L'onomatopée (du grec ancien ὀνοματοποιία / onomatopoiía (« création de mots »)) est une catégorie d'interjections émises pour simuler un bruit particulier associé à un être, un animal ou un objet, par l'imitation des sons que ceux-ci produisent. Certaines onomatopées sont improvisées de manière spontanée, d'autres sont conventionnelles.
Par exemple, les expressions « cui-cui » et « piou-piou » sont les onomatopées désignant le cri de l'oisillon, « crac » évoque le bruit d'une branche que l'on rompt ou d'un arbre qui tombe au sol.
Les onomatopées, que certains pensent proches de l'extraction naturelle du langage, posent un sérieux problème de taxinomie linguistique : bien qu'un certain nombre d'onomatopées soient admises dans les dictionnaires, en fonction des pays, un grand nombre d'entre elles restent contextuelles, épisodiques, ou tributaires d'un certain humour de connivence. Certaines formes, considérées à tort comme des onomatopées, sont en réalité des idéophones, où une idée s'exprime par un son. Ainsi, « bling bling », qui ne reproduit pas le son des chaînes en or des chanteurs de hip hop ou des rappeurs (elles ne font pas de bruit), mais exprime l'idée du clinquant.
Les études linguistiques ont toutefois renouvelé leur intérêt pour l'étude des onomatopées, notamment à cause de leur valeur phonologique : l'émission d'une onomatopée est déterminée par la configuration du système phonétique et de son utilisation en fonction des régions. Les onomatopées auraient été, avec le langage gestuel, une des premières manifestations des potentialités de communication linguistique de l'homme.
Au Japon, il existe un nombre incalculable d'onomatopées qui, comme en anglais, ont aussi bien des fonctions verbales que nominales.
Certains auteurs de bandes dessinées ont donné un relief nouveau au concept de l'onomatopée. Par exemple, Franquin a travaillé l'amélioration de la transcription sonore par des fantaisies typographiques expressives. Carali et Édika ont mis en place des onomatopées imaginaires, plus éloignées du bruit à reproduire mais chargées d'un comique en accord avec la bande (« balouza, kwika, woga chtonga, azlok » : poing dans la figure). Charlie Schlingo a parfois utilisé des onomatopées reprenant littéralement l'action : le bruit que fait l'action de couper du jambon est tout simplement « coupdujambon ». Le dessinateur américain Don Martin s'était également spécialisé dans les onomatopées incongrues, qui constituaient parfois les seuls « mots » de ses histoires.
Lexicalisation
Alors que les théories de l'onomatopée affirmant à la suite de Leibniz que les onomatopées sont à l'origine du langage ont été réfutées depuis par Max Müller, Otto Jespersen ou Chomsky, l'onomatopée, comme son étymologie l'indique, reste un moyen de formation de mots important dans les différentes langues : de nombreux mots des lexiques des différents idiomes sont des dérivés d'onomatopées.
Si le français utilise les onomatopées essentiellement comme phononymes, d'autres langues, comme le japonais, utilisent des images sonores comme phénonymes (mots mimétiques représentant des phénomènes non verbaux : ex. ジロジロ(と)[見る], jirojiro (to) [miru], signifiant regarder intensément) ou comme psychonymes (mots mimétiques représentant des états psychiques) : ex. グズグズ[する], guzu guzu [suru], signifiant être prostré, littéralement faire gouzou gouzou).
Des origines multiples
Monde occidental : la bande dessinée comme vecteur
« Chut (Sh-h-h en anglais) ... un soldat de la production de l'Illinois se repose ici ». Poster de propagande de la Seconde Guerre mondiale pour le Victory Program. Source : NARA.
La bande dessinée fait un usage fréquent d'onomatopées pour illustrer les actions sonores non parlées. C'est en particulier fréquent dans les comic strips, auxquels Serge Gainsbourg rend hommage en 1968 en chantant Comic Strip, que Brigitte Bardot ponctue d'onomatopées.
Sploing sploing
Historique
Dès 1905 dans des épisodes de Bécassine, la graphie sploing parfois écrite splouing ou sploug apparaît, notamment lors de l’ouverture d’un parapluie ou de la détente mortelle pour une souris d’une tapette. On pense que l’influence sur André Franquin de ses lectures de jeunesse permet de faire le lien historique.
Le champ moderne du sploing
De nombreuses bandes dessinées ont transposé le sploing au fur et à mesure que l’onomatopée audio-descriptive a pris une place importante dans la narration. Des swiiing, swwoing ou stwouip de facture plus moderne ont remplacé l’antique sploing. Dans les mangas japonais, le scrlurrlph peut y être assimilé (traduction approximative).
Hugo Pratt et le dilemme de la performativité linguistique des onomatopées
Hugo Pratt, l'auteur du célèbre Corto Maltese, a été influencé dans sa jeunesse par la lecture de bandes dessinées américaines. En dessinant ses propres histoires, il a préféré dans de nombreux cas utiliser les onomatopées utilisées en anglais, les estimant plus proches des sons auxquels ils font référence : notamment, « crack » a été choisi au lieu de « pan » pour figurer la détonation d'armes à feu.
Cela invite à une réflexion sur la formation d'onomatopées en langue française, dont la verbalisation est plus problématique que dans d'autres langues : « glou-glouter », « faire miaou » appartiennent à une zone « basse » du spectre linguistique. Cela se vérifie également dans le répertoire des verbes de cris d'animaux, dont l'efficacité étymologique (issues de racines latines) sacrifie, dans de nombreux cas, leur efficacité performative.
Au Japon
Les onomatopées japonaises (en) peuvent servir à reproduire des sons, on parle alors de giongo (擬音語, giongo), mais peuvent aussi faire référence à un état physique ou émotionnel, on parle alors de gitaigo (擬態語, gitaigo). Il est parfois fait distinction entre giongo, alors limité aux bruits produits par des objets, et giseigo (擬声語, giseigo), réservé aux sons émis par les êtres humains et les animaux. Tous sont écrits en kana, et non en kanji.
La création d'onomatopées dans la littérature japonaise est une pratique à la fois riche et ancienne. On peut notamment citer l'apport de Kenji Miyazawa (1896-1933) dont les fables en présentent de nombreux et innovants exemples. Dans ce cas, il s'agit, selon son biographe Yoshimo Takaaki (en), de « l'effort palpable du poète pour tenter d'extraire le noyau le plus profond de sa nature » ; Miyazawa lui-même estime que le « monde des onomatopées » est à la fois « comparable à celui de la première enfance où, encore incapable de parler correctement, l’enfant découpe en syllabes les mots qui ont un sens pour lui » mais aussi qu'il « a pour effet de personnifier aussi bien les phénomènes naturels, les êtres inanimés, les plantes, que les êtres vivants, microbes ou insectes, en insufflant un sens aux sons qu'ils produisent ou au mouvement qui les anime ». Dans son conte Les Jumeaux du ciel, écrit vers 1918, il associe ainsi à une comète l'onomatopée « gi-gi-gi-fû » (「ギギギフー」, « gi-gi-gi-fū »), « gi-gi-fû » (「ギギフー」, « gi-gi-fū »), qui se veut à la fois une transcription de la langue parlée par la comète mais également celle de son mouvement et de son bruit.
Liste non exhaustive d'onomatopées
A
Ark (expression du dégoût)
Arf
Aïe (expression de la douleur)
Ah !
Aoutch !!
Areu areu (cris de bébé humain)
Argh ou Arghl (étranglement)
Atchoum (éternuement)
Aaaaaah (cri d'effroi)
Argh argh (soupir, montrer une erreur)
Aïe, ïye, ouille (Niels qui se casse le dos)
Avanamahé (Incitation beauceronne à manger de la nourriture )
B
Bim ou Boum (explosion)
Bababam (on tambourine à la porte)
Badaboum (chute)- Bam - Bim - Bom - Boum - Bang - Braoum - Baoum
Bê ou mê (bêlement de la chèvre ou du mouton)
Berk, Beurk (dégoût)
Bip (appareil électronique)
Blam (claquement de porte)
Bla (bruit de papotement)
Blèctre (cri du dodo)
Blong - Bling (chute d'objets métalliques)
Bouh (pour effrayer ou faire mine d'effrayer)
Brr (bruit provenant de la bouche lorsque l'on a froid)
Burp - Bzzz - bof - boïng -
bunk (choc dû à un objet lourd et dur)
Beuh (étonnement ou dégoût)
Baff ! (bruit semblable à celui d'une gifle)
Bwouf
bowing ( ressort )
C
Clac (claquement)
Crac (craquement avec un ou plusieurs « a » selon la durée et l'intensité du bruit)
Chlac - Chtac (Rupture du tendon d'Achille)
Chut - chuuuut (invitation à se taire, plus ou moins longue ou péremptoire)
Chtonc - Clac - Clang -
Clap ou clap clap (claquement doux, tel que celui d'un applaudissement ou d'un drapeau secoué par le vent)
Clic (bruit sec, généralement issu d'un mécanisme, par exemple d'une souris informatique),
Coin coin (cri du canard)
Cocorico (cri du coq)
Coa (cri de la grenouille)
Cot cot (cri de la poule)
Cric, crac
Cui-cui (pépiement générique de l'oiseau)' -
Coucou! (cri du coucou ou sonnerie de la pendule à coucou)
Cri cri (cri du grillon)
Crii crii crii (cri plus strident de la cigale, par le crissement de ses élytres)
D
Ding Dong - Dong (cloche) -
Drelin Drelin (sonnette) -
Dring (téléphone) -
drrr (téléphone ou vibration) -
doug doug doug (moteur style remorqueur)
E
Erf
Euh (marque l'hésitation)
Eu in (exclamation ciblée)
Eurk
Eho (interjection appellative ou admirative)
Era (confirmation d'un enragement)
F
Fap-Fap
Fiou
Frou-frou (froissement d'un tissu ou vêtement, de feuilles)
Flap flap
Fschhh - fschuiii
Flip
Frout : pet vaginal
Froutch (bruissement/frottement)
Fuitiiiichh (coup de fouet)
G
Gla gla (exclamation suggérant la sensation de froid)
Glou Glou (boire, se noyer)
Grrr (grognement, avec d'autant plus de « r » qu'il est long et agressif)
Groin groin ou Gruik gruik (cri du cochon)
Gné ? - Gniéy (marque l'incompréhension)
Grumph (grognement)
Gnap (bruit des mâchoires qui se referment, morsure)
Gron (grognement plutôt doux)
gzzzt (électricité ou électrocution)
Gaw! (vibration de corde)
Gnagnagna (moquerie)
GrrrreumUnf... (grognement de contentement ou d'apaisement)
H
Ha ha ! (rire franc)
Han ! (exclamation suggérant l'effort physique)
Hé hé ! (rire plus discret ou pervers)
Hi hi ! (rire plutôt nerveux voire hystérique)
Hu hu ! (rire gras)
Hiii ! (cri d'effroi, avec d'autant plus de « i » que le son est long ; ou freinage)
Hi han (cri de l'âne)
Hop (exclamation suggérant l'exécution d'un saut ou d'une manœuvre habile)
Hou ! Hou ! (loup, fantôme ou appel au loin)
Hips (bruit du hoquet ou de l'éructation d'une personne ivre)
Humpf (exclamation suggérant l'étouffement)
Hum ou hmm ! Interjection qui marque le doute, la réticence, l'impatience
Hummm ! (soupir de plaisir, avec d'autant plus de « m » que le plaisir est agréable)
Huitisch (coup de fouet)
K
Keuf (toux)
Kss kss (serpent) -
Klon - Klong - klung (choc plutôt métallique)
Klett (coup dans une bagarre) - krrr -
Krash (écrasement (d'avion ou autre))
L
La, la, la - Tra la la - La la lère - Tra la lère (chant)
M
Miam Miam (invitation à manger, à se régaler)
Miaou (miaulement du chat domestique)
Mhh - Meuh (mugissement de la vache) (cf. Boîte à meuh)
N
Na Na Ni, Na Na Na (bavardage)
O
Ohhh ou Oh !
Ouf (soupir de soulagement)
Ouaf (aboiement de chien)
Ouille ! (cri de douleur instantanée, par exemple pour un coup de marteau sur le doigt)
Oupla (quand on fait sauter quelque chose en l'air - et qu'on le rattrape avec succès : connotation joyeuse)
Oups (quand on se rend compte d'une maladresse, d'une gaffe)
ouaaa ! (surprise joyeuse)
Ouin ! (Cri de bébé)
P
Paf (coup, gifle)
Pam
Pang, pan, panw (coup de feu)
Patati, Patata (bavardage)
Patatras (édifice, mobilier s'écroulant)
Pfff (soupir de dédain, de fatigue, etc.)
Pfou (soupir)
Pif (coup, coup léger)
Pin Pon (sirène des Sapeur-pompiers, ambulance ou police)
Piou Piou (Activation d'alarme de voiture, ou cri du poussin)
Plaf (coup)
Plic (goutte d'eau dans le lavabo)
Plif (coup très léger)
Ploc (goutte d'eau dans le lavabo)
Plonk (bruit que fait un objet s'insérant dans un autre)
Plop (bouchon qui saute)
Plouf (chose qui tombe dans de l'eau assez profonde pour l'engloutir)
Pof (petite explosion ou explosion étouffée)
Pouah, Puahh (expression de dégoût)
Pouf (petite explosion ou explosion étouffée)
Prout (gaz)
Pschitt ou Pssshh ! (ballon qui se dégonfle)
R
Ron ron (ronronnement du chat)
Raaah (râle de plaisir ou de mort)
Roaaar (moteur) ou (rugissement)
Ratatatata (mitraillette ou mitrailleuse)
Rrrr (ronflement)
S
Sigh (soupir, expression du regret)
Slam (claquement de porte)
Snif (reniflement de tristesse)
Splash - Splat - Sploush - Splotch (éclaboussure due à la pluie qui tombe, à un pied dans une flaque d'eau)
Ssssss (sifflement du serpent)
Smack (baiser)
Scritch (frottement)
T
Tagada Tagada Tagada - Cataclop cataclop cataclop (bruit du cheval lorsqu'il court)
Tic Tac (réveil, mécanisme de minuterie)
Tchou tchou (locomotive à vapeur)
Toc toc toc (toquer à la porte) et Boum Boum Boum (frapper à la porte)
Tuuut (klaxon) ou (sonnerie) de (téléphone)
Taratata ! (trompette) - Tss
Tsoin-tsoin - Tagada tsoin-tsoin (musique)
TaTacTaToum (bruit que l'on entend dans un train)
Tchip (onomatopée exprimant l'exaspération et produite par un mouvement de succion des lèvres contre les dents parallèlement à un mouvement opposé de la langue)
U
Urf
V
Vlam, vlan (claquement de porte, coup asséné)
Vroum Vroum (moteur de voiture) (sur le Wiktionnaire)
Vrooooo/vroaaar (vrombissement)
W
Waouh (Admiration, étonnement)
Wouf - Wouaf - Waf (aboiement)
Wham (explosion, de gaz par exemple)
Y
Yep yep
Youpi
Z
Zzz (ronflement ; bourdonnement d'abeille, de moustique, de mouche et de nombreux insectes)
Zgrunt - Zdoïng - zzzt! (courant électrique)
Zip (fermeture à glissière)
...
Variations linguistiques
Bien que tout le monde entende exactement les mêmes bruits, la transcription phonétique des onomatopées varie selon les langues.
À titre d'exemple, voici une liste montrant l'imitation du cri du coq dans de nombreuses langues différentes.
Cris du coq langue traduction albanais kiki ri ki allemand kikeriki arménien ծու ֊ղրու ֊ղու (tsu-ġru-ġu) anglais cock-a-doodle-do arabe كوكوكعو (kwkwkʿw) biélorusse кукарэку (koukarèkou) bulgare кукурику (koukourikou) chinois mandarin 咕咕咕 (ger ger ger) coréen 코키요 코코 (kokiyo koko) croate kukuriku danois kykliky espagnol quiquiriquí espéranto kokeriko estonien kikerikii finnois kukko kiekuu français cocorico grec κικιρίκου (kikiríku) hébreu צפה בפרופיל (tsape baparavapil) hindî कुक्रूकु (kukrūku) hongrois kukurikuu indonésien kukuruyuk islandais gaggalagó italien chicchirichì japonais コケコッコ (kokekokko) latin coco coco macédonien кукурику (koukourikou) néerlandais kukeleku norvégien kykeliky polonais kukuryku portugais cocorocó (Portugal)/cócórócócóóóó (Brésil) roumain cucurigu russe кукареку (koukarekou) sanskrit काक (kāka) serbe кукурику (koukourikou) slovaque kykyryký slovène kukuriku suédois kuckeliku tagalog tik-ti-la-ok/kukaok tchèque kykyryký thaï เ ี เก เก โุ ะกเ เ ะกเ ากเ (e ï ek ek ou ake-e-ake-ake) turc ü-ü-rü-ü ukrainien кукуріку (koukourikou) vietnamien o` o' o ... o ...
On peut expliquer cela par les variations phonologiques de chaque langue.
拟声词(onomatopoeia)也称为象声词、摹声词、状声词。它是摹拟事物的声音的一种词汇。在汉语里,它只是汉字当成“音标”符号,用来表音,而和字义无关。
描述
象声词可以描绘物体的声音,如“哗啦哗啦”形容雨声,“叮当”形容铃声,“呼呼”形容风声;也可以形容动物的声音,例如「汪汪」形容狗叫声,「喵喵」形容猫叫声,「咩咩」形容羊叫声,「哞哞」形容牛叫声,「蝈蝈」形容青蛙叫声,「呱呱」形容鸭叫声,「嘎嘎」形容鹅叫声;也有人的声音,如“叽里咕噜 ”形容说话,“呼哧”形容喘息。但是形容人的感叹的声音的词如“啊呀”、“唉”不算是象声词。