contre les journalistes, sont d’autant plus violents et systématiques, mais dénoncés avec force et efficacité, même par des membres du gouvernement ». Si des oppositions bloquent encore les processus électoraux, ou la promulgation de lois, le pays a changé et a pris l’habitude de l’indépendance et de la liberté de parole, avant celle des actes.

Certains experts de la région considèrent que le peuple est contre le régime et a adopté le principe de démocratie depuis longtemps, sans que le régime ne fasse aucun effort que ce soit pour l'écouter. D'ailleurs, la majorité des Iraniens ne penseraient pas qu'une « République Islamique réformée » puisse les satisfaire.

Amnesty International classe l'Iran comme ayant le plus fort taux d'exécution sommaires, de violation des droits de l'Homme et des libertés fondamentales en 2008 avec 317 exécutions sommaires. Selon les organismes internationaux de défense des droits de l'homme, la torture et le viol par les gardiens de la révolution se produiraient régulièrement. Amnesty International constate aussi qu'il n'e**ste pas de liberté d'expression.

Situation des femmes en Iran

Si les femmes en Iran bénéficient globalement de droits plus étendus que dans bon nombre d'États voisins du Moyen-Orient, un certain nombre de ces droits datant des années 1960 et 1970, ceux-ci ont été restreints depuis la révolution islamique.

Les femmes en Iran font face à une situation de discrimination vis-à-vis des hommes, comme le montre l'inégalité de leurs droits concernant le mariage. La loi islamique permet, en effet, aux hommes d'épouser quatre femmes à titre permanent et de prendre autant d'épouses « temporaires » par des contrats religieux qui peuvent durer de quelques heures à plusieurs années. Les femmes qui contractent des mariages temporaires sont des veuves ou des divorcées.

Ce mariage temporaire chez les chiites est appelé mariage de plaisir - زواج المتعة, zawaj al-moutaa en arabe et connu sous le nom de sigheh en Iran et rejeté comme prohibé par les sunnites .

Par ailleurs, le port du foulard islamique est obligatoire pour toutes les femmes, y compris les touristes, en Iran. Plus de 110 000 femmes « mal voilées » ont reçu des « avertissements » délivrés par la police pour non-respect du strict code vestimentaire en 2007.

Médias

Les médias e**stent depuis l’apparition du premier journal papier en 1835. Ils regroupent aujourd’hui plusieurs agences de presse officielles (dont l'Agence de presse de la République islamique ou IRNA), de très nombreux journaux et magazines, des chaînes de télévision officielles et libres (émettant depuis l’étranger), des stations de radio. L’explosion du phénomène des blogs s’observe aussi dans le pays, dans la mesure où ce média permet de s’exprimer librement et anonymement.

La constitution de l’Iran accorde la liberté de la presse aussi longtemps que sont respectés les principes islamiques. On e**ge de chaque publicateur de journal ou magazine d’avoir une licence de publication valide. Toute publication perçue comme anti-islamique ne se voit pas attribuer cette licence. En pratique, le critère définissant le caractère anti-islamique englobe tous les supports qui présentent un sentiment anti-gouvernemental. En 1987, tous les journaux et magazines en circulation soutenaient les institutions de la république islamique. Après l’élection de Mohammad Khatami en 1997 et la libéralisation relative qui a suivi dans le pays, les publications se sont beaucoup développées, dont certaines réussissent à être plus critiques envers le gouvernement.

Toutes les radios et télévisions émettant depuis l’Iran sont contrôlées par le gouvernement. C’est le guide de la révolution qui nomme les directeurs des chaînes de télévision et des radios nationales. Des chaînes de télévision et des stations de radio e**stent à Téhéran et dans la plupart des grandes villes provinciales. Les chaînes de l’Azerbaïdjan iranien et du Kurdistan iranien sont autorisées à émettre des programmes en azéri et en kurde. Plusieurs groupes d’opposition émettent depuis l’Irak ou les républiques du Caucase. RFI, la BBC, Voice of America ont des programmes d’actualité en persan émettant sur la bande FM en Iran.

La censure qui s'applique aussi bien à l'actualité qu'à des travaux de fiction est la règle en Iran. Tout éditeur doit soumettre les œuvres qu’il souhaite publier.

Quand le gouvernement a introduit Internet en Iran, les services étaient complètement ouverts. Cependant, le gouvernement a par la suite décidé de filtrer l’accès à Internet pour bloquer le contenu jugé inapproprié. Les sites pornographiques sont complètement filtrés, ainsi que la quasi-totalité des sites fournissant des outils permettant de contourner les filtrages. Certains blogs et sites d’information sont également bloqués, dans des proportions moindres. Le blocage et la restriction d’Internet sont rendus possibles par la loi iranienne sur la presse de 1986, qui définit les conditions d’accès à l’information par le public. La loi requiert aujourd’hui que les FAI installent des mécanismes de filtrage. Les peines prévues pour les violations des lois sur l’accès et la diffusion de l’information peuvent être très sévères.

Après l’arrivée au pouvoir de Khatami en 1997 et l’émergence d’un mouvement réformateur (les réformistes, menés par Khatami, voulaient faciliter l’information du public), les conservateurs ont agi sur la presse et les mouvements se sont déplacés sur la toile. C’est à la même période qu’ont commencé à croître fortement le nombre de blogs en persan. En effet, les blogs représentent une fenêtre pour les jeunes qui veulent s’exprimer de manière plus libre que dans la société iranienne. Selon des statistiques non officielles, il y en aurait plus de 100 000 régulièrement mis à jour en février 2005.

La censure persiste et s'est durcie avec le gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad. En octobre 2006, celui-ci a fait passer un décret forçant les FAI à limiter les vitesses de téléchargement à 128 kb/s pour tous les clients individuels et les cybercafés. Par ailleurs, une lutte sans merci a été menée par le gouvernement islamique pour éliminer les antennes paraboliques (une saisie de plus de 125 000 antennes a été opérée à Téhéran en mars 2009) qui avaient fleuri sur les toits ces dernières années afin de permettre à des millions d'Iraniens de capter les chaînes de télévision étrangères par satellite.

Politique étrangère

Darvāzeh-ye Bāgh-e Melli : les portes principales du ministère des Affaires étrangères à Téhéran

En Iran, le régime révolutionnaire mis en place par l’ayatollah Khomeini a initié des changements radicaux dans la politique étrangère qui était menée par le Shah, particulièrement en inversant l’orientation du pays vis-à-vis de l’Occident. Après l’idéalisme post-révolutionnaire initial, une politique étrangère dure et la Guerre Iran-Irak, le pays a initié une politique étrangère plus rationnelle, basée sur des objectifs économiques. Cependant, celle-ci est occasionnellement occultée par la rhétorique idéologique.

Dans les années récentes, l’Iran a fait de grands efforts pour améliorer ses relations avec ses voisins, particulièrement avec l’Arabie saoudite. Les buts régionaux de l’Iran sont d’essayer de ne pas être dominé en établissant leur rôle de leader dans la région, de circonscrire l’influence américaine et des autres puissances extérieures et de construire des relations commerciales de qualité. En termes généraux, la politique étrangère de l’Iran se base sur trois idées principales :

Elle prend position contre les États-Unis et Israël. Voir aussi : Relations Iran-États-Unis et Relations Iran-Israël

Elle veut éliminer l’influence extérieure dans la région. L’Iran se voit comme une puissance régionale, alors que des puissances mondiales telles que les États-Unis ou la Grande-Bretagne ne le souhaitent pas. Elle cherche donc à réduire leur présence dans le golfe Persique autant que possible. Voir aussi : Relations Iran-Union européenne, Relations franco-iraniennes et Relations Iran-Allemagne Sommet de la Caspienne, 29 septembre 2014

Elle développe fortement les contacts diplomatiques avec les autres pays en voie de développement dans un effort pour construire des relations commerciales et des appuis politiques, maintenant que le pays a perdu son soutien américain d’avant la révolution. Voir aussi : Relations Iran-Inde, Relations Iran-Chine, Relations Iran-Russie et Relations entre la Corée du Nord et l'Iran.

Malgré ses lignes directrices, les relations bilatérales sont fréquemment confuses et contradictoires, à cause de l’oscillation permanente de l’Iran entre des aspects pragmatiques et idéologiques.

Le pays envisagerait d’entrer dans l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale.

Exportation de la révolution

Le concept de l'exportation de la révolution islamique dérive d’une façon particulière de voir le monde, qui perçoit la révolution islamique comme le combat politique à mener par les musulmans pour se libérer de l’oppression des « tyrans » ennemis de l'islam, lesquels ne serviraient en réalité que les intérêts de l’impérialisme international. Il en résulte la volonté de bâtir une sorte d'empire islamique régional, sinon mondial, dont l'Iran serait le cœur. L’article 11 de la constitution de la République islamique d'Iran affirme explicitement que « le gouvernement islamique a l’obligation de mener sa politique (étrangère) sur le principe de l’unité islamique et d’entreprendre une action suivie pour la réalisation de l’unité politique, économique et culturel du monde musulman. » C'est en cela que, pour Ali Khamenei, « l’exportation de la révolution est une responsabilité constante de la République islamique. »

Il e**ste plusieurs courants de pensée quant aux moyens à mettre en œuvre pour exporter la révolution islamique. En général, ceux qui sont pour l’exportation de la révolution seulement à travers l’éducation et l’exemple ont dominé le ministère des affaires étrangères, alors que ceux en faveur d’une assistance active aux groupes révolutionnaires n’ont pas servi à de tels postes. Néanmoins, parce que ces soutiens à l’approche activiste sont aussi des dirigeants politiques influents, ils ont pu influencer certains domaines des relations étrangères. Cela est particulièrement vrai au sujet de la politique envers le Liban. En 1982, l’Iran déploie 1 500 gardiens de la Révolution à Baalbek au Liban, pour organiser, fournir et entraîner le Hezbollah. L’Iran aurait diminué son aide au mouvement libanais, mais continue tout de même à armer le Hezbollah et l’encourage à maintenir une capacité militaire significative. De plus, Téhéran soutient des mouvements chiites en Irak, à Bahreïn, en Arabie saoudite, en Afghanistan. L'Iran a aussi soutenu, encadré et financé les mouvements islamistes en Algérie au début des années 1990, aussi bien le FIS que, en secret, le GIA. Enfin, après la première guerre du Golfe de 1991, l’Iran a tissé des liens de soutien en Palestine auprès du Hamas et du Jihad islamique ; ainsi qu'à d’autres mouvements sunnites auxquels ils ont octroyés des financements restreints, en profitant (plus encore sous George W. Bush depuis le 11 septembre 2001), du mécontentement croissant envers la politique étrangère des États-Unis .

L’exportation de la révolution islamique ne cadrant pas avec le désir d’ouverture de l’Iran exprimé durant la période de pouvoir des réformateurs autour du président Mohammad Khatami, certains auteurs ont pu penser que le concept d’exportation de la révolution s’était évanoui dès les premières années du régime. Mais, au lendemain de sa réélection contestée en 2009, Mahmoud Ahmadinejad, s'exprimant devant un cercle restreint de dignitaires religieux, a évoqué, sans aucune ambiguïté, une révolution destinée à l'islamisation du monde entier.

Implication dans le conflit israélo-palestinien

L'Iran soutient activement le Hamas en lui procurant une aide militaire, financière et politique. Ils partagent la même idéologie concernant Israël avec l'objectif déclaré de vouloir la destruction de cet État. Le Hamas et le Jihad islamique, qui est aussi soutenu par l'Iran, sont considérés comme des proxy de l'Iran. L'ayatollah Khamenei rejette la solution à deux États et a déclaré que « la Palestine est indivisible » et la considère comme étant « sous occupation sioniste ».

Programme nucléaire iranien

Les ministres des affaires étrangères de France, d'Allemagne, des États-Unis, du Royaume-Uni, de Russie et de Chine pendant une réunion sur le programme nucléaire iranien en mars 2006.

Au début du X** siècle, le programme nucléaire iranien est devenu une discussion politique à la fois en Iran et dans les pays occidentaux. Un fossé considérable émerge entre les vues politiques des Iraniens et des Occidentaux. Le public iranien voit la puissance nucléaire comme un moyen de diversifier les sources d’énergie et d’affirmer son rôle politique international. Le public iranien, pratiquement tous les candidats politiques et le gouvernement actuel sont unis sur ce point : l’Iran devrait développer son industrie nucléaire civile, car ils ne peuvent accepter que d’autres pays, comme Israël, l’Inde ou le Pakistan soient dotés de l’énergie atomique en dehors du cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Les gouvernements occidentaux pensent que le programme nucléaire civil est mené avec des intentions cachées, dont celle de se doter d’armes nucléaires.

L’Iran a ratifié le TNP en 1970, ce qui l’engage à ne pas fabriquer d’armes nucléaires et à ne pas essayer de s’en procurer. L’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) estime, depuis le début du X** siècle, que la non-coopération iranienne rend impossible la conduite d’inspections afin de s’assurer que la technologie n’est pas détournée pour un usage militaire, comme l'a déclaré un rapport de son directeur général le 31 août 2006.

Si Mohamed El Baradei avait alors indiqué, le 19 octobre 2007, qu'aucune activité militaire n'était démontrée, des pourparlers étant même menés pour une inspection plus complète et permanente, il a depuis acquis une pe****tion différente des visées géopolitiques iraniennes.

En effet, l'ex-directeur de l'AIEA a affirmé le 17 juin 2009 que son « sentiment viscéral est que l'Iran veut assurément se doter de la technologie [...] qui lui permettrait de disposer d'armes nucléaires s'il le décidait ».

En effet, tandis que Téhéran prétend toujours que ce programme a une finalité strictement civile, Ali Khamenei a néanmoins déclaré le 14 mai 2009 que l’Iran, « en se renforçant sur un plan scientifique, économique et technologique, surmontera tous les complots de l'étranger et dans un avenir proche, atteindra un point tel qu’aucun ennemi n'osera plus même penser à une offensive militaire, politique ou économique contre l'Iran. »

Depuis 2007, plusieurs scientifiques iraniens ont été assassinés ou ont disparu. Pour les observateurs et les experts, ces assassinats seraient commandés par le Mossad.

Mais, pour la journaliste Dominique Lorentz, pas de doute, « l’Iran EST une puissance nucléaire. Il le dit, personne ne le conteste. Son territoire est couvert d’équipements dont les applications sont exclusivement militaires et ce n’est pas pour produire des petits pois. La rhétorique de "peut-être que dans quelques années, l’Iran aura la bombe", c’est un emballage médiatique utilisé par les diplomaties occidentales. Les dirigeants iraniens, eux, ne s’en cachent pas. Bien sûr qu’ils ont la bombe ».

Puissance militaire

Un des trois sous-marins classe Kilo de la marine iranienne

Les forces armées iraniennes se sont modernisées et ont été organisées après la Première Guerre mondiale, surtout après la prise de pouvoir de Reza Shah en 1921. Sous le règne du dernier shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi, l’armée iranienne a été entraînée et équipée par des armées étrangères. La mission militaire américaine en Iran était par exemple la plus importante du monde en 1978. Les ventes d’armes américaines à l’Iran se sont élevées à 11,2 milliards de dollars entre 1950 et 1979. Après la révolution iranienne et la prise de pouvoir du nouveau régime, l’armée iranienne a perdu plus de 60 % de ses effectifs (désertions), alors que parallèlement, l’ayatollah Khomeini créait par décret le corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran) le 5 mai 1979, avec pour objectif de défendre les intérêts de la révolution islamique.

Les forces armées iraniennes sont organisées de la façon suivante:

l’armée régulière, divisée en trois armes : Armée de terre (artesh), comptant 350 000 hommes (dont 220 000 conscrits) en 2012 Armée de l’air (Niru Havayi), comptant environ 180 000 hommes en 1997 Marine (Niru Daryāi), comptant environ 18 000 hommes en 2001

Armée de terre (artesh), comptant 350 000 hommes (dont 220 000 conscrits) en 2012

Armée de l’air (Niru Havayi), comptant environ 180 000 hommes en 1997

Marine (Niru Daryāi), comptant environ 18 000 hommes en 2001

le Corps des gardiens de la révolution islamique (Sepah-e Pasdaran-e Enghelāb-e Islami), qui a repris l’organisation en trois armes de l’armée régulière et compte plus de 130 000 militaires en 2012.

Les forces armées iraniennes peuvent aussi compter sur le corps appelé Niruyeh Moghavemat Basij (littéralement « Force de Mobilisation de la résistance »), une force d’intervention populaire rapide composée de volontaires (comparable à une milice civile). Les Basij ont été initialement créés pour permettre l’envoi de forces sur le front lors de la guerre Iran-Irak ; aujourd’hui, leur rôle est de faire respecter les préceptes islamiques. Ils comptent également des unités spéciales anti-émeutes et une forte présence dans les universités et parmi les étudiants. Leur nombre est difficile à estimer, entre 11 millions selon leur commandant, et 400 000 à un million selon d’autres sources.

La constitution de l’Iran de 1979 désigne le guide de la révolution comme commandant suprême des forces armées.

La puissance militaire iranienne a été fortement amoindrie par la guerre Iran-Irak et par l’embargo auquel la république islamique est soumise (malgré des livraisons d'armes américaines grâce à des intermédiaires israéliens, européens ou latino-américains au début des années 1980). À partir de 1988, les achats d'armes reprennent (notamment auprès de la Corée du Nord, de la Chine, de la Syrie, de la Russie, de la France, de l’Italie, et d'autres) et le pays décide de se doter d’une industrie militaire nationale. En 2006, l'Iran produit donc des aéronefs (par ex. l'hélicoptère Panha Shabaviz 2-75), des blindés (par ex. Zulfiqar), des missiles balistiques (par ex. Shahab-3). La réussite iranienne dans le domaine balistique est notable et confère à la république islamique un pouvoir de dissuasion vis-à-vis des autres pays de l'aire régionale. Le pays possède en 2015 trois sous-marins d'origine russe et d'une marine peu étendue et vieillissante.

D’après RAND Corporation, en 2003 le budget militaire de l'Iran est estimé à environ 5 milliards de dollars, et est plus destiné à la défense qu'à l'offensive. Cependant, ce budget a considérablement augmenté au cours des dernières années puisqu'il est passé à 8,** milliards de dollars en 2009, à 9,02 milliards en 2010, pour arriver à 11 milliards en 2011. Ce budget reste en deça des standards d'une puissance moyenne pour assurer un conflit conventionnel.

Économie

Un vendeur de fruits secs du Bazar de Tajrish, Téhéran

L’Iran est un pays en développement marqué par une forte intervention de l’État et subissant des sanctions commerciales handicapantes, faisant écho à la marginalisation du pays au sein de la communauté internationale à cause de son programme nucléaire. Son économie est fortement marquée par la prédominance du secteur pétrolier et gazier, mais bénéficie aussi de certains atouts ***** et maritimes.

Pendant du niveau de pauvreté, un taux de croissance de 6,5 % (2005) fait apparaître l’économie iranienne sous un jour dynamique. Cette croissance est toutefois accompagnée d’une inflation à deux chiffres, soit 25,6 en 2008, et n’empêche pas le niveau de vie iranien actuel d’être inférieur à celui des années 1970, du fait du doublement de la population.

La richesse et la population

En 2008, le produit intérieur brut (PIB) de l’Iran est estimé à 841,1 milliards de dollars américains à parité de pouvoir d’achat (PPA), 180 milliards selon les taux de change officiels. La part de l’agriculture dans la production nationale est relativement réduite pour un pays en voie de développement : elle n’y contribue qu’à hauteur d'un peu plus de 10,2 % ; l’industrie et les services contribuent, à parts semblables, pour les neuf di**èmes restant du revenu national. En 2005, le secteur pétrolier a généré à lui seul 70 milliards de dollars et explique 80 % des exportations du pays.

Ces déséquilibres économiques se retrouvent aussi dans la répartition des richesses. Alors qu’elle ne contribue qu’au di**ème de la production nationale, l’agriculture occupe 25 % de la population employée, contre 31 % à l’industrie et 45 % aux services. Malgré un produit national brut (PNB) par habitant relativement correct de 12 800 dollars en PPA (contre 1390 à l’Égypte), 18 % des Iraniens vivent en dessous du seuil de pauvreté. En 2008, un peu plus de 12,5 % d’une population active de 24,35 millions de personnes est au chômage, et 90 % de la population occupée est payée par l’État. L’âge légal du travail est fixé à 15 ans, mais les principaux secteurs d’activité jouissent d’une exemption, rendant souvent légal le travail des enfants.

Les divers secteurs d’activité

Hyperstar
Hyperstar

L’agriculture iranienne est relativement diversifiée grâce à la multiplicité des climats à l’intérieur d’un pays pouvant produire de nombreuses céréales, du riz, une grande variété de fruits, du coton… Sa productivité demeure relativement faible. Alors qu’un tiers du territoire iranien est arable, seul un di**ème est exploité, et moins d’un tiers des terres cultivées profitent d’un système d’irrigation performant. La plupart des exploitations sont inférieures à dix hectares. L’opposition entre propriétaires et ouvriers agri***** à partir des années 1970 a longtemps découragé les investissements et donc freiné les gains de productivité. L’engagement du gouvernement dans l’agriculture a toutefois permis, durant les années 1990, de se rapprocher de l’objectif d’autosuffisance alimentaire en agrandissant la surface irriguée et a réorienté certaines productions à l’exportation (dattes, fleurs, pistaches…). Le pays doit cependant compter avec des aléas climatiques comme la sécheresse, susceptible d’amoindrir les récoltes, comme entre 1999 et 2001. L’Iran profite par ailleurs de la richesse de la mer, pêchant de nombreuses espèces de poisson et étant un important producteur de caviar.

La part de l’industrie pétrolière dans l’économie nationale s’est nettement réduite depuis les années 1970, en partie en raison des dégradations ou des destructions subies par l’appareil productif au cours des guerres. Avec une production de 4 millions de barils par jour, soit la quatrième du monde, dont 2,6 millions sont exportés elle reste toutefois largement prépondérante et assure près de la moitié des revenus de l’État. Elle profite actuellement de l’envolée du cours du pétrole et a permis au pays d’amasser d’importantes réserves de change, le manque de raffineries fait que le pays importe un tiers de son carburant. Dans ce domaine de l’énergie, la volonté de l’Iran de développer son industrie nucléaire civile se heurte aux suspicions de la communauté internationale quant à ses objectifs militaires.

Le reste de l’industrie connaît une croissance honnête d'environ 3 % par an. Elle est dominée par quelques secteurs comme le textile, les industries minières, les matériaux de construction, l'automobile, l'artisanat, l’agroalimentaire, et l’armement (le budget militaire était de 6 milliards de dollar en 2010). Dans le cas du textile, la réputation des tapis persans tissés à la main en fait une des premières activités exportatrices du pays et contribue de façon substantielle aux revenus des familles rurales.

Le secteur tertiaire représente environ 40 % de la production nationale et occupe une part similaire de la population. L’activité touristique est largement handicapée par le régime politique. En mai 2007, le gouvernement a annoncé le renforcement de la vigilance à l'égard du code vestimentaire, qui concerne également les touristes, rappelant l'obligation de porter un voile en public qui doit couvrir les cheveux et les épaules, ainsi que des jupes et robes longues masquant les chevilles. Selon le chef de la police de Téhéran, le général Hossein Sajedi-Nia, en cas de manquement à ces obligations, de sévères amendes sont prévues voire des peines de prison en cas de récidive.

Une partie de la population est engagée dans une économie informelle. Depuis le début du X** siècle, le dynamisme réel de l’économie procède de plus en plus de sa dimension informelle (la contrebande et la fraude impliquent désormais l’ensemble des provinces). Le secteur subventionné du commerce d'organes pour transplant est en pleine expansion du fait de la pauvreté poussant des milliers de jeunes iraniens à vendre leurs organes (essentiellement des reins) à une des 137 agences gouvernementales spécialisées. Un rein se négocie environ 2 400 .

Le dirigisme étatique

D’après la Constitution de l’Iran, l’économie est divisée en trois secteurs :

le secteur public, qui regroupe toutes les grandes industries de base, le commerce extérieur, les mines, la banque, les assurances, l’énergie, les barrages et les réseaux d’aqueducs, la radio et la télévision, les postes, télégraphe et téléphone, l’aviation, les lignes maritimes, les routes et les chemins de fer ;

le secteur coopératif, qui regroupe les sociétés et établissements coopératifs de production et de distribution créés conformément aux principes islamiques ;

le secteur privé, qui regroupe les activités de l’agriculture, de l’élevage, de l’industrie, du commerce et des services complémentaires aux deux autres secteurs.

Bien qu’à la suite de la révolution islamique, la question des nationalisations et de l’intervention étatique ait été l’objet d’un débat traditionnel gauche-droite où les conservateurs défendaient la propriété privée, la guerre contre l’Irak a suscité un dirigisme croissant. À terme, il a donné à l’État un contrôle quasi total de toutes les activités économiques. De fait, les grandes entreprises du pays sont dirigées par l’administration publique, ainsi que l’activité pétrolière via le Ministère du pétrole et la Compagnie pétrolière nationale iranienne. L’activité du secteur privé est généralement limitée aux petites structures, tels les ateliers artisanaux et les fermes agri*****. Malgré des velléités de réforme et de privatisation ayant pris quelques formes concrètes dans les années récentes, l’État conserve son monopole sur l’essentiel de l’économie.

La législation d’inspiration islamique est, par ailleurs, extrêmement problématique pour les activités financières internationales. Aux termes de ces principes religieux, la rétribution d’intérêts en échange d’un prêt monétaire est illégale. Ces restrictions rendent virtuellement impossible la réalisation d’accords entre le pays et des institutions ou entreprises financières internationales, condamnant l’Iran à se satisfaire des sources internes de financement. Les banques islamiques ont remplacé l’usure par différents modes de partage du profit. L’activité principale des banques consiste donc à obtenir des fonds du public et à les offrir aux hommes d’affaires sur la même base.

Un hameau d’éleveurs entre Maku et Chaldoran dans l’Azerbaïdjan iranien

Le secteur coopératif est constitué de fondations religieuses, ou bonyads. Mis en place juste après la révolution iranienne, parfois sur la base de fondations royales e**stant auparavant, les bonyads ont été utilisés pour redistribuer les revenus du pétrole aux pauvres et aux familles des martyrs (morts lors de la guerre Iran-Irak). Aujourd’hui, les bonyads sont des consortiums de compagnies qui sont exemptées de taxes et qui rendent compte directement au Guide de la révolution.

Malgré leur légalité, les syndicats sont absents en Iran. Les travailleurs sont généralement représentés par des institutions elles-mêmes dépendantes de l’État et qui ne s’opposent jamais à ses décisions. L’e**stence et la pratique du droit de grève n’empêche pas sa répression parfois violente par la police.

Étant donnée son emprise sur l’économie, le gouvernement iranien a une dette publique relativement faible (30 % du PIB), ce qui n’empêche pas l’e**stence d’une inflation importante (en moyenne autour de 15 %).

Relations extérieures et perspectives économiques

Carte des partenaires commerciaux de l'Iran
Carte des partenaires commerciaux de l'Iran

En conséquence de ses prises de positions sur la scène internationale, l’Iran subit de nombreuses sanctions économiques. Depuis 1996, les États-Unis ont imposé un embargo sur les importations de pétrole et d’autres produits iraniens, puis d’interdiction d’investissements des firmes américaines, et dans certains cas non américaines (loi d’Amato-Kennedy), vers l’Iran.

Sous la présidence de Rafsandjani (****-1997), le pays a dû entamer une nouvelle politique économique de privatisation et d’ouverture et d’encouragement des investissements étrangers en Iran. Pour financer ses projets, l’État iranien a même sollicité des emprunts de la part de ses partenaires étrangers ou des instances financières internationales. La baisse des subventions qui s’en est suivie, et la mauvaise gestion de l’économie, a entraîné la hausse des prix et du chômage. Cependant, l’ouverture aux investissements extérieurs est parfois freinée par le nationalisme économique des députés du Majles.

Du fait de l’importance de l’industrie pétrolière et de la dépendance extérieure du pays pour de nombreux produits, le taux d’ouverture (importations plus exportations en pourcentage du PIB) de l’Iran est cependant relativement élevé (54 %, soit un taux comparable à celui de l’Allemagne). Ses principaux partenaires commerciaux sont l’Allemagne, les Émirats arabes unis et la Chine, suivis par des pays européens (la France est le troisième fournisseur de l’Iran).

La situation de l’Iran vis-à-vis de l’extérieur est donc celle d’une dépendance à ses exportations de pétrole et d’un handicap provoqué par les sanctions internationales. À court terme, les tensions actuelles sur la question nucléaire peuvent, selon le jeu diplomatique, tout à la fois provoquer l’allègement ou l’aggravation de ces sanctions. En 2006, les revenus du gaz et du pétrole ont été le moteur principal de l’économie et de la stabilité sociale précaire du pays. L’économie iranienne ne se développe toujours pas, et les revenus pétroliers représentent une bouée de sauvetage pour un pays possédant une économie administrée et inefficace.

Les pays de l'Union européenne ont décidé le 23 janvier 2012 d'imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l'Iran, et de sanctionner sa banque centrale afin d'assécher le financement de son programme nucléaire controversé, des décisions vouées à l'échec selon Téhéran.

Codes

L'Iran a pour codes :

EP, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,

IR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2,

IR, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,

IR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2,

IRI, selon la liste des codes pays du CIO,

IRN, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3,

IRN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,

OI, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports.

RV, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs, préfixe maintenant inusité.

中文百科

伊朗伊斯兰共和国(波斯语:جمهوری اسلامی ایران‎,拉丁字母转写: Jomhuriye Eslāmiye Irān),简称伊朗(波斯语:ایران‎ [ʔiːˈɾɒn] ( listen)),1935年之前称波斯,位于亚洲西南部,为中东地区国家,其中北部紧靠里海、南濒波斯湾和阿拉伯海。伊朗东邻巴基斯坦和阿富汗,东北部与土库曼斯坦接壤,西北与阿塞拜疆和亚美尼亚,以及阿塞拜疆纳希切万自治共和国为邻,西接土耳其和伊拉克。国土面积为1,**8,195平方公里,国土主要位于伊朗高原上,气候较为干燥,伊朗人口约7868万人,为多民族国家,其主体民族为波斯人,约占总人口的66%(2011年),其余有阿塞拜疆人、库尔德人、阿拉伯人等。官方语言为波斯语。伊斯兰教什叶派的十二伊玛目宗(信众超过全国人口的90%)为伊朗国教,宪法承认的其余教派有伊斯兰教逊尼派、祆教、犹太教、基督教等。首都德黑兰。

伊朗古称波斯,在公元前28世纪创建的古埃兰王国和之后创建的米底王国是伊朗高原文明的发源地。到公元前550年,由居鲁士大帝创建了大一统的古代大帝国波斯帝国。公元7世纪中叶,波斯的萨珊王朝被阿拉伯征服,包括伊朗高原的中东地区开始伊斯兰化,而曾占统治地位的祆教则日渐式微。近代,波斯逐渐沦为英国和俄国的半殖民地,1925年,巴列维王朝创建,二战后,国王穆罕默德-礼萨·巴列维逐渐摆脱英、苏两国对伊朗的控制,但开始奉行亲美政策,国家经济建设获得较大发展,在中东地区获得了较大的影响力。1979年初,鲁霍拉·穆萨维·霍梅尼领导的伊斯兰革命爆发,王朝政权被推翻,成立伊朗伊斯兰共和国,同年底发生美国驻伊使馆人质事件,并与以美国为首的西方国家交恶。

伊朗伊斯兰共和国实行政教合一的政治体制,伊斯兰教在国家的政治生活中担任非常重要的角色,最高领袖是国家的*****,由伊斯兰教神职人员组成的专家会议选举产生,霍梅尼为首任最高领袖,现任最高领袖为赛义德阿里·侯赛尼·哈梅内伊。伊朗政府实行总统内阁制,总统是继最高领袖之后的国家*****,既是国家元首,又是政府首脑,由全民普选产生,现任总统为哈桑·鲁哈尼。伊朗最高立法机构为伊斯兰议会,实行一院制,现任议长为阿里·拉里贾尼。司法总监是伊朗的司法最高首脑,由最高领袖任命,最高法院院长和总检察长则由司法总监任命,现任司法总监为萨迪格·拉里贾尼。

伊朗是亚洲和中东主要经济体之一,经济实力较强,2012年国内生产总值为5485.9亿美元,居世界第21位,人均国内生产总值7207美元,居世界第76位(国际货币基金组织数据),石油产业是伊朗的支柱,伊朗是世界第四大石油生产国、石油输出国组织第二大石油输出国。伊朗的货币名称为里亚尔,主要的贸易伙伴有中国、印度、阿拉伯联合酋长国、土耳其等。

伊朗奉行独立、不结盟的对外政策,同时是联合国、不结盟运动、伊斯兰会议组织、石油输出国组织的创始会员国。

历史

古代时期 包括伊朗在内的西亚(又称中东地区)远在旧石器时代已有先民居住,约3000年前已创建一些邦国,当时曾称为埃兰,然后又先后经历了亚述、米底王国、阿契美尼德王朝等。 西元前4世纪中叶,波斯的阿契美尼德王朝国力式微,遭马其顿王国亚历山大大帝所灭。亚历山大大帝死后帝国分裂,伊朗一带落入塞琉古帝国手中,之后又经历了波斯的安息和萨珊王朝。 中古与近代时期 637年,阿拉伯帝国的穆斯林军在卡迪西亚战役打败波斯萨珊王朝的军队,攻占其首都泰西封,开始了伊斯兰对波斯的征服,同时也终结了波斯地区的琐罗亚斯德教文化。倭马亚王朝后,突厥人与蒙古人又相继入侵并统治伊朗一带。 16世纪初,伊斯玛仪一世抗拒鄂图曼土耳其帝国,创建萨非王朝,并以**什叶派为国教。18世纪初赞德王朝、卡加王朝相继崛起,但因长期战乱,国势衰竭,屡次受到外国入侵。俄罗斯帝国攫取大片领土。英俄为了防堵德国势力深入中东,1907年协议瓜分波斯,俄国控有北部,英国占有南部,仅留中间作为缓冲区,仍由卡加王朝治理。 巴列维王朝时期 1921年2月21日,礼萨·汗上校发动军事政变,占据德黑兰,1925年取得王位,创建巴列维王朝,于1935年改国名为伊朗。1941年礼萨·汗逊位,由其子穆罕默德·礼萨·巴列维继位。巴列维执政时期,美国为了获得伊朗的石油及保持在中东的利益,大力扶持巴列维王朝,伊朗强大的军力俨然成为波斯湾地区的警察。 在1951年4月28日,伊朗伊斯兰议会以79票赞成、12票反对提名摩萨台为首相,穆罕默德·摩萨台1951年至1953年间出任民选的伊朗首相,但在1953年被美国中央情报局策动的政变推翻。摩萨台是一位作家、行政官员、律师、议员和政治家,具有王室和贵族背景。他在任伊朗首相期间实施渐进式的社会改革,包括推行失业补偿金制度、立例规定雇主向患病或受伤的员工提供福利、以及解放佃农,令他们不再受地主强制劳役。此外,他又规定地主贡献租金收益的20%到一个基金,用以资助一些比如兴建公共浴堂、农村住房和害虫防治等的市政发展项目。 其为在首相任内最瞩目的举动:把被美国与英国占有的石油资源,实现了国有化,归伊朗人所有。例:在国有化以前,伊朗石油业自1913年起一直由英伊石油公司(后称英国石油,简称BP)掌控,而英伊石油公司背后则由英国政府操控。 在英**情六处要求下,美国中央情报局策动了一场阿贾克斯行动,成功在1953年8月19日推翻时任总统摩萨台,让巴列维国王重新上台,导致部分伊朗人不满。 1963年巴列维国王宣布施行白色革命,依照美国的蓝图来进行伊朗的农业与工业改革,例如土地改革、给予妇女选举权、森林水源收归国有、工人参加分红并限制宗教势力等措施。另外,还签下了在伊朗的美**事人员可以享受治外法权,犯罪不受伊朗法庭审判,而是交给美国处理。伊斯兰教宗教领袖赛义德·鲁霍拉·霍梅尼大力反对,巴列维国王逮捕了霍梅尼,最后于**11月4日将霍梅尼强行驱逐出境。 伊斯兰共和国时期 德马峰 德黑兰 伊朗F-14战机 芙兰美保钢厂 1977年起,伊朗爆发大规模的反对国王的群众运动。1978年,各地游行示威不断升级,群众抬着霍梅尼的画像,高呼“打倒国王,创建伊斯兰教国家”的口号。1978年8月,国王巴列维更换内阁,宣布对首都德黑兰等12个大城市实行军事管制,并出动大批军警镇压反对者。在德黑兰,有数万示威者被打死,由白色革命累积的不满情绪至此达到了巅峰,最终引发了伊朗伊斯兰革命。全国各地大规模的示威和罢工造成石油工业停产,交通中断。伊朗军方宣布中立,令政局更加失控,伊朗陷入全国性的动乱。 1979年1月16日,国王礼萨·巴列维被迫出国“长期度假”,委任沙普尔·巴赫蒂亚尔组织内阁。2月1日,霍梅尼结束长达15年的流亡生活,由巴黎回到德黑兰,宣布废除君主立宪制度,成立伊斯兰临时革命政府。2月11日霍梅尼任命马赫迪·巴扎尔甘为伊朗总理正式接管政权,巴列维王朝覆亡。4月1日霍梅尼宣布改国名为伊朗伊斯兰共和国,举行公民投票,创建了政教合一的制度。10月,伊朗流亡国王巴列维前往美国治疗淋巴瘤,德黑兰穆斯林群众愤而占领美国使馆,扣留使馆人员,史称伊朗人质危机,自此美国与伊朗断交。 1980年9月22日,伊拉克总统萨达姆在美国与苏联支持大量武器下与伊朗进行两伊战争,直到1988年8月20日停火,伊朗受损不少,但伊拉克更被这场战争拖得民穷财尽。战争期间,1988年美军护衞舰在波斯湾被伊朗封锁海峡的水雷炸伤,即派企业号航母战斗群报复,炸毁伊朗的锡里石油钻井平台,击沉伊朗乔森号导弹巡逻艇。 1997年当选的温和派哈塔米总统致力于改革,同时向西方释放出和解信号。可惜由于美国入侵阿富汗与伊拉克,从东西两面威胁伊朗的****,并用邪恶轴心这样的字眼攻讦伊朗,哈塔米的和解政策在伊朗国内渐渐不受欢迎,受到保守派抨击。和解进程在2005年内贾德当选之后戛然而止。 2003年伊拉克被美英为主的联合部队占领。由于美军与伊朗相邻,加深双方矛盾,伊朗为了防范美军入侵而大举备战。 冷战后伊朗的崛起 冷战后,伊朗从美俄两国都获得了巨大的政治利益,而且都并非出于美俄的本意,被称为悄然的崛起。 首先,苏联解体,新独立了一个什叶派穆斯林国家阿塞拜疆,扩充了伊朗在伊斯兰世界的发言权,而且什叶派内部非常团结,特别是宗教学术界交流极为密切,因此扩充了伊朗的政治势力;而另一个从苏联独立的国家塔吉克斯坦斯坦,其主体民族就是古代波斯人的后裔,塔吉克斯坦语是波斯语的一种方言,这又无形之中扩充了伊朗的文化势力范围。 美国发动的阿富汗战争推翻了阿富汗南方的普什图族的塔利班政权,让北方的主要民族塔吉克斯坦族(波斯人后裔)走向政权中心,这无疑又让波斯人获得了更大的政治利益;之后美国发动的伊拉克战争推翻了伊拉克逊尼派的萨达姆政权,什叶派以其占多数的人口成为伊拉克的新政权主体,而伊拉克什叶派的精英阶层大多曾在什叶派宗教中心伊朗就读深造,美国除去了伊朗在两伊战争中的死敌,留给伊朗一个亲密的什叶派伙伴。 至此,伊朗西方的什叶宗教带和东方的波斯文化带各自连成一片,交相辉映,成为伊朗崛起的双翼。 另一方面,随着新世纪能源价格飙升,伊朗又从中获取巨大经济利益。

地理

伊朗地势图 伊朗位于亚洲西南方之中东地区,属西亚,西北与阿塞拜疆(界长432公里)和亚美尼亚(界长35公里)为邻,东北部与土库曼斯坦(界长992公里)接壤,东邻阿富汗(界长936公里)和巴基斯坦(界长909公里),西接伊拉克(界长1458公里)和土耳其(界长499公里),中北部紧靠里海(海岸线长650公里)、南靠波斯湾和阿拉伯海阿曼湾(海岸线长1,770公里)。面积1,**8,000平方公里(陆域面积1,636,000平方公里,水域面积12,000平方公里),居世界第十六位。 地貌大多是由高原、盆地或山脉所构成,只有在海边的一小部分是平原。境内最大的高原为伊朗高原。人口较多的西部是多山地形,由高加索山脉、札格罗斯山脉和厄尔布尔士山脉等构成。 整体而言,伊朗大多数地区属干燥或半干燥气候,降雨集中在十月至四月间,平均年降雨量在250毫米以下。

政治

伊朗是一个由什叶派主导的伊斯兰共和制国家。伊斯兰教在伊朗拥有至高无上的道德权威,是公共生活的最高准则。伊朗的建国领袖即明确拒绝西方民主体制,首任最高领袖霍梅尼清楚地表示,在理想的政体中,国家权力应该由阿訇执掌,议会仅有有限的权力。伊朗的穆斯林激进派在二十世纪八十年代将本国归入“意识形态指导型”国家,同苏联并列。 伊朗是一个**的国家,有着较为发达的选举制度,选举结果能在相当程度上反应真实民意,类似威权政府,伊朗在一定限度内容忍公民生活方式的多元选择权。这种将神权统治和民主选举相结合的“伊斯兰共和国”迄今仍是独一无二的政治体制。 伊朗有着相对较为开放的媒体政策,出版检查制度在****后逐渐放松,尽管在20世纪九十年代中期,伊朗的舆论政策一度从紧,但仍较大部分中东国家(如沙特阿拉伯、巴林等)宽松。 伊朗与伊拉克有着长期的边界、教派、民族争端。1980年9月更爆发了两伊战争,战争期间伊拉克得到美国支持。经国际多方调解,1988年8月停火。****6月3日霍梅尼病逝,翌日专家会议推举总统阿里·哈梅内伊为最高精神领袖。7月28日,拉夫桑贾尼当选为总统。1997年5月23日穆罕默德·哈塔米继任。 2005年6月25日,德黑兰市长艾哈迈迪-内贾德当选伊朗总统,任内推行反西方政策,进行具有争议的核活动,遭到西方国家的封锁与制裁。2013年6月15日,伊朗前首席核谈判代表、温和保守派总统候选人哈桑·鲁哈尼当选伊朗总统。

军事

伊朗军队较为独特由两支队伍组成,即共和**队和革命卫队,两支队伍各自有陆海空三军。但革命卫队的海空军武器较简陋,多是轻型攻击机和近海小艇船只,革命卫队功能是维护伊斯兰教义,兵力约43.7万人同时还负责维持其国内秩序、监控国内的敌对势力,但也有派往海外作战,普遍而言革命卫队士兵忠诚度和战斗力较高,宗教色彩浓厚,在电信、银行、建筑等社会较大金额流动的经济要害部门,都有革命卫队成员列席董事会。 共和**队则分陆军、海军、空军及防空军四个军种与多数国家的军队角色一样,总兵力约55万人,最高国防委员会是最高领袖领导的军事决策机构。

行政划分

行政划分:三十一个行省、三百二十四个县、八百六十五个区、九百八十二个市、两千三百七十八个乡: 编号 名称 编号 名称 厄尔布尔士 阿尔达比勒 布什尔 恰哈马哈勒 -巴赫蒂亚里 伊斯法罕 法尔斯 吉兰 戈勒斯坦 哈马丹 荷姆兹甘 伊拉姆 克尔曼 克尔曼沙汗 胡齐斯坦 科吉卢耶 -博韦艾哈迈德 库尔德斯坦 洛雷斯坦 中央 马赞德兰 加兹温 库姆 呼罗珊 塞姆南 锡斯坦 -俾路支斯坦 德黑兰 亚兹德 赞詹 北呼罗珊 南呼罗珊 西阿塞拜疆 东阿塞拜疆 里海 波斯湾 土库曼斯坦 阿富汗 巴基斯坦 阿塞拜疆 亚美尼亚 土 耳 其 伊拉克 科威特 沙特阿拉伯 1 德黑兰省 16 恰哈马哈勒-巴赫蒂亚里省 2 库姆省 17 科吉卢耶-博韦艾哈迈德省 3 中央省 18 布什尔省 4 加兹温省 19 法尔斯省 5 吉兰省 20 霍尔木兹甘省 6 阿尔达比勒省 21 锡斯坦-俾路支斯坦省 7 赞詹省 22 克尔曼省 8 东亚塞拜疆省 23 亚兹德省 9 西亚塞拜疆省 24 伊斯法罕省 10 库尔德斯坦省 25 塞姆南省 11 哈马丹省 26 马赞德兰省 12 克尔曼沙汗省 27 戈勒斯坦省 13 伊拉姆省 28 北呼罗珊省 14 洛雷斯坦省 29 呼罗珊省 15 胡齐斯坦省 30 南呼罗珊省 伊朗的一些岛屿并未显示于图中,这些岛屿均属霍尔木兹甘省管辖。

经济

根据国际货币基金组织的数据,2012年伊朗的名义国内生产总值为54**亿美元,居世界第21位,人均为7207美元,居世界第76位;购买力平价的国内生产总值为9974亿美元,居世界第17位,人均为11395美元,居世界第78位。 伊朗经济以石油开采业为主,伊朗的石油化工、钢铁、汽车制造业也比较发达,电子工业、核工业、计算机软硬件业发展很快。伊朗的机械制造业有了长足的进步。胡齐斯坦为石油工业区与重要出海门户。伊朗的石油出口是经济命脉,石油生产能力和石油出口量分别位于世界第四位和第二位。伊朗是石油输出国组织成员。 美国自伊斯兰革命后就从未进口伊朗石油,而欧盟也已对伊朗实施制裁,禁止成员国与伊朗续签石油进口协议。2005年末,中国与伊朗签署了一项价值1000亿美元的石油合作协议,成为该国重要的石油贸易伙伴。 伊朗积极建议石油输出国组织摆脱美元,另寻计价单位,伊朗并于2008年4月30日宣布在对外石油交易中,已完全停用美元为结算单位。在欧洲使用欧元结算,在亚洲用日圆结算。 2012年5月8日,伊朗驻阿联酋(阿拉伯联合大公国)大使表示,伊朗接受供应给中国的原油部份以人民币支付。

人口

伊朗曾一度实施计划生育政策。2012年8月2日,伊朗卫生部证实,伊朗已经废除计划生育政策,希望能够迎来一个“婴儿潮”,令伊朗人口增加一倍。 民族比例及宗教信仰 伊朗人口到2008年达到7200万,其中有波斯人(51%)、阿塞拜疆人(24%)、吉拉基人和马赞德兰人(8%)、库尔德人(7%)、阿拉伯人(3%)、俾路支人(2%)、卢尔人(2%)、土库曼人(2%)、亚美尼亚人、伊朗犹太人、亚述人、拉克人、卡什加人、格鲁吉亚人、切尔克斯人、塔茨人、曼达人(曼达教徒)、吉卜赛人、布拉灰人、哈扎拉人、哈萨克斯坦人及其他民族(1%)。最大的少数民族是阿塞拜疆人。 全国人口**%信奉伊斯兰教什叶派,9%信奉伊斯兰教逊尼派,其余2%信奉其他宗教(基督教、琐罗亚斯德教、犹太教、曼达教派和巴哈伊教等)。信奉基督教的主要为亚美尼亚人和亚述人,其中亚述人仍使用古老的阿拉米语。 主要城市 伊朗最大城市 德黑兰 马什哈德 排名 城市 省份 人口(2012年) 排名 城市 省份 人口(2012年) 伊斯法罕 设拉子 1 德黑兰 德黑兰省 8,778,535 11 乌尔米耶 西阿塞拜疆省 662,734 2 马什哈德 拉扎维呼罗珊省 2,567,243 12 克尔曼 克尔曼省 621,374 3 伊斯法罕 伊斯法罕省 1,755,382 13 扎黑丹 锡斯坦-俾路支斯坦省 594,683 4 卡拉季 厄尔布尔士省 1,657,967 14 阿拉克 中央省 480,560 5 大不里士 东阿塞拜疆省 1,459,755 15 哈马丹 哈马丹省 479,**0 6 设拉子 法尔斯 1,287,423 16 萨南达季 库尔德斯坦省 446,760 7 库姆 库姆省 1,071,503 17 亚兹德 亚兹德省 432,194 8 阿瓦士 胡齐斯坦省 1,068,908 18 阿尔达比勒 阿尔达比勒省 418,262 9 拉什特 吉兰省 863,470 19 阿巴斯港 霍尔木兹甘省 379,301 10 克尔曼沙赫 克尔曼沙赫省 828,313 20 赞詹 赞詹省 376,284

文化

伊朗电影产业 伊朗在艺术、音乐、建筑、诗歌、哲学、传统和思想体系,都具有悠久的历史。 波斯语已有超过2,500年的历史,留下了可观的文献记录。波斯文学举世都予以很高的评价,诗人如:哈菲兹(حافظ)、鲁米(رومي)、欧玛尔·海亚姆和菲尔多西等留下许多佳作,伊朗诗韵和歌词的优美,也获得全世界的赞誉。 过去的25年中,伊朗电影在全世界影展得到广泛的认同,获得过300项的国际奖项。阿巴斯·奇亚罗斯塔米(عباس کیارستمی)是著名导演之一。伊朗境内,所有媒体都受到国家直接或者间接控制,并且必须有伊斯兰教义指导部的批准,才能公开运作。这也包括互联网。但网络已经成为在年轻人中获取数据消息和自我表现的流行方式。 寻求社会的正义和公平是伊朗文化的重要特性。敬老尊贤和对外宾的殷勤款待也是伊朗传统礼仪的一部份。 伊朗历的新年纳吾肉孜节是在每年3月20日或3月21日的春分庆祝。纳吾肉孜节在2004年被联合国教科文组织提名为非物质文化遗产的杰作之一。 有美食家认为:伊朗料理与其它中东的烹饪间有非常多共通点,但是更精致和更富于想像力,就像一块华丽的波斯地毯一样的多彩和复杂。 自1979年伊斯兰革命以后,伊朗采取了强硬的措施来杜绝同性恋现象。根据伊斯兰法,同性恋的行为是非法和有罪的。但是霍梅尼曾颁布教法允许变性手术。因此伊朗经常存在同性恋者接受变性手术,而后与对方合法结合的状况。

科技

伊朗自制沙雅多管火箭 贾马朗级巡防舰 伊朗总统艾哈迈迪-内贾德于2008年8月15日宣布,伊朗将会于近期发射本国第一颗自行研制的人造卫星。用于发射卫星的火箭和发射架等设施完全由伊朗自行研发。据伊朗通讯社祚8月17日援引军方发表的声明说,军方当天成功发射“信使号”火箭,并将一颗名为“希望号”的自制人造卫星送上太空。此次发射的目的是对卫星运载过程、远程发射系统、地面控制中心、地面信息站和指挥系统等进行全面测试。据报道,卫星目前已成功进入预定轨道,一切进展顺利,达到了所有预期目标。而艾哈迈迪-内贾德也出席了卫星发射仪式。 伊朗提炼浓缩铀被认为发展核武计划,欧美威胁制裁其石油出口,伊朗扬言封锁霍尔木兹海峡作为反击。

交通

伊朗境内计有公路179388公里(2003年),铁路8367公里(2006年),机场331座(2007年),河运航道850公里(2006年)。

其他主题

伊朗五宝:石油、地毯、黑鱼子酱、开心果和藏红花。

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